Quantcast
Channel: leFaso.net
Viewing all 85054 articles
Browse latest View live

Afrique : Les États coupent dans les dépenses en agriculture en pleine crise de la faim

$
0
0

Trente-neuf États africains ont réduit de 18% la part de leur budget national consacréà l'agriculture entre 2019 et 2021, et deux tiers d'entre eux (26) ont dépensé moins de 5 % de leur budget annuel dans le secteur agricole, selon Oxfam.

Cela se produit alors que la crise de la faim continue de s'aggraver, affectant déjà des millions de personnes sur le continent. Quelque 322 millions de personnes en Afrique étaient confrontées à une insécurité alimentaire grave en 2021, soit 58 millions de plus qu'en 2019. Aujourd'hui, la Corne de l'Afrique et l'Afrique de l'Ouest sont confrontées à l'une des pires crises alimentaires de la décennie, avec 66 millions de personnes qui risquent de mourir de faim en raison de la sécheresse, de l'irrégularité des précipitations et des conflits qui ont contraint les populations à abandonner leurs terres ou qui leur ont fait perdre leurs cultures. Certains pays d'Afrique australe ont connu un déclin de la production céréalière et une augmentation du fardeau de la malnutrition : l'Angola, le Malawi et la Namibie enregistrant une augmentation des admissions pour cause de malnutrition.

« Le continent africain détient environ un quart des terres agricoles du monde mais il fait face à une crise de la faim alarmante, et ce tandis que le continent dépense plus de 60 milliards de dollars par an pour importer des aliments qu'il pourrait produire localement s'il investissait dans ses propres agriculteurs et agricultrices, producteurs et productrices alimentaires », a déclaré Peter Kamalingin, directeur panafricain d'Oxfam International.

La majorité des États membres de l'Union africaine n'ont pas honoré leur engagement d'investir au moins 10 % de leur budget dans l'agriculture, conformément à la déclaration de Malabo de 2014. L'Afrique a besoin de 22 milliards de dollars pour atteindre son objectif de Malabo.

Malgré le déficit de dépenses dans le secteur agricole, les gouvernements africains dépensent des milliards de dollars pour renforcer leurs défenses militaires, ce qui alimente les conflits, les déplacements et la faim. Le montant consacré par les 39 pays à l'agriculture entre 2019 et 2021 ne représente que 67 % du budget de la défense, ce qui montre clairement que les dirigeants ont leur prioritéà l'envers. Le budget de la défense est supérieur à celui de l'agriculture dans plus de la moitié des pays d'Afrique.

De nombreux programmes publics dans le domaine de l'agriculture profitent principalement à une poignée de grandes entreprises agroalimentaires qui monopolisent les exportations de produits alimentaires, laissant les petits exploitants agricoles, qui représentent une part importante de la main-d'œuvre du continent, sans accès au crédit, aux assurances, à la propriété foncière.

La pandémie de covid-19 a porté un coup dur à l'économie africaine et a affecté la capacité des gouvernements à investir dans des secteurs clés tels que la santé, l'éducation, l'agriculture et la protection sociale.

Des décennies de sous-investissement dans l'agriculture ont rendu le secteur très fragile face aux chocs économiques induits notamment par la pandémie de Covid-19, le changement climatique et les tensions sur les marchés mondiaux.

Le continent est également paralysé par la dette, qui absorbe en moyenne 51 % de ses recettes budgétaires. Dans un certain nombre d'États membres de l'UA, le remboursement de la dette constitue désormais le plus gros poste de dépenses du budget national, ce qui est insoutenable et se fait au détriment des services publics destinés aux personnes vulnérables.

Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale ont contribuéà la faible production agricole de l'Afrique, notamment en recommandant aux gouvernements de mettre en œuvre des mesures d'austérité et d'investir dans les cultures de rente plutôt que dans les cultures vivrières. 14 des 16 gouvernements d'Afrique de l'Ouest ont l'intention de réduire leurs budgets nationaux d'un montant combiné de 69,8 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.

La communauté internationale a également un rôle important à jouer dans la lutte contre les mouvements illicites de capitaux qui privent l'Afrique d'environ 88,6 milliards de dollars par an, une perte qui se traduit par des déficits de financement dans des secteurs clés tels que l'agriculture, la santé, l'éducation et la protection sociale. Ce montant est suffisant pour multiplier par dix les dépenses dans l'agriculture.

« Bien que la faible perception des impôts au niveau des pays soit un problème, la communauté internationale peut quand même faire partie de la solution. La réforme de l'architecture fiscale internationale et l'établissement d'une convention fiscale des Nations Unies, que l'Afrique réclame, seront essentiels pour améliorer la perception des impôts par les gouvernements africains », a déclaré M. Alvin Musioma, directeur exécutif de Tax Justice Network Africa.

Outre l'augmentation de la production, les nations africaines doivent accélérer leur progression vers l'intégration régionale et supprimer tous les obstacles au commerce régional afin que les denrées alimentaires et les intrants agricoles puissent circuler librement au-delà des frontières nationales. Il est malheureusement contradictoire de constater que si l'Afrique importe 67 % des engrais qu'elle utilise chaque année, elle exporte 80 % des engrais qu'elle produit. La quantité produite par le continent suffirait à elle seule à augmenter l'utilisation d'engrais d'environ 80 % s'il n'en exportait pas. En 2022, l'Afrique (à l'exclusion de l'Afrique du Nord) dépensera 5,4 milliards de dollars pour importer des engrais, ce qui équivaut à 60 % des dépenses agricoles des gouvernements du continent.

« De nombreuses femmes africaines commerçantes transfrontalières subissent beaucoup de harcèlement et d'exploitation sexuelle aux frontières alors qu'elles jouent un rôle important dans la distribution de nourriture. Nous devons délibérément chercher àécouter leurs voix, qui ont été jusqu'à présent étouffées par les discussions de haut niveau autour de l'intégration régionale et du commerce », déclare Mercia Andrews, directrice de Rural Women's Assembly Southern Africa.
Les parties belligérantes doivent déposer leurs armes pour mettre fin aux conflits, qui alimentent les déplacements et la faim, et perturbent les systèmes alimentaires.

Le nombre de personnes déplacées par les conflits et la violence est en augmentation constante depuis plus d'une décennie : il atteindra plus de 25 millions d'ici 2021, soit près de la moitié (47 %) du total mondial et un bond de 31 % par rapport aux 19,2 millions de 2019.

Pour briser le cycle de la faim en Afrique, les gouvernements doivent augmenter les dépenses consacrées à l'agriculture pour atteindre au moins 10 % de leur budget total, en donnant la priorité aux petits producteurs et productrices de denrées alimentaires. Ils doivent renforcer le système alimentaire en démantelant les cartels qui exploitent les agriculteurs, agricultrices et la population qui consomme.


Ré-articulation de Barkhane hors du Mali : Deux nouveaux convois logistiques ont rythmé les opérations

$
0
0

Dans le point de situation de sa ré-articulation hors du Mali pour la période du 5 au 13 juillet 2022, la force Barkhane a annoncé l'acheminement de deux nouveaux convois logistiques escortés par ses soldats entre la plateforme opérationnelle désert (PfOD) de Gao et la Base aérienne projetée (BAP) de Niamey. Ainsi, plus de 150 conteneurs ont été convoyés vers Niamey dans le cadre de la préparation du transfert de la PfOD de Gao.




Réconciliation au Burkina : La Convention nationale pour le progrès appelle les acteurs à ne pas transmettre leurs divergences aux générations futures

$
0
0

Dans cette déclaration parvenue à Lefaso.net ce lundi 18 juillet 2022, la Convention nationale pour le progrès (CNP) invite l'ensemble des acteurs de tout bord politique et de la société civile àœuvrer ensemble dans une parfaite complicité pour une réconciliation nationale réussie. Ce, afin de ne point transmettre aux générations futures, le poids de leurs divergences. Lisez l'intégralité de la déclaration ci-dessous.

1ère CONVENTION NATIONALE

Thème : Transition politique et réconciliation nationale : Quelle contribution de la CNP ?

Les militantes, militants, sympathisantes et sympathisants de la Convention Nationale pour le Progrès (CNP), réunis en Convention nationale le 17 juillet 2022 à Ouagadougou autour du thème « Transition politique et réconciliation nationale : Quelle contribution de la CNP ? » font la déclaration dont la teneur suit :

Notre cher pays, le Burkina Faso, connaît depuis 2016 une situation sécuritaire tragique caractérisée par des attaques terroristes à répétition sur la presque totalité de son territoire avec pour corollaire d'énormes pertes en vies humaines, des milliers de déplacés internes, la fermeture des écoles et centres de santé, la paupérisation des populations et des risques de conflits inter communautaires.

Le passé politique des 4 dernières décennies ont fait le lit d'une fracture sociale et politique qui met à rude épreuve la cohésion sociale et l'unité des filles et fils du pays, pourtant indispensables au développement économique et social inclusif auquel aspirent légitimement les générations présentes et futures.

Les récents évènements politiques marqués par l'avènement du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) qui est sans doute consécutifs à la crise sécuritaire et humanitaire et à la fracture sociale et politique. Ainsi, notre pays est engagé dans une transition politique appelée urgemment à faire face à l'hydre terroriste, à sauvegarder l'intégrité du territoire et à conduire le processus de réconciliation nationale qu'appellent de tous leurs vœux les burkinabè sincères, patriotes et soucieux de l'avenir de leur pays.

En plus de la situation interne qui éprouve déjà les populations et qui menace l'existence de la Nation burkinabè, le contexte international nous plonge davantage dans une crise économique caractérisée par la flambée des prix des produits de grande consommation contribuant ainsi à la précarité des couches vulnérables.
Face à un tel environnement hostile tant au plan national qu'international, seul un sursaut patriotique du peuple burkinabè dans son ensemble peut lui permettre de relever les défis qui s'imposent à lui. C'est pourquoi, la Convention Nationale pour le Progrès entend jouer pleinement sa partition en faisant les analyses et les propositions ci-après aux plans sécuritaire, politique, socio-économique et sur le plan de la réconciliation nationale :

- Au plan sécuritaire : il est indéniable que les forces de défense et de sécurité ainsi que les vaillants civils de la brigade de veille et de défense patriotique assurent un travail remarquable sur le théâtre des opérations, mais hélas, la situation sécuritaire demeure toujours préoccupante. Elle commande que nos forces de défense et de sécurité ainsi que les civils engagés dans la défense de la patrie aient davantage de moyens adéquats pour préserver les acquis et surtout aller à l'offensive pour reconquérir le territoire, favoriser le retour des populations déplacées internes dans leurs localités et prévenir les éventuelles attaques terroristes.

Aussi, exhortons-nous les autorités coutumières et religieuses, censées garantir la cohésion sociale ainsi que tous les fils et filles du pays à soutenir la dynamique de dialogue local initié dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

- Au plan politique : tout en reconnaissant les efforts de collaboration fournis par les autorités de la transition, nous estimons que le niveau d'implication de la classe politique dans la gestion de la transition reste insuffisant. S'il est vrai que cette classe politique a sa part de responsabilité dans la crise multidimensionnelle que traverse notre pays, il n'en demeure pas moins qu'elle a un rôle important à jouer dans la recherche de solutions durables pour peu qu'elle accepte transcender les divergences partisanes et mettre l'intérêt supérieur de la Nation en priorité.

C'est pourquoi, nous invitons les autorités de la transition à entreprendre de façon formelle et urgente des concertations avec l'ensemble de la classe politique sur toutes les questions d'intérêt national et de conduite de la transition.

Dans cette même dynamique, nous lançons un appel à l'ensemble des acteurs politiques à une implication sincère et constructive dans un élan patriotique afin de sortir le Burkina Faso des abîmes dans lesquels il se trouve.

- Au plan économique et social : la situation socio-économique est caractérisée par une baisse drastique du pouvoir d'achat inhérente à l'inflation joint à la crise humanitaire déjà criarde plongeant ainsi la majorité de la population dans une précarité inquiétante. Nous estimons que si l'inflation peut se justifier par le contexte international, son niveau actuel par contre ne saurait se justifier et est en grande partie liée à la spéculation et l'insuffisance des mécanismes de contrôle des prix.

Dès lors, nous appelons à la responsabilité sociale des entreprises et à la mise en place d'un mécanisme rigoureux de fixation et de contrôle des prix de certains produits de 1ère nécessité. Aussi, appelons-nous l'ensemble des burkinabè sans exclusion à un effort de solidarité envers les populations déplacées internes. Chaque Burkinabè devrait avoir quelque chose à donner.

- Au plan de la réconciliation nationale : la question de la réconciliation nationale au Burkina Faso semble être celle de la quadrature du cercle sans pour autant l'être. C'est une question fondamentale pour la survie de notre nation qui malheureusement divise les burkinabè en deux camps. Ceux qui pensent qu'elle doit forcément passer par la justice classique et ceux qui défendent la thèse d'une justice transitionnelle basée sur les mécanismes du pardon.

Il ressort donc que les burkinabè ont nécessairement besoin de se réconcilier et que nul n'est et ne saurait être contre la réconciliation. La question principale pour laquelle, les burkinabè doivent s'accorder sur la réponse est celle de savoir comment y parvenir ?

En analysant l'histoire politique du Burkina Faso sur les 40 dernières années, l'on se rend compte aisément qu'elle a été faite par les mêmes acteurs. En conséquence, les victimes d'aujourd'hui ont été d'une manière ou d'une autre, les bourreaux d'hier et vice-versa. Dans une telle situation, la justice classique prônée par certains comme préalable à la réconciliation risque de ne pas garantir l'équité nécessaire et porter donc en elle-même, les germes d'une autre fracture sociale.

Au moment où nous sommes terrorisés par les forces du mal au point que nous enterrons chaque jour nos morts, au moment où nous sommes en passe de perdre notre pays au profit de l'ennemi, il est inconcevable que nous soyons divisés sur une question qui peut trouver sa réponse dans le pardon.

Prenant en considération ce qui précède, et sans vouloir consacrer l'impunité et mettre en cause les vertus de la justice, nous appelons les burkinabèà prioriser la survie de la Nation en usant des moyens de la justice transitionnelle et en privilégiant le pardon afin de parvenir à une réconciliation sincère et durable. Cela est une condition sine qua none pour écrire une nouvelle page de l'histoire politique de notre pays et pour poser les jalons d'un meilleur vivre ensemble pour les générations futures.

Nous considérons la transition politique en cours dans notre pays comme une réelle opportunité pour parvenir à une réconciliation nationale sincère et durable en ce sens qu'elle est censée être neutre et donc capable de rassembler toutes les forces vives du pays sans exclusion autour de l'intérêt supérieur de la Nation.

Nous encourageons et appelons donc les autorités de la transition à poursuivre la dynamique déjà engagée dans le sens de la réconciliation nationale tout en veillant à ce que le processus soit le plus inclusif possible.

Burkinabè de toutes les contrées, de toutes les catégories sociales, de toute appartenance politique et de toute organisation de la société civile, œuvrons ensemble, en parfaite complicité, pour ne pas transmettre aux générations futures, le poids de nos divergences mais les fruits de notre engagement collectif pour la nation.

Que les mannes de nos ancêtres nous guident et nous préservent !

Vive l'unité entre les filles et fils du Burkina Faso !

Que DIEU bénisse notre cher pays, le Burkina Faso

Fait à Ouagadougou le 17 juillet 2022

Les participants à la convention
Démocratie -Paix- progrès

Dori : Elèves et étudiants de différentes confessions à l'école du dialogue interreligieux

$
0
0

Le comité mixte du dialogue interreligieux a organisé le 16 juillet à Dori un atelier sur le dialogue inter confessionnel. Ce dialogue interreligieux au profit d'élèves et étudiants issus de différentes confessions de la région du Sahel vise un objectif, la cohésion sociale. De ce fait la rencontre a réuni plusieurs participants. L'activité a été financée par le consortium UFC-Dori, le CDC de Ouahigouya et l'ADCV de l'est à travers le projet de Promotion du dialogue interreligieux et du vivre ensemble PRO_DIVE.

Dans la région du Sahel, le tissu social est dégradé, le vivre ensemble est mis à rude épreuve pour faits de terrorisme et de conflits interreligieux et communautaires. Comment cultiver la paix, la cohésion sociale dans cette région du Burkina et amener les populations à vivre en parfaite harmonie, c'est le leitmotiv du Comité mixte de dialogue inter religieux(CMDIR). Pour la structure, aucune action en faveur de la paix n'est de trop. Ce 16 juillet donc, à la faveur d'un atelier, le comité a réuni les élèves et étudiants des confessions religieuses du Sahel autour du thème : « Le dialogue interreligieux au service de la cohésion sociale au Sahel : quelle implication des élèves et étudiants ? ».

Abdoulaye Joseph Ouédraogo, responsable du projet promotion du dialogue interreligieux et du vivre ensemble

La séance a connu la participation de nombreux élèves et étudiants issus des associations des élèves et étudiants musulmans du Burkina et les jeunes étudiants et élèves catholiques. Pour mieux permettre à ces participants de s'approprier du thème, trois communications ont été données. Ces communications basées sur le vivre ensemble, la cohésion sociale, la fraternité entre les frères religieux ont été tirées de la Bible et le Coran. Ruffin Sam, le coordonnateur du comité, explique que le CMDIR est un cadre de collaboration entre les musulmans, les chrétiens étudiants et élèves afin de répondre ensemble aux défis communs. Cette activité que le comité organise est de rechercher la paix, la cohésion sociale au Burkina Faso. Selon ses dires, le pays traverse une situation délicate.

Toutes les contributions nobles dans la recherche de la paix sont à saluer et à encourager d'où l'organisation de cet atelier à Dori. A l'en croire, à la fin de la rencontre, le souhait du comité c'est d'une part de savoir que la connaissance des participants est renforcée en matière de dialogue interreligieux et d'autre part, voir que des actions concrètes sont posées pour véritablement contribuer à la promotion du dialogue interreligieux au Burkina Faso. Quant à Abdoulaye Joseph Ouédraogo, responsable du projet promotion du dialogue interreligieux et du vivre ensemble issu de l'UFC-Dori et bailleur de fonds de l'activité, il notifie que dans le cadre de la recherche de la paix ce n'est pas une seule structure ou ONG qui peut contribuer à apporter l'apaisement.

Ruffin Sam, le coordonnateur du CMDIR

« Nous nous sommes dit qu'il serait très intéressant de diversifier les actions à mesure de pouvoir renforcer les liens de coopération entre les différentes organisations. C'est dans ce cadre que nous avons voulu bien accompagner le CMDIR dans l'objet premier de raffermir les liens fraternels entre les différentes associations confessionnelles », indique-t-il. Il s'agirait, ajoute-il, de voir également dans quelle mesure on pourrait travailler ensemble. Très vite si on accepte l'inclusion, on peut s'accepter et travailler ensemble, on peut mieux se connaître et par ricochet on peut mieux vivre ensemble.

Les participants estiment que ce genre de rencontre est à multiplier. De leurs avis cela permet de comprendre le fondement, la vision de chaque religion mais aussi renforcer la fraternité interreligieuse.

Daoula Bagnon
Correspondant Dori

Cancer du sein : Faute de moyens pour la radiothérapie, Aminata Ouédraogo lance un cri de cœur

$
0
0

Âgée de 73 ans, la veuve Aminata Ouédraogo traîne un cancer du sein détecté en 2018, à la suite de fortes douleurs à la poitrine. Après avoir arpenté les couloirs de plusieurs centres de santé, c'est finalement au CHU de Bogodogo qu'elle bénéficiera de six séances de chimiothérapie, après l'ablation de son sein droit. À bout de souffle, elle lance un cri de cœur aux âmes généreuses afin de pouvoir suivre les séances de radiothérapie à Lomé, dont le coût est estiméà plus de trois millions de francs CFA.

Au Burkina Faso, le cancer du sein représente 12,3 % des cancers et il est le plus fréquent, après celui du col de l'utérus situéà 21,6%, selon l'Organisation mondiale de la santé. À Toma où elle vit, la veuve Aminata Ouédraogo n'avait jamais entendu parler de ce mal qui endeuille des familles dans le silence. Mais en 2018, cette mère de 11 enfants (cinq d'entre eux ne sont plus) verra sa vie basculer, après des douleurs ressentis au niveau de son sein droit, qui finira par prendre du volume.

Débute le périple

Sur conseils d'une amie, elle ira dans un centre de santé qui lui conseille de se rendre dans la ville de Dédougou. « Là, on m'a dit que les appareils étaient en panne. Comme le coût du trajet Dédougou - Bobo ne faisait que 2000 francs CFA, j'ai donc continuéà Bobo. J'ai fait les examens avant de revenir à Toma. À Toma, on m'a demandé d'aller à Ouagadougou au CHU Yalgado Ouédraogo. Là, on m'a remis un document pour le CHU de Bogodogo », relate dame Ouédraogo.

C'est au CHU de Bogodogo, que le médecin fera l'ablation des seins avant les séances de chimiothérapie débutées en novembre 2021. C'est grâce au soutien financier d'un membre de sa famille que la septuagénaire a pu effectuer les six séances de la chimiothérapie, avant d'être orientée au centre de radiothérapie. Rappelons que ce centre logé au sein du CHU de Bogodogo a été construit grâce à l'appui financier du fonds qatari pour le développement, à hauteur de 8 milliards de Francs CFA.

Impossible d'effectuer une radiothérapie

Au CHU de Bogodogo, un problème se pose. La machine destinée à la radiothérapie est en panne. Selon une source bien introduite, c'est en fin janvier 2022 que les premiers signes de panne sont apparus, mais la machine a complètement lâchéà partir du mois de mars.

« La machine est très sophistiquée et nécessite qu'il y ait un maintenancier permanent qui puisse intervenir à tout moment. Nous n'avons pas de techniciens habilités à faire cela. Il faut un contrat de maintenance en bonne et due forme pour qu'on soit rassuré que, quand nous allons mettre quelqu'un sous traitement, l'on puisse aller jusqu'à la fin du traitement. Soit environ un ou deux mois », a indiqué notre source qui précise que le centre de radiothérapie du CHU de Bogodogo a ouvert ses portes sans contrat de maintenance.

L'appel de détresse

La radiothérapie qui est pourtant un moyen thérapeutique complémentaire de la prise en charge du cancer, constitue la première cause d'évacuation sanitaire hors du Burkina. Une équation donc à résoudre pour Aminata Ouédraogo qui doit se rendre à Lomé, sur conseil de son radiothérapeute, pour bénéficier de soins adéquats. Mais la facture est salée. Selon sa famille, elle doit débourser plus de trois millions de francs CFA. Ce montant prend en compte le transport, le séjour, les médicaments et surtout les 25 séances de radiothérapie à raison de 75 000 francs CFA la séance.

Grâce à un membre de la famille vivant à l'extérieur et à quelques personnes de bonne volontéà Toma et à Ouagadougou, la somme de 350 000 FCFA a été mobilisée. L'on est toujours loin du compte. Ne sachant pas à quel saint se vouer, Aminata Ouédraogo lance un cri de cœur aux âmes généreuses pour l'aider à réunir la somme restante.

HFB
Lefaso.net

Voici les contacts pour ceux qui aimeraient soutenir Aminata Ouédraogo

+226 73 95 42 97 / +226 66 46 04 51

Décès de Oumar Bakary KY : Remerciements

$
0
0

La grande famille KY à Saran, Ouagadougou, Toma, Ouahigouya, Tougan, Sanakouy, Bobo-Dioulasso, Côte d'Ivoire, Mali et France ;
La grande famille POUYA et KABORE à Pouytenga et Ouagadougou ;
Les grandes familles PARE, SO, TOE, TONI à Saran, Bobo-Dioulasso et Ouagadougou ;

La grande famille KI à Lekoun, OULANE à To et Karambiri à Kassan ;
Les familles alliées et amies ;
La veuve Mme KY Noellie née POUYA ;
Les enfants Alima, Aida, Lyna, Aziz, les petit-enfants, neveux et nièces ;

Vous réitèrent leurs sincères remerciements et reconnaissances pour la compassion manifestée à leur égard lors du rappel à Dieu le 25 mai 2022 à Ouagadougou, suivi de l'inhumation le 26 mai 2022 au cimetière municipal de Gounghin, du Doua le 29 mai 2022 et de la cérémonie du 40ème jour à SARAN, de leur époux, père, frère, cousin, oncle et grand- père Monsieur Oumar Bakary KY précédemment cadre de l'ONATEL à la retraite.

Les remerciements vont particulièrement :
- aux amis et connaissances des familles ;
- aux voisins du quartier ;
- aux amis de Paray-le-Monial en France ;

- aux collègues et partenaires professionnels du défunt ;
- aux collègues et partenaires professionnels de son épouse et de ses enfants ;
-à la communauté musulmane du quartier ;
-à la communauté chrétienne du quartier.

Les familles vous prient d'accepter leurs profondes excuses de ne pouvoir citer des noms de peur d'en oublier. Elles formulent ici le vœu que ALLAH le tout puissant rende à chacun le centuple de ses bienfaits.

Paix à son âme !

Offre de formation : Certificat en communication digitale

$
0
0

Obtenez votre certificat en communication digitale à l'Institut Supérieur de la Communication et du Multimédia (ISCOM).

Public visé :
- Directeur de la communication
- chargé de communication ou agents dans les services de communication,
- Community manager,
- content manager
- chargé de projet en agence de communication

Durée de la formation : 80 heures (3 heures, 3 fois par semaine).
Régime : présentiel
Diplôme : Certificat en communication digitale délivré par l'ISCOM
Coût de la formation : 175 000 F CFA
Début de la session : 2 août 2022
NB : Nombre de places limitéà 20 par session.
Contacts :
- E-mail :iscombf@gmail.com , contacts@iscom-bf.net
- Tel : 25430673 / 56917575 / 72830505


Programme

Module 1. Comprendre la communication digitale
- Enjeux
- Concepts
- Principales plates-formes et leurs caractéristiques

Module 2. Médias sociaux et usages professionnels
- Maîtriser les principales plates-formes : Facebook, Twitter, YouTube, Google My business, Instagram, LinkedIn, WhatsApp, Snapchat

Module 3. Stratégie de communication digitale
- Mettre en place une stratégie de communication digitale
- Communication de crise sur les réseaux sociaux : Bad buzz et cartographie des risques

Module 4. Écrire pour le Web et vérifier l'information sur le Net
- Règles de l'écriture web
- Recherche et vérification d'information sur le web

Module 5. Initiation à l'infographie
- Photoshop
- Illustrator
- Création graphique

Le groupe UBA lance ses opérations bancaires au DIFC à Dubaï aux Emirats Arabes Unis

$
0
0

La United Bank for Africa (UBA), la banque globale de l'Afrique, est en activité depuis plus de sept (7) décennies. Aujourd'hui, le groupe est présent dans vingt (20) pays africains, ainsi qu'au Royaume - Uni, aux États-Unis d'Amérique et en France. La banque a étendu ses activités aux Émirats arabes unis avec le lancement officiel de sa nouvelle succursale au Dubaï International Financial Centre (DIFC).

DIFC, la succursale de Dubaï exercera ses activités sous une licence de catégorie 4 et sera réglementée par la Dubaï Financial Services Authority (DFSA), le régulateur financier de la zone économique spéciale, le Dubaï International Financial Centre.

La succursale UBA de la DIFC desservira les institutions financières et commerciales et les clients du Moyen-Orient en mettant l'accent sur les services de correspondance bancaire, de gestion des relations et de conseils.

Grâce à cette nouvelle expansion, le Groupe UBA sera en mesure de tirer parti des opportunités au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie du Sud (MEASA), qui comprend soixante et douze (72) pays avec une population approximative de 3 milliards d'habitants et un PIB nominal de 7,7 milliards de dollars américains, renforçant ainsi sa solide franchise en tant que banque mondiale de l'Afrique, facilitant les échanges commerciaux et les flux de capitaux entre l'Afrique et le reste du monde.

S'exprimant lors du lancement de la nouvelle filiale à Dubaï jeudi dernier, le Président du Groupe UBA, M. Tony O. Elumelu, a expliqué qu'avec l'incursion du groupe dans la région du Golfe, UBA continue de se concentrer sur son intention stratégique de montrer la voie lorsqu'il s'agit de faire des affaires en Afrique. « En collaborant avec nos franchises dans vingt (20) pays africains et les principaux centres financiers de Londres, New York et Paris, UBA (DIFC, la succursale de Dubaï) facilitera le financement des transactions commerciales entre le Moyen-Orient et l'Afrique, permettant ainsi le financement du commerce et les investissements », a déclaré M. Elumelu.

« Nous attendions ce jour avec impatience, car c'est la première fois que nous sommes présents dans cette partie du monde, a-t-il ajouté. Nous savons que notre expansion internationale serait incomplète si nous n'étions pas présents dans le Golfe », a-t-il poursuivi

Le directeur général du groupe UBA, M. Kennedy Uzoka, qui a également pris la parole lors de l'événement, a déclaré : « Aujourd'hui, nous sommes officiellement sur quatre (4) continents à travers le monde, opérant dans vingt-quatre (24) pays, desservant plus de 35 millions de clients et toujours en croissance ».

De gauche à droite :
- M. Ndubisi Chiugo Directeur exécutif, Trésorerie et Banque internationale, United Bank for Africa (UBA) ;
- Prince Arif Amiri, Directeur général, Autorité du Centre financier international de Dubaï (DIFC) ;
- M. Tony O. Elumelu, Président du Groupe United Bank for Africa (UBA) ;
- Son Excellence Essa Kazim, Gouverneur du Dubai International Financial Centre (DIFC) ;
- M. Kennedy Uzoka, Directeur Général du Groupe United Bank for Africa (UBA) ;
- M. Vikrant Bhansali, Directeur Général, UBA (DIFC), lors du lancement officiel de UBA(DIFC), à Dubaï, Émirats arabes unis (EAU)

« Nous sommes la seule banque d'origine nigériane qui s'est étendue depuis le Nigeria jusqu'aux Émirats arabes unis. Ceux qui nous ont précédés ont traversé d'autres lieux, ce qui montre la force et le respect des autorités de Dubaï pour UBA. Notre présence à Dubaï est une illustration que UBA est une franchise forte qui élargie sa portée à travers le monde », a déclaré Uzoka.

« Les autorités et l'environnement commercial ici au DIFC, c'est phénoménal et UBA voit Dubaï comme la porte d'entrée pour l'Afrique et c'est pourquoi nous sommes ici, pour être plus proches de nos clients, pour être en partenariat avec eux et faciliter les affaires et les flux commerciaux vers l'Afrique à travers la marque UBA. C'est pourquoi, nous sommes hyper enthousiastes » s'est exclamé M. Uzoka.

Pour sa part, le président directeur général de UBA (DIFC, la succursale de Dubaï), M. Vikrant Bhansali, a déclaré : « Le commerce et les investissements en Afrique se développent aujourd'hui dans la région du Golfe et en Asie. Tirant parti de la présence du Groupe UBA dans les centres financiers mondiaux, UBA (DIFC) augmentera la capacité du groupe à faciliter l'accès des investisseurs et des banques du Golfe aux marchés africains. Nous financerons le commerce, faciliterons les échanges et contribuerons à la croissance des investissements en Afrique, dans tous les secteurs ».

Prenant la parole à son tour, Arif Amiri, le directeur général de l'Autorité du centre financier international de Dubaï (DIFC), a déclaré lors de la cérémonie de lancement que « UBA (DIFC, la succursale de Dubaï) est la preuve de la relation étroite entre Dubaï et l'Afrique. C'est un beau début car nous sommes impatients de parvenir à plus d'interactions, en orientant plus de commerce et d'investissements vers l'Afrique. Avec UBA DIFC, nous sommes plus près d'atteindre nos objectifs » a-t-il renchéri. « DIFC (la succursale de Dubaï) continuera à rechercher des partenariats qui permettront d'établir des relations gagnantes, comme nous venons de le constater avec le groupe UBA ».

United Bank for Africa Plc est une institution financière panafricaine de premier plan, offrant des services bancaires à plus de 25 millions de clients, dans plus de mille (1 000) agences et bureaux d'affaires dans vingt (20) pays africains. Avec une présence à New York, Londres et Paris et maintenant aux Émirats arabes unis, UBA connecte les gens et les entreprises à travers l'Afrique en offrant des services de banque de détail, de banque commerciale et d'entreprise, des paiements transfrontaliers innovants, le financement du commerce et les services bancaires auxiliaires.


Burkina : L'armée à pied d'œuvre pour renforcer la surveillance des ponts ciblés par les terroristes

$
0
0

Dans son bulletin mensuel d'information sur les opérations de sécurisation du territoire national pour la période du 15 juin au 15 juillet 2022, les Forces armées nationales ont annoncé avoir neutralisé plus de 50 terroristes dans les environs des localités de Seytenga, Solhan et Sebba.

Un résultat obtenu grâce à l'opération conjointe des forces militaires du Burkina Faso et du Niger dénommée “KOURAL”.

Il ressort également que des efforts sont entrepris afin de réparer les ponts détruits par les terroristes mais surtout pour renforcer leur surveillance.

Le présent bulletin précise par ailleurs qu'à travers les actions offensives et le renforcement du dispositif, la vie a repris dans la localité de Solhan avec un retour progressif des populations.

Lisez ci-dessous l'intégralité du bulletin.

Lefaso.net


Situation nationale : Le Nonce apostolique porte le message de soutien du Pape François au Président du Faso

$
0
0

(Ouagadougou, 18 juillet 2022). Le Président du Faso, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA, a accordé, ce lundi en fin de matinée, une audience au Nonce apostolique auprès du Burkina Faso, Son Excellence Monseigneur Michael Francis CROTTY.

Les échanges entre le Chef de l'Etat et son hôte ont porté essentiellement sur la paix et la réconciliation nationale.
« Comme représentant du Saint père, j'ai porté les prières pour tout le Burkina Faso du Pape François, qui est touché par le besoin de paix et de réconciliation nationale dans le pays », a déclaré le Nonce apostolique à sa sortie d'audience.

L'audience a été une opportunité pour les deux personnalités d'aborder la contribution de l'Eglise catholique au développement de notre pays.
A cette occasion, le représentant de l'Eglise catholique au Burkina Faso a réaffirmé que « l'Eglise travaille pour le bien commun de tous les Burkinabè».

« Nous sommes dans la coopération au niveau de l'éducation, de la santé et nous avons un profond désir d'aider tous les Burkinabè», a soutenu le Nonce apostolique Son Excellence Monseigneur Michael Francis CROTTY.

Direction de la communication de la Présidence du Faso

Université Joseph Ki-Zerbo/Sociologie : Admise à la retraite, Pre Fatoumata Badini reçoit des hommages

$
0
0

Professeur titulaire en sociologie, Fatoumata Badini/Kinda doit faire valoir ses droits à la retraite après 36 ans de service de la sociologie et du genre. Ce lundi 18 juillet 2022, elle a reçu des hommages dignes de son rang du Laboratoire du genre et développement de l'université Joseph Ki-Zerbo où elle a servi.

Les éloges n'ont pas tari à l'endroit du Pre Badini à l'occasion de cette journée d'hommage. Une carrière bien remplie. C'est le moindre que l'on puisse dire au regard du parcours du Pre Fatoumata Badini/Kinda. Cette dernière aura passé 36 années au service de la sociologie et des études de genre au Burkina Faso. La responsable du Laboratoire genre et développement, Pr Valérie Rouamba, a laissé entendre que Pre Badini est une mère protectrice aussi bien pour ses étudiants que ses collègues.

Une conférence publique lui sera également dédiée sur le thème : « Genre et sexualité», a indiqué Pr Rouamba

« C'est une pionnière des études du genre au Burkina. Pre Badini a consacré sa jeunesse, ses ambitions, sa vie entière à l'enseignement et à la recherche au Burkina Faso en général et en particulier, à la sociologie et aux études de genre », a-t-elle déclaré. Celle que le département de sociologie célèbre aujourd'hui est une référence aussi bien sur le plan national qu'international. Elle a contribuéà former des milliers d'étudiantes et d'étudiants et a été de toutes les grandes victoires du département de sociologie.

C'est un devoir pour nous, a reconnu Pr Valérie Rouamba, de reconnaître cet engagement, cet investissement de toute une vie. « Surtout au moment où elle s'apprête à entamer une autre étape de sa carrière, que nous lui souhaitons joyeuse et riche, loin du stress permanent des obligations académiques même si, tel un général de l'armée, une universitaire de sa trempe n'est jamais à la retraite », s'est-elle convaincue. Cette journée d'hommage se veut riche et remplie. Pour ce faire, un appel a été fait au Pr Alkassoum Maïga pour faire le tour des œuvres du Pre Badini. Une conférence publique lui sera également dédiée sur le thème : « Genre et sexualité», sans oublier les témoignages.

Les collègues du Pr Badini n'ont pas voulu se faire compter la cérémonie

Une tête bien faite et un bon cœur

Le président de l'université Joseph Ki-Zerbo, Pr Jean-François Kobiané, est pour sa part fier. Il a souhaité que les cérémonies d'hommage soient une tradition. Pour lui, le faire, honore non seulement ceux à qui on rend hommage mais cela nous honore également. « Une tête bien faite et un bon cœur sont toujours une combinaison formidable. Je reste convaincu qu'au-delà de l'activité de production scientifique, c'est aussi les qualités humaines qui, à mon avis, permettent véritablement d'être efficace et d'apporter un changement qualitatif et d'impacter positivement la société», a lancé le président de l'université Joseph Ki-Zerbo et de terminer en affirmant que derrière l'humilité, la grande vision du Pr Badini, c'est surtout cette valeur qu'elle a voulu faire passer au cours de toutes ces années.

Le président de l'université Jean-François Kobiané a souhaité que les cérémonies d'hommage soient une tradition

C'est par des larmes de joie, une voix tremblante, teintée d'émotion que Pre Fatoumata Badini/ Kinda a confié ses sentiments. « Ce sont des sentiments de très fortes émotions. Emotions parce que ce qui se passe aujourd'hui, je trouve que c'est une bénédiction divine, c'est une grâce que je sois ici ce matin en bonne santé, en vie. Car les cérémonies rendues ici concerne très souvent des personnes qui ne sont plus de ce monde. Mais aujourd'hui je suis là pour vivre, entendre, voir cet hommage organiséà mon intention, à ma modeste personne », a-t-elle confessé.

Pre Badini souhaite une santé de fer pour pouvoir continuer la formation et l'encadrement

Elle a ajouté que quand elle voit toute cette organisation, toute cette mobilisation, toute cette présence, toute l'affection ici exprimée, elle est comblée, bénie, distinguée à tous les niveaux. « Je remercie tout le monde, chacun par rapport à sa contribution à cette journée. Que Dieu, le Tout puissant, puisse récompenser tout le monde au-delà des attentes des uns et des autres », a-t-elle imploré.

Elle ne compte pas fermer la porte à la recherche ni à la formation. « Je ne peux pas dire que je vais fermer la porte à la retraite car je me suis tellement investie que je souhaite une santé de fer pour pouvoir continuer la formation, l'encadrement et surtout la recherche dans les domaines qui rejoignent mes centres d'intérêts », a-t-elle rassuré.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

Burkina Faso : Le ministre de la solidarité et de l'action humanitaire en visite à l'ex-opposition non affiliée

$
0
0

Le ministre de la solidarité et de l'action humanitaire, Lazare Zoungrana, a rendu une visite de courtoisie à l'ex-opposition non affiliée (ONA), ce 18 juillet 2022. La démarche avait pour but non seulement de solliciter l'accompagnement de ce regroupement de partis politiques en ce qui concerne les actions de solidarité entreprises par le gouvernement de la transition mais aussi de les inviter au panel sur la solidarité, prévu pour le 22 juillet prochain.

La présente visite de courtoisie entreprise par le ministre de la solidarité nationale et de l'action humanitaire, s'inscrit dans le cadre d'une tournée auprès des différentes entités politiques, afin de faire la promotion de la solidarité. Selon Lazare Zoungrana, la charte de la transition fait une part belle à la solidarité, sans laquelle il ne peut y avoir de succès que ce soit sur le plan militaire, ou de la réponse humanitaire.

C'est pourquoi, soutient-il, des démarches de ce genre sont nécessaires et vont se poursuivre, pour amener chaque burkinabèà comprendre le vrai sens de la solidarité ainsi que la contribution que chacun peut apporter pour vaincre l'hydre terroriste.
Les discussions tenues au cours de la visite, ont permis de voir dans quelle mesure l'ONA peut accompagner la politique de solidarité nationale.

Lazare Zoungrana, ministre de la solidarité nationale et de l'action humanitaire

Le ministre de la solidarité dit être convaincu, que les partis politiques ont un rôle important à jouer dans la solidarité. En effet, au regard du fait que les populations qui constituent l'électorat sont confrontées à des difficultés dues à la crise sécuritaire, il convient, selon Lazare Zoungrana, que les partis, chacun à son niveau, prennent des initiatives pour supporter cet électorat. Ce qui va contribuer selon lui, non seulement à la réussite de la transition mais aussi à renforcer la confiance des électeurs pour les prochaines élections. "Le plus important aujourd'hui, c'est comment faire en sorte de se donner la main pour que l'humain qui est en chacun de nous, nous puissions l'exprimer au profit de tous ces Burkinabè qui sont en souffrance", a-t-il ajouté.

Pr Soma Abdoulaye, chef de file de l'opposition non affiliée

Sensible à cette démarche du ministre de la solidarité nationale, l'ONA à travers son chef de file Pr Abdoulaye Soma, a assuré le ministre de son accompagnement quant à la gestion des défis qui se posent non seulement au ministère mais aussi au gouvernement de la transition. "Nous sommes dans un pays qui fait face à des défis et qui a besoin de mobiliser l'ensemble des forces vives, pour pouvoir atténuer les effets de ces défis. Le ministre étant en tête de l'action humanitaire, nous allons l'accompagner dans ce sens. Nous avons pris langue pour participer au panel qui va être organisé mais aussi envisager d'autres types de collaboration", a-t-il soutenu.

L'ONA s'est dit disponible pour accomplir des actions allant dans le sens de l'intérêt supérieur de la nation et pour exprimer la solidarité. Son président a saisi l'occasion pour plaider auprès du ministre Lazare Zoungrana, afin qu'une ouverture soit faite aux partis politiques, en ce qui concerne les différents organes de gestion de la transition.

Dans les jours à venir, un atelier sur la solidarité attendue de la part des partis politiques devrait se tenir. Il devrait permettre de prendre en compte, la notion de la solidarité, vue par les politiciens.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net

Prix excellence de l'éducation nationale 2022 : Des élèves déplacés internes et des enseignants communautaires pris en compte

$
0
0

Le ministère de l'Education nationale, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN) a convoqué la presse ce lundi 18 juillet 2022, à Ouagadougou. Les échanges ont porté sur l'organisation de la cérémonie de remise du Prix excellence de l'éducation nationale (PEXEN), édition 2022.

Cette cérémonie de distinction va se dérouler le jeudi 28 juillet 2022, à partir de 20h30, dans la salle des banquets de Ouaga 2000. Le thème retenu est « Ensemble, célébrons le mérite pour une école plus résistante ». Selon le ministre de tutelle, Lionel Bilgo, pour 2022, il est de bon ton de se pencher sur l'éducation dans une dynamique de renforcement de la valorisation des ressources humaines du département, cela dans un contexte de crise sécuritaire et de ses conséquences. Le ministre a dressé les innovations qui ont été apportées pour le PEXEN 2022. Il s'agit notamment de la responsabilité entière du MENAPLN dans l'organisation de la cérémonie.

Lionel Bilgo (en face des micros) a rendu un vibrant hommage aux enseignants car pour lui, ils travaillent dans l'ombre et ne sont pas toujours appréciés à la hauteur du travail accompli

Toutefois, un partenariat avec le ministère de l'Enseignement supérieur va permettre d'octroyer des bourses d'études post-bac au profit des lauréats concernés. Il sera également décerné des prix à 26 enseignants du primaire, du post-primaire et du secondaire sélectionnés depuis les structures déconcentrées du MENAPLN. Le prix du président du Faso sera remis à deux ‘'supers enseignants'' sélectionnés parmi les 26 cités en amont.

Il faut également souligner que les élèves déplacés internes vont être pris en compte. Une distinction officielle va être remise aux partenaires techniques et financiers, à des personnalités physiques ou morales qui œuvrent au rayonnement du système éducatif burkinabè. Enfin, des enseignants communautaires vont être eux aussi distingués.

Il a été rappelé qu'en plus du PEXEN, le MENAPLN participe constamment à la récompense des élèves performants lors de plusieurs cérémonies de distinctions

En effet, ces enseignements sont des volontaires locaux, souvent à la retraite, qui prennent l'initiative d'assurer une formation pour combler le déficit. Ils sont actifs dans les zones en proie au terrorisme. « Bien que n'ayant jamais auparavant exercé la profession enseignante ou bénéficié d'une formation initiale ou continue, ils parviennent quelques fois à produire des résultats exceptionnels. Cette catégorie d'enseignants fait preuve de volonté humaine et arrive toujours à bout des obstacles que l'on juge parfois insurmontables », a déclaré Lionel Bilgo.

Il a ajouté qu'un travail de fond a été fait avec des partenaires pour rendre plus consistante la valeur matérielle des différents prix. Le ministre a annoncé qu'une villa de type F3, des motos, du ciment et bien d'autres récompenses vont faire partie des cadeaux qui vont accompagner les prix des enseignants. Les lauréats sont issus des treize régions du Burkina Faso.

SB
Lefaso.net

Armée de terre au Burkina : Le président Paul-Henri Sandaogo Damiba procède à la nomination d'officiers

$
0
0

Par décret en date du 14 juillet 2022, le président du Faso Paul-Henri Sandaogo Damiba a procèdéà la nomination d'officiers pour le compte de l'État major de l'armée de terre.

Ainsi, les lieutenants-colonels Souleymane Sanou, D. Évariste Stéphane Somé, Abdoul Rasmané Semdé sont respectivement nommés chef de la Division opération, chef de la Division information et chef de la Division logistique.

Le commandant Sansan André Rock Kambou a, lui, obtenu le grade de directeur du Matériel de l'armée de terre.

Le capitaine Cyr Aziz Sangaré quant à lui, a été nommé au poste de directeur des ressources humaines de l'État major de l'armée de terre.

Lefaso.net


Burkina Faso : Le Lieutenant-colonel Malick Damandi Toguyeni nommé directeur central des Services informatiques de l'armée

$
0
0

Par décret présidentiel en date du 14 juillet 2022, le Lieutenant-colonel Malick Damandi Toguyeni est nommé directeur central des Services informatiques des Forces armées nationales.



Burkina/ Forces armées : Le colonel-major Vinta Somé nommé général de brigade

$
0
0

Dans le présent décret présidentiel en date du 14 juillet 2022, le colonel-major Vinta Somé est nommé général de brigade des forces armées nationales. Et ce, pour compter du 12 juillet 2022.

Ancien commandant du Prytanée militaire du Kadiogo (PMK), Vinta Somé occupait le poste de chef d'état-major adjoint des armées.

Né le 22 septembre 1964 à Thiès au Sénégal, il intègre l'Académie militaire Georges Namoano en 1985 après avoir obtenu son baccalauréat série A4 en 1984.

Il en ressort avec le grade de sous-lieutenant trois ans plus tard. Il gravit ensuite les échelons jusqu'à obtenir en juin 2001 le diplôme d'état-major à Koulikoro au Mali.

Lire aussiForces armées nationales burkinabè : Qui sont les nouveaux chefs ?

Lefaso.net


Lutte contre le terrorisme au Burkina : « Je regrette que les réseaux sociaux soient devenus les idiots utiles, la caisse de résonnance de ceux qui nous accusent de jouer un double jeu » (Luc Hallade)

$
0
0

Dans son adresse à l'occasion de la commémoration de la fête nationale française (14-Juillet) de 2022, l'ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade, s'en est pris à certains internautes qui « accusent sans preuves » son pays engagé dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.

Le moment est solennel. C'est devant plusieurs autorités, dont des hommes politiques, des diplomates, des représentants d'institutions et des acteurs des organisations de la société civile, que l'ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade, a choisi pour passer son message. « La France, comme d'autres partenaires, se tient aux côtés des autorités et des Forces de défense et de sécurité burkinabè dans cette lutte contre le terrorisme, car nous sommes attachés à la souveraineté et à la stabilité du Burkina Faso », a-t-il affirmé.

A cette même occasion, il a déploré les actes qui ne sont pas du goût de l'Hexagone. « Je regrette que les réseaux sociaux soient devenus à bien des égards les "idiots utiles", la caisse de résonnance de ceux et celles qui, aveuglé.e.s par une haine absurde, nous accusent, sans preuve aucune, de jouer un double jeu, de vouloir exploiter les richesses du Burkina Faso, ou pire encore d'armer les terroristes », a-t-il déclaré.

Dans son message de la fête nationale, il a tenu à clarifier les choses. « Je veux le dire clairement ce soir : ce sont ces personnes abritées derrière un écran d'ordinateur qui contribuent par leurs outrances, leur virulence, leurs vitupérations, à la déstabilisation de ce pays. », s'est-il convaincu.

L'ambassadeur Luc Hallade dit savoir que « le peuple Burkinabé et sa jeunesse ne sont plus dupes de ce qu'il est désormais convenu d'appeler le prurit numérique. Un prurit financé par quelques officines ayant grand intérêt à voir la région du Sahel demeurer dans l'instabilité». Il s'agit, sans doute, pour le diplomate français, de personnes qui seraient engagées par d'autres puissances afin de dénigrer l'image de la France sur internet.

Malgré cette sorte de campagne de dénigrement, l'ambassadeur a rappelé l'objectif de son pays. « La France, je le répète, est ainsi résolument engagée aux côtés des autorités et des forces de défense et de sécurité, et des forces de sécurité intérieure burkinabè pour leur apporter toute l'assistance requise en toute transparence et le respect de la souveraineté du Faso. La France est également résolument engagée aux côtés du peuple burkinabè pour soutenir l'aide humanitaire aux populations, le développement des villes et des campagnes », a-t-il formulé.

Lire aussi14-Juillet à Ouagadougou : « Que cette grande nation qu'est le Burkina surmonte les difficultés du moment », prie l'ambassadeur Luc Hallade

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

Première session de la commission de partenariat public-privé (PPP) : La mise en œuvre de la nouvelle loi PPP et le rapport d'exécution du programme PPP de 2016 au cœur des échanges

$
0
0

La première session de l'année 2022, de la commission de partenariat public-privé (PPP) s'est tenue ce lundi 18 juillet 2022, au sein de la primature. La cérémonie a été présidée par le chef du gouvernement, Albert Ouédraogo.

Examiner et valider le rapport d'exécution du programme PPP de 2016 ainsi que les projets à inscrire dans la banque intégrée des projets ont étéà l'ordre du jour de cette première session.

Pour ce qui concerne le rapport d'exécution du programme PPP de 2016, l'évaluation a montré qu'il a été exécuté avec un taux assez faible qui est de 14%. Ce taux s'explique, selon le directeur du partenariat public-privé, Philipe Palenfo, du fait que ces projets ont été inscrits avec un certain nombre d'insuffisances au niveau des études. A cela s'ajoute également l'absence de tous les outils pertinents qui devaient permettre de bien évaluer les projets.

Des recommandations ont donc été faites à ce niveau pour que les structures porteuses de projets puissent mieux les conduire afin d'engranger de meilleurs résultats.

L'autre aspect de cette session était de se pencher sur la nouvelle liste de projet PPP à soumettre.
17 projets sur 45 ont été retenus et inscrits sur la liste de la Banque intégrée des projets. Ils portent sur les secteurs tels que l'énergie, l'agriculture, l'eau, l'environnement et les infrastructures.

En rappel, la commission de partenariat public-privé se réunit au moins deux fois par an en session ordinaire. Ses missions consistent essentiellement à valider l'avant-projet de programme PPP avant sa soumission au conseil des ministres pour approbation ; à formuler les recommandations nécessaires au développement des PPP au Burkina Faso. Elle s'assure également du suivi et de l'évaluation du programme de partenariat public-privé.

Hanifa Koussoubé
Lefaso.net

Burkina/Rencontre des chefs d'Etat : « Je ne pense que Damiba en soit l'initiateur. C'est un drame pour notre génération » (ambassadeur Mousbila Sankara)

$
0
0

Dans cette interview qu'il a accordée à notre organe, l'ambassadeur Mousbila Sankara jette un regard sur l'armée burkinabè, la vie politique, et se prononce sur la rencontre controversée entre le président Paul-Henri Damiba et les anciens chefs d'Etat. De l'avis du président del'Association pour la renaissance d'une citoyenneté nouvelle (ARCN), le Burkina a besoin de nouveaux citoyens avisés, altruistes, désintéressés, dans la conduite des affaires publiques.

Lefaso.net : Comment suivez-vous l'actualité liée à la situation sécuritaire, sous la gestion du pays par les hommes de tenue ?

Mousbila Sankara : J'ai envie de mettre le doigt là oùça fait mal, parce que nous sommes de ceux qui n'ont plus rien à perdre. Il y a un problème de société, qui se trouve à deux niveaux principalement : l'armée et les partis politiques.
Nous avons une armée qu'on peut qualifier de néocoloniale. Le colon avait monté une armée pour servir ses intérêts ; c'est-à-dire prête à mater, à convoyer, mais pas d'initiative personnelle, parce que l'initiative venait de la colonie. Alors, à partir de 1960, les gens ont essayé de bâtir une autre armée, mais sur la base et le fondement de l'armée néocoloniale.

Ce qui, aux premières décennies de l'indépendance, ne pouvait pas être en harmonie avec les besoins de la nation naissante, ni ceux du peuple. Cela a justifié notre intervention en 1983. On a voulu la rupture à tous les niveaux, surtout au niveau de l'armée. Cette rupture a créé un désordre, au point que des moins gradés ou des moins anciens ont été promus à des responsabilités sous lesquelles il y avait des plus gradés et des plus anciens. C'est contraire au principe de l'armée. Mais comme toute direction, c'est la force qui entraîne, qui conditionne et détermine ; comme la Révolution était assez motivante avec des responsables assez engagés et éclairés, on a pu faire quelque chose, malgré ce désordre.

C'est-à-dire qu'on a amené les gens à adhérer malgré eux ; parce que le milieu de l'armée, ce n'est pas un milieu démocratique, c'est plutôt un milieu de commandement et d'engagement. C'est ce qu'on a su faire en son temps. Mais à partir de 1987, les tenants de la Rectification ont restauré en partie la condition néocoloniale que nous avions combattue. L'avènement démocratique, qui voulait son armée dite classique, presque coloniale ou néocoloniale, a continuéà restaurer le système avec Blaise Compaoré et qui s'est poursuivi avec Roch Kaboré qui n'était qu'une continuité.

Alors, le pauvre Damiba qui, entre deux hallucinations, s'est senti obligé de mettre fin à cette errance de notre armée, a mis fin au pouvoir de Roch Kaboré, sans le punch pour imprimer une direction. Il a cependant eu le courage de dire que ce n'est pas une révolution. Alors, si ce n'est pas une révolution, c'est quoi ? Nous étions dans un système néocolonial, on vient opérer un changement ; de quoi s'agit-il maintenant ?

Qu'il ait le courage de nous dire qu'est-ce que c'est. N'ayant pas pu dire cela, cette armée néocoloniale, qui jure pour l'officier le plus ancien dans le grade le plus élevé, ne le reconnaît pas. Voilà la réalité de notre armée, c'est-à-dire qu'une certaine catégorie de militaires ne se reconnaît pas en Damiba, parce qu'il n'est pas le plus gradé ni le plus ancien. Or, c'était le cordon ombilical de l'armée néocoloniale que nous avions.

Il suffisait que le plus ancien dans le grade le plus élevé parle pour que l'armée se sente concernée. Elle ne discute pas, l'armée. Mais, comme il n'a même pas cette légitimité, il ne peut pas se faire respecter. Il n'a pas eu l'audace de dire : moi, même si je ne suis pas révolutionnaire, voilà ma nouvelle forme de gestion. Le drame, c'est qu'on ne sait même pas où on va. Je voudrais donc qu'il se rappelle qu'il a une armée néocoloniale, qui a une base de fonctionnement, qui est l'officier le plus ancien dans le grade le plus élevé. Il est obligé donc de passer par là, s'il veut se faire respecter.

Passer par là, signifie quoi pour Damiba ?

Qu'il corrige ! Il n'a qu'à rétablir l'ordre dans les casernes. Ce ne serait pas la première fois s'il se bombardait général ! Ce sont des choses qui arrivent ! Il n'aurait rien inventé.

Mais la transition de 2014-2015 a fonctionné ainsi ; le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida n'était pas l'officier le plus ancien dans le grade le plus élevé ! Bien plus, on a même forcé la main aux officiers supérieurs et hauts gradés !

Cela veut dire qu'on a continué le système, et jusqu'à présent, nous y sommes. Normalement, une insurrection ne négocie pas son président. Or, c'est l'insurrection qui a négocié Michel Kafando, un réactionnaire que nous avons combattu et pourchassé. Et c'est avec bonheur qu'il est venu se délecter de sa victoire parce que ce sont les mêmes qui sont venus le rappeler. C'est une question de génération et de virage mal négocié. Il y a une génération de militaires qui n'auraient jamais accepté ce qui s'est passé, ni à la transition de 2014-2015, ni à la transition en cours. Même en 83, toute la génération n'a pas souscrit à la dynamique ; il y en a qui n'ont pas hésitéà s'opposer.

Ce n'est pas pour rien que certains ont été passés par les armes. Ce n'est parce qu'on est mort qu'on a tort, c'est notre société qui est toujours ainsi faite. Il faut toujours payer son honneur, son caractère, etc. Si tu restes amorphe, on va te servir du n'importe quoi. Pendant l'insurrection de 2014, la position de Lougué (Kwamé) était la plus convenable, puisque Traoré (Honoré) était taxé d'être proche de Blaise Compaoré (sinon, sa position de chef d'état-major et son grade lui commandaient de prendre le relais).

Le deuxième militaire le mieux placéétait Lougué, mais comme on ne naît pas leader, à un moment donné, il a voulu répondre à l'appel de certains, mais il n'était pas bien placé. Cela lui a coûté ce que ça lui a coûté. Vous avez vu que lorsque Zida est arrivé, il s'est fait nommer général ! Sans cette ligne, ce n'est pas possible. J'ai l'impression que Paul Henri Damiba pense que ce serait un crime de lèse-majesté de se faire nommer général. Il n'y a pas de place pour les petits-enfants au pouvoir, pas de sentiments. Si tu franchis la ligne des leaders, il faut y aller, sinon tu vas disparaître.

Donc, notre armée voit ses principes remis en cause par une génération qui vit la réalité de son moment. Actuellement, on a une génération de civils ou militaires, qui tend vers les progressistes d'une part, et les réactionnaires d'autre part. Mais notre lieutenant-colonel a eu la prudence et l'éducation moaga de dire qu'il ne veut pas de révolution.

C'est bien, mais qu'il ait le courage de restaurer les principes de la néo-colonie au niveau de son corps. Il a été honnête pour expliquer qu'il n'est pas révolutionnaire. Maintenant, qu'il se conduise en réactionnaire. C'est-à-dire qu'il doit réinstaller l'armée dans ses bases d'armée néocoloniale (respect de la hiérarchie, des chefs, etc.), la mettre à l'écart et ne pas la propulser au-devant de la scène à travers des nominations.

Le deuxième problème, ce sont les acteurs politiques, dites-vous ?

Oui, nous n'avons pas d'acteurs politiques sérieux. Les gens vont voler dans mes plumes, mais c'est une réalité. De 1983 à aujourd'hui, combien d'élections y a-t-il eu ? Elles ont abouti à quoi ? A rien, si ce n'est qu'à nous créer des ennuis. Je fais partie de ces acteurs pas sérieux que je fustige. Des acteurs sérieux auraient su, de par eux-mêmes, créer un climat pour vivre en paix.

Le peuple n'est pas exigeant ; tout ce qu'il demande, c'est de vivre en paix, vivre de la pluie et de sa daba. Aucun politicien n'a apporté quelque chose de nouveau. Soixante ans après, on n'a même pas pu modifier la méthode de production la plus utilisée par plus de 80% de la population. Pourtant, nous avons des véhicules de luxe, des véhicules climatisés, mais on n'a rien trouvé pour améliorer ce qui nourrit la masse. Avec une telle situation, les gens ont le courage de prétendre être des leaders.

On a quand même connu de grands noms en politique ! Pourquoi jusque-là, on ne gravit pas d'échelon, la génération qui a suivi n'a pas pu tenir la dynamique ?

Mais ces grands noms-là n'ont pas transmis leurs savoirs, pour diverses raisons. Quand vous prenez une figure comme Ouezzin Coulibaly, jusque-là, qui a même voulu recenser ses idées ? Pourquoi jusque-là, il n'y a pas une documentation sérieuse sur son parcours, comment il s'est imposé, etc. ? Je n'ai jamais vu (ou entendu) un seul panel sur l'activité de Ouezzin Coulibaly. Comment voulez-vous que les choses soient transmises ?

Une personnalité comme Nazi Boni, qui a écrit et tout fait, c'est sa fille qui a, à un certain moment, tenté d'être candidate à la présidentielle et c'est tout. Maurice Yaméogo, lui aussi, son enfant a tenté, tout comme Gérard Ouédraogo. Nos politiciens prennent uniquement comme héritage ce que les devanciers leur ont donné, ils ne cherchent pas à savoir comment ils y sont parvenus.

Est-ce ces devanciers qui n'ont pas transmis ou les jeunes qui n'ont pas su tirer substance ?

D'abord, ces grandes figures-là, ces leaders, étaient trop au-dessus des jeunes. Le niveau était très élevé, à telle enseigne qu'il y a eu une rupture. L'initiation a donc été difficile. Sinon, vous ne pouvez pas être dans un pays où il y a eu un certain Nazi Boni, Ouezzin Coulibaly, Joseph Issoufou Conombo, Ali Baro, Moussa Kargougou, Jo Oueder (Joseph Ouédraogo), etc., et jusque-là, aucun leader qui puisse réunir autour de lui, des citoyens à même de maintenir une orientation claire. Aujourd'hui, tout est mélangé ; tout ce qui intéresse les cadres (politiques), c'est d'être classéà la tête d'une direction, de telle ou telle autre institution. Même notre éminent professeur, Joseph Ki-Zerbo, qui a passé son temps à former, enseigner…, on n'a rien capitalisé, rien n'a prospéré ou en tout cas, pas assez.

On a toutes ces personnes qui ont montré et incarné des valeurs d'intégrité, de modestie, de persévérance…, à l'image des personnalités que vous avez citées ci-haut, Soumane Touré, Valère Somé, Thomas Sankara et bien d'autres. Ce devait tout de même inspirer et se refléter dans la qualité de la chose politique ! Pourquoi n'a-t-on pas ce reflet ?

Il faut approcher Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo (directeur exécutif de Free Afrik, ndlr), c'est lui qui a su bien résumer la situation, en disant : « Sankara partout, Sankara nulle part ». Etant chercheur, il a certainement beaucoup à développer sur ce sujet. Mais et pour ma part, les figures comme Henri Guissou, Gérard Kango Ouédraogo, etc., et les autres qu'on a citées plus haut, me permettent d'affirmer que de ce pays, peuvent émerger des hommes.

Les générations qui ont suivi les personnalités citées (et parmi tant d'autres) n'ont pas été initiées au village. Elles sont nées en ville, on les a circoncises, aucune assemblée n'a été faite pour les initier, elles ont été jetées dans la vie. Et comme c'était les premiers lettrés, on leur a confié des responsabilités, ils sont passés de l'enfance à l'adulte, sans transition à l'adolescence formée.

Si vous lisez n'importe quel livre de Nazi Boni, vous verrez que l'initiation (dont je viens de parler, le ‘‘qui je suis'') est une réalité. Tout comme lorsque vous écoutiez Joseph Ki-Zerbo, les sagesses sont des valeurs de la culture. Cherchez un seul discours de Jo Oueder, vous verrez la percussion qu'il y a. Ce sont des gens qui sont arrivés mûrs dans la société. Même l'influence de la société occidentale n'a pas pu les dénaturer. C'est parce qu'il n'y a pas eu cette éducation qu'aujourd'hui, les gens n'ont pas honte. Même lorsqu'ils possèdent par exemple quelque chose qu'ils ne peuvent pas justifier. J'ai connu cette société où s'endetter même était une honte.

Mais aujourd'hui, c'est le pillage. Quand ton enfant ramène quelque chose à la maison et que tu ne sais de quelle manière il l'a obtenue, ça ne te gêne pas. Sous la Révolution, certaines valeurs ont marché, parce que devant, le président et ses ministres donnaient l'exemple. C'est toujours ainsi, même dans une famille, les premiers exemples des enfants, ce sont leurs parents (maman et papa). C'est pourquoi, je pense que si changement il doit y avoir, il faut qu'il y ait un choc, un arrêt brusque.

Pensez-vous que la solution va s'imposer à un moment, par l'éducation ?

Dans un big-bang, on va y arriver. Je ne sais pas pourquoi on ne peut pas demander à un pays comme la France, dont on utilise la langue depuis 1960, de nous aider à rétablir les écoles fermées. C'est le français qu'on y enseigne, pas le russe. Nous devons donc exiger de la France, ce qu'elle nous doit. On apprend sa langue qu'elle nous a imposée.

Aujourd'hui, les canaux d'apprentissage sont fermés, il faut qu'elle fasse tout pour les rouvrir afin de continuer de promouvoir sa langue ! Si elle ne peut pas, qu'elle nous dise et on voit si on peut prospecter d'autres langues. Là, on va chercher ceux-là qui peuvent nous aider à rouvrir les écoles et on y enseigne leur langue ! Nous devons clairement poser le problème à la France. Si le fait de fermer les écoles ne lui dit rien, on va aviser !

C'est en cela que les crises peuvent aussi être des moments de bons départs, dira-t-on !

Oui, aucun facteur n'est totalement négatif, c'est à vous de savoir ce qu'il faut en faire. Moi, à la place des dirigeants, c'est ce que j'aurais fait. J'appelle l'ambassadeur de France et l'attaché culturel, avec mon ministre en charge de l'Education et on expose le problème. Si vous voulez qu'on continue d'enseigner votre langue, il faut nous aider à rouvrir nos écoles et les maintenir. Si jusqu'à un certain moment, on n'a pas de réponse, nous prendra des dispositions pour voir ailleurs.

C'est parce que les choses ont changé, sinon le premier colon blanc à venir ici était un Allemand. Il a même donné un drapeau au Mogho de l'époque, qu'on considérait comme étant un représentant assez significatif de la population. Et lorsque les Français sont venus, à travers les gens de la cour, ils ont pris le drapeau pour coudre de petites culottes avant d'imposer le nouveau drapeau français, sous menace.

Sinon, culturellement, nous étions Allemands. Il faut expliquer clairement les choses. C'est arrivé au Rwanda. Ce qui a même contraint la France à faire la cour au Rwanda.
S'il y a bien des gens qui savent ce qui se passe au Sahel, c'est bien la France. Si les gens crient haro sur la France, c'est parce qu'ils savent qu'elle est capable de faire, mais elle ne fait pas. Le méchant, ce n'est pas celui qui ne donne pas, mais celui qui en a et qui ne donne pas.

Comment voyez-vous la question de la laïcité de la République qui semble par moments faire une confusion à charges de polémique ? N'est-ce pas làégalement un aspect à clarifier pour ne pas arriver à l'irréparable, lorsqu'on sait que la religion est aussi le domaine de la passion par excellence !

J'aurais voulu que dès l'entame de cette assemblée-là, l'ALT, on essaie de poser le problème de la République ou de sa laïcité. Il va falloir s'assumer vis-à-vis de ces questions. Rien n'est plus difficile que de vouloir naviguer sur du faux. Dans une République, il ne peut y avoir de monarchies.

… qu'appelez-vous monarchies ici ?

Une République, c'est l'égalité totale. On naît et demeure égaux jusqu'à la mort. Mais une République où il y a des gens qui ont le pouvoir à la naissance, ont leur territoire, nomment des gens et on dit que l'Etat ne doit pas s'en mêler…

Mais on dit que cela fait partie des institutions traditionnelles, des valeurs locales qui ont toujours eu un rôle déterminant, surtout en périodes difficiles !

A ce moment, on les rend compatibles avec le contexte actuel. Aujourd'hui, les gens fuient les villages et les chefs mêmes sont chassés de leurs localités. J'aurais aimé voir le Mogho Naaba prélever des personnes pour aller aider à réinstaller un chef qu'on a chassé de son village, étant donné que c'est lui qui l'avait nommé. Donc, c'est comme si l'institution dont vous parlez n'existe pas. C'est encore sur l'Etat que les gens s'adossent. Ce que je n'épouse pas du tout, parce que dans notre culture, chaque village se défend. C'est l'auto-défense.

C'est pourquoi, sous la Révolution, on a dit de formaliser cela. Faisons en sorte que dans chaque village, on sache qu'il y a tel nombre de fusils. De la sorte, les populations peuvent se défendre dès les premiers moments, en attendant que le plus fort (forces républicaines, ndlr) arrive. Il faut qu'on décolonise nos esprits. Des gens ne peuvent pas venir, quelques individus seulement, tirer et vider tout un village.

C'est le manque d'engagement, de compréhension de la portée de la devise « la patrie ou la mort ! », qui est en train de partir de la sorte, de se détériorer. Il n'y a plus d'engagement pour la patrie (l'Etat qui nomme ses représentants dans tous les postes, mais ne les défend pas ; le pouvoir coutumier également, aucune disposition pour montrer l'autorité). Il faut une culture, apprendre à une certaine génération qu'on ne doit pas abandonner aussi facilement. Les Arabes sont combien autour d'Israël ? Avez-vous déjà entendu qu'un mètre carré d'Israël a été pris ? Mais nous, on s'est assis et on a regardé faire.

Comment avez-vous trouvé l'initiative de la rencontre entre le président Paul-Henri Damiba et les anciens chefs d'Etat, qui s'est finalement tenue à trois !

Je ne pense pas que Paul-Henri Damiba en soit l'initiateur. C'est Blaise Compaoré qui s'est trompé d'époque. C'est un drame pour notre génération. On est toujours à 20 à 30 ans en arrière. C'est mon point de vue. Sinon, j'ai beau chercher, je me demande qu'est-ce que Damiba gagnerait dans ça, si gain, il y a. Est-ce que c'est vraiment tout ce qu'il peut faire comme activité ?

N'est-ce pas dans la dynamique du processus de réconciliation nationale ?

Même si c'est cela, bien commencer n'est pas mauvais. On dit mieux vaut bien terminer, mais n'empêche que commencer bien n'est pas aussi mal. Pourquoi ne pas prendre son temps pour voir vraiment quel est le problème ? Un pays, quel que soit l'engagement, le but de la manœuvre (pour parler militaire), on ne peut pas scier la branche sur laquelle on est assis. Si vous êtes le premier magistrat de votre pays et vous donnez un coup de pied à votre magistrature, sur quoi allez-vous vous baser, même si vous voulez être juste ? Donc, ce n'est pas par là qu'il devait commencer ; puisque sans la justice, rien ne peut se faire. Et on a tellement crié que notre problème est un manque justice, que le premier responsable aurait pu tout faire, sauf ça.

Comment une telle situation peut-elle se rattraper, lorsqu'on remarque qu'elle a encore divisé les Burkinabè, dans un contexte où la solidarité est requise ?

C'est encore rattrapable. Il suffit d'approcher l'ALT (Assemblée législative de transition) pour leur dire (aux députés) ce qu'il (le président Damiba) voudrait faire et qui ne heurte pas l'opinion nationale et, éventuellement, internationale, avec pour point précis le retour des exilés et ceux qui ont déjàété jugés et condamnés. J'aurais donc approché l'ALT pour lui demander de préparer une loi qui puisse faire revenir les exilés, dans le but de réussir la réconciliation.

Je ne vais pas leur présenter un texte (projet de loi), je vais leur (députés) écrire une lettre correcte pour expliquer les objectifs que je vise. Je leur demande de réfléchir sur ça, qu'ils consultent leurs spécialistes, pour me permettre d'avoir une loi qui permet de régler ce problème (parce que, pour moi, il est un facteur de division, s'il reste en l'état). Il aurait eu cette démarche que les juges ne se seraient pas sentis froissés.

Ce sont les politiques qui s'en seraient plaints, mais eux, de toute façon, ils ne sont jamais satisfaits. Mais qu'un corps comme la justice se voit rabaissé comme cela, ce n'est pas simple. Il y a une autre voie, qui n'est pas une route que tout le monde peut emprunter. A la place de Paul-Henri Damiba, j'aurais dit à Blaise Compaoré d'écrire une lettre dans tel ou tel cas et me l'envoyer.

Là, c'est sur sa demande, je vais voir ce que je peux faire, compte tenu de son état. Je lui aurais demandé cela, au lieu de le faire revenir comme s'il manquait au Burkina. Il écrit, même si j'allais faire passer cela par la Croix-Rouge, pour qu'on voie son cas, avec ses bulletins (de santé) ; parce qu'on a beau dire, ce qui est arrivé, c'est dans la lutte pour le pouvoir et il n'y a que des hommes qui l'affrontent.

Quelqu'un qui peut avoir un avion spécial pour venir, rien que pour ce que nous avons vu là, ne va pas manquer de gens et du courage pour l'aider à rédiger une telle lettre. Nous-mêmes Burkinabè, nous n'avons aucune fiertéà voir notre président en Côte d'Ivoire, surtout notre génération (Blaise Compaoré, Thomas Sankara et lui étant de la même génération, ndlr). Notre génération, de la façon dont on vilipendait la Côte d'Ivoire avec Houphouët-Boigny (quand on parlait des ‘‘crocodiles aux yeux gluants'', etc.) …, et c'est là-bas en définitif qu'on part trouver exil... Ce n'est pas bon.

C'est mauvais ; c'est ce qu'on appelle le ‘‘baass-béodo'' [en mooré, finir mal]. C'est la même chose qui nous est arrivée ici, avec Michel Kafando. Nous l'avons pourchassé ici, sous la Révolution, et c'est (finalement) lui et Zida qui ont ouvert le dossier du jugement de l'affaire Thomas Sankara. Ce ne sont pas ses camarades (de Thomas Sankara), notre génération. Michel Kafando sous la Révolution a été persécuté. Donc, cela doit nous donner des leçons ; Michel Kafando a délecté sa victoire par notre inconséquente. Au lieu d'aller au Ghana, qui était notre ami sous la Révolution, il fonce à Abidjan qui est, du reste, en belle-famille. C'est encore grave, le Moaga ne fuit pas chez sa belle-famille.

Maintenant, avec ce qui est arrivé, il faut que Paul-Henri Damiba envoie rapidement son ministre de la Réconciliation en Côte d'Ivoire pour réparer les gaffes ; parce qu'on l'a honni. ‘‘Vous n'avez pas préparé votre affaire et vous m'amenez !''. Le fait même qu'on ne l'a pas arrêté, ce n'est pas par analyse, c'est simplement parce qu'on n'était pas préparé.

Qu'il envoie son ministre Boly auprès de lui pour aller s'excuser d'avoir mal préparé la rencontre. Eventuellement, le même ministre fait le tour de tous les autres présidents ; parce que personne ne semble être satisfait de l'organisation. Là, il recense également ce que chacun aurait voulu prendre en compte avant de relancer le processus car, c'est un passage obligé. La réconciliation est un passage obligé, qui doit prendre en compte les attentes de tout le monde ; du sommet à la base. Il ne faut pas penser que parce qu'on a réglé au sommet, c'est fini à la base. Non, il faut prendre le tout dans les préparatifs.

Des dispositions d'amnistie et de grâce présidentielle ne vont-elles pas susciter des oppositions ?

Moi-même je vais m'opposer à la grâce. Mais, je parle des possibilités. Quand j'évoque un tel sujet, je m'efface ; parce que quand je vois les enfants, les femmes qui dorment aux carrefours, sous les échangeurs…, c'est l'article 1er de la Constitution qui est violé. Sous ce même hangar, j'ai déjà demandéà Me Halidou Ouédraogo (défenseur des droits humains, ndlr) ou à Luc Marius Ibriga (ancien contrôleur général d'Etat, ndlr), je ne me souviens pas trop, une conférence sur le droit du citoyen.

Je lui ai demandé qu'est-ce que le citoyen a comme droits par rapport à ses gouvernants ? Quelles sanctions réserve-t-on à ceux qui ont échoué dans la gestion de la chose publique ? Les mêmes reviennent encore aux affaires, ils se succèdent, sans même rendre compte... C'est terrible. Avec cela, on ne peut pas construire une nouvelle société. Or, ce qu'il nous faut aujourd'hui, c'est une nouvelle société.

Interview réalisée par Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

Burkina/Forces armées : De nouvelles nominations de chefs de corps

$
0
0

Les commandants Desmond W. Baguera, Abdoulaye Toula, Boubacar Dadijan, Ghislain N. Yoni, Issouf Congo sont désormais respectivement les chefs de corps du Quatorzième régiment interarmées, du Trente troisième régiment d'infanterie commando, de l'École nationale des sous-officiers d'active, du Bataillon du génie militaire, et du Bataillon des transmissions stratégiques des armées.

Les capitaines Saturnin S. Kaba, Ismaël Kassi Kinda, Ambroise Belemkoabga ont eux, obtenu respectivement les grades de chefs de corps du Bataillon de commandement et de soutien, du Premier Bataillon d'intervention rapide, et du Deuxième Bataillon d'intervention rapide.

Ces nominations sont actées par un décret du président du Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba en date du 14 juillet 2022 à Ouagadougou.

Veuillez lire ci-dessous le présent décret de nomination.

Lefaso.net


Viewing all 85054 articles
Browse latest View live


<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>