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MESS : Présentation des résultats de la campagne statistique des enseignements post-primaire et secondaire en 2012/ 2013 au Burkina Faso

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Le centre national Cardinal Paul Zoungrana de Ouagadougou a abrité le mercredi 28 août 2013 une cérémonie de présentation des résultats statistiques des enseignements post-primaire (EPP) et secondaire de 2012 - 2013. Présidée par Bila Dipama, SG du MESS (secrétaire général du ministère des enseignements secondaire et supérieur), cette cérémonie a vu la participation effective des acteurs des EPP et secondaire. La présentation a été faite par Paul Dabiré de la direction des études et de la planification (DEP) du MESS.

La présentation du mercredi 28 août 2013 avait pour objet selon le SG du MESS « de prendre connaissance des données actuelles, de les exploiter afin d'améliorer le système éducatif du Burkina Faso ». Et poursuit-il, chaque catégorie d'acteurs est interpellée après avoir pris connaissance des résultats à agir pour rendre le système éducatif performant.

Une hausse annuelle des effectifs de 13%

Le taux d'accroissement moyen annuel (TAMA) des effectifs est de 13% pour les cinq dernières années. En 2011-2012 et 2012-2013, l'effectif global des élèves a augmenté de 12,7%. Ainsi, l'effectif national des élèves en 2012 – 2013 était de 762 445 dont 342 967 filles. 448 871 élèves étaient dans des établissements publics et 313 574 élèves dans des établissements privés.

On dénombrait pour la même période 1 772 établissements répartis dans tout le territoire Burkinabè. 1 015 établissements relevaient du privé soit 57, 27 % de l'effectif général.

Au niveau national, moins de deux enfants sur cinq en âge d'accéder au PP et environ un enfant sur dix en âge d'accéder au secondaire y accèdent. Le taux brut d'admission au PP était donc de 38,6% contre 16,6% au secondaire.

Quant au taux brut de scolarisation, il était de 36,7% au PP et 13,9% au secondaire. Un peu plus d'un enfant sur trois en âge d'être au PP et un enfant sur sept en âge d'être au secondaire y sont sur le plan national.

Aussi, le taux d'achèvement était-il de 21,4% au PP et 8,9% au secondaire. Le taux d'achèvement signifie que sur la population totale en âge d'être en 3ème (15ans) et en Tle (18ans), seulement 21 sur 100 se retrouvent en 3ème et 1 sur onze en terminale.

Enfin, environ un enfant sur deux inscrits au CM2 en 2011-2012 est inscrit en 6ème en 2012-2013. Et 52 élèves sur 100 inscrits en 3ème en 2011-2012 sont inscrits en seconde en 2012-2013. Et le profil de scolarisation montre que sur 100 élèves admis en 6ème en 2005-2006, 61 sont arrivés en 3ème et seulement 15 en terminale.

Un personnel enseignant désormais mieux outillé

L'accroissement des capacités d'accueil en 2012-2013 et le fait que la moitié du personnel enseignant a un titre de capacité constituent quelques acquis des résultats de cette année.

Par contre, les disparités régionales et de genre dans la scolarisation et les résultats scolaires en dents de scie mettent à nu les insuffisances dans les EPP et secondaire.

Le SG du MESS note que «s'il est vrai qu'il y a plus d'établissements privés que publics, il est également vrai qu'il y a plus de classes dans les établissements publics qui de ce fait accueillent plus d'élèves. En effet, dit-il les établissements publics sont grands en taille et présents sur tout le territoire. Nous avons le lycée Philippe Zinda Kaboré qui à lui seul dépasse plusieurs établissements privés mis ensemble ».

Les mauvais résultats s'expliquent pour lui, par le fait qu'il y a beaucoup de perturbations qui entravent la dispense et le suivi des cours. Quand au transfert du PP au MENA (Ministère de l'éducation nationale et de l'Alphabétisation), M Dipama affirme qu'un décret est déjà pris et le transfert se fera pour compter de l'année scolaire 2013-2014.

Patindé Amandine Konditamdé

Lefaso.net


5ème Conférence annuelle de l'enseignement secondaire : Promouvoir une éducation de qualité

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La cérémonie officielle d'ouverture de la 5ème conférence annuelle de l'enseignement secondaire (CAES) a eu lieu le jeudi 29 août 2013 à la salle des banquets de Ouaga 2 000. Présidée par Moussa Ouattara, ministre des enseignements secondaire et supérieur (MESS), cette cérémonie a vu la participation effective de différentes personnalités politiques et des acteurs de l'enseignement secondaire. Cette année, le thème principal est « Gouvernance et éducation : rôle des acteurs pour une éducation de qualité».

«Gouvernance et éducation : rôle des acteurs pour une éducation de qualité», thème de la 5ème conférence annuelle de l'enseignement secondaire est d'actualité. Il présente ainsi un triple intérêt selon Moussa Ouattara. En effet, dit-il «D'abord, il rappelle que la gestion et le développement du système éducatif visent avant tout une éducation de qualité. Ensuite, il pose la problématique de la gouvernance dans la recherche d'une éducation de qualité. Enfin, il met en évidence la nécessaire contribution des différents acteurs dans cette quête de la qualité».

Les doléances des différents acteurs du système éducatif

Un sketch présenté par une troupe « La révélation » a mis à nu l'univers des élèves et de leurs enseignants. Composée d'élèves issus du lycée Philippe Zinda Kaboré, cette troupe est revenue sur le quotidien des élèves, des encadreurs et des dirigeants d'établissements secondaires. En traitant des maux vécus au sein des établissements, ils ont formulé des doléances de ces différents acteurs à l'endroit des autorités.

Ainsi, pour une éducation de qualité, les doléances suivantes sont retenues :
- Construire plus d'établissements afin de désagréger les effectifs actuels ;
- Mettre à la disposition de tous les établissements des bibliothèques équipées ;
- Augmenter les salaires des professionnels intervenant dans l'éducation ;
- Bien former les encadreurs pour qu'ils assurent une éducation de qualité aux élèves ;
- Mettre des cantines scolaires gratuites en place pour les élèves ;
- Mettre des bus à la disposition des élèves également ;
- Accorder une place de choix à l'éducation civique pour rayer les comportements indisciplinés de certains élèves…

72h pour proposer des solutions

Les différents acteurs de l'enseignement secondaire disposent de trois jours pour échanger, réfléchir et faire des propositions. Construire et consolider un environnement propice à l'élève pour qu'il puisse accéder aux apprentissages dans de meilleures conditions est la finalité de la tâche à eux confiée. «Les réflexions et propositions d'actions doivent tenir compte du bagage social, économique, familial, culturel et territorial de l'élève» souligne le MESS.

«L'identification des problèmes de gouvernance qui constituent des freins au développement qualitatif de notre système éducatif d'une part et la mise en évidence des tâches et efforts de chacun des acteurs de notre système en vue de contribuer à l'atteinte des objectifs de qualité que nous nourrissons tous d'autre part» sont les attentes de ce département ministériel.

La 5ème CAES prendra fin le samedi 31 août 2013 à la salle des banquets de Ouaga 2 000.

Patindé Amandine Konditamdé

Lefaso.net

Autant le dire… : « Merci, Monsieur le Premier ministre »

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Pour la troisième fois, Luc Adolphe Tiao a mis pieds dans les locaux de L'Express du Faso, le quotidien bobolais, comme certains aiment l'appeler ou encore le seul quotidien burkinabéédité en province, comme d'autres l'appellent fièrement. En venant donc à L'Express du Faso ce mardi 20 août, le Premier ministre, journaliste qu'il est, est une fois de plus venu nous « galvaniser ».

Il l'avait déjà fait par deux fois, alors qu'il était président du Conseil supérieur de la communication (CSC). En effet, «à sa création, personne ne pariait sur L'Express du Faso », a indiqué le journaliste avant d'ajouter : « aujourd'hui, je peux dire que vous avez fait des prouesses car 15 ans après, vous n'êtes plus sur le chemin de la disparition, mais de la consolidation des acquis et du renforcement de votre entreprise de presse pour en faire un véritable outil d'information, de communication et de sensibilisation des populations à partir de Bobo ». C'est vrai, vous avez raison, Monsieur le Premier ministre car, le chemin a été long. Et même très long. En 1998, à sa naissance, effectivement, beaucoup de Bobolais surtout, ne pariaient pas sur L'Express du Faso. Certains lui avaient juste donné deux mois de vie ; trois tout au plus pour les plus optimistes.

Mais, en réalité, ils n'avaient pas tort. D'abord, aucune imprimerie ne voulait s'exercer à ce travail de « fou » qui consistait après les heures de descente (habituellement à 17 h 30), à se réengager pour saisir, corriger, monter et imprimer un journal. Un simple journal dont on percevait assez difficilement l'importance dans une ville, pourtant la capitale économique et deuxième ville du pays, comme Bobo-Dioulasso. La seule imprimerie qui avait accepté de le faire, l'avait fait parce que certains de ses agents avaient compris le challenge. Néanmoins, il fallait saisir les textes dans les quelques deux à trois secrétariats publics qui disposaient de matériels informatiques à Bobo. Les textes étaient récupérés le soir sur des disquettes. Malheur à l'équipe du jour si les ordinateurs de montage qui sont des Mac (contrairement au PC) refusaient le soir de lire ces disquettes. Quand on finissait assez tôt, c'était 2 heures du matin. Pour les coûts d'impression, les conditions de travail, c'est une autre histoire.

En 1998, la rédaction de L'Express du Faso était composée de jeunes journalistes dont la moyenne d'âge était de 24 ans. Très engagés, ils n'hésitaient pas à aller chercher l'information là il le fallait quand bien même les Bobolais étaient encore réticents et très muets devant les micros. Le volume d'activités « chaudes » dans la ville était si petit que les journalistes étaient obligés eux-mêmes « de créer les événements »à travers des reportages sur des sujets, principalement, de société. Naturellement, par prudence et par souci d'économie, nous étions obligés de maintenir le journal à seulement huit pages. Mais deux années après, nous sommes passés à 12 pages non sans angoisse puisque, « où est-ce qu'il fallait trouver les informations ? ». La jeune équipe s'est réengagée et parfois, nous avions du mal à choisir les textes du menu, tellement les sujets étaient variés et intéressants. Quant à l'équipe de Ouagadougou qui a été mise en place deux années après 1998, elle collectait les informations qui nous parvenaient le lendemain sur papier, écrites à la main. Les photos étaient tirées sur papier également dans les studios. Il fallait donc les scanner pour pouvoir les monter sur les pages.

Lorsqu'en 2000, nous obtenions nos premiers ordinateurs, personne n'y a cru. Malheureusement, au lieu que cela contribue à diminuer notre facture chez l'imprimeur, ce fut le contraire. Parce que ce dernier, sans doute, au vu du matériel, avait augmenté de façon très démesurée le coût d'impression d'un exemplaire du journal. Ce qui était hors de portée de nos maigres moyens. Il fallait trouver un autre imprimeur. Là aussi, ce ne fut pas simple. Mais, néanmoins, nous avons tenu le coup jusqu'en 2002, année à laquelle nous avons acquis notre « veille » imprimerie. Et depuis, L'Express du Faso monte et imprime sur ses propres machines. Avec naturellement toutes les difficultés que connaissent les autres entreprises de presse, mais en plus, avec celles qui sont liées à notre statut de journal délocalisé. Comme on le voit, le chemin a été long. Mais, il reste encore plus long puisque les ambitions sont grandes. Ce n'est qu'une petite histoire de L'Express du Faso.

Dabaoué Audrianne KANI

L'Express du Faso

Déguerpissement dans les zones inondables de Ouagadougou : Entre refus et obéissance des populations

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Suite aux inondations du 1er septembre 2009 qui ont causé d'énormes dégâts et fait quelque 150 000 sinistrés, le gouvernement burkinabè, pour prévenir d'éventuelles situations du genre, a déclaré certaines zones de la capitale, inondables. Les habitants de ces zones devront être délogés et conduits vers des trames d'accueil plus sûres, avec des mesures d'accompagnement à la clé. Mais, quatre ans après, l'on constate que seul le bornage des zones concernées est effectif. Le déguerpissement, lui, tarde encore à voir le jour.

Premier septembre 2009. Un jour fatidique qui est resté gravé dans la mémoire de bon nombre de Burkinabè. En effet, ce jour-là, le Burkina Faso a vécu l'une des pires tragédies de son histoire, en matière de catastrophe naturelle. Des inondations sans précédent ont frappé la capitale burkinabè ainsi que d'autres localités du pays. Une situation qui a mis à nu les faiblesses de l'adaptation du pays aux changements climatiques et sonné l'impotence du réseau routier et du système de canalisation. Plusieurs secteurs vitaux ont été touchés de plein fouet. Des habitations, des bâtiments publics et privés, des infrastructures routières ont subi d'énormes dégâts. 24 489 maisons d'habitation se sont écroulées et on a dénombré environ 150 000 sinistrés, sans abri, selon les données officielles. Face à cette situation, le gouvernement a ouvert des sites d'accueil d'urgence pour reloger les sinistrés. Aussi, pour éviter que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets, dans les années à venir, l'Etat burkinabè a pris l'engagement de déplacer les personnes vivant sur les sites identifiés inondables vers des zones plus sécurisées. C'est ainsi que des trames d'accueil ont alors être aménagées pour reloger les habitants des espaces situés en deçà du niveau de l'eau. Ces zones déclarées (décret du 19 septembre 2009) inondables, submersibles ou inconstructibles par le gouvernement, devaient être déguerpies et mises en quarantaine, pour des aménagements. Mais qu'en est-il quatre ans après la catastrophe ? Y a-t-il eu un changement ?

Le statu quo !

Le temps passe. La situation est restée stationnaire et les populations occupant ces zones continuent de marcher sur les œufs. Une pluie ce 15 août 2013 et c'est la panique dans les quartiers Ouidi et Dapoya. «Voisin, l'eau n'est pas rentrée dans ta maison ?», demande une jeune femme à son voisin.

Dans la cacophonie où le vrombissement des motopompes se mêle au coassement des batraciens et autre bruit des récipients, les habitants luttaient contre les eaux de surface. A l'horizon, une autre précipitation se prépare et c'est la frayeur générale. C'est à cet instant que l'on se rend compte de la nécessité de trouver un endroit plus viable : « On n'est mort seulement », désespère une dame.

Pourtant, avant les derniers carrés de ces quartiers en allant vers le bas-fond, des bornes hautes d'environ 90 mètres, de couleur rouge-blanc, sont bien perceptibles. « Mais c'est quoi ce truc ? », demande un jeune au gérant d'un kiosque à propos d'une borne. «Ah, je ne sais pas, mais d'après que c'est pour déguerpir tous ceux qui sont vers le barrage à partir de là», a répondu un client. Les avis des riverains des zones déclarées inondables sont partagés. Certains, favorables au projet de déguerpissement prévu par l'Etat, à condition que les mesures d'accompagnement soient consistantes. D'autres, par contre, tiennent affectueusement à leurs parcelles « inondables » et interpellent le gouvernement à envisager une alternative.

Pour Désiré Tamini, résidant à Ouidi, le départ vers d'autres espaces plus sécurisés ne lui pose aucun problème. Ce qui compte pour lui, c'est plutôt la question du dédommagement. «Pour ma part, je ne trouve aucun inconvénient à quitter cette parcelle pour une zone plus viable. Pourvu que le gouvernement me dédommage à la hauteur de mes attentes». Et d'ajouter : « le gouvernement doit, dans sa logique, tenir compte, non seulement des personnes ayant fait de grandes réalisations, mais aussi de celles qui sont détentrices du titre foncier. Ce qui va permettre de faire la part des choses entre ceux qui peuvent rester, s'il y a lieu, et ceux qui doivent partir et trouver une formule appropriée quant aux compensations ». Et M. Tamini de préciser sa pensée : «Mon bâtiment est un R+1 de plus de 20 millions FCFA, mais si on me dédommage correctement, par exemple si on me donne 40 millions de FCFA, qu'est-ce qui va me retenir ici encore ? Je n'hésiterai pas à quitter».

D'autres, sans vouloir énumérer les mesures souhaitées, sont du même avis que M. Tamini. Ils pensent que si tout est fait dans les règles de l'art, il n' y aura aucun problème. De l'avis de Sévère Rayaissé, habitant le quartier Kolog-Naaba, la décision du gouvernement vise à soulager les populations concernées. «Il s'agit, a priori, de notre propre sécurité au regard des dégâts occasionnés par la furie des eaux au soir du 1er septembre 2009 », a-t-il précisé. Et de poursuivre que cela permettra à l'Etat d'aménager les abords des barrages.

Se prononçant sur les mesures d'accompagnement, M. Rayaissé a estimé que l'Etat gagnerait à prendre les dimensions de chaque parcelle inondable, afin d'attribuer à chaque déplacé, la surface qui lui revient. Il a, par ailleurs, souhaité que dans le choix, l'aspect financier soit la priorité du gouvernement et qu'il organise des rencontres avec les populations riveraines afin de requérir leurs avis.

« Déplacer vers où ?, tout Ouagadougou est inondable »

Habitant de Dapoya, Issaka Ouédraogo est âgé de la cinquantaine. Rencontré après une pluie, en train de balayer devant sa maison, pour faciliter le passage des eaux, il a fait savoir que la question de déguerpissement ne concerne que les sinistrés. Il estime qu'il ne faut pas faire de l'amalgame entre ceux dont les concessions se sont écroulées lors des inondations et ceux qui vivent aux bords des bas-fonds.

Pour lui, ce sont les personnes dont les constructions ont montré leur limite de résistance qui sont concernées par la décision du gouvernement et non tous ceux qui vivent à proximité des retenues d'eau. «Ce n'est pas tous ceux qui vivent ici qui ont perdu leur maison. Les principales victimes ont bénéficié de l'aide du gouvernement et disposent aujourd'hui de parcelles à Yagma ou ailleurs. Mais nous, nous sommes là (…)», a-t-il fait savoir. «Pensez-vous que les propriétaires des villas accepteront de les abandonner pour une autre destination ?», se demande un jeune homme. Pour Jean-Baptiste Ilboudo, octogénaire, le déguerpissement est le dernier de ses soucis. «Je vous dis, mon fils, je ne suis pas prêt à quitter cet endroit qui m'a été attribué, en 1967, par le Ouidi-Naaba, aujourd'hui décédé», a indiqué le vieux Ilboudo, d'un ton catégorique. Et de préciser que la zone lui porte chance, du fait que depuis qu'il y vit, il n'a jamais rencontré de problème, preuve que c'est un bon endroit. Le dédommagement, selon lui, est sans importance du moment qu'il n'y a jamais eu, à son avis, « une somme confortable ». «Même si on vient à me proposer 20 milliards de FCFA, d'un moment à l'autre, cette somme va finir», a-t-il soutenu. «Ce qui est encore navrant dans tout ça, c'est qu'on va te déplacer de ta parcelle de 950m2 pour un lopin de 200 à 250 m2 », a ajouté un des fils « du vieux » Ilboudo. M. Ilboudo préconise que l'Etat prenne le soin de bien aménager les barrages et le réseau de canalisation au lieu de chercher à faire partir les gens, «car au bord de l'eau, sinon même de la mer, la vie est aussi possible». Joseph Compaoré, comptable à la retraite, pense que c'est un problème d'urbanisation qui engendre les inondations à Ouagadougou. Fort de cet argument, il réfute tout recensement des zones dites submersibles car «c'est tout Ouagadougou qui est inondable», a-t-il martelé. Il déplore, en outre, l'absence de canaux de canalisation et de drainage des eaux pluviales dans certains quartiers de la ville de Ouagadougou. Et de déclarer que les barrages censés recueillir les eaux de surface sont malheureusement dépassés et ont besoin d'être réhabilités, d'où le calvaire des riverains. «Je pense que si nos autorités sont réellement soucieuses du bien-être des populations, une autre solution sera trouvée, en lieu et place du déguerpissement», a soutenu M. Compaoré. Selon lui, le problème ne se pose pas en termes de dédommagement, mais plutôt en termes de bon sens. Ainsi, M. Compaoré souhaiterait qu'en lieu et place du déguerpissement, l'Etat parle plutôt de sécurisation desdites zones à travers la mise en place d'un schéma directeur d'urbanisation qui va prendre en compte le volet assainissement, réalisation d'égouts, etc. Aussi propose-t-il que l'Etat ouvre un cahier des charges aux populations riveraines afin de faire un recensement conséquent et déterminer la limite exacte de l'eau. Ce qui lui (l'Etat) permettra d'autoriser certains habitants à reconstruire sur la base d'une norme standard au lieu de procéder par un déplacement. « C'est une question de bien-être. Aller jusqu'à nous isoler, cela nous conduira à la dépression et à la mort certaine. Donc, il faut que nos autorités songent à bien faire les choses et je sais qu'elles en sont capables », a signifié le retraité, Joseph Compaoré.

En attendant, le gouvernement fait ses calculs

Au fil du temps, la calamité du 1er septembre 2009 est en passe de devenir un vieux souvenir, sinon un jour que les populations ont jeté dans les oubliettes. Cela, parce que dans la capitale burkinabè, que ce soit les zones déclarées inondables, inconstructibles ou submersibles, toutes ont été identifiées. Et les populations qui y vivent, conformément à la décision du gouvernement, doivent être déplacées sur des sites plus attendris. Mais quand ? Et comment procéder ? Pas de réponses à ces interrogations. Pour le moment, l'on ne peut que constater que sur les mêmes sites, les constructions se poursuivent. Le décret du gouvernement est ignoré et les raisons du déguerpissement semblent méconnues des riverains. De Nioko à Ouidi en passant par Wemtenga et Dapoya, de nouvelles réalisations poussent avec les mêmes archétypes d'habitats que ceux anéantis par les eaux du 1er septembre 2009. Mais, petit à petit, le ministère en charge de l'Habitat fait ses calculs. Le temps passe, certes, mais mieux vaut tard que jamais. Pour le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Yacouba Barry, la décision prise par le gouvernement de déguerpir les populations qui vivent dans les espaces décrétés submersibles est toujours d'actualité. Selon lui, les évaluations sont faites et son ministère a « récemment » introduit un rapport en Conseil des ministres pour la mise en œuvre des conclusions que le comité technique a produites.

A en croire le ministre, ces conclusions issues de la cellule technique de son département doivent être déclinées en plusieurs phases incluant principalement la sensibilisation des populations sur les risques quant à résider en zone inondable. Il a, par ailleurs, indiqué qu'une évaluation sommaire de la situation des occupants a été faite pour avoir une idée du montant des dédommagements. A propos, M. Barry a soutenu que la part des choses sera faite entre les personnes détentrices du titre foncier, du titre d'occupation et celles qui n'ont aucune dénomination afin d'avoir une notion sur les compensations avant de passer à l'aménagement proprement dit.

Wanlé Gérard COULIBALY

Sidwaya

Echos de l'ouest : Tuée par son mari à cause de 2 000 F CFA

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Une femme a été tuée à coups de machette par son époux, le dimanche 25 août 2013 à Sangolo, village situéà 9 km de Iolonioro, dans la province de la Bougouriba. Selon les faits, la jeune femme revenait du marché où elle avait vendu des amandes de karité, pour une somme de 2 000 F CFA. Arrivée à la maison, elle aurait proposé de remettre 1 000 F CFA, soit la moitié de la somme à son mari et de garder pour elle le reste pour ses achats personnels.

Cette proposition n'a pas rencontré l'assentiment de l'époux qui, tenant à récupérer la totalité de l'argent, a proféré des menaces contre la dame. C'est ainsi qu'elle se serait rendue chez ses parents le temps que l'époux se calme. Convoqués (les époux) le dimanche matin, par le président du Comité villageois de développement (CVD) afin de les réconcilier, la femme, accompagnée par sa mère, se serait rendue en premier sur les lieux, où elle a attendu son mari en vain. C'est en rentrant de ce rendez-vous manqué qu'elle a rencontré son époux. Dans sa fureur, celui-ci s'est acharné sur elle à coups de machette et l'a tuée avant de s'enfuir. Les autorités seraient à la recherche de l'assassin pour que justice soit rendue.

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Moussodougou : Sa Majesté, le roi Noumbié Sourabié s'est éteint

Depuis le 18 août 2013, les habitants de Moussodougou, commune rurale située à une cinquantaine de kilomètres au Nord de Banfora, sont en deuil. En effet, c'est ce jour-là que le chef de ce village, Sa Majesté Noumbié, le roi Ousmane Sourabié s'est éteint après 50 ans de règne. Craint et respectéà la fois, Sa Majestéétait selon les témoins, un personnage mystique dont la réputation dans la pratique de la magie noire a franchi les frontières du Faso. Né vers 1906, c'est en 1956, à l'âge de 50 ans donc que ce chef turka est monté sur le trône. Mari de 14 femmes, il laisse derrière lui 32 enfants et 77 petits enfants.

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Foire agro-sylvo-pastorale et artisanale de Sindou : c'est du 29 octobre au 1er novembre prochain

En prélude à la foire agro-sylvo-pastorale et artisanale de Sindou, prévue du 29 octobre au 1er novembre 2013, une délégation du ministère du Commerce a séjournéà Banfora, le jeudi 29 août dernier. Conduite par le directeur général du commerce intérieur, Abou Ouattara, la mission a eu une rencontre avec les autorités locales et les acteurs impliqués dans l'organisation. Outre les grandes articulations de la foire dévoilées au cours de cette séance de travail, il a été annoncé l'installation de trois comités, national, régional et provincial, prévue le 6 septembre à Sindou. Cette foire, faut-il le rappeler, est placée sous la présidence du président du Faso.

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Un échangeur à Bobo-Dioulasso ?

La ville de Bobo-Dioulasso pourra-t-elle avoir à son tour un échangeur ? On est tenté de le croire si l‘on s'en tient aux propos du maire de la commune de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou qui a rencontré le 23 août dernier, les transporteurs routiers de Sya. Ce jour-là, Salia Sanou a invité les acteurs du transport à rejoindre le site qui leur a été attribué au secteur 24 de Bobo-Dioulasso pour leurs activités. Ce terrain de plus de 3 hectares leur a été affecté depuis la mandature 2001-2006, mais n'est jusqu'à présent pas exploité par les bénéficiaires. A en croire le maire de Bobo-Dioulasso, le secteur 24 qui constitue avec le secteur 25 l'entrée de la ville, sera aménagé par la construction d'un échangeur qui pourrait faciliter les mouvements au niveau de cette auto-gare. Un ancien ministre avait proposé en son temps la réalisation d'un échangeur à l'entrée de Bobo-Dioulasso parce que le relief dans cette partie de la ville s'y prête aisément. Le projet n'avait pas été suffisamment défendu devant qui de droit, et on espère que cette fois-ci il verra le jour afin de rendre fluide la circulation à l'entrée de la ville de Bobo-Dioulasso.

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Des marchés bientôt réhabilités à Sya

Le marché du secteur 12(Niénéta) et celui du secteur 15 (Ouezzin-ville) pourraient être réhabilités dans les jours à venir. De même, un village artisanal pourrait aussi voir le jour à Bobo-Dioulasso. Ces différentes réalisations avaient fait, en 2008, l'objet d'un projet que la commune de Bobo-Dioulasso avait soumis à certains bailleurs de fonds pour financement. Mais ces partenaires financiers l'avaient rejetéà cause de la crise économique. Selon des sources communales, les bailleurs de fonds auraient repris le dossier et donné leur accord pour le financement, ce qui permettra probablement de refaire les marchés de Niéneta et de Ouezzin-ville, et de doter la ville de Bobo-Dioulasso d'un village artisanal.

Sidwaya

Culture de champs à Bobo-Dioulasso : Des femmes et des filles à 750 F la journée de travail

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Des femmes et des filles ont trouvé de quoi subvenir, tant soit peu, à leurs besoins. Aux abords des chaussées sur la route de Dédougou, de Bama, de Ouagadougou, elles attendent patiemment des « propriétaires de champs » pour aller labourer leur champ moyennant rémunération. Non sans courbatures, risques de viol ou autres violences. Nous sommes allés à leur rencontre.

Le quartier Sakabi à Bobo-Dioulasso paraît être un autre monde depuis l'installation de la saison pluvieuse, eu égard à l'animation et aux différentes activités qui s'y mènent. Vendredi 9 août 2013, près d'une plaque publicitaire sur laquelle on pouvait lire l'indication d'une pharmacie, un groupe de jeunes filles et de femmes s'étaient installées, daba en main. Il était 6h30. Certaines y étaient depuis six heures. D'autres continuaient toujours à rejoindre le groupe. Gaies, pensives, soucieuses…, chacune traduisait ainsi ses sentiments en cette matinée. Une seule préoccupation les réunissait pourtant : celle d'aller cultiver des champs moyennant argent. Sabi Doulkoum est mère de trois garçons. «J'ai commencé cette activité seulement cette année. Avant, je faisais du commerce qui ne fructifiait pas. J'ai trouvé alors mieux de m'investir dans cette activité pour avoir de quoi subvenir à certains besoins familiaux », explique-elle en langue mooré, l'air assez gaie. Pour cette dame, «la culture de champ n'est pas une mince affaire. C'est un travail, a-t-elle dit, qui demande beaucoup d'efforts physiques ». «Je suis âgée et je ne peux parfois fournir la même énergie que les jeunes filles», dit-elle. Elle poursuit en déplorant la malhonnêteté de certains propriétaires de champs. «Des gens viennent nous chercher pour uniquement sarcler. Mais, une fois sur le terrain, nous nous rendons compte que le champ n'est même pas encore défriché. Nous sommes donc obligées de procéder au défrichage, ce qui en réalité doit être rémunéré plus cher», fait-elle savoir. A combien sont-elles rémunérées après toute cette corvée ? « 500 F CFA ou 750 F CFA la journée », répond-elle. Et d'ajouter : « c'est mieux que rien, sauf que le travail est très dur ». Ces femmes « cultivatrices » travaillent toujours à deux ou en groupe.

Pour aider à payer la scolarité !

Adjara, 16 ans et Andé, 15 ans, sont toutes des élèves au secondaire. Pendant ces vacances et ce depuis deux ans, elles n'ont d'activité que la culture des champs. «Nous faisons ce travail pour aider les parents dans les charges scolaires à la rentrée des classes. C'est difficile, mais nous pensons que c'est mieux que les balades inutiles en ville», soutiennent-telles avec conviction. A pied, sur tricycle ou même en véhicule, tout dépend du moyen de déplacement du propriétaire du champ, les « femmes et filles cultivatrices », se rendent dans les champs chaque matin pour des objectifs divers. Une fille-mère du groupe, contrairement aux autres femmes, fait ce travail malgré elle. «Je vis seule avec mon enfant dont le père a fui pour l'Afrique centrale. Il me faut donc faire ce travail pour m'occuper de l'enfant », a-t-elle confié. Les filles disent discuter le prix du travail de la journée à 500 ou 750 F CFA si le propriétaire doit leur donner à manger. Si la nourriture (le plus souvent du tô ou du haricot) n'est pas fournie, elles sont payées à 1 000 F CFA.

Exposée au viol pour 750FCFA

Seules dans les champs, les filles et les femmes sont parfois exposées au viol et à d'autres violences. « Il y a des gens malintentionnés qui viennent nous solliciter pour la culture de leur champ, mais après ça devient autre chose », confie Andé. Elle se souvient d'ailleurs le jour où, elle et son amie ont failli être violées par des hommes. «Il est venu nous chercher au bord de la chaussée. Une fois au champ, il nous a fait comprendre qu'il va chercher un matériel de labour. Les minutes suivantes, nous l'avons vu venir avec d'autres hommes. Nous nous sommes sauvées», a-t-elle raconté. C'est donc un travail pénible et hautement risqué que des braves femmes et filles de la ville de Bobo-Dioulasso ont choisi. N'est-ce pas mieux, surtout qu'il n'y a pas de sot métier.

Bassératou KINDO

L'Express du Faso

Vrai ou faux : Question de parcelles ou politique à l'arrondissement n°3 ?

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Des conseillers municipaux, tentent en ce moment de troubler la quiétude du maire Fatou Ziba de l'arrondissement n°3 à travers une « banale » question de parcellisation et de pose de bornes d'un espace sous forme d'extension consécutive au dernier lotissement effectué par le maire Sidi Sanogo.

Mais en réalité, et à voir de très près, cette question de parcellisation qu'on brandit n'est qu'un alibi. Car, il s'agirait plutôt de questions purement politiques orchestrées et soutenues par des conseillers du même parti politique que Madame le maire et qui, depuis la mise en place des conseils des arrondissements, n'ont jamais apprécié son élection à ce poste. Ainsi, ils ont non seulement soutenu, encouragé et mobilisé quelques habitants des non-lotis, mais ont fourni les moyens financiers qu'il fallait pour cela. Une conférence de presse convoquée le mardi 27 août par les organisateurs s'est muée en assemblée générale sans tête ni queue. On se rappelle que Madame le maire n'avait pas, elle aussi, apprécié la désignation de l'ancien maire de Dô, Moustapha Tinto comme candidat au Sénat de son parti dans le Houet. Elle l'avait fait savoir crânement au cours d'une rencontre de son parti. Est-ce la monnaie de la pièce ?

L'IRA va construire son siège de Bobo

La pose de la première pierre de l'Institut régional d'administration (IRA) de Bobo aura lieu le 6 septembre prochain. La cérémonie sera placée sous la présidence du ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Vincent Zakané, ministre de tutelle. Ce sera sur la route de Orodara, précisément au niveau de Logofourousso. Ainsi, l'IRA qui squattait des bureaux dans un immeuble au secteur 24 depuis sa création à Bobo, il y a quelques années, aura dans quelques mois son siège définitif. On comprend donc la joie des premiers responsables de l'Institut à Bobo et également des étudiants.

Le maire de la Commune séjourne à Châlons

Salia Sanou, maire de la commune de Bobo-Dioulasso est actuellement à Châlons-en-Champagne en France dans le cadre du jumelage entre cette ville et Bobo-Dioulasso. Un jumelage vieux de plus d'une quarantaine d'années. A Châlons, le maire assistera à l'ouverture de la Foire internationale de cette ville aujourd'hui 30 août. Demain 31, il aura une rencontre d'évaluation de la coopération entre les deux villes. Après Châlons-en-Champagne, le maire Salia Sanou reviendra à Paris à l'Association internationale des maires francophones (AIMF) où il fera le point du projet eau et assainissement qui a permis la réalisation d'infrastructures socio-sanitaires (forages et latrines) dans les villages rattachés. Le maire Salia Sanou mettra cette séance de travail à profit pour négocier la deuxième phase de ce projet. Sans doute qu'il reviendra avec des résultats concrets pour le bien-être de ses concitoyens.

L'aventure de Razo Rout Culture se poursuit

Alors qu'on le croyait avoir quitté le monde de la musique que l'enfant de Lahiérasso, dans la province du Houet, vient de rentrer du Ghana avec son tout dernier né de huit titres. L'œuvre dont le titre phare est « Samedi soir » comporte entre autres titres, « Merci Bobo », «Que l'Afrique soit unie » et aussi des messages en anglais qui feront sans doute vibrer ses fans. Razo est accompagné de son ami Troy Hodges et ils mettront à profit leur séjour pour visiter l'état d'avancement des travaux du Centre culturel pour le développement et la sensibilisation» (CCDS) basé dans son village natal à Lahiérasso et dont le promoteur est l'artiste lui-même.

Il faut boucher les nids de poule à temps

La route nationale n° 10, encore appelée “dorsale du Burkina”, est bitumée seulement sur 178 km (axe Bobo - Dédougou). Pour circuler sur le reste du tronçon, le permis de conduire seul ne suffit pas ; il faudra en plus faire usage de ses muscles, de sa vigilance et être maître de soi-même. Actuellement, on remarque l'apparition de nids de poules sur le goudron, ces creux qu'il faut boucher pour empêcher leur élargissement. Nous lançons donc un appel aux chargés de la question pour que dure un peu plus longtemps ce bitume qui a coûté des milliards.

L'Express du Faso

Decès de Sanou Siriki dit « Natogoma Siriki » : Le Doua du septième est prévu pour le dimanche à neuf heure

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Sa majesté El Hadj M'Pa Yacouba SANOU, chef de Canton, chef Suprême des Bobo-Madarè

SANOU Siaka, Chef Coutumier de Dagasso

SANOU Adama, Chef coutumier de Tinissilaloma

Les grandes familles SANOu à Mamoro, Konso, Gnangabala-Konso Zarakonso, Kounsaga-Konso, Tiguisso, Kibidoué, Kuinima, Dagasso et KwaKwalé

Toute la communauté madarèà Sya, Satiri, Kimidougou, Banankélédaga, Léguéma, Kouentou, Sala, Bama, Desso, Sakaby, Kiri, Kofla, Diaradougou, Pala, Tounouma, Binougousso, Panamasso

Les grandes familles alliées : OUATTARA, MILLOGO, SANGARE, TANOU, KASSAMBA, FOFANA, BA, SANOGHO

Les frères et sœurs, SANOU Kayé, SANOU Ibrahim à Génève, SANOU Souleymane, SANOU Diarra, SANOU Minata, SANOU Fatoumata

Les enfants du défunt :SANOU Bakary à la retraite, SANOU Siaka en AllemagneSANOU Seydou à la Sofitex Bobo, SANOU Ibrahim, maire de l'arrondissement N°2 de Bobo, Sanou Adoul Karim, SANOU amadou, SANOU Kadidia au ministère des enseignements secondaire et supérieur, SANOU Rahanatou dit Sali au CSPS du secteur 24 de Bobo-Dioulasso, SANOU Korotimi à la grande Chancellerie des ordres burkinabè, SANOU Sita au centre Djiguiya, SANOU Natogoma, SANOU Minata, SANOU Awa à Léguéma

Les petits enfants

Ont le profond regret de porter à votre connaissance le décès de leur fils, frères, époux, père, grand père El Hadj Sanou Siriki dit «Natogoma Siriki » le Samedi 24 août 2013 par suite de maladie à l'âge de 82 ans.

L'inhumation a eu lieu le lundi 26 août au cimetière municipal de Bobo-Dioulasso

Le Doua du 7ème jour est prévu pour ce dimanche 1er septembre 2013 à 9 heures à son domicile à Dioulasso-bâ.

Paix à son âme


Commune de Kindi : Les maires du Burkina soutiennent Thomas Baguemzanré

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Nous, membres du Bureau National de l'Association des Municipalités du Burkina Faso, réunis à Koudougou, les 26, 27 et 28 Aout 2013 dans le cadre de l'atelier de formation en techniques de plaidoyer et de lobbying, après analyse de la situation conflictuelle qui prévaut dans la commune rurale de Kindi depuis plusieurs années entre le maire et le chef de village de Kindi.

Déclarons :

- Nous, maires membres du Bureau de l'Association des Municipalités du Burkina Faso marquons notre soutien et notre solidarité sans faille à la position légale et juste du maire dans la défense et la sauvegarde des intérêts de l'ensemble des citoyens de la commune rurale de Kindi ;

- demandons une implication immédiate et conséquente des autorités de tutelle au plan régional et national pour la résolution, dans les délais les meilleurs, de ce problème qui n'a que trop duré, aux conséquences imprévisibles et ceci, dans le strict respect des textes en vigueur ;

- sollicitons par ailleurs, l'intervention de la tutelle pour faire taire les velléités éventuelles dans les autres communes pour le maintien de la paix et de la cohésion sociale, gage d'un développement local harmonieux et durable.

Fait à Koudougou, le 28 Août 2013
Les participants

Football : ETo'o signe à Chelsea

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C'est maintenant officiel. L'international camerounais Samuel Eto'o a signé, ce jeudi 29 août 2013, un contrat d'un an avec le club londonien de Chelsea. L'information a été rendue publique par les responsables du club.

Anzhi Makachkala, c'est désormais du passé pour Samuel Eto'o. Quelque peu poussé vers la sortie, la star camerounaise a déposé sa valise en Angleterre, coupant du coup court aux informations qui circulaient. Avec les Blugrana, il s'engage pour une saison et sera rémunéréà 6 millions d'euros. Si le départ de Sameul Eto'o d'Anzhi, est regrettable car il va cesser de percevoir les 20 millions d'euros qui lui étaient servis annuellement, il retrouve à Chelsea son ancien entraineur de l'Inter Milan, José Morinho, avec lequel il avait remporté la Champions League en 2010. Une rencontre entre ces deux personnes promet certainement de belles rencontres pour le club. Pour Samuel Eto'o, c'est un nouveau défi qui se présente à lui. « Je suis très heureux d'être ici, mais aussi anxieux, car j'espère jouer le plus rapidement possible. C'était une décision facile à prendre. J'ai vu la qualité du groupe de Chelsea, et j'étais heureux sous les ordres de Mourinho par le passé. Donc, quand cette opportunité s'est présentée, j'ai été ravi de la saisir», a-t-il indiqué.

En rappel, les deux hommes avaient fait, au cours de la saison 2009/2010, les beaux jours du club italien de l'Inter Milan. Avec ce club, ils avaient remporté le Championnat d'Italie, la Coupe d'Italie ainsi que la Ligue des Champions.

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

Le moustique : portrait d'un tueur en série

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Comme tout bon malfrat, il sévit (surtout) la nuit tombée. Profitant d'un moment d'inattention – une porte entre-ouverte, une fenêtre mal fermée – il n'hésitera pas à s'immiscer, en toute discrétion, jusque dans vos draps pour vous frapper en plein sommeil. Accusé par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans plus de 660 000 cas de décès des suites du paludisme dans le monde en 2010, et encore particulièrement actif en cette nouvelle saison des pluies, le Culicidae dit « Moustique » continue de faire des ravages. Portrait de l'un des ennemis les plus redoutables de l'Homme.

«Il ne faut pas se fier aux apparences», dit-on. Et en effet, si le lion reste le roi de la jungle, le « prédateur » le plus redouté de nous-autres êtres humains ne mesure pas plus de quelques millimètres… Présent depuis plus de 200 millions d'années sur Terre, soit bien avant notre propre venue, il survit – et même continue de se multiplier – malgré tous nos efforts pour l'exterminer. Il nous agace de par son bourdonnement, nous irrite par ses piqûres. Pire, il continue de faire des millions de morts chaque année.

En effet, si l'Homme a (plus ou moins volontairement) réussi à mettre fin à de nombreuses espèces, le moustique en est une dont il ne sait toujours comment venir à bout. C'est qu'il existe près de 3000 espèces de Culicidae, de son nom latin… Bien qu'elles ne soient toutefois « pas plus » d'une centaine à nous nuire et que, de celles-ci, il n'y a encore réellement que les femelles qui nous dérangent. Car ce sont elles, les suceuses de sang : alors que le mâle se contente de butiner, la femelle moustique doit se nourrir de sang – notamment riche en protéines – pour pondre ses œufs.

Le moustique transmet les virus par la salive qu'il sécrète en nous piquant

Alors, comme tout bon prédateur, elle part à la chasse. Attiré notamment par le noir, la chaleur et l'humidité, le moustique femelle est par ailleurs particulièrement sensible au dioxyde de carbone et repère ainsi sa proie, par l'haleine et la sueur qu'elle dégage, plusieurs mètres à la ronde. Discret, si ce n'est pour son bourdonnement, voilà qu'en l'espace de quelques secondes seulement ce véritable vampire aura pompé jusqu'à deux fois son poids dans votre flux sanguin.

En nous piquant le moustique sécrète une salive qui, pour lui sert d'anticoagulant, mais pour nous est à l'origine de démangeaisons... Et (surtout) de la transmission de virus, si sa victime précédente en était porteuse. Il est ainsi accusé d'infecter, chaque année, plusieurs centaines de millions de personnes de maladies potentiellement mortelles, telles que la fièvre jaune, le chikungunya, les encéphalites virales, les filarioses… Sans oublier le paludisme, dont 80% des cas sont recensés en Afrique Subsaharienne, et qui constitue encore une des principales causes de mortalité– notamment infantile – sur le continent.

Plusieurs solutions pour lutter contre la prolifération des moustiques

Alors, que faire pour lutter contre ce fléau ? C'est le véritable casse-tête que de nombreux chercheurs, à travers le globe, espèrent résoudre. Utilisés depuis plus d'un demi-siècle maintenant, les insecticides ne font que démontrer la grande capacité d'adaptation des moustiques, qui ne cessent de s'immuniser contre les différents cocktails concoctés. Sans compter que ces derniers restent particulièrement néfastes pour l'environnement. Alors on envisage d'autres solutions…

Comme l'intégration massive dans le paysage de Toxorhynchites, cette espèce de moustiques qui, à l'état de larve, mangent leurs confrères. Ou encore de mâles transgéniques, qui transmettraient à la reproduction un gène empêchant les larves de se développer – méthode déjà employée par la Malaisie, les îles Caïmans et le Brésil pour lutter contre la dengue. Et plus efficace encore n'est autre qu'un meilleur aménagement urbain pour éliminer toutes sources d'eau stagnante, où les moustiques pondent leurs œufs et ainsi prolifèrent...

Mais en attendant, la prévention est de mise. En cela, les moustiquaires imprégnées –que certains attendent toujours à Ouaga– permettent de réduire de 36% les piqûres par rapport à une moustiquaire normale, et tuent jusqu'à 37% des moustiques alentours. Et, tout récemment, deux étudiants de l'Institut international de l'ingénierie de l'eau et de l'environnement de Ouagadougou auraient trouvé une solution (presque) miracle pour lutter contre le paludisme : leur « Faso Soap », constitué de citronnelle, de karité et autres ingrédients d'origine burkinabè, serait capable de repousser le parasite du paludisme transporté par les nuisibles. De quoi espérer à de plus beaux jours… avec ou sans moustiques.

Jessica Rat

Lefaso.net

Décès de Dakio Mitamou Martin : Programme des obsèques

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Les grandes familles DAKIO, DAYO, KAN, HABOU, TIABOUE, COULIBALY, KONATE, à Soukuy, Nouakuy, Souakuy, Hapirkuy, Passakongo, Dédougou, Nouna, Bobo-Dioulasso et Ouagadougou,

les familles alliées DAKIO, OUALLY, WETTA, DOYE, SAMA, BA, MOUNDIBA, DAMA, DIALLO, BARRY à Ouagadougou, Soukuy, Tionkuy, Bana, Massala, Dédougou, Bobo-Dioulasso, Bani, Diapaga, Gayéri et au Canada,

Mme DAKIO née Dakio Hampin Agnès, ménagère à Soukuy,

Mme Dakio née DAKIO Augustine, ménagère à Ouagadougou,

Les enfants Samouyizoun Mariène Déo Gracias, Pangahan Sandra Bénita Gloria et Zoumbiessé Moîse Jonathan à Ouagadougou,

Ont le profond regret de vous annoncer le décès des suites de maladie de leur neveu, cousin, frère, beau-frère, beau-fils, fils, époux et père,

Dakio Mitamou Martin, précédemment Inspecteur des impôts, Receveur à la Direction des Grandes Entreprises, le mercredi 28 août 2013 à Mahdia en Tunisie, décès survenu à l'âge de 41 ans.

Ils vous informent par ailleurs que le programme des obsèques se présente comme suit :

Jeudi 29 août 2013
- 20H00 – 22H30 Veillée de prière au domicile du regretté, quartier Rimkiéta non loin du château d'eau (contact : 71 16 14 38)
- 23 H 10 --- arrivée de la dépouille mortelle à l'aéroport international de Ouagadougou, suivie du transfert à la morgue de l'hôpital Yalgado

Vendredi 30 août 2013
- 09H00 lever du corps à la morgue de l'hôpital yalgado suivie du transfert au domicile du défunt à Rimkiéta
- 11 H 00 – 13 H 00 messe funéraire à l'église de la paroisse Saint Augustin de Bissigin (Rimkiéta)
- 13 H 00 transfert du corps à Dédougou - Soukuy (Province du Mouhoun)

Samedi 31 août 2013

- 10H00 absoute et enterrement à Soukuy

Le visage de l'Etat de droit au Burkina Faso

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Le diagnostic sans complaisance de la pratique de l'Etat de droit au pays des hommes intègres, c'est l'offre informationnelle de l'écrit ci-après. Son auteur, Auguste Sondé Coulibaly, juriste de son état, fait un tour d'horizon des fondamentaux de l'Etat de droit dans le contexte burkinabè.

La pléthore et la succession des évènements politico-socio-juridiques de ces derniers moments ont instauré une véritable guerre froide qui invite à se demander si on est dans un véritable Etat de droit. En effet, les marches, les contremarches, les meetings, les settings, les revendications syndicales et estudiantines, la défiance vis-à-vis de l'autorité judiciaire, l'incivisme grandissant, la violation flagrante de la règle de droit de part et d'autre, nous amène à donner à l'opinion aussi bien nationale qu'internationale, notre lecture de la pratique de l'Etat de droit au Burkina Faso. Une expression devenue le langage commun et courant des dignitaires du pouvoir de la quatrième république se trouve amenuisée et ébranlée par une certaine inconséquence dans les faits, actes de sa mise en œuvre.

L'objectif de cet article est de faire un diagnostique sommaire de la pratique de l'Etat de droit au Burkina Faso. Les insuffisances de ce modèle trouvent nécessairement ses solutions entre les mains des gouvernants. En effet, aucun fait de cet article n'est apparu inaperçu, aucune proposition venant de toutes les couches sociopolitiques et professionnelles ne suit la même logique. Ils doivent garder la raison et écouter le peuple dans toutes ses sensibilités afin de prendre des décisions sages et murement réfléchies ; car l'Etat de droit est avant tout un modèle théorique. Mais il est également devenu un thème politique, puisqu'il est aujourd'hui considéré comme la principale caractéristique des régimes démocratiques.

En tout état de cause, et toutes choses égales par ailleurs, en faisant du droit un instrument privilégié de régulation de l'organisation politique et sociale, il subordonne le principe de légitimité au respect de la légalité. Il justifie ainsi le rôle croissant des juridictions dans les pays qui se réclament de ce modèle.

Qu'est-ce qu'un Etat de droit ?

Une telle compréhension s'avère nécessaire dans la mesure où nous assistons à une certaine mise en scène théâtrale où la notion est employée à tort et à travers.

En effet, c'est un système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise au droit. Cette notion d'origine Allemande (rechtsstaat) consécutive à la pratique politico-juridique, a été redéfinie au début du vingtième siècle par le juriste Autrichien Hans Kelsen «comme un Etat dans lequel les normes juridiques sont hiérarchisées de telle sorte que sa puissance s'en trouve limitée».

Un tel système suppose par ailleurs l'égalité formelle des sujets de droit et l'existence de juridictions indépendantes et impartiales garantes des libertés individuelles et collectives. Cette théorie importée de l'occident avec ses principes sacro-saints, présente un autre visage peu enviable au Burkina.

Sur le respect de la hiérarchie des normes

L'existence d'une hiérarchie des normes constitue la clé de voûte d'un Etat de droit. Au sommet de cette ensemble pyramidale figure la Constitution. Cette norme fondamentale a été mise en cause dans de nombreuses situations au Burkina. Au delà de l'insuffisance, de l'inconséquence du pouvoir constituant aussi bien originaire que dérivé et des multiples contradictions de ses dispositions, force est de souligner que le texte ne respecte point les aspirations populaires.

La constitutionnalisation inutile de certaines institutions n'est qu'un embellissement de façade, entouré de vernie démocratique et institutionnel. C'est le cas du Tribunal des conflits prévus à l'article 126 de la constitution du 11 juin 2012, secrété par les conclusions du CCRP (Conseil consultatif sur les réformes politiques). Les conflits d'attribution sont quasi inexistants devant les prétoires Burkinabé, a fortiori des conflits de compétence. Il s'agit là d'un mimétisme inconditionné de nos autorités.

Les tabous constitutionnels décrits par le Pr Ibriga qui devraient faire l'objet de textes d'application se multiplient, créant ainsi un certain imbroglio et une cacophonie juridique dans l'esprit du citoyen lambda.

La composition irrégulière du Conseil constitutionnel, du Parlement, est due à une certaine inflation législative d'ailleurs illogique, et à révision constitutionnelle à dessein.

Force est de souligner que depuis l'ouverture de sa deuxième session ordinaire en septembre 2012, l'Assemblée nationale du Burkina légifère dans l'illégalité totale par le défaut de validation de ses délibérations par le Sénat comme le stipule l'actuelle Constitution.

Dans le procès des étudiants, l'exception d'inconstitutionnalité a été invoquée par les avocats de la défense. Il se trouve que le Conseil constitutionnel, du point de vue de sa composition conformément à l'article 18 de la loi organique N° 011-2000 relative à l'éclatement de la Cour suprême, « le conseil constitutionnel décide à la majorité des membres présents ». Qui peut aujourd'hui nous donner le nombre de la majorité des membres du Conseil quand on sait que les anciens présidents n'y jamais siégé ? Voici encore une révision issue de la gymnastique juridique et confusionnelle le rendant incompétent pour statuer sur l'exception d'inconstitutionnalité soulevée devant le tribunal correctionnel de Ouagadougou.

La carte d'électeur qui a servi dans le cadre de l'élection présidentielle de novembre 2010 en tant qu'acte administratif, méconnaissait une norme supérieure, en l'occurrence l'article 53 du Code électoral. Et cette méconnaissance a été sanctionnée par une vérité juridique du Conseil d'Etat, se transformant ainsi en conseil de la puissance publique. Il y a eu là encore, une méconnaissance du principe de la légalité. Le décret présidentiel ayant mis en place le Conseil consultatif sur les réformes politiques était dénué de tout fondement juridique, car il méconnaissait une norme supérieure, en l'occurrence la loi sur le statut de l'opposition politique burkinabè qui a été entérinée par les supposés représentants de la nation : encore une véritable fraude juridique.

Le communiqué du président Compaoré du 12 août dernier, interprété de part et d'autre comme la suspension ou non du processus de mise en place du Sénat est dépourvu de toute valeur juridique. Le président Compaoré et son CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès) dans leur entêtement, se trouvent entre le marteau et l'enclume. Mais, pas question de faire marche arrière dans un souci de conformisme constitutionnel avec toutes les conséquences que cela comportera dans l'avenir.

Cet ordonnancement juridique s'impose à l'ensemble des personnes juridiques. L'Etat, pas plus qu'un particulier, ne peut ainsi méconnaitre le principe de légalité. L'Etat qui a compétence pour édicter le droit, se trouve ainsi lui-même soumis aux règles juridiques, dont la fonction de régulation est ainsi affirmée et légitimée. Le défaut de ce qui précède, entraine nécessairement l'existence d'un Etat de non droit.

Un tel modèle suppose donc la reconnaissance d'une égalité des sujets de droit soumis au droit positif.

Sur l'égalité des sujets de droit

L'égalité des sujets de droit constitue un second socle, sinon la pierre angulaire d'un Etat de droit. Au Burkina, nous assistons à l'émergence sans cesse croissante d'hyper puissants sujets de droit qui, par voie de conséquence, se trouvent au-dessus de la loi ; en atteste l'affaire Guiro. Les uns ne sont pas n'importe qui pour être traduits devant les prétoires, comme l'a affirmé l'ex locataire de la primature Tertius Zongo ; les autres supposent une procédure longue et sans suite. Par contre, la famille des etcétéras comme les étudiants, sont détenus, jugés et arbitrairement déposés à la MACO (Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou) en violation des principes fondamentaux reconnus par les lois de la République.

L'Etat de droit suppose l'universalité de la règle de droit et l'égalité formelle de tous devant celle-ci.

L'Etat au sens strict, est lui-même, un sujet de droit qui est astreint au respect de la légalitéà l'instar des citoyens. Mais au Burkina, nous assistons à une violation stratégique de la règle de droit par la puissance publique. Pour mettre en œuvre ce principe d'égalité avec ses corollaires inspirés de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, le rôle des juridictions gardiennes des libertés individuelles et collectives, est primordial et leur indépendance est une nécessité incontournable.

Sur l'indépendance de la justice

Le simple constat fait qu'il n'ya pas lieu de se prononcer, sinon d'ironiser, sur l'indépendance de la justice. En effet, les hommes en toge ne constituent plus un pouvoir, mais plutôt une autorité qui se trouve sous la tutelle des autres pouvoirs. Le constat est amère : le comportement indélicat et indécent de certains acteurs de la justice a ébranlé l'autorité de la justice au vu et au su des justiciables. Nous nous rappelons encore les évènements de 2011 concernant les troupes courageuses (militaires). Il faut ajouter le défis lancé par le ministre de l'énergie et son homologue de la justice dans l'affaire des 23 kg d'or saisi par la brigade anti fraude…

L'indépendance ne devrait pas être une proclamation, mais un comportement. En effet, la recherche du gain immédiat et facile, le mimétisme dans le train de vie des uns et des autres, la mise en œuvre de l'égoïsme et de l'orgueil humain, ont amené certains juges à se laisser acheter par le pouvoir, concrétisant ainsi la fameuse et aberrante théorie des juges acquis de l'ex locataire de la chancellerie burkinabé Boureima Babini.

Pour avoir une portée pratique, le principe de l'Etat de droit suppose l'existence de juridictions indépendantes et impartiales compétentes pour trancher les conflits entre les sujets de droit. Un tel modèle implique l'existence d'une séparation des pouvoirs dans la logique « Montesquieuse ». Au-delà du statut des parquetiers, de l'avancement des juges, de l'absence de leur légitimité populaire, il faut souligner une immixtion de l'exécutif dans le judiciaire ; ce qui crée une confusion de pouvoirs au profit de l'exécutif. Le calendrier judiciaire est même fixé par l'exécutif dans certaines affaires dites d'intérêt national ; c'est le cas du procès Justin Zongo et de celui des étudiants, actuellement en cours.

L'Etat refuse le plus souvent d'exécuter les décisions de justice. C'est le cas de l'affaire du village artisanal de Ouagadougou, des 23 kg d'or, pour ne citer que ces cas.

Le juge de la légalité administrative s'est même transformé en avocat de la puissance publique. Les juges qui arrivent à s'illustrer positivement sont sanctionnés par une mutation arbitraire ; c'est ainsi que l'incivisme trouve tout son sens au Burkina.

Il n'y a que dans certains dossiers mineurs où la justice burkinabé s'illustre aussi bien positivement que négativement dans sa promptitude et sa diligence. La justice faisant partie de l'Etat, seule son indépendance à l'égard du pouvoir législatif et exécutif serait en mesure de garantir son impartialité dans l'application des normes juridiques pour rendre effective la pratique de l'Etat de droit au Burkina Faso.

Auguste sondé COULIBALY juriste

OGM : Monsanto déploie ses agents sur le terrain burkinabè

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Pas besoin de pub ou de la presse. Lentement mais surement, la très controversée firme américaine Monsanto tisse son réseau au Burkina. En collaboration avec la nationale du coton (Sofitex), Faso Coton et bien d'autres entreprises, le leader mondial des semences génétiquement modifiées a recruté, formé et s'emploie à déployer sur le terrain une soixantaine de jeunes burkinabè.

GPS, calepin et bien d'autres outils en main, une soixantaine d'ingénieurs agronomes, de spécialistes d'économie agricole, etc. suivent des formations à Bobo-Dioulasso. Recrutés suite à des entretiens, les tous nouveaux agents Monsanto sont prêts à travailler sous la coupe d'une entreprise dont les produits sont encore l'objet de controverses dans certaines parties du monde. En témoigne la réaction d'un des responsables à la formation des nouveaux travailleurs à notre demande d'éclaircissement sur la tâche des recrutés « Vous savez, c'est Monsanto qui recrute et on n'a pas grande chose à vous dire ».

Monsanto, leader des organismes génétiquement modifiés (OGM) est combattu dans certains pays dans le monde. Pour un des nouveaux travailleurs de Monsanto, leur mission est déjà connue : « On sera chargé de sillonner toutes les régions cotonnière du Burkina. Il s'agira pour nous de suivre l'évolution des cotons OGM. De relever les insectes nuisibles ou utiles au coton et d'exécuter tout autre travail qu'on nous demandera ». Voila qui risque de relancer des débats passionnés.

Ousséni Bancé
Lefaso.net

Actualité boursière du Vendredi 30 Août 2013

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INFORMATIONS BOURSIERES ET FINANCIERES DU 30/08/2013

Plus fortes hausses

Titres

SITAB CI

UNILEVER CI

BOA CI

Cours du jour

105 000 F

34 000 F

51 005 F

Variations (par raportà j-1)

5 000 F

2 340 F

95 F

Plus fortes baisses

Titres

BICI CI

ONATEL BF

TPCI 6% 12-15

Cours du jour

40 000 F

58 990 F

9 700 F

Variations (par raportà j-1)

-1 000 F

-1 000 F

-100 F

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(2) Les valeurs renseignées se rapportent à la base initiale de l'indice BRVM Composite de septembre 1998 qui était égale à 100

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176,25

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Source :http ://bourse.lesechos.fr/bourse/matieres/matieres_premieres.jsp


Controverse sur le Sénat : Ci-git l'utopie de la démocratie consensuelle

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Finies les vacances du gouvernement  ! Des pseudos vacances pour beaucoup d'entre eux qui en réalité sont restés sur la brèche. Des inondations dans les provinces du Mouhoun et de la Tapoa au retard pris par la saison agricole dans celles de la Kossi et des Banwa, des procès des étudiants casseurs aux travaux du Comité de suivi de la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles, les urgences n'ont pas manqué de faire manquer deux semaines de repos à bien de ministres, à commencer par le chef du gouvernements lui-même

En effet, le Premier ministre en l'espace de trois semaines à porter tour à tour les casquettes d'ambassadeur du tourisme national, d'ingénieur agricole, de chevalier de la solidarité et d'avocat du développement durable.

Dans un parcours de combattant, qui l'a conduit dans quatre régions du pays, dans une démarche communicationnelle, il a rassuré les populations et les autorités des régions visitées sur les bonnes options de la politique gouvernementale en faveur des secteurs sociaux et des infrastructures de désenclavement.

A la suite du Premier ministre, c'est le ministre d'Etat, Bognessan Arsène YE qui aura eu les vacances les plus difficiles, sinon pas de vacances du tout. La demande expressément formulée par le président du Faso au gouvernement de lui fournir un rapport d'étape sur l'opérationnalisation du Sénat lui a rendu studieuse cette période normalement dévolu au repos des ministres.

L'homme réputé bosseur, aura comme redoublé une classe pour faire passer la réforme du bicaméralisme qui n'est d'ailleurs pas encore un acquis. Les Burkinabè en sont encore à se demander quelle potion magique va concocter les druides du comité de suivi pour recoller les morceaux du consensus obtenu sur la création du Sénat lors des assises nationales du CCRP.

C'est connu, la controverse portée par le chef de file de l'opposition sur l'utilité d'une chambre haute du parlement a atteint des pics quand la haute hiérarchie de l'Eglise catholique burkinabè a mis le pied dans le plat sans la manière. Ragaillardis par ce soutien inattendu, les anti-Sénat au Burkina sont sortis de tous les buissons intra et extra muros pour sonner l'hallali d'une réforme jugée inutile et budgétivore. Bognessan Arsène YE et son comité de suivi des réformes ont été rappelés dare-dare à la table des discutions sur ces réformes.

Les Burkinabè attendent d'eux qu'ils revoient leur copie, leur consensus sur le Sénat à l'aune des critiques de l'opinion publique nationale.

Mais dans la conjoncture politique actuelle, ce serait un miracle de parvenir à trouver un consensus sur le Sénat car pour les partis affiliés au chef de file de l'opposition, il ne s'agit pas de faire des amendements de formes ni même de fond sur le bicaméralisme déjà constitutionnalisé au Burkina. Ils militent pour un abandon pur et simple du projet.

Voilà qui explique qu'avant même de connaître le contenu du rapport d'étape du comité de suivi des réformes, certains partis d'opposition appellent à de nouvelles manifestations de rejet du sénat, ce 31 août. C'est clair, l'option de la pression par la rue reste de mise.

Cette opposition frontale à l'une des idées forces du programme quinquennal présidentiel alors que la mise en œuvre du projet qui doit la matérialiser est au milieu du guet, apparaît de plus en plus comme un stratagème pour obliger le pouvoir soit à se dédire soit à passer en force dans l'opérationnalisation du sénat. L'une ou l'autre de ces options serait un camouflet pour son image.

De fait, se dédire dans une renonciation de la réforme du parlement serait pour l'exécutif, un aveu de réflexion approximative et donc insuffisante en amont sur une question aussi importante que celle de la pertinence de l'armature institutionnelle à même de favoriser un meilleur ancrage de la démocratie.

Ce serait là une faute lourde pour un régime qui n'en est pas à sa première expérience réformatrice.

Si le gouvernement devrait passer en force sur cette question du Sénat malgré les fortes récriminations d'une franche importante des forces sociales du pays, ce serait écorner l'image d'un pays de dialogue que le Burkina s'est construit ces 20 dernières années.

En effet, de la constituante fondatrice de la IVe République, aux assises du CCRP, le pouvoir actuel s'est construit un label aux antipodes des décisions impulsives et de « ?la politique du fait accompli ? » qui a caractérisé bien de régimes d'exception notamment celui de la Révolution.

Cette ouverture d'esprit s'est incarnée dans la recherche permanente du dialogue poussée au perfectionnisme lors des assises du CCRP ? : la recherche d'un consensus national sur les réformes politiques et institutionnelles.

La controverse actuelle sur le Sénat et avant elle, le refus de certains partis d'opposition de participer aux assises du CCRP en 2011 sont symptomatiques des limites à la construction d'une démocratie consensuelle dans le contexte d'un multipartisme intégral. A moins que ce pluralisme ne soit de façade, il sera toujours impossible de concilier tous les intérêts partisans.

Dès lors, pour que la majorité ne soit pas empêcher de gouverner par l'irrédentisme des opinions contraires à ses options politiques stratégiques, ne faut-il pas garder comme repère ultime, la bonne vieille logique de la démocratie pluraliste, ?« ?la majorité gouverne, l'opposition s'oppose ? » ? ? En d'autres termes, la démocratie consensuelle n'est-elle pas une utopie ? ?

L'hebdo du Burkina

Par : L'Hebdomadaire du Burkina

Multiplication des crimes au Burkina : Que faire pour plus de justice et de quiétude ?

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C'est un phénomène qui est de plus en plus inquiétant au Burkina. Pas une semaine sans qu'on ne découvre un corps sans vie. Des humains sont tués par leurs semblables pour des raisons diverses. Pourquoi les auteurs de certains de ces crimes ont voulu se faire justice en donnant la mort à leur prochain ? Malgré la campagne de communication qui accompagne la tenue des assises criminelles, des individus continuent de mettre fin volontairement (souvent avec préméditation) à la vie de leurs prochains sans avoir peur d'aller en prison. Les décisions de justice ne sont-elles pas suffisamment fortes pour arrêter un tel phénomène ? N'y a-t-il pas lieu d'appliquer les peines les plus lourdes comme la perpétuité ou la peine de mort pour dissuader ? Des interrogations qui ont suscité notre réflexion sur cette situation qui taraude l'esprit des Burkinabè.

Pas une semaine où la presse ne fasse cas d'un crime de sang commis quelque part dans nos cités. En effet, pour les cas les plus récents, dans la nuit du 31 juillet au 1er août dernier, dans le quartier Marcoussi situé dans l'ex-arrondissement de Sig-Noghin, c'est un certain Aristide Kola qui a froidement tué sa copine, Salamata Zoungrana, la mère de l'enfant qu'ils ont eu ensemble. Dans la semaine qui a suivi, c'est un corps sans vie qui a été retrouvéà Tanghin, dans l'arrondissement n°4.

Des actes odieux parmi tant d'autres qui sont de plus en plus légion dans les cités urbaines et dans les villages. Un constat les victimes de ces crimes de sang ont un visage féminin dans la majorité des cas. Pourquoi des crimes odieux se multiplient dans les villes et villages du Burkina ? ? Se demandent aujourd'hui bien de gens.

C'est de plus en plus inquiétant de savoir que l'insécurité dans les cités urbaines et dans les villages du Burkina est ainsi matérialisée par des actes d'assassinat. Entre vindictes populaires, règlement de compte et attaques à mains armées, des personnes sont exécutées en extrajudiciaire.

On a l'impression que la tolérance et le respect des droits humains qui étaient des valeurs sacrées semblent voler en éclat ces derniers temps au pays des Hommes intègres.

N'importe qui veut se faire justice prétextant ne plus avoir confiance en la justice. Du coup, l'autorité de l'Etat est mise à mal par l'incivisme grandissant au sein de la population et une recrudescence du banditisme. Dans la plupart des cas, ceux qui posent ces actes ignobles le font souvent sous le coup d'un dopant.

C'est pourquoi le président du conseil d'administration du Réseau africain Jeunes santé et développement au Burkina Faso (RAJS/BF), Bagnomboé Bakiono pense qu'« il faudra lutter contre le trafic et la consommation de la drogue et de l'alcool dans notre pays ».

Entre sévérité des sanctions et respect des droits humains

L'article 329 du Code pénal dit ceci ? : «Est puni d'un emprisonnement de dix à vingt ans, tout coupable de coups et blessures volontaires et voies de fait ayant entraîné des mutilations, amputations ou privation de l'usage d'un membre, cécité, perte d'un œil ou autres infirmités permanentes. Si les coups portés ou les blessures faites volontairement sans intention de donner la mort, l'ont pourtant occasionnée, le coupable est également puni d'un emprisonnement de dix à vingt ans».

Dans le même Code, l'article 330 stipule que « la peine est l'emprisonnement à vie lorsque les coups et blessures, les violences et voies de fait sont exercés avec préméditation ou guet-apens et il en résulte des mutilations, amputation ou privation de l'usage d'un membre, cécité ou perte d'un œil ou autres infirmités permanentes».

A ces dispositions, on peut ajouter la peine de mort qui est une décision de justice très lourde pour dissuader les auteurs de crimes de sang.

Pour bien de citoyens terrifiés par la multiplication de ces tueries, il faut frapper fort pour donner l'exemple. C'est du reste le point de vue de ce citoyen Hamidou Hidogo : «Je suis pour la peine de mort. Pas pour dire de condamner à mort quelqu'un qui aurait commis un crime par accident ou en légitime défense. Mais celui qui aurait prémédité, planifié et exécuté un crime de sang-froid peut difficilement être récupéré par la société. Et pour que celui-ci ne gangrène pas l'environnement, il faut simplement le condamner à mort pour l'exemple. Il y a beaucoup de crimes gratuits. Les crimes rituels ou ceux que l'on commet pour obtenir des richesses... Ces personnes ne peuvent plus faire amende honorable et sont inutiles pour la société». Par contre, le PCA du RAJS/BF pense que « l'application de la peine de mort ne résoudra pas le problème».

?On pourrait alors se poser cette question ? : comment punir sévèrement les auteurs des crimes de sang pour donner l'exemple sans s'attirer aujourd'hui la furia des organisations et mouvements des droits humains ? ?

«Il faut ?que la justice fasse son travail en appliquant la loi en vigueur sinon le problème est très récurrent ces temps-ci. Il faut appliquer la loi dans sa rigueur pour décourager au maximum ceux qui s'adonnent à de telle pratique », estime Lansina To, coordonnateur du projet SAGE. ?

Pour lui, dans la situation actuelle où les crimes de sang se multiplient, il ne faut pas appliquer la peine de mort aux coupables car avec certaines dispositions légales internationales dont le Burkina est signataire, notamment la Déclaration universelle des Droits de l'Homme, le pays peut s'exposer aux critiques de certaines organisations de défenses des droits humains.

Il estime qu'il faut plutôt les infliger des peines lourdes allant jusqu'à la prison à vie s'il le faut. L'informaticien Kaboré Joseph quant à lui a fait remarquer que « la peine capitale est reconnue au Burkina mais apparemment, son application pose problème».

Même si Valéa Raga, un activiste de la société civile burkinabè dit être contre l'application de la peine de mort mais, face à la gravité et la cruauté de certains crimes, il s'interroge ?s'il ne faut pas l'appliquer.

Dans un contexte de droits humains, M. Soumaïla Savadogo de Human Rights Worker, une ONG de défense des droits humains, ?a aussi fait remarquer que «la perpétuité est la norme reconnue en matière des droits humains. Car, si l'on considère que la vie est sacrée et qu'elle constitue le premier des droits reconnus à l'être humain, je pense qu'il faut appliquer la perpétuité aux criminels de sang ».

Même son de cloche pour Me Halidou Ouédraogo, en tant que défenseur des droits humains qui fait le constat suivant ? : «La peine de mort est de moins en moins appliquée dans le monde. Nous avons au Burkina des lois sur le grand banditisme mais elles sont anticonstitutionnelles parce qu'elles permettent des condamnations à des peines de 50 ans pour des délits ».

En attendant les prochaines assises criminelles de 2013, la justice burkinabè a du pain sur la planche pour non seulement redorer son blason auprès des justiciables, mais aussi respecter les droits humains. Elle doit également dans le cadre de sa mission républicaine, permettre la restauration d'un environnement sécurisé pour les populations en appliquant les lois en la matière.

Abou OUATTARA

Une problématique nécessitant des actions de tous

Dans un contexte national où l'autorité de l'Etat est défiée par des manifestations sauvages de la population dans la rue pour revendiquer justice ou se donner des raisons de se faire justice, l'éradication de la criminalité doit se mener sur plusieurs fronts.

D'abord, le besoin d'initier des actions de sensibilisation de la population à faire confiance à la justice est réel. Cette initiative doit se mener avec les structures de la société civile, plus proches des populations, qui doivent être impliquées dans la recherche d'un environnement sécurisé.

Un avis que partage l'avocat à la Cour, Me Halidou Ouédraogo qui trouve que «face à ces terribles situations, il nous faut toujours privilégier l'éducation et la prévention ». ?Puis, enfin, il y a la nécessité d'accélérer la mise en place et de renforcer le fonctionnement de la police de proximité dans les 8 000 villages, les arrondissements et les communes du Burkina.

En attendant, le ministère en charge de la Sécurité, même si des actions sont en cours de réalisation dans ce sens, a toujours du pain sur la planche pour restaurer l'autorité de l'Etat et la sécurité pour tous les Burkinabè.

A.O.

Par : L'Hebdomadaire du Burkina

Circulation de faux billets de banque dans la zone Franc Le nécessaire renforcement des actions communes

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Des faussaires de billets de banque pris aux filets par des agents de la police nationale à Koudougou. Un fait courant presque tous les trimestres qui pose la problématique de la sécurisation de la monnaie Ouest africaine, le franc CFA. Que faire pour stopper sinon réduire la mise en circulation des billets de banque contrefaits malgré l'existence et l'application de sanctions contre les faussaires dans l'espace CEDEAO ?

Le phénomène de circulation de faux billets de banque dans l'espace de l'UEMOA devient de plus en plus inquiétant au Burkina Faso où il ne passe pratiquement pas de semaine sans qu'un cas ne soit signalé aux forces de l'ordre et de sécurité.

Pour preuves, des agents de la douane ont saisi en début août sur l'axe Tenkodogo-Ouagadougou, un sac rempli de faux billets de banque contenant 1 040 billets de 5 000 F CFA et 952 autres de 10 000 F CFA, soit un total de 14 400 000 F CFA.

Puis, c'est à Koudougou que la police de la ville, après avoir mis la main sur un premier dealer de faux billets de banque dans la nuit du 18 au 19 août 2013, a pris au filet un autre faussaire de billets de banque ayant à sa possession 60 billets de 5 000 FCFA et huit billets de 10 000 FCFA.

Des faits qui donnent à réfléchir sur la politique de sécurisation du franc CFA. Pourquoi une telle répétition de ces actes sanctionnés par la justice des pays membres de l'UEMOA et de la zone Franc comme le Burkina ? ?

Agir ensemble pour réduire le phénomène

Les billets et pièces à cours légal dans les pays de l'UEMOA et de la zone Franc font le plus souvent l'objet de contrefaçon. Plusieurs raisons peuvent expliquer l'intérêt des faussaires. Parmi elles, on peut citer la non-maîtrise ou l'ignorance des traits caractéristiques de ces billets de banque.

Chaque type de billet de la BCEAO a des caractéristiques spécifiques. Etant donné que beaucoup de personnes ne peuvent pas faire la différence entre un bon et un faux billet, les faussaires jouent le plus souvent sur cet état de fait pour introduire dans le circuit normal des faux billets de banque.

La porosité des frontières, le laxisme dans le contrôle de la circulation de certains produits entrant dans la fabrication du billet de banque, le développement de la technologie, etc. sont autant de raisons qui expliquent la multiplicité des actes de contrefaçon des billets et pièces CFA.

L'introduction de ces faux billets de banque a un effet direct sur l'économie des pays de l'UEMOA et de la zone Franc. En effet, elle peut provoquer une inflation, une dépréciation de la monnaie commune et partant sa dévalorisation.

Au regard de la fréquence des coups de filets des forces de l'ordre et de sécurité, le phénomène devient menaçant pour le système financier et économique des pays de l'UEMOA.

C'est pourquoi les pays de l'espace UEMOA doivent mener la réflexion sur comment renforcer le contrôle des frontières et les sanctions pour réduire ce phénomène qui menace l'économique des pays de la zone.

Surtout pour ces pays dont les économies ont longtemps souffert et qui sont en train de se tirer du compte avec des croissances économiques à deux chiffres annoncées sur les prochaines années par les systèmes de Bretton Woods, il y a nécessité d'agir promptement et dans la rigueur pour éradiquer ce phénomène.

Dans ce sens, l'implication des communautés a toute son importance pour appuyer l'action des forces de sécurité et celle de la douane.

Abou OUATTARA

Que dit le Code pénal ? ?

Chapitre VIII ? : Du faux et usage de faux

Section 1 ? : de la fausse monnaie

Article 253 ? : Est puni d'un emprisonnement d'un an à cinq ans et d'une amende de deux millions à dix millions de francs ou l'une de ces deux peines seulement, quiconque contrefait, falsifie ou altère des billets de banque ou des pièces de monnaie autres que d'or ou d'argent ayant cours légal au Burkina Faso ou à l'étranger. La tentative est punissable.

Par : L'Hebdomadaire du Burkina

FIIJA 2013 : La Jeunesse, la Foi, la Paix et le Développement au centre des échanges

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Koudougou abrite depuis ce vendredi 30 août la première édition du Forum International Interreligieux Jeunesse pour l'Avenir (FIIJA). L'ouverture de la manifestation a été une occasion pour les différents orateurs, dont le représentant du ministre de l'Administration territoriale et de la Sécurité, Remy Kaboré, de saluer la pertinence de la rencontre qui réunit pendant trois jours des jeunes nigériens, maliens, ivoiriens et burkinabè de toutes les confessions religieuses.

Une « initiative louable », a indiqué le colonel Kaboré qui a exprimé toute la joie et la fierté de son patron, le ministre Jérôme Bougouma, celles du gouvernement et du pays tout entier d'accueillir cette première édition de FIIJA qui participe du souci de préserver la paix à travers un cadre d'échanges entre jeunes de différentes croyances. Surtout que l'objectif principal est de contribuer au dialogue interreligieux, facteur de tolérance, de paix et de développement en Afrique et dans le monde.

Le représentant des parrains, M. Zacharia Ouédraogo, imam de la mosquée du CERFI à Koudougou, a interpellé les jeunes réunis à Koudougou en les exhortant à privilégier dans leurs comportements les valeurs d'éthique, d'intégrité et de travail afin qu'ils soient de véritables bâtisseurs d'une Afrique et d'un monde de paix et progrès.

Contexte du Forum

Et Dr Djèneba Doumbia, directrice de la recherche de la paix à la Fondation Felix Houphouët Boigny, de rappeler le contexte de la tenue du présent forum : « Les jeunes en général aspirent à un monde meilleur et davantage d'équité et de justice autour d'eux, dans leur famille, au sein de leur communauté, dans les pays voisins. Or, souvent, lorsqu'ils entendent ou lisent les infos du jour, c'est le découragement : chômage, guerre, injustices, violations des droits humains sont le lot quotidien de notre pauvre humanité. Dans le même temps, de nombreux jeunes, sous toutes les latitudes, pensent avant tout à s'amuser, boire l'alcool, voire se droguer, etc. Dans ce contexte, il est parfois difficile de trouver son équilibre ou une forme de sérénité. Et c'est là que la religion peut apporter une dimension importante aux jeunes, pour leur permettre de trouver leur voie ».

Initiative de la jeunesse nazaréenne et de la Fondation Félix Houphouët Boigny

Organisé sous l'initiative de la jeunesse nazarienne et la Fondation Félix Houphouet Boigny pour la recherche de la paix, le FIIJA 2013 est placé sous le thème : « La foi face aux aspirations profondes des jeunes ». Pour souligner son caractère interreligieux, les organisateurs l'ont placé sous le co-parrainage de quatre leaders : le Moogo Naaba Baongo (animiste) ; le Pasteur Samuel Yaméogo (évangélique) ; l'imam Tiégo Tiemtoré (musulman) et Monseigneur Joachim Ouédraogo (catholique).

Toujours dans ce sens, les représentants des différentes communautés religieuses se sont succédéà la tribune pour bénir le forum afin qu'il se déroule dans de bonnes conditions et atteigne les objectifs recherchés. Ce qui, évidemment n'était pas pour déplaire au président du comité d'organisation, Dr François Ramdé et le maire de Koudougou, Jérôme Zoma, qui ont exprimé les mêmes vœux.

Personnalités du monde de la culture et de la jeunesse au rendez-vous

De nombreuses personnalités du monde du monde de la culture ou de la jeunesse ont fait le déplacement de « la cité du cavalier rouge » pour assister à la manifestation ou donner des communications. L'on peut citer entre autres le ministre burkinabè de l'Action sociale et de la Solidarité nationale, Alain Zoubga, l'ancien archevêque de Bobo-Dioulasso, Monseigneur Anselme T. Sanon, le président du Conseil national de la jeunesse burkinabè, Boris Ouédraogo ou Jean de Dieu Dembélé du Mali, secrétaire chargé de la promotion de la culture de la paix et de la réconciliation dans les mouvements associatifs catholiques. Sont également attendus au FIIJA pour des communications : l'ancien Premier ministre Tertius Zongo ou l'ancien ambassadeur du Burkina au Canada, Juliette Bonkoungou.

Le ministère des droits humains, le grand absent

Mais, la grande absence de cette rencontre est à mettre sur le compte du ministère burkinabè des droits humains et de la promotion civique dont un représentant était attendu pour livrer une communication sur le thème : « Education de la jeunesse africaine à la non-violence et au civisme : rôles et responsabilités de l'Etat ». A la dernière minute, il s'est décommandé au grand regret des organisateurs.

L'ouverture du Forum a été immédiatement suivie par le premier panel qui a permis d'aborder d'échanger sur deux thèmes : « Quelles stratégies et mesures pour les jeunes afin de construire une société plus juste sans recourir à la facilité et à la violence » ; et « Engagements de la jeunesse pour une culture de justice, de paix, de réconciliation et du dialogue interreligieux : cas du Forum Citoyen des cadres chrétiens d'Afrique ».

Boris OUEDRAOGO, Président du Conseil National de la Jeunesse du Burkina, a donné la communication sur le premier thème, tandis que Jean de Dieu Dembélé s'est chargé du second. La modération du panel a été assurée par Docteur Cyriaque Paré, chercheur au Centre national de la recherche scientifique et technologique et fondateur du portail, Lefaso.net. Nous reviendrons plus en détails sur ce premier panel dans nos prochaines éditions.

Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net

Alternance au Faso : Pourquoi Tolé s'emporte

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Le président de la Coalition contre la vie chère (CCVC), Tolé Sagnon, par ailleurs secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGTB), a jeté un pavé dans l'opinion le 20 juillet dernier, en transformant le meeting contre la vie chère en une tribune anti changement « néolibéral ». Les déclarations de Tolé reposent la question des alliances sociopolitiques au Burkina Faso. A l'exception du 3 janvier 1966 et de la lutte contre l'instauration d'un parti unique en 1975, l'histoire du pays est jalonnée par des rendez-vous manqués, des coalitions avortées entre les forces dites du changement. En se positionnant aujourd'hui contre « le changement pour le changement », Tolé et la CCVC apparaissent comme des forces du statu quo.

Ceux qui rêvaient d'une alliance entre l'opposition et les organisations de la société civile regroupées au sein de la Coalition contre la vie chère (CCVC) doivent déchanter. Les propos du président de la CCVC sont tombés comme un couperet. L'entente n'est pas pour bientôt. Tous ceux qui y rêvent doivent encore attendre. Tolé Sagnon a été catégorique. La CCVC n'est pas prête à une telle alliance. Dans son discours, il y a trois raisons apparentes et une qui relève du non dit. La première raison, c'est que « le processus actuel de mise en place du sénat, les velléités de révision de l'article 37, malgré leur actualité et leur importance, ne doivent pas figer toute l'attention du peuple burkinabè ! La plus grande vigilance doit être observée». Pour Tolé Sagnon, on ne devrait pas réduire les préoccupations des Burkinabèà ces deux points. D'ailleurs, la CCVC ne s'est pas constituée autour de ces deux points, mais contre la vie chère.

Cette lutte est d'actualité depuis des années et le débat sur des sujets politiques ne devrait pas occulter la nécessité de la poursuivre. Sur ce point, l'opposition n'est pas totalement en désaccord avec les responsables de la CCVC. La lutte contre la vie chère figurait d'ailleurs dans son premier appel à la manifestation du 29 juin. Pour la marche du 28 juillet, elle l'a enrobé dans «la lutte contre la politique du gouvernement» pour faire court. Les responsables de l'opposition sont conscients qu'ils ont intérêt à ne pas enfermer leur lutte uniquement sur des sujets politiques. Ils doivent aussi s'emparer des préoccupations sociales des Burkinabè, celles qui touchent directement à leur vie quotidienne. Très longtemps, elle a laissé le terrain aux seuls syndicats comme si les conditions de vie et de travail des Burkinabè ne figuraient pas dans leur agenda politique. Elle a ainsi laissé passer de nombreux scandales touchant à l'approvisionnement de certaines denrées de première nécessité. Aujourd'hui, l'opposition semble revenir aux fondamentaux de la politique, à savoir prendre en charge les préoccupations pressantes des citoyens, les agréger et les porter sur la place publique soit sous forme de dénonciations des politiques publiques soit par des propositions concrètes en termes de contre projets de gouvernance. Les syndicats devraient alors se réjouir d'avoir un allié de taille pour porter haut leurs revendications.

Une pression supplémentaire sur le gouvernement qui aurait intérêt à les écouter pour ne pas donner du pain bénit à l'opposition. Mais les syndicats de la CCVC ne semblent pas apprécier cette nouvelle donne. Ils rejettent l'offre de l'opposition sur la base de la couleur idéologique réelle ou supposée de certains de ses leaders. C'est la deuxième raison évoquée par Tolé Sagnon pour rejeter toute alliance avec l'opposition en ces termes : «Nous devons développer notre esprit critique vis-à- vis des différentes forces politiques qui tentent aujourd'hui de se présenter comme des alternatives au pouvoir actuel mais qui, pour la plupart, partagent les fondamentaux de la politique néolibérale du régime en place ». Le propos s'adresse probablement au nouveau chef de file de l'opposition politique, Zéphirin Diabré, libéral bon teint et fier de le proclamer aujourd'hui après quelques temps d'hésitation ou de scrupules. On se rappelle qu'à la création de son parti en 2010, il tentait de faire croire que ce dernier était sans coloration ou attache idéologique précise.

La présence en son sein de Louis Armand Ouali, un ancien militant du Parti africain de l'indépendance (PAI), brouillait effectivement les cartes. Aujourd'hui, c'est clair pour tous que l'UPC ou du moins son premier responsable est de droite. Ce n'est pas une surprise pour bon nombre d'observateurs de la vie politique au regard du parcours politique et professionnel de son leader. Seuls les responsables de la CCVC semblent être surpris. L'argument serait recevable si au sein même de la Coalition (CCVC), il y avait une convergence sur ce plan. Or, ce n'est pas le cas. Sur le plan idéologique, qu'est-ce qui rapproche la CGTB de la CNTB ou de l'USTB ? La première est d'orientation marxiste léniniste tandis que les autres ont une aversion pour ce courant idéologique et politique. Ce n'est pas pour rien qu'ils sont taxés d'être des « syndicats jaunes ». Il y a d'autres syndicats dits autonomes qui n'ont pas de filiation idéologique précise, sans oublier les organisations de défense des droits humains. Et puis, le procès du néo-libéralisme ne peut pas être fait à l'ensemble des partis de l'opposition. Tout comme la CCVC, les membres qui composent l'opposition sont pluriels sur le plan idéologique et politique. On trouve des socialistes, des sankaristes, des socio-démocrates, des centristes et des néo-libéraux. Tout comme les membres de la CCVC, les partis politiques de l'opposition peuvent partager une plate-forme commune qui transcende leurs appartenances idéologiques et politiques. Ce n'est pas une spécificité burkinabè.

La plupart des pays africains qui ont connu des alternances sont passés par des coalitions de partis d'obédiences diverses, parfois même avec la contribution de la société civile. En Afrique de l'Ouest, l'exemple le plus illustratif, c'est le Sénégal qui, par deux fois, a expérimenté l'alternance grâce à l'union de divers partis et des organisations de la société civile représentatives. La troisième raison qui justifie la colère de Tolé Sagnon contre l'opposition, c'est leur supposée réticence, voire même leur refus contre les candidatures indépendantes. «Vous savez qu'il y a des questions en débat, que ce soit au sein même de l'opposition, ou entre l'opposition et les organisations de la vie chère ; on ne s'entend pas par exemple sur la question des candidatures indépendantes », déclare le président de la CCVC. Le chef de file de l'opposition a répondu à cette critique en faisant observer que la question ne leur a jamais été soumise par Tolé Sagnon et ses camarades. Là aussi, les partis d'opposition peuvent avoir des positions divergentes. La preuve, c'est le président de le Faso Autrement, le néo-libéral Ablassé Ouédraogo, qui parraine la pétition du Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP) sur les candidatures indépendantes. Sur cette question, les libéraux sont d'ailleurs plus enclins à les porter que des partis se réclamant de gauche qui ont une conception plus collectiviste de l'action politique. La raison non avouée pour se démarquer de la lutte de l'opposition, c'est la filiation politique « souterraine » de Tolé Sagnon et de certains membres influents de la CCVC. Ils appartiennent à un courant syndical (révolutionnaire de lutte de classes) accuséà tort ou à raison d'avoir des accointances avec le Parti communiste révolutionnaire voltaïque (PCRV). Lui comme d'autres responsables de la Coalition n'ont jamais caché leur sympathie pour les «analyses pertinentes, les lectures éclairées» de ce parti. Voici comment se défendait Halidou Ouédraogo en 2007 dans un journal de la place sur ses supposées accointances avec ce parti : «Le PCRV est un parti clandestin, mais connu de tous les Burkinabè. A ce titre, je connais le PCRV, à travers ses déclarations, ses prises de position que j'apprécie énormément parce que ce sont des prises de position responsables. Je me dis par ailleurs que ceux qui élaborent les déclarations du PCRV sont des gens responsables. Cela dit, au sein du mouvement étudiant, nous avons contribuéà des discussions fort nourries sur la manière de gérer notre pays, l'Afrique, voire le monde. Vous savez, je suis très occupé pour en même temps diriger le PCRV.» A la question de savoir s'il n'est même pas simple militant du parti, il répond : «Non, je ne peux pas vous répondre par l'affirmative. » Une autre question de relance : Donc vous démentez être du PCRV ? Réponse : «Je ne vous répondrai pas par la négative non plus. Je vous ai dit seulement que j'admire le PCRV et les Burkinabè ont fini par me cataloguer dans ce courant d'idées. Et je ne le regrette pas.» Ils ne disent jamais avoir des liens organiques avec ce parti, mais dans le landernau politique burkinabè, leur filiation politique est un secret de polichinelle. Tolé Sagnon ne peut donc pas être content de voir l'opposition officielle, « les petits bourgeois réformistes », prendre la direction de la lutte pour le changement démocratique. Depuis longtemps, cette opposition était à la remorque du mouvement social contrôlé par Sagnon et ses camarades. La donne est en train de changer et la lutte sera âpre. Pour la première fois depuis 1992, c'est l'opposition qui donne le tempo de la lutte. C'est elle qui a l'initiative et les autres se contentent de réagir. C'est dire qu'elle a une longueur d'avance sur les autres forces politiques et sociales. En tenant un discours de démarcation, Tolé Sagnon exprime une crainte et une frustration. En le faisant publiquement à la Place de la Nation, il s'attire les foudres de nombreux jeunes qui peuvent l'assimiler à un pion du régime. C'est une grave erreur de communication qui sera difficile à rattraper. Déjà, dans une grande partie de l'opinion burkinabè, il est traité de tous les noms d'oiseau. Son nouveau statut de chef coutumier dans son village renforce les suspicions sur lui. Certains de ses invités d'honneur lors de son investiture sont réputés être des conseillers occultes du chef de l'Etat. Certains ont vite fait de le considérer également comme un pion du système, le chef de l'Etat et lui ayant fréquenté ensemble au début des années 70 au Cours normal, l'actuel lycée Bogodogo. Depuis cette période, ils n'auraient jamais cessé de se fréquenter et de s'apprécier.

Mais fondamentalement, sa position actuelle est celle d'un courant politique qui travaille aussi pour le changement à sa manière et à ses conditions. Pour ceux qui suivent le cheminement et les discours du mouvement depuis 1978, ce n'est pas surprenant. Ils ne privilégient pas les voies officielles pour conquérir le pouvoir car pour eux, les votes n'épuisent pas le répertoire des actions politiques. L'insurrection ou le soulèvement constituent leur préférence pour faire le changement. Certes, ces dernières années, on constate un fléchissement de cette position à travers la revendication des candidatures indépendantes aux élections locales et législatives. Aujourd'hui, on se demande pourquoi ils ne présenterait pas un candidat à la présidentielle de 2015 puisque là, on n'a pas besoin d'être adoubé par un parti politique officiel. Cela aurait l'avantage de clarifier davantage le jeu politique et d'élargir l'offre politique pour que le peuple ne soit pas réduit au choix des programmes néo-libéraux. Si on n'est pas capable de le faire, il ne faudrait pas s'offusquer de la couleur du changement à venir.

Abdoulaye Ly

MUTATIONS N° 34 du 1er août 2013. Bimensuel burkinabé paraissant le 1er et le 15 du mois (contact :mutations.bf@gmail.com- site web : www.mutationsbf.net)

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