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La fête de la musique de Dédougou : L'URACA a assuré

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Dans le cadre de la célébration de la 34ème fête de la musique, l'Union Régionale des acteurs culturels et artistiques de la Boucle du Mouhoun (URACA), a organisé un concert gratuit à la place de la Nation de Dédougou ce dimanche 21 juin 2015. Une pléiade d'artistes confirmés, des artistes faisant leur premier pas dans l'arène musicale, une troupe musicale traditionnelle et un humoriste, le plateau artistique était relevé.

Assis à même le sol, dans les gradins, sur des chaises, sur le mur, les habitants de Dédougou sont sortis massivement prendre d'assaut la place de la nation afin de ne manquer aucun couplet d'une chanson ou pas de danse d'un artiste. En effet, c'est une pléiade d'artistes confirmés ou non, évoluant dans la musique traditionnelle, tradi-moderne et moderne qui a tenu en haleine cette population digne d'un jour de grande fête. Un artiste et une troupe traditionnels ont bercé le public présent des mélodies du terroir bwa. Le jeune Nazinko, maître du thianou, a fait parler cet instrument lors de la chanson de l'hymne national du Burkina en Bwamu. La troupe des enfants, troupe Yoropo, a aussi gratifié ses fans de danses spectaculaires et surtout séduit par la maitrise des instruments de musique dont le tam-tam et le balafon. Comme pour dire qu'aux âmes bien nées la valeur n'attend point le nombre d'années.

Que dire des artistes modernes et tradi-modernes si ce n'est qu'ils ont tenu haut la barre. L'ambiance était vraiment électrique, Naki Zerbo, Mister Pie, Ogaz, Dj ordi, Dj levis, Stephie Dj, ont fait danser leurs fans. D'où la satisfaction des participants. Sont de ceux là Siaka Sanou, directeur régional de la culture et du tourisme de la boucle du Mouhoun. « C'est un sentiment de joie qui m'anime, un sentiment de satisfaction », affirme-t-il. Et au président de l'URACA, Abdoulaye Ouédraogo Alias Mister Pie de renchérir, je suis au comble dans la mesure où l'objectif majeur de cette activité qui consiste à offrir un espace d'expression aux artistes locaux non confirmés a été atteint.

Absence de cadre d'expression culturelle et d'orchestre

Cependant l'arbre ne doit pas cacher la forêt. En effet, Abdoulaye Ouédraogo a profité de la fête de la musique pour relever les difficultés qui entravent l'activité des musiciens dans la région. C'est le manque d'un orchestre, l'absence de cadre d'expression culturelle. Mister Pie, a ainsi demandé un soutien des autorités afin de trouver des solutions à ces difficultés. Les autorités sur place ont prêté une oreille attentive aux doléances des artistes de la région. En effet, Siaka Sanou a promis de trouver des solutions aux préoccupations des artistes. Pour lui, les artistes auraient pu poser le problème avec les plus grandes autorités lors de la fête du 11 décembre. « Mais je pense qu'il n'est jamais trop tard, comme le problème est posé en présence du conseiller technique du gouverneur, du conseiller technique du conseil régional et de moi-même, je pense qu'ensemble on verra ce qu'on peut faire » a rassuré Siaka Sanou, directeur régional de la culture et du tourisme de la boucle du Mouhoun affirmé. Rappelons que le samedi 20 juin les mêmes artistes ont communié avec les détenus de la Maison d'arrêt et de correction de Dédougou.

Aboubacar TRAORE (Collaborateur)
Ibrahima TRAORE
Lefaso.net


Prise en charge des patients en situation d'urgence : Le centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo veille au renforcement des capacités de son personnel.

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Permettre aux personnels des urgences médicales d'accroître leur niveau de connaissances tant théorique que pratique sur les soins d'urgences, c'est l'objectif visé par la session de formation sur les gestes et soins d'urgence au profit des infirmiers du CHU-YO. Une formation qui se tient du 22 au 25 juin 2015 à Ouagadougou et au terme de laquelle les participants verront leur capacité renforcée en matière de soins d'urgence.

Les services d'urgences constituent la vitrine de tout hôpital. Ils sont également la porte d'entrée dans tous les hôpitaux. Cependant, la prise en charge des patients en situation d'urgence constitue un défi permanent pour le centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO), d'où l'importance de cette session de formation au profit de ses infirmiers. Quatre jours durant, ces derniers seront outillés pour faire face aux différents défis liés à leur rôle et selon monsieur Joachim SANOU chef de service de la réanimation du CHU-YO et formateur, « Toutes les situations d'urgences peuvent se rencontrer dans un hôpital. Nous allons d'abord aborder le sujet du point de vue sociétal où la vie du patient est en danger, et la prise en charge de ces urgences nécessite que nous les catégorisions. Nous allons insister sur l'accueil des urgences et le tri, comment hiérarchiser les patients, comment hiérarchiser les prises en charges pour les urgences ». Outre la question de la prise en charge, le rôle de l'infirmier dans cette tâche sera particulièrement abordé dans le but de lui donner des connaissances théoriques et pratiques pour bien occuper son poste.

Les attitudes que doit avoir un infirmier en face d'un malade

« Le comportement d'un infirmier en face d'un malade est d'avoir la capacité de diagnostiquer l'urgence et avoir la connaissance pratique des gestes simples. Aussi, il doit avoir la capacité de poser les soins en connaissance de cause. La notion de soins d'urgence ne concerne pas uniquement les services d'urgences, même les malades qui sont hospitalisés peuvent se retrouver dans une situation critique qui nécessite les mêmes soins comme s'ils venaient aux urgences » affirme le Professeur Adama Lingani, néphrologue et directeur de l'hospitalisation et de la qualité des soins, direction qui prend en compte le thème de ladite formation. Et d'ajouter que les soins d'urgences concernent les agents qui sont en première ligne et même en seconde ligne du service d'un CHU.

Les premiers gestes au niveau des urgences sont très capitales parce que c'est à ce niveau que l'on doit prendre promptement le malade en charge, mettre sa vie hors de danger, déterminer s'il faut l'hospitaliser et le service spécialisé qui doit l'accueillir pour la suite du traitement. C'est d'ailleurs pour cela que « nous voulons armer notre personnel afin qu'il prenne conscience que c'est à ce niveau qu'il faut mettre le paquet » souligne B. Robert SANGARE, Directeur du CHU-YO. Quant aux plaintes et critiques formulées à l'endroit de l'hôpital , le DG rassure la population en ces termes « nous sommes très sensibles lorsque l'opinion nous interpelle par rapport à la prise en charge dans les services d'urgences, (…) c'est pourquoi nous insistons afin que le personnel prenne conscience qu'au niveau des urgences, il n'y a pas de négligence à faire, chaque minute compte ».

De façon concrète, la formation s'intéressera de prime abord aux gestes pratiques, les questions d'éthique et de déontologie parce que l'urgence posant des conditions critiques où la vie est en jeu. L'infirmier dans une telle situation doit savoir qu'elles sont les implications de son acte, la responsabilité individuelle qui est engagée. Dans la suite des questions spécifiques seront traitées au cas par cas et l'accent est mis sur les infirmiers car étant les premiers àêtre au contact des malades. Une formation essentielle et capitale qui vient compléter la chaine de formation entreprise depuis deux ans en matière d'accueil, de communication et d'harmonisation de l'hôpital et le Directeur générale du CHU-YO espère qu'après cette formation l'opinion constatera une amélioration au niveau de la prise en charge des urgences.

KABORE Sidnoma Rosine
Lefaso.net

Boucle Mouhoun : la délégation spéciale régionale examine son budget supplémentaire

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Les membres de la Délégation spéciale régionale de la Boucle du Mouhoun tiennent du 22 au 23 juin 2015 à Dédougou leur deuxième session ordinaire. Elle est consacrée à l'élaboration du budget supplémentaire.

Après six mois d'exercice, la Délégation spéciale régionale de la Boucle du Mouhoun fait le bilan à mi-parcours de l'exécution de son budget. Le bilan de l'année budgétaire de 2014 est positif « puisqu'on a dégagé un excédent de plus de 100 millions », s'est réjoui le Président de la Délégation spéciale Justin Soméà l'ouverture des travaux. Et d'indiquer que sur la base du principe d'imposition de 71%, une somme de 45 225 000 est prélevée pour le compte du budget supplémentaire. Durant les deux jours, les Délégués vont examiner et adopter le budget supplémentaire. Ils vont également réélire le premier vice-président de la délégation et se pencher sur l'examen et l'adoption du plan régional de développement.
Pour le président de la Délégation spéciale régionale, le défi c'est de faire en sorte que l'excédent budgétaire puisse être utilisé de façon efficace et efficiente. « Il nous reste 5 mois pour présider cette structure. Donc nous allons voir comment faire pour que l'excédent budgétaire soit visible en termes d'investissement sur le terrain afin que les populations puissent percevoir ce que nous avons réalisé avec leur contribution » a souligné monsieur Justin Somé.
Les participants à la deuxième session ordinaire vont également bénéficier d'une communication de la 6e Compagnie de Brigade nationale de sapeurs-pompiers sise à Boromo au Compte de la Région. « Comme le siège est à Boromo, il sied que les acteurs qui sont dans le chef-lieu de la région s'imprègnent de ce que la BNSP fait et sachent que la BNSP est également là pour ceux du Chef-lieu de la région » a signifié le Président de la délégation régionale.
Ibrahima TRAORE
Lefaso.net

TIC et éducation : OPEN lance le e-learning pour plus d'équité dans le partage des connaissances

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Avec seulement 26% de sa population adulte alphabétisée, le Burkina Faso possède l'un des taux d'alphabétisation les plus bas au monde. Pire, le fossé se creuse au fil du temps dans le secteur de l'éducation entre villes et campagnes, en matière d'accès à la documentation. Pour changer cette donne, l'Organisation pour la promotion de l'éducation nationale (OPEN) propose d'exploiter pleinement les opportunités offertes par les TIC. Ainsi, elle met à la disposition des élèves, étudiants et enseignants une plateforme numérique(online et offline) permettant d'avoir accès aux cours, devoirs, examens, exposés, livres sur toutes les matières. Elle a officiellement lancé son projet e-learning le 20 juin 2015 à Ouagadougou.

Les TIC constituent un puissant outil pour réduire le fossé grandissant dans le secteur de l'éducation. Elles contribuent à réduire les inégalités en matière d'accès universel aux connaissances et à la formation pratique. Saisissant cette opportunité, le projet OPEN offre une plateforme électronique sur support SD Card (carte mémoire) pour les élèves et étudiants. Cette version offline permet d'accéder à toute la documentation requise pour toutes les classes (CP1 à la Terminale), à moindre coût. Une partie de cette documentation est téléchargeable gratuitement sur le site www.openeducationbf.com via la rubrique Open Library. Cette documentation est prioritairement adressée aux élèves, mais aussi aux enseignants pour leur permettre d'améliorer leur niveau et leur rendement.
Créé depuis 2011, Open a pu constituer à ce jour une banque importante de documents numériques basés sur les curricula du pays. Cette base de données numérique contient :
- les cours de toutes les matières et de toutes les classes du CP1 à la Terminale pour l'enseignement général (en format PDF) ;
- les anciens devoirs et examens de toutes les matières et de toutes les classes du CP1 à la Terminale pour l'enseignement général (plus de 10 000 devoirs et examens en format PDF) ;
- une base de plus de 5000 livres de tous ordres (roman, littérature, poésie, contes, nouvelles, bandes dessinées, technique, jeunesse… en format PDF) ;
- des vidéos de professeurs expérimentés, expliquant avec une grande pédagogie les concepts difficiles des cours de mathématiques, biologie, économie… (plus de 600 vidéos en mp4)
- wikipédia offline en Français, Anglais et Allemand ;
- wikitionary offline en Français, Anglais et Allemand.

Une initiative de Dr Bachir Ismael Ouédraogo

Le coordonnateur d'OPEN éducation est enseignant à 2iE, par ailleurs coordonnateur du projet d'appui à l'entrepreneuriat dans les énergies renouvelables de la CEDEAO. Il s'agit du Dr Bachir Ismael Ouédraogo pour qui, la seule façon de rattraper le retard accumulé en matière d'éducation, c'est de passer par les TIC. « Avec un prix modique, nous avons la possibilité de transférer dans le plus petit village du Burkina, le même savoir, le même enseignement que nous avons dans les meilleurs établissements de Ouagadougou. La technologie est là, les moyens sont là et ça ne coûte pratiquement rien. Aidez-nous à faire passer le message parce que c'est la seule façon de nous sortir de cette léthargie qui n'a que trop duré», implore-t-il.
L'idée d'implémenter cette plateforme a germé en lui lorsqu'il était en études en Angleterre. Au départ, il était question d'une documentation en ligne, téléchargeable gratuitement. Mais, très vite, il se rend compte que le public cible (élèves et étudiants des régions les plus reculées) sera marginalisé du fait d'une connexion Internet capricieuse ou inexistante. Ainsi, avec ses collaborateurs et partenaires, ils décident d'aller vers le projet offline avec un coût moindre.

Le MESS encourage

« L'éducation a besoin d'innovation et Open (qui signifie ouvrir) a ouvert le chemin vers cette innovation, vers l'accès à ces connaissances », soutient le Pr Filiga Michel Sawadogo, ministre des enseignements secondaire et supérieur, président de la cérémonie de lancement. « Le travail abattu depuis 2011 et qui est couronné par la présente cérémonie représente une œuvre gigantesque qui va indéniablement apporter un plus à la qualité de l'éducation et permettre aux régions les plus reculées du pays d'avoir accès à la même qualité d'éducation quel que soit l'endroit où on se trouve », poursuit-il.
C'est pourquoi, il a invité tous les responsables du système éducatif à avoir recours à cette plateforme (en ligne et la version offline sur support SD Card), à lui accorder un bon accueil et aussi aux parents d'élèves d'accepter investir pour acquérir le matériel nécessaire et aux élèves à en faire bon usage.
De 2011 à aujourd'hui, Open éducation a distribué plus de 1500 lampes waka waka dans une quinzaine de provinces du Burkina. Sans oublier l'initiation à l'outil informatique, mais aussi l'installation de wikipédia offline sur les ordinateurs des bibliothèques de plusieurs établissements. Pas mal d'actions ont été menées sur le terrain mais la principale était de pouvoir constituer la documentation. C'est désormais chose faite.

Moussa Diallo
Faso-tic.net

Fête de la musique : Dame pluie n'a pas été de cœur avec les artistes

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Le 21 juin 2015, le monde entier comme chaque année a célébré la fête de la musique. Une occasion pour les artistes de magnifier leur métier à travers différentes activités. A Ouagadougou, depuis 10 ans maintenant, le festival de la musique, en marge de cette commémoration, offre une opportunitéà nombre d'artistes de s'exprimer devant un grand public. Du 19 au 21 juin -période du festival- la fête n'a pas été aussi belle. Il y a tout de même de l'espoir pour les futures éditions selon Dj Alexis, promoteur dudit festival.

De l'institut français au terrain du Mogho Naaba, en passant par la place de la Révolution, Ouagadougou n'est pas resté en marge de la fête de la musique. L'événement a été magnifié, autant que faire se peut, par les artistes et les promoteurs culturels. Elle n'aura cependant pas été comme l'avaient voulu ces derniers. La pluie tombée sur la capitale le vendredi et le samedi les a contraints à revoir leurs ambitions à la baisse. Qu'à cela ne tienne, la fête fut quand même belle. Le match entre les artistes et les managers joué sur le terrain du Mogho Naaba en témoigne. Le duel s'est en effet soldé par la victoire des managers, mais pour Dj Alexis, initiateur du l'événement, c'est le monde culturel qui a gagné.

Un bilan pourtant mitigé

Le bilan selon Dj Alexis, promoteur du festival de la musique reste mitigé pour des raisons indépendantes de sa volonté. Cela, parce que les organisateurs n'ont pas pu assurer le spectacle promis au public ouagalais. « Sur trois jours, nous avons perdu deux, ce qui n'est pas intéressent, non seulement pour nous promoteurs, mais aussi pour les annonceurs qui investissent chaque année », souligne-t-il.
Des prestations n'ont effectivement pas pu se tenir à cause de la pluie. Par contre, le dimanche 21 juin, il y a eu des lueurs d'espoir eu égard à la mobilisation et la participation du public à la place de la révolution. En effet, dès 19heures, ils avaient investi les lieux attendant patiemment les vedettes. De la musique traditionnelle à celle moderne, le public ne s'est pas ennuyé, tant il a été tenu en haleine par les talentueux artistes burkinabè et étrangers. Pour cette 10ème édition l'accent a été fortement mis sur la logistique. « Nous avons sorti toute l'artillerie lourde du matériel. Une belle sonorisation impressionnante avec un beau décor du plateau. Et ce sont 75 artistes, soit 25 par jours qui devaient prester. Malheureusement cela n'a pas été le cas », confie Dj Alexis. Pour ce qui est du budget, il était prévu une trentaine de millions de francs CFA. C'est seulement, confie le promoteur culturel, avec 20 millions que le festival a pu se tenir avec toutefois des imprévus qui ont nécessité d'autres dépenses. « Les prochaines éditions s'annoncent meilleures », foi de DJ Alexis.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

Epargne et crédit villageois : NONGTAABA, GROUPE D'EPARGE ET DE CREDIT DE FILLES A L'IMAGE DE CEUX DE LEURS MERES A BASKOURE NATENGA

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Dans le quartier Natenga du village de Baskouré, on les remarque attroupées sous des arbres après la messe du dimanche. Elles sont 28 filles, âgées de 13 à 25 ans dont 23 élèves. Parmi les élèves, 6 sont à l'école primaire, et 17 au secondaire. Les autres sont hors du système scolaire, mais elles sont toutes déterminées à mener des activités d'épargne et de crédit villageois comme leurs mères, dont elles ont vu les conditions s'améliorer. Elles ont alors cotisé entre 100 et 500F par semaine, et après un mois de cotisations ont donné des prêts aux filles désireuses d'en disposer. Celles-ci ont effectué les remboursements dans un délai de 3 mois, avec des intérêts, puis en ont pris d'autres crédits qu'elles ont investis dans le petit commerce. En une année, ces filles ont épargné 345.150F, avec un bénéfice net dégagé de 38.150 FCFA.

Tous les dimanches, elles se réunissent pour épargner leurs parts fixées à 100F, avec un plafond de 5 parts. Seulement 5 parmi elles ont contracté les prêts, notamment celles qui ne sont pas scolarisées. Celles-ci font de la couture, de la revente de céréales, d'arachides, de haricot, préparent des brochettes de soja, et ont entrepris d'aller sur la place du marché pour donner un coup de main aux commerçantes d'un certain standing, et reçoivent en retour 300F ou 500F pendant les jours de marché. La présidente, Lucienne Naré, fait de la couture. Elle a bénéficié d'un prêt de 20.000F et a acheté du matériel de couture ; son projet le plus immédiat est l'acquisition d'une machine à coudre.

Quant aux élèves, elles se contentent d'épargner ; leurs ressources proviennent de l'argent de poche qu'elles reçoivent de leurs parents, le matin, pour se rendent à l'école. Leslie Parkouda, 13 ans, en classe de 5e reçoit 50F chaque matin pour acheter des friandises à l'école. « J'achète un sachet d'eau avec 25 francs, et je mets 25F de côté pour l'épargne. Depuis que je suis dans le groupe, j'aide ma mère à préparer le dolo qu'elle vend tous les 3 jours au marché. Quand elle fait de bonnes recettes, elle me donne 400F, et quand les recettes sont modestes, elle me donne 200F. Cet argent est aussi épargné dans mon groupe ». Au partage des gains, Leslie a reçu 24.300F contre 21.600 FCFA versés. Elle a acquis une brebis dont elle prend grand soin, a acheté de la pacotille et des habits. Il lui reste 10.000F qui constituent ses économies.

Le gros lot est alléà Marthe Nadembèga 16 ans, non scolarisée qui a perçu 25.300CFA après avoir épargné 22.500F. Elle a un handicap mental et moteur, mais parvient à acheter et revendre des arachides. Pendant le cycle d'une année, elle a empruntéà plusieurs reprises la somme de 5000F, et a réalisé un bénéfice d'environ 2500F à chaque fois. Tout comme les autres filles de son groupe, elle rêve d'acheter un jour une motocyclette pour se déplacer.
Ce groupe de jeunes filles compte en son sein un garçon de 13 ans, Paul Nadembèga, en classe de 6e. Sa sœur, membre du groupe devait se rendre dans une autre localité, et a demandéà son jeune frère de la remplacer dans le groupe. D'abord réticent, Paul a accepté, et au bout de quelques temps, en a compris tout le bénéfice. Il a alors contacté d'autres garçons pour former avec eux un groupe, mais sans succès ; la plupart sont partis sur les sites d'orpaillage. Il s'est résolu à rester dans le groupe, même après le retour de sa sœur et travaille sur les chantiers de construction en les approvisionnant en eau. Cela lui rapporte 300F les jours où il ne va pas à l'école. Il a gagné au premier partage 11.500F. Il a acheté une poule qu'il élève et qui a déjà généré d'autres qui seront revendues en partie un jour pour constituer ses économies. Il a lui-même acquis ses vêtements de Noel et acheté des chaussures pour sa mère.

Même si leur épargne reste limitée par le fait que les membres scolarisées ne prennent pas les crédits, dont les intérêts font fructifier l'épargne, les filles se réjouissent du fait qu'elles arrivent déjààéviter de toujours dépenser leurs maigres ressources, et qu'elles créent une saine émulation dans leur village et au même au-delà. Tatiana Nadembèga, 19 ans résume ce que le groupe d'épargne et de crédit leur a apporté en ces termes : « Avant d'intégrer le groupe, je ne savais que dépenser toute somme qui me tombait dans les mains. Maintenant, comme toutes les filles ici, nous avons appris àéconomiser, à prospecter partout pour voir quelle activité entreprendre afin de gagner de l'argent. Nous savons maintenant faire des projets et travailler à les réaliser. Certains jeunes et enfants du village et des villages environnants nous envient et cherchent à se joindre à nous. D'autres ont aussi créé leurs propres groupes d'épargne et de crédit sans même l'aide de Plan ».

Françoise Tiendrébéogo / Kaboré

Plan International pour l'amélioration des conditions économiques des ménages : PROMOTION DE L'EPARGNE ET DU CREDIT VILLAGEOIS PARMI LES FEMMES

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Depuis l'année 2007, Plan International Burkina Faso met en œuvre un projet d'épargne et de crédit villageois à l'intention des femmes dans les régions du Centre-Est, du Centre-Nord et du Sud-Ouest. L'initiative qui a débuté timidement dans la commune de Tougouri, province du Namentenga avec une centaine de groupes de 20 à 30 femmes est en train de devenir un véritable phénomène de mobilisation communautaire. En ce mois de juin 2015, on compte 3577 groupes avec 75.896 femmes membres. En une année, et avec des sommes modiques, elles ont épargné en tout 752.849.670 F(CFA) et réalisé un bénéfice net de 185.161.551F sur cette épargne. La somme a été partagée entre les membres des groupes.

Sur une place ombragée du village de Nakamba, province du Kourittenga, le 6 juin dernier, une grande assistance est mobilisée pour suivre un partage de gains organisé par 8 groupes de femmes engagées dans les activités d'épargne et de crédit villageois. Elles avaient choisi comme parrain de leur cérémonie de partage, le professeur Gabriel Wango, natif du village.
L'ambiance est festive. Les membres des différents groupes sont en uniformes faits de polos et pagnes traditionnels. Musique et danse de la localité battent leur plein, intercalant avec les allocutions où les informations sont données. Les 8 groupes de Nakanba ont, en une année, mobilisé 5.186.625 FCFA de francs qui allaient être répartis entre 158 membres. Une des plus heureuses du jour était Honorine Sawadogo, 52 ans, veuve depuis 18 ans et mère de 8 enfants, avec encore 6 à sa charge. La valeur de la part d'épargne fixée dans son groupe, le groupe Rélewendé 1 qui existe depuis 2 ans était de 250F. Elle a pu cotiser en tout 60.000F, et a reçu au partage des gains, la somme de 76.000F soit un bénéfice de 16.000F sur sa propre cotisation.
L'ensemble des prêts qu'elle a contractés s'élève à 100.000F, une somme qu'elle a utilisée pour acheter et revendre du pain et de l'igname bouillie dans les marchés de son village et aux environs, et aussi à acheter et stocker puis revendre des céréales : « J'ai en économie 50.000F dérivés des bénéfices des ventes. Mais ce que j'ai dépensé au quotidien sur ces mêmes bénéfices, je ne l'ai pas vraiment comptabilisé. Tout ce que je puis dire, c'est que j'ai nourri et vêtu mes 6 enfants, assuré les frais de scolarité et de fournitures de ceux qui vont à l'école, soigné mon premier fils malade. J'ai remboursé la somme empruntée ainsi que les intérêts au groupe ».

A Balgo Zaocé, dans la commune de Gounghin toujours dans la province du Kourittenga, deux jours auparavant, 6 groupes comptant 149 membres avaient aussi partagé leurs gains cumulés à 2.025 000 FCFA. Les hommes ont pris d'assaut leur rencontre de partage, qui par curiosité, qui par admiration, pour célébrer avec les femmes, la victoire qu'elles sont en train de gagner dans leur lutte contre la pauvreté, sur modestes fonds propres. Individuellement, les hommes ont apporté chacun une contribution : 50F, 200F, 1000F, 2000F, 5000F, 10000F, 25000F. Le Représentant des époux, Kima Rakiswendé se réjouit : « Cette activité des femmes bénéficie à nos familles, et nous, époux, tirons profit également ; elles nous épargnent certaines charges ; le repas a meilleur goût, et nos femmes sont plus épanouies. Nous aussi les hommes sommes intéressés à former des groupes, et demandons à Plan de nous aider ».
La requête des hommes a été exprimée également à Nakanba, comme partout ailleurs, mais au niveau de Plan International, l'on est plutôt réservé, un sentiment similaire partagé par le Professeur Wango qui ne croit pas que ce sera facile sur le champ : « Il faudra beaucoup de patience à Plan International pour mettre les hommes sur la route des femmes. Les choses vont être difficiles au départ, mais s'ils écoutent les conseils de leurs propres femmes, ils pourront parvenir à quelque chose ».

Les groupes d'épargne sont des structures autogérées

Les groupes d'épargne et de crédit villageois sont des structures autogérées sous forme de tontine améliorée. Les femmes se retrouvent à 20 ou 30 membres, liées par affinité, et de façon autonome. Elles cotisent et gèrent leurs fonds entre elles, des fonds constitués grâce à une épargne de sommes modiques chaque semaine. Les femmes s'accordent sur les parts à cotiser qui sont de 100F CFA en général, ou parfois de 200F, et 250F, avec un plafond de 5 parts tout au plus par semaine, ceci pour éviter les grandes disparités.
Au bout d'un mois de cotisation, commence l'octroi de crédits à celles qui en ont besoin ; les candidates aux prêts peuvent disposer d'un maximum de 3 fois le montant de leur épargne, remboursable après trois mois, avec un intérêt de 5% ou 10%. Si la somme totale n'est pas suffisante pour satisfaire tout le monde, les femmes s'accordent pour prendre les crédits à tour de rôle. Les prêts sont donnés toutes les 4 semaines.
Parallèlement à l'épargne, elles tiennent aussi une caisse de solidarité qu'elles ravitaillent par semaine, avec une somme convenue de 10F 25F ou 50F pour se soutenir mutuellement en cas d'évènements heureux ou malheureux. A la fin d'un cycle de 9 à 12 mois défini par le groupe, chacune reçoit le montant total de ses parts cotisées, auxquelles s'ajoutent les bénéfices générés par les intérêts et répartis de façon équitable. Cette procédure maîtrisée par les femmes fait partie d'un module enseignéà des animateurs par Plan International Burkina Faso, qui ensuite assistent les femmes tout au long de la mise en œuvre. Ces animateurs sont rémunérés par Plan International.

Des pratiques simples de sécurisation des fonds

Chaque groupe reçoit de Plan International Burkina Faso un kit composé d'une caisse métallique munie de 3 cadenas, une calculatrice, deux petits sacs en tissu, un cachet, des carnets individuels pour toutes les membres, et des stylos.
Sur les carnets individuels sont notées et cachetées les parts contribuées chaque semaine ainsi que les prêts. Dans les deux petits sacs est noué l'argent qui est ensuite placé dans la caisse métallique, sur laquelle veillent discrètement 3 gardiennes qui détiennent les clés de chacun des cadenas. Elles n'ouvrent la caisse qu'une fois ensemble et devant tout le groupe. Les membres sont toutes encouragés à prendre des prêts pour éviter d'immobiliser de la liquidité et attirer des délinquants, et aussi, pour faire fructifier leur capital avec les bénéfices générés par les prêts.
Avec ces prêts contractés, les femmes mènent des activités génératrices de revenus ; certaines arrivent à faire des économies à partir de leurs activités, en attendant le partage des gains qui intervient à la fin du cycle de 9 à 12 mois convenu de commun accord. Cela a créé un engouement véritable pour les groupes d'épargne et de crédit qui continuent de s'accroître chaque année.

Les groupes d'épargne et de crédits comme plateformes de réalisation d'autres activités

Au-delà des activités d'épargne et de crédit, Plan International Burkina a décidé d'utiliser les groupes d'épargne comme plateformes pour la mise en œuvre d'autres activités, notamment la sensibilisation en matière d'éducation, de santé (nutrition, santé maternelle et infantile, lutte contre le paludisme, VIH/SID etc.), d'hygiène et de protection des enfants.
De plus, des initiatives d'appui et de formation sur les activités génératrices de revenus permettent aussi aux groupes d'épargne de diversifier les opportunités économiques. Cela est très bien compris par les membres qui se servent des opportunités possibles pour chercher de l'argent. Même les enfants l'ont compris, et il se crée aussi, à côté des groupes des femmes, ceux de jeunes, aujourd'hui au nombre de 44 groupes composés de 705 jeunes filles et 236 jeunes garçons.

Par Françoise Tiendrébéogo / Kaboré.

Réfugiés maliens aux bailleurs de fonds : « Il y a encore près de 30 000 âmes qui comptent sur vous »

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20 juin. C'est la date retenue par l'Organisation des Nations-unies (ONU) pour commémorer la journée des refugiés. Le Burkina Faso qui accueille depuis 2012 des réfugiés maliens et bien d'autres, n'a pas été en marge de cette célébration. C'est sur le site de Mentao à Djibo que les autorités ont communié avec les réfugiés. Ceux- ci ont lancé un appel solennel aux bailleurs de fonds afin qu'ils continuent de leur venir en aide. C'était le samedi 20 juin 2015 sous le parrainage de l'ambassadeur du Japon au Burkina Faso, Masato Futaishin.

Le site de Mentao qui accueille les réfugiés maliens compte plusieurs quartiers. C'est celui du centre où il y a les arabes, qui a abrité la cérémonie officielle de commémoration de la journée mondiale des réfugiés. Et ce sont des refugiés sereins qui attendaient patiemment les autorités. Certains assis sous des tentes, d'autres avec des instruments de musique récréaient les invités. Des scènes qui justifient clairement le thème de la commémoration : « Les réfugiés sont des personnes ordinaires qui vivent des situations extraordinaires ».

Arrivés en janvier 2012 dans des circonstances douloureuses, les réfugiés maliens ont été accueillis par les populations du Burkina comme les leurs. « Je puis vous dire que réfugiés maliens et Burkinabè vivent en cohésion à Djibo », révèle le président de la délégation spéciale de Djibo. Heureux du choix de sa commune pour abriter la cérémonie, il a remercié toutes les bonnes volontés qui œuvrent tous les jours pour le bien-être des refugiés. Tout comme le président de l'association des réfugiés du Burkina, le président de la délégation spéciale de Djibo reconnait la pertinence du thème de la célébration. Un thème interpellateur qui mérite une réflexion profonde dans le sens de la recherche de la paix.

20 juin 2015, date inoubliable pour les réfugiés maliens au Burkina

Au moment où le monde commémore la journée mondiale des refugiés se tenait à Bamako, la signature du protocole d'accord d'Alger par les parties qui ne l'avaient pas signé le 15 mai dernier. Un grand pas donc, vers la sortie de la crise que vit le nord Mali depuis près de trois ans maintenant. A en croire Alassane Ag Mohamed porte-parole des réfugiés du camp de Mentao, c'est une lueur d'espoir pour eux réfugiés qui pourront probablement regagner leur terre dans la quiétude. Rien n'étant encore sûr, les réfugiés maliens sur le site de Mentao disent être confrontés à d'énormes difficultés. Ce sont notamment la rareté de l'eau, la probable fermeture de 2 postes des 3 centres de santé sur le camp de Mentao, le problème d'éducation, le manque criard de dispositif pour l'enseignement secondaire et supérieur des réfugiés, etc. D'où le cri de cœur du porte- parole : « Nous appelons à la grande générosité des bailleurs de fonds d'avoir une pensée pour les 31 000 âmes qui comptent sur votre soutien ».

Le Japon sensible aux conditions des réfugiés

L'ambassadeur du Japon au Burkina, parrain de la journée mondiale des réfugiés a réitéré le soutien de son pays à l'endroit de ces personnes ordinaires qui vivent des situations extraordinaire. A l'entendre, les réfugiés sont des personnes vulnérables qui méritent une grande protection. Il s'avère donc urgent de leur apporter secours et protection afin qu'ils vivent dignement. Le Japon ne pouvant pas rester insensible aux problèmes, et en réponse au gouvernement burkinabè, il a octroyé en 2012 et 2013, près de 5 milliards de FCFA en guise de soutien au HCR pour l'exécution des projets en faveur des réfugiés.

Gogo Hukportier, représentante du HCR au Burkina n'a qu'un seul message. Celui de la solidarité envers les réfugiés, car dit-elle : « personne n'est à l'abri d'une situation de refugié». Des crises, elle en a énumérées. Ce sont, dit-elle, celles du Burundi, de la Centrafrique, du Mali, de la Syrie. « C'en est de trop maintenant », déplore Mme Gogo. Elle a, pour ce faire, lancé un appel pour la consolidation de la paix dans le monde.

Pour Adama Traoré, directeur de cabinet du ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale, le 20 juin est une introspection et un engagement des Etats sur la situation des réfugiés dans le monde. Une journée, qui à son sens, offre une occasion d'intensifier la sensibilisation. Aux réfugiés maliens, Adama Traoré leur a assuré que le Burkina continuera la recherche tant politique que sociale pour leur bien-être, mais aussi pour leur retour dans leur pays.

Bassératou KINDO
Lefaso.net


Débat sur la gouvernance de l'Internet : Les Américains restent attachés au principe multi-acteurs du processus

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Les Etats-Unis d'Amérique semblent plus que jamais proactifs du changement dans la gestion de l'Internet. Alors que le débat sur la gouvernance de l'Internet s'achemine vers une phase décisive avec la tenue en mi- novembre 2015 au Brésil du forum multipartite et la tenue en décembre à New York de la dixième réunion du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI+10) ; les Américains ne manquent pas d'initiatives pour réaffirmer leur ouverture, aux différents acteurs du processus, y compris les médias, sur la question.

Certainement, pour les Etats-Unis d'Amérique, la communication avec les médias est un moyen de mieux faire comprendre leur position sur la question de la gouvernance de l'internet, objet de controverse ces dernières années. Dans cette dynamique, une dizaine de journalistes du monde séjournent depuis le 17 juin 2015 au pays de l'Oncle Sam. Dans le cadre d'un programme du Département d'Etat sur la gouvernance de l'internet, sa contribution à la santé des écosystèmes, au développement. Ce programme d'une dizaine de jours a débuté le 18 juin 2015 à Washington, la capitale fédérale et devrait se poursuivre dans deux autres Etats. A savoir dans l'Etat de Maine et celui de Missouri.
L'objectif, c'est de donner à voir et de permettre aux participants de comprendre la façon dont les différents acteurs de l'internet peuvent interagir pour aider à créer de meilleurs écosystèmes numériques, facteurs de développement dans plusieurs secteurs. Et aux Etats-Unis, les acteurs de l'internet sont nombreux et de diverses secteurs : gouvernement, privé, société civile, universitaires, innovateurs.

Les Américains et la gouvernance de l'Internet

Internet, faut-il le rappeler, est le réseau informatique mondial accessible au public. Un réseau des réseaux, sans centre névralgique, composé de millions de réseaux aussi bien publics que privés, universitaires, commerciaux et gouvernementaux, eux-mêmes regroupés. En 2014, le nombre de réseaux autonomes internet était estiméà 47 000. Le nombre des internautes (usagers de l'internet) dans le monde a franchi en 2015 la barre de 3 000 000 000 de personnes, soit 42% de la population. Pendant que celui des inscrits aux réseaux sociaux atteignait le chiffre de 2 000 000, soit 68% des internautes.
Par gouvernance de l'internet, il faut entendre l'élaboration et l'application par les États, le secteur privé et la société civile, dans le cadre de leurs rôles respectifs, de principes, normes, règles, procédures de prise de décisions et programmes communs propres à modeler l'évolution et l'usage de l'Internet.
Et les Américains dans leur approche du débat pour ou contre une nouvelle gouvernance de l'internet, semblent tenir à cette définition. Et ils n'ont pas bougé d'un iota depuis l'échec des négociations de la Conférence mondiale des télécommunications internationales (CMTI 12). Cette conférence qui avait réussi à réunir 193 pays membres de l'UIT et 750 entités du secteur privé devait déboucher sur la signature d'un traité conférant plus de pouvoirs à l'Union internationale des télécommunications dans la régulation à l'échelle internationale des télécommunications, y compris l'internet. Les pays soutenant cette option du renforcement des pouvoirs de l'UIT, la Russie en tête, entendaient ainsi remettre en cause la place historiquement dominante des États-Unis dans la régulation d'Internet. A travers notamment l'ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), organisme américain qui gère l'allocation des plages d'adresses IP, le système de nom de domaine et les codes nationaux. Finalement l'option de l'UIT comme régulateur de l'internet ne fera pas l'unanimitéà cette CMTI 12. En effet, 55 pays et non des moindres dont les Etats-Unis et la France avaient refusé de signer le texte ; craignant une remise en cause des principes de liberté de multi-acteurs de l'internet. Surtout que, certains des pays qui jouaient la carte de l'UIT, n'étaient pas exempts de critiques en matière de liberté sur internet. Depuis, les choses sont restées en l'état. Mais, pour autant, la question d'une nouvelle gouvernance n'est pas abandonnée. Mieux, elle est en bonne place dans l'agenda 2015 des acteurs, avec notamment le prochain forum multipartite de mi- novembre et la dixième réunion, en décembre à New York, du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI+10).

Les acteurs américains favorables à l'implication de tous les acteurs

Pour les acteurs américains, s'il y a quelque chose qui mérite d'être pris en compte dans ce débat sur la gouvernance de l'internet, c'est bien le principe multi-acteurs du processus de transition vers une nouvelle gouvernance. Pour ce faire, ils se disent totalement favorables à l'implication de tous les acteurs concernés dans le débat en vue de favoriser encore le développement de l'internet.

Dans les rencontres d'échanges avec les journalistes ces 18 et 19 juin, les différents interlocuteurs américains ont réaffirmé, chacun à sa façon ce principe. Que ce soit avec la directrice exécutive de USAID Global Development Lab, Ann Mei Chang ; la sous-secrétaire d'Etat à la croissance économique, à l'énergie et l'environnement Cathy Novelli ; le vice-président de AT&T, Eric Loeb ; le Professeur Laura De Nardis de l'Université Américaine ; de Rebecca Walker, directrice des partenariats à la chaîne de radios numériques à Audio Now ; ou encore Sonia Jorge, directrice exécutive de A4AI ; ils ont tous joué la carte de l'inclusion et de la liberté sur Internet.
Pour les américains, c'est en agissant de cette façon qu'internet pourrait contribuer encore plus efficacement à la création de richesses, de développement. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net

Clôture SICABAT 2015 : Pari réussi pour les organisateurs

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La 10e édition du Salon international du bâtiment et des travaux publics a fermé ses portes dans la soirée du 21 juin 2015. Après quatre jours d'expositions, de rencontres et d'échanges, le promoteur Yvon Bassolé reste globalement satisfait de l'événement.

Même si à la descente des rideaux le monde se faisait très rare, près de 3000 visiteurs ont afflué au salon du 18 au 21 juin. Exposants et organisateurs s'estiment heureux de cette performance quand bien même le nombre aurait pu être plus grand. L'une des entreprises très en vogue à ce 10e SICABAT demeure sans conteste le sponsor et parrain de l'événement, l'entreprise CIMFASO. Moins d'un an après son ouverture, elle a tenu àêtre aux premières loges en s'inscrivant en droite ligne du thème « Agir ensemble pour un développement urbain durable ». La Tunisie, invitée d'honneur, était également fort représentée durant ce salon. La cérémonie de clôture était certes sobre en parole mais riche en animation.

« Si le SICABAT n'existait pas, il aurait fallu le créer », dixit Daouda Ouédraogo, président du comité scientifique du salon dont l'objectif est d'évaluer les avancées technologiques. Pour lui, « quand le bâtiment va, tout va ». De ce fait, il a félicité le promoteur Yvon Bassolé d'avoir organisé ce grand rendez-vous malgré le contexte de crise. De la conviction et du courage, il en a fallu à l'homme pour tenir dix éditions car « au début ce n'était pas évident », précise Ignace Sawadogo, directeur du CICAD. Et même si le salon a gagné en maturité et en qualité en termes d'organisation et de participants, il a rassuré M. Bassolé que sa structure s'investira davantage pour que les entreprises burkinabè s'approprient le salon car celui-ci permet d'avoir « de nouvelles idées et de découvrir de nouveau matériaux et procédés de construction »
Pour l'ingénieur Afif Fantar qui est à son premier SICABAT, les Tunisiens ne viennent pas seulement pour vendre mais pour transférer leur savoir-faire. Même si ses compatriotes n'aiment pas se déplacer au mois de carême, ils demeurent satisfaits de l'organisation et souhaiteraient que la prochaine édition se déroule entre mai et juin. Mais pour Yvon Bassolé, le 11e acte est prévu pour Juin 2016.
En rappel, l'éclat de la cérémonie de clôture a été rehaussé de la prestation de l'artiste Flatié Dembélé et de son acolyte flutiste, puis de la fanfare Sainte Rita de la Patte d'Oie.

Herman Frédéric BASSOLE
Photos : Bonaventure PARE
Lefaso.net


Quelques réactions après la cérémonie de clôture

Rodrigue Ilboudo, responsable des ventes à CIMFASO
Depuis le jeudi 18 nous exposons nos produits au SICABAT. En tant que cimenterie, nous offrons aux particuliers et aux entrepreneurs des produits de qualité et en quantité pour la construction. Le SICABAT est le lieu pour nous de nous exprimer, de nous faire connaitre. Ceci étant, nous sommes satisfaits et fiers d'avoir pris part à cet événement. Le bilan est assez positif même si la fréquentation n'a pas été très importante cette année. Nous nous attendions à une forte mobilisation mais on comprend que le contexte ne s'y prête pas vraiment. Il y a eu le forum des jeunes à Gaoua au moment où le SICABAT se déroulait.

En plus de cela, il y a le début du carême. Tout cela ne motive pas les populations à sortir surtout que le Salon ferme à 19 heures, au moment où les musulmans sont entrain de rompre le jeûne. Nous comprenons cela et ce n'est que partie remise. Nous encourageons les organisateurs à continuer de promouvoir le SICABAT car cette 10e édition est une édition de la maturité. Si j'ai bien écouté le mot du commissaire général à l'ouverture, il y aura une ouverture avec les autres pays tels que l'Afrique du Sud à la prochaine édition. Cela va contribuer à renforcer le partenariat Sud-Sud. Nous les encourageons également à mener plus d'actions de communication pour qu'il y ait un plus grand engouement.

Eva Francine BAYALA, chargée de développement commercial de « Ecodufaso »
C'est notre première participation à ce salon international. Pour nous c'est une aubaine parce que c'est une tribune où nous avons pu faire la promotion de notre site qui n'est pas trop connu du monde entrepreneurial au Burkina Faso. Etre présent +sur le SICABAT, c'est merveilleux car nous avons pu rencontrer assez de personnes importantes qui ont visité le stand. Elles ne connaissaient pas Ecodufaso. Nous intervenons dans un domaine bien précis : l'économie, la finance, l‘agriculture, les technologies, les nouvelles infrastructures, les mines et les énergies. Au niveau de l'organisation, il n'y a pas eu assez de communication sur l'événement sinon on aurait eu beaucoup plus de visiteurs. Mais, il faut encourager M. Yvon Bassoléà continuer dans cette entreprise-là et Ecodufaso sera toujours là pour soutenir toutes les activités avec son portail d'informations. Il faudrait que les entreprises burkinabè s'approprient ce salon car il a été initié par un Burkinabè pour les Burkinabè. Ce n'est pas donnéà tout pays d'organiser un événement de cette envergure-là.

Issiaka SIDIBE, visiteur

C'est ma toute première fois de venir ici. J'ai étéédifié par les expositions des camions poids-lourd qu'il y a dehors. Quand on parle de SICABAT, on voit tout de suite le bâtiment, alors qu'il y a aussi de gros engins de chantier. C'est bien mais le prix d'entrée reste un problème. Pour moi, on aurait pu par exemple fixer un prix de 1000 F pour toute la durée du salon. C'est agaçant de devoir payer 500F pour chaque fois qu'on doit revenir ici.

Propos recueillis par H.F.B.
Photos : B.P

Université polytechnique de Bobo : 1 160 étudiants ont reçu leurs diplômes de fin d'études

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Dans une ambiance conviviale, l'Université polytechnique de Bobo-Dioulasso (UPB) a célébré ses nouveaux impétrants. En présence du ministre des Enseignements Secondaire et Supérieur et des sommités du monde universitaire, le Professeur Anicet Ouedraogo, le Président de l'UPB et ses hôtes ont remis officiellement des diplômes de fin de cycle à 1.160 étudiants. Au nom de tous les diplômés, Charles Sawadogo a promis à ses enseignants de valoriser les connaissances acquises. Il a en outre invité le gouvernement burkinabèà investir davantage dans le domaine de l'éducation.

Après trois, quatre, voire plus de sept années d'études sur le campus de Nasso, 1.160 impétrants étaient à l'honneur ce lundi 15 juin 2015. Ayant terminé leur cycle au cours de l'année académique 2013-2014, les 1 160 impétrants étaient composés de 648 en licence, 358 en licence professionnelle, 35 en maitrise, 64 en masters, 26 en DEA, 17 doctorats d'exercice et 12 doctorats clinique. Bien joyeux, ces impétrants ont répondu massivement à l'initiative de remise collective des diplômes voulue par l'administration de l'UPB. Et c'est dans une salle agitée par la clameur des retrouvailles, de la remémoration des bons et pires moments de la vie estudiantine que les uns et les autres se sont retrouvés une fois de plus.
A l'assistance, Charles Sawadogo, le représentant des étudiants a fait cas de l'esprit qui a animé leurs années d'études : « Nous avons beaucoup appris à l'UPB. Non seulement en apprentissage mais aussi, et bien sûr en émotion forte et en rencontre. Dans cette ambiance de stress et de compétition, de travail et d'effort, au lieu de jouer la carte du chacun pour soi, nous nous sommes serré les coudes puis nous sommes restés solidaires. Nous pouvons être fiers de ce diplôme, de notre formation qui nous donne des atouts importants pour notre vie professionnelle ».
Reconnaissants envers ceux qui les ont soutenus, de près ou de loin, les étudiants, toujours par la voix de Charles Sawadogo ont remercié les parents, enseignants et amis qui ont étéà leurs côtés : « Nous remercions toutes les personnes qui se sont rendues disponibles au cours de notre cursus. Merci également à l'ensemble du personnel ATOS et du corps professoral. Des hommes et des femmes dont la mission est de servir la nation. Sans oublier nos familles et nos amis, nos conjoints parfois qui nous ont soutenu tout au long de ces années d'intense travail, mais avant de nous séparer, de poursuivre nos chemins personnels, j'exhorte les étudiants qui sont toujours sur le campus à redoubler d'effort dans les études pour mieux valoriser les connaissances mises à leur disposition ».

Anicet Ouedraogo, entre satisfécit et demande de soutien

A l'origine de la cérémonie de remise officielle des diplômes pour honorer les étudiants et informer le monde universitaire, les employeurs et l'opinion nationale de l'arrivée de nouvelles compétences sur le marché de l'emploi, l'administration de l'UPB a saisi cette occasion pour faire un bref historique de cet établissement. Comme un retour de l'ascenseur, Anicet Ouedraogo a révélé aux étudiants que le premier recteur de l'UPB n'est autre que leur parrain, le ministre Michel Filiga Sawadogo : « L'UPB a été créée par décret n°97-254-PM-MESS du 23 mai 2007. C'est un établissement public de l'Etat à caractère scientifique, culturel et technique. Elle a pour mission essentielle, l'enseignement supérieur, polytechnique et professionnalisant à travers la formation et la recherche. Elle résulte des transferts en 1995 de l'institut du développement rural (IDR), de l'Ecole supérieure de l'informatique (ESI) et de l'Institut universitaire de technologie (IUT) à Bobo-Dioulasso. Elle a fonctionné les deux premières années de son ouverture comme centre universitaire sous la responsabilité administrative et pédagogique d'un vice-recteur relevant de l'Université de Ouagadougou dont monsieur le ministre (Michel Filiga sawadogo) ici présent en était le recteur »
A en croire son président, l'UPB a pour mission d'améliorer les capacités de la recherche fondamentale et appliquée, d'améliorer les capacités des ressources humaines pour participer au développement économique à travers une expertise technique compétente. Riche actuellement de six établissements (ESI, IUT, IDR, INSSA, SJPEG, UFR ST) et de trois écoles doctorales, l'UPB offre à ses pensionnaires 20 parcours de licence, 9 parcours de masters, un cycle d'ingénieur de conception en informatique, un doctorat en médecine doctorale, un diplôme de type spécialisé en médecine d'urgence…

Des difficultés et des perspectives

L'arbre ne doit pas cacher la forêt, dit-on. Pour illustrer cet adage, le Pr Anicet Ouedraogo a fait cas des difficultés qui entravent le bon fonctionnement de son établissement. Avec un taux d'accroissement moyen de 30% des effectifs sur les trois dernières années, l'UPB serait en sureffectif. A contrario, le corps professoral (165 personnes tous grades confondus) et le personnel ATOS (142 personnes) sont à renforcer selon le président de l'UPB. Côté infrastructures, l'UPB déplore l'insuffisance des domaines fonciers « Le campus de Nasso est bien beau, bien isolé mais il y a un impact environnemental. Nous sommes assis sur la nappe phréatique qui alimente la ville de Bobo, il nous est interdit l'utilisation des produits chimiques. La grande distance fait que la question du transport est récurrente. Il nous faut redéployer progressivement les gros effectifs en ville pour minimiser les coûts. Cela suppose que les autorités nous accompagnent pour qu'on puisse acquérir des espaces fonciers afin d'installer de nouvelles infrastructures. Le site de l'INSSA est déjà saturé. On ne peut pas continuer à installer des infrastructures sur ce site » a laissé entendre le Pr Ouedraogo.

Des conseils aux étudiants

Très prolixe en conseil, le président de l'UPB a demandé aux étudiants de valoriser leur diplôme, celui-ci n'étant qu'un outil : « Venons- en aux récipiendaires de ce matin, chers étudiants, cette cérémonie de remise de diplômes consacre le succès de plusieurs années de labeur, de persévérance, avec le soutien inconditionnel de vos parents à qui vous devez tout. Un pareil moment de joie mérite de chaleureuses félicitations. Ce moment de joie est instance mais il ne s'agit que d'une étape dans la vie. Le diplôme est certes important mais il ne s'agit que d'un outil et le plus important est ce que l'on produit avec l'outil. Vous quittez la vie de l'université pour affronter l'université de la vie. Celle-ci est fortement parsemée d'embûches. L'insertion à la vie professionnelle exige une éthique, des qualités. Le savoir acquis à l'université doit reposer sur des valeurs…» A sa suite, le ministre Michel Filaga Sawadogo, auréolé de son titre de premier recteur de l'UPB y est allé aussi de ses conseils et de ses suggestions. S'adressant aux enseignants dont il loue les mérites et les sacrifices, il a souhaité une correction rapide des copies (deux semaines). Aux étudiants, socle de l'administration publique et des programmes de développement, le ministre a demandé un engagement sans faille dans la quête du savoir. Comme d'autres invités, il a participéà des remises symboliques de diplômes.

Ousséni Bancé
Lefaso.net

Journée des jeunes filles dans le secteur des TIC : La deuxième édition pour une valorisation des métiers

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Le ministère du Développement, de l'économie numérique et des postes tient du 22 au 27 juin 2015, la deuxième édition de la Journée des jeunes filles dans le secteur des Techniques de l'information et de la communication (TIC). Placée sous le thème « TIC et valorisation des métiers », la cérémonie de lancement a été placée sous le parrainage de la MPFG, Bibiane Ouédraogo/Boni. Cette 2e édition sera axée sur des séances de formations suivies d'une évaluation à l'issue de laquelle les trois meilleures filles seront primées. Elles recevront leurs lauriers au cours de la clôture de la journée à la nuit des TIC de la Semaine nationale de l'internet 2015.

Le développement d'un pays est intimement lié aux savoirs et savoir-faire de ses hommes et femmes. Cependant, la plupart des indicateurs montrent que la femme est désavantagée par rapport à l'homme dans plusieurs domaines dont le secteur des Techniques de l'information et de la communication (TIC). C'est ce qui explique le choix de cette Journée des TIC qui est à sa deuxième édition. Selon la marraine, Bibiane Ouédraogo/ Boni, une étude de la fracture numérique de genre en Afrique de l'Ouest menée en 2004 au Burkina Faso, au Benin, au Cameroun, au Mali, en Mauritanie, au Sénégal, a montré que les femmes ont moins de chance que les hommes de bénéficier des avantages et des opportunités des TIC. « Avec une population constituée de 52% de femmes, le Burkina Faso est conscient qu'aucune politique de développement humain durable ne peut produire les résultats escomptés sans une réelle implication de la femme et de la jeune fille dans le processus de développement prenant en compte le secteur des TIC ».

Les TIC sont importants tant pour les jeunes, élèves, étudiantes, que les acteurs du secteur informel. « Une bonne connaissance des opportunités des TIC peut constituer un puissant levier permettant aux filles d'apprécier pleinement les perspectives d'avenir du secteur, changer les mentalités des jeunes filles en leur faisant découvrir en quoi consistent les TIC, susciter en elles le désir de travailler avec ces outils et booster leurs métiers respectifs, insuffler aux politiques et au système éducatif la prise en compte des TIC dans tous les processus de promotion de l'éducation des jeunes filles ».

Au regard des enjeux énormes que comportent le domaine des TIC, la directrice de la promotion de la femme et du genre (MPFG) a assuré la disponibilité de son département à accompagner le ministère en charge des TIC dans ses efforts.
Pour le coordonnateur du Centre féminin d'initiation et d'apprentissage aux métiers (CFIAM), Bernard Zongo, le centre créé en septembre 1994 a choisi de se spécialiser dans la formation professionnelle qu'il estime être un des moyens efficaces pour une insertion socio-économique des jeunes en situation difficile.
« L'association veut faire des TIC une priorité dans le cadre de la formation professionnelle, une véritable opportunité d'assurer les objectifs par la mise en place d'un dispositif efficace de suivi permanent en matière d'insertion socioprofessionnelle des apprenantes à travers une plate-forme informatique » dixit le coordonnateur de CFIAM.

Du reste, surmonter les défis du centre passera nécessairement par un accompagnement dans la formation à l'utilisation des outils TIC, la mise à jour du site web de CFIAM pour plus de visibilité, et un renouvellement du parc informatique vétuste.

Aïssata Laure G. Sidibé (Stagiaire)
Lefaso.net

Encadré : Témoignage

Tatiana Pandaré, étudiante en sociologie et aussi Comity-managers à Jokkolabs un centre d'innovation sociale et technologique.

« Comment j'en suis arrivée à là ? Ce sont les nouvelles technologies qui m'ont permis de travailler à Jokkolabs. Partis du constat que les jeunes filles du Burkina n'adhérent pas aux formations et aux métiers liés aux TIC, nous avons mis en place une association à but non lucratif dénommée MISTIC dont le siège est à Ouagadougou. Elle fait la promotion des TIC, donne une visibilité aux femmes qui sont déjà dans le domaine, permet aux novices d'avoir accès à la technologie et d'être au même niveau que les hommes. Vu qu'on existe il y a seulement une année, nous avons enregistréà nos actifs trois événements. Il s'est agi de nous faire connaitre en vu d'avoir des adhérents, ensuite nous avons tenu des séances d'événement à Jokkolabs et nous avons pris part à un atelier avec « femmes et TIC » qui est aussi une association burkinabè pour la promotion des TIC auprès des jeunes femmes au Burkina. Très prochainement, nous voudrions lancer une formation sur la manière d'utiliser les blogs pour promouvoir le contenu numérique en ligne. Je profite de l'opportunité pour inviter toutes celles qui sont intéressées, à nous rejoindre à MISTIC. »

Baccalauréat série G2 : Reprise de l'épreuve de mathématiques ce 24 juin

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Le Président de l'Université de Ouagadougou informe tous les candidats au baccalauréat série G2 de la session 2015, que l'épreuve de mathématiques générales sera reprise dans tous les centres d'examen concernés sur le territoire national, le mercredi 24 juin à partir de 7 h 30 minutes.

Fait à Ougadougou le 22 juin 2015

Pr Rabiou CISSE
Chevalier de l'Ordre national

Mesures à observer pendant la période du jeûne

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1. Comment l'organisme se comporte-t-il après plus d'une dizaine d'heures de privation de repas et d'eau ?

Le problème majeur avec le jeûne, c'est la déshydratation qui peut en résulter, car l'eau est indispensable au corps humain. Nous vivons dans un pays où il fait chaud, même pendant la saison des pluies. Ainsi, si l'hydratation n'a pas été suffisante pendant la phase précédant le jeûne, on peut effectivement ressentir de la fatigue, des maux de tête et une baisse des performances physiques intellectuelles et de l'attention dans la journée.

2. Quels sont les éléments nécessaires pour la restauration du fonctionnement de l'organisme ?

Pendant cette période, il faut continuer à prendre les 3 repas/jour conseillés par tous les nutritionnistes et essayer autant que possible de dormir suffisamment. Il faut surtout éviter de manger trop rapidement dès la tombée de la nuit, car cela est dangereux pour la santé.

2.1 Le matin avant de débuter le jeûne, 1er repas

Ce repas est le plus important de la journée. C'est celui qui précède le jeûne et c'est pour cela qu'il ne faut pas le négliger et qu'il doit être consistant. C'est de ce repas que l'organisme va tirer toute l'énergie dont il aura besoin la journée. Il faudra aussi boire suffisamment d'eau pour se constituer des réserves afin d'éviter la déshydratation au cours de la journée du jeûne. Le repas devra être équilibré en quantité et en qualité. Il doit comporter des céréales (exemple : riz, tô, bouillie de céréales, pâtes alimentaires, pain etc.), des tubercules (exemple : igname, patate douce, banane plantain etc.) et/ou des légumineuses (exemple : haricot, soja, pois de terre etc.) qui seront disponibles pour l'organisme toute la journée. On pourra également consommer des protéines animales telles la viande, le lait ; ainsi que des légumes sous forme de crudités ou de potage avec un peu d'huile végétale et des fruits.
Ce type de régime est équilibré et apporte tous les macronutriments (sucres, protéines, un peu de graisses) et micronutriments indispensables (vitamines et sels minéraux) pour se maintenir en bonne santé. Chez les seniors (sujets âgés de plus de 60 ans), par exemple, la consommation d'un produit laitier est essentielle pour assurer les apports en calcium et vitamine D nécessaires à la minéralisation des os qui tendent à se fragiliser surtout chez les femmes.
Il est nécessaire de bien s'hydrater avec de l'eau plate ou par des bouillons ou soupes très légères. L'eau est l'élément le plus indispensable. Il faut s'assurer de boire au moins 2 litres d'eau ou de liquide en dehors des moments de jeûne. A température modérée, la suppression d'apport en eau provoque la mort en 2 à 3 jours.

2.2 A la rupture du jeûne, 2ème repas

Il faut manger des aliments sucrés et bien s'hydrater pour nourrir rapidement l'organisme et lui permettre de récupérer de la journée. Les aliments sucrés peuvent provenir de la bouillie de céréales traditionnellement consommées chez nous avec d'autres boissons sucrées comme le bissap, le Zom-kom. On peut également consommer des dattes et des boissons chaudes et sucrées (thé, tisanes). Ces aliments riches en sucres simples ou rapides que nous conseillons passent immédiatement dans le sang puis parviennent aux cellules, permettant de soulager rapidement la sensation de faim. Ce repas doit être léger, il doit juste permettre d'apaiser les sensations de soif et de faim résultant de la journée de jeûne qui dure environ 12 heures.
Cependant, la consommation des aliments sucrés doit être modérée, car ce sont des aliments à très forte densitéénergétique et palatable.

2.3 Qu'en est-il du troisième repas ?

Le 3ème repas est pris 2 à 3h après le deuxième mais il faut le prendre au moins 1h avant d'aller au lit. Il doit respecter la satiété sans pour autant être lourd ni trop copieux. Il faudra éviter de manger des aliments énergétiques trop sucrés, trop gras, surtout les graisses animales (viandes grasses, abats, beurre, lait entier), qui augmentent le taux de cholestérol dans le sang et favorisent la survenue des maladies cardio-vasculaires ; et des féculents, surtout sous forme de fritures (100 g de pomme de terre frites délivrent 400 calories !). La première raison, c'est qu'il ne sert à rien de manger beaucoup avant de dormir puisque tout ce qui est mangé sera stocké pendant la nuit et mal assimilé. La deuxième, c'est que si le repas est trop lourd, la sensation de faim ne se fera pas sentir au matin et pourrait faire sauter le petit déjeuner précédant le jeûne journalier.
On peut consommer des viandes et poissons maigres cuits sans graisses, des laitages à 0% de matière grasse, et terminer le repas par des fruits. En somme, ce repas doit être léger mais rassasiant, n'apportant pas trop d'énergie sous forme de graisses et de féculents et autres produits sucrés. Il faut à tout prix éviter que les préparations soient trop grasses. Il ne faut pas non plus oublier de boire suffisamment d'eau toute la soirée après la rupture, au besoin au cours de la nuit afin d'obtenir un bon état d'hydratation le lendemain.

3. Pendant le carême nous constatons le plus souvent une consommation abusive du sucre. Quelle en est la conséquence ?

En rappel, 100 g de sucre, soit 20 morceaux, équivalent à 420 calories ; 100 g de dattes à 555 calories ; or un adulte ayant une activité modérée n'a besoin que de 2700 calories par jour. S'ils sont consommés en grande quantité, ils peuvent occasionner des prises de poids suite à une accumulation de graisses plus importante dans l'organisme et surtout autour du ventre. A terme, cette consommation abusive de sucre peut diminuer la qualité de l'insuline et favoriser la survenue du diabète surtout de type II.

4. Pour les groupes spécifiques, malades, sportifs, personnes âgées quels conseils ?

il y a des contre-indications pour les patients diabétiques traités à l'insuline et qui ne sont pas équilibrés, souffrant de problèmes d'insuffisance rénale, de maladie cardiaque ou de toutes les maladies qui ne peuvent pas supporter un jeûne, même court. Bien sûr, en cas de maladie (exemple : paludisme, grippe, diarrhées etc) ou d'hospitalisation, il ne faut pas débuter le ramadan et toujours demander l'avis de votre médecin. Les patients ulcéreux voient l'intensité de la douleur augmenter avec le jeûne, avec un risque de perforation de l'estomac ou de l'intestin et des vomissements de sang. Il est déconseillé aux enfants et aux femmes enceintes de jeûner. Néanmoins, pour celles qui tiennent absolument à le faire, une surveillance médicale accrue est nécessaire afin de prévenir la malnutrition chez le fœtus et là mère. Les sportifs doivent réduire les activités physiques et leur intensité afin d'éviter la déshydratation et l'épuisement rapide des réserves.

Ministère de la Santé

Paiement électronique au Burkina : Il faudra s'y habituer

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Dans moins de 24 heures, la 11e édition de la Semaine nationale de l'internet ouvrira ses portes sous le thème « La promotion des moyens et outils de payement électroniques au Burkina Faso : enjeux et perspectives ». Du 23 au 27 juin 2015, professionnels des TIC, jeunes développeurs et entrepreneurs se donneront rendez-vous à ce grand événement pour mener la réflexion sur cette tendance qui prend peu à peu son envol : le paiement électronique.

Un porte-monnaie c'est bien mais un porte-monnaie électronique c'est encore mieux en ce 21e siècle. De nos jours, le payement par carte de crédit et celui par voie électronique ont tendance à remplacer les modes classiques tels que le chèque et l'argent liquide. Les solutions mobiles sont de plus en plus explorées par les entreprises et l'e-commerce a favorisé la diversification des modes de payement.
Au Burkina Faso, le payement électronique est encore embryonnaire quoiqu'on assiste de plus en plus à l'avènement des téléphones dits intelligents communément appelés « Smartphones ». Pourtant, payer n'aura jamais été aussi facile avec ces appareils sous d'autres cieux où la monnaie électronique est en vogue. Que ce soit à distance oùà un point de vente, le téléphone mobile ou l'ordinateur allie simplicité, rapidité et sécurité. Et si les potentiels clients sont un peu réticents à l'innovation c'est souvent à cause des pirates informatiques qui peuvent détourner les informations que vous transmettez lors d'une transaction. A cela, il faudrait ajouter le débit généralement bas de la connexion internet. Qu'à cela ne tienne, les Burkinabè devront s'y habituer si ce n'est déjà le cas.

Les opérateurs de téléphonie mobile innovent chaque jour en proposant des services à leurs abonnés. En faisant du téléphone un porte-monnaie électronique, ils facilitent bien la vie à des millions de citoyens à majorité analphabètes. Envoyer de l'argent à un proche ou faire ses achats est désormais une réalité. Le commerçant n'est plus tenu de s'encombrer de ses liasses de billets lors d'un voyage et de s'exposer aux braquages. L'étudiant vivant à l'étranger n'est plus obligé d'attendre que ses parents lui transmettent de l'argent par l'avion.

Lors de la 11e SNI, il sera fait un état des lieux des moyens et outils de paiement électroniques exploitables au Burkina Faso. Ensuite viendra la sensibilisation des Burkinabè afin que ceux-ci s'imprègnent et s'approprient les nouveaux moyens de paiement dans le cadre de leurs transactions (Alimentation et vêtements, recharges d'unités de téléphone, factures d'eau, d'électricité et de téléphone). Internet étant un couteau à double tranchant, il serait inadéquat de ne pas partager les bonnes pratiques pour promouvoir l'utilisation sans risques des paiements électroniques. Enfin, l'événement sera une aubaine pour sensibiliser le client sur le cadre législatif et normatif relatif aux paiements électroniques.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net


Produits périmés : Cette fois, du macaroni et du Thé

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Après les cannettes périmées, les huiles frelatées, les bouteilles d'eau impropres à la consommation, voici le tour des macaronis, et du thé. 770 emballages de 4550g et 1000 sachets de 500 g de macaroni, 173 cartons de thé de marque gazelle, 185 cartons de thé vert de chine. Ce sont là les produits périmés en cours de reconditionnement, que la Brigade ville de gendarmerie de Baskuy a saisis. Les auteurs et leur butin ont été présentés à la presse ce 22 juin.

Ne vous fiez pas au slogan pompeux. « SAFINA 4550g, qualité exceptionnelle, vous verrez comment ça gonfle ». Contrairement au message sur l'étiquette, conçu pour appâter le consommateur, le produit contenu dans l'emballage est périmé. Mais Ferdjani Abderrahmane, le responsable de l'établissement « FAB » le vendait au consommateur depuis 2013. Comme d'autres avant lui, il trompait le consommateur par des actes de falsification de la date de péremption des denrées périmées qu'ils reconditionnaient avant d'écouler sur le marché.

N'eut été l'alerte donnée par un citoyen anonyme, l'expatrié aurait continué son business très lucratif au mépris total de la santé du consommateur. C'est le 17 juin dernier qu'un citoyen a mis la puce à l'oreille de la sous unité de la brigade ville de gendarmerie de Baskuy. Une équipe se déplace sur les lieux d'opération, à la Zone d'activités diverses(ZAD) et surprend Debbaghi Mohamed, magasinier et ses employés qui venaient d'arriver pour le reconditionnement. Trois individus sont alors interpellés.

La découverte est macabre. « Les enquêteurs découvrent alors dans le magasin une importante quantité de denrées alimentaires périmées, des cartons de marque Pasta Mama contenant du macaroni périmé et dégageant une odeur nauséabonde et datant de 2013. Ils découvrent aussi des cartons contenant du thé vert de chine de marque Gazelle périmé depuis le 05/05/2014, du thé Lipton en cours de péremption le 25/07/2015, des étiquettes, des tamis, un appareil pour le collage des emballages, un appareil de pesage et des gros récipients », a précisé le Lieutenant-colonel Sam Djiguiba Ouédraogo, commandant le groupement de la gendarmerie départementale de Ouagadougou.

770 emballages de 4550g de macaroni, 1000 sachets de 500 g de macaroni, 173 cartons de thé de la marque gazelle, 185 cartons de thé vert de chine, du matériel de fabrique composé de 2 tamis, et 300 étiquettes sur lesquelles il est inscrit « SAFINA 4550g, qualité exceptionnelle, vous verrez comment ça gonfle », sont ainsi saisis.
Au terme de l'enquête, la sous unité a procédéà l'interpellation de Ferdjani Abderrahmane, Debbaghi Mohamed, et Diallo Mamoudou. « Ce sont des étrangers, je préfère ne pas donner leur nationalité» nous rétorquera le lieutenant-colonel quand nous lui demandons de décliner la nationalité des présumés auteurs de falsification de date de péremption et de tromperie du consommateur.
Le Lieutenant-colonel Sam Djiguiba Ouédraogo, commandant le groupement de la gendarmerie départementale de Ouagadougou a invité la population à la collaboration. Les numéros verts 16 ; 17 ; 1010 ; 80 00 11 45 sont disponibles en cas de constatation de pratiques douteuses, et répréhensibles.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

Procès Guiro : quelle suite aux « menaces » contre les représentants de l'AJT ?

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Les représentants de l'Agence judiciaire du trésor (AJT) ont, le 20 juin 2015 (troisième et dernier jour du procès Guiro) portéà la connaissance de la Chambre criminelle de la Cour d'appel, des « menaces » dont ils auraient été l'objet. Des menaces proférées par Mathias Kadiogo, le Secrétaire général du Syndicat des douanes et par l'accusé lui-même.

Aux dires de la porte-parole des représentants de l'AJT, au cours d'une suspension de l'audience le 18 juin, le sieur Mathias Kadiogo les (elle et ses collègues) aurait rejoint à la cafète de la Cour d'appel. Là, il leur aurait dit de « faire beaucoup attention à ce qu'ils disent à l'audience ». Il aurait ajouté que « même le procureur n'a pas été dur » avec M. Guiro.
Appeléà la barre pour qu'il s'explique, M. Kadiogo, visiblement confus, a laissé entendre « Je n'ai jamais menacé quelqu'un. Je suis étonné qu'ils aient pris cela comme des menaces ». Et d'ajouter, « Etant donné qu'ils connaissent les difficultés que les agents des douanes rencontrent sur le terrain, j'ai voulu leur demander de faire attention à ce qu'ils disent à propos de la douane (…) ». A l'en croire, l'intention était de les inviter, en tant qu'agents du même département ministériel, à ne pas tenir des propos qui vont compromettre la bonne marche des activités dudit département. En effet, l'AJT et la direction générale des douanes relèvent, toutes deux, du ministère de l'Economie et des finances (MEF). « Sinon, précise M. Kadiogo, je n'ai jamais considéré cela comme des menaces »
Cette explication donnée, Mathias Kadiogo a présenté ses excuses. Des excuses accueillies par le président du jury, Jean Emile Somda qui a opté de ne pas tirer long.

Le parquet se réserve le droit…
Mais le procureur général, Laurent Poda, ne tarda pas à exprimer son rejet de ces explications. L'intention réelle de M. Kadiogo en tenant de tels propos, M. Poda veut la savoir. En effet, avant d'annoncer qu'il se réserve le droit de chercher àélucider cette affaire, le procureur général a demandé si les propos ont été tenus en nom personnel ou au nom du syndicat que dirige Mathias Kadiogo. Ce dernier a précisé avoir agi en nom personnel. Tout porte donc à croire que le procureur général voudra entendre davantage le sieur Kadiogo. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces propos relatés comme étant ceux de Mathias Kadiogo, sont loin de lui être prêtés injustement. A tout le moins, ce sont des propos qui nuisent dangereusement à l'accusé qui attendait encore d'être situé sur son sort.
Un accusé qui aurait lui-même dit à l'endroit d'un de ces représentants de l'AJT, ‘'merci ; moi je suis vieux, toi tu es encore jeune''. Des propos faisant suite à une question de l'agent ainsi remercié, et qui sont loin d'être sincères.

« qu'aucun des intervenants dans ce procès…»
Ces propos auraient été tenus à la fin de l'audience du 19 juin. Ousmane Guiro ayant dit à l'audience de la veille qu'il a commencéà conserver son argent dans des cantines en vue de financer la construction d'un lycée, cet agent a demandé si ce stockage n'était pas fait plutôt dans l'intention de d'ouvrir une banque à domicile. Ce qui suscita le courroux de l'accusé. En tout cas, il a exprimé son refus de répondre à une telle question qu'il semble trouver comme provocante.
Et invitéà s'expliquer sur ses propos pris pour « menaces » par l'AJT, M. Guiro dira, « Je tiens d'abord à présenter mes excuses pour mes propos jugés mal placés ». Et d'ajouter, « Parler mal à la partie civile ne faisait pas partie de mes intentions. « Je voulais, a-t-il poursuivi, lui (l'agent visé par ses propos) dire de ne pas poser des questions qui ressemblent à des injures ».
Du reste, ces propos de l'accusé et du SG du syndicat des douanes ont fait dire aux représentants de l'AJT qu'ils n'étaient pas en sécurité. Pour sa part, le président de la Cour, après rappelé, notamment à l'attention de l'accusé, que « Si on est à la barre, on doit répondre à toutes les questions », s'est voulu ferme : « il ne faudrait pas qu'aucun des intervenants dans ce procès fassent l'objet d'autres menaces pendant et après le procès ». A bon entendeur, ….

Fulbert Paré
Lefaso.net

Lien utile : Crimes économiques : Ousmane Guiro condamnéà deux ans de prison avec sursis

Verdict de l'affaire Guiro : Une justice indigne de l'esprit de l'insurrection d'octobre 2014 ?

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Le dénouement judiciaire de l'affaire GUIRO a ceci de particulier qu'il intervient dans un contexte de transition faisant suite à l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Cette transition vers un Burkina nouveau qui ne doit pas être simplement politique mais aussi judiciaire, sociale et économique vient de prendre une balle dans le pied faisant plus que jamais planer le spectre d'une insurrection pour rien. Pour les grands idéalistes qui avaient nourri l'espoir que le Burkina Faso profite de la chute de Blaise COMPAORE pour se réinventer, le retour à la réalité judiciaire est très dur à supporter.

Pour qui connaît la misère que vit l'écrasante majorité des Burkinabè, le rappel des faits de l'affaire GUIRO a de quoi glacer le sang. Un haut fonctionnaire d'un Etat classé parmi les plus pauvres du monde (183e sur 186 au classement 2013 de l'indice du développement humain du PNUD) est reconnu coupable de corruption portant sur 900 millions de F.CFA et est seulement condamnéà 2 ans de prison avec sursis et à 10 millions d'amende. En rendant un tel verdict, pour le moins léger au vu de la gravité des faits, la justice burkinabè nous prouve bien que pas grand chose n'a changé en son sein et que le « plus rien ne sera comme avant » n'est qu'un simple slogan d'insurgé naïf.

A la lumière de ce verdict qui a tout d'une insulte au peuple spolié, il faut donc croire que les reformes opérées depuis l'insurrection dans le monde judiciaire burkinabè ne sont que d'ordre cosmétique et que les états généraux de la justice tenus en mars 2015 qui devaient réhabiliter la confiance entre les citoyens et la justice n'ont servi à rien. Par ailleurs, l'adoption très médiatisée il y a seulement quelques mois de la loi sur la prévention et la répression de la corruption et qui devait enclencher une dynamique sans précédent de lutte contre la corruption apparaît comme une vaste démagogie.

Il est vrai qu'il faut du temps pour reconstruire une justice qui a été minée par 27 ans de soumission, de corruption, de complaisance et de connivence avec le pouvoir politique. Mais la nécessité de ce temps de reconstruction ne saurait en aucune façon être une circonstance atténuante pour ne pas se montrer exigeant vis à vis d'une justice qui, manifestement a du mal à se débarrasser de ses mauvaises habitudes.

Comment en effet analyser le verdict de l'affaire GUIRO sans penser aux heures les plus sombres de la justice telle que nous l'avons connu ces 27 dernières années ? Comment comprendre que dans un pays aussi pauvre que le nôtre où chaque franc devrait être utiliséà bon escient, la justice se montre aussi clément dans une affaire de corruption d'une telle gravité ? Quel message la justice veut-elle adresser à tous ceux qui pensent qu'il est leur est loisible d'utiliser l'argent du contribuable comme bon leur semble ? Autant de questions qui nous amènent à affirmer que cette justice est pour l'instant indigne de l'esprit de l'insurrection populaire d'octobre 2014.

Daouda OUEDRAOGO
Doctorant/ Université de Bordeaux
daou-ouedraogo@outlook.com

Réconciliation nationale et réformes : Bilan d'étape de la commission, à moins de deux mois de la remise du rapport final

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Après trois mois d'intenses travaux, la Commission de réconciliation nationale et des Réformes (CRNR) a amorcé le « sprint final » vers la remise de son rapport attendue pour le 13 août 2015. Dans sa dynamique de rendre compte de ses travaux, les responsables de la commission ont tenu une conférence de presse dans la matinée de ce lundi 22 juin 2015 à Ouagadougou.

Entamée en mars dernier, la collecte d'informations et de propositions a enregistré,à la date du 1er juin 2015, 825 fiches dûment remplies et provenant des treize régions ; 95 dossiers individuels de crimes de sang ; 1656 cas de contentieux administratifs et militaires, de carrières brisées et de sévices ; des dossiers déposés concernant 250 personnes victimes de crimes ou d'injustices économiques et un dossier collectif de 7000 personnes victimes des dégâts et pillages en marge de l'insurrection populaire. « Relativement aux propositions, plus de 649 fiches collectées ont trait à des recommandations de réformes adressées aux différentes sous-commissions de la CRNR », a précisé le président de la commission, Monseigneur Paul Ouédraogo.
Le travail de la structure a consisté en des entretiens avec des leaders politiques, des acteurs de la société civile et de diverses personnes ressources avec plus de 200 entretiens individuels et une trentaine de « focus group » qui a regroupé plus de 600 personnes. Des ateliers spécifiques ont rassemblé autour des thématiques de l'information et des médias, des injustices et inégalités ainsi que des réformes constitutionnelles, des personnes ressources de référence qui ont apporté leur « expertise », « expérience » et « sagesse » aux travaux de la commission.
Après ce ‘'boulot'' de collecte, la CRNR amorce donc le ‘'dernier'' virage de son travail à savoir le ‘'traitement'' des rapports des sous-commissions en plénière en vue de la rédaction du rapport final. La remise du rapport est attendue le 13 août 2015 selon la loi organique portant création de la CRNR. « Les rapports provisoires des sous-commissions seront discutés en plénière dès la semaine prochaine en vue de l'adoption consensuelle des différentes réformes. Le rapport de la CRNR sera une consolidation des analyses et recommandations de toutes les sous-commissions et sera disponible dès le 13 août 2015 conformément à la loi organique instituant l'organisation », explicite le président de la CRNR pour qui, la commission a bénéficié de la grande confiance de la société burkinabè qui s'est largement confiée à elle, tant dans ses peines et douleurs que dans ses espoirs et désirs de renouveau.

Sur le chemin du renouveau !

Dans la dynamique de la réconciliation nationale, la CRNR va proposer une charte de la réconciliation définissant les chemins du renouveau par la vérité, la justice et le pardon.
Ainsi, sur les réformes constitutionnelles, institutionnelles et politiques, la commission proposera un texte constitutionnel accompagné d'options d'adoption aux différents acteurs ou d'amendements constitutionnels. Dans cette dynamique, la commission dit suivre avec attention le débat public en cours sur l'opportunité d'une Vème république et fera dans son rapport, des propositions dans ce sens.
Sur la réforme électorale, la CRNR va indiquer des voies de construction d'un système électoral plus efficace, efficient et équitable ainsi que les moyens d'un encadrement plus adéquat du phénomène partisan (code électoral, charte des partis politiques, quota genre, financement des partis politiques, etc.).

Il sera également proposé plusieurs « recommandations fortes » dans les domaines de la réduction du train de vie de l'Etat, de la gestion et du contrôle des finances publiques, de la promotion de l'intégrité, de la santé, de l'éducation, de l'énergie, du foncier urbain et rural, de la vie chère, de l'environnement et de l'eau, de l'économie, de l'artisanat et des secteurs stratégiques du développement.

Enfin, dans les domaines des médias, de l'information, du cinéma et des archives audiovisuelles, il sera proposé les « voies du renouveau ». Pour le responsable en charge de ce volet, Edouard Ouédraogo, plus de 114 fiches relatives à des propositions ont été reçues par sa sous-commission, une cinquantaine de personnes ressources rencontrées. Outre cela, il a noté une importante mobilisation de la presse au cours du séminaire organiséà cet effet. Sans entrer dans les détails et sous réserve de l'adoption des travaux en plénière, M. Ouédraogo a expliqué que les propositions ont trait entre autres, à la dépénalisation des délits de presse, aux questions sociales (des cas de blocage de carrière de certains professionnels dans la presse publique), le financement dans le domaine.
Après le dépôt de son document final, la CRNR initiera une grande campagne d'information et de communication sur ses propositions en vue de les partager le plus largement possible avec l'ensemble des populations.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

Université Ouaga II en partenariat l'Université Senghor recrute des étudiants en MASTER 2

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