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SYNAF informe les candidats au concours de plaidoirie qu'une formation en Techniques d'éloquence et de plaidoirie sera organisée à leur intention

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Le Syndicat des Avocats du Burkina Faso (SYNAF) informe les candidats au concours de plaidoirie qu'une formation en Techniques d'éloquence et de plaidoirie sera organisée à leur intention le jeudi 25 juin 2015 à 9 H 00 dans la salle-bibliothèque « Titinga Frédéric PACERE » de la Maison de l'Avocat située dans la Cour du Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou.
Par ailleurs, il porte à la connaissance de tous ceux qui désirent toujours prendre part au concours que les inscriptions se poursuivent et sont reçues le jour même de la formation.
Pour de plus amples informations, contactez le 78 14 67 20 ou le 79 59 34 84

Pour le SYNAF
Maître Olivier O. YELKOUNY
Responsable à l'Information et à la Communication


Gestion durable des ressources forestières : L'exemple de Gomponsom est à dupliquer, selon Tree Aid

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L'ONG Tree Aid et son partenaire l'Agence Suédoise pour le Développement International (ASDI) ont effectué une visite dans la commune de Gomponsom dans le Passoré, le mardi 16 juin 2015. L'occasion pour eux de faire le bilan du projet « gouvernance locale des ressources forestières » après quatre années d'exécutions et de constater les réalisations sur le terrain.

Dans le cadre du projet "Gouvernance locale des ressources forestières", Tree Aid, en compagnie de son partenaire financier l'Agence Suédoise pour le Développement International (ASDI), s'est rendu le mardi 16 juin 2015 à Gomponsom dans le Passoré, région du Nord. « Le projet Gouvernance locale des ressources forestières est un projet expérimental. C'est la première expérience que nous menons au Burkina. Il s'agit avec la décentralisation de responsabiliser les communautés à la base pour gérer leurs ressources forestière », a expliqué Sylvestre Bangré Ouédraogo, responsable développement du programme de Tree Aid au bureau régional baséà Ouagadougou.

La commune de Gomponsom dans la province du Passoré a été une des localités qui a accueilli ce projet expérimental de Tree Aid, et ce depuis l'année 2011. Deux zones forestières pilotes : Tanyendé (2985ha) et Toolia (1349ha) et les communautés villageoises de 11 villages étaient entre autres concernés par le projet. La gestion des deux zones forestières avaient pour objectifs de garantir l'accès et le contrôle des ressources forestières par les communautés riveraines des forêts, améliorer les revenus des ménages riverains pauvres surtout les femmes par l'exploitation des produits forestiers non ligneux, réduire les conflits liés à l'exploitation forestières et restaurer le couvert végétal.

Au cours des échanges avec les conseillers techniques communaux, un bilan du projet leur a été fait. Selon le conseiller technique communal (CTC), Moussa Tiemtoré, le projet a connu deux phases dans sa mise en œuvre. « Une première phase où le projet intervenait par l'intermédiaire de Association Solidarité et Entraide Mutuelle au Sahel (SEMUS). Au cours de celle-ci, une stratégie de développement des ressources forestières assorties d'un plan d'action triennal a étéélaborée, traduite en langue mooré et diffusée auprès de tous les services techniques et des partenaires qui intervenaient au sein de la commune de Gomponsom », a-t-il indiqué.

L'organisation des visites d'échanges des acteurs auprès d'autres communautés en vue du partage d'expérience et la sensibilisation des autorités coutumières sur le bien fondé du projet, ont étéégalement effectué. La 2è phase qui a vu le projet traiter directement avec le conseil municipal de Gomponsom a facilité le partenariat entre les services forestiers, les communes et les villages pour soutenir la gestion durable des ressources forestières. C'est ainsi que le projet a équipé 55 surveillants de zone en vélo, en tenues, en bottes et en badges, doté des groupements de gestion forestière (GGF) en charrettes et en ânes, renforcé la capacité des femmes membres des GGF en techniques et technologies de transformation des produits forestiers non ligneux et confectionné de boite à image pour la sensibilisation des populations.

Les partenaires recommandent une plus forte implication des femmes

Une visite guidée de la forêt de Toolia a permis aux visiteurs du jour de se rendre compte du travail abattu par les groupements de gestion forestière (GGF) qui assurent la sensibilisation et travaillent en collaboration avec le forestier départemental. Parmis les GGF, seulement environs 32% sont des femmes. Si les visiteurs du jour ont apprécié cet état de fait ils ont par ailleurs souhaité que ce pourcentage soit relevé car les femmes sont les premiers exploitants des forêts à travers l'exploitation du bois et des produits forestiers non ligneux.

Selon le CTC, Inoussa Sawadogo, la forêt de Toolia regorge actuellement d'espèces telles que le saba senegalensis (wèda en mooré), le Butyrospermum parkii(karité), le Lannea microcarpa (raisinnier) etc. Par ailleurs il a fait savoir que des animaux sauvages tels que les singes rouges, les hyènes, les phacochères sont revenus dans la forêt.

Malgré ces acquis, il convient néanmoins de préciser que la mise en œuvre du projet « gouvernance locale des ressources forestières » ne s'est pas faite sans difficultés. Parmi celles-ci, le problème de délimitation de la forêt de Tanyendé, qui a finalement été résolu grâce à l'intervention des coutumiers, le manque de connaissance et de matériels de transformation pour les femmes, l'insuffisance de moyen financiers, le problème de classement et d'immatriculation pour véritablement sécuriser les forêts.

Face à ces difficultés, les populations locales ont formulé des recommandations. Dans la valorisation des produits forestiers non ligneux, les femmes ont demandéàêtre doté de matériels adéquats et d'unité de transformation afin qu'elles puissent mieux valoriser leurs produits. « Avec une unité de transformation et du matériels et un cadre adéquats, les femmes pourraient avoir des produits compétitifs sur le marché», a soutenu une des bénéficiaires du projet, Salimata Nana. Quant aux surveillants de zone, ils ont souhaité voir leurs capacités se renforcer afin de s'approprier les règles de gestion forestière.

Au terme des échanges, Sylvestre Bangré Ouédraogo, a affirmé que l'objectif du projet est atteint car les populations locales se sont appropriées la gestion des forêts en édictant leurs règles, en choisissant des volontaires pour surveiller la mise en œuvre de ces règles. Il espère que ce bon exemple de gestion durable des forêts va créer une certaine émulation auprès des autres communautés riveraines. Même son de cloche pour Richard Bomboma, chargé d'affaires à l'Ambassade de suède qui affirme être satisfait du travail effectué par les populations locales. « Cette visite nous a permis d'avoir des échanges approfondis avec le partenaire, Tree Aid et de voir les réalisations sur le terrain. Le Bilan est pour nous, satisfaisant car Tree Aid est un partenaire compètent…», a ajouté M Bomboma.

Pour lui, ce qu'il a vu est la preuve que les populations se sentent concernées par la protection de la forêt et y tirent des bénéfices conséquents. En outre, il s'est dit rassuré que les financements que la Suède apporte arrivent à destination et jusqu'aux populations.

Le chef du village de Tinkoaglega, représentant Sa majesté Naba Kougri chef du canton de Gomponsom a confié que la forêt constitue leur plus grande richesse. C'est pourquoi il a indiqué que les populations ont intérêt à mettre l'accent sur sa préservation et favoriser sa durabilité. Il a en outre ajouté que les chefs coutumiers feront tout ce qui est de leur devoir pour protéger cet écosystème car, « la mission première d'un chef est de veiller au bien-être de sa population ».

Exécuté dans huit communes réparties dans les régions du Nord, du Centre Nord, du Centre Sud et de l'Est, le projet vise à contribuer à l'amélioration d'un environnement politique favorable et d'un cadre institutionnel stable permettant d'assurer la durabilité et l'équité dans la décentralisation et la communalisation de la gestion des forêts. Dans le processus du projet, 15 zones forestières ont été identifiées dans les 8 communes à raison d'une moyenne de 2 forêts/commune excepté la Commune de Nobéré avec une forêt.

Wendyaam Sawadogo

L'Afrique de l'Ouest pourrait se doter de sa propre convention sur les droits de l'enfant

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L'Afrique de l'Ouest pourrait se doter de sa propre convention sur les droits de l'enfant en vue d'amener la région à définir et à s'approprier ses priorités en la matière, a laissé entendre ce mardi 23 juin 2015 à Dakar la commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité de la CEDEAO.

S'exprimant à l'ouverture d'un atelier de lancement du projet régional d'accompagnement des Etats membres de la CEDEAO pour l'éradication du phénomène des enfants dans la rue, Mme Salamatu Hussaini Suleiman a insisté sur la très importante tâche que constitue cette entreprise.

« Nous avons une tâche très importante à portée de main lors de cet atelier, qui est de jeter les bases pour l'éradication d'un phénomène contraire à notre bien-être collectif dans la région. Je nous enjoins d'être audacieux et de nous efforcer de façonner une approche holistique pour aborder le problème des enfants dans la rue, en examinant nos législations actuelles en vue d'identifier les raisons pour lesquelles elles ne sont pas correctement appliquées », a-t-elle dit.

Mme Suleiman, qui prononçait ainsi l'allocution d'ouverture de cet atelier de trois jours dont les travaux avaient démarré la veille au niveau des experts, a prié les participants d'examiner également la possibilité d'adopter une nouvelle législation si nécessaire.

« Peut-être l'objectif global devrait-il être la mise en place d'une convention de la CEDEAO sur les droits de l'enfant afin de permettre à la région de définir et de posséder ses propres priorités à cet égard », a-t-elle ajouté, formulant l'espoir que l'atelier arrivera à formuler une stratégie pour l'éradication du phénomène.

La présidente de la Cour de Justice de la Communauté, la juge Maria do Céu Sivla Monteiro, a ensuite pris la parole pour insister, à son tour, sur ce phénomène des enfants dans la rue qui a « augmenté de façon exponentielle dans notre espace sous-régional » sans que les institutions ni les familles n'arrivent à y apporter une réponse adéquate.

Après avoir plaidé pour l'intensification des relations avec les autres organisations régionales en vue de conjuguer les efforts de lutte, Mme Monteiro a donné l'assurance que la Cour de Justice de la CEDEAO demeure sensible au problème et explore les voies et moyens d'inverser la tendance chaque fois qu'elle est sollicitée à cet effet.

Rappelant une des dispositions pertinentes de la Convention des Nations unies sur les droits de l'enfant qui consacre que « les Etats parties reconnaissent le droit de tout enfant à un niveau de vie suffisant pour permettre son développement physique, mental, spirituel, moral et social », la présidente de la Cour de Justice communautaire a souligné que c'est aux Etats qu'il incombe le devoir de prendre toutes les mesures nécessaires pour que cette responsabilité soit assumée, notamment par les parents.

Prononçant l'allocution d'ouverture au nom du gouvernement sénégalais, le directeur de cabinet du ministre de l'Intégration africaine, M. Massamba Sène, a souligné que du fait de la crise économique que connaît le monde, l'Afrique de l'Ouest assiste au « spectacle insupportable de ces enfants vivant dans la rue, sans foyer (et) dénués de toute assistance véritable ».
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Voir en ligne : Jeunesdufaso

Zemstaaba de Zéguédéghin Peulh a franchi une autre étape de l'épargne

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Dans le village de Zéguédéghin Peuhl, province du Namentenga, le groupe Zemstaaba qui existe depuis maintenant 6 ans se trouve à une étape avancée de l'épargne et du crédit villageois. Il a intégré, avec l'assistance de Plan International Burkina Faso, l'élevage d'ovins dans ses activités. Cette initiative se situe dans le cadre d'une mise à l'échelle des activités d'épargne et de crédit villageois appelée « Sheep for Gifts of Hope » qui se traduit en français, (des moutons comme cadeaux porteurs d'espoir). En effet, en 2013, un certain nombre de groupes ont reçu chacun une dizaine de moutons comprenant 8 femelles et 2 males, afin que les femmes fassent l'élevage du petit bétail et diversifient ainsi leurs sources de revenus. En retour, après deux ans, chaque groupe devait rétrocéder à Plan International Burkina Faso 5 moutons, 4 femelles et un mâle de préférence, afin que soient constitués des lots de 10 qui allaient ensuite être remis à d'autres groupes.

A Zéguédéghin Peulh, l'élevage se porte bien. Les membres du groupe Zemstaaba au nombre de 30 ont décidé entre elles de confier les moutons à 10 membres. Lorsque les femelles ont mis bas, elles ont remis les agneaux à d'autres membres du groupe. En Mai 2015, après 2 ans d'élevage, le groupe Zemstaaba disposait d'un troupeau de 29 moutons. Il a rétrocédé 5 moutons à Plan International Burkina Faso, et vendu un bélier difficile à maitriser à 25.000F, et acheté un autre mouton à 13.500F pour remplacer le bélier. Une partie du reste de l'argent a été utilisée pour couvrir les frais de vaccination des animaux, et l'autre partie placée sur un compte épargne destiné uniquement aux revenus sur les animaux.

Tout comme le groupe Zemstaaba, 25 autres groupes ont rétrocédé 125 moutons nés des premiers moutons donnés par Plan International 2 années auparavant, au Coordonnateur du Programme de Sécurité Economique des Ménages, Souleymane Zoromi. Ces nouveaux moutons ont été donnés à d'autres groupes.

Au démarrage de l'initiative « Sheep for Gifts of Hope », Plan a donné en tout 270 moutons aux femmes. Aux mains de celles – ci, on compte aujourd'hui 456 moutons. Les groupes ont pour objectif à court terme, de doter chacune des membres d'un mouton, et dans le long terme, de voir les moutons multipliésafin qu'elles acquièrent des bœufs, et cela en marge de leurs activités d'épargne et de crédit.

Avec des parts de 100F cotisées chaque semaine, et plafonnées à 5 parts, des membres du groupe Zemstaaba ont pu emprunter qui 2000F, qui 10.000F plusieurs fois, et réalisé entre 50% et 400% de bénéfices, en tressant des nattes, en préparant des mets divers, en revendant des céréales qu'elles stockent pendant un certain temps pour les revendre quand les prix augmentent sur le marché. La bonne ambiance au sein du groupe et les bénéfices visibles sur les membres ont suscité la création d'un autre groupe dans le village, qui mène aussi des activités d'épargne et de crédit.

Pourtant, au départ, la proposition d'entreprendre de l'épargne dans le village avait été accueillie sans enthousiasme ; les femmes craignaient de voir leur argent enlevé comme cela s'est passé ailleurs, mais elles ont finalement tenté d'entreprendre la nouvelle aventure avec Plan International. La première année d'épargne et de crédit passée, elles ont décidé de ne plus jamais quitter le groupe. « Avant c'est comme si nous étions dans l'obscurité totale, renfermées sur nous-mêmes. Mais aujourd'hui, nous sommes des femmes à l'esprit éclairé. Les causeries diverses sur des thèmes de santé, d'assainissement, de scolarisation ont fait de nous des femmes différentes de ce que nous étions avant. Tous nos enfants en âge d'être scolarisées partent à l'école. Par ailleurs, l'oisiveté a disparu parmi les femmes, et chaque jour qui passe, nous cherchons à initier des activités nouvelles pour générer de l'argent, et même si Plan ne nous soutenait plus, nous pouvons continuer nos activités seules », confie la présidente du groupe, Adama Bandé.

Françoise Tiendrébéogo / Kaboré

PROGRAMME DE LA SNI 2015

Journée internationale de la veuve : la fondation Lucie KABORE toujours engagée pour le bien-être de la veuve.

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Chaque 23 juin est célébrée la journée internationale de la veuve. Au Burkina Faso, cet événement a été marqué d'une pierre blanche pour la cinquième fois consécutive par la Fondation Lucie KABORE-TRAORE pour l'épanouissement de la veuve et de l'orphelin. Dépistages, sensibilisations et dons de vivres ont ponctuée cet hommage avant tout à la « mère et l'enfant »

Comme vous le savez tous, ce 23 juin 2015, le monde entier célèbre la journée internationale de la veuve et ce depuis 2010. Au Burkina Faso, cette journée est beaucoup commémorée par la fondation Lucie KABORE-TRAORE pour l'épanouissement de la veuve et de l'orphelin.Chaque édition à sa particularité et pour cette dernière, trois activités majeures ont été menées. La journée a débuté par un dépistage de quelques pathologies à savoir celles du cancer du col de l'utérus, du VIH, de l'hypertension artérielle et de l'obésité au centre médical de la fondation sis au quartier Larlé de Ouagadougou. Outre cela, elles ont bénéficié d'une sensibilisation en hygiène bucco-dentaire.

Dans la logique de prévention de la maladie à virus Ebola, une sensibilisation sur le lavage des mains a étéégalement menée au profit des veuves et des visiteurs de la fondation. Pour joindre l'utile à l'agréable, un repas communautaire leur a été servi au domicile de la fondatrice. Un autre fait marquant de la journée aura été le don de vivres aux veuves. Toutes joyeuses non pas à cause du don reçu mais pour le simple fait d'être honoréà travers une journée, les veuves ne se sont pas fait prier pour exécuter des pas de danse en compagnie de la fondatrice Madame Lucie Kabore.

En rappel, la Fondation Lucie KABORE a été créée en 1974 sous le nom de regroupement des veuves de la Haute-Volta. Au fil du temps, elle a changé de dénomination pour prendre le nom actuel. Cependant, ni la mission ni les objectifs et encore moins les conditions d'adhésion à la fondation n'ont changé. Son principal objectif est d'œuvrer à l'épanouissement de la veuve et de l'orphelin. Elle intervient pour restaurer les droits de la veuve lorsqu'ils sont violés. La fondation accompagne ses membres dans la réalisation d'activités génératrices de revenus (AGR) et l'une des activités « phares » réalisée cette année fut la formation des veuves en techniques agricoles et en agriculture villageoise. Cependant, il faut noter que la fondation ne bénéficie pas d'un accompagnement financier de l'Etat et la coordonnatrice des activités de la fondation Dr ZOUNGRANA/ KABORE Lucie lance un appel au gouvernement, au ministère de la promotion de la femme et du genre et au ministère de l'action sociale afin que cette journée soit reconnue et célébrée, et qu'elle ait le même encrage institutionnel que la journée du 8 mars.

KABORE S. Rosine
Lefaso.net

Gestion des catastrophes : MARP- Burkina veut placer les populations au centre

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« Sensibiliser et outiller les populations aux moyens de résiliences et/ou des gestions des risques de catastrophes », c'est l'ambition qu'affiche le réseau MARP-Burkina depuis 2010 à travers le programme de prévention et de gestion des risques de catastrophes. En atelier ce mardi 23 juin 2015 à Ouagadougou, une vingtaine de membres des organisations de la société civile ont validé le plan d'action de plaidoyer pour l'adoption et la mise en œuvre effective de la loi d'orientation y relative.

Les inondations, les sècheresses, les écroulements sont entre autres les catastrophes que connait le Burkina. Des catastrophes qui ne sont pas pourtant sans solution selon le président de MARP-Burkina, Mathieu Ouédraogo.
Réunis autour d'un réseau dénommé« Réseau national de plaidoyer pour la réduction des risques de catastrophes », des acteurs bataillent auprès des décideurs politiques afin que la réduction des risques soit inscrite comme une priorité nationale. Ils entendent également veiller à la mise en œuvre de la loi 012 d'orientation portant prévention et gestion des risques de catastrophes. L'adoption de cette loi en juin 2014, à en croire Mathieu Ouédraogo s'est faite après une longue lutte des acteurs. « Nous estimons aujourd'hui que c'est le fruit d'un effort commun de l'ensemble des membres du réseau. Nous avons plaidé. Nous avons contribuéà amender le texte. A le rendre beaucoup plus réalisable par toutes les parties prenantes car il y avait des éléments qui rendaient un peu plus difficile l'application de la loi », confie-t-il. Avant d'ajouter que : « il faut absolument éviter les situations de sapeurs-pompiers ».

C'est pourquoi MARP-Burkina souhaite sensibiliser et/ou outiller les populations aux moyens de résilience. MARP-Burkina ne veut pas jouer les médecins après la mort. Il pense qu'il faut nécessairement préparer les populations techniquement avec des matériels optimaux pour faire face aux situations de crises. C'est ce pourquoi les acteurs de la société civile entendent continuer les plaidoyers sur les axes qui entrent en droite ligne de la gestion.

MARP-Burkina qui bénéficie du soutien financier de Christian Aid avec ses partenaires ODE et ATAD, à hauteur de près de 38 millions de francs CFA, veut porter haut le message sur la problématique des catastrophes naturelles ou causées par l'homme lui-même.

L'atelier de plaidoyer a été l'occasion pour les acteurs de faire le bilan des activités, de présenter le plan d'action de plaidoyer 2015-2016, d'échanger sur la planification des activités du trimestre allant de juillet à septembre 2015. Intervenant depuis les années 70 au niveau du Sahel, Christian Aid, confie Aïssata Kabré, chargée de programme, appuie les organisations dans les plaidoyers afin qu'elles interpellent davantage les décideurs politiques sur l'impact des catastrophes sur les communautés qu'elles soient urbaines ou rurales.

Bassératou KINDO
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Energies renouvelables : la CEDEAO veut soutenir les entreprises

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Soutenir les entreprises de l'espace communautaire qui évoluent dans les énergies renouvelables. Telle est désormais l'ambition de la CEDEAO qui a mis en place certains instruments au nombre desquels le Comité technique de la facilité d'appui à l'entreprenariat dans les énergies renouvelables de la CEDEAO qui tient les 23 et 24 juin 2015 à Ouagadougou sa première réunion. Il s'agira pour les experts de valider les critères de sélection et de choisir les entreprises qui vont bénéficier de l'appui de l'institution.

Pour cet exercice, ils représentent une dizaine de structures qui ont accepté de prendre part au projet. Ils viennent du Burkina mais aussi d'autres pays membres de la CEDEAO et même au-delà de l'Afrique. Pendant deux jours, ils vont se pencher sur le projet de facilité d'appui à l'entreprenariat dans les énergies renouvelables de la CEDEAO. « Le projet a pour objectif de soutenir les entreprises qui sont dans le solaire et qui ont déjà entre 3 et 5 ans d'existence. Le projet s'intéresse aux difficultés que ces entreprises rencontrent afin de leur venir en appui », a expliqué le Dr Béchir Ousmane Ouédraogo, coordonnateur du projet.
L'appui dont il est question sera purement technique. « Nous précisons que c'est un appui technique parce que nous avons un pool d'experts qui sont avec nous et qui vont nous permettre de voir comment soutenir ces entreprises dans les domaines qu'elles souhaitent. Nous avons également des banques avec nous. Pour le côté financier, nous aidons ces entreprises à avoir un business-plan banquable et nous les mettrons en contact avec les différentes banques qui sont avec nous afin qu'ils puissent avoir des financements », a ajouté Dr Ouédraogo.

Sélectionner les entreprises méritantes

Après le lancement du projet en avril dernier en présence d'une quinzaine de structures, un appel à candidatures a été lancé par le comitétechnique. « Nous avons reçu 61 candidatures dont 21 du Burkina Faso », a précisé le coordonnateur du projet.

Les membres du Comité technique qui se réunissent vont donc se pencher sur les critères de sélection dont une ébauche a été soumise à leur appréciation. Ils vont par la suite procéder au choix de 20 à 30 entreprises qui vont bénéficier de l'appui. « Nous allons les appuyer dans les domaines que ces entreprises souhaitent. Tout cela dans l'optique de permettre à la technologie du solaire de se développer et de s'adapter à l'Afrique. Parce que nous devons nous départir du préfabriqué», a ajouté Dr Béchir Ousmane Ouédraogo.

Jacques Théodore Balima
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Région des Hauts-Bassins : les grossesses non désirées en milieu scolaire sont monnaie-courante

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La caravane de presse sur les violences à l'égard des femmes et des filles (VEFF) a pris fin le 20 juin 2015 dans la belle cité de Sya dans la région des Hauts-Bassins. Dans cette région, les cas de violences les plus récurrents sont les grossesses non désirées surtout en milieu scolaire et cela viole le droit des filles à l'éducation qui, pour la plupart, abandonnent leurs cursus scolaires suite à cet état de fait.

La région des Hauts-Bassins tout comme les autres régions connait diverses formes de violence à l'égard des femmes et des filles. Toutefois, elle se reconnait particulièrement pour les cas des grossesses non-désirées en milieu scolaire. Celles-ci sont principalement dues à l'orpaillage mais également à la recherche du mieux-être et même que certains parents n'hésitent pas à donner leurs filles en mariage dès leur bas âge. « L'enseignement national et de l'alphabétisation a enregistré en 2013, 27 cas de grossesses non désirées dans une même classe de 6e. Les auteurs n'étaient autres que des personnes du corps enseignant et des élèves eux-mêmes. Pour le premier, c'était compliqué et on a dû gérer cela au niveau de l'administration » a signifié le directeur régional de la Promotion de la femme et du genre de la région des Hauts-Bassins (DRPFG/HB).

Dans son programme d'activités, la DRPFG initie des séances d'information et de sensibilisation à l'endroit des élèves et des étudiantes afin qu'elles puissent prendre des précautions et éviter au maximum ce problème de grossesses non désirées. Egalement, les hommes sont pris en compte dans cette sensibilisation. L'heure est maintenant à la répression dans cette région. Voilà pourquoi le ministère a introduit incessamment une loi au niveau du Conseil national de la transition afin qu'une base juridique soit adoptée pour la préservation des droits des femmes. « En attendant que cela ne soit effective nous nous rabattons du côté des parents, de la direction régionale de l'enseignement pour voir comment juguler le problème » a confié M. Ouédraogo.

Selon les témoignages d'une femme du service de la Promotion de l'éducation des filles et du genre (PEFG), Fatima Nanan/ Sidibé, les cas de grossesses non désirées dans les écoles sont plus récurrents dans le Kénédougou et dans le Tuy. D'où l'intérêt de la mise en place des associations des mères éducatrices. Nous effectuons des sorties de sensibilisations suivies de projections, dans les provinces au profit des filles de CE2, CM1 et CM2, a assuré Mme Nanan. Pour le sort des 27 filles enceintées dans la même classe, l'agent de la PEFG a affirmé que certaines d'entre elles continuent les études mais par contre pour d'autres, les parents ne veulent plus qu'elles aillent à l'école.

Quant au président du réseau communautaire de lutte contre les VEFF dans les Hauts-Bassins, Abbé Georges Roland Débé, il a laissé entendre que selon des études sociologiques, la cause des violences se trouve dans la religion et dans la tradition. Ainsi, ne pas associer les leaders religieux et la communauté traditionnelle, c'est une lutte qui risque de ramer à contre-courant. « Ils peuvent apporter leur contribution active malgré la pesanteur. Quand la femme est épanouie c'est toute la société qui en bénéficie de même que la religion » a-t-il dit.
Une des participantes a manifesté sa désapprobation quand on a dit que la pauvreté est en partie responsable des grossesses non désirées. Pour elle, la société est responsable car elle a démissionné de son rôle d'éducateur. « Les médias qui sont sensés sensibiliser, informer, et éduquer diffusent des films obscènes à la télévision quoi de plus normal que nos enfants veuillent imiter » a-t-elle grogné.

Aïssata Laure G. Sidibé (Stagiaire)
Lefaso.net

4e rapport ITIE : Le contenu livré aux populations de Yalgo

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L'équipe de dissémination du 4e rapport ITIE a repris son bâton de pèlerin. Deux mois après la première étape qui l'a conduite successivement dans les régions du Sud-Ouest, des Cascades,de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Ouest et du Centre-Sud. Cette fois-ci, elle se rendra respectivement dans les régions du Centre-Nord, du Sahel et du Nord. Le 22 juin 2015, elle était à Yalgo, commune abritant la société minière de Taparko (SOMITA). Là, une quarantaine de personnes représentant des organisations de la société civile, des services municipaux, des services techniques déconcentrés de l'Etat et de la mine de Taparko ont répondu présents à cette rencontre.

C'est la salle de conférence de la mairie de Yalgo qui a abrité la rencontre de dissémination du rapport 2012 de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Contrairement aux autres étapes, le contenu du document n'a pas été présenté par le chargé du rapport, Dr Sidiki Guiré. C'est plutôt l'un des représentants de la société civile membre du comité de pilotage de l'ITIE qui s'est prêtéà l'exercice, Baba Traoré. Mais avant, les participants à la rencontre ont eu droit à une communication sur la coalition mondiale « Publiez ce que vous payez » (PCQVP). Cette coalition se veut être l'ancêtre de l'ITIE. « La coalition PCQVP a pour but de promouvoir une gestion transparente des revenus miniers au Burkina Faso », a précisé Françoise Piouparé, membre de l'équipe de dissémination du rapport ITIE, au titre de la société civile.Cette coalition a des tentacules dans tous les continents. Dans sa présentation, elle est donc partie de cette coalition pour déboucher sur la création de l'ITIE, son fonctionnement, ses missions, ses attributions, les parties prenantes, la production du rapport annuel et ses implications et contraintes…

Présentant le contenu du 4e rapport ITIE, Baba Traoré précisera que 26 sociétés ont été prises en compte dans la conciliation de l'administrateur indépendant chargé de l'élaboration du rapport. Le seuil de matérialité ayant été fixéà 200 millions de francs CFA. Au cours de la même année, 256 autres sociétés ont payé chacune moins de 200 millions.

SOMITA a payé environ 19 milliards en 2012

L'ensemble des sociétés minières ont payé, en termes de taxes, impôts et autres contributions d'ordre social, la somme de 190 757 766 392 de francs CFA en 2012. La commune de Yalgo dans la région du Centre-Nord est impactée par les travaux de la mine de Taparko. Cette société minière du groupe Nord Gold a déclaré avoir payé 19 087 979 479 F CFA à l'Etat burkinabè. Les services étatiques déclarent avoir reçu 19 196 100 735 F CFA, soit un écart de 108 121 256 FCFA. Le total des écarts étant de 222 068 214 FCFA.
En termes de revenus perçus par les mairies, la région du Centre-Nord a perçu 38 653 000f CFA. Actuellement, environ 80 emplois occasionnels sont répartis entre les fils de la localité, a laissé entendre Nestor Boulou, Chargé des relations avec les communautés de SOMITA.
Les questions des participants ont porté sur le respect des cahiers de charges, les différences dans les déclarations de paiements de l'Etat et des sociétés minières, les emplois et les modes de recrutement, le Plan de gestion environnementale et sociale (PGES) et sa mise en œuvre…
Après Yalgo, l'équipe de l'ITIE a mis le cap sur la région du Sahel. Ils étaient à Gorom-Gorom le lendemain 23 juin.

Moussa Diallo
Lefaso.net

Propos de quelques participants

Ado Korga, membre de l'association Tégawendé : « Je vais échanger avec les autres associations pour voir comment on peut faire changer les choses »

Je suis très content de la tenue de cette rencontre. Ça fait dix ans aujourd'hui que la société minière de Taparko est là, mais on ne peut pas dire ce qu'elle a fait pour les populations. Il n'y a pas d'échanges entre la société et les communautés riveraines.
A Bissa Gold par exemple, le recrutement se fait au niveau de la mairie. Ici, on apprend du jour au lendemain qu'un tel a été recrutéà SOMITA.
Au sortir de cette rencontre, je vais échanger avec les responsables des autres associations de la province pour voir comment on peut faire changer les choses.

Romaric Yaméogo, proviseur du lycée départemental de Yalgo : « c'est la communication avec les communautés riveraines qui manque »

Cette rencontre permet aux populations de se rapprocher un peu plus de nos industries extractives parce que beaucoup de choses se disent, mais on n'a pas l'information juste. Ce qui fait qu'il y a des extrapolations qui conduisent souvent à des bagarres et même à des grèves. Ce qui n'est pas bon ni pour la commune, ni pour les sociétés minières parce que non seulement la société perd mais la population aussi perd parce qu'il y a des retards. A l'issue de cette rencontre, il y a eu des informations qui permettent d'être beaucoup plus averti pour pouvoir poser un certain nombre d'actions et d'avancer ensemble.
Sur SOMITA, beaucoup de choses ont été dites, comme quoi, elle ne vient pas en aide aux populations. Au niveau des écoles, on se dit qu'elle peut encore nous aider davantage. Aussi, la communication de SOMITA, ce n'est pas pour le commun des mortels. Elle est orientée vers un certain nombre de personnes qui, souvent, ne répercutent pas à la base. Je propose qu'elle communique un peu plus avec la population locale. Je pense que c'est cette communication avec les communautés riveraines qui manque. Pourtant, si elle est améliorée, ça pourra éviter beaucoup de choses.

Frank Toé, directeur financier de SOMITA : « Beaucoup de choses se disent sur nous, c'est vrai…»

Cette rencontre initiée par l'ITIE permet de vulgariser ce que les sociétés minières font dans les différentes localités où elles sont installées, mais aussi au niveau national. Les contributions que les sociétés versent, ce n'est pas seulement au niveau des régions, mais beaucoup de choses se font au niveau national également. Donc, nous ne pouvons qu'accueillir favorablement cette initiative de l'ITIE qui a consistéà publier le rapport de 2012 et de le présenter aux populations.
Le deuxième point que nous voulons souligner, c'est le fait que cela favorise la communication avec les communautés locales parce qu'un des problèmes qui se posent au niveau du secteur minier au Burkina, c'est que ce que les sociétés minières font n'est pas suffisamment portéà l'attention des populations. Donc, c'est une raison supplémentaire pour les sociétés minières d'accueillir favorablement cette initiative au niveau de l'ITIE.
Beaucoup de choses se disent sur nous, c'est vrai. Nous mettons cela sur le compte de l'attente que les communautés et la nation entière même portent aux mines. Une activité devenue la principale source de revenus au niveau de l'Etat attire forcément des convoitises. Donc, c'est normal, que ce soit au niveau des populations ou que ce soit au niveau de l'Etat ou de la société civile, qu'il y ait beaucoup de discussions au niveau des sociétés minières.
Nous sommes conscients que les discussions et les différentes attentes au niveau du secteur minier vont continuer. Nous essayons de communiquer plus pour porter à l'attention des populations ce que nous faisons et ce que nous versons comme contribution au niveau de l'Etat.

Propos recueillis par Moussa Diallo
Lefaso.net

Le réseau informatique de l'ONEA en panne

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Sites concernés : Agence ZAD, Agence 1200 logements, Guichet du
Château au secteur 30, Guichets de Ouaga 2000, de Saaba et de la
Station ONEA à Bendogo

Chers clients de Ouagadougou,

Dans la nuit du vendredi 19 juin 2015, le pylône du site ONEA à la Zone
d'activités diverses (ZAD) a été endommagé sous l'effet d'un vent violent
rendant le réseau informatique indisponible.

Des sites ONEA ont été mis hors service par ce regrettable incident. Ce sont :
l'Agence ZAD, l'Agence 1200 logements, les Guichets du Château du
secteur 30, de Ouaga 2000, de Saaba et de la station ONEA SP3 à
Bendogo.

Les équipes techniques sont à pied d'œuvre pour rétablir la connexion dans
les plus brefs délais.

En attendant, les clients sont priés de bien vouloir s'adresser aux
agences de Gounghin et de la Cité An 3 ainsi qu'aux autres guichets
délocalisés pour toutes opérations.
L'ONEA s'excuse auprès de son aimable clientèle de tous les désagréments
subis suite à cet incident et vous remercie de votre bonne compréhension.

Le département communication

Les ouvriers qui se font passer pour des « contractuels de l'ONEA>> sont en réalité des agents de sociétés privées de prestations de service

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Au cours du mois de février 2015 et tout récemment en juin, il nous a été donné de constater avec regret des interventions sur les différents médias de la place, d'individus se faisant passer pour des « contractuels de l'ONEA>>. Les différents articles de presse ayant accompagné ces sorties ont contribuéà entretenir une confusion sur le statut réel de ces personnes, ce qui porte atteinte à l'image de l'ONEA.

Malgré nos précédents rectificatifs, nous tenons une fois de plus à apporter un éclairage à la presse nationale et à l'opinion publique sur le statut de ces travailleurs.

Ces travailleurs sont des agents d'entreprises privées avec lesquelles l'ONEA a signé des contrats de prestations de services dans le cadre de l'externalisation d'une partie de ses activités : il s'agit des entreprises CED-B et GBI Faso. Par conséquent, lesdits travailleurs n'ont aucun lien contractuel avec l'ONEA.

L'ONEA tient à rassurer l'ensemble de la population qu'il veillera à la continuité du service de distribution de l'eau conformément aux dispositions du règlement de service d'eau.

Le Département Communication

23ème Assemblée Générale des Sociétés d'Etat : Les comptes de 21 entreprises publiques examinés

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La 23ème session de l'Assemblée Générale des Sociétés d'Etat (AG-SE) aura lieu les 29 et 30 juin prochain dans la salle de conférences de Ouaga 2000. Placée sous le haut patronage de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement représentant le Président de la Transition, Président du Faso, Président de l'Assemblée Générale des Sociétés d'Etat (AG-SE), cette session permettra de passer en revue les activités et les comptes de 2014 de 21 entreprises dont 19 sociétés d'Etat et deux Etablissementspublics de prévoyance sociale

Les membres du Gouvernement de la Transition, les Présidents d'institutions et les directions techniques des départements ministériels concernés examineront les rapports de gestion et les états financiers de l'exercice 2014 de dix-neuf (19) sociétés d'Etat, et les rapports d'explication de deux (02) sociétés d'Etat sur leur processus d'opérationnalisation. La Société Burkinabè de Télédiffusion (SBT) créée en 2013 et la Société Nationale d'Aménagement des Terres et de l'Equipement Rural (SONATER) créée en2014 présenteront un rapport d'explication sur leur processus de constitution au cours de cette Assemblée Générale.

Parmi les dix-neuf (19) entreprises qui présentent leurs états financiers, trois (3) sont des novices. Il s'agit de l'Agence de conseil et de maîtrise d'ouvrage déléguée en bâtiments et aménagement urbain (ACOMOD-Burkina) créée en 2010, la Minoterie du Faso (MINOFA) créée en 2012 et la Société de gestion de l'équipement et de la maintenance biomédicale (SOGEMAB)créée en 2013. Elles avaient présenté des rapports d'explication en 2014 et soumettront pour la première fois leurs états financiers à l'approbation de l'AG-SE.
Ces entreprises ont évolué durant l'exercice 2014 dans une économie mondiale caractérisée par la baisse du prix du pétrole à partir du second semestre tandis que la croissance de l'économie mondiale du premier semestre est restée inférieure aux prévisions. Le taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) réel a été ainsi revu à la baisse et s'établit à 3,3% à la fin de l'année 2014 selon le rapport sur les perspectives économiques mondiales du Fonds Monétaire International (FMI).

Au plan régional, l'Afrique de l'Ouest est ressortie comme la région la plus dynamique du continent. L'édition 2014 des « Perspectives économiques en Afrique » a relevé l'amélioration constante des conditions économiques et sociales dans cette partie du continent. Par ailleurs, les perspectives macroéconomiques de la région s'annoncent favorables.
Au Burkina Faso, l'activitééconomique a été marquée par la baisse de la production céréalière, la contraction des importations et la situation sociopolitique nationale ayant abouti aux événements des 30 et 31 octobre 2014. Le taux de croissance du PIB réel a baissé de 2,6% en passant de 6,6% en 2013 à 4% en 2014.
Dans ce contexte national, cinq (05) de nos sociétés ont connu une baisse de leur chiffre d'affaires et sur dix-neuf (19) sociétés qui présentent leurs états financiers, six (06) sont déficitaires.

Le chiffre d'affaires globala augmenté de 2,63% en 2014 contre 11,42% en 2013. Cette perte de vitesse montre que la croissance des activités des sociétés d'Etat est plus faible en 2014 par rapport à l'exercice précédent.
La valeur ajoutée des sociétés d'Etat traduit leur contribution à la formation du PIB de notre pays et a augmenté sur la période sous revue en passant de 76,087 milliards en 2012 à 94,586 milliards en 2013 puis à 102,501 milliards de F CFA en 2014, soient des hausses respectives de 24,31% et 8,37%. L'augmentation de la valeur ajoutée de l'exercice sous revue est moins élevée par rapport à l'exercice précédent indiquant que la contribution de nos sociétés au PIB est faible en 2014 comparativement à 2013.

Une contribution remarquable au budget de l'Etat

La contribution des sociétés d'Etat et des Etablissements Publics de Prévoyance Sociale au budget national s'élève à 195,510 milliards de FCFA pour l'exercice 2014. Cette contribution provient principalement de la SONABHY à hauteur de 149,557 milliards de F CFA, soit 76,50% suivie de la LONAB à hauteur de 15,350 milliards de F CFA, soit 7,85%. L'excédent brut d'exploitation qui mesure la performance économique de nos sociétés est passée de 42,688 milliards en 2012 à 58,697 milliards en 2013 puis à 62,548 milliards de F CFA en 2014, soit une hausse de 6,56% entre 2013 et 2014. Cette augmentation s'explique essentiellement par l'accroissement de la valeur ajoutée globale.
Contrairement à l'exercice précédent où l'ensemble des entreprises publiques invitées à présenter leurs états financiers étaient bénéficiaires, l'exercice 2014 enregistre six (06) sociétés déficitaires. Il s'agit de l'ACOMOD-BURKINA, du BUMIGEB, de la MINOFA, de la SEPB, de la SONABEL et de la SONAGESS. Ce déficit s'élève à 11,753 milliards de F CFA et la SONABEL y contribue à hauteur de 11,189 milliards de F CFA, soit 95,20%.
Les autres entreprises, au nombre de treize (13), ont réalisé un bénéfice net global de 73,845 milliards de F CFA en 2014 contre 81,111 milliards de F CFA en 2013, soit une baisse de 8,96% due à la diminution des résultats individuels et au nombre des sociétés déficitaires. En intégrant les déficits, le résultat net global des sociétés d'Etat et des EPPS tombe à 62,092 milliards en 2014 contre 81,111 milliards de F CFA en 2013 soit une baisse de 23,45%.
Au cours de la 23ème AG-SE les différents acteurs devraient adopter un code de bonne gouvernance des sociétés d'Etat. Un code qui viendra garantir le processus de gestion transparente des entreprises publiques au profit de la nation.

Ministère de l'Industrie du commerce et de l'artisanat

Sécurité dans la sous-région : Kadré Désiré Ouédraogo en parle à Michel Kafando

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Le président du Faso, Michel Kafando, a reçu en audience dans la soirée de ce mardi 23 juin 2015 Kadré Désiré Ouédraogo, président de la Commission de la CEDEAO. La situation sécuritaire dans la sous-région était au centre des échanges.

Présent au Burkina dans le cadre de la concertation biannuelle que les deux commissions de la CEDEAO et de l'UEMOA tiennent en vue d'harmoniser leurs programmes et stratégies de développement, Kadré Désiré Ouédraogo est allé rendre une visite de courtoisie au président du Faso. « J'ai saisi cette occasion pour venir voir le président du Faso que je remercie de m'avoir reçu. Cela m'a donné l'occasion de l'informer de la marche de notre communauté et de le remercier aussi pour l'importante contribution du Burkina Faso à nos efforts d'intégration. Que ce soit dans le domaine du maintien de la paix où le Burkina a une contribution importante dans les initiatives de la CEDEAO. Je pense notamment au Mali, en Guinée Bissau. Le Burkina a également en charge le dossier de la libre circulation des personnes et des biens dans l'espace CEDEAO. Je voulais le remercier pour l'importante contribution de son pays et de son gouvernement à tout cela », a-t-il indiquéà sa sortie d'audience.

Pour la lutte contre les groupes armés dans la sous-région, des rencontres au sommet sont inscrites dans l'agenda de la CEDEAO. « J'ai également portéà sa connaissance l'état d'avancement des grands chantiers de la CEDEAO particulièrement en matière de lutte contre le terrorisme avec le sommet conjoint envisagé sur la situation au Nord Est du Nigéria avec la secte Boko Haram, la sécurité maritime et le sommet prévu sur l'immigration. Je l'ai tenu informé de l'état d'avancement de tous ces dossiers. J'ai pu recueillir des orientations et ses avis », a conclu Kadré Désiré Ouédraogo.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

Incendie de la radio JAM : Le CSC apporte une enveloppe de 500 000FCFA

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La radio JAM- 92.4 Ouaga - a cessé d'émettre depuis le mardi 16 juin pour cause d'incendie. Un incendie dûà une coupure d'électricité qui a consumé un important matériel. Nathalie Somé, Présidente du Conseil supérieur de la communication (CSC) et ses proches collaborateurs sont allés témoigner leur compassion ce mardi 23 juin.

C'est une odeur de fumée que l'on inhale encore à la radio JAM. Un peu plus loin dans le studio consumé par l'incendie, plus rien ne reste. Tout a été réduit en cendre. Des ordinateurs, les platines datant des années 80, des disques, des archives, etc. Bishop Claver Yaméogo alias MC Claver dit avoir tout perdu. « Plus de 21 millions de FCFA, sans compter la valeur des disques que l'on peut évaluer à près de 37 millions de FCFA », confie-t-il, l'air courageux malgré tout. Au-delà de la perte matérielle, ce sont plutôt d'importantes données d'archives que le directeur général de la radio JAM a perdues. Lui qui avoue avoir fait de grandes interviews avec de grands artistes qui ne sont plus de ce monde. « J'ai très mal », dit-il en sourdine. Des paroles qui ne laissent pas Nathalie Somé, présidente du CSC indifférente. « Dieu est dans le secteur. Radio Jam renaitra de ses cendres », a consolé la première responsable de l'institution en charge de réguler les médias après ce témoignage triste du directeur général.

C'est par les ondes des médias que Nathalie Somé dit avoir appris l'incendie de la radio. « Cela nous a beaucoup consternés », laisse-t-elle entendre. Ainsi, est-elle venue, au nom du collège des Conseillers et de l'ensemble de l'administration, apporter son soutien et ses encouragements au directeur général de la radio et à tout son personnel. « Le CSC, dit-elle, n'a pas uniquement pour vocation de contrôler les médias, il a aussi pour mission et c'est d'ailleurs ce que la loi lui donne comme prérogative, de travailler à l'élargissement des espaces d'expressions. C'est donc pour donner un sens et un contenu réels au droit à l'information reconnu à tout burkinabè que le CSC a en 2007 attribué une fréquence à la radio JAM. Il est donc de son devoir de partager ces moments de tristesse et de pertes avec tout le personnel de la radio ».
La présidente de l'Institution en charge de la régulation des médias rassure Bishop Claver Yaméogo et son équipe qu'ils peuvent bien compter sur le CSC au besoin. « Le CSC vous apportera toujours le soutien nécessaire afin que les auditeurs ne soient pas privés pendant longtemps de leur outil de communication et d'information » leur a-t- elle répété. A l'en croire un tel sinistre est comme une voix qui s'est éteinte, comme un instrument d'information réduit au silence. Nathalie Somé en offrant une enveloppe de 500 000 FCFA espère que le geste va faire des émules. « Nous espérons que d'autres bonnes volontés consolideront cette chaine de solidarité en apportant du soutien à la radio », lance la Présidente. Nathalie Somé ne va pas sans rappeler une fois de plus le professionnalisme avec lequel les journalistes doivent travailler. « Je dis et j'insiste, les médias doivent mettre l'accent sur le professionnalisme et les journalistes doivent toujours restés professionnels », insiste-elle. En plus de cette enveloppe et du soutien moral, le CSC ne ménagera aucun effort pour venir en aide en termes de déblocage ou de diligence de certains dossiers.

Enorme perte, incertitude d'être remboursé

Joie, réconfort… ce sont ces sentiments qui ont animé Claver Yaméogo à la suite de la visite de Nathalie Somé. Homme de Dieu, le directeur général met cette situation sous le compte d'une épreuve divine. Car dit-il : « Il ne faut jamais penser que quand on est homme de Dieu, on doit être épargné aux épreuves. Mais Dieu rassure que même dans les mauvais jours il veillera sur nous ». L'enveloppe de 500 000FCFA n'est pas quantifiable selon le directeur général qui confie qu'il n'avait rien dans son compte lorsque l'incident s'est produit. La radio JAM ouverte en 2008 ne fait pas affaire dans la publicité. Autrement dit, elle n'a pas de la publicité. Pire, explique Claver Yaméogo, c'est 7 années de durs labeurs qui sont parties en fumée. « Je suis un DJ professionnel. J'avais des archives très importantes que je ne pourrai plus retrouver les bandes étant toutes cramées. Ça me fait très mal. Mais je suis un homme de Dieu. Et Dieu dit : tu es venu nu et tu repartiras nu », se console le directeur général. Emu par le message de la présidente du CSC, Claver a chiffré les pertes à plus de 21 millions FCFA. A cela s'ajoutent les 2285 (une collection depuis 1980) disques qui sont évalués à près de 37 millions FCFA. Sera-t-il dédommagé par la Sonabel ? Le directeur général reste sceptique. Les agents sont certes venus faire le constat mais ils ne sont pas encore situés sur les causes de l'incendie.

Bassératou KINDO
Lefaso.net


Baccalauréat session 2015 : Deux cas de fraude dont un à grande échelle

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C'est connu ! Les candidats au Baccalauréat série G2 reprendront l'épreuve de Mathématiques générales ce mercredi 24 juin 2015 sur l'étendue du territoire national. Un cas de fraude non isolé démasqué le samedi dernier en est la raison. Et les présidents des Universités de Ouagadougou et de Ouaga 2, ainsi que le directeur de l'Office du BAC ont animé un point de presse pour aborder le sujet. C'était ce mardi 23 juin.

Plus de 8000 candidats « sanctionnés » pour expier la faute d'un seul ou d'un groupuscule. Eh bien telle est la réalité. Aussi dure soit-elle, « cette décision répondrait, selon le Pr Stanislas Ouaro, à un souci de crédibilité du premier diplôme universitaire et d'équité vis-à-vis des autres candidats ». Qui est le fautif originel dans cette affaire ? Sur qui a-t-on mis le grappin après la première interpellation ? On l'ignore pour l'instant et les conférenciers se sont réservé de donner plus de détails sur les noms de peur d'altérer les investigations des services de sécurité qui se poursuivent sur l'ensemble du territoire national depuis le 22 juin. En attendant, ce sont 8766 candidats répartis dans 39 jurys qui reprennent ce mercredi le sujet de mathématiques générales.

Rigueur dans l'organisation

Cette reprise des épreuves aura-t-elle une incidence sur la date de proclamation des résultats du premier tour ? « Il n'y aura aucun problème si tout se passe bien demain matin », répond le Pr Stanislas Ouaro, président de l'UO2. A l'heure où se déroule la conférence de presse, l'oral d'Anglais avait débuté. Demain, l'oral sera suspendu pour la reprise de l'épreuve de Maths. « L'organisation du Baccalauréat est une œuvre humaine », dixit le Pr Rabiou Cissé. Même si les erreurs ne peuvent être évitées, il a tenu à rassurer les Burkinabè que « rigueur et sérieux » sont les maitres-mots qui guident les acteurs. Et l'Office du BAC que dirige M. Issa Ouédraogo est réceptif à toutes propositions extérieures de nature à améliorer l'examen afin de minimiser les cas de fraudes.

Astuces de tricherie

Chaque année, il est des candidats à qui on donnerait le bon Dieu sans confession. Chacun se présente avec sa « gueule d'ange », et l'on ne sait pas d'où viendra « la trahison du groupe ». Monsieur ou Madame X se croyait plus futé que le surveillant, également enseignant de mathématiques. Sur une feuille singulière cachée dans son blouson, se trouvait le corrigé de l'exercice 2 du sujet de mathématiques. La couleur de ladite feuille mit la puce à l'oreille du surveillant qui décida de contrôler le suspect. L'affaire parut sérieuse aux yeux du chef de centre et du président du jury, car la piste de la fuite était probable. Le 22 juin, certains candidats interpelés ont vendu la mèche. Selon le Pr Ouaro, les indélicats ont reconnu avoir eu l'exercice en question la veille de l'examen. Qui leur a procuré« le pétrole » ? Attendons la fin de l'enquête ! En l'absence d'un corrigé, ils auraient procédéà sa correction en groupe. Même si le candidat a fraudé, il lui a été permis de poursuivre l'examen conformément aux textes. Mais, il risque gros et la suspension pourrait aller de 2 à 5 ans.

Un autre cas de tricherie insolite a été découvert, cette fois-ci pour le BAC D. Le candidat utilisait son téléphone portable, sans doute un Smartphone, pour scanner les sujets. Ensuite, il se rendait aux toilettes, accompagné bien évidemment d'un surveillant. Là, il envoyait le fichier par mail à quelqu'un qui était chargé de traiter les épreuves avant de les lui transférer. Malheureusement pour lui, le subterfuge fut découvert à temps.
Notons que selon la nature de la fraude, le candidat peut être sanctionné soit par le Ministère des enseignements secondaire et supérieur soit par la justice. Espérons qu'il n'y aura pas de fuite pour ce deuxième round qui a lieu ce matin du 24 juin 2015.

Herman Frédéric BASSOLE
Photos : Bonaventure PARE
Lefaso.net

Répartition des jurys par ville (source : dossier de presse)
Ouagadougou : 25 jurys
Bobo-Dioulasso : 8 jurys
Koudougou : 1 jury
Ouahigouya : 1 jury
Fada N'Gourma : 1 jury
Dédougou : 1 jury
Banfora : 1 jury
Gaoua : 1 jury

Interdiction des « couvertures médiatiques déguisées » : Des leaders politiques et des acteurs de la société civile apprécient diversement

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Pour rappeler l'obligation de respecter les termes de l'article 68 bis du code électoral qui interdit la couverture médiatique d'activités de campagne électorale déguisée, le Conseil supérieur de la communication a fait un communiqué. Il a ensuite pris une décision pour recadrer la compréhension de la ‘'campagne déguisée''. Comment cette interdiction est accueillie et comprise ? Des leaders politiques ainsi que des acteurs politiques que nous avons rencontrés les 22 et 23 juin 2015, ont répondu à cette question. Lisez plutôt !

Tahirou Barry, président du PAREN (Parti de la renaissance nationale) :
Le Conseil supérieur de la communication dans sa décision du 22 juin, entend veiller au respect des dispositions de l'article 68 bis du code électoral qui interdit la couverture médiatique de toute campagne électorale déguisée 90 jours avant l'ouverture même de la campagne. Une telle volonté ainsi exprimée peut être saluée mais sa mise en œuvrepeut être source d'abus et de dérives graves susceptibles de tuer la dynamique actuelle de certains partis politiques.A titre d'illustration, l'article 2, alinéa 2 de cette décision assimile à la campagne électorale déguisée, la publication d'émissions ou de discours mettant en scène un candidat ou parti politique.Peut-on aujourd'hui retenir une telle qualification sans remettre en cause les activités relevant du fonctionnement normal et permanent des partis politiques ?Doit-on interdire la couverture d'activités d'information,d'éducation,de sensibilisation, d'organisation, d'interpellation, de dénonciation et de promotion des valeurs incarnées par le projet d'un parti sous le motif de l'exercice d'une campagne déguisée alors que ces activités font souvent l'objet de financement public en dehors de toutes campagnes ?
L'arrêté parait violer de façon flagrante l'article 13 de la constitution qui confère aux partis et formations politiques, la mission d'animation de la vie politique, d'information et d'éducation du peuple.
Je pense que le CSC ne doit pas se tromper de combat. Il doit plutôt veiller à l'égalité d'accès des partis aux médias publics et cela rendrait service à notre démocratie et aux citoyens qui veulent se déterminer sereinement sur la base des visions et non sur celle des moyens.

Hervé Ouattara, coordonnateur du CAR :

Depuis un moment, il y a un certain nombre de mesures qui sont prises par le Conseil supérieur de la communication (CSC) et de par le passé. Nous avons essayé de comprendre certaines d'entre elles. Mais ce qui est important, c'est de savoir si les décisions prises puisent leur fondement de textes existants. L'appréciation doit partir de cette considération et je pense que c'est le code électoral qui, dans ses dispositions, a prévu de telles mesures. De ce point de vue, le CSC n'a fait que se conformer à des textes, le code électoral dans le cas d'espèce.
Mais, comme dans toute décision, on peut essayer de la reconsidérer si, réellement, cela doit porter atteinte à la liberté de la presse. Car, nous pensons que le combat aujourd'hui dans notre pays n'est pas de combattre la presse. Bien au contraire, nous voulons une presse indépendante et libre. Alors, si une décision peut entraver la liberté de la presse, je pense qu'il y a encore lieu que les forces vives de notre nation s'y penchent et voient réellement quelles sont les dispositions qu'on peut prendre pour que la presse puisse être dans son rôle.

Me Bénéwendé Stanislas Sankara, président de l'UNIR/PS (Union pour la renaissance/ Parti sankariste) :

L'UNIR/PS, du fait qu'elle était impliquée dans une dynamique de préparatif de la convention des sankaristes, n'a pas, à proprement parlé, eu à s'approprier les dispositions de l'article 68 du code électoral.
Et de deux, la loi du 7 avril avait beaucoup mis en exergue l'article 135 qui a suscité un très long débat aujourd'hui. Ce qui a occulté l'article 68 du débat politique. Nous avons donc été véritablement surpris de son contenu, surtout du flou artistique qui entoure l'expression campagne déguisée.
J'avoue que c'est d'abord par Lefaso.net que j'ai pris connaissance de façon plus détaillée, du contenu de la loi. Je voudrais à ce stade de mon propos, féliciter Lefaso.net pour son travail. J'étais à Paris. Et quand j'ai lu cela, j'ai cherchéà comprendre davantage.
C'est ainsi que nous avons interpellé notre député, Alexandre Sankara qui est au CNT (Conseil national de la Transition, ndlr) qui a essayé d'expliquer à l'organe dirigeant du parti, les tenants et les aboutissants de cette disposition. Mais personne n'en était convaincu ; ni de la pertinence de cette loi, ni de son opportunité.
Nous avons estimé que c'est une loi extrêmement dangereuse et liberticide pour la presse elle-même et pour les partis politiques. Pour nous, c'est un recul monstrueux sur le terrain des libertés.Ça nous a échappé ; autrement dit, l'UNIR/PS ne peut que condamner un tel recul. On ne peut pas, à quelques encablures d'élections majeures, museler la presse, bâillonner les partis politiques.
La régulation est tout à fait normale. Mais elle doit rentrer dans le cadre du professionnalisme et de la déontologie. Les partis politiques aussi doivent jouer leur partition dans l'éthique et dans le respect des textes qui encadrent leurs activités, en l'occurrence la charte des partis politiques. Aujourd'hui, on demande d'ailleurs aux partis politiques ou aux candidats de s'engager dans un code d'éthique. On ne peut pas exiger tout cela des acteurs politiques et en même temps leur ôter le support indispensable de la défense des idées, c'est-à-dire la presse.

« Le Burkina Faso vient de se tirer une balle dans le pied »

Avec cette loi, le Burkina Faso vient de se tirer une balle dans le pied. Mais ce que je ne comprends pas, c'est que le président du CNT est un journaliste. Je veux parler du camarade Sy Cheriff. Il a été le responsable de la Société des éditeurs de la presse privée (SEP), il a animé le Centre de presse Norbert Zongo. Beaucoup d'acquis et de conquêtes des espaces de liberté pour la presse, l'ont également été avec lui.Comment cela a pu être possible ?
Il convient de travailler à rattraper le flou que cette loi contient quant à la notion de campagne déguisée. C'est vrai, il y a des aspects positifs là-dedans, notamment dans son esprit. Mais dans sa forme, la loi a péché par son flou. Ce qui a pu mettre en mal aussi bien les acteurs politiques que les journalistes. Elle aurait dûêtre claire, précise, concise, identifier des comportements comme cela a étéà l'article 135 du même code électoral.
On dit que dans les 90 jours qui précèdent la campagne, toute campagne déguisée est interdite. Mais qu'est-ce qu'on entend par campagne déguisée ? La loi ne la précise pas. Elle est donc vague. Or, une loi vague est dangereuse.
Au-delà d'une démarche palliative qui permettrait de s'accorder sur le contenu de la campagne déguisée, il va falloir tôt ou tard, réviser cette loi. Il faut la revoir dans le sens de donner plus de libertéà la presse de faire son travail comme cela se doit. Moi, je suis de ceux-là qui pensent qu'on ne peut pas mettre un frein à la liberté de la presse.
Les acteurs politiques, par rapport à notre Constitution, tirent la légitimité de leurs activités de l'article 13. Cet article de la Constitution dit que les partis politiques se créent pour animer la vie publique et politique. On ne peut pas animer la vie publique et politique sans la presse. C'est pourquoi je dis que l'alibi de 90 jours avant la campagne ne tient pas parce que ça devient une violation flagrante de l'article 13 de la Constitution.Un parti politique sérieux ne va jamais accepter que la presse soit sanctionnée pour son travail.

Marcel Tankoano, président du M21 :

Sur la mesure du Conseil supérieur de la communication (CSC), nous disons que nous la sentions venir. Les choses avaient déjà pris une allure de campagne. Alors que la campagne n'est pas encore ouverte. Pire, les discours des uns et des autres étaient devenus aussi hostiles, haineux et la tension avait commencéà monter..., allant même à vouloir porter atteinte aux éléments de la cohésion sociale. Il était donc important de rappeler aux uns et aux autres que non seulement la campagne n'est pas encore ouverte, mais qu'il y a également des dérives àéviter. La décision n'empêche pas les partis politiques d'aller mener leurs activités. Ils le font sans l'accompagnement de la presse.
Cela pourrait même permettre aux hommes de presse de pouvoir se reposer avant l'ouverture officielle de la campagne qui demande encore beaucoup d'efforts de leur part. Si déjà, on fatigue les hommes de médias, qui seront obligés de revenir sur les mêmes discours et propos pendant les campagnes, ce n'est pas intéressant. J'apprécie donc positivement cette mesure car, au-delà de la presse, elle permet aussi aux partis politiques d'avoir de la substanceparce qu'il y en a qui, sur le terrain, disent qu'ils vont revenir après. Donc autant attendre en même temps le moment pour s'y rendre.

Mamadou Benon, secrétaire national à l'organisation de la NAFA :

Par rapport à la mesure du Conseil supérieur de la communication, nous disons aussi que c'est une décision qui vient en application d'une loi et à la NAFA, nous respectons la légalité. Cependant, il n'en demeure pas moins qu'elle cache quelques difficultés. Aux termes de la Constitution et du code électoral, « les partis politiques animent la vie politique …». Cela consiste dans plusieurs activités à la fois, et l'activité de propagande politique en fait partie. Alors, si sur une période de 90 jours, il faut empêcher de couvrir les activités des partis politiques, comment ces derniers peuvent-ils transmettre aux populations, leur programme, leurs visions des choses et l'ensemble des actions qu'ils ont pour le bien de l'ensemble du pays ?
C'est vrai que tous les partis politiques ont des canaux politiques, mais la presse est un instrument privilégié pour parler à tout le monde. Un autre aspect qui pose problème est le fait qu'on dise que les investitures peuvent être couvertes ‘'à raison d'une investiture par candidat''. Que dit-on des partis politiques qui ne présenteront pas de candidat à la présidentielle mais qui compétissent aux élections législatives ? Ces partis se trouvent du coup brimés.
Nous pensons donc que cette loi gagnerait àêtre modérée pour que nous puissions aller à des élections saines parce que, dans 90 jours, nous aurons juste le temps de la campagne et si on vote justement en fonction des programmes politiques, je ne suis pas sûr que les populations auraient eu le temps de comprendre les uns et les autres. Et pour la presse, on lui enlève une matière essentielle. Donc, la décision porte atteinte à la fois au droit à l'information du citoyen et à l'instrument même de l'information qu'est la presse.

Adama Kanazoé, président du parti AJIR (Alliance des jeunes pour l'indépendance et la République) :

AJIR tient à rappeler qu'il s'agit d'une disposition du code électoral adoptée par le CNT (Conseil national de la Transition, ndlr). Le Conseil supérieur de la Communication (CSC) met la loi en application selon son interprétation qui reste cependant ambiguë pour les acteurs des medias et les politiques. Pour notre part, nous exhortons le législateur à plus de précision dans la formulation des loisafin d'éviter des situations aussi embarrassantes.
Nous souhaitons que le CSC organise au plus vite des concertations avec tous les acteurs concernés afin de clarifier les choses.
Aux acteurs politiques, il est important de s'approprier les lois afin d'anticiper un certain nombre de choses. C'est une mission dévolue aux personnes en charge des affaires juridiques au sein de l'Exécutif de chaque parti.
En tout état de cause, pour notre part, nous avons pris nos dispositions pour tenir nos instances majeures avant l'entrée en vigueur de la loi et nous nous conformerons toujours aux lois de la République.

Propos recueillis par Fulbert Paré et Oumar Ouédraogo
Lefaso.net

Verdict de l'affaire Guiro : acteurs de la société civile et leaders politiques entre incompréhension et désapprobation

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Après trois jours d'audience, la Chambre criminelle de la Cour d'appel de Ouagadougou a rendu sa décision sur l'affaire Guiro, du nom de l'ex-directeur général des douanes, Ousmane Guiro. Comment cette décision est accueillie et appréciée au sein des organisations de la société civile et des partis politiques ? Nous avons voulu en savoir et voici ce que nous avons pu recueillir entre le 22 et le 23 juin 2015 à Ouagadougou.

Bruno Kéré, Chargé de plaidoyer et de lobbying au REN-LAC :

La tenue du procès est dans le principe, à saluer, dans la mesure où cette affaire est l'illustration parfaite de ce que la corruption a étéérigée en mode de gouvernance sous le pouvoir de Blaise Compaoré. L'on se souvient encore de toute la protection dont a bénéficié Ousmane Guiro dans l'affaire des fausses exonérations des hydrocarbures ; on se souvient que M. Guiro a été considéré par un ministre de la République, de surcroit en charge de la justice, comme un citoyen au-dessus de la loi. L'on se souvient aussi, que c'est pendant la liberté provisoire dont il a bénéficiée pour, officiellement, raison de santé, que M. Guiro s'est fait élire conseiller municipal, sous la bannière de l'ancien parti au pouvoir le CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès, ndlr). Sur la base de ces éléments, l'on ne peut que saluer la tenue de ce procès, longtemps attendu par le peuple, qui vient ainsi nous rappeler que nul ne doit être au-dessus de la loi.
Cependant, le déroulement du procès et le verdict rendu suscitent de véritables questionnements. Comment comprendre que Guiro comparaisse tout seul à la barre et soit reconnu coupable de corruption passive, alors que l'on sait très bien qu'on ne peut parler de corrompu sans corrupteur ? Qu'a-t-on fait de toutes ces personnes physiques ou morales dont les noms ont étéévoqués dans le cadre de cette procédure ? Beaucoup de questionnements demeurent sur le sérieux et l'objectivité dans la conduite de l'instruction de ce dossier.

« Un verdict manifestement clément »

Le verdict prononcé est, quant à lui, manifestement clément. A partir du moment où M. Guiro a été reconnu coupable des faits de corruption, il n'y avait qu'à appliquer les sanctions prévues à l'article 156 du code pénal en toute rigueur, et cela pour donner un signal fort à tous les potentiels « Guiro ». Aux termes de cet article, « Est puni d'un emprisonnement de deux à cinq ans et d'une amende double de la valeur des promesses agréées ou des choses reçues ou demandées, sans que ladite amende soit inférieure à 600.000 francs, tout fonctionnaire de l'ordre administratif ou judiciaire, tout militaire ou assimilé, tout agent ou préposé de l'administration, toute personne investie d'un mandat électif qui agrée des offres ou promesses, qui reçoit des dons ou présents, pour faire un acte de ses fonctions ou de son emploi, même juste, mais non sujet à salaire ».
Le message que véhicule le verdict rendu dans l'affaire Guiro est évidemment très nocif pour l'avenir de la société burkinabè. C'est comme si l'on disait aux Burkinabè, ‘'allez-y, piller autant que vous pouvez, adonnez-vous à la corruption, à la délinquance financière, autant que vous pouvez et sans crainte, parce qu'en face y'a rien, comme dirait l'autre''. Il faut le reconnaître, ce verdict n'est ni plus, ni moins qu'une prime à l'impunité et en conséquence, sonne comme le top départ du pillage des ressources publiques à ciel ouvert et de la grande délinquance en col blanc.
Le jugement de cette affaire, vient une fois de plus, après l'affaire du scandale des boissons périmées, mettre en lumière les insuffisances du dispositif répressif de la criminalitééconomique et financière. Il conforte ainsi le REN-LAC qui a pris l'initiative d'œuvrer au renforcement du dispositif législatif anti-corruption.
En tout état de cause, nous appelons vivement le Procureur général près la Cour d'appel de Ouagadougou à former un pourvoi en cassation contre ce verdict, le REN-LAC n'ayant pas qualité pour agir.

Adama Kanazoé, président de l'AJIR (Alliance des jeunes pour l'indépendance et la république) :

Le verdict rendu par la Chambre criminelle de la Cour d'appel dans l'affaire Guiro a surpris plus d'un Burkinabè. Vu la dimension quasi-étatique qu'a prise cette affaire, on pouvait s'attendre à des sanctions dissuasives.
Mais tel que rendu, nous tirons deux enseignements. Primo, la manifestation de l'indépendance de la justice. Ce qui constitue une avancée notable et une bonne nouvelle pour tous les justiciables de notre pays.
D'un autre côté, la clémence exceptionnelle dont a fait montre la justice dans cette emblématique affaire, pourrait constituer un précédent, car désormais les hommes de droit pourraient invoquer la jurisprudence Guiro pour des affaires similaires.
Guiro s'en est sorti à bon compte comme l'a dit quelqu'un : " Guiro rentre chez lui avec 1 milliard". Mais la grande question reste : Quelle confiance du peuple dans son appareil judiciaire ?

Serges Bambara alias Smockey, porte-parole du Balai citoyen :

Pour ce qui concerne le procès Guiro, notre position est claire. Nous sommes contre ce verdict qui a été rendu là-dessus. C'est un simulacre de verdict. Nous trouvons que ça n'a pas été juste ; en ce sens que la corruption a étéétablie, mais que la condamnation qui a été prononcée à l'encontre de Guiro est assez faible comparée à l'attente de tous les Burkinabè.
Nous sommes véritablement contre le verdict qui a été rendu dans cette affaire. Nous, nous sommes pour que la justice se fasse. Je ne sais pas le chemin que nous allons emprunter, mais nous pensons que c'est très mal parti pour que le citoyen lambda ait encore confiance aux instruments judiciaires et juridiques. Il va falloir que la justice du Burkina Faso donne l'exemple. Pour l'instant, ce n'est pas le cas.
Le verdict ne nous satisfait pas ; très loin de là. Nous pensons que la justice doit reconsidérer sa décision. Nous nous allons avoir des actions dans ce sens.

Tahirou Barry, président du PAREN (Parti de la renaissance nationale) :

La décision de la Chambre criminelle sur l'affaire Guiro, est loin d'avoir dissipé les grosses interrogations des Burkinabè relativement à cette ténébreuse affaire. Bien que la culpabilité de M. Guiroait étéétablie sur le chef d'accusation de corruption, le mystère reste entier. L'équation est entière.
Comment un agent public avec des revenus adaptés dans un pays rongé par la faim et la soif, puisse entreposer plus d'un milliard neuf cent millions de FCFA dans deux cantines sans éveiller le moindre soupçon des structures de contrôle de l'Etat ? Je pense simplement que M. Guiro n'est que le maillon d'une longue chaîne qu'on veut toujours nous cacher.
Je souhaite que le parquet envisage l'option d'un pourvoi en cassation, afin qu'on s'assure que dans cette affaire, le droit a été bien dit ou non. Et ce, dans l'intérêt supérieur de la nation burkinabè, pays pauvre et très endetté.

Marcel Tankoano, président du M21 :

Sur l'affaire Guiro, nous apprécions ce qui s'est passé, à savoir que justice a été dite. Mieux, la tenue du procès laisse également comme leçon que tout Burkinabè peut être interpellé. C'est donc, au-delà de tout, un exemple qui vient également dire que la justice ne doit plus dormir. Après les états généraux, on se dit que la justice burkinabè doit se réveiller, si elle veut également avoir de la crédibilité et éviter que la population se fasse justice elle-même. En somme, nous nous en tenons à cette décision qui a été dite par la justice et par des hommes de droit et sur la base du droit.
Le citoyen lambda peut ne pas la comprendre, parce qu'il ne connaît pas les textes sur lesquels la justice s'est appuyée. Mais elle va interpeller les uns et les autres dans la gestion de la chose publique dans le sens que plus rien ne sera comme avant.
La tenue effective du procès vient de ce fait justifier le changement et indiquer que celui qui joue avec l'argent du contribuable paiera. Cette décision interpelle aussi tout le corps de la douane, qui a plusieurs fois étéépinglé par les rapports du REN-LAC.

Me Bénéwendé Stanislas Sankara, président de l'UNIR/PS (Union pour la renaissance/ Parti sankariste) :

Pour moi, le dossier Guiro a évolué tant mal que bien. L'affaire Guiro a fait des vagues. Et la décision sur cette affaire nous rappelle que le système de M. Blaise Compaoré est toujours intact. C'est une des manifestations de ce que ce système est encore là ; et que la justice burkinabé est toujours à la traîne.
Notre justice n'a pas véritablement tiré les leçons de l'insurrection. La preuve : aux lendemains des états généraux de la justice, il y a eu la grève des greffiers qui a paralysé l'appareil judiciaire. Vous avez vu que même pour organiser les assises criminelles, il y avait du remous chez les avocats. Concrètement, les états généraux n'ont pas apporté une plus-value au fonctionnement de l'appareil judiciaire dans le sens d'une rupture comme le président de la Transition l'a voulue dans son discours d'investiture.
Pour moi, c'est un échec cuisant, parce que la lutte contre la corruption était au-devant des attentes vis-à-vis des autorités de la Transition. Et l'exemple Guiro a été exhibé comme un trophée de lutte contre la corruption. Les Burkinabè s'attendaient légitimement à un procès pédagogique, les Burkinabè s'attendaient à ce que cette affaire soit le début de la fin de la corruption. Mais, ma déception vient du fait que, quand on regarde le verdict, c'est comme s'il a innocenté quelqu'un qui a été accusé. C'est comme si on a totalement blanchi un corps qui est celui des douanes, mais dont le nom est constamment cité dans tous les rapports du REN-LAC (Réseau national de lutte anti-corruption).

« Il faut continuer simplement la lutte »

Pour moi, c'est la preuve qu'il va falloir espérer qu'un jour, on pourra faire une véritable refonte du système judiciaire pour lui apporter plus d'indépendance. Je comprends que cette décision puisse aussi diviser les Burkinabè, puisqu'il y a des gens qui sont en train d'applaudir. Quand vous vous regardez ceux qui se satisfont de cette décision, ce sont ceux qui ont intérêt à perpétuer un système de corruption et d'impunité.
Aujourd'hui, tous ceux qui ont rêvé d'une véritable rupture, ne peuvent pas applaudir une telle décision. Parce que c'est comme si les Burkinabè avaient été arnaqués par leur propre justice. C'est dommage !
Pour moi, il faut encore continuer la lutte en espérant que nous nous doterons de plus de force, avoir plus de moral, plus de conviction, pour continuer ce combat afin que nous puissions enfin retrouver vraiment une justice plus indépendante qui puisse vraiment dire le droit sans a priori, sans pression. Je pense que le vin est tiré (…). Il faut continuer simplement la lutte.
Et par là, je veux dire que nonobstant un pourvoi en cassation, il faut, au plan politique, travailler au changement. Il faut vraiment le changement ; c'est la seule façon de pouvoir mettre en place une administration digne de ce nom et qui puisse répondre aux attentes des Burkinabè.

Hervé Ouattara, coordonnateur du CAR :

Au niveau du CAR, nous avons accueilli la décision au même titre que l'ensemble des populations burkinabè. Et pour nous, c'est une décision qui a été donnée par une institution de la République. Il ne nous appartient pas donc d'y faire des commentaires. Nous estimons que c'est ce qui est juste qui a été dit. Ce sont des hommes de droit qui ont statué et sur la base des textes. Ce que nous pouvons dire d'essentiel, c'est que cette décision nous interpelle tous, en tant que Burkinabè, sur ce que nous voulons faire de notre pays, aujourd'hui et après.
On est tous conscients que ce dont nous avons besoin aujourd'hui, c'est un type de citoyen nouveau qui puisse respecter et avoir le sens élevé de la gestion du bien public. Et ce travail appartient à tous les Burkinabè, à tous les filles et fils de ce pays. Nous devons donc travailler à ce que la chose publique soit respectée et que tout contrevenant puisse être sanctionnéà la hauteur de sa faute.
Nous avons longtemps attendu le dénouement de cette affaire Guiro. Ce dénouement a eu lieu, et suscite des appréciations diverses. Mais, le plus important est que justice a été faite. L'affaire pouvait même ne pas être jugée, comme on en a vu avec des cas similaires ici ou ailleurs. C'est donc un point de départ pour dire que nul n'est au-dessus de la loi.

Mamadou Benon, secrétaire national à l'organisation de la NAFA (Nouvelle alliance du Faso) :

Nous avons suivi l'affaire Guiro, depuis maintenant quelques années. Elle a vraiment fait des gorges chaudes et nous avons, ces derniers temps, assisté avec intérêt au dénouement judicaire de la question. Ce que nous pouvons dire de prime à bord, c'est que c'est une décision de justice qui a été rendue et jusqu'à preuve de contraire, nous sommes dans un Etat de droit et de ce fait, il faut faire confiance à l'ensemble des juridictions qui doivent trancher des questions qui opposent les citoyens. Le fondement de l'Etat de droit, c'est aussi l'acceptation, par toutes les parties prenantes, des décisions rendues par les institutions. Donc, pour l'affaire Guiro, je pense que la décision qui a été rendue est une bonne chose.
Maintenant, quand on lit ou écoute les médias, les gens semblent ne pas être satisfaits ; ils estiment qu'il y a une loi sur la corruption qui a été votée. Mais cette loi vient d'être adoptée, donc elle ne peut pas être rétroactive puisque l'infraction date déjà de quelques années. Nous, à la NAFA, nous exhortons l'ensemble des populations au respect de nos institutions, surtout celles judiciaires. Il faut donc garder le calme et accompagner les institutions de la République dans leurs missions.

Propos recueillis par Fulbert Paré et Oumar Ouédraogo
Lefaso.net

Affaire Guiro : désormais entre les ‘'mains'' de la Cour de cassation

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Le parquet général de la Cour d'appel de Ouagadougou a saisi la Cour de cassation pour qu'elle vérifie si le droit a véritablement été dit à travers la décision rendue sur l'affaire Guiro. Une décision rendue le 20 juin dernier par la Chambre criminelle de la Cour d'appel de Ouagadougou.

Dans sa dernière intervention au cours du procès Guiro qui aura duré trois jours, le procureur général près la Cour d'appel de Ouagadougou, Laurent Poda, a demandé au jury criminel de « déclarer Guiro Ousmane coupable » de trois chefs d'accusation. En l'occurrence la corruption passive, l'enrichissement illicite, et la violation de la règlementation relative aux changes. Et de le condamner en conséquence, à dix ans d'emprisonnement ferme, au paiement de dix millions à titre d'amende, à l'interdiction de ses droits civiques durant cinq ans.
M. Poda a également invité ledit jury à décerner - séance tenante - un mandat de dépôt à M. Guiro, à ordonner la restitution à l'Etat, des armes trouvées dans les cantines scellées mais ne lui appartenant pas, à ordonner la confiscation non seulement des cantines d'argent, mais aussi de ses biens immobiliers exceptée sa maison d'habitation, ainsi que des motos qu'il a achetées entre 2007 et 2011 (du temps où il était DG des douanes).
Mais dans sa décision, le jury, après avoir reconnu le sieur Guiro coupable du délit de corruption, et de violation de la règlementation relative aux changes, l'a condamnéà« une peine d'emprisonnement de deux ans assortis du sursis », mais aussi au paiement de « la somme de 10 000 000 FCFA à titre d'amende ». De plus, le jury a ordonné« la confiscation des objets saisis à hauteur de 900 000 000 FCFA, outre les devises étrangères », et a condamné Guiro Ousmane aux dépens.
Cette décision, le parquet de la Cour d'appel semble la trouver injuste. En tout cas, il a saisi la haute juridiction habilitée à vérifier la rectitude du droit dans cette affaire Guiro. Il s'agit de la Cour de cassation. Cela, le parquet avait jusqu'à quinze jours pour le faire. Mais il y a procédé seulement quelques 48h après la décision ainsi attaquée. Sans doute que le procureur général Laurent Poda est sûr de prendre le dessus devant cette Cour. En tout cas, l'on se rappelle que juste après la publication de la décision le 20 juin dernier, il a laissé entendre, « Je vais prendre le temps d'analyser la décision, pour voir si j'ai la chance de réussir devant la Chambre criminelle de la Cour de cassation ».
Désormais, l'affaire Guiro est donc entre les mains de la Chambre criminelle de la Cour de cassation. Et cette Chambre devra vérifier si le ‘'bon droit'' a été dit ou non, par la Cour d'appel. Attendons donc de voir…

Fulbert Paré
Lefaso.net

Lien utile :Crimes économiques : Ousmane Guiro condamnéà deux ans de prison avec sursis

Le Balai citoyen exige de nouveau la dissolution du RSP

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Le mouvement Balai citoyen a animé une conférence de presse dans la soirée du 23 juin 2015 à Ouagadougou. A l'occasion, les responsables dudit mouvement ont affiché leur détermination à obtenir la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Ils ont également appelé au déclenchement des procédures judiciaires contre Blaise Compaoré et Luc Adolphe Tiao, ainsi qu'à plus d'égard à l'endroit des familles des martyrs de l'insurrection populaire.

Le rapport de la commission qui a examiné la situation du RSP doit, de l'avis du Balai citoyen, être publié officiellement. Ce rapport ne doit pas rester, précisent les animateurs de la conférence de presse jour, entre les mains des seules autorités. Il doit être rendu public.

En sus, disent-ils, « nous prévenons par avance que nous maintenons notre exigence de la dissolution du RSP ». Ce qui sonne comme une réplique au Premier ministre qui a exprimé il y a quelques jours, sa volonté de laisser tranquille, ce corps d'armée.
Au Balai citoyen, l'on clame que, pas même des velléités de dissolution dudit corps ne peuvent faire baisser la garde. Du reste, il ressort de la déclaration liminaire lue ce jour par Serges Bambara alias Smockey, porte-parole du Balai citoyen, que « Nous ne nous laisserons pas distraire par les jeux de mots sur la dissolution ».

Smockey et ses camarades se veulent catégoriques : « pas de régiment militaire qui ne soit pas sous le commandement du chef d'état-major général des armées ; pas de régiment militaire à la présidence du Faso ». Autre précision, « Toute solution contraire à la dissolution du RSP ne trouvera pas notre assentiment ».
Déjà, le mouvement dit demander «à tous les démocrates de se mobiliser contre le maintien du RSP ».

Les « crimes économiques et les biens mal acquis », le Balai citoyen « exige » qu'ils fassent l'objet de procédures judiciaires. Et ce, « non seulement au Burkina Faso, mais aussi dans les pays comme la France, où ces pilleurs ont camouflé leur butin ». Il faut, selon Smokey et ses camarades, « que ceux qui ont volé les biens du peuple burkinabè soient recherchés et jugés. Il faut également que ces biens soient restitués à l'Etat burkinabè. »
Il est inacceptable, selon le Balai citoyen, que les familles des martyrs n'aient encore « reçu aucune indemnisation, ne serait-ce qu'à titre de provision. » Ces martyrs, si l'hommage national qui leur a été rendu est à saluer, il reste que justice doive également leur être rendue. Et ce, « dans le plus bref délai ». Dans ce sens, le Balai citoyen appelle « les autorités judiciaires à engager des procédures sérieuses contre les responsables et les exécutants de ces meurtres, que sont notamment Blaise Compaoré et Luc Adolphe Tiao ».
Relativement à la marche de la Transition, le Balai soutient que « Forcément, il faut que les élections se tiennent le 11 octobre pour que nous ayons des autorités démocratiquement élues ».

Fulbert Paré
Lefaso.net

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