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Autant le dire… : Bobo, abusivement appelée capitale économique et industrielle ? !…

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Quand on parle de la Savana, c'est un rêve pour les jeunes générations. Dont certains se demandent s'il s'agit du nom d'un oiseau. Eh bien, la Savana, c'était le fleuron de l'industrie burkinabé productrice de jus de fruits, de pâte de tomate, et bien d'autres produits. Elle a son siège à Bobo-Dioulasso où ses installations (machines et locaux) existent toujours.

Mais depuis des années, la Savana n'existe plus elle aussi, que dans le souvenir lointain de ceux qui l'ont connue. Quant à ceux qui y ont travaillé, on aurait du mal à savoir où ils se trouvent, et ce qu'ils font. Licenciés pour fermeture de leur outil de développement, certains sont à quatre mètres sous terre. Ceux qui ont encore de la chance sont au chômage. Ceux qui ont eu l'occasion, ces survivants ces derniers temps soutiennent que ces travailleurs n'attendent qu'une quelconque volonté…pour reprendre du service.

La Société industrielle du Faso (SIFA) dans le temps (encore à Bobo-Dioulasso) comme usine de " fabrication " de motos et de vélos, n'existe plus que par ses locaux. A la SIFA, ont montait des motocyclettes et des vélos de qualité : Yamaha SIFA, la P50, la L2, la LVS, la Ninja, le vélo Peugeot SIFA, Senisot,… La SIFA a été la première à" fabriquer " les tricycles et les motos ambulances au Faso. La SIFA, on ne s'en rappelle juste que lorsqu'on doit aller aux secteurs 9 ou 21 en l'indiquant comme point de repère pour ceux qui l'ont connue. Sinon pour les autres, la SIFA ne signifie absolument rien. Les nombreux ouvriers qu'elle employait et les mécaniciens des deux roues qu'elle faisait vivre indirectement, " se cherchent " chacun aujourd'hui pour ceux qui vivent encore. Il paraît pourtant que ses machines sont encore en état et n'attendent qu'une quelconque volonté…pour reprendre ainsi du service. Elle aurait même, entre temps, changé de nom pour reprendre ses activités, mais depuis, plus rien.

Pire encore, à Banfora, toutes les tentatives de reprise des ex-Grands Moulins du Burkina (GMB) n'arrivent pas à se concrétiser bien que, par au moins deux fois, Blaise Compaoré en campagne électorale dans cette ville ait annoncé et même ordonné la reprise de ses activités. Hélas, les GMB sont toujours l'ombre d'eux-mêmes, et, toutes les installations sont actuellement dans un état tel que tout repreneur réfléchirait par deux ou trois fois avant de s'engager. De même que les travailleurs des deux précédentes industries, ceux rescapés des ex-GMB sont amers et survivent comme ils peuvent.

Revenant à Bobo-Dioulasso, on peut donc dire que la zone industrielle de cette ville, désormais abusivement appelée " capitale économique et industrielle ", ne grouille plus depuis des années de son monde habituel. La Brakina quant à elle, ne produit plus la bière de qualité comme elle en faisait à Bobo. Des travailleurs sont allés au chômage pour cette raison, alors qu'il existe à Bobo la meilleure eau pour produire des boissons. Les quelques industries qui résistent à la " tempête " de la délocalisation (Winner industrie, Sonaceb, Sap, SOFITEX et ses usines de production d'huile et de produits dérivés du coton) ne sont pas loin de mettre la clé sous le paillasson.

Peut-on accepter qu'on donne des marchés à des particuliers qui font entrer dans le circuit national des produits pour bétail mettant ainsi en difficultés des usines nationales qui en produisent et créent des emplois ? Et ces huiles alimentaires venues d'où on ne sait qui envahissent les rayons des supermarchés tandis que les usines de production d'huile n'arrivent pas à faire sortir leurs produits ? En visite à Bobo et principalement au Conseil municipal le 20 août dernier, le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a annoncé que son gouvernement va mettre tout en œuvre pour que Bobo-Dioulasso soit véritablement la capitale économique et industrielle du Burkina. Mais à condition que les Bobolais créent les conditions pour cela. Prenons-le donc aux mots et travaillons dans ce sens. Peut-être que cette fois sera enfin la bonne.

Dabaoué Audrianne KANI

L'Express du Faso


Aimée Florentine Kaboré, journaliste aux éditions Sidyawa/Ouaga : « Une bonne renommée vaut mieux qu'une ceinture dorée »

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Aimée Florentine Kaboré est journaliste depuis une dizaine d'année. Un beau parcours qu'elle a bien voulu nous faire connaître dans cette interview. Lisez plutôt !

Vous étiez aux USA pour les TMP leadership groupe 2013. Qu'est-ce que c'est ?

Les TMP leadership sont un groupe de seize (16) journalistes anglophones de 14 pays, qui se sont inscrits en ligne pour le programme 2013 de coaching et de leadership des journalistes et qui ont été sélectionnés pour prendre part à la phase pratique de ce programme à Poynter Institute en Floride, aux Etats -Unis d'Amérique (USA). En une semaine, du 4 au 9 août 2013, ils ont renforcé leurs compétences professionnelles et leurs acquis en matière de leadership. Ils sont de retour dans leurs pays respectifs où pendant une année, ils doivent servir de mentors aux jeunes journalistes, particulièrement deux, dont ils ont donné d'avance les noms, à l'Institut Poynter . Le group de 2013 est constitué de journalistes du Benin, du Burkina Faso, de Bhutan, du Cameroun, des Etats-Unis, de l'Ethiopie, de l'Inde, du Kenya, de Mexique, du Nigéria, des Philippines, de la Tanzanie, du Togo et de la Zambie. Le but de ce programme est de mettre en place un réseau mondial de journalistes pour la promotion du leadership, de l'éthique et de la déontologie dans leur métier.

Cela fait de vous une journaliste talentueuse et remarquable au Burkina Faso.

Quels sont les sentiments qui vous animent ?

Rien de particulier ne me distingue des autres. J'aime mon métier et j'essaie de me perfectionner en tenant compte des remarques et critiques qui sont faites.

Journalistes aux Editions Sidwaya depuis treize (13) ans, quel est votre parcours professionnel ?

J'ai un Bac + 4 en anglais et actuellement, je suis en train de finir un master en traduction et Interprétation à l'Université de Ouagadougou. Concernant le journalisme, j'ai plutôt bénéficié de bourses de formation professionnelle et de stages à l'extérieur du pays. Tout a commencé en 2004 où comme d'autres journalistes, j'ai bénéficié du soutien de l'Ambassade d'Allemagne pour intégrer une formation de deux semaines à Institut international de journalisme d'Accra, au Ghana. Puis, en 2007, j'ai postulé pour un stage de perfectionnement de six semaines au centre multimédia de la Radio Nederland Training Center (RNTC) en Hollande et ma candidature a été retenue. En 2008, j'ai été sélectionnée sur dossier pour prendre part à une formation sur la couverture médiatique des institutions panafricaines, en Afrique du Sud. J'ai ainsi fait partie de l'équipe de reporters retenus pour assurer la couverture médiatique du dixième congrès du Parlement panafricain dont le siège est à Midrand, en Afrique du Sud. De décembre 2009 à mai 2010, j'ai bénéficié d'une bourse du gouvernement indien qui m'a permis d'aller me former à l'Institut indien de la communication de masse (IIMC) à New Delhi en Inde.

Et cette année 2013, Dieu m'a fait la grâce de recevoir des invitations, tous frais payés. J'ai ainsi participé au congrès des femmes rurales au Maroc et au forum mondial des médias en Allemagne. Et sans oublier cette bourse américaine qui m'a emmené en Floride pour le programme de coaching pour les journalistes. Je suis également invitée à bénéficier d'un recyclage qu'organise la Hollande au profit de ses anciens boursiers, mais, cette fois-ci, au Sénégal.

Comment vous sentez-vous dans le métier ? Etes-vous satisfaite de votre travail ?

Je suis reconnaissante envers ma hiérarchie pour les autorisations d'absences qui me sont accordées pour bénéficier de ces formations qui valorisent mon CV et me permettent de partager l'expérience de la presse sous d'autres cieux.

Des difficultés ne manquent pas. Quelles sont celles que vous rencontrez dans l'exercice du métier du fait de votre statut de femme ?

Des difficultés existent parce qu'il s'agit d'un métier qui demande de la disponibilité et qui vous prend tout votre temps. Il faut vraiment être préparéà cela pour tenir bon. Avant de m'engager dans la presse écrite, j'ai travaillé dans une radio privée suite à ma réussite à un test de recrutement de journalistes, suivi d'une formation rapide. Mais quelques mois après, j'ai jeté l'éponge parce que les conditions salariales et le rythme du travail ne me convenaient pas. J'ai compris qu'il était préférable de me consacrer à mes études et d'aller jusqu'au bout du chemin qui me restait à parcourir.

Comment arrivez-vous à les surmonter ?

Pour tout croyant, l'arme la plus efficace pour vaincre les difficultés, c'est la prière, pour que Dieu intervienne parce qu'il a la solution à tout ce qui est considéré comme problème.

Qu'est-ce qui fait votre force ?

C'est ma foi en Dieu, le créateur, qui fait ma force.

Qu'est-ce qui fait la femme ?

Drôle de question. Pour moi, c'est la capacité de penser, de réfléchir, d'agir, de s'affirmer, de pouvoir se prendre en charge et surtout d'aider les autres à avancer, de prendre des décisions et de les assumer en toute responsabilité, c'est cela, être humain ; c'est aussi être femme

Est-ce que vous pensez avoir atteint vos objectifs dans le journalisme ?

Oui, le journalisme mène pratiquement à tout et nous met en contact avec tous les leaders et personnalités du monde ; c'est donc l'occasion de frapper à toutes les portes pour la réalisation des projets, si projets il y a.

Quels sont vos projets futurs ?

Je préfère les taire pour le moment

Que pensez-vous de la liberté de la presse au Burkina Faso ?

En Floride, chaque participant a fait l'état de la liberté de presse dans son pays. Mon exposé a porté sur le cas du Burkina et ma conclusion est que la liberté de la presse est toujours au stade de balbutiement. Il revient donc à la presse nationale de se battre pour en faire une réalité.

Un conseil pour les filles qui rêvent d'exercer le métier ?

Je leur dirai d'être au parfum de l'actualité, de lire beaucoup et de ne jamais se fatiguer de faire des recherches. Je leur conseille particulièrement de ne pas perdre de vue leur dignité, d'avoir surtout de la personnalité et de demeurer intègre dans l'exercice du métier. Ne dit-on pas qu'une bonne renommée vaut mieux qu'une ceinture dorée ?

Bassératou KINDO

L'Express du Faso

Afrobasket 2013 : le Burkina occupe la dernière place

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Battu ce mercredi 28 août 2013 par les Aigles du Mali en match de classement du Championnat d'Afrique des nations de basketball masculin, le Burkina Faso est classé 16e sur 16. Les Etalons ont concédé leur 5e défaite.

Cinq matchs, cinq défaites. Les Etalons ont enregistré leur 5e défaite à l'Afrobasket 2013 face à l'équipe du Mali, 70-71. Arrivées au bout du temps règlementaire avec une égalité de points 64-64, les deux équipes ont eu recours à la prolongation pour se départager.

Les Etalons avaient été battus dès le début de la compétition par le Rwanda à 80-61 avant de tomber lourdement face à la Tunisie, 45-100 lors de leur 2e sortie. Ils ont été par la suite battus par le Maroc, 84-63. Dernier du groupe B, le Burkina a rencontré la Côte d'Ivoire, pays organisateur, en 8e de finale.

Sans trop de difficultés, les Eléphants basketteurs sont venus à bout des Burkinabèà 100-60. Disputant l'avant dernière du classement, question de sauver l'honneur, les Etalons ont malheureusement, une fois de plus, plié l'échine face aux Aigles du Mali. Ils occupent la dernière place du classement. Tout étant fini pour eux, ils devront quitter la capitale ivoirienne, ce jeudi 29 août 2013, pour Ouagadougou.

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

Salubritéà Bobo-Dioulasso : Un coup de balai sur les terre-pleins ne tuera pas…

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Que d'herbes (inutiles ?) sur les terre-pleins des voies dans la ville de Sya. Sur tout le long du boulevard qui traverse la cité, en passant par l'avenue de la libertéà l'avenue de la Nation, bref…l'ensemble des routes cohabitent depuis l'annonce de la saison pluvieuse avec des herbes et des feuillages qui n'ornent point le paysage. Constat !

La présence des herbes sur les terre-pleins et les chaussées dans les rues de Sya ne manque pas de nous interpeller. On pourrait même affirmer que depuis l'installation de la saison des pluies, les usagers des routes à Bobo-Dioulasso circulent sur des herbes, tant elles poussent, meurent, et repoussent au su et au vu des services techniques municipaux de la commune. Et l'on est en droit de se demander si la propreté est vraiment l'affaire des agents commis à l'embellissement de la belle citée de Guimbi Ouattara. Ou encore s'agit-il d'un manque de matériel, comme le clament toujours certains agents de la Voirie ? En tout cas, cette image que donne la capitale culturelle du Burkina Faso n'est pas satisfaisante ou attirante.

l'occasion de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance du pays, Bobo-Dioulasso avait changé tant soit peu de profil. Les avenues étaient, presque toutes, parées des couleurs nationales et des fleurs qui ne manquaient pas d'être arrosées et entretenues. Trois ans après, le beau visage semble ridé. Difficile de reconnaître les fleurs souvent entremêlées aux herbes, aux ordures et autres sachets plastiques sur les rues. De toute évidence, et comme l'a si bien dit le chef de l'exécutif burkinabè, Luc Adolphe Tiao, « personne ne viendra développer Bobo-Dioulasso à la place des Bobolais et des Bobolaises ». C'est ainsi dire que personne ne viendra désherber les rues. Que les autorités prennent enfin leurs responsabilités à ce sujet.

Bassératou KINDO

L'Express du Faso

Probable intervention militaire des occidentaux en Syrie : Marges de manœuvres limitées pour Obama

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Il n'est pas encore fait cas d'attaque de dispositifs sécuritaires du pouvoir de Damas. Mais, le président syrien, Bachar-Al-Assad, sait, depuis l'attaque chimique du 21 août, que son régime est dans l'œil de cyclone des occidentaux qui seraient sur le point de lancer une opération militaire contre son pouvoir, pour le punir de l'usage d'une arme de destruction massive non conventionnelle.

Pour ce faire, Washington, Paris, Londres semblent occuper les avant-postes de cette imminente opération militaire occidentale en Syrie. A la Maison Blanche, l'examen des différentes options, notamment militaires, serait déjàà une phase très avancée. A l'Elysée, le président François Hollande a déjà laissé entendre que son pays, la France, était prête à faire payer l'attaque chimique aux hommes de Assad. A Down Street, un projet de résolution condamnant le régime syrien a été rédigé et devrait faire l'objet ce mercredi d'une présentation à New York pour qu'enfin, dit-on à Londres, « le Conseil de sécurité de l'ONU prenne ses responsabilités sur la Syrie ».

Les dirigeants occidentaux semblent tellement convaincus de la responsabilité du pouvoir de Damas dans l'attaque du 21 août qu'ils n'ont même pas jugé nécessaire d'attendre les conclusions des enquêteurs onusiens dépêchés sur les lieux du crime, pour envisager leur riposte. Or, l'attaque chimique en cause, comme l'avancent certains observateurs, peut être aussi le fait des rebelles, désireux de créer des ennuis à leurs adversaires. Et les Occidentaux, dans leur volonté d'en finir avec celui que certains n'hésitent plus à qualifier de ‘'boucher de Damas'', sont peut-être, en train de se faire avoir. Ils ont peut-être aussi intérêt, c'est de bonne guerre, d'écouter la version des faits favorables à leur entreprise, surtout s'ils étaient à la recherche d'un alibi pour entrer en action dans cette guerre meurtrière qui dure depuis deux longues années, sans que l'on ne voie le bout du tunnel.

La piste rebelle est aussi plausible

Mais, cela n'enlève rien au fait que la piste rebelle reste tout aussi plausible que celle impliquant les hommes d'Assad. Cela est d'autant plus concevable que le recours aux armes chimiques était la limite fixée par le président Barack Obama au pouvoir syrien dans son combat contre sa rébellion. Sachant la puissance de feu du Pentagone, les autorités syriennes pouvaient-elles, légitimement, se permettre cette escapade, à la limite suicidaire ? Rien n'est moins sûr.

Hollande, Cameron et autres beau clamer «responsabilité de protéger les civils», plus d'un observateur, aujourd'hui, doute de l'opportunité de leur intervention… et surtout de son efficacité. L'on sait quand commence une guerre mais l'on ne sait jamais prédire la fin, tant le retour à la paix est toujours parsemé d'embûches. Les cas irakien et libyen sont suffisamment éloquents.

Mûrir encore leur stratégie sur le dossier syrien

Pour toutes ces raisons, aller en guerre est toujours une mauvaise idée, même si celle-ci peut parfois mener à une paix. En cela, Londres, Paris, Washington gagneraient à revoir ou à mûrir davantage leur stratégie sur le dossier syrien. En tous les cas, des trois leaders politiques occidentaux sur le point d'engager l'épreuve de force à Damas, Barack Obama semble le moins loti. Cela, non pas que son pays, les Etats-Unis, est militairement inférieur aux autres, mais parce que tout simplement il est tenu, quelque part, d'honorer son prix Nobel de la paix obtenu en octobre 2009, alors qu'il venait à peine de passer 8 mois à la Maison Blanche. Ce prix honorifique limite certainement les marges de manœuvres du président Obama dans une situation comme celle qui se profile à l'Horizon en Syrie.

En dépit de la puissance militaire de son pays, le président démocrate est souvent obligé de faire profil bas et de laisser ses homologues français et britannique mener en premier la bataille de l'opinion et même de jouer, on l'a vu dans les guerres libyenne et malienne, les premiers rôles. Bien sûr, quelque fois, il est obligé de sortir du bois, histoire de ne pas trop s'effacer. Mais, l'essentiel pour lui, me semble-t-il, ce de ne pas trop entacher son prix Nobel.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

Incivisme dans la circulation routière à Ouagadougou : un accident spectaculaire sur l'axe Ouaga- Kaya

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Entre 17 heures 30 et 18 heures ce mardi 27 août 2013, un embouteillage monstre se constatait entre l'Hôtel Silmandé et le parc urbain Bangr Wéogo. Et pour cause, un curieux accident de la circulation attirait l'attention des passants. Un accident qui méritait un détour parce qu'il s'est passé entre un motocycliste et un charretier.

Une charrette chargée de tas de ferrailles et de chaises en plastique tirée par deux jeunes gens en direction de Kossodo a été percutée au niveau de l'Hôtel Silmandé par un motocycliste roulant à vive allure dans la même direction. Sur les lieux de l'accident, le premier fait qui attire le passant, c'est la lourde charge de la charrette. La ferraille et les chaises en plastique qui jonchent le sol montre tout le danger qu'une telle charge représentait pour les usagers de la route, surtout aux heures de pointe.

La moto aurait percuté la charrette sur le flanc droit avant que son conducteur ne soit projetéà près de deux mètres. L'état de la moto traduit tout autant le caractère spectaculaire de l'accident, mais aussi et surtout l'idée que l'on peut se faire de l'état de santé des victimes. En effet, des deux jeunes gens sur la moto, le conducteur est grièvement blessé et a été conduit au centre de santé par les Sapeurs pompiers. Quant aux charretiers, ils ont eu plus de chance et se sont tirés avec des égratignures.

Les témoins de l'accident accusent le motocycliste de rouler à une vitesse supérieure à celle acceptée dans les agglomérations. D'ailleurs, certaines de ses connaissances présentes sur les lieux décrivent un individu aimant conduire à toute vitesse et ne respectant pas le code de la route. A cause de la vitesse avec laquelle il conduit et qui l'expose à des risques d'accidents, des témoins disent que son mécanicien avait même conseilléà sa mère de lui retirer la moto.

Cet accident de circulation aussi anecdotique qu'il paraisse, pose comme dans de nombreux cas d'accidents le problème de la sécurité routière et spécifiquement la responsabilité des conducteurs dans l'occurrence des accidents. Le respect du code de la route ne semble pas constituer un devoir au regard de l'observation de la circulation routière à Ouagadougou.

L'on est en droit de se demander si cette situation ne pose pas un problème de discipline. Sans doute, est-il nécessaire pour le politique de comprendre les logiques des usagers de la route afin de prendre les décisions qui siéent.

Bouraiman Zongo et Zakaria Soré

Eliminatoires mondial 2014 : le Gabon dévoile son effectif contre le Burkina

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La 6e et dernière journée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2014 se jouera en début septembre. Au programme des rencontres, le Burkina Faso sera opposé au Gabon le 7 septembre 2013 dans la cuvette du Stade du 4 août à Ouagadougou. En préparation de ce match, Paulo Duarte, l'entraineur de l'équipe a rendu publique ce mardi 27 août 2013 la liste des joueurs sélectionnés.

Si l'ensemble l'équipe n'a pas connu une grande modification, le milieu enregistre l'absence d'André Biyogho Poko. C'était avec surprise que les supporters gabonais ont appris l'absence du sociétaire du club français de Bordeaux. Certainement que Paulo Duarte qui connait très bien l'équipe burkinabè va expliquer dans les prochains jours son choix. Daniel Cousin, 35 ans, par contre sera incontestablement le maître de l'attaque. Face aux vices champions d'Afrique, Paulo Duarte n'a pas hésitéà sortir l'artillerie lourde. Ainsi il a convoqué, pour appuyer son attaque, Pierre Emerick Aubameyang. Sociétaire Borussia Dortmund et lauréat du Prix Marc Vivian Foé 2012, il sera certainement le maître du jeu gabonais. La cage pourrait être gardée par Didier Ovono Ebang qui est à la recherche d'un club. Anciennement sous contrat avec Sochaux, il a finalement décidé de prendre sa liberté et se donner plus de temps de jeu en allant voir ailleurs.

Le Burkina jouera son dernier match qualificatif du Mondial 2014 qui se jouera au Brésil. Les poulains de Paul Put devront impérativement arracher une victoire face aux Panthères du Gabon et prier que le Niger tienne en échec le Congo. La composition de l'équipe sera connue dans les prochains jours.

Composition de l'équipe du Gabon

Gardiens : Didier Ovono (sans club), Stéphane Bitséki (US Bitam), Anthony Mfa Mezui (FC Metz)

Défenseurs : Junior Oto'o Zué (SP Covilha, L2 Portugal), Bruno Ecuélé Manga (FC Lorient), Edmond Mouélé (Mangasport), Aaron Appindangoye (CF Mounana), Yrondu Musavi King (SM Caen), Rémy Ebanega (AJ Auxerre), Benjamin Zé Ondo( ES Sétif, Algérie),

Milieux de terrain : Lloyd Palun (OGC Nice), Didier Ibrahim Ndong (CS Sfaxien, L1 Tunisie), Kanga Guelor (FK Rostiv, L1 Russie), Willy Aubameyang (sans club), Merlin Tandjigora (USJA Carquefou), Levy Madinda (Celta Vigo, L1 Espagne), Paul Kessany (Mangasport), Bonaventure Sokambi (CF Mounana), Romaric Rogombé (sans club)

Attaquants : Malick Evouna (CF Mounana), Pierre Emerick Aubameyang (Borussia Dortmund, L1 Allemagne), Daniel Cousin (FC Sapins), Fabrice Do Marcolino (USJA Carquefou)

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

Diplomatie : les étudiants de l'INHEI s'imprègnent de la réalité ghanéenne

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Du 17 au 24 août 2013, le Directeur Général de l'Institut des Hautes Etudes Internationales (INHEI), Docteur Didace Zidahon Gampiné, a accompagné une forte délégation de 25 élèves diplomates en République sœur du Ghana. Le voyage d'études avait pour but de permettre aux étudiants burkinabè de vivre d'autres réalités constructives dans leur future carrière.

Partis pour un bain linguistique et diplomatique, les futurs diplomates ont pu profiter d'un séjour d'environ une semaine pour découvrir d'autres réalités culturelles, touristique et diplomatiques.

Après les formalités d'usage à l'Ambassade du Burkina à Accra, la délégation à pu s'accorder sur un programme de visite d'une utilité avérée.

Première étape : le mausolée du Docteur Kwamé N'Krumah, situé le long de la côte de l'indépendance en face de l'ancienne maison du parlement, le parc commémoratif consacré au premier président du Ghana et pionnier de l'Union Africaine et du panafricanisme. Au milieu d'un décor sublime composé de jardin, d'espaces récréatifs se dresse un impressionnant monument en marbre. Sous ce joyau fort touristique se trouve la tombe de l'illustre disparu, et non loin, celle de son épouse Fathia et de ses enfants Gamal, Sékou et Samia.

Il est également donnéà contempler le curriculum vitae, le salon d'étudiant, le premier bureau présidentiel, le téléphone, la canne et bien d'autres objets ayant appartenu à celui dont l'évocation du nom rappelle inexorablement le héros de l'histoire politique africaine à travers un musée dédiéà sa mémoire. Dans la cour est exposée sa Cadillac (voiture de luxe de l'époque) dans un abri vitré.

Avant de quitter ce lieu historique un étudiant a laissé entendre ceci : « pour des futurs diplomates, il était absolument important de venir sur ces lieux et découvrir cette richesse du peuple ghanéen, j'allais dire, du peuple africain »

La seconde étape majeure a été la visite du Centre international des affaires et de la diplomatie de l'Université de Legon, créé en 1989. Le LECIAD (Legon Centre for International Affairs and Diplomacy) est l'institut diplomatique du ministère des affaires étrangères du Ghana. Rattachéà l'Université de Legon, ce centre d'études supérieures accueille actuellement 65 étudiants venant du Ghana, de la Côte d'Ivoire, du Sénégal, de Gambie et d'ailleurs.

Les cours y sont présentiels et à distance pour certains programmes spécifiques. Pour cela il est fait appel à des chercheurs mais également à des diplomates en postes ou à la retraite. Cette étape a permis aux étudiants de l'INHEI de se rendre compte des similitudes qu'il ya entre le LECIAD et l'INHEI.

Selon Clément OUEDRAOGO, Délégué Général des étudiants « cette visite conforte à plus d'un titre, car permettant de se rendre compte que nous vivons pratiquement les mêmes réalités, à l'exception de quelques différences. Quant au Docteur Philip Attuquagefio chargé de recherche au LECIAD, il serait très intéressant d'envisager un partenariat dans la mesure du possible entre son centre et l'Institut des Hautes Etudes Internationales du Burkina. Parlant de l'avenir de la diplomatie africaine, celui-ci s'est dit très confiant, vu la convergence des points de vue et des actions sur la question.

L'étape du Centre international Koffi Annan de formation au maintien de la paix, Koffi Annan International Peacekeeping Training Centre (KAIPTC) aura étéédifiant pour les « apprentis » négociateurs internationaux. Elle a en effet été une belle occasion pour la délégation conduite cette fois par le Directeur des Relations Extérieures et de la Communication, Servace Maryse DABOU représentant le Directeur Général de l'INHEI. Reçu par le Général Major OB Akwa lui-même, le groupe de visiteurs burkinabé a été guidé par le Colonel Bunlugu, un officier originaire de Bolgatenga (frontière Ghana-Burkina), fier de recevoir ses voisins et frères ». La visite guidée a ainsi parcouru les bureaux, les luxueuses salles de conférences et autres séminaires, en passant par les 70 chambres où logent les pensionnaires venant d'Europe, d'Afrique et d'ailleurs au cours des rencontres.

Un exposé a servi de cadre de familiarisation avec les missions, les financements, le fonctionnement et les opportunités offertes par ce centre qui a déjà formé des milliers de personnels armés ou civils et est dans sa dixième année d'existence.

Le général OB Akwa, Directeur Général du Centre a affirmé, avant de « donner la route »à ses visiteurs qu'il attendra prochainement un signal de la part de l'INHEI dans le sens d'une collaboration académique et professionnelle future.

Il faut signaler que le KAIPTC délivre des Masters et un doctorat dans des domaines comme « Conflit-paix et sécurité» ; « genre paix et sécurité». Il est financé par l'ONU, l'UA, la CEDEAO, des pays du Nord et le gouvernement Ghanéen, selon les besoins. Son siège se trouve à Accra et son premier responsable est nommé par le Ministère Ghanéen chargé de la Défense. L'actuel DG a été l'Aide de camp du Président John Kuffor. Il dit avoir une très bonne image du Burkina qu'il connait assez bien.

Les futurs diplomates burkinabè accompagnés de membres de leur administration ont pu visiter entre autres sites, le barrage hydroélectrique d'Akossombo avant de regagner Ouagadougou le 25 août dernier. Ils ont souhaité la multiplication de tels bains linguistiques, culturels et diplomatiques, car soutiennent-ils « que vaut un diplomate qui ignore totalement ce qui se passe autour de lui et comment les affaires et les peuples sont organisés ailleurs … ? »

Direction des relations extérieures et de la Communication de l'INHEI


Excision au Burkina Faso : Pourquoi cette pratique peine-t-elle à disparaître ?

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Une déclaration de l'association jeunesse unie pour l'éradication de l'excision au Burkina Faso (JEUNEE/ BF) a été publiée sur lefaso.net le lundi 26 août 2013. Cette déclaration faisait état des cas de 28 filles excisées à Dion, dans la commune de Nobéré (province du Zoundwéogo). Ces cas viennent nous interpeller sur la récurrence de cette pratique malgré l'adoption d'une loi qui interdit sa pratique au Burkina Faso.

Vingt huit filles dont l'âge est compris entre trois à quinze ans ont été excisées à Dion. Les faits se seraient déroulés le vendredi 16 aout 2013. Ces malheureux cas rappellent la persistance de cette pratique malgré le fait que depuis 1996, une loi qui la réprimande a été votée.

Aussi, un secrétariat permanent du conseil national de lutte contre la pratique de l'excision a-t-il été créé (SP/ CNLPE) avec pour objectif principal la lutte contre la pratique de l'excision. Ainsi, depuis plusieurs années l'Etat burkinabé, certains partenaires techniques et financiers (PTF) et des ONG (organisations non gouvernementales) travaillent àéradiquer cette pratique du Burkina.

Les cas de filles qui continuent d'être excisées sont légion encore au Burkina Faso. Qu'est-ce qui explique la récurrence de cette pratique ? Les campagnes de sensibilisation pour l'abandon de cette pratique ont-elles atteint toutes les localités du Burkina Faso ? Est-ce la loi qui n'est pas assez rigoureuse ? Quelles peuvent être les responsabilités des parents des filles victimes ?

Autant de questions que nous nous posons et auxquelles nous ne pouvons répondre. Tout le monde par contre peut participer à cette lutte ne serait-ce que par la sensibilisation. Aussi, pour nous les parents doivent-ils être punis. Cela les dissuaderait peut être car les exciseuses pratiquent avec l'accord d'au moins un parent. Ce sont les parents donc qui amènent leur(s) fille(s) à l'abattoir donc il faudrait prendre des mesures dissuasives à leur encontre.

Travaillons tous donc à faire changer les mentalités. L'Etat Burkinabé et les PTF doivent mettre à la disposition des structures de lutte contre la pratique de l'excision, les moyens nécessaires à cette lutte. En effet, le changement de mentalité est un travail de longue haleine. Ce changement passe surtout par la sensibilisation dans toutes les contrées du Burkina Faso. Cette sensibilisation doit être intense et de longue durée pour avoir des résultats conséquents.

Patindé Amandine Konditamdé

Lefaso.net

Non-loti de Koua : « 40 ans après, nous continuons d'avoir peur de la pluie » dixit Awa Sidibé

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Perdu entre les secteurs 25, 17 et Ouezzin-ville de Bobo-Dioulasso, le non-loti de Koua est atypique. Isolé au milieu de quartier loti, cet espace à la particularité d'avoir été pendant longtemps la tanière des Bobo et des peuhls. Rattrapé par la démographie et l'expansion de la ville de Bobo-Dioulasso, Koua a vu ses alentours viabilisés. Alors que les « ancêtres » des lieux demeurent encore dans les affres de la vie des quartiers non-lotis. Ici, l'on a en commun un ennemi, la pluie.

Il ne fait pas beau être à Bobo en saison pluvieuse. Pire encore dans un quartier non-loti. A koua, vieux quartier de Bobo-Dioulasso, les yeux sont toujours dirigés vers le ciel. Pas pour implorer dame nature d'ouvrir ses robinets, bien au contraire. On ne veut pas de pluie, en tout cas pas de façon successive. Parce qu'à l'évidence, la saison pluvieuse rime avec angoisse et inquiétudes à Koua.

L'air soucieux, Barakissa Kaboré s'exprime : «A la moindre pluie, nous ne pouvons plus dormir. Ma maison est dans un bas-fond et l'eau entre de partout.Tout est détruit à l'intérieur. Les enfants sont toujours malades à cause des moustiques. Personnellement, c'est à cause de la pauvreté sinon je ne vais jamais accepter de vivre ici ». Il affirme prier jour et nuit pour qu'il ne pleut pas. Tandis que Moussa Sidibé laisse entendre de son côté : « moi je suis né ici, j'ai vu tout changer sauf notre quartier. Aujourd'hui, j'ai 30 ans et Koua est encore un quartier non loti. Impossible de dormir quand il pleut, on reste débout jusqu'à la fin. Vivement que les autorités viennent lotir notre quartier». On l'aura compris, il impute sa galère à la non viabilisation de Koua.

Quarante (40) ans de vie dans un non-loti

A la lumière des témoignages, l'on se rend compte de la spécificité de Koua. Pendant longtemps, les peuhl étaient les seuls à tenir compagnie aux bobo. L'urbanisation aidant, la ville s'est agrandie et Koua a été isolé par des quartiers nouveaux.

Mais l'on retrouve toujours peuhl et Bobo sur les lieux. Des personnes qui se sentent lésées par leur sort. Pour Madi Sidibé, 30 ans de vie dans un non loti c'est trop : «Je suis né ici, dans une maison en banco et je dors toujours dans une maison en banco. Aujourd'hui, j'ai 30 ans. Nous sommes nombreux dans la cour. Mais on ne peut rien faire parce qu'on ne peut pas construire. C'est un calvaire que de vivre dans un quartier non loti laisse-t-il entendre. A chaque fois, des politiciens viennent faire du verbiage et on ne voit rien venir. »

A quelques mètres de lui, Awa Ouattara, trentenaire et fille mère se lance sans protocole dans notre discussion « On ne sait pas ce que Koua a fait mais on souffre ici. On est né ici, on a grandi ici et on n'a pas vu un maire s'intéresser à Koua. Vivre dans un non-loti pendant 30 ans, c'est dur à supporter. Cet état de fait explique même le comportement des filles qui préfèrent aller vivre avec leur copain dans les quartiers lotis avec tout le risque que cela comporte. »

Comme pour enfoncer le clou, la vielle Aoussatou Sidibé, mère de quatre filles se lance dans la danse. «Avant, c'était les bobo et nous les peuhl que l'on retrouvait ici. Moi je suis ici depuis 40 ans et j'ai peur à mon âge. Parce que Koua est un quartier dangereux à cause de l'absence de voie» lasse-t-entendre pour finir.

Ousséni Bancé

Lefaso.net

Bobo-Dioulasso : Retour à la « maison rouge de Sarfalao »

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« On ne l'a jamais vu de jour ; Il arrive toujours tard dans la nuit, en voiture et repart à des heures tardives ; Jamais il ne s'est présentéà un d'entre nous », l'entourage du propriétaire de ce que l'on qualifie désormais de « maison rouge de Sarfalao » n'en revient pas. Suite à une pluie diluvienne, dame nature a mis à nu la maisonnette atypique de leur voisin. Attisant du coup les commentaires les plus invraisemblables.

Du rouge. Rien que du rouge pour la maisonnette baptisée « maison rouge de sarfalao » qui continue de faire parler d'elle. Ecroulée suite à une pluie diluvienne, la maisonnette en banco alimente les débats.

Parce qu'à l'intérieur de ce qui apparaissait comme une maison normale d'un quartier non-loti, l'on a retrouvé des objets propres aux sanctuaires. D'abord à l'intérieur de la maisonnette, tout est rouge. Des tissus rouges entourent terrasse, mures et tôle. En plus du tout rouge, l'on retrouvait dans la maisonnette beaucoup de cola, des cornes de bœufs, trois photos, une chaise en rouge, des bouteilles selon les témoignages… Ces bouteilles ont également fait parler d'elles. Parce qu'à l'évidence, elles contenaient des poupées.

Sauf que l'imagination des uns et des autres a transformé ces bonhommes en âme humaines emprisonnées. Croyance oblige, les curieux ont vite fait de faire le lien entre les trois photos retrouvées sur les lieux et les bonhommes emprisonnés dans la bouteille. Bizarre. Tout comme l'attitude du propriétaire qui a eu le courage de revenir sur ses pas pour emporter ce qui était peut être important à ses yeux. Bien avant l'arrivé de la police.

Un propriétaire fantôme

A entendre le voisinage du mystérieux occupant de cette maison, l'édifice a été construit en un temps record. Juste avant le début de la saison pluvieuse. Depuis, l'on a jamais su qui occupait la maison. Le vieux Abdoulaye Bonkoungou dit avoir essayé d'entrer en contact avec le propriétaire pour louer sa maisonnette. Sauf qu'il n'a jamais eu l'occasion de le rencontrer «Il est venu une nuit, dans sa voiture et s'est installé. Depuis, il ne vient que rarement les nuits et repart toujours avant 3 heures du matin. De sorte à ne pas discuter avec quelqu'un».

Ces derniers temps, il se faisait accompagné par un autre homme, renseigne la voisine immédiate de la mystérieuse maison. Elle dit avoir vu l'occupant égorgé des poules une fois. Mais, à de ses voisins, elle dément les histoires ‘'nollywoodiennes'' que l'on raconte en ville.

Ousséni BANCE

Lefaso.net

Liberté provisoire pour les étudiants : Le Chef de file de l'opposition demande la fin de la persécution judiciaire

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Le vendredi 23 aout 2013, la Justice burkinabè accordait la liberté provisoire aux étudiants détenus à la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) suite aux événements du jeudi 1er aout 2013. Cette liberté provisoire a été obtenue suite à l'appel formulé par le collectif des avocats qui n'a ménagé aucun effort pour assister ces étudiants victimes de la répression du Gouvernement.

L'Opposition politique félicite le collectif des avocats et tous ceux qui, dans un élan de solidarité, ont soutenu ces victimes et contribuéà leur libération provisoire.

Elle juge toujours inacceptable le maintien des poursuites à l'encontre des étudiants et invite par conséquent le Gouvernement à prendre toutes les dispositions nécessaires pour mettre fin à leur persécution judiciaire.

L'Opposition politique rappelle par ailleurs que les préoccupations de logement et de restauration demeurent toujours posées pour les résidents déguerpis des cités. Le Gouvernement se doit de les examiner avec diligence afin d'y apporter des réponses appropriées. Le peuple burkinabè ne peut pas comprendre qu'un Gouvernement qui n'hésite pas à consacrer trente six (36) milliards à la création d'un Sénat absolument inutile soit incapable de répondre favorablement aux besoins élémentaires des étudiants, particulièrement une cité vacances et la restauration universitaire qui l'accompagne.

Les agissements désordonnés et épidermiques du Pouvoir ont eu des conséquences désastreuses pour les étudiants : libertés individuelles bafouées, perturbation et hypothèque de leur préparation et de leur participation aux concours directs de la fonction publique, etc. Cette répression injuste et aveugle prépare des lendemains amères pour nos enfants en nourrissant ‘' l'incivisme '' que le Gouvernement prétend combattre.

En tout état de cause, l'Opposition politique réaffirme sa solidarité totale et entière avec les étudiants et exprime sa disponibilitéà poursuivre en leur faveur son élan de soutien pour la préservation de la dignité de nos futurs responsables.

Elle exhorte l'ensemble des étudiants à rester sereins et déterminés dans la quête légitime de meilleures conditions de vie et d'études. Elle invite l'ensemble de ses militants, sympathisants et tout le peuple burkinabè qui leur ont déjà exprimé leur solidarité et apporté de façon spontanée leurs soutiens multiformes depuis la répression du 1er aout 2013, à poursuivre la lutte pour un meilleur devenir des universités au Burkina Faso.

Pour l'Opposition Politique
Le Chef de file de l'Opposition
Zéphirin DIABRE

Organisation des élections au Burkina : L'ambassade de Taïwan dote la CENI en matériel informatique

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L'ambassade de Chine Taïwan a fait don de cinq ordinateurs portables de dernière génération à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le mercredi 28 août 2013 au siège de l'institution à Ouagadougou.

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) voit son centre informatique se renforcer avec un don d'ordinateurs de l'ambassade de Chine Taïwan. Ce sont cinq appareils de dernière génération que l'ambassadeur Shen Cheng-Hong est venu en personne, offrir au premier responsable de la CENI, le président Barthélemy Kéré, entouré, à l'occasion, de ses collaborateurs.

Le don n'est pas quantitatif, reconnaît M. l'ambassadeur, toutefois, il promet d'en faire plus l'année prochaine, au cas où la CENI serait encore demanderesse. Selon les descriptions techniques données à la cérémonie de remise, le disque dur de chaque appareil a une capacité d'un Téra et une mémoire de quatre gigas. Des logiciels appropriés au travail de la CENI ont été aussi installés sur les postes.

Selon Shen Cheng-Hong, ce don intervient suite à une requête du président de la CENI qui a demandé son soutien. Il est aussi une réponse au traité d'amitié entre son pays et le Burkina Faso : « Ce don entre dans le cadre de l'appui en équipement informatique pour la réduction de la fracture numérique soutenu par la commission mixte de la coopération entre la République de Chine Taïwan et le Burkina Faso », a-t-il relevé. Se réservant de donner la valeur numéraire du don, l'ambassadeur pense que c'est l'utilité du matériel offert qui importe.

Pour sa part, le président de la CENI, Me Barthélemy Kéré s'est réjoui de l'élan de solidarité la République de Chine Taïwan à l'endroit de l'administration électorale du Burkina Faso. En effet, il a souligné que ces cinq ordinateurs viennent améliorer l'équipement informatique de la CENI dont l'essentiel du travail exige l'outil informatique. « Depuis le fichier électoral jusqu'aux opérations électorales avec la biométrie, tout est informatique à la CENI. Une telle contribution nous permet de remplir, avec plus de professionnalisme, la mission qui nous a été confiée par la loi », a apprécié le président Kéré.

A la main tendue de l'ambassadeur taïwanais, le président Kéré a d'ores et déjà annoncé sa visite dans les prochains jours à l'ambassade, pour solliciter un autre soutien du même genre.

Boyavé Léopold YE
Mariam Bélem
(Stagiaire

Actualité boursière du Jeudi 29 Août 2013

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INFORMATIONS BOURSIERES ET FINANCIERES DU 29/08/2013

Plus fortes hausses

Titres

ONATEL BF

TOTAL CI

PALM CI

Cours du jour

59 990 F

96 000 F

16 000 F

Variations (par raportà j-1)

2 640 F

900 F

700 F

Plus fortes baisses

Titres

UNILEVER CI

VIVO CI

SGB CI

Cours du jour

31 660 F

45 005 F

60 000 F

Variations (par raportà j-1)

-2 565 F

-2 270 F

-1 000 F

Capitalisation boursière

Volume des transactions

Valeur des transactions (enFCFA)

Actions

29 921

Actions

70 080 997 F

Obligations

36 050

Obligations

349 744 800 F

Droits

0

Droits

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Indices boursiers

BRVM10 (1)

(1) Les valeurs renseignées se rapportent à la base initiale de l'indice BRVM10 de septembre 1998 qui était égale à 100

Valeur

223,16

Variations (par rapport à j-1)

0,30%

BRVM Composite (2)

(2) Les valeurs renseignées se rapportent à la base initiale de l'indice BRVM Composite de septembre 1998 qui était égale à 100

Valeur

201,83

Variations (par rapport à j-1)

0,11%

Cours des devises

Libellés

Cours du jour

Cours de la veille

Variations

Cours du dollar américain

495,889

492,129

0,76%

Cours de la Livre Sterling

768,475

763,64

0,63%

Cours du dollar canadien

471,491

469,53

0,42%

Cours du yuan

81,0244

80,4091

0,77%

Cours du franc suisse

532,464

533,559

-0,21%

Cours des matières premières

Libellés

Cours du jour

Cours de la veille

Variations

Cours du lingot d'or (en euros)

34 090,00

34 090,00

0,00%

Cours du Baril de pétrole ( en $)

116,14

116,15

-0,01%

Cours du coton (en cents/lb)

83,86

85,12

-1,48%

Cours de la tonne de cacao (en $)

2 210,00

2 210,00

0,00%

Cours de la tonne de maïs(en $)

176,25

176,50

-0,14%

Source :http ://bourse.lesechos.fr/bourse/matieres/matieres_premieres.jsp

Commune de Saaba : Un habitant se plaint de l'arrêt des travaux de bitumage de la route principale

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Lancés en grandes pompes en décembre 2012, les travaux de bitumage de la principale route de desserte de la commune rurale de Saaba dans la province du Kadiogo avaient effectivement commencé deux mois plus tard, soit en Février 2013 pour un délai de réalisation de 7 mois.

A un mois de cette échéance, tout porte à croire qu'elle ne sera pas respectée. D'où le cri de cœur des habitants de la commune. L'un d'entre eux s'est adresséà la rédaction du portail Lefaso.net, dans le but de se faire entendre par les autorités administratives et politiques.

A un mois de la fin des travaux, voilà ce qu'il dit constater :
-«les travaux ont été suspendus depuis plus de deux mois ; aucun équipement sur le site, quelques ouvriers pour creuser des caniveaux transversaux selon un rythme qui cause beaucoup de désagréments aux usagers ;
- la suppression des voies d'accès à la voie en bitumage par la non construction de dalots ;
- la construction de caniveaux de petite taille qui ne semblent pas aux normes
».

Cet internaute en appelle à la réaction diligente des « autorités sur cette catastrophe qui se prépare ». « Que va laisser cette entreprise en terme de qualité d'ouvrage ? », s'interroge-t-il.

Moussa Diallo

Lefaso.net


Deux ans de Mutations : Le contrat

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Le 1er août 2011, quand nous lancions le 1er numéro de Mutations, nous étions conscients des contraintes et des difficultés inhérentes à une telle aventure. L'analyse des risques et le contexte qui était celui du Burkina Faso en 2011 nous a pousséà privilégier l'Engagement.

L'engagement de participer modestement, mais activement à la transformation de la société et des hommes en vue de créer les conditions de réalisation d'une gouvernance de qualité, d'une société véritablement démocratique et d'un développement harmonieux au profit du plus grand nombre de Burkinabè. Le journal comme son nom l'indique a pris la résolution d'accompagner et de susciter au besoin, les mutations positives que les uns et les autres se plaisent àévoquer à longueur de discours. Deux ans après le début de cette aventure, l'heure n'est pas au bilan tant le temps qui vient de s'écouler parait si court. Mais Mutations est fière d'avoir contribuéà améliorer des choses en rapport avec la collectivité ou à l'échelle du citoyen. Et cela parfois en tant qu'acteur clé, tantôt en témoin avisé.

Aujourd'hui, le ministère des Enseignements secondaires applique une certaine transparence dans la gestion de certaines opportunités de bourses offertes par des écoles partenaires. Nos confrères des médias publics se sont décidés à conquérir leur liberté dans le traitement de l'information. Les magistrats quant à eux viennent d'exiger de leur ministre de tutelle le respect de l'indépendance de l'institution judiciaire. Les riverains de l'avenue de l'Union européenne de la ville de Bobo- Dioulasso ont fait le siège pour exiger l'éclairage public de la voie qui de façon récurrente fait des dégâts humains et matériels. Des conseillers municipaux de la commune rurale de Dapélogo ont fait appel à leur intégrité pour sauver le conseil municipal de leur commune menacée de dissolution par le pouvoir de l'argent. Bref, la liste des comportements qui dénotent d'une certaine « mutation » est longue. Et cela est à l'honneur des principaux concernés d'une part et de tout le pays d'autre part.

Certes, il ne manque pas de Burkinabè ou d'institutions qui rament encore à contre courant de l'histoire, mais la dynamique des mutations est enclenchée. Elle est irréversible. Mutations réitère à nouveau sa volonté d'être un outil au service de cette transformation sociétale. Dans un contexte aussi critique que celui que traverse le Burkina Faso en ce moment, Mutations a la prétention de jouer un rôle de contre pouvoir dans cette vague de turbulences politiques et sociales. A chaque parution, le journal s'engage à mettre en lumière les actes, les comportements et décisions qui sont de nature à freiner la marche du pays vers le progrès et le développement intégral et intégré. En revanche, nous n'hésiterons pas à promouvoir et à vulgariser les bonnes pratiques, les actions et les idées qui sont porteuses de réelles plus values pour le Peuple et la Nation.

En passant de mensuel à bimensuel depuis octobre 2012, l'équipe du journal a voulu créer plus de proximité et de présence pour répondre aux exigences de ce serment et de la société de l'information où tout évolue à la vitesse lumière. La création et l'animation du site web du journal (www.mutationsbf.net) participe aussi de ce souci d'ouverture, de diversification de l'offre informative, de conquête de lectorat et de partenaires en phase avec l'évolution technologique. Nous voudrions saisir cet instant qui marque le deuxième anniversaire de votre journal pour remercier nos fidèles lecteurs qui nous encouragent à travers l'achat du journal, des conseils et suggestions et surtout des prières protectrices. Si nous avons pu tenir tant bien que mal le pari de notre aventure, c'est grâce –en grande partie-à tous ces facteurs énumérés ci-dessus. Car Mutations -en dépit de la constante croissance de son audience- a du mal à s'intégrer dans le marché de la publicité qui, vraisemblablement, obéit à des paramètres subjectifs voire politiques dans notre pays.

En ce deuxième anniversaire, Mutations voudrait ainsi renouveler son contrat avec ses lecteurs et les patriotes de tout bord qui rêvent d'un Burkina Faso digne et prospère, d'un peuple solidaire et épanoui pour poursuivre la marche.

Mutations

MUTATIONS N° 34 du 1er août 2013. Bimensuel burkinabé paraissant le 1er et le 15 du mois (contact :mutations.bf@gmail.com- site web : www.mutationsbf.net)

Evacuation des malades des zones rurales : La première Dame offre 12 motos-ambulances

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La présidente de la Fondation Suka, Chantal Compaoré, première Dame du Burkina, a remis, le mercredi 28 août 2013 au palais de Kosyam, 12 motos-ambulances au ministère de la Santé. Par ce geste, elle entend contribuer à résoudre les problèmes d'évacuation des malades au niveau des zones rurales.

C'est au total, douze motos-ambulances que la première Dame du Burkina, Chantal Compaoré, à travers la Fondation Suka, a remis mercredi 28 août 2013, au ministère de la Santé. Ces motos-ambulances sont des tricycles, de couleur blanche, équipés chacune, d'un casque pour le conducteur, de deux chaises pour les accompagnateurs, d'un lit pour le malade et d'un petit ventilateur suspendu au-dessus et orienté sur la couchette. Chaque moto-ambulance est estampillée « don de la Fondation Suka » et a coûté 2 millions de FCFA.

Par ce geste, Mme Compaoré entend permettre au département de la Santé de faire face aux difficultés rencontrées sur le terrain. Il s'agit, selon elle, « de répondre aux besoins du ministère de la Santé et de la population ». Elle a aussi souligné qu'à travers ce don, elle entend contribuer à l'épanouissement de la population.

Au nom des bénéficiaires, le ministre de la Santé, Léné Sebgo, a apprécié l'initiative de la présidente de la Fondation Suka, Chantal Compaoré. Il a indiqué que le gouvernement a certes, pris la décision de faire une dotation spéciale de véhicules- ambulances à l'ensemble des districts du Burkina Faso, mais ceux-ci ne permettent pas d'évacuer les malades, en milieu rural, de façon pratique. Pour le ministre, s'il faut que l'ambulance quitte le district sanitaire de la province pour aller dans les villages cela fait perdre beaucoup de temps.

Le ministre a, par ailleurs, souligné que « ce don vient renforcer notre dispositif logistique et cela nous donne des idées pour voir comment doter l'ensemble des districts et Centres de santé et de promotion sociale (CSPS), les plus reculés, en ambulances-motos ».

Léné Sebgo a saisi l'occasion pour solliciter le patronage de la première Dame pour le lancement, dans le mois d'octobre prochain, de deux nouveaux vaccins : l'un contre le pneumocoque qui est à l'origine de la méningite et l'autre, le rota virus, pour lutter contre la diarrhée.

Somborigna Djélika DRABO
Lala ZAGRE (Stagiaire)

Etienne Traoré : Et si Blaise annonçait la fin du Sénat et son retrait en 2015 ?

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Professeur de philosophie morale et politique à l'Université de Ouagadougou, homme politique et ancien député, Etienne Traoré s'est penché, dans le cadre d'une interview accordée à lefaso.net le 19 août 2013, sur l'actualité politique nationale au Burkina, les mouvements d'humeur de la classe politique, la corruption, la question des étudiants expulsés des cités universitaires, les divergences de vue entre l'opposition politique et les centrales syndicales… Autant de points sur lesquels l'opposant n'a pas eu la langue de bois.

Par un communiqué rendu public le 12 août dernier, le président du Faso a instruit le Premier ministre de convoquer le Comité d'évaluation et de suivi de la mise en œuvre des réformes politiques consensuelles, à l'effet de lui soumettre un rapport d'étape circonstancié. Quelle lecture faites-vous de ce communiqué ?

Je pense personnellement qu'il s'agit pour le président Blaise Compaoré de revoir son agenda par rapport au Sénat. Je pense qu'il va évoluer sur cette question, pour plusieurs raisons que j'avais déjàévoquées sur d'autres tribunes. Ces raisons, il y'en a six ou sept.

Mais les trois principales raisons sont issues, je pense, d'une pression interne, et aussi d'une pression externe.

Au niveau de la pression interne, il y a d'abord, les marches gigantesques de l'opposition politique qui ont été des marches d'une ampleur inédite pour l'opposition dans notre pays. Il y a également la lettre pastorale des Evêques, lesquels constituent une force morale très respectée dans ce pays, une force morale qui a suffisamment montré son indépendance.

De l'extérieur, il y a la pression de deux grandes puissances que sont la France et les Etats-Unis qui ont envoyé le président sénégalais pour dissuader notre président non seulement de continuer à ne pas écouter les clameurs publiques, mais aussi de revenir sur l'article 37. C'était le message de Macky Sall qui est venu ici pour ça.

Bien sûr, cela n'a pas plu à notre président qui a répondu de façon assez nerveuse à Yamoussoukro en disant que les marches, même en France ou aux Etats-Unis, ne changent pas des lois. Au retour, je me dis qu'il y a eu encore quelques pressions diplomatiques supplémentaires.

Toutes ces choses conjuguées l'ont amenéà revoir sa copie, en tenant compte de la stratégie qu'il a lui-même du pouvoir. Il a une vision quasi-militaire du pouvoir politique en l'inscrivant dans une logique de rapports de force ; quand on est fort, on fonce ; quand on est faible, on fait des concessions.

Je croix qu'il se sent aujourd'hui assez affaibli et il va aller dans le sens de concessions. Et le premier pas de ces concessions, c'est la convocation de la direction du Conseil Consultatif sur les Reformes Politiques (CCRP).

Ce comité de suivi et d'évaluation du CCRP est réuni depuis le 16 août dernier. Quelle pourrait être la conclusion principale des travaux dudit Comité ?

Je crois que la conclusion principale sera de revoir l'agenda du Sénat pour ne pas le mettre en place maintenant. Cela impliquera une révision subséquente de la Constitution pour en extirper le Sénat. Peut-être que dans une option maximaliste qu'en voulant revoir la Constitution, il fasse une autre Constitution pour aller à une cinquième République ; Salif Diallo en a déjà parlé. Cela aussi n'est pas une hypothèse à exclure ; cela pourrait donner un autre bail au président Blaise Compaoré. A ce niveau, il faut que les gens sachent que le président Blaise Compaoré, quoi qu'on dise, a une grande capacité de rebondissement. Il ne faut pas croire que les choses sont déjà acquises, et qu'ils s'abstiennent de lutter dans le sens d'un agenda à court-terme.

Vous parlez d'une éventuelle révision de la Constitution. Ne pensez-vous pas qu'actuellement une révision de la Constitution, quelle qu'elle soit, pourrait crée d'énormes remous ?

Ça dépend du sens dans lequel va la révision. Si c'est la révision de l'article 37 pour que le président Blaise Compaoré puisse continuer, évidemment, ça va aggraver nécessairement les remous sociopolitiques. J'ai la conviction de plus en plus qu'avec ces différentes pressions, le président Blaise Compaoré ne franchira pas le rubicond. Il semblerait même que le Mogho-Naaba aurait aussi de façon discrète, envoyé des émissaires pour dire qu'en réalité, ce n'est pas une bonne chose d'aller dans le sens d'installer un Sénat. Il aurait même ajouté que les chefs qui vont aller à ce Sénat, n'iraient qu'à leur titre personnel.

Or, il fait partie des principales forces traditionnelles de soutien tacite ou explicite du pouvoir à coté des puissances extérieures qui appuient le président Blaise Compaoré depuis 1987 et de sa garde prétorienne qui ne dit rien mais qui n'est pas tout à fait sourde ou insensible à ce qui se dit et se fait. S'il sent qu'au niveau de ces trois principaux piliers de soutien il y a des hésitations, il sera obligé de reculer, autrement c'est le suicide.

D'aucuns soupçonnent le président du Faso de vouloir utiliser le Sénat pour modifier facilement l'article 37 de la Constitution. Et si le processus de mise en place venait à s'estomper, aurait-il d'autres options pour sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels ?

Je pense et j'espère qu'avec ces pressions diverses, il ne va pas modifier l'article 37. L'objectif d'une éventuelle modification c'est bien sûr de rester au pouvoir pour garantir sa sécurité, c'est ça le problème de fond.

Maintenant, le plan A, c'est certainement lui-même. Mais comme ce plan A peut échouer, le plan B c'est probablement son frère. Et je pense que ça ira de ce côté, parce que objectivement, il ne peut pas empêcher son frère de se présenter, même s'il devait l'en dissuader pour amener un peu plus d'accalmie dans le jeu politique. Cela, il le peut subjectivement.

Je pense qu'il risque d'abandonner le plan A au profit du plan B. Et pour qu'il aille dans ce sens, il va probablement à l'issue des travaux du comité de suivi et d'évaluation de la mise en œuvre des réformes politiques, prendre langue avec l'opposition pour voir comment faire quelques concessions qui iraient dans le sens par exemple de faire un gouvernement qu'il va baptiser soit d'union nationale, soit d'unité nationale ou de crise peu importe, pour dire que ce gouvernement va faire des propositions pour voir comment de façon consensuelle on peut sortir de cette crise qui dure quand même depuis une quinzaine d'années.

Et il appartient à l'opposition de réfléchir sérieusement pour éviter toute position extrême et que même au cas où elle dirait que le dialogue n'est pas possible, il faudrait qu'elle dise quelle est la stratégie pour le changement. Ou alors, si elle y va, à quelles conditions ? Ce sont des choses qu'il faudra que l'opposition clarifie.

En se référant aux décisions et déclarations actuelles du chef de l'Etat, certains se convainquent qu'il ne se représentera pas en 2015 comme candidat à l'élection présidentielle. Croyez-vous aussi à cela ?

Moi j'y crois, c'est ma conviction. Mais rien n'est acquis définitivement. Si la pression baisse, il peut revenir là-dessus. Mais si la pression se maintient, surtout la pression extérieure, il va se plier. Il faut ajouter un autre élément, son mauvais état de santé, son très mauvais état de santéà vue d'œil.

Quelle appréciation d'ensemble faites-vous de notre démocratie à ce jour ?

Je pense que nous nous situons encore dans la zone pauvre de la démocratie au regard des faits qui montrent que les valeurs et principes démocratiques sont encore insuffisamment respectés. Ainsi, au niveau de la possibilité d'alternance, tout le monde l'a reconnue, depuis que Blaise Compaoré est au pouvoir, il a tout fait pour écraser l'opposition par tous les moyens pour que l'alternance devienne pratiquement une vue de l'esprit.

En plus, le nécessaire esprit de tolérance envers l'opposition est encore très déficitaire en dépit de l'institution du Chef de File de l'Opposition Politique au Burkina Faso (CFOP-BF). Quand tu es opposant ici, tu apparais comme un chien enragé qu'il faut abattre. Et c'est d'ailleurs pour changer cette façon de voir les choses que l'opposition avait demandé qu'il y ait un statut pour que la population sache que l'opposition est un pied nécessaire pour la bonne marche de la démocratie.

En outre, la séparation des pouvoirs ici est un mythe. En réalité, tout le système, comme dans beaucoup de pays africains d'ailleurs, est dominé par le chef de l'exécutif qui est Blaise Compaoré, qui s'impose à l'exécutif, au législatif, au judiciaire.

On est loin d'avoir une séparation des pouvoirs. On est plutôt dans une sorte de hiérarchie des pouvoirs dont le sommet est tenu par Blaise Compaoré, et cela est un gros handicap par rapport à ce qu'on appelle la démocratie.

Au niveau des droits humains, il y a eu quelques progrès. Mais il faut dire qu'il y a des actes odieux comme l'assassinat du journaliste Norbert Zongo. Dans une démocratie, un acte aussi crapuleux qui n'est pas encore élucidé, qui demeure encore impuni ; c'est un exemple parmi tant d'autres.

En tant qu'ex-inspecteur général d'Etat, quelle appréciation faites-vous du niveau de la corruption dans notre pays aujourd'hui ?

La corruption, elle est en train de grimper. Cela est d'abord liéà une philosophie politique même de Blaise Compaoréà partir de 1987. Comme sous la Révolution Thomas Sankara avait des objectifs très nobles et il voulait véritablement accélérer la moralisation dans la gestion des affaires publiques. Quand Blaise Compaoré est venu, il a engagé exactement le contraire. Sa philosophie politique consiste à dire que chacun fait ce qu'il veut : vous pouvez manger.. Voler, tout ce que vous voulez. Mais il y a une chose qui est interdite : il ne faut pas lorgner mon fauteuil. Il a créé un climat de laisser-aller, et c'est cela qui a fait le lit de la corruption.Ça, c'est une raison principale.

Il y a une autre raison, c'est que, l'autorité hiérarchique, n'existe plus. Dans les services, les directeurs généraux sont majoritairement nommés sur la base de leur proximité politique avec le parti au pouvoir, le CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès) et le plus souvent, ils ne réunissent pas l'expérience et l'ancienneté nécessaires.

On voit des proviseurs qui sont sous les ordres de leurs anciens élèves. Alors qu'on devrait pouvoir quand même respecter une certaine expérience pour que celui qui est en haut ait le respect des autres à cause de sa pratique et de son expérience. Ce qui fait qu'il n'y a presque pas d'autorité hiérarchique dans l'administration.

Il faut bien sûr ajouter le fait que le libéralisme galopant fait qu'il n'y a pratiquement pas de contrôle au niveau des prix des denrées de première nécessité ; et cela rend la vie tellement chère que les petits, voyant ce que les grands font, essayent de les imiter. Comme il y a l'impunité des grands qui font ce qu'ils veulent, les petits aussi suivent, en ayant comme raison que la vie est devenue trop chère, les salaires étant extrêmement insuffisants. Ce n'est pas une excuse, mais je croix que c'est un facteur de la corruption.

Nous avons beaucoup d'institutions qui font souvent du bon travail, comme l'inspection d'Etat aujourd'hui, mais dont les travaux ne sont pas pris en considération ou sont bloqués quelque part.

Et certains discours du chef de l'Etat ne sont pas encourageants dans le sens de la lutte contre la corruption. Quand on voit des gens qui se sont illégalement enrichis au vu et au su de tout le monde, et que des citoyens les critiquent, c'est le président Blaise Compaoré lui-même qui vient au secours de ces gens pour dire qu'ils sont victimes de la jalousie des autres. Ces genres de propos ne sont pas de nature à lutter contre la corruption.

Des étudiants ont été expulsés manu militari de cités universitaires le 1er août 2013. Que pensez-vous de cette décision des responsables du CENOU ?

Je pense que ce sont des mesures de représailles, c'est mon point de vue. Les étudiants constituent quand même un îlot d'intellectuels qui fait honneur aux intellectuels car l'intellectuel est avant tout cet homme cultivé qui défend des valeurs (le vrai, le juste, etc.) dans un espace public. Donc, voilà des jeunes qui, depuis longtemps, le pouvoir essaye de corrompre pour qu'ils acceptent leurs mauvaises conditions de vie ; mais ils ont toujours fait de la résistance. Et ils sont politiquement assez mûrs pour ne pas suivre n'importe quoi.

Maintenant, une des raisons de ces exclusions massives tient au mauvais accueil récent sur le campus du premier ministre. Celui-ci s'est aventuréà se rendre sur un campus où il y a trop de problèmes non résolus et où aucun chantier sérieux n'est achevé. Cela aussi n'a pas plu au pouvoir qui a voulu faire une sanction.

Les étudiants sont sortis massivement à toutes les marches contre la vie chère, contre le Sénat, contre l'article 37. Tout cela a paru vraiment assez difficile à supporter au niveau des autorités et qui ont trouvé moyen de les sanctionner de cette façon. Sinon, je ne vois pas pourquoi et comment le pouvoir a pu trouver rapidement de l'argent (près de 500.000.000 de francs CFA) pour donner à la communauté musulmane, laquelle ne lui avait d'ailleurs rien demandé.

Au même moment, on dit qu'il n'y a pas d'argent pour maintenir nos futurs cadres dans les cités pour préparer leurs examens. C'est purement de la méchanceté, des représailles qui traduisent du reste, un mépris général des intellectuels par ce pouvoir. Ce pouvoir est anti-intellectuel. Il n'aime pas la réflexion, surtout pas de la réflexion critique.

Vous pouvez dire qu'il y a des intellectuels avec eux, mais je croix que ce sont des intellectuels qui ont renoncéà leur intellectualité et sont devenus des idéologues, c'est-à-dire des gens qui ne font que justifier ce que le pouvoir fait. Malheureusement dans notre pays, c'est comme ça. C'est aussi un des malheurs dans ce pays. La plupart des intellectuels engagés dans la politique sont devenus de simples idéologues ; des gens qui expliquent, qui défendent ce que le pouvoir fait, au lieu de défendre ce qui est vrai, ce qui est juste.

Certains de ces étudiants vivent présentement sur la générosité des habitants de Ouagadougou. Que devra faire le gouvernement pour eux ?

Je pense que le comité de suivi de la mise en œuvre des réformes politiques devra prendre sur lui, le devoir de demander à ce qu'on ouvre à nouveau les cités pour que ces étudiants puissent se loger. Déjà que la plupart d'entre eux sont sans bourse ; et leur demander de subir ces conditions, c'est extrêmement dommageable. Je pense qu'il faut rouvrir les cités pour que les gens retournent à leur lieu habituel.

D'aucuns estiment que les mouvements d'humeur des populations deviennent de plus en plus violents. Qu'est-ce qui, selon vous, explique cela ?

Je pense que c'est un défi aux autorités qui gouvernent ce pays. Les gens n'ont plus confiance en la justice, ils n'ont plus confiance aux institutions, et chacun se rend malheureusement justice en quelque sorte. Et on assiste à la justice des forts. Ceux qui ont pris, des 200 000 ; 300 000, 500 000f, sont arrêtés et emprisonnés ; mais ceux qui ont pris des milliards comme Guiro, eux, ils sont totalement libres, ils sont làà surveiller leurs chantiers au vu et au su de tout le monde. Quand on voit ces choses, on convient qu'il y a injustice totalement instaurée.

C'est fort du fait que les citoyens ne se sentent pas protégés par leur justice qu'ils se rendent justice par eux-mêmes. Si vous avez remarqué, en cas d'accident de circulation, celui qui a le plus gros véhicule, c'est lui qu'on attaque le premier, parce qu'on est persuadé que son véhicule est le fruit d'un vol dans un système politique généralisé d'enrichissement illicite. Celui qui a une grosse cylindrée est systématiquement identifié comme étant un des voleurs, même s'il ne l'est pas. Mais la population a cette mentalité. Et il faudrait certainement un autre régime pour que ces mentalités changent.

L'inefficacité mille fois répétée de l'autorité judiciaire s'est même renforcée avec le système des « juges acquis ». Heureusement que maintenant, il y a un léger redressement, quand on voit comment les magistrats se sont exprimés face à cette intervention intempestive de l'exécutif et c'est un très bon signe, et on espère que cela va aller plus loin.

Certains soutiennent que seules les revendications violentes apportent des solutions aux problèmes catégoriels. Partagez-vous, cela ?

C'est une mentalité qui est répandue. Les gens disent si vous marchez, et que vous ne cassez pas, ce pouvoir n'est pas sensible.

Du point de vue du principe, ce n'est pas une bonne chose, en ce sens que dans un Etat de droit, on devrait pouvoir s'exprimer dans le cadre de la loi. Mais quand on arrive au constat que ceux-là mêmes qui sont à l'origine de la loi, la violent, l'Etat de droit se trouve être dans une situation de déliquescence. C'est cela la situation aujourd'hui. Donc, les comportements ici et là, même si dans le principe ce n'est pas juste, ce sont des choses qui sont compréhensibles au regard de la situation actuelle où l'Etat de droit est en déliquescence, la loi n'est pas du tout respectée. On se rend compte que plus vous volez gros, plus vous êtes protégé.

Et pour que ça change, il faut d'abord qu'au niveau de la direction de l'Etat, les lois soient respectées. Si à ce niveau les lois ne sont pas respectées, il faut s'attendre à ce que de simples citoyens prennent de mauvais exemples.

Au constat général, le climat social est tendu. Qu'est-ce qui selon vous, devrait être fait pour apaiser les esprits ?

Tout dépend de ce que Blaise va faire. Je me dis qu'après le 31 août, quand le comité de suivi et d'évaluation de la mise en œuvre de réformes politique aura remis son rapport, il va contacter des gens de la société civile, les partis politiques. Peut-être que ça va être une sorte de forum. En tout cas, je pense qu'il va trouver les moyens de faire un large rassemblement, ou prendre un certain nombre de contacts qui permettent d'apaiser la situation. Moi, je vois par exemple qu'il dise publiquement et de façon solennelle qu'il ne va plus de présenter en 2015, que l'agenda du Sénat est arrêté, qu'il va réaliser les recommandations du Collège des Sages, qu'il va faire le bilan des différentes critiques faites par la société civile et l'opposition par rapport à son régime et en tirer un certain nombre de conséquences.

Et enfin, je pense qu'il pourrait essayer de convaincre son frère François de ne pas chercher à le remplacer ; parce qu'on risque de rentrer dans une polémique de légitimité, de pouvoir ethnique ou familial, et cela va empoisonner, au cas où il gagnerait, l'atmosphère politique. Je pense qu'il pourrait le convaincre de se retirer, même s'il en a le droit. C'est une affaire de marche vers la paix de façon assez significative. Je pense qu'en outre, il faut ouvrir les cités universitaires au profit des étudiants. Et je pense que si tout cela est fait, ça va contribuer à apaiser de façon durable, le climat social.

Vous êtes un ancien député, quel bilan dressez-vous de votre passage à l'hémicycle ?

Rires… Je pense que ce sont les autres qui doivent faire ce bilan. En tout cas, de mon point de vue, j'ai quand même la conscience tranquille. J'ai fait ce que je pensais devoir faire à l'Assemblée. Un journaliste m'avait demandé que comme je n'ai pas été réélu, est-ce que je ne vais pas regretter ce que j'ai dit à l'hémicycle ? J'ai dit non ; je n'ai rien à regretter.

Si j'ai des regrets à faire, c'est de n'avoir pas pu dire certaines choses à cause du temps. En toute conscience, je pense que j'ai pu faire ce que je devais faire. Il appartient aux autres de me juger. En tout cas, moi je suis tranquille avec ma conscience sur ce plan.

Que peut-on savoir sur le programme d'un ancien député comme vous ?

D'abord, je suis dans l'enseignement. Quand on est titulaire à l'Université, même si on est député, on continue à enseigner. Et donc, je continue de faire ce que je faisais déjà. Et j'ai un peu de temps libre pour me préparer pour les prochaines échéances. Ça me donne aussi un peu plus de temps et de liberté pour m'engager davantage dans la construction de mon propre parti. Comptez-vous revenir à l'Assemblée nationale ?

Bien sûr ! Tant qu'on est dans la politique, on doit se battre pour les législatives, les présidentielles, et pour d'autres échéances. On va continuer de se battre.

La politique, c'est comme ça. Il y a des succès, il y a des échecs. Ça fait partie de l'itinéraire politique. Ce n'est pas un échec qui va faire qu'on va abandonner. On va continuer de se présenter aux échéances électorales futures. Et si on échoue, il y aura d'autres, plus jeunes, qui vont prendre la relève. C'est ça la politique.

Malheureusement en Afrique, quand les gens commencent à se battre à 07h, ils veulent avoir les fruits de leur lutte à 08h. Or, pour moi la politique est avant tout, une école de courage et de persévérance pour défendre des objectifs et des programmes donnés, et cela peut occuper toute une vie.

Je prends le cas de l'ANC en Afrique du Sud, les gens se sont battus pendant près de 75 ans avant d'avoir le pouvoir. C'est pour dire que la vie politique, ce n'est pas une affaire de mode du moment, c'est pratiquement l'histoire de toute une vie.

Peut-on en savoir sur le dispositif organisationnel de votre parti, le PDS/Metba, pour les prochaines échéances électorales ?

On se prépare. Bon, il y a des informations qui sont internes à nous. Mais de façon globale, on va être présent dans les échéances à venir. On est en train de se préparer matériellement, financièrement, pour être mieux que la dernière fois, où on n'a pu bénéficier que d'un soutien financier autour de 35 millions pour toute une campagne. C'est extrêmement insignifiant. Nous essayons de multiplier les relations à l'extérieur, pour avoir un peu plus de soutien.

Grosso modo, on va dans ce sens. Et puis à l'intérieur, voir aussi par rapport aux échéances à venir, quelles alliances nous pouvons faire pour être plus performants.

Comment appréciez-vous la configuration et l'opérationnalité de la présente législature ?

J'observe que c'est le CDP qui est toujours majoritaire. L'opposition, je ne la juge pas, j'observe aussi ce qui se passe.

Dans un deuxième temps, je pense que l'ADF-RDA (Alliance pour la démocratie et la fédération/ Rassemblement démocratique africain) a des velléités de séparation d'avec le CDP, ou en tout cas de distanciation. Je ne sais pas comment ce parti va évoluer, mais cela peut jouer sur l'Assemblée nationale.

Je constate aussi que le CDP vient de retirer le seul poste d'ambassadeur concédéà l'ADF/RDA à Dakar. Serait-ce le signe d'un divorce au sein de la majorité présidentielle ? Je n'en sais rien.

Mais, pour le moment en tout cas au niveau de l'Assemblée, le CDP est encore très majoritaire et dicte un peu sa loi. Ce qui est regrettable, essentiellement du côté du CDP, c'est que le rôle du député ne semble pas être bien compris. Le rôle du député c'est aussi de critiquer et non d'être de façon systématique du côté de ceux qui sont au pouvoir, et le niveau même des débats fait parfois problème. Cela est dû au fait que beaucoup de titulaires au CDP ont préféré aller être présidents d'institution ou ministres, au lieu d'être à l'Assemblée. Ce qui fait que de leur côté, il y a des gens qui ne sont jamais battus nulle part, ni dans un syndicat, ni dans un parti, et qui n'ont peut-être jamais pris la parole dans un espace public, qui se retrouvent ainsi là-bas, sans la moindre expérience ou formation politique. Et cela baisse un peu le niveau du débat. Et leur chef n'est pas fait pour arranger les choses, M. Alain Yoda, qui pense que lorsque les ministres viennent à l'hémicycle, il doit se transformer en leur défenseur systématique, engueulant au passage ses collègues pour leurs critiques négatives de l'action gouvernementale. Lui-même, il est le premier exemple de ceux qui ne comprennent pas le rôle d'un député. Et ça rejaillit sur l'ensemble de sa majorité.

Vous l'avez dit tantôt, vous observez l'opposition politique dans son ensemble. Comment l'appréciez-vous ?

Les partis politiques de l'opposition sont ceux qui sont affiliés au CFOP-BF, puisque la loi dit que celui qui est de l'opposition, doit être inscrit au CFOP-BF, et ne doit pas appartenir à un gouvernement.

Et là même, ça va créer un problème. Si Blaise veut ouvrir son gouvernement ou former un autre gouvernement, il va falloir qu'on revoie cette loi, puisqu'aux termes de la loi, ceux qui sont déclarés opposants ne peuvent pas être dans l'exécutif. Je ne sais pas comment ça va être manœuvré. Mais, comme a dit le chef de file lui-même, l'opposition, c'est une opposition plurielle. Ça peut avoir des avantages, ça peut avoir un certain nombre d'inconvénients.

Les avantages, si on arrive à s'entendre sur un minimum, ça peut nous permettre d'avancer ensemble à la sénégalaise, en faisant en sorte qu'au premier tour, il n'y ait pas comme dans le passé une dizaine de candidature de l'opposition et au deuxième tour, les gens fassent un vote républicain. Cela permet de réunir le maximum de voix pour assurer l'alternance. Je pense qu'au fond, par delà nos diversités, dans ce pays, on peut trouver le minimum qui soit une base patriotique.

Je pense que ce qui manque en Afrique, ce sont de véritables patriotes. On a vu des gens de gauche, de droite, du centre, qui ont pu gouverner. Mais la constante, c'est que ces gens ont vendu leur âme aux puissances extérieures pour pouvoir garder leur fauteuil. C'est le patriotisme qui nous manque. Si on prend le cas des pays où il y a eu des bonds sur le plan économique et social, c'est parce qu'il y a eu des gens soucieux du patriotisme. Mais nous, on a toujours cet arrière-fond de passé colonial et de présent néocolonial. Et les gouvernants ont plus peur de la colère de celui qui est à l'Elysée que des manifestations de leurs populations.

Quelle lecture faites-vous des divergences de vue entre les responsables de l'opposition politique et ceux des centrales syndicales exprimées entre-temps ?

Effectivement, nous avons assistéà un début de polémique entre deux compréhensions de l'alternance politique et de sa stratégie politique entre des dirigeants de fractions importantes de la société civile et d'autres dirigeants d'une bonne partie de l'opposition politique.

Pour les uns, l'alternance politique est plus essentiellement un changement du mode de gouvernance qu'un simple changement de gouvernants. Alors, on opte pour une stratégie de démarcation totale par rapport au pouvoir en place et on se bat beaucoup plus sur la durée.

Pour les autres, l'alternance politique est essentiellement un changement de programme de gouvernance réalisé par d'autres gouvernants. Pour eux, l'alternance c'est maintenant. Attendre, c'est permettre à un pouvoir aujourd'hui assez isoléà l'intérieur et à l'extérieur, de se renforcer pour réprimer ensuite.

Dans tous les cas, on aura noté des points capitaux communément partagés : le rejet de la gouvernance actuelle, le désir de changement et la grande et pressante attente politique et sociale de ces innombrables foules criant leurs ras-le-bol de plus d'un quart de siècle de gouvernance sans démocratie réelle ni satisfaction des besoins élémentaires vitaux des citoyens et avec encore moins de justice sociale.

Selon moi, par delà ces différences d'ailleurs normales, le danger collectif de patrimonialisation du pouvoir qui pèse sur nous tous, peut et doit être écarté par nos actions conjuguées, afin que nous puissions continuer à dire et vivre nos différences de façon efficace désormais. Nul ne peut prétendre mieux vivre demain sous un régime patrimonial nécessairement prédateur des richesses nationales et des libertés. Conjurons donc ce danger mortel à nos portes. Jouons, comme nos vaillants prédécesseurs voltaïques, notre partition historique en disant ensemble non à toute tentative d'établir dans notre pays un pouvoir autocratique et/ou patrimonial.

Croyez-vous en une alternance apaisée à la présidence du Faso ?

Je le souhaite. Si les conditions que j'ai précédemment évoquées sont réunies, l'alternance se fera dans la paix. Mais, si ce n'est pas fait, on risque d'avoir des lendemains assez houleux. Et ça pourrait se terminer par un coup d'Etat et nous engager ainsi dans un recul, je ne sais pas pour combien de temps. Je ne souhaite pas qu'on se retrouve dans des situations comme celle du Mali qui a fait un grand pas en arrière avec le coup d'Etat du capitaine Hamadou Haya Sanogo. Si le président Blaise Compaoré dit qu'il ne va pas se présenter en 2015, s'il dit qu'il arrête le processus du Sénat, et qu'il va mettre en œuvre les recommandations du Collège des sages, recommandations qui n'ont jamais été respectées, on pourrait être à l'abri du pire.

En tout cas, il a toutes les solutions pour sortir le pays de cette crise qui est tantôt latente, tantôt ouverte, et ce, depuis au moins deux décennies déjà. Je ne sais pas ce que Blaise Compaoré veut. On lui a donné l'amnistie ; à moins qu'il n'y croie pas.

Eh bien, si c'est à l'extérieur, je ne sais pas s'il a peur de poursuites. Mais, je me dis qu'il pourra bénéficier de la protection de ses amis français, américains, et tous ceux qu'il a servis pendant tout le temps qu'il a passé au pouvoir. Il y a aussi ses frères francs-maçons qui sont très puissants et capables de lui trouver un moyen de sortie honorable. Donc, je ne sais pas pourquoi il a peur.

Entretien réalisé par Fulbert Paré

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Jour J-1 de la remise du rapport sur le Sénat : Les membres du Comité de suivi seront-ils à la hauteur ?

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En principe, c'est ce vendredi 30 août que les membres du comité de suivi et d'évaluation de la mise en œuvre des Réformes Politiques consensuelles vont remettre au Président du Faso ou son représentant leur rapport sur la mise en place du Sénat. A Jour J moins un de cette remise de rapport, s'il y a une question qui taraude les esprits, c'est bien celle-là : Seront-ils à la hauteur de l'intérêt et surtout des attentes suscités par la mission à eux confiée ?

Evidemment, les avis divergent, en fonction de la position des uns et des autres sur la question de mise en place du Sénat. Ces divergences d'opinion se sont clairement exprimées dans les médias avant et après que les membres dudit Comité ne se réunissent sur les instructions du chef de l'Etat, Blaise Compaoré. Si l'on devrait faire une évaluation des interventions enregistrées, l'avantage pencherait nettement en faveur des avis anti-Senat.

En outre, beaucoup d'acteurs politiques doutent de la capacité des membres du Comitéà préconiser la suppression pure et simple du projet du Sénat, si tant est que ce n'est pas le résultat recherché par le Commanditaire. Ils sont aussi nombreux ceux qui ne voient pas d'autre solution pour ramener la paix et la sérénité dans le pays que l'abandon du projet qui a fait couler beaucoup d'encre, de salive et même de sueur … et usé beaucoup de semelles de chaussures sur nos voies.

Double responsabilité historique

Enfin, il y a également tous ceux qui pensent que le travail des membres du Comité devraient consister tout simplement à faire des propositions destinées à arrondir les angles, à mettre de l'eau dans le vin des porteurs du projet pour ramener la fracture sociale actuelle à des proportions tolérables. D'ici le 31 août, les uns et les autres sauront si leurs préoccupations ont été prises en compte par les experts politiques de la République. Chacun saura s'il a parlé utile ou s'il a prêché dans le désert.

Autant dire, que tous les regards sont tournés vers Ouaga 2000. Et à l'approche de ce moment de remise de leur rapport sur le Sénat, les membres du comité de suivi et d'évaluation de la mise en œuvre des Réformes Politiques consensuelles devraient, on imagine, commencer à sentir tout le poids de la charge. Ils ont là la responsabilité historique de se montrer à la hauteur des aspirations de leurs concitoyens. Ou de les décevoir.

Grégoire B. BAZIE

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Floraison des établissements supérieurs privés au Burkina : Le diagnostic de Koudougou Kientoré

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Le boom des établissements d'enseignement supérieur privé n'est pas toujours accompagné par le facteur qualité et certification. C'est le constat relevé le 2 août dernier par Koudougou Kientoréà sa soutenance de mémoire pour l'obtention du diplôme de Master2 en gestion de projets à l'Institut international de management.

Le document du mémoire a porté sur le thème : «Contribution du Programme Reconnaissance et Equivalence des Diplômes à l'amélioration de la gestion de l'Assurance Qualité dans l'espace CAMES : le cas du Burkina Faso».

Le développement de l'enseignement supérieur au Burkina Faso est aujourd'hui caractérisé par la multiplication des filières et des établissements au niveau du privé. Chaque année ce sont de nouveaux établissements qui ouvrent leurs portes au bonheur de nombreux bacheliers et travailleurs qui pour une raison ou une autre ne s'inscrivent pas dans les universités publiques. Cette floraison n'est malheureusement pas toujours accompagnée d'un certain nombre de précautions. Ce qui altère à terme la qualité et la validité des diplômes délivrés par ces établissements qui ne cessent de pousser comme des champignons.

32 diplômes d'établissements privés reconnus entre 2007 et 2011 au Burkina

Selon les résultats des recherches de M. Kientoré, ce sont 53 instituts privés sur 68 établissements d'enseignement supérieur privés sur le plan national qui ont ouvert leurs portes entre 1972 et 2011. Malheureusement 14 établissements seulement de la ville de Ouagadougou sur 16 instituts privés du pays, ont recherché la caution du Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES) pour la validation de leurs diplômes. Pourquoi un tel « mépris » de ces établissements face à une question aussi délicate que celle de la certification des diplômes ?

Toujours selon l'étude de Koudougou, plusieurs facteurs expliquent la situation : les frais élevés aux yeux des responsables des établissements pour la certification des diplômes, le manque de personnel enseignant permanent de rang A ou B promus par le CAMES et bien d'autres problèmes liés au montage même des dossiers d'accréditation. Pour ce faire, l'étude recommande au CAMES, à travers son Programme Reconnaissance et Equivalence des Diplômes (PRED) :
- le renforcement de capacité des promoteurs de l'enseignement supérieur privé par le CAMES ;
- la sensibilisation des promoteurs sur les frais d'études des dossiers ;
- l'intensification de la communication sur le PRED ;
- l'encouragement des inscriptions des enseignants du privé sur les différentes listes d'aptitude du CAMES ;
- le renforcement du partenariat public/privé ;
- l'encouragement par des bonus en réduisant de moitié par exemple les frais d'études des dossiers pour les établissements assidus au PRED ;
- l'encouragement des regroupements des instituts privés en associations dans chaque pays membre (Ex UNEEPL du Burkina Faso).

Les résultats du document ont été salués unanimement par le jury qui n'a pas manqué d'encourager l'impétrant à approfondir le thème suivant une démarche qualité/certification au bonheur des acteurs de l'enseignement supérieur au Burkina Faso et lui a attribué la note de 16/20.

Clément Bihoun, correspondance particulière

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