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Réouverture du Lycée Philippe Zinda Kaboré : Soit à la rentrée 2022-2023 au minima soit pour la rentrée 2023-2024

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La commission de réflexion sur la réouverture du Lycée Philippe Zinda Kaboré et du Lycée départemental de Bissiga a terminé son rapport. Il a été remis au ministre de l'éducation nationale et de la promotion des langues nationale, Lionel Bilgo ce lundi 11 juillet 2022, au cours d'une cérémonie.

L'option de garder le lycée Philippe Zinda Kaboré comme un établissement ordinaire ne pose pas débat. Ce qui pose problème, c'est la date de sa réouverture. A ce niveau, le comité de réflexion a soumis à l'appréciation du ministre en charge de l'éducation deux propositions. Il s'agit d'une réouverture à minima dès la rentrée 2022-2023.

Cette perspective nécessite la réfection complète d'un bâtiment pédagogique, d'un bâtiment administratif et la construction de latrines pour les élèves. Toutefois, au regard du coût des travaux, qui s'évaluent à 1 milliard 190 millions de francs CFA, des procédures et des délais qui restent, seules des mesures très exceptionnelles pourraient faire aboutir cette perspective, précise le président du comité, Ibrahima Sanon, par ailleurs secrétaire général dudit ministère. Neuf mois et demi sont selon les techniciens, nécessaires pour mettre ces bâtiments en l'état.

Pour la réouverture du lycée Philippe Zinda Kaboré, le comité a fait deux propositions, a déclaré son président Ibrahima Sanon, par ailleurs SG du MENAPLN

La deuxième option consiste à recouvrir le lycée seulement à la rentrée 2023-2024. Cette perspective requiert la réfection de l'ensemble des infrastructures, la construction d'un mûr et des latrines pour les élèves. Elle peut se réaliser selon les procédures ordinaires malgré son coût. Il indique que son coût a fait l'objet d'une feuille de route de sa mise en œuvre et les détails de cette feuille de route ainsi que les conditions à remplir pour chacune des options sont consignés dans le rapport.

Pour ce qui concerne la réouverture du lycée départemental de Bissiga, le comité a tablé sur une proposition : sa réouverture pour la rentrée 2022-2023 sous la forme d'un lycée ordinaire ne comprenant que le second cycle. Les séries A, C et D ont été retenues au regard de l'existence de plusieurs CEG dans la commune et villages environnant.

Le comité de réflexion est composé d'une vingtaine de membres

De la prise en compte de l'ensemble des aspirations

« Soyez rassurés nous en ferons bon usage. Ce travail a été un travail d'orfèvre, un travail inclusif tant les partenaires sociaux, les parents d'élèves, les syndicats ainsi que les doyens du système éducatif ont pu apporter leurs contributions et leur sage éclairage afin que des décisions consensuelles mais aussi éclairées puissent être prises », a déclaré Lionel Bilgo. Au nom de l'ensemble des acteurs du système éducatif burkinabè, il a remercié le comité pour son engagement ainsi que le « sérieux » mis en œuvre pour finaliser ce rapport.

Le ministre a affirmé ne pas douter de la prise en compte de l'ensemble des aspirations. Il est également convaincu qu'il va mettre à nu l'état piteux de bon nombre d'établissements dans notre pays. A cet effet, avant même la fin de ce rapport, le ministre a fait savoir qu'il avait déjà demandéà la Direction générale des études statistiques sectorielles (DEGSS) de faire le point sur l'état d'autres établissements « emblématiques » qui ont offert au Burkina Faso une ressource humaine de qualité tout au long de ces années depuis l'indépendance jusqu'à nos jours.

Le ministre Bilgo a rassuré le comité de faire bon usage de ce rapport

Le comité de réflexion de la réouverture des deux lycées est composé d'une vingtaine de membre et présidé par le secrétaire général du ministère de l'Education, Ibrahima Sanon. Le directeur de cabinet, un chargé de mission, du directeur administratif financier du DGESS dudit ministère font office dans ce comité. Y figure également, trois représentants des syndicats de l'éducation, deux techniciens de bâtiment, le directeur des marchés publics et des personnes ressources dont l'ancien proviseur du Zinda, l'ancien proviseur de lycée départemental de Bissiga.

En rappel, le gouvernement a décidé de la fermeture du lycée Philippe Zinda Kaboré le 25 mai 2021 suite à un mouvement des élèves qui a occasionné la mort d'un élève. Cet établissement comptait environ 4 000 élèves répartis en 75 salles de classes. Le lycée départemental de Bissiga, dans la province du Boulgou, région du Centre-est, lui a été fermé le 12 mars 2021.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net


Coopération : Le Burkina Faso et la République fédérale démocratique d'Éthiopie veulent booster leurs relations

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Madame le Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l'extérieur multiplie les rencontres pour plaider la cause du Burkina Faso. C'est ainsi qu'elle a été reçue cet après-midi du 11 juillet 2022 par le vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères de la République fédérale démocratique d'Éthiopie, Son Excellence Monsieur Demeke Mekonnen dans le but de renforcer la coopération bilatérale avec l'Ethiopie.

C'est dans cette dynamique et sur la base de l'accord-cadre de coopération avec l'Ethiopie, que Madame le Ministre a proposé la tenue d'une commission mixte de coopération en vue d'évaluer sa mise en œuvre et pour y intégrer d'autres domaines d'intérêt mutuel comme la sécurité, la lutte contre le terrorisme et l'artisanat.
Dans la perspective de renforcer l'axe Ouagadougou-Addis-Abeba, Madame le Ministre a proposé la signature d'un accord d'exemption de visa entre les ressortissants des deux pays en vue de faciliter les échanges. Aussi a-t-elle proposé des visites officielles réciproques à son homologue éthiopien qui a, séance tenante, accueilli favorablement cette proposition.

Volet partage d'expériences, le Burkina veut s'inspirer du marketing institutionnel performant et du savoir-faire de l'Éthiopie en termes de négociation d'Accords de siège vu le nombre des organisations internationales et africaines représentées à Addis-Abeba.

Elle a terminé en invitant, l'Ethiopie à prendre part à la 7ème édition du salon Africallia, le forum ouest-africain de développement des entreprises et à la16ème édition du Salon international de l'artisanat de Ouagadougou (SIAO).

En réponse au Ministre ROUAMBA, le Vice-Premier Ministre, Demeke Mekonnen, a salué l'opportunité qu'elle donne aux deux pays de réactiver leur coopération bilatérale à une période où chacun d'eux est dans une phase de réconciliation nationale. Ainsi s'est-il appesanti sur le processus de réconciliation en cours en Ethiopie consécutif à la crise au Tigré et qui se veut inclusif avec l'implication de l'Union africaine qui a nommé un facilitateur en la personne de l'ancien Président nigérian Olusegun Obasanjo.

Concernant la proposition d'exemption de visa entre les ressortissants des deux pays, S.E.M MEKONNEN a instruit ses services techniques de travailler avec l'Ambassade du Burkina Faso à Addis-Abeba et en collaboration avec le service éthiopien de l'immigration et faire des propositions concrètes.

Sur les difficultés aéroportuaires et désagréments que subissent les ressortissants burkinabèà l'aéroport d'Addis-Abeba, le Vice-Premier Ministre a rappelé que l'Ethiopie avait déjà pris des engagements pour résoudre ces problèmes.
Les deux personnalités se sont quittées sur des engagements pris en faveur du renforcement des relations entre les deux États et l'amitié entre les deux peuples.

Amadou Ardho DICKO
Attaché de Presse à l'Ambassade/ Mission Permanente du Burkina Faso à Addis-Abeba.

L'humiliation de Blaise Compaoré

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Blaise Compaoréétait censé de retour au Burkina, mais sa présence à Kosyam a surtout révélé une étrange absence (qui était là au juste ?). Une présence humainement gênante, voire obscène, qui sert davantage la cause de ses adversaires et même du Burkina Faso que celle des présidents Ouattara et Damiba.

Le premier est le grand marionnettiste qui, depuis Abidjan, a ordonné (à tous les sens du mot) ce « retour » qui, finalement, ne se distingue en rien, et ne rattrape rien, quant à l'humiliation, de son départ en 2014. Le second (Damiba) est le metteur en scène local qui confond, en temps de guerre pourtant, la politique avec du buzz réseau-social.
Ce « retour » de l'ex-président burkinabè est un acte manqué qui nous intéresse, parce que dans son manquement même quelque chose a été réussi et atteint ou gagné qui n'est pas ce à quoi les organisateurs du spectacle s'attendaient, ni même la demande accrue de justice

Terrorisme, Blaise à Ouaga, réconciliation, anciens chefs d'Etat burkinabè : quel rapport ?

Dès lors que l'on a commencé par (im)poser et aussi accepter au Burkina le postulat de la nécessité d'une réconciliation nationale comme condition de toutes les solutions aux problèmes sociaux et politiques du pays, il ne faut pas s'étonner que tout, y compris l'inacceptable, puisse servir à justifier cette nécessité absolue.

Tous ceux qui protestent et demandent justice ont évidemment raison ; mais il leur faut d'abord rejeter et combattre le postulat de la nécessité de la réconciliation pour ne pas s'enfermer eux-mêmes dans le piège : car si la réconciliation est d'emblée admise comme nécessaire et incontournable il faut s'attendre à ce que la justice elle aussi lui soit sacrifiée. Dire « on veut la réconciliation, mais la justice d'abord », c'est déjà renoncer à la justice…

Au nom de la nécessaire réconciliation :
1/ On confond tout bonnement l'unité et l'union nationales face aux attaques jihadistes (comme toute nation en guerre en a besoin) avec l'organisation en règle d'une réconciliation nationale ; comme si toutes unité et union nationales étaient données par de la réconciliation, ou devaient passer par elle. La solidarité face au danger commun, se serrer les coudes entre citoyens d'une même nation en guerre, cela s'appelle PATRIOTISME, pas réconciliation nationale. Ce patriotisme consiste en une mobilisation spontanée et horizontale des citoyens entre eux, sans l'intervention de l'Etat, ou en une mobilisation verticale des citoyens par l'Etat, ou les deux en même temps.

Or, en dehors des forces de l'ordre et des VDP, où voit-on de vraies mobilisations patriotiques anti-terroristes au Burkina ? On voit plutôt partout et chaque jour pousser des OSC qui ne font que de la politique, pour ou contre les gouvernements en place…
Les Ukrainiens en ce moment ont besoin d'être unis (ils le font de plusieurs manières) pour résister face aux Russes, mais ils n'ont pas besoin d'organiser d'abord une réconciliation nationale qui leur fournirait cette union pour résister et survivre comme nation ; de leur côté les Russes n'ont pas besoin de se réconcilier d'abord entre eux avant de faire la guerre à l'Ukraine et la gagner. Ce qui serait moins ridicule, en revanche, ce serait une réconciliation entre Russes et Ukrainiens un jour, peut-être, donc pas nécessairement…

2/ On fait un coup d'Etat contre ceux qui aussi voulaient réconcilier ; le camp de la réconciliation (s'il y en a même d'autres que celui-là) n'est donc pas uni et pas réconcilié lui-même…

3/ On prétend doctement que ce n'est pas la justice mais la nation qui est au-dessus de tout, comme si, paradoxalement, il pouvait exister une nation désincarnée de tous principes et valeurs qui cimentent le lien social et le vivre-ensemble ; on voudrait donc une nation pour la nation, éthérée, idéalisée, platonisée, sans les individus citoyens qui la composent (la nation allemande d'Hitler en est le pire prototype) ; et on le professe tout tranquillement au nom de la cohésion entre ces mêmes individus qui sont des citoyens.

Selon cette (il)logique, la nation pourrait aussi bien être, pourquoi pas, au-dessus de la paix que l'on recherche, celle-ci étant la paix entre citoyens ; ou au-dessus de la liberté et de l'égalité : c'est aussi bien la nation sans principes ni valeurs des lieutenants-colonels, sans justice dans un Etat de droit, sans laïcité dans un Etat laïc (au fait, les prières ordonnées par le président et son ministre des religions et coutumes n'ont pas été entendues à Seytenga), sans sécurité donc, puisque les individus citoyens importent peu. Que souffrent, s'indignent et périssent individus, valeurs et principes, pourvu qu'existe, que dure et perdure la nation éternelle…

4/ L'on prétexte du coup d'Etat des lieutenants-colonels pour évoquer un problème de constitutionnalité et de légalité quand il s'agit de défendre Blaise Compaoré devant le tribunal, mais en même temps, pour le retour de Blaise Compaoré au Burkina au nom de la réconciliation, on applaudit le même coup d'Etat et son auteur Lieutenant-colonel en lequel on voit un nouveau…Mandela. Insulter ainsi tout ce que l'Afrique a de digne pour des sous d'avocat suffit à convaincre que Blaise Compaoré, utilisé et manipulé tous azimuts, est plus utile et nécessaire à quelques individus malintentionnés et/ou intéressés qu'utile au Burkina Faso…

Une réconciliation qui autorise tous ces délires n'est pas seulement inopportune, elle est dangereuse d'être imposée comme nécessaire ; elle est dangereuse quand sa nécessité même la pousse à diviser.

Cette division épouse quasiment aujourd'hui la même ligne de démarcation, la même frontière que celles qui séparaient hier les jusqu'au-boutistes de la modification de l'article 37 des démocrates de l'alternance, avec déjà le même Blaise Compaoré au centre du jeu.

Il faut coûte que coûte aller à la réconciliation comme on allait vaille que vaille à la modification du 37. Avec le même entêtement, le même aveuglement, et la même conviction d'y trouver le salut supposé du Burkina. Au fond, ce que prétendent restaurer les lieutenants-colonels n'est ni plus ni moins que cette même frontière. mais refonder une nation sur une frontière qui divise, c'est creuser un fossé pour l'enterrer.

La restauration est la répétition d'une division autour du seul et même individu, ce qui confirme que Blaise Compaoré, hier comme aujourd'hui, reste LE problème du Burkina Faso, pas la solution miraculeuse à laquelle se ramèneraient insécurité et réconciliation.
Tout le Burkina Faso, à l'exception de la parenthèse décisive de la seule vraie Transition de 2014-2016, est tourne inutilement et dangereusement en rond, depuis trop longtemps, autour du seul Blaise Compaoré. Est-ce raisonnable ? est-ce intelligent ?

Est-ce digne ?

Mais, de la même manière que le caractère nécessaire de cette réconciliation est seulement postulé et non démontré, de même son lien avec l'invasion non seulement du Burkina, il ne faut pas l'oublier, mais du sahel et au-delà par les terroristes jihadistes n'est pas démontré et ne le sera jamais (que ceux qui le peuvent le fassent publiquement).

Les jihadistes n'ont jamais dit à quelqu'un qu'ils voulaient conquérir le sahel et l'Afrique de l'Ouest parce que les Etats et les citoyens étaient divisés et non réconciliés, ils n'ont jamais exigé des réconciliations nationales pour arrêter d'attaquer et tuer (que ceux à qui ils l'ont dit nous le disent) : les Maliens sont réconciliés avec et autour de leurs dirigeants politiques passés et présents, ils ont même chassé les Français de chez eux, mais ne continuent pas moins de subir l'insécurité terroriste.

Encore moins n'est démontré un quelconque lien entre, d'une part, un retour de Blaise Compaoréà Ouaga, de l'autre une rencontre faussement « historique », buzzée, d'anciens chefs d'Etat du Burkina et l'insécurité terroriste. Lier ce « retour » de l'ancien président à la question de la paix confirme bien plutôt que Blaise Compaoré est impliqué dans le terrorisme et l'insécurité qui frappent le pays, ce que lui-même et Diendéré ont toujours nié. Si l'on pense, là encore, que les jihadistes vont subitement cesser d'attaquer le Burkina parce que Blaise Compaoré a remis les pieds à Ouaga, on manque de sérieux et de lucidité…

Le buzz ne marche que sur les réseaux sociaux, pas en politique. Le buzz ne fait pas l'Histoire, sauf pour ceux qui veulent qu'on leur raconte des histoires, et pour ceux qui eux-mêmes en racontent d'ineptes.

Un spectacle obscène

Autour de ce « retour » de Blaise Compaoré au Burkina il y avait en réalité deux scènes (une grande et une petite) de l'obscène que l'on donnait en spectacle, à voir :

1) Sur la grande scène géopolitique, tout du retour de Blaise Compaoré rappelle son départ de Ouaga après l'insurrection : exfiltré par la France en 2014, il est transporté et déposéà Ouaga par Abidjan ce 7 juillet 2022. Président d'un pays indépendant mais tenu et soutenu à bout de bras par l'extérieur, Blaise Compaoré est, en langage décolonial, dans cette dépendance et ce manque d'autonomie, la figure même du colonisé qui ne fait jamais rien d'important (y compris l'abject, l'assassinat pour lequel il est condamnéà vie) sans l'intervention de l'extérieur dont il dépend : l'anti-Sankara par excellence !...

La différence radicale entre Blaise Compaoré et Thomas Sankara nous saute aux yeux avec encore plus d'évidence à l'occasion de ce « retour »à Ouaga, au point où l'on peut se demander comment ils pouvaient survivre tous les deux comme frères et camarades. De même trouvons-nous maintenant sous les yeux l'explication de la relative stabilité du Burkina de Blaise Compaoré : un Etat qui est ami avec tout le monde et n'importe qui, donc avec les terroristes, un Etat dont le président est soumis à l'extérieur dont il dépend dans ses faits et gestes, un extérieur dont il satisfait les desiderata, ne sera évidemment jamais déstabilisé depuis cet extérieur…

Convoyé par le colon d'hier pour fuir le Burkina en 2014, il est escorté et transporté comme un handicapéà Ouaga en 2022 par le sous-colon Alassane Ouattara. Le président ivoirien n'a jamais montré de considération et d'égards à l'endroit du Burkina Faso dont il n'a que l'image méprisante d'un pays « très pauvre » qui dépend de la Côte-d'Ivoire, comme il le disait après le coup d'Etat de Diendéré en 2015 et les appels téléphoniques entre Bassolet et Soro qu'il défendait encore à l'époque…

Du Burkina Faso dont ses adversaires l'avaient rapproché afin de nier son ivoirité, Alassane Ouattara a toujours tenu à s'en éloigner pour mieux prouver qu'il est bien ivoirien. La preuve de son ivoirité tient dans son mépris du Burkina. Plus il s'éloigne du Burkina et plus il est ivoirien. Le président d'un pays riche ne peut pas venir d'un pays très pauvre : pas d'humiliation.

Alassane Ouattara n'a de dette qu'envers Blaise Compaoré qui l'a protégé et soutenu lors des crises ivoiriennes, pas envers le Burkina Faso. Aussi fait-il fi de la dette plus colossale que Blaise Compaoré lui-même doit payer au Burkina : la justice. Mais il est peu probable que le président ivoirien eût accueilli à Abidjan, si c'était le cas, un Gbagbo condamné par la CPI à la perpétuité, même au nom de la réconciliation. Peu probable encore que Soro Guillaume rentre en Côte-d'Ivoire aujourd'hui en sautant par-dessus la barrière de la justice…

2) Sur la petite scène de Kosyam, devant le monde entier : Blaise Compaoré est debout face à un micro et des caméras, on s'attend à ce qu'il parle, dise un mot, en moré, en français, non, il ne dira rien, c'est le lieutenant-colonel Damiba qui est annoncé, arrive , et fait reculer Blaise Compaoré en arrière, auquel il fait écran, perdu, ne sachant pas où se placer, sa place que personne apparemment ne lui a désignée auparavant, comme s'il se trouvait en un lieu inconnu alors même qu'il y a dirigé le pays, inconfortable comme s'il risquait de perdre l'autonomie de la station debout, comme une marionnette…

Quelle humiliation de revenir ainsi au Burkina Faso, dans cet état ! Même sans l'arrestation et la prison, le fait d'exhiber devant le monde entier l'homme Blaise Compaoré comme une prise de guerre, comme un otage, comme une dépouille muette est humiliant en soi, indécent. Ceux qui l'aiment vraiment, ses proches, dont Alassane Ouattara, devraient l'en avoir épargné. Visiblement non : ils pensent sincèrement au contraire qu'ils sont en train de présenter le sauveur du Burkina au monde entier…

L'humiliation est pourtant ce que le président ivoirien a toujours voulu éviter à son frère et ami Blaise Compaoré, en l'ivoirisant pour le soustraire à la justice burkinabè. Un acte manqué. Que ce soit avec Soro Guillaume ou avec Blaise Compaoré, les protections du président Alassane Ouattara finissent toujours par se renverser en leur contraire, en une exposition qui humilie : exposition à la fuite et à la clandestinité (Soro), ou exhibition publique sécurisée et protégée mais obscène (Blaise)…

A quoi a servi ce « retour » de Blaise Compaoréà Ouaga ? A absolument rien. A part ceci : ce retour a prouvéà tout le Burkina Faso que ce Blaise Compaoré-là, que les présidents Damiba et Ouattara ont utilisé et manipuléà Ouaga comme une marionnette, ne peut définitivement pas être le héros et le sauveur dont dépendraient l'avenir et le destin du pays de Thomas Sankara. C'est en cela que ce « retour », s'il est humainement obscène, est politiquement réussi. Au lieu d'un retour il s'est agi du passage de Blaise Compaoré : à Ouagadougou Blaise Compaoré est bien passé. C'est-à-dire fini…

Kwesi Debrsèoyir Christophe DABIRE

Affaire « Charbon fin » : Les différentes parties ont reçu le rapport d'expertise

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Le juge a remis, ce lundi 11 juillet 2022, le rapport d'expertise du charbon fin aux différentes parties prenantes, rapportent nos confrères de libreinfo.com.

L'affaire avait fait couler beaucoup d'encre et de salive. Elle concerne les sociétés Bolloré, I am Gold Essakane SA et des agents de l'administration publique.

Après réception du rapport, les différentes parties disposent de 90 jours pour formuler des observations.

Les 45 premiers jours sont destinés aux observations des concernés et les 45 autres seront consacrés aux observations des avocats des parties concernées.

La seconde expertise demandée par les parties concernées a requis beaucoup de moyens. Les experts ont analysé 640 échantillons dans un laboratoire différent de celui dans lequel avait été effectuée la première expertise.

Pour mémoire, dans le cadre de l'affaire « Charbon fin », un premier rapport d'expertise avait été produit à la demande du gouvernement.

Des parties concernées avaient rejeté ce rapport arguant que les analyses n'avaient pas respecté les normes scientifiques.

Lefaso.net

In memoriam Ouoba Lamoussa et Ouaba/Ouoba Thérèse Bernard

Décès de Madame TIENDREBEOGO/BAMBARA Adama Elise dit ‘'Toukeys'' : Remerciements

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Je suis la résurrection et la vie, celui qui croit en moi, fut-il mort, vivra Jean11 :2
Le Kam-Naaba et Koos-naaba à Ouagadougou Dapoya II,

Les grandes familles :TIENDREBEOGO et BAMBARA à Ouagadougou, Wavoussé (Ziniaré), Garango, Dapoya II et Paspanga ;
TIENDREBEOGO Rasmané, Théodore, Moussa, Michel à Ouagadougou

Les enfants : Eve, Euloge, Yannick Clovis, Carine

Les petits enfants : Cynthia, Annelie, Evrad, Johann, Azaël, Maïlise et Roxane ;

Les familles alliées : ZOUNGRANA, KAFANDO, BAMOGO, SAGNE (Bobo-dioulasso) ATTIANBOU (Pô)

Monsieur TIENDREBEOGO Guy Edouard à la retraite et famille,
Profondément touchés par les nombreuses marques de sympathie, de solidarité et qui ont compati à leur douleur lors du rappel à Dieu, de l'inhumation et la messe de leur très chère regrettée, épouse, mère, grand-mère, sœur, belle-mère et ami(es)

Madame TIENDREBEOGO/BAMBARA Adama Elise dit ‘'Toukeys''
Secrétaire à l'Assemblée Nationale à la retraite à Ouagadougou
ensa68èmeannée,décès survenu le lundi 27 Juin à l'hôpital Yalgado OUEDRAOGO

L'inhumation le jeudi 30 juin au cimetière de Toudoubwéogo et la messe le dimanche 03 Juillet 2022 à l'église Sacrée Cœur de Dapoya II.
Remercient du fond du cœur les nombreux parents, ami(es), voisins,
collègues, la CCB Saint Joseph à Dapoya II et connaissances pour leurs soutiens multiformes et leurs grandes mobilisations.
Ils se gardent de citer des noms de peur d'en oublier. Puisse le Dieu de miséricorde récompenser à chacun au centuple de ses bienfaits.

Union de prière et Paix à son âme

Prix Pierre Castel 2022 : Estelle OUEDRAOGO est la grande lauréate de la 5e Edition

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La finale de la 5e édition du Prix Pierre Castel s'est tenue le jeudi 23 juin 2022. Les deux candidates finalistes burkinabè ont présenté leurs projets par visioconférence au grand jury de Bordeaux présidé par M. Pierre CASTEL, représenté par M. Gil MARTIGNAC. A l'issue de la délibération, Dr. Estelle OUEDRAOGO, médecin et nutritionniste de formation, a été désignée lauréate de cette 5e édition.

Le Prix Pierre CASTEL 2022, organisé dans six pays de l'Afrique, a livré son verdict. Après la phase de l'audition du Jury National, deux (2) lauréates avaient été désignées, à savoir Dr. Estelle OUEDRAOGO de l'entreprise DANIA DELICES et Dorcas NADEMBEGA de l'entreprise FEUILLES FRAICHES ET CLEAN.

L'entreprise DANIA DELICES du Dr. Estelle OUEDAOGO a remporté le premier prix d'une valeur de 15 000 euros (environ 10 millions de francs CFA), un parrainage et un coaching. Son entreprise œuvre dans la transformation de céréales en farines infantiles pour la préparation de bouillies, afin de protéger les enfants contre la malnutrition. Le deuxième prix d'une valeur de 10 000 euros est revenu à Dorcas NADEMBEGA de FEUILLES FRAICHES ET CLEAN qui a présenté un projet de transformation de feuilles potagères bio en surgelées. Elle bénéficie également d'un programme de coaching.

Dr Estelle Ouédraogo lauréate du prix Pierre Castel 2022

Mme Estelle OUEDRAOGO traduit toute sa reconnaissance au Fonds de dotation Pierre CASTEL en ces termes. « Je suis très heureuse de remporter le premier prix du Fonds de dotation Pierre CASTEL, car ce prix va permettre d'accroître la capacité de production et de faire connaître l'entreprise. J'encourage les jeunes entrepreneurs à croire en leurs rêves et à postuler au Prix Pierre CASTEL car c'est une belle aventure humaine où on apprend beaucoup de choses ».

La deuxième lauréate quant à elle « dit être très fière d'avoir pu présenter son projet devant le Grand Jury qui a présidé les auditions depuis bordeaux, car c'est une opportunité qui lui permet d'avoir plus confiance en elle-même ».

Rappelons que le Prix Pierre Castel a pour objectif d'identifier et de soutenir les jeunes entrepreneurs (ses), dans les domaines de l'agriculture et de l'agroalimentaire, qui contribuent au développement socio-économique, et environnemental de leurs pays.

Décès de Angélique ZONGO née Sawadogo : Faire part

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Bonjour Camarades.

J'ai le profond regret de vous informer, le décès de Angélique ZONGO née Sawadogo, épouse du Camarade Jean Baptiste ZONGO, Secrétaire national adjoint aux activités culturelles de l'UNIR/MPS, décès survenu le 11/07/2022 à l'hôpital Yalgado des suites d'une courte maladie.

Le programme des obsèques est le suivant :
- mardi 12/07/2022 à 10h, levée du corps à la morgue de l'hôpital Yalgado ;

- 12 h, prière à la maison mortuaire à Bassinko ;

- 14h absoute à l'église St Vianney de Tampouy ;

- 15h inhumation au cimetière de Kamboinsin.

Union de prières.


Rencontre entre les anciens chefs d'État du Burkina : Le Mouvement le Faso, ma patrie (MFP) salue la démarche du président Damiba

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Dans la présente déclaration en date du 12 juillet 2022, le MFP apprécie l'initiative de la rencontre de "haut niveau" entre les anciens chefs d'État du président Damiba. Au regard de la "gravité" de la crise sécuritaire et humanitaire, l'impératif d'une union sacrée nonobstant les divergences idéologiques et politiques qui caractérisent le vivre-ensemble s'imposait selon eux. Nous vous proposons l'intégralité de la déclaration.

SITUATION POLITIQUE NATIONALE

Déclaration du Mouvement Le Faso, Ma Patrie

C'est avec attention que le Mouvement Le Faso, Ma Patrie (MFP) a suivi l'actualité politique autour de la rencontre de haut niveau voulue par le Président du Faso, son Excellence Monsieur Paul Henri Sandaogo DAMIBA, avec les anciens Chefs d'État pour échanger sur la situation de la Nation en général et sur le processus de la réconciliation nationale en particulier.

Le Mouvement Le Faso, Ma Patrie apprécie l'initiative au regard de la gravité de la crise sécuritaire et humanitaire qui commande à notre peuple l'impératif d'une union sacrée nonobstant les divergences idéologiques et politiques qui caractérisent notre vivre-ensemble.

C'est fort de cette volonté d'union sacrée que le Président du Faso Paul Henri Sandaogo DAMIBA a décidé de cette rencontre inédite dans l'intérêt supérieur de la Nation. Elle est organisée dans le but requérir les contributions de l'ensemble des anciens Chefs d'État et de donner un coup d'accélérateur au processus de la réconciliation afin d'impulser dans un esprit de synergie, une réponse alternative et efficace à la crise sécuritaire.

Mais force est de constater que c'est en ce moment précis que certains burkinabè, aux desseins inavoués, ont choisi de faire obstacle à cette rencontre, en empêchant l'ex-Président Roch Marc Christian KABORE de sortir de son domicile et d'appeler les autres présidents à s'abstenir de cette occasion qui pourrait être le point névralgique de la victoire de notre pays contre l'hydre terroriste. Fort heureusement, l'ex-Président Roch Marc Christian KABORE, dans sa déclaration à rappeler à l'ensemble des burkinabè la nécessité de l'unité nationale et réaffirmer son attachement, en tant qu'ancien chef d'État, au processus de réconciliation nationale que lui-même avait entrepris.

Toutefois, le MFP s'inquiète tout de même de l'attitude de l'ex-Président KABORE qui dans sa même déclaration a affiché son incapacitéà assumer son leadership face à ses partisans mobilisés pour l'empêcher de prendre part à la rencontre. Finalement, on pourrait se demander comment a-t- il pu se laisser manipuler par des femmes et hommes sans vision et que la sagesse commanderait en sa qualité d'ancien président, de leur enseigner les valeurs de patriotisme, de discipline, de respect des libertés individuelles et collectives, principe fondamental de la démocratie.

Le MFP regrette profondément cette attitude du Président KABORE. Comme à son habitude, il a préféré fuir ses responsabilités pour se cacher derrière des pseudo arguments du genre « on m'a empêché de prendre part à la rencontre…» que de s'assumer à l'image de Ghandi, un partisan de la non-violence et de la paix pour qui « Colère et intolérance sont les ennemis d'une bonne compréhension ». C'est bien dommage que le Président Roch, ait royalement ignoré les vertus du dialogue et de la tolérance dans ce contexte difficile de notre pays et raté cette occasion pour se faire mieux apprécier.

Alors, que voulez-vous qu'on retienne de la gouvernance de Monsieur Roch Marc Christian KABORE en tant qu'ancien président civil ? A chacun sa réponse ! Mais à l'évidence, la crise sécuritaire avec les attaques terroristes à profusion constituent une réponse plausible.

Le Comble, c'est qu'il masque toujours sa personnalité derrière son visage débonnaire et son refus d'opérer un choix judicieux avec discernement afin de convaincre ses partisans sur l'urgence de désarmer les cœurs et d'instaurer un dialogue fécond entre les différents acteurs de la vie politique nationale ainsi que sur la nécessité de s'unir autour du Président DAMIBA pour sauver l'essentiel à savoir la Nation.

Il vous souviendra que durant les 27 ans de gestion du pouvoir COMPAORE Monsieur KABORE a été comptable des actifs et des passifs du régime parce qu'ayant été Ministre, Premier ministre, Président de l'Assemblée nationale pendant 10 ans. Alors, qui mieux que lui devrait œuvrer au succès de cette rencontre, initiée par ce jeune Président qui a l'âge de son fils.

Le Président DAMIBA a ainsi offert une occasion sur un plateau d'or aux anciens Chefs d'Etat burkinabè de poser un acte courageux, symbolique et rassembleur. La réussite de cette rencontre devait sonner comme le début d'une cohésion sociale retrouvée nécessaire à la lutte contre le terroriste.

C'est pour ce faire, le MFP appelle, à cette occasion, l'ensemble des jeunes maintenus sous le joug de certains hommes politiques qui appellent de tous leurs vœux l'échec du processus de la transition, à un esprit patriotique de discernement à la réflexion sur ce qui doit être la responsabilité de chaque Burkinabè car nous devons tous chercher le meilleur pour notre pays.

Le MFP appelle également les amis du Burkina Faso et tous les citoyens burkinabèàœuvrer à la construction de la Nation, notre héritage commun. La situation que notre pays traverse suffit à convaincre chaque burkinabèà dépassionner le débat et à l'objectiver aux fins de rechercher des solutions pour en sortir. Sinon…le tribunal de l'histoire nous jugera tous !

Dieu protège le Burkina Faso !

Projet Benkadi/Burkina : Les organisations de la société civile formées sur le système mesurage, rapportage et vérification (MRV)

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Le projet Benkadi/Burkina a tenu le 11 juillet 2022, une session de formation d'acteurs de la société civile, sur le système mesurage, rapportage et vérification (MRV). Cet atelier de renforcement de capacités, vise à outiller les participants, afin qu'ils puissent prendre part de manière efficace, au processus d'élaboration et de validation du dispositif de suivi-évaluation des actions menées par le Burkina Faso, en vue d'atténuer les effets des changements climatiques.

L'accord de Paris, signé en 2015 au cours de la conférence des parties sur le changement climatique, dispose en son article 4, que chaque pays signataire communique une contribution déterminée au niveau national (CDN) tous les cinq ans. La CDN du Burkina Faso, est consignée dans un document référentiel, comportant les engagements du pays en termes d'actions à mener pour renforcer l'atténuation et l'adaptation aux effets des changements climatiques.

Mahamoudou Savadogo, expert environnement et changements climatiques du projet Benkadi/Burkina

Afin de mesurer les progrès du pays en matière d'adaptation et d'atténuation aux effets des changements climatiques, il est prévu la mise en place d'un dispositif de suivi-évaluation et de capitalisation des résultats de l'ensemble des acteurs de la CDN. C'est en prélude à la validation de ce dispositif, que se tient le présent atelier de formation des acteurs de la société civile, sur le système de mesurage, de rapportage et de vérification (MRV).

A en croire Mahamoudou Savadogo, expert environnement et changements climatiques du projet Benkadi/Burkina, le système MRV est issu de la Convention cadre des nations unies sur les changements climatiques et de l'Accord de Paris signé en 2015. « Ces deux instruments invitent les Etats, à communiquer sur les actions mises en œuvre ou envisagées en vue de lutter contre les changements climatiques. Selon les dispositions de la convention, ces actions doivent être mesurables de façon transparente et être vérifiables », explique-t-il.

Pierre Omer Ouédraogo, chargé de projet Benkadi/Burkina

Pour permettre aux participants d'apporter une contribution pertinente dans la mise en place du dispositif MRV, il sera d'abord procédé, au cours de cet atelier, au renforcement de leurs capacités sur les changements climatiques ainsi que sur le système MRV à proprement parlé. La vision du MRV au Burkina Faso ainsi que le rôle que doivent jouer les OSC dans sa mise en œuvre, sera aussi communiquée au cours de cette session de formation.

une vue des participants

Il faut noter qu'un comité a été mis en place, en vue de proposer un projet de texte sur un dispositif juridique devant encadrer l'intervention des différents acteurs, afin de mettre en place le dispositif MRV. La restitution des travaux et la validation du projet de texte, devraient intervenir dans les jours à venir.

Pierre Omer Ouédraogo, chargé de projet Benkadi/Burkina, a salué la tenue du présent atelier, qui va permettre aux organisations de participer pleinement au processus de validation du dispositif de suivi-évaluation de la CDN au niveau du Burkina Faso.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net

Solidarité nationale : Me Titinga Frédéric Pacéré invité officiellement par le ministère à un panel

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Dans le cadre de ses activités, le ministère de la Solidarité nationale et de l'action humanitaire effectue une tournée auprès des personnes ressources pour prendre des conseils. Dans l'après-midi du lundi 11 juillet 2022, c'est au tour de Me Titinga Frédéric Pacéré de recevoir la délégation.

Le Burkina Faso compte actuellement plus de deux millions de Personnes déplacées internes (PDI) compte tenu de la situation sécuritaire. Le pays a plus que besoin de la solidarité nationale, une solidarité envers ces personnes qui sont dans le besoin. C'est le message que le ministère de la Solidarité nationale et de l'action humanitaire livre comme message lors de sa tournée auprès des personnes ressources.

Selon le ministre Lazare Zoungrana, cette tournée consiste à renforcer la compréhension de la solidarité mais également un rendez-vous de recevoir. « Nous sommes venus nous ressourcer auprès d'un trésor humain vivant qu'est Me Pacéré Titinga Frédéric. C'est un homme de lettres, de culture et de la tradition. C'est un homme qui a beaucoup à apprendre à notre génération et aux générations à venir », a indiqué le ministre.

Pour le ministre Lazare Zoungrana, entouré de ses collaborateurs, la solidarité est un élément important pour la recherche de la sécurité.

C'est ainsi que la délégation est venue prendre des conseils auprès de cet homme. Entre anecdotes et conseils, l'hôte du jour a replongé ses visiteurs dans le passé pour leur montrer l'importance de la solidarité dans l'histoire du peuple burkinabè. « Dans notre culture, dans nos sociétés traditionnelles surtout les peuples composant le Burkina Faso, la solidarité est au centre de tout », a affirmé Me Pacéré.

Pour l'homme de la tradition, c'est la solidarité qui survole beaucoup de vertus. Il a regretté que la situation actuelle du Burkina Faso ne soit la conséquence de l'abandon de la culture. « Notre problème, c'est que les blancs nous ont appris que nous sommes ceci, nous sommes cela. Nous avons tourné notre visage vers l'occident », s'est-il convaincu.

Selon Me Titinga Frédéric Pacéré, la solidarité est la base de la culture burkinabè.

Cette tournée s'inscrit en marge de la tenue du panel sur la solidarité nationale, prévu le 22 juillet 2022 à Ouagadougou. Le ministère a invité officiellement Me Titinga Frédéric Pacéréà prendre part à ce panel et donner une communication sur la thématique. Séance tenante, il n'a pas trouvé d'objection à cette demande, il a donné son accord de principe. Il a formulé le vœu de voir tous les Burkinabè accompagner cette initiative dudit ministère.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

Burkina/Paludisme : Assainissons notre cadre de vie

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La saison des pluies s'est définitivement installée et avec elle, le paludisme. Chaque année, cette maladie qui est la première cause de consultation et d'hospitalisation dans les formations sanitaires cause la mort de plus de 4000 personnes.

En 2021, plus de 12 millions de cas ont été enregistrés avec 4355 décès, alors que nous pouvons prévenir la maladie en adoptant de bons comportements.

Il est vrai que le gouvernement et ses partenaires font des efforts dans la lutte contre le paludisme à travers la distribution de Moustiquaires imprégnées d'insecticide à longue durée d'action (MILDA), les campagnes annuelles de chimio-prévention du paludisme saisonnier au profit des enfants de 3 à 59 mois, la mise à disposition de test de diagnostic rapide dans les formations sanitaires ou encore la prévention du paludisme chez les femmes enceintes, sans oublier la gratuité des soins chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans.

Malgré ces efforts, le paludisme continue de faire des victimes.
Il serait important alors de s'interroger sur la responsabilité individuelle de chacun de nous dans la lutte contre cette maladie.

Combien sommes-nous à recevoir des moustiquaires à chaque campagne de distribution de MILDA, mais ne les utilisons pas ? Des moustiquaires qui souvent sont détournées de leur fonction pour servir de clôture pour protéger les pépinières ou des jardins maraîchers. Selon les chiffres du Programme national de lutte contre le paludisme issus d'une enquête réalisée entre 2017 et 2018, seulement 44% des membres des ménages enquêtés ont dormis sous MILDA la nuit précédant l'enquête.

Il en est de même pour 54% des enfants. Pour ce qui est des femmes enceintes, elles étaient 58% à avoir dormies sous une MILDA la nuit précédant l'enquête. Des chiffres qui montrent à souhait que la lutte contre le paludisme requiert une prise de conscience individuelle au-delà des efforts du gouvernement.

Combien sommes-nous à nettoyer correctement nos domiciles en les débarrassant de tout ce qui peut favoriser la multiplication des moustiques ? Les vieilles boîtes, seaux, cuvettes, pneus et autres récipients traînent dans les domiciles remplis d'eau de pluie et constituent de véritables nids de moustiques. Sans oublier ces caniveaux dans lesquels nous osons jeter les ordures ménagères, ce qui empêche le passage de l'eau et par conséquent constitue également des nids de moustiques.

C'est à croire que nous préférons nous attaquer aux conséquences plutôt qu'aux causes.

Il est sans doute préférable et plus facile de prévenir le paludisme en prenant soin de rendre propre notre environnement, que de se soigner à coût de milliers de F CFA.
Pour gagner cette bataille contre le paludisme, il est important que nous nous engagions tous, et ainsi nous pourrons certainement dans les années à venir, compter parmi les pays qui ont réussi àéliminer le paludisme de leur territoire, parmi lesquels l'Algérie, le Maroc ou encore l'Argentine.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

Crise au CSC : Les organisations professionnelles des médias appellent les conseillers à privilégier le consensus

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Les organisations professionnelles des médias disent suivre avec le "plus grand" intérêt la situation au Conseil supérieur de la communication (CSC). Dans cette déclaration, les médias signataires appellent les conseillers individuellement et collectivement à privilégier le consensus, la cohésion, la sérénité, la concorde pour garantir la crédibilité, l'efficacité et la respectabilité de l'institution. Nous vous proposons l'intégralité de la déclaration.

Déclaration des organisations professionnelles des médias sur la situation au CSC

Les organisations professionnelles des médias suivent avec le plus grand intérêt la situation au Conseil supérieur de la communication (CSC). Pendant plusieurs mois, le collège a été confrontéà l'absence définitive de trois de ses membres à savoir Zoumana Wonogo décédé le 28 mars 2021, Mathias Tankoano et Victor Sanou, démissionnaires respectivement en septembre 2021 et janvier 2022.

La démission de Mathias Tankoano, alors qu'il était président du Conseil, a entrainé la vacance de la présidence de l'institution, laissant l'intérim au vice-président Abdoulazize Bamogo. Pour un collège de neuf membres, l'absence du tiers des conseillers n'est pas sans impact sur le fonctionnement de l'institution et sur son image.

L'absence cumulée de trois conseillers dont le président est source de handicap, avec le risque, si cela se prolongeait, de plonger l'institution dans une paralysie ou une inefficacité préjudiciable aux missions de régulation. C'est donc avec enthousiasme que nous avons assistéà la nomination de nouveaux conseillers, permettant ainsi à l'autorité de régulation de retrouver un collège au complet. L'élection du nouveau président devrait parachever ce redressement qui était nécessaire surtout dans ce contexte de grands défis pour la communication et l'information en raison de la crise multidimensionnelle que connait notre pays.

Le 31 mai 2022, c'est avec un grand soulagement nous apprenions l'élection d'un nouveau président à la tête du CSC. Monsieur Abdoulazize Bamogo et Madame Eugénie Séraphine Yaméogo/Ouattara ont étéélus respectivement président et vice-présidente. Au moment où nous nous apprêtions à féliciter les élus et l'ensemble du collège, nous sommes interpellés par des rumeurs concernant une éventuelle remise en cause de l'élection.

Et cela s'est confirmé avec la plainte de la conseillère Dr Marie Danielle Bougaïré/Zangreyanhogo, qui contestait la régularité de la candidature de Abdoulazize Bamogo contre qui elle était en compétition pour le poste de président. C'est finalement donc devant le tribunal administratif que les acteurs se sont retrouvés. Pendant plusieurs semaines, nous étions donc suspendus à cette saisine de la justice. A son audience du 24 juin 2022, le Tribunal administratif a rendu son verdict (en référé) en jugeant le procès-verbal régulier, confirmant ainsi l'élection du président et de la vice-présidente.

Du CSI au CSC, notre combat reste l'indépendance de l'institution

De mémoire d'acteurs des médias, c'est la première fois que le Président du CSC est élu. Faut-il le rappeler, de Conseil supérieur de l'information (CSI) à Conseil supérieur de la communication (CSC), le président de l'institution était nommé directement par le président du Faso. Il en a été ainsi de Adama Fofana, premier président du CSI, de Luc Adophe Tiao, de Béatrice Damiba et de Nathalie Somé. La révision de la loi organique portant CSC permettant d'instituer l'élection du président de l'institution par les pairs est l'aboutissement d'une longue revendication des acteurs des médias. Il s'agissait de donner une plus grande légitimité et une plus grande indépendance au président et à l'institution elle-même. Mathias Tankoano devrait être le premier président élu du CSC mais le collège à l'époque avait fini par le désigner président par consensus à la suite d'arrangements internes, évitant ainsi d'aller aux votes.

Pour nos organisations, tout en souhaitant le consensus, nous relevons que le vote demeure un moyen démocratique pour départager de manière juste et transparente, des prétendants et cela ne devrait pas être une occasion de déchirement et de division. Le vote, quand il est démocratique et transparent, il peut être préférable à certains consensus forcés voire imposés qui font le lit de frustrations ravalées et qui finiront par se déteindre sur la santé de l'organisation.

Pour notre part, le choix de procéder par les votes (conformément à la loi) pour connaitre le président du CSC, de même que la saisine plus tard de la justice pour vérifier la légalité du processus, tout cela reste dans l'ordre du normal pour peu que les intéressés agissent en toute transparence et surtout de bonne foi pour rester dans les limites d'une saine adversité. Au regard de leurs parcours individuels et leurs expériences diverses, voir Dr Bougairé et Monsieur Bamogo dans un même collège de conseillers, c'est une chance pour la régulation et cela réjoui nos organisations de pouvoir compter sur les qualités et compétences prouvées de tant de professionnels qui honorent notre corporation.

C'est pourquoi, en se référant à la décision du Tribunal administratif en date du 24 Juin 2022, les organisations professionnelles des médias, voudraient ici et maintenant lancer un appel à Monsieur Abdoulazize Bamogo et à Madame Marie Danielle Bougaïré/Zangreyanhogo à l'entente et à la collaboration pour un climat de travail qui garantisse le bon fonctionnement de cette institution.

Rappelant à toutes et à tous, qu'au regard de l'environnement social, politique et sécuritaire et les défis nouveaux du secteur de la communication, il est plus qu'indispensable de disposer d'une autorité de régulation qui soit au-dessus des antagonismes et qui tire sa force et sa légitimé de son unité et sa cohésion interne

De ce qui précède et tirant leçons des crises qui ont déjà affecté le CSC dans son passé récent, les organisations professionnelles des médias signataires de la présente déclaration :

Appellent les conseillers individuellement et collectivement à privilégier le consensus, la cohésion, la sérénité, la concorde pour garantir la crédibilité, l'efficacité et la respectabilité de l'institution ;

Interpellent les autorités politiques sur leur devoir de neutralité et les invite à s'abstenir de toute immixtion dans le fonctionnement de l'institution au risque de contribuer à la cristallisation des positions ;

Invitent les autorités et les acteurs à finaliser le processus de mise en place de l'organe dirigeant du CSC pour une bonne administration de l'institution et l'accomplissement de ses missions ;

encouragent les médias à poursuivre leurs tâches quotidiennes et ne pas se laisser affecter par cette situation qui vient en ajouter à la précarité de leurs conditions de travail mises à mal par l'environnement sécuritaire, sociopolitique et économique qui menace fortement leurs structures ;

Fait à Ouagadougou le, 11 juillet 2022

Pour l'Association des journalistes du Burkina (AJB), le Président Guézouma SANOGO

Pour la Société des éditeurs de la presse (SEP), le Président Boureima OUEDRAOGO

Pour l'Union burkinabè des diffuseurs de services télévisuels (UBSTV), le Président Issouf SARE

Pour l'Association des professionnelles africaines de la communication (APAC), la Secrétaire générale adjointe Bénédicte SAWADOGO

Pour le Centre national de Presse Norbert Zongo (CNP-NZ), Inoussa OUEDRAOGO, membre du comité de pilotage

Pour l'Union national de l'audiovisuel libre du Faso (UNALFA), le président Jean Baptiste Sawadogo

Célébration anticipée du 14-Juillet à Bobo-Dioulasso : L'ambassadeur Luc Hallade solidaire du Burkina

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La fête nationale française est célébrée le 14 juillet de chaque année. L'ambassade de France au Burkina l'a célébrée le lundi 11 juillet à l'Institut français de Bobo-Dioulasso en anticipé.

Cette fête nationale française a été célébrée en présence de l'ambassadeur de France au Burkina, Luc Hallade, aux côtés des autorités de la région des Hauts-Bassins dont le gouverneur, le colonel Moussa Diallo. Étaient naturellement présents à cette cérémonie, des ressortissants français résidant à Bobo-Dioulasso.

L'ambassadeur de France Luc Hallade s'est montré solidaire du Burkina Faso qui traverse une période critique marquée par le terrorisme.

Il a également salué la belle cohésion qui règne entre les ressortissants français et la population burkinabè, signe de la belle entente entre la France et le Burkina Faso.

En matière de coopération entre les deux nations que sont la France et le Burkina, l'ambassadeur Luc Hallade note deux volets importants, à savoir la sécurité et le développement.

Luc Hallade, ambassadeur de France au Burkina Faso

Au plan sécuritaire, il souligne que la France aide militairement les forces de défense et de sécurité du Burkina dans la mesure où les autorités burkinabè le souhaitent et le demandent pour pouvoir lutter contre le terrorisme.

Il cite en exemple cette collaboration militaire en ces termes : « Vous savez qu'il y a eu malheureusement ces derniers jours encore des attaques notamment à Barsalogho. Et quand les autorités burkinabè le demandent, comme cela a été le cas, on fait intervenir la chasse française qui décolle depuis Niamey pour intervenir aux côtés des avions burkinabè, pour pouvoir lutter contre le terrorisme. Donc on mène les opérations ensemble, mais pas toutes les opérations parce que cette lutte c'est avant tout celle des Burkinabè. Mais dès qu'on peut aider, on essaie de disponibiliser nos propres forces pour les accompagner ».

Vue des invités

Il y a également des actions de formation au profit des forces de défense et de sécurité burkinabè, des forces de sécurité intérieure à travers l'aide au renforcement des structures de défense que sont les commissariats, les casernes de sapeurs-pompiers, les brigades de gendarmerie ou les implantations des forces de défense et de sécurité. C'est donc une gamme d'interventions assez large en vue de soutenir les forces de défense et de sécurité qui souffrent mais qui doivent maintenir leur capacité opérationnelle face au terrorisme, a conclu l'ambassadeur.

Quand au deuxième volet d'actions, il concerne l'aide au développement et l'amélioration des conditions de vie des Bobolais et de manière générale celles des Hauts-Bassins.

Il cite en exemple les travaux importants d'adduction d'eau à Bobo-Dioulasso qui sont en cours depuis plusieurs mois financés par l'Agence française de développement. Ces travaux permettront à terme et d'ici quelques mois d'améliorer la desserte en eau de près de 800 000 habitants, ce qui est considérable.

Vue des invités

La France appuie le développement au Burkina également en matière d'agro-écologie, d'adduction d'eau, de santé, d'assainissement, d'éducation notamment d'éducation en situation d'urgence.

L'ambassadeur Luc Hallade rappelle en ce sens que le terrorisme a fait que beaucoup d'écoles sont fermées. Aussi, la France se tient aux côtés du gouvernement burkinabè pour aider à traiter ces questions, à préparer l'avenir, dit-il. Et sur une note d'espoir, il s'exprime en ces termes : « Je reste persuadé que cette guerre, le Burkina finira par la gagner, le Burkina survivra et on sera ensemble pour pouvoir continuer à développer ce pays ».

Il a invité les uns et les autres à vivre, à vivre librement pour donner la meilleure réponse à tous ceux qui prétendent « réguler nos vies ».

Haoua Touré
Lefaso.net

Bobo-Dioulasso : Le Haut conseil du dialogue social prône le dialogue social au sein des entreprises pour une meilleure productivité

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Le Haut conseil du dialogue social tient une session de formation, du 12 au 15 juillet 2022 à Bobo-Dioulasso. Cette rencontre qui porte sur le dialogue social et la productivité est organisée au profit de l'administration et des représentants du personnel de la Filature du Sahel (FILSAH), la SAP Olympic et la SN CITEC. La cérémonie d'ouverture des travaux a été présidée par le président de l'institution, Pr Jean Marc Palm, ce mardi 12 juillet 2022.

Durant les quatre jours de travaux, les participants seront outillés sur la thématique du jour à travers diverses communications. Il s'agit des présentations, entre autres, sur « les fondements du dialogue social et ses effets bénéfiques pour l'entreprise », « les droits et devoirs des parties prenantes dans l'entreprise », « les mécanismes de prévention et de gestion des conflits dans l'entreprise », « les techniques de base d'une négociation collective » et « le dialogue social et la productivité dans l'entreprise ».

Ces thématiques seront développées sous forme de plénière avec des exposés suivis de débats. A l'issue de cela, suivront des travaux de groupe qui permettront aux participants de dégager des pistes d'amélioration du dialogue social au sein de leurs structures respectives. A en croire le président du Haut conseil du dialogue social, Jean Marc Palm, cette activité s'inscrit dans le cadre du programme d'activités annuel 2022 de son institution. Elle constitue, de son avis, son attachement à la question du dialogue social au Burkina Faso.

Les participants à la session de formation du HCDS à Bobo-Dioulasso

« Le dialogue social a une grande importance dans la vie des entreprises. Il permet d'avoir des relations apaisées et de travail. Joint à la productivité, il permet également de produire plus et d'enrichir le pays. Donc cette formation va permettre aux ouvriers ainsi qu'à l'administration, de pouvoir travailler dans un climat de paix et de sérénité», a souligné Jean Marc Palm.

Dans son mot d'ouverture, il a ainsi justifié le choix d'organiser cette session de formation au profit de ces acteurs. Selon lui, les nombreux conflits qu'a connus le pays ont touché aussi bien le secteur privé que le public. Il a affirmé que plusieurs causes expliquent ces conflits dont le manque ou l'insuffisance d'une culture du dialogue social. « Les conflits sociaux se constatent aussi à l'échelle des entreprises où l'employeur, qui représente l'autorité dans l'entreprise, est souvent opposé aux travailleurs, qu'ils soient organisés ou non. Bien que les conflits ne puissent pas toujours être évités, ils ne doivent pas non plus être source d'impasse. Au contraire, ils doivent constituer des occasions pour que tous les acteurs se concertent dans le but de trouver des solutions consensuelles et durables », a-t-il enseigné.

Pour le président du HCDS, la connaissance des droits et devoirs de chaque acteur ainsi que l'utilisation des mécanismes de prévention et de gestion des conflits s'avèrent nécessaires afin d'éviter les conflits dans l'entreprise et/ou de mieux les régler. Aussi, en vue de permettre à l'entreprise de pouvoir mieux répondre à certaines exigences, la maîtrise de la question de la productivité par toutes les parties prenantes semble indispensable. Ce qui justifie la tenue de cette session de formation à Bobo-Dioulasso, qui est le début d'une série de formation.

Le président du HCDS, Pr Domba Jean Marc Palm

En effet, après Bobo-Dioulasso, la formation va s'étendre sur l'étendue du territoire national au profit d'autres entreprises. « L'objectif recherché est de pouvoir mettre le dialogue social au centre de la productivité des entreprises. Nous sommes un pays enclavé et nous n'avons pas beaucoup d'atouts en matière de facteurs de production.
Tout ce qui est facteur de production dans notre pays coûte cher, sauf la richesse de nos hommes, l'intelligence de nos hommes. Donc si nous allons dans un dialogue social qui nous permet de nous comprendre, nous pouvons effectivement relever le handicap que la nature nous impose. Nous allons avoir des entreprises compétitives et cela est possible », a laissé entendre le vice-président chargé de la formation, de la sensibilisation et des relations professionnelles au HCDS, Guy Olivier Ouédraogo. Il reste convaincu que cette formation contribuera à une meilleure prévention et gestion des crises dans ces différentes entreprises.

Romuald Dofini
Lefaso.net


Burkina/Santé : Jhpiego lance la phase 2 du projet DMPA/SC

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Pour contribuer à faire bouger les lignes sur la question de la santé de la reproduction et celle de la planification familiale en particulier, Jhpiego a procédé au lancement de la deuxième phase du projet d'introduction de la contraception injectable sous cutanée à base d'acétate de médroxyprogesterone (DMPA/SC), ce mardi 12 juillet 2022 à Ouagadougou.

La planification familiale fait partie intégrante des éléments à prendre en compte en matière de santé de la reproduction. Tout en contribuant fortement à l'épanouissement de l'ensemble des couches sociales, elle occupe une place de choix dans les choix stratégiques du Burkina Faso. Toutefois, elle reste inappliquée soit pour raison de méconnaissance, soit du fait de l'inaccessibilité des services de planification familiale.

Ainsi, pour remettre au goût du jour la planification familiale qui, jusque-là, peine àêtre effective au Burkina Faso, Jhpiego contribue à accroître l'accès des femmes et des filles à un éventail élargi de méthodes contraceptives en Afrique de l'Ouest, à travers le projet DMPA/SC. Ce projet est exécuté dans 8 pays issus du partenariat de Ouagadougou, soutenu techniquement et financièrement par la fondation Bill et Melinda Gates.

Les jeunes présents pour le lancement de la phase 2 du projet DMPA/SC

Après la phase 1 d'exécution du projet qui a tenu sur trois ans, plusieurs acquis ont été engrangés. Selon Estelle Dabiré, secrétaire générale du ministère de la Santé et de l'hygiène publique, « Le DPMA-SC a été introduit sur la liste des produits contraceptifs, un plan de passage à l'échelle a été mis au point, les capacités des prestataires sur l'offre du DMPA-SC y compris l'auto-injection ont été renforcées, etc. »

Pour donner suite à la phase 2 du projet « Accélérer l'institutionnalisation du DMPA1/SC dans huit pays du partenariat de Ouagadougou », elle précise que le but est « de coordonner et soutenir les huit pays dans la mise en œuvre de leurs plans de passage à l'échelle d'institutionnalisation ». Le coût global pour la réalisation du projet pour les trois années à venir est estiméà 1 300 000 dollars.

Pour Estelle Dabiré, la population burkinabè est jeune et doit donc être formée à gérer sa sexualité pour son épanouissement

Pour relever les défis qui freinent la finalité du projet, Jhpiego s'est fixé plusieurs objectifs énoncés par Mathurin Bonzi, directeur de Jhpiego au Burkina Faso. Il s'agit, entre autres, du renforcement des capacités du pays pour une mise en œuvre accéléré et autonome du plan d'intensification de l'auto-injection du DMPA/SC en collaboration avec le gouvernement. Il s'agit aussi de promouvoir l'engagement et la mobilisation du secteur privé (cliniques, pharmacies, etc.) pour l'offre du DMPA/SC et d'assurer la documentation, la diffusion des bonnes pratiques et des leçons apprises parmi les pays du partenariat de Ouagadougou, etc.

Selon Mathurin Bonzi, toutes les conditions sont réunies pour la bonne réalisation de la phase 2 du projet

Tout en souhaitant plein succès au projet qui entre dans le cadre du Plan national de planification familiale (PNPF) pour la période 2021-2025, Estelle Dabiré, secrétaire générale du ministère de la Santé et de l'hygiène publique, a réitéré l'accompagnement du ministère pour la réalisation du projet.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

Burkina : Oui, Blaise Compaoré a prononcé ce discours sur la justice et la paix en 2011 à la Haye

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Une capture d'écran d'un extrait de discours en 2011 à la Haye attribuéà l'ancien président burkinabè Blaise Compaoré est devenue virale sur la toile. Après vérification, nous pouvons confirmer que les propos ont été bel et bien tenus par l'ex chef de l'Etat.

« La justice et la paix ne peuvent être envisagées indépendamment l'une de l'autre. Si la brèche de l'impunité n'est pas fermée, il ne peut y avoir de vraie réconciliation ». Devinez qui est l'auteur de cette affirmation ! …Devinez ! C'est … Blaise Compaoré, dans un discours le 9 novembre 2011 à la Haye (Pays-Bas) à la conférence au sommet sur la diplomatie de la paix, de la justice internationale et l'ordre mondial ». Voici le texte dont la publication divise les opinions sur la toile.

Le texte est devenu viral. Sur le réseau social Facebook, plusieurs pages et profils l'ont relayé. Il y a entre autres LA VAR BURKINA (Politique et Société), un groupe de plus de 168 000 membres et Souleymane Ouédraogo alias Basic-Soul) qui est suivi par plus de 42 000 personnes.

Toujours sur Facebook, la reprise du post d'un internaute, Zinaba Rasmané (suivi par plus de 35 000 personnes) par la page « Burkina One Line », a suscité des centaines de réactions.

Un aperçu de la publication et ses réactions

Un discours déjà public

D'aucuns pensent que c'est un texte monté de toute pièce pour discréditer l'ancien homme fort du Burkina Faso, alors que d'autres estiment que les propos ont été réellement tenus il y a onze ans de cela.

Nous avons vérifié cet extrait de texte. Il s'agit bel et bien d'un extrait du discours de l'ancien président.

La première méthode a consisté d'aller sur le monteur de recherche de notre site d'information Lefaso.net. Avec les mots clés de ce texte, nous avons retrouvé l'intégralité du discours publié le jeudi 10 novembre 2011 à 2h 29 minutes. Le titre de l'article est Gestion des conflits et justice internationale : Blaise Compaoré donne son point de vue à La Haye.

La publication sur le site Lefaso.net

Pour la seconde approche, nous avons utilisé le navigateur de recherche de Google. L'un des résultats nous a renvoyé sur le site web du Service d'information du gouvernement (SIG). On peut y lire : «DISCOURS DE SON EXCELLENCE MONSIEUR BLAISE COMPAORE, PRESIDENT DU FASO A LA HAYE LE 9 NOVEMBRE 2011», publié le 12 novembre 2011.

Ce discours a refait surface dans un contexte où l'ex président Blaise Compaoré est revenu au Burkina Faso huit ans après son exil en Côte d'Ivoire juste après sa chute du pouvoir. Son retour, selon les autorités actuelles de la transition, s'inscrit dans le processus de la réconciliation nationale. C'est une rencontre entre les anciens présidents du Burkina Faso. Il faut noter que le 6 avril 2022, Blaise Compaoré a été jugé par contumace et condamnéà la prison à vie dans le dossier de l'assassinat de Thomas Sankara.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

Burkina Faso : Le président Damiba face à la raison d'Etat de la réconciliation nationale

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Le juriste Amadou Traoré estime, dans cette tribune, que l'initiative du président Damiba, d'accueillir le président Compaoré au Burkina pour les besoins de réconciliation nationale n'est pas un acte de défiance de l'autorité judiciaire mais plutôt une mesure exceptionnelle dictée par les nécessités de survie de la Nation.

Introduction

Certains Burkinabè s'évertuent à dire que le Burkina Faso n'est pas en crise, et qu'en conséquence, il n'y a pas matière quelconque à réconcilier qui que ce soit. Mais, depuis le rapport du 30 juillet 1999 du collège de Sages, institué par le Président Compaoré pour réfléchir sur la situation sociopolitique nationale, la quête de réconciliation n'a cessé d'être invoquée par des structures étatiques, des politiques, des organisations de la société civile. On peut citer entre autres le rapport du 13 septembre 2015 de la Commission de réconciliation nationale et des réformes mise en place sous la Transition, le mémorandum du 13 février 2018 de la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) transmis au Président Kaboré, les recommandations du 27 janvier 2020 du panel des anciens de l'Appel de Manéga.

L'on peut aussi rappeler l'abondante littérature sur la nécessité de la réconciliation dont comme celle de Maitre Herman Yaméogo dont nous saluons la constance des interventions sur la question, les ouvrages du journaliste Lookmann Sawadogo, de l'ancien député Lona Charles Ouattara et j'en passe. Les tons sont différents, mais le constat est le même : le Burkina Faso s'en va à-vau-l'eau. Nous avons également publié en août 2021 aux éditions « La Blancheur » un ouvrage de 208 pages intitulé« Burkina Faso, la réconciliation nationale et économique, leçons et perspectives », ouvrage faisant l'analyse de la situation sociopolitique du pays sans langue de bois depuis 1966 et invitant le Président Kaboréà prendre des mesures fortes de réconciliation nationale au risque de voir la situation échapper à tout contrôle. La dernière sortie notable y relative est l'appel à la paix des chefs coutumiers et traditionnels du 30 juin 2022.

L'on peut donc dire sans se tromper que la crise que traverse le Burkina Faso est multidimensionnelle, qu'il y a une prise de conscience générale du besoin de réconciliation nationale à entreprendre, et ce préalablement à tout processus de refondation nationale, afin d'asseoir les bases d'un jeu politique clair et responsable.
Cependant, il est difficile, sinon impossible d'avoir un consensus national sur l'interprétation de ce passé douloureux et sur les perspectives et mécanismes de sortie de crise. Aussi, l'initiative du Président Damiba, d'accueillir le Président Compaoré au Burkina Faso pour les besoins de réconciliation nationale n'a pas été compris par tous de la même manière, certains en faisant même un acte de défiance de l'autorité judiciaire.

Il faut plutôt comprendre une mesure exceptionnelle dictée par les nécessités de survie de la Nation.

I. L'importance de l'unité nationale dans la lutte contre le terrorisme

Les crises majeures sont souvent les conséquences perceptibles ou non des actes de gouvernance au fil du temps et qui, faute de résolution, embrasent progressivement d'autres secteurs sociaux. Dans un pays fortement divisé, il sera difficile que les populations présentent un front uni contre des fléaux majeurs auxquels le pays est confronté. C'est ce visage de division que le Burkina Faso présente de nos jours face à la lutte contre le terrorisme. Faute de resserrement du sentiment d'unité et de solidarité nationale, l'existence de tout le pays peut être compromise. La réconciliation s'avère donc une nécessité pour la reconstitution du tissu social, un tremplin pour renforcer encore plus l'unité nationale afin de faire face à la lutte contre le terrorisme.

A ce propos, Monsieur Mathieu Pellerin, analyste à International Crisis Group, cité dans un article d'avril 2021 du Journal Jeune Afrique disait que la question terroriste au Burkina Faso est intimement liée à la question de la réconciliation. Pour lui, « Les djihadistes se sont développés au Burkina en exploitant toutes les fractures locales entre communautés, et qu'il convenait de réparer ces fractures et de réconcilier des communautés qui ont commis de nombreuses violences depuis 2016 au Sahel puis dans le Centre-Nord, l'Est, le Nord et dans la boucle du Mouhoun ». Il concluait en disant que « le chantier de la réconciliation est clairement un moyen de freiner l'expansion djihadiste. »

Au regard de la persistance du terrorisme malgré les sacrifices de la Nation, les efforts des FDS et des VDP, le Président Damiba, en homme d'Etat, a compris que le tout militaire ne peut pas en venir à bout. C'est en cela que son initiative d'organiser une rencontre de concertation avec les anciens chefs d'Etat trouve toute son importance. Qui plus qu'un ancien chef d'Etat, doit se sentir responsable de la détérioration de la situation sociopolitique du pays ? Qui plus qu'un ancien Chef d'Etat est bien placé pour œuvrer avec ses pairs à l'union des populations ?

Certes, le besoin de réconciliation recouvre les secteurs politique, économique, militaire, social, culturel, etc. Mais la réconciliation des politiques est le préalable à celle de tout autre secteur. Tant que les politiques n'acceptent pas de faire la paix, de mettre la Nation au-dessus de leurs intérêts, il est illusoire de penser qu'ils vont contribuer résolument à la pacification du pays et à l'apaisement des leurs. Le comportement du Président Kaboré et de ses partisans est le triste exemple de cette réalité politique.

Il est malheureux que certains citoyens se soient illustrés de la plus triste manière en entravant la tenue de la rencontre de concertation organisée par le Président Damiba. Les pourfendeurs de l'initiative n'ont peut-être pas pris la mesure de la situation nationale et de leurs devoirs envers leur postéritéà qui ils doivent léguer un pays apaisé. L'absence de certains anciens chefs d'Etat à cette concertation d'intérêt national est compréhensible au regard des raisons invoquées. Mais il est moins admissible que le Président Roch, dont le régime porte la responsabilité principale de la déliquescence du pays, ait justifié après coup sa défection par des entraves de ses partisans et son attachement prétendu à des principes judiciaires.

Pour une personnalité qui a occupé les plus hautes fonctions de l'Etat et qui est resté dans les arcanes du pouvoir durant près de 40 ans, il ne semble pas avoir suffisamment réfléchi sur les suites de son acte. Se prononçant sur la question, le doyen Maitre Titenga Pacéré a trouvé les mots justes lorsqu'il a dit que : « la justice n'est pas au-dessus de tout. Ce qui est au-dessus de tout, c'est la Nation ».
Nous saluons en cela le patriotisme du Président Compaoré pour avoir fait le déplacement de Ouagadougou. Lorsqu'il quittait le pouvoir en 2014, l'intégrité du pays était intacte. Aujourd'hui, une grande partie du territoire national échappe au contrôle de l'Etat central et la survie même de la Nation est en cause. Conscient de la gravité de la situation, il a répondu à l'appel de la Nation malgré son état de santé précaire.

La sortie de crise du Burkina Faso requiert pour cela l'engagement et l'union de tous les Burkinabè. Et le Président Damiba, exerçant les plus charges de la direction de l'Etat, est la personnalité indiquée pour sonner le rassemblement des Burkinabè pour la cohésion sociale et l'unité nationale.

II. Les actes du Président Damiba pour des nécessités de réconciliation, non pour une défiance de la justice

Toute société organisée fonctionne suivant des règles assorties de sanctions dont la mise en œuvre incombe à la justice. Mais au sortir d'une crise, si l'accent est uniquement mis sur la dimension punitive de la justice pour solder les comptes, cela peut mettre en danger les processus de démocratisation, de développement et de réconciliation qui sont attendus par le peuple certes meurtri, mais orienté dans sa grande majorité vers l'avenir. A ce propos, les derniers sondages ont en effet révélé que la majorité du peuple Burkinabè est orientée vers l'apaisement et la clémence. De plus, les procès peuvent parfois attiser les antagonismes et gêner le processus de réconciliation nationale incontournable dans le processus d'un État, toute chose que nous avons constaté au sortir du procès du Président Sankara.

Le système judiciaire de notre pays, à l'instar de beaucoup d'autres, a été conçu lors de l'accession à l'indépendance, alors que les problèmes de cohésion sociale n'avaient pas atteint leur proportion d'aujourd'hui. Si la justice doit s'opposer radicalement à toute initiative de réconciliation alors que la crise prend de l'ampleur, il est à craindre que la Nation elle-même n'en survive pas. Du reste, le silence de la justice et des pouvoirs publics face aux graves atteintes à la Constitution et aux valeurs de la République consécutivement aux évènements d'octobre 2014 est la preuve qu'ils peuvent faire preuve de flexibilité au regard des rapports de forces, des besoins d'apaisement et de reconstruction du tissu social. Le séjour du Président Compaoré aux Burkina Faso ne constituait pas une situation pénalement plus grave que ces faits tolérés.

Nous devons donc comprendre que la démocratie, en tant que système politique, ne saurait se limiter à son seul cadre institutionnel. Elle doit être capable de corriger ses propres dysfonctionnements en cas de besoin, s'incarner dans un état d'esprit favorisant la tolérance et le retour de la paix, le dialogue entre les communautés et le renforcement de l'unité nationale. Il faut donc se rendre à l'évidence aujourd'hui que la réconciliation est la condition de la restauration de l'autorité de l'Etat, la condition de l'unité d'action face au terrorisme.

La présence du Président Compaoré au Burkina Faso n'est donc nullement une défiance de la justice, ni un pied-de-nez à qui que ce soit. Pour preuve, le procès du Président Sankara s'est normalement déroulé et les prévenus ont été condamnés au souhait des parties civiles sans aucune immixtion du Président Damiba. Mais le pays est aujourd'hui confrontéà un problème de survie, et c'est à la lumière de ces contraintes que l'engagement et les choix du Président Damiba doivent être analysés. La réconciliation est aujourd'hui une raison d'Etat pour notre pays.

III. Le bienfondé du recours à la raison d'État pour la survie de la Nation

La raison d'État est un mode d'intervention du pouvoir public ou du pouvoir politique qui déroge au droit commun pour les nécessités de survie de la Nation. Au nom de cet intérêt supérieur, des principes ou des attributs de la démocratie sont suspendus ou ignorés pour un temps limité. L'application de la raison d'Etat trouve son fondement dans la reconnaissance des limites de l'Etat de droit à assurer la survie de la Nation en présence d'une situation exceptionnelle. A ce propos, l'article 59 de la Constitution accorde des pouvoirs exceptionnels ou pleins pouvoirs au Président du Faso lorsque les institutions, l'indépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements sont menacées d'une manière grave et immédiate et/ou que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu.

Mais l'application de la raison d'Etat ne se limite pas au formalisme contraignant de cette disposition constitutionnelle. Dans la mission de gouvernance, la raison d'Etat recouvre les décisions politiques prises par les gouvernants, qui peuvent déroger au formalisme requis pour certaines, mais dont la légitimité et l'importance pour la communauté est fondée.

L'application de la raison d'Etat dans la réconciliation trouve sa source dans la reconnaissance des limites des mécanismes démocratiques au regard des objectifs à atteindre. Partout où la nécessité de réconcilier s'est posée, il a fallu que les gouvernants aillent au-delà du formel pour la réussir. La situation de l'Afrique du Sud est la plus révélatrice de cet impératif de transcendance. La réconciliation était fondée sur deux pôles : l'amnistie pour les bourreaux en échange de la vérité, sous la direction d'un homme qui a passé un quart de siècle en prison, le Président Nelson Mandela.

Près de chez nous, à l'occasion de la célébration de la fête de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, le Président Alassane Ouattara a accordé en août 2018 l'amnistie à environ 800 personnes poursuivies ou condamnées pour des infractions en lien avec la crise postélectorale de 2010 dont Madame Simone Ehivet Gbagbo. Détail important, l'amnistie a été accordée par ordonnance du Président et non par une loi comme la Constitution le préconise.

On le constate, la Réconciliation est un choix stratégique pour le renforcement de l'unité, le rétablissement de la paix et la relance du développement. Au-delà de la légalité et du formalisme institutionnel, il faut donc prendre en compte la légitimité et la nécessité des actions posées par le Président Damiba pour la réconciliation nationale et l'unité des Burkinabè, en ayant en point de mire la lutte contre le terrorisme

IV. La réconciliation nationale dans l'intérêt de la jeunesse Burkinabè

Les jeunes constituent la frange la plus nombreuse de la population. Ils sont les décideurs de demain et un futur de labeur les attend. Si la crise que le Burkina Faso traverse doit encore perdurer, il est à craindre qu'elle entrave les politiques de développement, ce qui se fera au détriment des plus jeunes et des générations futures. Aussi, les jeunes doivent plutôt œuvrer, dans leur propre intérêt et dans l'intérêt de la communauté nationale, pour un règlement apaisé de la crise existante, afin d'assurer un nouveau départ pour tous.

Malheureusement, ce sont eux qui sont le plus réfractaires aux initiatives de réconciliation, sans doute par conviction pour certains, mais essentiellement parce que beaucoup d'ainés dont ils suivent les traces n'assurent pas leur coaching de façon à leur inculquer le respect des valeurs de la république et de leurs responsabilités de gouvernants de demain. Or, quand on mène une lutte dont on ne connait pas les tenants et les aboutissants, on court le risque de causer de grands torts à son pays pour satisfaire les intérêts de leaders peu scrupuleux.

Aussi, les jeunes Burkinabè doivent-ils plutôt soutenir le Président Damiba dans ses choix stratégiques. Il se présente en effet comme le leader tout indiqué de leur génération, leur porte flambeau dans le combat d'avant-garde visant à les affranchir de l'embrigadement de ces personnalités peu scrupuleuses qui les instrumentalisent pour parvenir à leurs fins. La sagesse avec laquelle le Président Damiba a conduit les négociations avec la CEDEAO, ses sollicitations en direction des anciens chefs d'Etat pour juguler la crise nationale, démarche jamais tentée avant lui, sont illustratives de sa clairvoyance et de sa volonté de réunir les Burkinabè autour du chantier de l'intérêt national. Et à ce jour, aucun gouvernant déchu n'a fait l'objet d'une chasse aux sorcières, alors qu'il y avait bien des raisons et des preuves suffisances pour le faire.

Conclusion

Aujourd'hui, nous sommes tous des acteurs d'un futur de paix pour les générations futures et nous n'avons pas droit à l'échec. Mais plus que tout, la réconciliation nationale doit être une question centrale pour la jeunesse. Elle a ses repères et ses ambitions ; elle doit mener ses combats pour un avenir prospère et non s'empêtrer dans les affrontements haineux d'autres générations qui les éloignent de leurs objectifs réels et du bien de la Nation. Le pays est actuellement en transition, une période propice pour engager les grandes réformes.

C'est l'occasion pour les jeunes, de prendre en main leur destin afin de ne point être des spectateurs passifs de la marche du pays, mais plutôt des acteurs d'un changement qualitatif. La prise en main de leur propre destin par les jeunes suppose d'abord qu'ils s'investissent dans le processus de réconciliation nationale aux côtés du Président Damiba. Il ne s'agit pas de lui accorder un blanc-seing, mais de lui apporter un soutien responsable, constructif et déterminé afin que cette transition marque le départ du Burkina nouveau qui va léguer un pays viable aux générations futures.

Amadou Traoré
Juriste

Enseignement supérieur : C'est parti pour la 7e édition de la Semaine nationale de l'information et de l'orientation post baccalauréat

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Le Centre national de l'information, de l'orientation scolaire et professionnelle et des bourses (CIOSPB), organise du 11 au 16 juillet 2022 sur le site du Siao, la 7e édition de la Semaine nationale de l'information et de l'orientation (SIO). La SIO a pour objectif d'accompagner les nouveaux bacheliers, à faire un choix de formation éclairé, en leur permettant de prendre connaissance des différentes filières de formation qui existent et des opportunités de bourses. La cérémonie officielle d'ouverture de la SIO 7e édition, est intervenue ce 12 juillet 2022.

La 7e édition de la SIO se tient sous le thème, « Orientation scolaire et professionnelle et financement des études supérieures au Burkina Faso à l'ère de la digitalisation de la fourniture des services sociaux aux étudiants ». Un choix qui s'explique selon la directrice générale du CIOSPB, Dr Lydia Rouamba, par le fait que la digitalisation offre l'opportunité aux étudiants où qu'ils soient, d'avoir accès aux différentes offres de bourses et aux services sociaux offerts.

Dr Lydia Rouamba, directrice générale du CIOSPB

C'est pourquoi, tout au long de ces six jours que va durer la SIO, les futurs étudiants auront droit à des communications sur "Campusfaso" ainsi que des services sociaux offerts aux étudiants par le CIOSPB, le CENOU et le FONER, à des entretiens avec des conseillers d'orientation scolaire et professionnelle. Ils pourront également visiter les stands de diverses universités publiques privées du Burkina et du reste du monde, pour mieux s'informer sur les offres de formations.

Pour la présente édition, ce sont 90 structures qui prennent part à la SIO, avec environ 10 000 visiteurs attendus au pavillon Kilimandjaro du Siao, contre 80 instituts participants en 2021 pour environ 9 000 visiteurs reçus. Le ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, Pr Frédéric Ouattara, a invité les futurs étudiants à prendre massivement part aux différentes communications qui seront livrées.

Pr Frédéric Ouattara, ministre de l'enseignement supérieur de la recherche et de l'innovation

Cela leur permettra, selon ses propos, de mieux connaître la diversité de formations disponibles aussi bien au plan national qu'à l'international, afin de mieux s'orienter pour mieux réussir leurs études. « La SIO va permettre aux nouveaux bacheliers de se familiariser avec les services que nous avons digitalisés afin de mieux s'orienter. L'orientation pour nous est la première étape des études. S'ils sont bien orientés, ils pourront mieux embrasser leurs études », a-t-il laissé entendre.

La 7e édition de la SIO a pour marraine Fatoumata Badini/Kinda, professeur titulaire en sociologie. Tout en se réjouissant du choix porté sur sa personne, elle a invité ses filleuls à aller à l'information durant la semaine afin de réussir leur parcours académique. « Un étudiant bien informé et bien orienté, c'est une formation réussie pour toute la communauté universitaire et aussi pour la société burkinabè», a-t-elle lancéà leur endroit.

Fatoumata Badini /Kinda, marraine de la 7e SIO

La SIO bénéficie depuis son initiation de l'accompagnement de l'Union nationale des établissements d'enseignement privés laïcs (UNEEP-L), le CEPES, QG-Jeune et du journal en ligne Lefaso.net. Le dernier cité est présent participe à l'exposition, à travers l'animation d'un stand dans lequel il propose ses différentes plateformes aux instituts et universités, afin qu'elles puissent y faire leur communication en vue de recruter de nouveaux étudiants.

Des instituts comme l'Institut supérieur de la communication et du multimédia (ISCOM), sont aussi présents à cette exposition, pour proposer leurs filières de formation aux étudiants désireux d'embrasser les métiers de la communication digitale et multimédia. L'Université de technologie et de management (UTM), propose aussi aux nouveaux bacheliers, ses offres de formation dans le domaine de la technologie et du management. Les principales filières enseignées au sein de l'UTM sont la maintenance industrielle, réseaux et télécommunications, informatique industrielle, génie logiciel, finance comptabilité, transport logistique, économie et statistiques appliquées, etc.

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A propos du Pr Fatoumata Badini/Kinda, marraine de la 7e SIO

Diplômée de l'université de Nantes, en France, Fatoumata Badini/ Kinda est sociologue de formation. Elle a intégré l'université Joseph Ki-Zerbo en 1988 où elle enseigne la sociologie depuis maintenant 34 ans. Au cours de sa carrière, elle a occupé différents postes comme celui de directrice des relations internationales et de la promotion des enseignants.

Marraine de la 7e SIO, elle apprécie l'initiative qui, selon elle, offre de nombreuses opportunités aux bacheliers, pour recevoir des informations éclairées sur les formations et les différents instituts, en somme comment s'orienter pour avoir un bon parcours académique et une future carrière professionnelle. Elle encourage les jeunes filles à s'intéresser aux domaines de la recherche et de l'enseignement, domaines dans lesquels les femmes sont très souvent sous représentées.

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Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net

La gestion et la valorisation du patrimoine culturel avec Thomas Ouedraogo

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La valorisation du patrimoine culturel est un domaine novateur, créateur de nombreuses possibilités d'emploi. Malheureusement, ce secteur n'est pas suffisamment exploré et développé au Burkina Faso comme c'est le cas pour le tourisme.

Spécialiste des questions culturelles, Wendyam Thomas d'Aquin Ouédraogo est aussi président de Mouvement Culture et Action, une association qui œuvre pour la valorisation du patrimoine et des expressions culturelles. Du marketing en passant par la gestion de projets culturels, il partage son parcours de formation et les motivations qui l'ont pousséà entreprendre dans le domaine de la valorisation du patrimoine culturel.

Lien articlehttps://legrandfrere.bf/la-gestion-et-la-valorisation-du-patrimoine-culturel-avec-thomas-ouedraogo/

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