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Fonction publique et travail au Burkina : « Ce pays n'avancera pas dans les bavardages dans la presse, ni par les grèves... », affirme le ministre Clément P. Sawadogo

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Quel est le bilan de la politique gouvernementale dans le domaine de la Fonction publique et du travail en général au Burkina Faso ? Quelle appréhension le pouvoir actuel fait-il de la grogne sociale via les manifestations syndicales et quelles sont les réponses idoines qu'il est en train d'apporter à ces sollicitations ? Quelles sont les initiatives ou les perspectives que le gouvernement est en train de développer pour améliorer les conditions de vie des Burkinabè dans le cadre du travail ? Autant de questions auxquelles le ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, Clément Pengdwendé Sawadogo a accepté d'apporter des éléments de réponse à travers l'interview suivante accordée à Lefaso.net dans le principe de la redevabilité des gouvernants aux citoyens. Lecture…

Lefaso.net : Monsieur le ministre peut-on parler de statut général de la fonction publique de nos jours avec la multiplication des statuts particuliers ? Et si oui comment ?

Clément Pengwendé Sawadogo : Merci de l'occasion que vous nous donnez de revenir sur des questions jugées très sensibles au sein de l'opinion, en particulier dans le milieu des agents de l'Etat. Le statut général de la fonction publique est celui qui régit les emplois et d'une manière générale l'activité, le régime disciplinaire, etc. pour tous les agents de l'Etat. Donc les principes généraux de la fonction publique en matière d'emploi des personnels ainsi que les modalités applicables sont régis par le statut général. Et ce statut général aujourd'hui est incarné par la loi 81 de 2015 adoptée sous la transition qui a donc fait suite à la loi 13 qui était connue en tout cas pendant un bon bout de temps.

Maintenant les statuts autonomes - parce que quand vous parlez de particulier il s'agit en fait des statuts autonomes - sont accordés à un certain nombre de corps de fonctionnaires de par la loi. C'est la constitution qui définit aussi ces particularités-là. Et ces particularités, elles ne sont pas nombreuses. Elles concernent les corps de la magistrature, elles concernent également les corps paramilitaires et pour l'essentiel également les enseignants chercheurs, l'université. En dehors de ces catégories-là, il n'y a pas de particularité. Tout le monde est dans le même sac.

Il y a un vent de « grévisme » sans précédent qui souffle sur le Burkina Faso depuis sans s'estomper. On voit qu'il y a des syndicats qui sortent, en tout cas, pour réclamer ce statut particulier ou statut autonome. Tout récemment on avait le cas des inspecteurs de travail à travers l'action sociale et un certain nombre de syndicats qui réclament ce statut particulier. Quelle appréhension faites-vous de cette vague de revendications tous azimuts ?

C'est du corporatisme pur qu'ils font. La loi n'a pas défini ces statuts autonomes pour répondre à des revendications corporatistes. Ce n'est pas l'objectif. La loi part du principe qu'il y a un certain nombre de métiers qui sont vraiment à particulariser. Si on prend le cas de la magistrature, beaucoup de gens parlaient de ça. Mais la magistrature incarne un pouvoir constitutionnel. Et en raison de cela, le grand forum qui a été organisé sur la justice sous la transition, c'était des états généraux attendus par tout le monde, a dit qu'il fallait en particulier placer la magistrature à la place normale. Et cela, c'est valable dans tous les pays.

Je ne connais pas un pays où le magistrat est un fonctionnaire tout à fait ordinaire comme les autres fonctionnaires. C'est parce que c'est quelqu'un qui incarne un pouvoir, qui prend des décisions dans des conditions où son exercice est nécessairement un peu particulier.

C'est une analyse de particularité du travail, de la fonction qui conduit à un statut autonome. Ce n'est pas une affaire de parce que quelqu'un réclame qu'on attribue un statut autonome. C'est ce que je dis souvent à nos partenaires sociaux quand il y a des discussions. Mais un statut autonome ne se décrète pas comme ça. Vous êtes recrutés sur la base d'un statut général. Si votre employeur qui est l'Etat n'a pas été amenéà vous redéfinir dans un autre statut, vous n'avez même pas la possibilité de revendiquer quoi que ce soit par rapport à votre présence dans le statut général. Puisque vous avez été recruté dans cela, donc vous ne pouvez pas en sortir.

Maintenant si c'est l'Assemblée nationale, le gouvernement, suite à des discussions au niveau de la Constitution décide de donner une considération particulière à tel corps, on attribue un statut autonome à ce corps en ce moment. Cela, c'est du fait même de la gouvernance de l'Etat qu'on prend cette décision. Mais un syndicat ne peut venir dire : « Bon ! Nous aussi, on veut un statut autonome. » Sur la base de quoi ? C'est comme ça que ces chose-là se gèrent.

L'Etat ne gère pas son personnel sur la base d'un égalitarisme des traitements. Ce n'est pas cela qui est un problème. La question de l'équité est réelle. Mais il faut d'abord savoir qu'on recrute un agent parce qu'on veut qu'il fasse un travail pour la nation. C'est la nature de ce travail qui entraine les autres considérations et non pas parce qu'il y a des fonctionnaires on doit leur distribuer des avantages. Non ! Si on continue ainsi, c'est un pays qui ne pourra jamais se développer parce que là c'est un partage de gâteau.

Mais est-ce que cette communication est comprise par les différents partenaires sociaux qui sont sur le front de la revendication ? Vos explications sont-elles comprises par les forces syndicales ?

Ah ! Je l'espère bien parce qu'il y a des prétentions mais nous sommes catégoriques et fermes sur cette question de toutes les façons. On a même eu à dire que ce ne sont pas des questions sur lesquelles on peut discuter. Je le dis et je le répète parce qu'il est inconcevable que quelque temps après l'adoption de la loi 081 que déjà on se bouscule pour l'éclater. Imaginez-vous un Etat dans lequel chaque corps est nanti d'un statut, chaque corps, chaque emploi avec son statut… Mais ce n'est pas possible. Je ne vois pas comment dans un pays comme le nôtre on peut gérer cela.

Maintenant, il y a une considération à côté sur laquelle bien sûr des discussions sont possibles. Est-ce parce qu'on a créé un statut autonome qu'on doit nécessairement la sortir d'une rémunération supérieure à celle des autres statuts ? En principe non ! Mais dans les faits, il est vrai qu'à partir du moment où un certain nombre de considérations ont été avancées pour créer un statut autonome, généralement c'est de nature à entraîner aussi quelque part une petite hausse des avantages. Mais comme je le dis, c'est aussi attaché aux principes directeurs qui ont conduits à l'établissement de ce statut autonome et non une volonté de privilégier des agents par rapport à d'autres.

Mais de façon globale, il y a ce printemps de grèves sans précédent au Burkina Faso depuis un certain temps. Il est pratiquement difficile de faire un mois, deux mois sans qu'il n'y ait des sorties syndicales. Comment vous appréhendez justement ce phénomène ?

Il est complexe. D'abord ce que je vais dire, ce n'est pas propre au Burkina. Tendez l'oreille, vous allez vous rendre compte que quand on prend par exemple la sous-région, pas un seul pays n'échappe à la récurrence des mouvements sociaux. Cela peut vouloir dire que nos pays aussi traversent des zones d'ébullitions, de turbulences au plan social et même au plan politique.

Maintenant, pour ce qui concerne le Burkina, il ne faut pas oublier que nous sortons d'une période de turbulences en occurrence l'insurrection populaire. Beaucoup de gens pensent qu'après cette insurrection populaire, tout de suite les solutions devraient leur être servies. Ce qui est une erreur de jugement parce que l'insurrection populaire on la mène pour mettre fin à des dérapages ; mais à après, il faut plutôt serrer la ceinture et travailler à rétablir le pays sur la bonne voie.

Donc, on ne peut pas parce qu'on a fait un soulèvement dès le lendemain partager des avantages. Or, il y a beaucoup de gens qui pensent que cela devrait être ainsi. Cela est un paramètre.

L'autre paramètre est imputable au mouvement syndical burkinabè. Comme on le connait aussi, il y a une multiplicité des acteurs avec des façons diverses de mener des luttes. Vous avez certains syndicats qui se disent liés en tout cas à la lutte des classes et qui sont des radicaux qui généralement en déclenchant les mouvements ne veulent rien comprendre. C'est tout ou rien. Tout et tout de suite.

Ce syndicalisme aussi plus il se développe, plus il provoque l'exacerbation des luttes syndicales. Or nous sommes dans un pays où cette exacerbation, ce vent de radicalisation des luttes syndicales comporte les risques de faire en sorte que la petite bourgeoisie s'arroge pour elle l'essentiel des richesses nationales. Ce qui pose problème, puisqu'on est de nos jours à plus de 50% des ressources engrangées par l'Etat qui vont aux rémunérations de ces fonctionnaires, ce qui est inadmissible dans un pays comme le nôtre qui veut avancer.

Alors, de nos jours, si on fait le point sur les cinq dernières années, beaucoup de fonctionnaires ont presque doublé leurs salaires. Ce n'est quand même pas normal que dans ces conditions on en est à exacerber encore des mouvements pour revendiquer des salaires supplémentaires, des indemnités. En fin de compte il restera quoi pour investir ? Et pour les autres ? Quand nous disons cela, il y en a qui disent qu'on oppose les travailleurs aux autres catégories de travailleurs... Ce n'est pas nous qui opposons. Chacun n'a qu'à faire son analyse.

L'on avance généralement le fait que le salaire du fonctionnaire est une répartition sociale pour justifier les revendications de hausse... Qu'en dites-vous ?

Non ! Cet argument est tout simplement inadmissible. Il vaut mieux que chaque citoyen ait la possibilité d'organiser sa vie que de dire qu'il faut prendre l'essentiel du budget pour répartir aux fonctionnaires parce qu'ils vont par ailleurs devoir s'occuper 10 à 20 personnes. Ces 10 à 20 personnes sont des assistées. Il faut les transformer en acteurs aussi. C'est ça la dynamique. La normale c'est comme ça.

Dire que parce que les fonctionnaires prendraient d'autres personnes en charge, il faudrait lui faire des augmentations n'est pas un argument acceptable. Chacun doit être rémunéré au vu de son travail en sachant qu'on dégage suffisamment de ressources qu'on va investir pour que tout le reste de la société en profite. C'est ça la dynamique du développement.

Effectivement on a 18 millions d'habitants. Est-ce qu'on a 200 000 fonctionnaires de nos jours ? Et plus de 50% du budget qui est chaque fois englouti par cette minorité qui a eu la chance d'être allée et d'être employé par l'Etat… Pendant ce temps, il y a des écoles, des centres de santé qu'il faut construire dans des localités éloignées pour des milliers d'enfants... Une sorte d'injustice ? Est-ce que dans vos discussions avec les syndicats ces aspects sont suffisamment ressortis pour qu'ils comprennent vraiment que leurs revendications ne doivent prendre en otage la dynamique du développement au Burkina Faso ?

C'est ce que je vous disais tantôt. Il y a beaucoup d'acteurs syndicaux actuellement qui font tout, tout ce qui est en leur possible pour que leurs propres militants comprennent que nous ne sommes pas à un moment où il faut tirailler excessivement autour des avantages à attribuer à leurs militants. Quand je parle d'un vent de radicalisation, ce concerne une partie du mouvement syndical ce n'est pas tout le monde. Et heureusement d'ailleurs que ce n'est pas tout le monde qui voit les choses de cette manière.

Mais ce n'est pas faute d'explications. Vous avez vu qu'à un moment donné le chef de l'Etat est monté au créneau pour dire de faire attention. Ils parlent de répartir, de redistribuer, de partager… Mais comment va-t-on donner satisfaction aux plateformes revendicatives, aux prétentions diverses avec ce qu'on n'a pas pu produire ? Il y a un problème. On le fait comment ? Donc ce n'est pas, à mon avis, faute d'avoir expliqué. Si les gens ont leur grille d'analyse qui les conduit à dire les yeux fermés que c'est tout ou rien, qu'est-ce qu'il y a à faire ?

Il faut quelque part une prise de conscience de tout le monde sur le fait que construire une nation, c'est aussi être raisonnable en tout, c'est aussi tenir compte des autres, c'est aussi accepter les règles de jeu imputables à tout le monde parce que quand un syndicat rejette par principe un régime issu d'élection, bon finalement il est lui-même un parti politique ou quoi ? Or tout ça on a entendu ici. Donc c'est assez complexe et je dirais qu'en tout cas, il faut cette prise de conscience nationale et générale.

Il y a les inspecteurs de travail qui depuis un certain temps sont en grève. Qu'est-ce qui fait justement la particularité de ce dossier ?

Effectivement les inspecteurs, les contrôleurs de travail sont en grève depuis un certain temps. Ils ont déposé une plateforme revendicative en six points. Nous avons traité tous les points. Et du point 1 au point 4 qui traite des conditions d'organisation de travail, nous nous sommes entièrement entendus.

Donc que ce soit en matière de construction ou de réfection des inspections de travail, que ce soit au niveau des inspections d'établissements, des inspections de zone à Ouagadougou ou à Bobo-Dioulasso, que ce soit au niveau de l'attribution des moyens roulants, de logistiques aux inspections de travail, nous nous sommes entendus sur un certain nombre de mesures à prendre. Donc sur ces problèmes, il n'y a plus de débat. Toutes les discussions sont achevées.

Le cinquième point portait sur le statut autonome qu'ils revendiquent. Mais là il y a une divergence de principe. Pour le gouvernement, il n'y pas de statut autonome à conférer à qui que ce soit en dehors de ceux qui l'ont par le fait de la Constitution. Les inspecteurs de travail estiment que nous avons signés des conventions au niveau de l'Organisation internationale de travail(OIT) dans lesquelles on dit qu'il faut donner un statut spécial aux inspecteurs de travail. C'est nous qui avons signé ces conventions donc nous les connaissons bien.

D'ailleurs nous participons à l'élaboration de ces conventions. Mais aucune convention ne peut être citée pour dire que l'OIT impose un statut autonome pour les inspecteurs de travail. Vous allez voir qu'on insiste sur la nécessité de créer les conditions d'exercice en toute indépendance de travail pour les inspecteurs. Mais ça ne conduit pas à dire qu'il faut les sortir du statut général et leur donner un statut autonome par une loi. L'OIT ne peut pas s'interférer sur les modalités juridiques dans les Etats. Ce n'est pas possible. Elle pose le problème, le principe de tout faire pour leur donner les conditions.

Mais on n'a pas dit voilà le traitement qu'ils doivent avoir par rapport à un autre fonctionnaire. Ça aussi c'est clair. Les inspecteurs le savent bien. Mais vous le savez, dans le cas de figure actuel, chacun valorise ses arguments pour nous vilipender ; sinon ils le savent bien. On a lu ensemble tous ces textes, toutes ces conventions et nulle part on ne peut aller très loin avec ça.

Enfin, il y a le 6e point qui porte sur la revendication d'une indemnité de conciliation. Sur cette question aussi nous avons fait des concessions majeures. Nous avons dit que sur le principe, nous allons concéder vu que la conciliation prend beaucoup de temps, elle est quelque fois harassante, elle comporte beaucoup de servitude et finalement elle prend beaucoup plus de temps que les autres missions. Donc nous avons concédé sur le principe et nous avons proposé un montant. On a discuté. Et c'est sur le montant que les inspecteurs bloquent pour dire que ce montant ne les satisfait pas.

Vous savez que s'agissant aussi de montant, le gouvernement ne prend pas de décision à tue-tête sans tenir compte de tous les paramètres et aussi de la situation d'ensemble de rémunération. Là aussi nous avons expliqué que ce qui a été proposé tient compte non seulement des moyens de l'Etat mais aussi de la nécessité d'équilibre parce que cette indemnité vise un domaine précis qui est la conciliation. Ce n'est pas une indemnité qui traite de toutes les servitudes de l'emploi d'inspecteur de travail. Cela aussi, c'est une nuance qui est importante. Donc à ce jour, les grèves se poursuivent, mais la discussion n'est rompue et il est certain que dans les prochains jours, on va reprendre langue avec les inspecteurs, les contrôleurs pour pouvoir terminer, boucler, en tout cas trouver une solution à ce dossier.

En même temps il y a le corps des enseignants aussi qui depuis un certain temps ne fait pas correctement le travail. Ils sont en grève, vous à votre niveau, qu'est-ce qui bloque ?

Pour le corps des enseignants, là aussi au niveau du gouvernement, il y a beaucoup d'échanges, il y a de discussions avec les syndicats et nous espérons que des solutions pourront être trouvées. Mais c'est le même problème, c'est-à-dire que les enseignants estiment qu'ils doivent aussi bénéficier de considérations particulières, d'indemnités particulières, etc. Nous ne méconnaissons pas le rôle majeur que joue l'enseignant et l'enseignement dans la vie de notre pays, dans la préparation de nouvelles générations.

Mais tout cela doit être mis en musique avec les réalités de notre pays. On veut bien améliorer les conditions mais à un temps T donné, en avons-nous les moyens de le faire de manière substantielle ? Or quand vous voyez les prétentions, elles sont substantielles, elles sont exorbitantes par rapport à nos moyens. Donc je dis ceci : on doit discuter, on doit se comprendre.

Le gouvernement est soucieux de valoriser la fonction enseignante autant que faire se peut, mais cela doit rentrer dans les programmes, dans les plans progressifs parce que par ailleurs si nous avons critiqué les années de gouvernance passées ça veut dire que quelque part il y a un eu une gaffe. Mais est-ce qu'en un temps deux mouvements on peut éponger toutes les gaffes ? Ce n'est pas possible. Donc la discussion se poursuit. J'espère que les jours suivants, on pourra trouver un terrain d'entente avec le monde enseignant.

Au niveau de la fonction publique il y a ces recrutements sur mesures dites nouvelles. Est-ce que vous pouvez revenir sur la logique de ces recrutements ? Il y a aussi des plaintes sinon des critiques qui tendent vers des soupçons de politisation. Quelles sont les explications que vous pouvez donner ?

Non, ce qu'on appelle mesure nouvelle, c'est une forme de recrutement qui concerne un secteur donné de manière particulière sinon les recrutements directs de la fonction publiques concernent en général tous les emplois de l'Etat. Ce dont vous parlez est un recrutement ciblé sur un secteur donné auquel on attribue un budget spécial et un effectif à recruter qui peut être important. Si vous prenez le cas du ministère de l'Education nationale(MENA), les recrutements sur mesures nouvelles d'enseignants du primaire portent sur 3000 enseignants. Si vous prenez le cas de la santé, peut-être on serait à 1 000 ou un peu à plus de 1 000 dont les médecins, les spécialistes, etc.

Si vous prenez d'autres cas comme le ministère de l'Agriculture, le ministère de l'Energie, le ministère de l'Eau, il y a aussi des quotas moins importants mais quand même spécifiques. C'est cela les mesures nouvelles. En principe, c'est une concession que le gouvernement fait à ces secteurs-là pendant une période déterminée.

On peut estimer à un moment donné qu'on a pu résorber le gap en personnel et qu'on peut arrêter ces recrutements. Maintenant de la catégorie de mesures nouvelles, il y a un petit quota qui généralement ne dépasse pas une centaine d'agents pour lequel il est donné la possibilité au ministre de recruter directement quelques personnes - et c'est généralement au niveau de ce qu'on appelle le personnel d'appui comme les agents de liaison, les agents de bureaux, quelques fois aussi des secrétaires de premier niveau, des chauffeurs - pour deux raisons.

Au niveau de ces catégories, si vous ouvrez un concours pour recruter 40 personnes, par exemple, si vous voulez recruter 50 chauffeurs et vous vous retrouvez avec 500 000 candidats. Comment traitez-vous cela ? C'est ingérable. Donc on préfère laisser le soin aux ministères de procéder à des recrutements sur des bases beaucoup plus discrétionnaires. Néanmoins, ce type de recrutement est assorti d'une commission de sélection. C'est à ce niveau-là qu'il y a certaines critiques parce que d'aucuns estiment qu'il y aurait du favoritisme. Mais peut-on vraiment faire autrement ?

Je rappelle que chaque année en tout cas, depuis que notre pouvoir est là, en 2016 et 2017, nous avons recrutés en moyenne 18 000 personnes. Sur les 18 000, ceux dont on parle, le personnel d'appui, ne concerne que 100 ou 200 personnes. Je pense qu'il ne faut pas être extrémiste en tout. Même si la méthode peut être considérée comme impure, imparfaite, entre nous, je pense que sur les 18 000 si la procédure a été limpide et que tout le monde a pu faire valoir sa chance, ce n'est pas 100 ou 200 personnes de niveau vraiment bas ou de moyen niveau qu'il faut vraiment s'apitoyer et élever des critiques qui ne valent pas la peine.

Dans le cadre de ces recrutements sur mesures nouvelles il y a eu celui des nouveaux enseignants. Mais il y a eu des problèmes de statut et de salaire au point que ces derniers ont commencéà faire des sorties de protestation. Qu'en est-il de la situation actuellement ? Pourquoi il y a eu ces dysfonctionnements ? Est-ce les arriérés de salaire ont-ils été payés ?

C'est un problème qui est connu. Evidemment avec les effectifs que nous avons recrutés, pour pouvoir traiter les dossiers d'intégration à temps, c'est vraiment une gageure parce que 18 000 personnes dans l'année, ce n'est pas évident. Dans un passé récent, la fonction publique recrutait seulement 10 000, mais même là, c'est beaucoup. Si vous aller sur 10 années en arrière peut-être, ce n'était que 5 000 ou 6 000. Alors, il faut multiplier les capacités de traitement et il faut que les moyens aillent avec. Or, le problème c'est que souvent les moyens ne vont pas avec.

Malgré les objectifs que nous nous fixons, ces objectifs là nous prescrit un délai de 28 jours traiter un dossier d'intégration d'un nouveau fonctionnaire si son dossier est prêt et déposéà la fonction publique. Mais malgré cette ambition que nous nous sommes fixés, il faut avouer que ce n'est pas toujours aisé. Mais il arrive quand même qu'un certain nombre de dossiers ne puissent pas être traités à bonne date pour des raisons diverses parce que c'est tout une chaîne. Souvent les dossiers sont réunis à partir même de l'école de formation d'où vont sortir les nouveaux agents, ensuite ils transitent par leur ministère de tutelle et quelques fois au niveau des DRH…

Alors, il y a un certain nombre de mécanismes qu'il faut roder pour que le traitement aille vite, qu'il n'y ait pas d'erreurs parce que si il y a des insuffisances, on ne peut pas avancer. Ce sont ces raisons qui font effectivement qu'un certain nombre de dossiers n'arrivent pas àêtre traiter à bonne date et donc le fonctionnaire est obligé d'aller travailler quelques fois des mois sans avoir son premier salaire. Mais, quand même, la grande majorité des fonctionnaires recrutés ont eu leur salaire à bonne date.

Il y a un peu une différence avec ce qui se passait dans le temps. Je dis cela parce qu'à cette époque, même avec le nombre réduit de fonctionnaires, aucun d'eux ne pouvait avoir son premier salaire avant trois ou six mois. Mais aujourd'hui, il y en a qui dès le premier mois ont leur salaire et ils sont le plus grand nombre. Maintenant il va rester un grand nombre pour lequel on n'a pas pu faire le traitement à temps. Et c'est de ceux-là qu'il s'agit. Ce n'est pas le cas de tout le monde.

Est-ce qu'il y a des dispositions qui sont prises pour garantir un meilleur traitement à certains dossiers ?

Oui, nous sommes là-dessus pour qu'en 2018, d'année en année ce phénomène s'amenuise. Donc on va encore regarder la chaîne de traitement entre les uns et les autres et surtout entre le MENA, nous et la solde, le ministère des Finances et le contrôle financier. Vous avez le MENA qui rassemble les dossiers et qui nous les transmet ; la fonction publique fait le traitement initiatif, puis fait la transmission au contrôle financier qui valide avant de transmettre à la solde.

Vous avez quatre acteurs différents qui sont les principaux, sinon il y a d'autres acteurs. Il y a ceux qui travaillent à ce que les dossiers soient prêts depuis même l'école. Mais les acteurs essentiels sont au nombre de quatre. Nous allons encore regarder à ce niveau-là qu'est-ce qu'on peut faire pour qu'en 2018 on puisse afficher une meilleure satisfaction par rapport au traitement dans le délai.

Le monde de la Fonction publique burkinabè est confronté au problème du terrorisme. L'on a des zones de conflictualité accrue. Quel est l'état des lieux ? Avez-vous une des chiffres des travailleurs affectés par ce problème et qui se retrouvent dans une incapacité de travailler ? Quelles les dispositions que le ministère prend pour résoudre le problème ?

Oui ! En effet, il y a des segments de l'administration surtout au niveau de l'éducation qui sont touchés par la difficulté d'exercer leur métier et cette situation concerne essentiellement la région du Sahel avec la situation d'insécurité qu'on connait. Pour faire un point exact, c'est plutôt au niveau des ministères directement que cela peut être fait, surtout au niveau du ministère en charge de l'Enseignement ou les autres ministères qui ont des chantiers qui ont des fonctionnaires qui travaillent dans ces zones.

Nous n'avons pas à notre niveau un point exhaustif, mais il est évident que c'est un phénomène qui doit être traité et pris à bras le corps. Nous travaillons vraiment pour créer les conditions optimales d'exercice de travail par ces agents-là. Ce n'est pas toujours facile, nous le savons tous, mais avec les grands programmes qui sont engagés à travers le G5 Sahel avec aussi le programme spécial qui est mis en place pour le Sahel, je pense que les mois à venir pourront en tout cas connaître une embellie à ce niveau-là.

Au niveau de ces acteurs il y a des gens sui sont plaignent d'être en quelque sorte délaissés par l'Etat, par leur ministère, par la fonction publique. Est-ce qu'il y a une communication maintenant pour qu'il ait plus de compréhension pour rassurer ces fonctionnaires ?

Non personne ne peut dire qu'il est délaissé. C'est une situation qui embarrasse tout le monde, qui embarrasse les agents, qui embarrasse l'Etat également. Il est de la responsabilité de cette dernière de tout faire pour rassurer les uns et les autres, pour créer les conditions de sécurité. Mais je ne pense pas qu'aujourd'hui on puisse parler de délaissement quelconque. Vous avez vu que les ministres eux-mêmes sont allés plusieurs fois sur le terrain s'assurer que les conditions d'une normalisation se crée. Mais tout cela s'opère dans les limites de la situation que nous connaissons tous.

Il y en a qui trouvent que ce sont des initiatives tardives...

Ah non ! Mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Ce qu'on peut faire, c'est ce que j'ai déjà dit. Ces grands programmes qui sont en train d'être mis en place, parce que comme dit le proverbe « aux grands maux, grands remèdes », ce ne sont pas des initiatives minimales ou épisodiques qui peuvent venir à bout de phénomène. Donc il faut qu'il soit traité de manière vraiment profonde et cela est fait à travers le dispositif qui est en train d'être mis en place.

Mais aujourd'hui, les forces de défense et de sécurité se sont mises à fond et l'avancée que ces groupes terroristes croyaient pouvoir opérer, ils n'ont pas pu le faire. Si on dormait, si on était juste défensif, je pense qu'aujourd'hui ils seraient allés encore plus loin que là où ils sont. Et comme vous le constatez d'ailleurs au Burkina Faso il n'y a aucune base de ces gens. Ils sont basés ailleurs, ils viennent mener leur incursion et ils repartent. Mais c'est parce que le terrain aussi est pris en main qu'ils ne peuvent pas faire comme ailleurs… Donc je pense que l'un dans l'autre nous sommes dans un Etat responsable quand même. On se bat et à mon avis les choses vont dans le bon sens et le bon rythme.

Depuis un certain temps il y a l'informatisation du système des concours au niveau de la fonction publique. Est-ce que vous pouvez revenir sur en quoi consiste cette informatisation ? Est-ce qu'on peut faire vraiment confiance à cette plateforme en termes de qualité et de viabilité ?

Je pense que vous voulez parler de la mise en ligne d'un certain nombre de concours qui permet aux candidats de ne pas se présenter, de ne pas venir s'aligner pour se faire recenser, mais plutôt de faire valoir leur candidature par un simple sms ou par le net. Il n'y a pas de problème, ça se passe bien.

La première fois, on avait expérimenté deux concours, puis on est passé l'année suivante à une dizaine et on continue. Notre objectif est que tous les concours à partir du baccalauréat puissent être mis en ligne. C'est cela l'objectif qu'on se fixe pour 2018. Je ne sais pas si on va pouvoir réunir tous les reliquats, mais en tout cas, c'est notre objectif. C'est un objectif. On peut ne pas pouvoir l'atteindre à 100%, mais en tout cas il faut toujours viser une cible ambitieuse. Il n'y a aucun problème majeur au niveau de cette plateforme. Ça se passe bien. Une fois que le candidat est admissible ou admis, en ce moment, il vient avec son dossier physique et on procédera à son intégration.

Maintenant, il y a la fluidité du réseau internet qui peut faire qu'à un moment donné, une personne veut bien déposer sa candidature en ligne et chercher le réseau sans le trouver. Je pense que là aussi avec les projets en cours au niveau du ministère en charge de l'économie numérique, cette fluidité va s'améliorer. Mais dans tous les cas nous allons demander aux candidats de s'y prendre à temps. A l'intérieur de deux semaines on peut avoir quand même un jour le réseau pour actionner sa candidature. Donc je pense que là aussi il n'y a pas de problème majeur.

Et le phénomène des attaques sur le net. Les cybercriminels, les hackers et autres… Est-ce que toutes les dispositions sont prises pour garantir l'inviolabilité, la sécurité de la plateforme ?

Jusque-là tout se passe bien. Cela peut vouloir dire que les techniciens qui sont à la tâche ont pu trouver les meilleurs couloirs, les meilleures modalités pour que ça se passe bien. Jusque-là on n'a pas décelé d'attaques, de menaces graves.

Au niveau des concours de la Fonction publique, depuis l'introduction du système LMD dans le circuit éducatif burkinabè, il se pose un problème de concordance entre souvent le niveau demandé dans les termes de référence des concours et celui détenu par les demandeurs d'emploi. Il arrive que le niveau maîtrise soit indiqué alors que de plus en plus l'on a des détenteurs de master… Qu'est-ce qui est fait pour corriger ce genre de problème ?

Pour le moment il n'y a pas un problème majeur, parce que nous gérons en tenant compte à la fois du système LMD et du système transitoire. L'ancien système, nous pouvons le prendre comme une gestion de transition. Aujourd'hui il y a des concours niveau licence, il y a des concours niveau maitrise.

Au niveau des masters, là il y a une situation parce que les masters II est à BAC 5 ou 6. Déjà quelqu'un qui a ce master peut être engagé dans la fonction publique sans aller à une école de formation parce que s'il y va il en sortira avec au minimum BAC+7 en catégorie P. La plupart des concours vont jusqu'à la catégorie A1, donc une licence plus deux années de formation ou bien une maitrise plus une année de formation et ça fait aussi BAC+5. Donc, les deux cas de figure sont toujours pris en compte. Il faut continuer ainsi jusqu'à l'extinction des promotions qui ont la maitrise. On est obligé donc de gérer avec une transition pour ne pas les léser.

Par contre le Diplôme d'études universitaires générales(DEUG) ne plus être pris en compte sauf dans une gestion résiduelle, transitoire. Le Master I non plus n'est pas pris en compte, ce qui est pris en compte c'est la licence, la maitrise en transition, le master II en recrutement direct. Maintenant il faut se dire qu'avec cette nouvelle évolution le dispositif juridique pour les concours va évoluer et s'adapter au fur et à mesure. Nous menons des concertations entre nos trois ministères, fonction publique, enseignement supérieur, éducation nationale pour en tout cas voir comment on gère de manière progressive cette évolution.

Depuis les années 1994 ou 1995 il y a eu l'introduction des tests psychotechniques dans les concours au Burkina Faso. Aujourd'hui en 2018, est-ce que cette approche n'est pas surannée ? Est-ce qu'il y a en perspective une nouvelle approche ?

Ce qui est en cause dans cette affaire ce n'est pas la méthode du QCM (question à choix multiple). Si vous prenez le système anglo-saxon, particulièrement américain, la plupart des évaluations se fait sur la base des QCM. Il n'est pourtant pas établi que les cadres formés dans les écoles américaines soient les moins compétents.

Bien au contraire. Le problème, il se pose plutôt au niveau de la maitrise de la méthode pour qu'elle soit la plus rationnelle possible et qu'au bout de compte le QCM qui est administré qu'à travers les réponses on puisse sans ambages établir le niveau d'aptitude, de compétence du candidat. Nous nous sommes dit que c'est parce que nous avons adopté cette méthode sans avoir pris le soin de préparer aussi les examinateurs, c'est-à-dire ceux qui proposent les sujets à la méthode, que l'on va un peu dans tous les sens.

Finalement les candidats qui réussissent sont peu vifs d'esprit ou ne sont pas forcément les meilleurs en niveau scientifique. Donc il faut réorienter la manière de préparer les questions, les spécialisées en fonction des différentes disciplines et faire en sorte que ceux qui vont véritablement être admis, il n'y ait pas de doute.

Il y a eu un forum national sur les concours et la conclusion n'a pas été d'abandonner les QCM. La conclusion a été dire de travailler à approfondir la méthode pour qu'elle soit la plus objective possible. Beaucoup de gens ont proposé que l'on recourt à des appuis conseils de l'extérieur dans des pays qui sont rodés dans la méthode, les Etats unis, le Canada. Nous sommes en train de voir. Dès qu'on a les moyens, on va effectivement organiser des formations à l'endroit du corps professoral qui établit les questions.

Il se pose de nos jours le problème de la répartition géographique des fonctionnaires étant donné que le recrutement dans certaine portion se fait par région ou par zone. L'on se retrouve souvent dans des situations avec des zones où il n'y a pas de candidats. Qu'est-ce qui est fait pour résoudre ce problème ?

La question de fond est celle d'arriver à allouer les ressources humaines nécessaires au développement des régions et de toutes les régions sans exception. Le développement national ne peut pas se faire à plusieurs vitesses. C'est déjà le cas plus ou moins quand on compare les grandes villes aux autres localités. Mais il faut travailler à résorber ce gap, ces disparités. Et les recrutements régionalisés surtout au niveau des enseignants visent effectivement à aller beaucoup plus fort au niveau de certaines régions qui étaient défavorisées. Mais dans l'ensemble, le résultat est bon.

Maintenant, il se peut que dans certaines disciplines comme au niveau de l'enseignement secondaire il n'y ait pas dans certaines régions les viviers nécessaires, c'est à dire les candidats qui ont le diplôme requis pour postuler ou que les gens ne veulent pas s'inscrire à cause de ce qu'ils supposent être des contraintes particulières.

A mon avis, il ne faut pas revenir à la centralisation outrancière parce que celle-ci va nous faire perdre l'objectif de doter les régions, parce que, vous le savez bien, une fois qu'on a recruté tout le monde sur cette base centralisée, on a du mal à faire accepter au fonctionnaire de servir partout. Ça devient une lutte acharnée pour pouvoir rester à Ouagadougou ou à Bobo Dioulasso, conséquence vous avez plus de 3, 4, 5 et même plus d'enseignants par classe à Ouagadougou. Et cela est grave.

Par exemple, 36% des effectifs de la fonction publique sont concentrés à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso. 36% de tous les effectifs. C'est quand même trop. Il n'y a rien à faire, il faut au contraire accentuer la régionalisation des recrutements et faire en sorte même que pratiquement on ne recrute plus pour les zones où il y a déjà une concentration. Mieux, il faut instaurer un nouveau système de rotation des fonctionnaires pour que tout le monde puisse servir partout.

Dans le programme du président Roch Marc Christian KABORE, il y a eu cette promesse de 60 000 emplois de 2015 à 2020. Quel bilan en faites-vous ? Si l'on considère la période de 2015-2017, quel est le ratio d'emplois créés par an et quel est le nombre d'emplois créés de façon générale ? Est-ce que l'on est sur la bonne voie qu'en 2020 les 60 000 emplois auront été déjà créés ?

C'est une question que le ministre en charge de l'emploi peut répondre de façon précise. Mais quand le programme va du postulat que l'on crée 60 000 emplois par an, il s'agit des emplois imputables aux secteurs publics, mais aussi au secteur privé. C'est-à-dire que tous les efforts que nous faisons au niveau de l'Etat doivent permettre d'impulser une relance de l'économie de sorte que des emplois se créent aussi bien dans le privé que dans le public. Déjà le public joue sa partition. Comme je vous l'ai dit, en 2016 et en 2017, nous avons recrutés autour de 18 000 personnes alors qu'auparavant, les recrutements tournaient autour de 10 000. Il y a quand même une multiplication par deux. C'est un gros effort quand on sait l'incidence sur les ressources.

Quand je parle de ces chiffres c'est pour la fonction publique d'Etat mais sans prendre en compte les recrutements au niveau de la police, de la gendarmerie par exemple. En 2017, on a lancé le recrutement de 2 200 policiers. Si l'on ajoute aux 18 000 emplois ces 2 200 emplois de la Police nationale, l'on a déjà plus de 20 000 sans compter l'effectif des gendarmes. Et cela, c'est au niveau du secteur public.

Maintenant vous avez les emplois créés par les travaux à haute intensité de main d'œuvre. Je ne saurais donner l'effectif, mais en tout cas pas moins de 10 000 à 12 000 personnes qui ont pu être dotées d'un emploi. Même si nous prenons sur la base de 10 000, si vous ajouter, vous voyez que qu'on est déjàà plus de 30 000.

Maintenant on regarde vers le secteur privé. Le secteur formel, au niveau des services privés, au niveau du commerce, au niveau des industries. Là, peut être que le rythme d'emploi est plus lent parce que ce secteur est en train d'être relancé. Plus il est relancé, plus les chantiers se multiplient, les chantiers de terrain, de routes, d'écoles, de dispensaires, de CHR, etc. Et plus ces chantiers se créent, plus des emplois se créent parce que les entreprises emploient du personnel pour travailler dans le milieu des services, des fournitures.

Donc vous faites le point, ça peut être des emplois à durée déterminée, mais il y a également des emplois à durée indéterminée. En tout cas, ce sont des emplois qui génèrent des revenus, qui permettent de distribuer des revenus. Alors, si vous faites le point, il est possible qu'on en soit pas très loin de l'indication donnée par le programme présidentiel.

Il faut admettre que nous sommes toujours dans une phase de relance, on n'est pas encore en plein régime et j'ose croire que l'année 2018 qui est une année charnière parce qu'on voit déjà l'aboutissement des efforts que nous avons faits dans les deux premières années pour que le rythme général de l'activité se développe dans les pays et certainement que cela va permettre d'atteindre cet effectif, cette cible.

Le code de travail est en relecture. A quel niveau êtes-vous ?

Pour le code du travail le gouvernement veut que nous puissions promouvoir un code de travail qui soutienne réellement l'activité du travail au Burkina Faso. Ce qui suppose qu'il crée les conditions pour que les travailleurs soient protégés mais aussi pour que l'employeur soit assuré par une législation qui est commode pour les affaires.

Comme vous le savez, dans le domaine des affaires, on ne peut pas forcer quelqu'un à investir. Il investit quand il se rend compte qu'il va pouvoir profiter avoir des bénéfices ; il investit aussi s'il sait aussi que la législation lui facilite la tâche. Personne ne va sortir son argent juste pour se créer des problèmes. Par conséquent, il faut que le code de travail soit modulé de telle sorte qu'il soit légalement assez souple pour l'employeur mais sans léser les travailleurs. Voilà la difficulté. L'équation à plusieurs solutions et il faut résoudre cela.

Nous avons engagé les discussions avec les différentes composantes, avec les employeurs, avec les travailleurs. Dans cette réflexion, nous avons eu l'appui d'un certain nombre d'experts, de spécialistes, de juristes en la matière. Nous avons eu l'appui du bureau international de travail. Les discussions ont beaucoup avancé. Sur plus de 400 articles, il ne nous reste plus que 50 articles sur lesquels il faut s'entendre. Ce sont ces articles qui sont source de conflit comme la question qui concerne les contrats à durée déterminée (CDD) et les contrats à durée indéterminée (CDI). Est-ce qu'on peut conclure avec les travailleurs des CDD ad vitam aeternam ou bien on admet que passer une durée déterminée on en vient à des CDI ?

L'ancien code était vraiment souple et donnait la possibilité de conclure la possibilité de conclure des CDD comme on veut. Mais du côté des travailleurs, on estime que c'est quand même source de précarité pour le travailleur. Ça c'est par exemple une des questions sur laquelle il faut trouver un juste milieu. Dans les discussions en la matière, je pense que ce sont des discussions objectives. On est patron, mais on est aussi travailleur. Evidemment le patronat aurait préféré qu'on garde l'ancienne clause.

Je pense que si on propose quelque chose qui est un juste milieu, ils pourraient l'accepter. Il y a la question par exemple du principe d'admettre qu'il ait des sociétés de placement de travailleurs. C'est une question qui a été amplement discutée et sur laquelle il va falloir si à la fin on admet que ces sociétés puissent existées qu'il ait des garanties suffisantes que ça ne va pas être des sociétés qui exploitent les travailleurs de manière inconsidérée.

Il y a d'autres questions comme celle ayant trait à l'exercice de liberté syndicale, le droit de grève, etc. A chaque fois qu'il y a une discussion sur le code de travail ou sur les conventions collectives, il y a toujours ces questions qui reviennent. Les travailleurs demandent toujours qu'on élargisse les possibilités d'action syndicale.

Pour les employeurs, il y en a peut-être déjà trop. Ils souhaiteraient qu'on pose des règles qui priorisent l'épanouissement général de l'entreprise qu'un rapport de force chronique. Donc ce sont des questions importantes qui ne sont pas encore tranchées. Mais je dis bien, il y a déjà près de 400 articles qui sont déjà réglés. Il reste 50 articles. Nous allons mettre à profit les prochaines semaines pour relancer les discussions et obtenir modus vivendi pour pouvoir conclure ce dossier.

Dans quel délai ?

2018 forcément, mais tout dépendra de l'aisance aussi avec laquelle on avancera dans des points difficiles, de l'esprit d'ouverture, de compréhension des acteurs. Ces aspects conditionnent l'avancement rapide ou pas du dossier, mais nous nous imposons des délais assez raisonnables pour que à l'échéance de 2018, à la première session de l'Assemblée nationale, que l'on puisse déposer ce dossier sur la table au parlement.

Un autre segment qui se trouve dans votre département, c'est la protection sociale. Quelle est la politique de protection sociale depuis votre avènement au ministère. On a souvent entendu un certain nombre de disfonctionnement il y a des fonds de protection qui n'arrivent pas à certaines catégories. Qu'en est-il ?

La protection sociale est un domaine très vaste parce que tous ceux qui interviennent dans le social font partir de la protection sociale. Cela veut dire que c'est à la fois l'action sociale par exemple qui est au niveau d'un autre département ministériel et même certains aspects de la politique en matière de la santé et d'éducation. Tout cela fait partie de la protection sociale.

En ce qui concerne mon département c'est surtout la protection sociale des travailleurs qui est mis en relief. Et là, on peut citer essentiellement la sécurité sociale qui est gérée par les deux caisses, CNSS et CARFO. Mais il y a aussi l'assurance maladie universelle qui est en gestation et sur laquelle nous avons un calendrier. En tout cas, normalement, nous voulions qu'on crée la caisse de l'assurance maladie avant la fin de l'année. Cependant, pour des raisons de calendrier imputable au rythme gouvernemental, je me dis que ça va être peut difficile.

Tout de même, dans les premières semaines de 2018, on pourra avancer sur ces dossiers. Le fond national des déflatés retraités participe aussi d'une politique de protection sociale. Ce dont vous parlez je ne suis pas au courant. Dans mon département, il n'y a pas un problème de ce genre, peut-être ce serait dans d'autres secteurs ministériels, sinon à notre niveau, tout se déroule en tout cas conformément à notre programme de travail.

Le défi pour nous c'est de faire en sorte que la protection sociale couvre le grand maximum de nos concitoyens. Aujourd'hui à 10% très faible. Dans la plupart des Etats africains on ne dépasse pas ce pourcentage en dehors de quelques. Mais il faut que par l'assurance maladie, on puisse aller rapidement atteindre 40% et qu'on puisse dans les cinq années aller à 60, 70%. Dans les pays développés les couvertures sociales peuvent aller jusqu'à 80%/. C'est une question de développement c'est vrai. Mais il faut qu'il y ait la volonté politique. Et cette volonté, nous l'avons et nous allons surtout la confirmer à travers la mise en œuvre de l'assurance maladie.

Et comment comptez-vous mettre en place l'assurance maladie ?

L'assurance maladie, c'est un dossier de fond. Le principe est d'arrivéà ce que on collecte des ressources. Vous savez, il n'y a pas quelqu'un qui ne dépense pas pour sa santé. Cela veut dire que tout le monde doit pouvoir cotiser pour qu'on mette tout cela dans une cagnotte générale et qu'on prenne en charge les soins de tout le monde. Voilà le principe. Maintenant l'intérêt d'une telle opération, c'est que ceux qui ont plus de moyens cotisent plus que les autres pour favoriser la prise en charge de ceux qui n'ont pas de moyens.

Le principe repose en quelque sorte sur la solidarité nationale. Vous avez le secteur formel, les travailleurs du public et du privé, les travailleurs salariés qui peuvent cotiser leur part de salaire et peut être aussi avec le soutien de l'employeur. Ensuite vous avez dans le secteur informel des professions libérales. Le secteur informel est chez nous le plus gros secteur. Il ne comporte pas seulement des gens à faible revenu. Le secteur informel va de la vendeuse de cacahouètes au grand entrepreneur non enregistré. Ça existe et nous le savons tous. Et chacun devrait en fonction de son niveau de vie cotiser quelque chose. Dans le monde rural les cotisations seront demandées aussi en fonction du niveau de vie, de l'activité. Mais il est sûr que pour la majorité, ce sera des cotisations raisonnables.

Au final, un citoyen ne peut pas être malade sans pouvoir se soigner parce que la santé c'est tout. C'est la matière première de la survie de l'homme. C'est donc un dossier de fond, un dossier sur lequel il ne faudrait pas commettre d'erreur parce que si vous commencez sur de mauvaises bases, vous allez mal le terminer. C'est pour ça que nous avons pris plus de temps pour mener des études en profondeur, des études financières, économiques pour nous assurer la viabilité du système que nous allons mettre en place. Viabilitéà court ou moyen terme. Actuellement, Dieu merci, nous avons rassemblée tous les moyens nécessaires qui nous permettent de prendre des décisions en connaissance de cause.

Mais pour un projet aussi grand, il est normal aussi d'envisager qu'il ait une grande consultation nationale, qu'il ait quelque chose dans le genre grand forum national, grande assise nationale pour que toutes les catégories, toutes les composantes, s'imprègnent du projet et que chacun ait son mot à dire. Nous pensons que cela est important. En tout cas nous l'envisageons sérieusement.

La gouvernance Roch a deux ans. Deux ans après, quel est le bilan que vous faites de la modernisation et de l'efficacité de l'administration ?

C'est un grand projet pour nous : la modernisation. Nous devons être au rendez de la modernité dans le 21e siècle et pour se faire nous travaillons beaucoup pour outiller les structures de l'administration publique en référentiel innovateur. Cela veut dire que quel que soit le domaine considéré, des questions comme apporter plus de célérité au traitement des dossiers, réduire le nombre de procédure pour vraiment éradiquer les lourdeurs intitules, dématérialiser les procédures pour éviter que tout le temps l'usager soit contraint de venir devant un agent - et tout cela à la faveur bien sûr du développement des TIC -, assurer un meilleur accueil à l'usager… Transparence dans le traitement des dossiers, ce qui veut dire aussi pouvoir dire dans quel délai le dossier est traité, éradication du phénomène de la corruption au niveau des agents. Ce sont des chantiers essentiels sur lesquels nous travaillons déjà depuis un certain temps à travers la mise en œuvre du plan stratégique décennal de modernisation de l'administration publique.

Nous avons beaucoup avancé sur l'établissement de ces référentiel et chaque année le Premier ministre lui-même donne des orientations et cela depuis l'année dernière à toutes les administrations, aux ministres, aux présidents d'institutions pour que chacun procède à la réforme à faire à son niveau et qu'on puisse sentir réellement des changements à ce niveau. Nous travaillons beaucoup sur ça.

En ce qui concerne la gestion des ressources, nous avons élaboré des tableaux prévisionnels des effectifs et des emplois : le tableau de bord des ressources humaines, l'élaboration des critères de performance des structures de l'administration publique, l'évaluation de la performance des structures de l'administration publique. Egalement nous travaillons sur la description des postes de travail parce que c'est cela qui va permettre de rationaliser les performances des agents dans l'administration… C'est un grand chantier dont les effets ne pourront être perceptifs qu'à moyen et long termes.

Le maitre-mot est là. Il faut que les gens travaillent et qu'ils aient envie d'aller au changement ; changement sans lequel on ne pourra rien faire de bon dans ce pays. Ce pays n'avancera pas dans les bavardages au quotidien dans la presse, ni par les grèves. Ce pays avancera par le travail de tout le monde. Ça au moins, j'espère qu'il n'y a pas quelqu'un qui se chatouille pour rire pour croyant que parce qu'on a bavardé beaucoup on va avancer. Ce n'est pas vrai. Il faut que tout monde travaille à promouvoir un vrai changement, le bon changement qui ne veut pas dire que c'est l'autre qui change, moi je continue mes mauvaises pratiques. Ç'est ça le problème.

Nous les Africains, nous fixons toujours l'idéal pour les autres, mais pas pour nous-mêmes. Il faut que tout le monde mouille le maillot. Chacun regarde la paille dans les yeux des autres, mais la poudre qui est dans son œil. C'est vrai, les questions de gouvernance sont des questions préoccupantes parce que ceux qui gouvernent doivent montrer patte blanche du point de vue en tout cas de la gouvernance vertueuse, de l'utilisation des ressources, etc. Tout le monde est d'accord pour dire que chez nous, dans les administrations publiques on ne travaille pas assez. On ne travaille même pas beaucoup. Le matin chacun vient à son heure. Il y a des gens qui viennent les jours qu'ils veulent.

Tout ça ce sont des défis qui se posent à nous. Et malheureusement, beaucoup de gens quand ils parlent, ils ne parlent pas de ça. La société, c'est un mouvement dialectique d'ensemble et il faut que tout le monde sache cela. C'est que je souhaite en tout cas pour l'année 2018, qu'elle soit une année de travail acharnée par tous les citoyens pour qu'on avance. Il faut travailler comme d'autres pays l'ont fait et certainement nous seront au rendez-vous de l'histoire.

Interview réalisée par Anselme Marcel Kammanl
Lefaso.net


Fonds des Nations Unies pour la population : Une revue annuelle des activités menées au cours de l'année 2017

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Les membres du Fonds des nations unies pour la population (UNFPA) ont fait la revue annuelle des différentes activités menées au cours de l'année 2017. A l'occasion de cette revue tenue le vendredi 29 décembre 2017 à Ouagadougou, ceux-ci se pencheront sur les activités menées afin de faire un bilan partiel des attentes et des réalisations. En plus de cela, il sera également question de prendre des mesures pour le programme de 2018.

A la fin de chaque année, il est de coutume pour les membres du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) de faire une revue annuelle des activités afin de marquer un arrêt et de se pencher sur le nouveau programme. C'est dans cette perspective que ceux-ci se sont réunis le vendredi 29 décembre 2017 à Ouagadougou. Une rencontre qui, selon Mme la représentante adjointe de l'UNFPA Burkina, Dr Olga Sankara, permettra de faire le bilan des réalisations de l'année.
Et pour ce faire, elle a présenté quelques activités réalisées au cours de l'année.

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Dr Olga Sankara, Représentante adjointe de l'UNFPA Burkina

Parlant de ces réalisations, Dr Sankara a souligné qu'il y a eu un taux d'exécution de 84,2% des activités planifiées pour ladite année. Quant aux ressources mobilisées pour la réalisation de ces activités, elle a montré qu'elles s'élèvent à plus de 4,5 milliards de FCFA sur 3,3 milliards FCFA dépensés. A titre d'exemple, le programme a permis la prise en charge de 28 172 cas de complications obstétricales directes, d'éviter 299 633 grossesses non désirées et 107 868 avortements, 155 femmes ont été soignées des séquelles et des complications des mutilations génitales féminines (MGF), 700 femmes ont eu accès à la contraception et satisfaire leur espacement en matière de naissance.

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M. Salam Kafando, Directeur de la coopération Métier Latéral

Et pour le directeur de la coopération Métier Latéral, M. Salam Kafando d'ajouter qu'en plus de ce qui a été cité par la représentante adjointe de l'UNFPA, leur coopération aura contribuéà renforcer la capacité de plusieurs cadres en santé maternelle, en statistique d'équipement et de formation pour sauver la vie des femmes, etc. Outre ces faits, M. Kafando a souligné que « cette revue marque également la fin du 7e programme de coopération et donne suite à une nouvelle phase, celle du 8e programme qui va commencer à partir de 2018 ».

Au-delà de ces réalisations, il faut dire que le 7e programme a connu des contraintes et des difficultés dans sa mise en œuvre. Et pour la représentante adjointe de l'UNFPA Burkina, la revue permettra à cet effet de mettre ces difficultés sur la table de discussion et de proposer des solutions afin d'améliorer la mise en œuvre du 8e programme. A cet effet, le 8e programme mettra l'accent « sur le renforcement de ce qui est déjà fait en matière de la santé de la reproduction afin de permettre aux femmes d'avoir plus accès à la planification familiale et aussi sur le leadership des jeunes pour qu'ils puissent s'affirmer sur ce qui entrave leur scolarité, etc. », a-t-elle expliqué.

Pour ce qui est du 8e programme de coopération, c'est plus de 20 millions de dollars qui ont été mobilisés pour sa mise en œuvre, a laissé entendre le directeur de la coopération Métier Latéral.

Yvette Zongo
Lefaso.net

« Monsieur Le Ministre des Infrastructures, les réseaux sociaux et les journaux en ligne ne sont pas des « torchons » ni des serviettes » (Me Paul Kéré)

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L'adresse ci-après est de Me Paul Kéré, avocat au barreau français. Ce dernier interpelle le ministre des Infrastructures, Eric Bougouma, sur des « propos désobligeants, malsains, inappropriés et inopportuns, arrogamment proféréà l'occasion du lancement des travaux de désenclavement de l'axe Kantchari-Diapaga-Tansarga-frontière du Bénin ».

Monsieur Le Ministre et Cher Frère,

J'aurai souhaité vous rencontrer personnellement en audience à votre Cabinet ou lors de votre éventuel passage à Paris. Hélas, cet exercice est souvent difficile car, justement, je me suis personnellement déplacéà la Mairie de Ouagadougou lors de mon dernier séjour à Ouagadougou pour solliciter un rendez-vous avec le Maire de Ouagadougou concernant le désenclavement de la ville de Ouagadougou en partenariat PPP. Son protocole, sur instruction du Maire himself a pris mes coordonnées et depuis plus d'un mois, j'attends encore le coup de fil pour une audience concernant le sujet du désenclavement de la ville de Ouagadougou. En vain ! Et je n'attends rien d'ailleurs de cette forme sectaire de gouvernance !

Aussi, je n'ai d'autre choix que de m'adresser à vous par le biais des journaux en ligne et de leurs foras que vous méprisez au plus haut point, tout en me réjouissant désormais que le débat démocratique ait changé de nature au Burkina Faso : Désormais, si on n'est pas d'accord avec un autre concitoyen, on débat loyalement par écrit, mais on ne brûle pas sa maison et encore moins lui ôter la vie. Dieu reste incontestablement le plus fort !

Dès lors, Monsieur Le Ministre, j'ai l'insigne honneur de souhaiter, par la présente, vous apporter une cinglante contradiction démocratique à vos propos désobligeants, malsains, inappropriés et inopportuns, arrogamment proféréà l'occasion du lancement des travaux de désenclavement de l'axe Kantchari - Diapaga - Tansarga - frontière du Bénin". Vous auriez pu faire l'économie de tels propos désagréables ! Hélas !
Je ne rentrerai pas dans une quelconque considération qui a présidéà votre nomination à ce département ministériel en faisant aveuglément confiance à ceux qui vous ont nomméà ce poste.

Cependant, je vous fais simplement remarquer dans l'hypothèse où vous ne sauriez pas, loin s'en faut, que cette nomination comporte des exigences et, notamment l'obligation de réserve que vous avez foulé au pied, sans doute dans l'euphorie d'un lancement de travaux lui-même inopportun et inutilement coûteux.
En effet, il est évident qu'une large majorité de nos compatriotes est contre les dépenses exorbitantes liées au déplacement du Président du Faso juste pour assister au lancement de travaux comme cela l'a été pour la route Manga-Zabré... et tout le reste...

Nos compatriotes, dans leur large majorité, auraient souhaité que ces dépenses de prestiges et certes de visibilité politique en matière d'infrastructures soient engagées à l'occasion de l'inauguration desdites infrastructures et non pas lors des travaux de lancement. C'est un minimum, que vous partagerez aisément cet avis dans un pays où la rareté des ressources oblige à une rationalisation de la gestion budgétaire surtout que ce critère est, ironie du sort, usité pour justifier la carence dans l'inaction de certains domaines du développement.

Au-delà donc de l'inopportunité de ces dépenses de complaisance pour de simples opérations de lancement (totalement gabégiques et surtout inutiles), vous avez osé lancé au Président du Faso, son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE : «…nous sommes au deuxième anniversaire de votre accession à la tête de notre pays, mais nous ne devons pas craindre de dire que ce qui a été fait en ces deux années est beaucoup plus important que ce qui a été fait dix années auparavant…»
Mais Monsieur Le Ministre, là, vous vous moquez de l'intelligence des burkinabè qui sont loin d'écrire des "torchons" ? Vous ignorez que le Président actuel du Faso, Son Excellence Marc Christian KABORE qui vous a fait nommer à votre poste par son Premier Ministre, faisait lui-même partie de l'équipe dirigeante du CDP et a ainsi, incontestablement occupé les fonctions de Premier Ministre et de Président de l'Assemblée Nationale ?

A ce titre, il devrait être logiquement comptable et responsable également de cette période de gouvernance politique que vous décriez et c'est le moins qu'on puisse l'écrire pour la postérité. Votre mémoire est, dès lors, bien plus courte que votre propension langagière à considérer les réseaux sociaux et les journaux en ligne de "torchon". C'est donc avec consternation que ceux qui vous ont lu et écouté doivent maintenant douter de votre capacité intrinsèque à occuper ce poste ministériel ne serait-ce qu'au vu des infrastructures routières de la capitale du pays des hommes intègres. Un ministre républicain devrait plutôt avoir honte de nos infrastructures routières lamentables dans la capitale…

En effet, Monsieur Le Ministre, ayez au contraire le courage de scruter à la loupe les voies dans les six mètres de la ville de Ouagadougou, la première question qu'on ne pose est celle de savoir s'il existe vraiment un gouvernement légalement constitué dans notre pays ?

J'ignore où vous habitez à Ouagadougou (mais certainement à Ouaga 2000), mais savez-vous que les habitants de Tampouy et de Tanghin mettent une heure trente pour atteindre le rondpoint des Nations en face de la station Total ? Comment peut-on envisager des travaux de l'échangeur du Nord et de l'Est sans penser à créer provisoirement des voies de contournement adéquates ? Vous devriez donc avoir l'humilité d'observer votre devoir de réserve dans ces circonstances, à défaut d'avoir honte dans une république où vous êtes en charge des infrastructures routières. Hélas, vous avez préféré vous en prendre vertement à ceux qui essaient même sur les réseaux sociaux, de vous aiguiller en émettant des critiques constructives.
Même si vous habitez Ouaga 2000, savez-vous combien de temps un habitant de ce quartier huppé de la capitale met pour atteindre le centre-ville ? Vous devriez, là encore, en avoir honte au lieu de vous en prendre à ce que vous avez arrogamment appelé«… sur les réseaux sociaux, un peu partout dans les journaux, des torchons...".

Je suis choqué par cette injure venant d'un Ministre de la République, qui, faut-il le rappeler est passible d'une sanction pénale en dépit de votre qualité de Ministre. Vous devez savoir que votre qualité de Ministre ne vous confère, ni immunité ni privilège de considérer les réseaux sociaux et les journaux en ligne de « torchon ». S'il vous plaît, Monsieur Le Ministre, aucun réseau social ni journal en ligne n'est ni un "torchon", ni un « peureux », ni en « colère », ni « angoissé», mais bien au contraire, de citoyens patriotiques qui essaient de caresser le rêve d'une bonne gouvernance pour le bien-être des populations. C'est un objectif noble...

Contrairement à vos allégations bellicistes et provocatrices, la « dramatisation » n'est pas « devenue un procédé pour accrocher la clientèle des réseaux sociaux…».
Vous devez le savoir : L'article 8 de la Constitution du Burkina Faso de 1991 permet à tout citoyen burkinabè d'émettre librement son opinion sans considérer les écrits des autres de "torchon".

Il n'est donc pas admissible pour un ministre de la République de soutenir que la société burkinabè«… est en train de devenir une société du soupçon, de la peur, de la délation pour rien... », c'est inexact.

Et avec tout ça, vous prétendez, tout de go, dans ce que l'excellentissime journaliste, Monsieur Tiga Cheick SAWADOGO a appelé, à juste titre, vos "envolées lyriques", garantir au Président du Faso « qu'à la fin de son mandat, le peuple burkinabè se mobilisera à nouveau pour lui donner sa confiance » et que, foi du Ministre BOUGOUMA «… 2020 est déjà dans la poche ». Abba ! Mani bug bugui !

Outre le fait que vous prenez vos vessies pour des lanternes, Monsieur Le Ministre, de telles affirmations hasardeuses n'honorent ni vous-même, et encore moins le Président du Faso qui doit plutôt le démontrer ardemment par ses actes et non par les chants de merlins enchanteurs, communément appelé en mooré, les « Naab Ka Loo ka » c'est-à-dire les collaborateurs et autre membre du protocole.

Monsieur Le Ministre, ne vous méprenez pas sur ceux qui expriment leurs opinions sur les réseaux sociaux : C'est une boussole utile ! Et ce n'est qu'en prenant en compte les aspirations profondes des populations burkinabè que vous parviendrez, avec un peu de chance (il reste encore trois ans) pour assurer au Président du Faso actuel, une éventuelle réélection en 2020, certainement pas par des invectives et de vaines incantations mystiques, mystérieuses et charlatanesques qui ne rendent, ni aucun compte de la situation politique réelle de notre pays, ni aucun service au Président du Faso.

Aujourd'hui, force est de constater, en dépit de ce que Monsieur Léonce KONE a appelé« la diabolisation du CDP » qu'après le départ inopiné du Président Blaise Compaoré, une frange partie de nos concitoyens viennent à regretter, de manière surprenante d'ailleurs ce départ-démission et se demande même s'il ne faut pas renouveler leur confiance au Président Blaise Compaoré. Faites un sondage Monsieur Le Ministre et vous le verrez....Ce n'est pas une position partisane, ni une vue de l'esprit. C'est une réalité socio-politique...

Enfin, pour ne pas sombrer dans la critique dé-constructive, il convient d'indiquer que des solutions existent pour rendre praticables nos six mètres à Ouagadougou, à Bobo-Dioulasso et dans nos treize régions. Il suffit simplement de sortir de ce sectarisme et ces stigmatisations rampantes en associant toutes les filles et les fils à la réflexion commune.

Auriez-vous seulement le courage et l'humilité d'emprunter solidairement cette voie ou préférerez-vous être renfermé dans une tour d'ivoire en continuant à considérer comme "torchon" toute critique constructive et auquel cas, votre réveil sera, sans aucun doute, douloureux ? C'est à vous de choisir, mais, de grâce, respectez l'expression plurielle démocratique de nos concitoyens !

Paul Kéré

Avocat à la Cour

Centres d'éducation de base non formelle : Les formateurs attendent le paiement de 12 mois de vacation

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Les formateurs des Centres d'éducation de base non formelle (CEBNF), ne réclament pas des « indemnités, ni des faveurs », mais plutôt, le paiement d'une année d'arriérés de salaire. Ce vendredi 29 décembre 2017, ils étaient prêts à manifester devant le ministère de l'Education nationale, pour réclamer leur dû. Finalement, le mouvement n'a pas eu lieu, après des échanges avec le ministre de tutelle.

Une année sans salaire, c'est trop. Et les 219 formateurs des Centres d'éducation de base non formelle (CEBNF) n'en peuvent plus. En effet, selon Sylvain Ouédraogo, déléguéà l'information, les formateurs étaient régis par le projet « Ecoles satellites et centres d'éducation de base non formelle » (ES/CEBNF). Et au terme du projet en décembre 2016, le ministère de l'Education nationale a voulu poursuivre la formation des élèves avec ces mêmes centres éducatives. « Le ministre a indiqué qu'en attendant qu'une réflexion soit menée pour intégrer les formateurs dans la fonction publique, la prestation allait se faire par vacation » a-t-il noté, soulignant qu'en avril, les formateurs enregistraient déjà trois mois d'arriérés de salaire.

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Sylvain Ouédraogo, déléguéà l'information

Par la suite, Sylvain Ouédraogo confie que des démarches ont été entreprises pour résoudre le problème. « Nous avons rencontré les autorités qui nous ont fait comprendre que le paiement de trois mois de vacation allait être couteux et il a été suggéré qu'on revienne à des contrats individuels. Ce que nous avons accepté. Mais en mai, on n'avait pas encore signé de contrats.

On nous a fait comprendre qu'avec la loi 081, la fonction publique ne peut pas signer des contrats et il fallait retourner à la vacation » a-t-il dit. Puis de poursuivre : « Là encore, le ministère de l'économie a fait savoir qu'il n'existait pas de vacation au primaire. En octobre, nous sommes retournés les voir, ils nous ont fait comprendre qu'ils ont trouvé une autre mesure pour créer un projet d'arrêté de vacation au niveau des CEBNF qui a été transmis au ministre de l'économie. Et une fois de plus, le ministère a suggéré que le paiement se fasse sous contrat…».

Les décrets pris n'étaient pas conformes à la loi 081

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Issoufou Bagaya, SG de la section SNEB CEBNF

Las d'attendre, les formateurs ont décidé de marcher sur le ministère de l'Education nationale ce vendredi 30 décembre. Réunis d'abord au centre d'éducation ouvrière, ils ont finalement été conviés au dialogue avec le ministre de l'éducation nationale et de l'alphabétisation. « Le ministre nous a donné des explications avec des engagements pris. Tous les décrets qui ont été pris n'étaient pas conformes à la loi 081 et aux dispositions et règlements en vigueur concernant la loi des finances au Burkina Faso » a souligné le Secrétaire général de la section SNEB/CBENF, Issoufou Bagaya, à l'issue des échanges. Et d'ajouter : « Le ministre a pris l'engagement de voir le ministre des finances pour signer le décret et régler le problème courant janvier, afin de reprendre les activités et régler définitivement cette question ». Comptant sur la bonne volonté des autorités, les formateurs ont donc pris l'engagement de suspendre leur mouvement d'humeur.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

An 2 de la gouvernance MPP : Le verdict implacable de nos internautes

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Roch Marc Christian Kaboré boucle ce 29 décembre 2017 la deuxième année de son mandat. Quant au gouvernement Paul Kaba Thièba qu'il a mis en place, c'est le 6 janvier 2018 qu'il aura deux ans. Que pensent les internautes du bilan de cette deuxième année ? Dans l'ensemble, ils ont une opinion plutôt négative des performances gouvernementales : le président du Faso se classe au 6e rang des institutions avec une note de 8,81/20, le Premier ministre le suit avec une note de 7,86/20. Quant aux ministres, seuls deux méritent la moyenne selon nos internautes : Rosine Coulibaly/Sori des finances qui arrive en tête avec 11,88/20, talonné par Tahirou Barry (qui a occupé le poste de la culture jusqu'au 26 octobre 2017) avec une note de 10,27. Les détails dans le document ci-joint.

PDF - 1.6 Mo
Rapport du sondage sur l'an 2 de gouvernance MPP
PDF - 1.6 Mo
Rapport du sondage sur l'an 2 de gouvernance MPP

Décès de Mme BAGHNYAN née TAPSOBA CATHERINE : Faire part

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- Sa Majesté le chef de Bounoumtoré, département de Bindé, province du Zoundweogo
- La grande famille BAGHNYAN à Bounoumtoré, Manga et Ouagadougou
- La famille de Feu BAGHNYAN François-Xavier à Ouagadougou
- La grande famille TAPSOBA à Bassemyam, Koudougou et Ouagadougou

- Les frères et sœurs :
• Mme Ima née Tapsoba Antoinette à Ouagadougou
• Mme Palenfo née Tapsoba Monique à Bobo-Dioulasso
• Monseigneur Basile Tapsoba en Italie

- Les enfants :
• Baghnyan Rufine à Ouagadougou
• Bambara née Baghnyan Emma à Ouagadougou
• Baghnyan Isidore à Ouagadougou
• Baghnyan Romaine à Bruxelles
• Baghnyan Apollinaire à Paris
• Baghnyan Clarisse à Ouagadougou
• Baghnyan Rosalie à Ouagadougou
• Baghnyan Roland à Ouagadougou
• Baghnyan Julie à Ouagadougou

- Les petits enfants et arrières petits-enfants au Burkina et au Sénégal

- Les familles alliées Diallo, Bambara, Sangaré, Compaoré, Valmédéà Ouagadougou
Ont la profonde douleur d'annoncer le décès de leur épouse, fille, sœur, mère, grand-mère, arrière grand-mère, belle mère

Mme BAGHNYAN née TAPSOBA CATHERINE

Décès survenu le 29 décembre 2017 de suite de maladie.

Le programme des obsèques vous sera communiqué ultérieurement.
Union de prières.

La LONAB n'organisera pas de paris hippiques (PMU'B et ECD) le lundi 1er Janvier 2018

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La LONAB informe son aimable clientèle qu'elle n'organisera pas de paris hippiques (PMU'B et ECD) le lundi 1er Janvier 2018. Elle s'excuse des désagréments. Elle vous donne rendez-vous le mardi 02 janvier 2018 pour un 4+1 spécial.
Bonne et heureuse année 2018
Les lots aux heureux gagnants, les bénéfices à la nation entière !

Coalition burkinabè pour les droits des femmes section Sourou : Au nom des femmes de la commune rurale de Di

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Au moment où nous traçons ces lignes, la Coalition burkinabè pour les droits des femmes section Sourou est allée plaider au nom des femmes rurales de Di le 3 novembre 2017. Pour madame SIRIMA née FOFANA Mariam, coordonnatrice de la Coalition burkinabè pour les droits des femmes, un regroupement de 15 associations et ONG, depuis 2011, son organisation travaille pour faire des plaidoyers sur la défense des droits de la femme à travers des rencontres. Ces rencontres concernent le leadership, les droits et devoirs, le renforcement des capacités. Elle bénéficie de l'appui financier de New Feel, une ONG.

Elles étaient à Di pour échanger avec les femmes sur leurs préoccupations. Elles ont identifié et proposé au conseil municipal leur prise en compte dans les projets de développement. Au cours des échanges, les femmes ont pu s'exprimer et convaincre le conseil qui a promis de prendre en compte leurs préoccupations. Ensuite elles ont organisé un mariage collectif de 15 couples avec l'appui du maire. « Vous savez qu'au Burkina le mariage religieux et coutumier existe. Mais il faut aussi le mariage légal pour sécuriser chaque membre du couple. Dans le cadre de ce projet nous intervenons dans les communes de Banfora, Bama et Di et nous menons les mêmes activités. Pour ce qui est de l'amélioration des conditions de vie, nous nous battons et c'est pourquoi nous sommes très dérangées quand nous voyons qu'au CSPS il n'y a qu'un seul lit, une seule table d'accouchement. Nous voulons plaider pour que tout cela change » nous a confié Madame SIRIMA née FOFANA Mariam.

Quant à madame SOULAMA Bibiane, vice-présidente de la coalition des femmes du Burkina, elle nous a fait savoir qu'elles sont allées à Di pour aider les femmes à présenter leurs préoccupations au maire, car elles ont beaucoup d'opportunités, mais il y a des obstacles. C'est pour cela elles sont allées les accompagner dans la présentation des problèmes qu'elles-mêmes ont identifiés. Elles les ont formées sur les thématiques telles que la prise de parole en public, la façon de se comporter et elles ont pu avec courage présenter leurs préoccupations aux autorités.

Malgré qu'elles ne soient pas issues de la zone, ces autorités ont pu remarquer que la pauvreté de ces femmes et leurs ont proposé des pistes pour les aider. Pour elle, il faut que les femmes aient accès à la terre pour qu'elles puissent apporter leur part aux besoins de la famille. « A Di, il y a les terres. Mais les femmes n'en bénéficient pas. Les femmes veulent bien se battre. Mais il y a bien des freins. Nous avons eu, à travailler, il y a quelques années au début de la décentralisation » a-t-elle déclaré.

Quant à Madame PARE Solange, elle nous a confié : « Nous sommes allées à Di pour rencontrer le maire et ses conseillers. Nous avons fait une formation avec les femmes et ce sont les résultats de cette formation que nous avons présentés au conseil municipal. Moi, je fais l'étuvage du riz. Nous sommes une union de femmes qui font de l'étuvage dans la vallée du Sourou. Notre grand souci, ce sont les difficultés que nous rencontrons au CSPS. Imaginez un dispensaire où il y a une seule table d'accouchement et s'il y a 5 femmes qui viennent en même temps. Il y a aussi le manque d'ambulance. Je raconte un cas où il y a une femme qui devait être évacuée. Par manque d'ambulance, c'est dans un tricycle qu'ils ont bougé pour Tougan. A l'arrivée l'enfant était mort-né. Souvent on emprunte des véhicules privés, mais ça ne peut pas être comme l'ambulance. Du côté de nos enfants, leur école, le conseiller dit que c'est la même chose partout. Chez nous, c'est pire parce que les enfants sont sous des hangars et les conditions de travail sont difficiles. Les effectifs aussi sont trop dans les classes et moi-même si j'étais enseignante je n'allais pas pouvoir aider tous les enfants comme il faut. Tout ce problème de niveau et d'éducation retombe sur nous les femmes puisque les hommes nous rejettent la balle. Ensuite, certaines de nos sœurs n'ont pas de lieu d'étuvage de leur riz. Nous souhaitons que l'ancien bâtiment de la mairie leur soit octroyé pour qu'elles se débrouillent. Donc ce sont tous ces problèmes que nous sommes allées dire au maire. Il faut qu'il nous aide ».

Pour le maire Lassina BELEMOU, ce plaidoyer des femmes sur leurs préoccupations se trouvent déjà dans son plan d'action. Lui et son conseil municipal étaient très contents d'attendre ces femmes et ils feront tout pour que leurs préoccupations soient satisfaites. Pour le maire et son conseil municipal ce sont des actions à saluer. Ils souhaitent que les femmes de toutes les communes se battent pour jouer leur part dans le développement au lieu de croiser les bras.

David Demaison NEBIE


Région de la Boucle du Mouhoun : Le message du gouverneur à l' occasion du nouvel an 2018

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Nommé en conseil des ministres en sa séance du 6 septembre 2017 gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Edgard Sié Sou, a adressé aux populations de sa juridiction son message à l'occasion du nouvel an 2018, le vendredi 29 décembre 2017. Nous vous proposons de lire son message ci-joint.

Populations de la Région de la Boucle du Mouhoun,
Au seuil du nouvel an, j'ai le plaisir de formuler pour vous mes vœux les meilleurs de santé, de longévité, de prospérité et de bonheur. Puisse cette année 2018 renforcer la paix et la cohésion sociale dans notre région afin qu'ensemble nous participons à son développement harmonieux.

L'année 2017 qui s'achève a été une année de mise en œuvre effective du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES) dans notre cher pays, le Burkina Faso. Ce nouveau référentiel de développement de notre pays, connait une avancée particulière dans notre région à travers la réalisation de grands chantiers de développement. Au titre de ces réalisations, je citerai les démarrages effectifs des chantiers de construction et de bitumage des routes Dédougou – Tougan et Didyr – Toma – Tougan, la reprise des travaux de construction du nouveau Centre Hospitalier Régional de Dédougou, la construction des Collèges d'Enseignement Général dans les différentes provinces de la région, la construction des écoles afin de réduire le nombre d'écoles sous paillottes, la modernisation du secteur agricole par la mise à disposition des producteurs des intrants de qualité, des charrues, des charrettes, l'érection du Centre Universitaire Polytechnique de Dédougou en une université pleine, la réalisation de forages,…

En outre, dans le cadre de la célébration du cinquante septième (57ème) anniversaire de l'indépendance de notre pays, la région de la Boucle du Mouhoun a, à l'instar des autres régions, célébré la fête nationale de l'indépendance de notre pays à Nouna, Chef-lieu de la province de la Kossi. Toutes ces activités que notre région a abritées ont connu la participation des filles et filles de la région. Je leur adresse mes vives et sincères félicitations pour tout l'intérêt qu'ils portent de plus en plus au développement de la Région.

Populations de la Région de la Boucle du Mouhoun,

Dans cette dynamique de développement, et à l'orée de l'année 2018, je voudrais donc inviter tous les acteurs de développement de la région à s'impliquer davantage dans la bataille contre la pauvreté afin de faire de notre région, un pôle de développement économique et social, une région phare du Burkina Faso. Pour réaliser cette ambition à moyen terme, je sollicite donc l'engagement de tous pour cette région promise à un bel avenir, tant les perspectives de développement sont réelles et encourageantes.

En ces moments de fête, j'ai une pensée particulière pour nos frères et sœurs qui souffrent de la maladie et auxquels je souhaite une meilleure santé, au personnel soignant dans les formations sanitaires, aux forces de défense et de sécurité qui abattent inlassablement un travail appréciable pour assurer la santé et la quiétude aux populations afin qu'elles puissent contribuer efficacement au développement de la Région. Notre région n'a pas étéépargnée cette année des attaques terroristes. La Brigade de Gendarmerie de Djibasso a été attaquée dans la nuit du 31 août et celle de Toéni, dans la nuit du 27 septembre. Ces attaques ont causé d'énormes dégâts matériels avec un décès dont un douanier tombé sous les balles assassines de ces individus qui cherchent la déstabilisation de notre pays. Je m'incline devant sa mémoire. Puisse son âme reposer en paix.

Populations de la Région de la Boucle du Mouhoun,
L'année 2018 consacrera la réalisation de nos ambitions régionales de progrès prenant en compte les questions transversales prioritaires, par la mise en œuvre du PNDES. Cet important référentiel constitue un levier fondamental pour remporter le pari de l'émergence dans les différentes régions et partant de tout le Burkina entier.
Au seuil du nouvel an, je réitère mon attachement à la promotion du dialogue, de la paix et à l'aboutissement des efforts des différentes communautés dans la construction d'une région paisible.

J'appelle l'ensemble des filles et fils de la Région à toujours œuvrer dans le sens de l'intérêt supérieur de notre chère région et renouvelle à toutes et à tous, mes vœux sincères de santé, de bonheur et de progrès.

Bonne et Heureuse Année 2018 !

Message recueillie par : David Demaison NEBIE

Ecole supérieure multinationale des Télécommunications : La série des soutenances bouclée

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Finies les sessions de soutenances au compte de 2016-2017 à l'école supérieure multinationale des télécommunications. En effet la 2e et dernière session s'est tenue ce jeudi 21 décembre 2017 avec la participation de cinq étudiants a rapporté le journal Le Quotidien dans sa parution du mardi 26 décembre 2017.

7 étudiants au départ, ils étaient finalement cinq à défendre leurs thèses devant un jury de quatre membres l'ors de la 2e session des soutenances organisées par l'école supérieure multinationale des télécommunications (ESMT). Ainsi après 2 ans de formation et 2 mois de stage obligatoire passés dans des sociétés de télécommunications burkinabè, Issé Yaméogo, Abdoul Fatahou Compaoré, Nadège Bouda, Alima Sontié et Adama Sanou ont été jugés dignes d'aller à la conquête du diplôme de technicien supérieur (DTS) option technique. « C'est avec ‘'brio'', que les candidats ont passé cette étape des soutenances et ont été jugés dignes du grade de techniciens supérieurs des télécommunications » a souligné le journal.

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Nadège Bouda posant les membres du jury

C'est donc tout naturellement avec joie que les impétrants ont vu leurs efforts couronnés de succès à l'image de Nadège Bouda qui s'est dite doublement satisfaite par sa prestation et le dur labeur enduré pour la rédaction de son rapport. « Etude de fonctionnement de liaison faisceau Hertzien Ouaga-Léo » c'est le thème qui a guidé ses travaux de recherches sanctionnées par la moyenne de 17,5/20.

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Eloi Oudréaogo, président du jury

Le sésame en mains, les nouveaux diplômés devront livrer une autre bataille : celle de l'emploi. Et le président du jury, Eloi Ouédraogo, reste confiant quant à leurs capacités à convaincre les employeurs.« C'est un domaine ( la télécommunication) qui évolue à chaque moment. Nous savons que nos étudiants ont la théorie nécessaire pour relever ce défi » a souligné monsieur Ouédraogo par ailleurs enseignant à l'ESMT. Se réjouissant de la prestation des étudiants, il les a encouragés à poursuivre l'aventure académique et à aller dans la conquête d'autres diplômes.

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Raobila Alexandre Ouédraogo, coordonnateur ESMT antenne Bukina Faso

Selon le coordonnateur de l'antenne de l'école supérieure multinationale des télécommunications, Raobila Alexandre Ouédraogo, l'intégration de ces étudiants est d'autant moins inquiétante que la plupart d'eux sont employés « soit dans le privé soit à titre personnel ou au niveau de l'Etat burkinabè qui depuis 2 ans embauche des spécialistes de l'école ». A l'en croire les diplômés ont également la possibilité de poursuivre leur cursus académique à Dakar pour le master ou pour le cycle d'ingénieur.

De l'école supérieure multinationale des télécommunications

Créée en 1981 à l'initiative de 07 pays d'Afrique de l'Ouest dont le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Togo, l'école supérieure multinationale des télécommunications est basée à Dakar au Sénégal. La Guinée Conakry a rejoint les membres fondateurs en 1998.

Lefaso.net
Source : Le Journal Le Quotidien

Conseil supérieur de la communication : Reconnaissance de mérite pour quinze agents et partenaires

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Quinze agents et partenaires du Conseil supérieur de la communication(CSC) ont reçu la distinction de chevaliers dans l'ordre du mérite des Arts, des Lettres et de la communication avec agrafe radio, télévision, presse écrite pour s'être distingués de par leur ardeur et abnégation au travail. La cérémonie de décoration s'est déroulée, ce vendredi 29 décembre 2017, au siège du CSC, à Ouagadougou, en présence de hautes autorités de l'Etat.

Devant parents, familles et amis, ce sont quinze récipiendaires, issus de différents corps (journaliste, agent de sécurité, chauffeur, prêtre, etc.) qui ont vu leurs efforts récompensés. Et selon le président suppléant du CSC, Jean de Dieu Vokouma, son institution se réjouit de pouvoir reconnaitre les mérites de femmes et d'hommes qui ont notablement contribuéà l'atteinte de sa mission régalienne au cours de l'année écoulée.

Ainsi, en leur reconnaissant ce mérite, il dit attendre d'eux d'être des « ambassadeurs et ambassadrices » du Conseil supérieur de la communication (CSC) ; ce qui les engagent àœuvrer davantage au renforcement de la démocratie à travers une communication sociale apaisée, comme l'a si bien souligné le président suppléant. Alors, invitant les récipiendaires à partager « la recette qui leurs vaut des lauriers ce jour » autour d'eux, M. Vokouma formule ses vœux de « bonne santé, prospérité et bonheur »à l'ensemble de l'assistance réunie.

« C'est un insigne honneur et un réel plaisir pour moi de prendre la parole au nom des récipiendaires », rétorque Ahmed Koné. Pour eux récipiendaires, voir leurs efforts reconnus et solennellement récompensés est un grand motif de satisfaction. « C'est également une interpellation », notifie Ahmed Koné. A cet effet, un engagement, à faire en sorte que la reconnaissance à eux faite se mérite et se justifie, est pris par les récipiendaires.

Quant aux ressentis personnels, Mme Martine Ilboudo/Condé, réitère ses remerciements à tous plus particulièrement à son époux, pour l'avoir accompagnée durant toutes ces années. Elle avoue accueillir la récompense avec beaucoup d'émotion et d'humilité.

Pour Samuel Somda, rédacteur en chef des éditions Lefaso, plus connue sous l'appellation Lefaso.net, en pareille circonstance, le sentiment qui l'anime c'est la joie. Il argue par ailleurs, être de ceux qui ne croient pas au mérite individuel. C'est d'ailleurs pourquoi il dit porter en admiration ce proverbe bambara, qui pose une question existentielle : « Qui suis-je sans les autres ? », lance-t-il. Pour lui, porter cette médaille aujourd'hui, tous ceux qu'il a rencontrés sur son parcours professionnel y ont contribué. D'une manière ou d'une autre. Ainsi, de ses premiers pas au Centre de presse Norbert Zongo avant les années 2000 à la télévision Canal3, en passant par la Radio Liberté et présentement au portail d'information en ligne Lefaso.net, ce sont des agents et patrons dévoués et bien sympathiques qu'il a eu la chance de rencontrer. Eux qui ont su encadrer ses pas et lui ont permis de cultiver davantage cette passion qu'il a pour les métiers de la communication. C'est à ces derniers qu'il estime devoir cette médaille. A eux, à sa famille et à ses amis. « Tout le mérite leur revient », conclut-il.

Tambi Serge Pacôme Zongo (Stagiaire)
Lefaso.net

Gestion de l'arrondissement 5 : Le maire Christophe Sanon décrypte son bilan aux journalistes

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La mairie de l'arrondissement 5 a convié les journalistes à la présentation de son bilan après une année de gestion. Cet exercice avec la presse a été organisé le 28 décembre 2017 au sein de ladite mairie.

La mairie de l'arrondissement 5 a organisé une nuit de la presse le jeudi 28 décembre 2017 afin de non seulement rendre compte de son bilan après une année de gestion, mais encore échanger avec les journalistes. En effet, l'article 250 du Code Général des collectivités territoriales fait obligation au conseil municipal de rendre compte régulièrement aux populations de ses activités et de la vie de la collectivité.

C'est pour répondre à ce devoir de redevabilité de gestion que le conseil a d'abord choisi la presse pour donner de la visibilité aux actions du conseil municipal et du maire à l'endroit de la population. Cette participation de la presse permettrait selon le maire de l'arrondissement 5, Christophe Sanon, de mieux relayer l'information avant de rendre compte aux secteurs et villages. Ainsi à la suite de cette soirée seront organisées des communications, des assemblées générales de redevabilité dans les secteurs et villages sur la gestion et la gouvernance de l'arrondissement par des équipes constituées de conseillers municipaux.

Depuis l'élection du maire le 28 juin 2016, le conseil a tenu 6 sessions ordinaires et 2 sessions extraordinaires de juin 2016 à novembre 2017. Au nombre des activités réalisées, on dénombre entre autre dans le domaine sanitaire la réhabilitation du CSPS du secteur 17 par des partenaires à hauteur de 14 millions. Dans l'éducation, c'est au total 131 957 621 F CFA qui ont été investis pour la construction d'écoles ou salles de classes souvent avec l'appui de la population ou l'Etat (4 salles de classe à l'école primaire C de Koro, ouverture des CEG de Dafra et de Dingasso).

Dans le domaine de la voirie, il y a le rechargement de la route passant par la maison de la Culture à l'école Saint Vincent de Paul et de l'étude de faisabilité de la réfection de la route Nationale 1 passant par Koro grâce à l'accompagnement de l'UCAO.
Quant à l'assainissement, des caniveaux ont été curés par les brigadières de THIMO depuis juin 2016, tandis que la construction de nouveaux canaux est en cours au secteur 17.

Pour le forage, un puits à grand diamètre a été réalisé par ACCEDES dans le cadre de l'exécution du diagnostic de l'arrondissement à 1 500 000 F CFA dont un apport de 400 000 F CFA de la population, la réhabilitation de deux forages à Dingasso grâce à l'appui du conseil d'arrondissement.

Dix (10) ponts ont également été construits aux secteurs 6 et 25 à 27 88 94 90 F CFA et la construction d'un marché prévu à 1 milliard au secteur 17.
Au niveau de l'état civil, 8511 actes de naissances ont été délivrés, 507 mariages célébrés, 3608 d'actes de naissance ou jugements supplétifs établis…
En termes de coopération décentralisée, le maire a présidé une délégation des élus des arrondissements en mission en France en Bretagne. Ce qui a valu la visite du sénateur Joël Labbe au Burkina.

Cependant le souci majeur de l'arrondissement reste l'assainissement, la voirie car il a juste un budget de fonctionnement, mais pas un budget d'investissement.
Quant à l'appréciation du bilan, le maire Christophe Sanon s'estime à moitié satisfait même si le bilan est positif car il aurait voulu dépasser ce qui était prévu dans le diagnostic. Mais selon lui les activités réalisées sont encourageants et il demande à la population et à tous les partenaires de continuer à les soutenir. Il a remercié au passage le président Roch Marc Christian Kaboré qui au conseil de ministres a annoncé le bitumage de la voie de l'Insurrection tout en espérant que ce projet voit le jour. Le maire n'a pas manqué de souhaiter ses vœux de santé pour la population et surtout la paix au Burkina en 2018.

Haoua Touré
Lefaso.net

Droit international humanitaire : Le plan d'action quinquennal du Burkina validé

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La deuxième session ordinaire 2017 du Comité interministériel des droits humains et du droit international humanitaire a eu lieu ce 28 décembre à Ouagadougou. A l'occasion, le bilan du programme d'activités de l'année finissante a été fait. Surtout, les participants ont examiné et adopté le plan d'action de mise en œuvre du Droit international humanitaire pour les cinq années à venir et l'étude préparatoire de l'identification des culturels nécessitant une protection en période de conflit.

La session ordinaire de Comité interministériel des droits humains et du droit international humanitaire(CIMDH), deuxième du genre en 2017, était importante à plus d'un titre. Le directeur de cabinet du ministre en charge de la justice, Issa Safériba Fayama qui a présidé la cérémonie d'ouverture, a ainsi noté qu'il s'agit de faire le bilan des activités du comité et présenté le projet de plan d'actions national 2018-2022 de mise en œuvre du Droit international humanitaire. Aussi, il était question d'examiner et d'adopter l'étude préparatoire en vue de l'identification des biens culturels à protéger en période de conflit armé.

Le directeur de cabinet a rappelé que le droit international humanitaire, également appelé« droits des conflits », « protège les personnes civiles et les autres personnes ne participants pas aux hostilités en plus des biens affectés ou pouvant être affectés par le conflit armé». Aussi, a-t-il poursuivi, c'est pour assurer un meilleur suivi de la mise en œuvre nationale des instruments ratifiés par le Burkina Faso en matière de droit international humanitaire et se conformer à la vision de la CEDEAO sur la question, qu'il était nécessaire de se doter d'un plan d'actions national de mise en œuvre du DIH.

Des activités réalisées à 100%

Dr Zakaria Daboné, secrétaire permanent du comité interministériel des droits humains et du droit international humanitaire lui, a noté que 2017 n'a pas été du tout repos pour son équipe, ce malgré la disponibilité tardive du budget. Il y a eu entre autre, des activités de formation et de sensibilisation notamment à l'endroit des forces de défense et de sécurité, à Dori et à Gaoua. « Nous avons approfondi cette activité par une formation à l'égard des officiers instructeurs pour qu'ils prennent la relève au sein de l'armée, de la formation des FDS. Au fur et à mesure que l'armée est formée en droit internationale humanitaire le gouvernement à travers le ministère de la justice va se retirer progressivement et s'occuper des droits humains et du droit international humanitaire », a-t-il laissé entendre.

En plus, le comité a travaillé sur le terrain et a examiné des rapports pour diriger la politique du Burkina sur deux domaines. D'abord, la protection des biens culturels en temps de conflits armés. « Il existe en droit international humanitaire diverses conventions qui protègent les biens culturels en période de conflits armés (...) Nous avons obligation de mettre en œuvre les règles contenues dans ces conventions qui nous obligent à identifier les biens culturels qu'il faut protéger en cas de conflits armés. La liste va être rendu public et il y aura un marquage par l'apposition d'un bouclier bleu (...) C'est une lutte de longue haleine », a expliqué le secrétaire permanent.

Il y a ensuite le travail d'élaboration du plan d'action national du droit international humanitaire 2018-2022 qui a occupé le CIMDH en 2017. « Ce plan donne une ligne directrice à la politique nationale en matière de droit international humanitaire qui est parfois peu connu et qui se confond dans l'esprit des gens, aux droits humains », développe Dr Zakaria Daboné qui se réjouit par ailleurs que les activités du CIMDH aient été exécutées à 100% au cours de l'année 2017.

L'année 2018 se profile avec autant de projets à mettre en œuvre, pour le Dr Zakaria Daboné et ses collaborateurs. Mais il faudra que les partenaires techniques et financiers du comité approuvent les projets d'activités du CIMDH. Les projets seront par la suite soumis pour appréciation lors de la première session de l'année qui à l'occasion adoptera le plan d'action 2018.

Pour rappel, le comité interministériel crée en 2005 est composé de deux ministères. La présidence est assurée par le ministre de la justice, des droits humains et de la promotion civique, garde des sceaux. Il est secondé par une vice-présidence, le ministre de la défense nationale et des anciens combattants.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

Finances publiques : Les services du trésor burkinabè s'engagent à tenir une « comptabilité dans les règles de l'art »

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La 19ème Conférence annuelle des services du Trésor (CAST) s'est tenue, du 28 au 29 décembre 2017, à Ouagadougou. Deux jours durant, les participants ont épluché le thème : « La mise en œuvre des textes internalisant les directives de finances publiques de l'Union économique et monétaire ouest-africaine : défis et perspectives pour le trésor public ». Au cours de la cérémonie de clôture qui a eu lieu, dans l'après-midi du 29 décembre, les participants ont formulé des recommandations et pris des résolutions afin d'assurer une comptabilité dans les règles de l'art comme tout acteur économique.

Le Trésor public burkinabè ne saurait rester à la traine dans la phase d'opérationnalisation des innovations actées par les directives communautaires. Surtout qu'il a joué un rôle de premier plan dans la conduite des travaux d'internalisation desdites directives. Ainsi, pour une mise en œuvre réussie des innovations d'ordre comptable apportées par le nouveau cadre harmonisé des finances publiques, la tenue d'un cadre de concertation et de confrontation des idées était nécessaire. C'est pourquoi, la 19e conférence annuelle des services du trésor a choisi de se pencher sur : « la mise en œuvre des textes internalisant les directives de finances publiques de l'Union Economique et Monétaire Ouest africaine : défis et perspectives pour le Trésor public ».

Au regard de son adéquation avec les défis du moment, la pertinence du thème a été salué par les premiers responsables du ministère de l'économie, des finances et du développement et l'ensemble des acteurs concernés par les questions liées à la comptabilité. « La tenue d'une comptabilité patrimoniale adossée à une comptabilité des matières occupe une place de choix dans la gestion des finances publiques », a rappelé la ministre Hadizatou Rosine Coulibaly, à l'ouverture des travaux.

Une conférence inaugurale suivie de deux ateliers

Au cours de ces deux jours d'échanges, deux sous-thèmes ont été développés dans deux ateliers. Il s'agit de « la tenue de la comptabilité en droits constatés et patrimonial » pour l'atelier 1 ; et « la mise en œuvre de la comptabilité des matières » pour l'atelier 2. Mais auparavant, une conférence inaugurale a été présentée en vue de favoriser une pleine participation des différents acteurs aux débats à mener au cours de la présente CAST. Présentée par Philippe Néri Kouthon NION, Conseiller à la Cour des comptes, cette communication inaugurale était intitulée : « comptabilité en droits constatés et patrimoniale ». Elle a permis de donner un aperçu sur quelques innovations de la réforme en cours et quelques défis qui pourraient se présenter à la Direction général du trésor et de la comptabilité publique (DGTCP).

« Le principal enjeu de la réforme des finances publiques est de conformer nos pratiques actuelles aux standards communautaires en assurant une gestion transparente et rigoureuse bâtie autour de la notion d'imputabilité. Sur le plan comptable, cet enjeu implique d'avoir une connaissance exacte et sincère de la situation financière et patrimoniale de l'État, en vue de permettre à la Cour des comptes de certifier les comptes publics. L'ensemble de ces textes consacre une série d'innovations dont celle relative à la tenue d'une comptabilité patrimoniale suivant le principe des droits constatés », a précisé le communicateur. Il a également relevé la complexité de cette nouvelle méthode de tenue des comptes de l'Etat et noté des centres d'intérêts susceptibles de générer des défis pour la DGTCP.

Trois recommandations et deux résolutions

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une vue des participants

A l'issue des deux jours de travaux, les participants ont formulé les recommandations et résolutions pour une mise en œuvre réussie des textes internalisant les directives de finances publiques de l'UEMOA. Ils ont recommandé :
- un accompagnement financier, matériel et humain, conséquent de la mise en œuvre de feuille de route de la réforme comptable ;
- l'accélération du processus de nomination et de mise en fonction des comptables des matières ;

- l'accélération de la mise en œuvre de la comptabilité des matières des collectivités territoriales et des Etablissements publics.
En plus de ces recommandations, les conférenciers de la 19e session ont pris la ferme résolution de :

- s'approprier le cadre réglementaire en vue d'une mise en œuvre réussie de la comptabilité en droits constatés ;
- d'assurer une synergie d'actions entre les acteurs chargés de la tenue de la comptabilité des organismes publics.

« On nous reprochait de faire une comptabilité de caisse »

« Le signal fort, c'est d'arriver à rendre disponible dans le délai de juin 2018, le bilan d'ouverture de l'Etat, bilan d'ouverture qui sera actéà compter de janvier 2019. C'est là une innovation majeure parce que depuis toujours, on nous reprochait de faire une comptabilité de caisse. Aujourd'hui, nous avons pris l'engagement de tenir une comptabilité dans les règles de l'art comme tout acteur économique », s'est réjoui Naby Abraham Ouattara, le directeur général du trésor et de la comptabilité publique.
Présidant la cérémonie de clôture, le secrétaire général du ministère de l'économie, des finances et du développement, Abel Séglaro Somé, a, au nom de son ministre qu'il représentait, pris acte des « pertinentes recommandations », des participants à la 19e conférence annuelle des services du trésor. « Je jouerai ma partition pour leur mise en œuvre en encourageant la fédération des énergies de toutes les administrations intéressées. J'invite à me soumettre, à cet effet, un dossier technique y relatif », a-t-il ajouté.

Moussa Diallo
Lefaso.net

Assemblée nationale : Voici les vœux du président Alassane Bala Sakandé

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A l'orée de la nouvelle année, je voudrais, au nom de la Représentation nationale et en mon nom personnel, exprimer à toutes et à tous mes vœux d'une année féconde de nos efforts individuels et collectifs pour l'épanouissement de nos familles ainsi que pour la prospérité de toute la nation. Je souhaite qu'à l'heure du bilan, chacun puisse en être fier. Plaise à Dieu, dans son infinie bonté, de nous apporter son assistance.

Dieu bénisse le Burkina Faso


Année 2017 au Burkina : Une démocratie en danger, une économie morose, un social en désastre selon Safiatou LOPEZ

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Quel est le bilan politique, économique et social que l'on peut faire de l'année 2017 au Burkina ? Ce à quoi s'est attelé Safiatou LOPEZ née ZONGO dans les lignes suivantes. Découverte…

Chers Frères et sœurs
Les fêtes de fin d'année sont l'occasion pour chacun de nous de se souvenir de ce qui a marqué l'année qui s'achève, que ce soit positivement ou négativement, et aussi de porter son attention vers l'année qui va commencer avec espoir et optimisme. Cette année 2017 qui s'achève me donne l'occasion de dresser un bilan sur le plan politique, économique et social de notre pays.
Ceci dit, examinons un peu la situation économique et sociale de notre pays, au regard de la gouvernance actuelle du parti au pouvoir et ses alliés. Mais auparavant, accordons-nous sur le fait que, politiquement, le Burkina Faso peine à adopter la nouvelle constitution pour tendre véritablement vers un Etat démocratique où les institutions seront véritablement au service du citoyen.

En effet, il y a actuellement des institutions de régulation de la vie démocratique, qui sont transformées en instruments de marketing politique au service de nos hommes politiques. Tous ceux qui, au nom de l'intérêt général, critiquent la gouvernance politique actuelle, sont ciblés et considérés à tort comme des ennemis qu'il ne s'agit pas d'affronter dans la contradiction et le fair-play démocratique, mais d'anéantir par tous les moyens. Comme quoi la fin justifie les moyens dit-on. Et enfin la dépolitisation de nos institutions et administrations est un leurre.

Les honnêtes citoyens surtout ceux qui critiquent afin de voir une amélioration conséquente de nos conditions de vie et d'existence, vivent dans la peur et la hantise. Mais, le pouvoir également n'est pas en reste. Car à force de vouloir épouvanter et traquer les ennemis comme le rappellent très souvent ses notables du second cercle politique par leurs comportements, le Mouvement du Peuple pour le Progrès(le MPP) et ses alliés sont arrivés paradoxalement à créer un climat malsain, dans lequel ses propres dirigeants vivent constamment dans une sorte d'angoisse et de paranoïa véritable de la perte du pouvoir et de tous avantages qui vont avec.

La démocratie burkinabè est donc bel et bien en danger. Notre devoir à tous, membres de la société civile comme citoyens ordinaires, est donc de se mobiliser afin d'imposer au MPP le retour aux vraies valeurs de la démocratie, et cela le plus rapidement possible.

Au plan social, en 2017, le désastre est consommé. L'étau de la pauvreté s'est progressivement resserré autour de notre peuple, déjà victime et impuissante d'une nature à l'hostilité insoutenable. La majorité des politiques sociales annoncée en grande pompe pendant les campagnes électorales est restée lettre morte. Et pour le toucher de visu, il suffit de faire un tour en milieu rural pour constater les corvées d'eau, les écoles sous paillottes et j'en passe.

La croissance économique tant chantée, se révèle un leurre seulement brandi pour épater les partenaires techniques et financiers et insulter l'intelligence des Burkinabè. Tout ce que les Burkinabè attendent au-delà des chiffres, c'est la concrétisation de leurs attentes principalement celles de pouvoir se nourrir, se soigner, se loger décemment et s'éduquer choses qui ne sont pas à leur portée.

Les emplois promis à la jeunesse burkinabè se révèlent, comme une sorte de marché de dupe, sinon une tromperie malveillante sciemment montée afin de davantage illusionner la jeunesse surtout. Les projets de financement des jeunes diplômés tant chantés se révèlent être en réalité un échec sur le terrain lors de la mise en application. Jusqu'à ce jour, aucun bilan fiable n'est présenté au peuple sur la mise en œuvre du programme piloté par les différents fonds de financement public. Pendant ce temps, les jeunes diplômés, tous niveaux confondus, qui sont abandonnés à eux-mêmes, se morfondent dans les villes et campagnes, abusés par les promesses illusoires d'un régime qui n'est pas à un mensonge près, puisque les mêmes rêves fallacieux sont servis avec profusion aux cadres de l'administration.

Chers frères et sœurs,

Pour nous, la solution n'est pas celle que propose le parti au pouvoir. Ces mêmes projets ont été expérimentés à son temps par le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) l'ancien parti au pouvoir, avec des résultats très mitigés voire mêmes catastrophiques. Il faut juste changer le paradigme de la question de la formation et de la lutte contre le chômage pour trouver les solutions innovantes face à ce phénomène qui du reste est une bombe à retardement.

Les étudiants, non plus, ne sont pas épargnés par la hargne aveugle de ce régime, qui, pour survivre, joue avec les ombres de la terreur et de la manipulation. Les crises à répétition à l'université, le temple du savoir, sont là pour nous donner raison.

Chers frères et sœurs

En cette année 2017, le tandem gouvernement/Syndicat a continué dans un dialogue de sourd occasionnant de nombreux jours d'arrêt de travail. Â qui la faute ? Comme vous le constater, le gouvernement actuel manque de leadership et de management face aux nombreuses revendications des travailleurs, qui nous semblent légitimes par leur pertinence et méritent donc une attention particulière. Plus grave encore, le gouvernement ne respecte pas ses engagements et promesses et mène une politique de fuite en avant en rejetant à chaque fois la faute de l'échec du dialogue sur les syndicats que de voir sa propre responsabilité.

Sur le plan de la paix sociale, est-il besoin de rappeler que l'insécurité règne maintenant partout en maître absolu dans notre pays surtout dans les endroits les plus reculés.

Nos populations vivent dans une angoisse permanente, en raison notamment des attaques répétées des terroristes contre les localités Burkinabè qui sont frontalières au Mali et au Niger.

Ces terroristes vont et viennent impunément, semant à leur passage la mort et la désolation dans les villages, pendant que les autorités, tranquillement installées dans des bunkers à Ouagadougou n'arrivent toujours pas à trouver une solution idoine à ces attaques lâches et odieuses que nous condamnons avec la dernière énergie.

Au plan économique, la gouvernance du MPP est dominée par l'improvisation et l'art de l'illusion.
Ainsi, les lancements des travaux de construction des infrastructures socio-sanitaires et routières sont nombreux, mais, pour la plupart, sans lendemain. Cela n'empêche toutefois pas le régime du MPP de comptabiliser chaque lancement dans le registre des actions concrètes menées par le Président du Faso Rock Marc Christian KABORE.

C'est le sinistre jeu de fiction auquel se livre le gouvernement, produisant ainsi des statistiques fantaisistes prioritairement destinées à la mystification des observateurs politiques étrangers, et dans une certaine mesure, à minimaliser la clairvoyance du peuple Burkinabè.

Sinon, comment est-il encore possible de croire que de tels artifices peuvent tromper nos concitoyens dont aucun homme d'État Burkinabè sain d'esprit n'ignore désormais la solide et claire conscience politique. C'est que désormais notre peuple sait parfaitement discerner le vrai du faux et faire la différence entre la promesse tenue et les tours de magie.

Au total, l'économie du Burkina, elle aussi, est en réalité au plus mal toujours aux mains d'un groupe de personnes, toujours les mêmes, amis ou alliés au pouvoir en place qui ne pensent qu'à leurs propres intérêts. L'agriculture s'enlise dans l'archaïsme et les pratiques de survie. Le secteur secondaire est plombé par la corruption, et les délits d'initiés.

Le secteur tertiaire s'enfonce complètement dans l'informel. L'administration fiscale, harcelée par le pouvoir en vue de mobiliser davantage de ressources internes supplémentaires toujours un peu plus accrues mais malheureusement inexistantes, se trouve traire les entreprises survivantes, jusqu'au sang. Car à l'évidence, l'économie d'une nation ne peut s'épanouir dans la magouille, les trafics illicites de tout genre, la fraude douanière, l'évasion fiscale ou elle se fera au détriment du plus grand nombre de citoyens qui paye de force leurs impôts plus qu'il en faut. Pendant que les plus nantis ne sont point inquiétés. Le Programme National de Développent Economique et Social (Le PNDES), qui n'est plus l'ombre de lui-même tarde à se matérialiser concrètement sur le terrain.

Chers frères et sœurs,
Voilà en résumé un tableau pas reluisant de la situation de notre pays en cette fin d'année 2017. Cette situation catastrophique créée par le régime MPP est une preuve de son tâtonnement et de ses hésitations. Cette situation a pour conséquence la note de 4,79/10 sur l'action globale du président, un sondage réalisé par le Centre pour la Gouvernance Démocratique dans le cadre du Présimètre. Cette note doit interpeller le président du Faso à plus d'abnégation pour la réussite de son programme présidentiel, qui constitue le contrat social entre lui et le peuple.

C'est donc avec reconnaissance et confiance que je souhaite une bonne et heureuse année 2018 à tous les burkinabè d'ici et d'ailleurs. Que cette année soit une année de bonne gouvernance, de justice sociale et de prise de conscience de nos dirigeants actuels.
Que Dieu vous bénisse en ce nouvel an 2018.

LOPEZ Safiatou/ZONGO

Burkina Faso : Roch Kaboré appelle les syndicats de l'éducation à observer la plus grande retenue

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Monsieur le Premier Ministre
Monsieur le Président de l'Assemblée nationale
Monsieur le Président du Conseil constitutionnel
Mesdames et Messieurs les Présidents d'Institution
Messieurs les Anciens Chefs d'Etat
Monsieur le Chef de file de l'Opposition politique
Mesdames et Messieurs les ministres
Distingués représentantes et représentants des Corps Constitués de l'Etat
Honorables Invités

Mesdames et Messieurs
La cérémonie de présentation de vœux des corps constitués de l'Etat est un moment important de la vie de la nation où nous devons marquer une halte pour prendre la mesure du chemin parcouru durant l'année écoulée en vue de faire face aux défis à relever.

Distingués membres des Corps Constitués

Je suis sensible aux vœux que vous venez de formuler à mon endroit et à celui de ma famille.

Je vous remercie et souhaite en retour, pour chacun de vous personnellement, pour vos familles respectives et pour tous ceux que vous portez dans vos cœurs, une année 2018 de bonne santé, de bonheur et de plein accomplissement de vos légitimes et profondes aspirations.

L'année 2017 qui s'achève, a été marquée au plan international, entre autres, selon le Fonds Monétaire International, par une reprise progressive de l'activitééconomique dans 75% des pays dont le Burkina Faso. L'Afrique, bien qu'étant un des continents le moins responsable du changement climatique, en est paradoxalement le plus vulnérable. Cette menace globale doit être enrayée, faute de quoi, il faudra s'attendre à des conséquences directes sur le quotidien de nos populations.

En effet, si la montée du niveau de la mer, consécutive à la fonte des glaces, peut sembler une menace lointaine pour un pays enclavé comme le Burkina Faso, la baisse de la production céréalière, résultante des perturbations des saisons est par contre un effet concret qui risque de se faire sentir partout dans le monde.
La région Ouest africaine quant à elle a été marquée en 2017 par la recrudescence des attaques terroristes dans la bande sahélo-sahélienne dont notre pays fait partie.
Ces attaques ont fait de nombreuses victimes et des blessés au Burkina Faso durant l'année 2017.

Comme vous le savez, le G5 sahel s'est résolument engagéà opérationnaliser sa force conjointe pour une lutte plus efficace contre le terrorisme et l'insécurité au Sahel.
Ce combat sans merci contre les réseaux terroristes et les trafiquants de tous ordres qui écument la région contribuera à consolider la paix et à lever les contraintes liées à l'insécurité qui pèsent sur les économies de nos Etats.

A ces difficultés au sahel s'ajoutent la crise migratoire et tous les drames humains qui y sont associés et qui font l'objet d'une condamnation unanime des Africains et du monde entier.

Permettez-moi de m'incliner devant la mémoire de toutes les personnes qui ont perdu la vie au cours des différentes attaques que notre pays a subies.
Je tiens à saluer particulièrement la bravoure et l'abnégation de nos forces de défense et de sécurité qui ne ménagent aucun effort pour sécuriser au mieux notre pays.
Tous mes vœux de prompt rétablissement accompagnent les blessés.
Distinguées personnalités

Mesdames et Messieurs

Notre pays aurait pu donner une plus grande amplitude à sa croissance économique et aux investissements dans les secteurs prioritaires et productifs, n'eut été d'une part, les défis sécuritaires, et de l'autre, les grèves à répétition dont les conséquences sont dommageables pour l'économie nationale.

La production céréalière prévisionnelle de la campagne agricole 2017-2018 sera déficitaire par rapport à la campagne précédente. Les facteurs de ce déficit se résument aux poches de sécheresse, à l'arrêt précoce des pluies, aux attaques des prédateurs. En plus de la production céréalière, les cultures de rente connaissent également une légère baisse.

Face à cette situation qui préoccupe les Burkinabè, je veux rassurer qu'un plan de riposte à l'insécurité alimentaire a déjàétéélaboré par le Gouvernement pour faire face à la période de soudure.

Distingués membres des Corps Constitués
Mesdames et Messieurs

La cérémonie de présentation des vœux constitue également une excellente occasion d'interpellation, pour nous inviter toutes et tous, à cultiver l'esprit de collaboration, l'abnégation et l'ardeur au travail, la solidarité et l'intégrité pour améliorer nos capacités individuelles et collectives à participer au développement économique, social et culturel de notre pays.

Tout en appréciant à sa juste valeur les acquis et les résultats obtenus par les efforts des Burkinabè sur les différents chantiers de la construction nationale, je dois inviter nos compatriotes à plus d'engagement pour permettre à notre peuple de réaliser ses aspirations profondes et légitimes.

Distinguées personnalités
Mesdames et Messieurs

Je prends bonne note des attentes légitimes de l'ensemble des composantes des corps constitués de l'Etat qui ont été formulées à l'instant par votre porte-parole.
C'est pourquoi, je lance un appel solennel à tous les acteurs de la communauté nationale, principalement les corps constitués, afin qu'ensemble, nous poursuivions la construction de l'Etat de droit par la transformation structurelle de l'économie burkinabè pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive, créatrice d'emplois décents pour tous et induisant l'amélioration du bien-être social.

Mesdames et Messieurs
L'année 2017 a été marquée par de nombreux mouvements sociaux qui se sont traduits par des sit-in et des grèves à répétition, par moments, dans le non- respect de la législation en la matière.

Ces derniers jours, des élèves et des jeunes, sous prétexte de soutenir les mouvements de grève des enseignants barrent les routes et bloquent le trafic national et international avec tous les désagréments et les conséquences fâcheuses qui en découlent notamment aux plans économique, sécuritaire et de la mobilité.
Il est évident aujourd'hui, qu'en matière de satisfaction des revendications salariales, il n'est plus possible de continuer à imaginer des solutions au cas par cas, en dehors d'une approche d'ensemble, à l'échelle de la fonction publique. C'est un impératif de justice sociale et d'équité que je me dois de faire absolument et nécessairement respecter.

C'est pourquoi je lance un appel aux syndicats de l'éducation pour observer la plus grande retenue, dictée par le sens de la responsabilité, car il s'agit ici de l'avenir immédiat de l'école burkinabè et donc de celui de nos enfants.
J'invite donc tous les partenaires sociaux à la modération, afin qu'ensemble, dans un esprit constructif, nous engagions une réflexion globale pour trouver les solutions appropriées à leurs préoccupations, sans hypothéquer l'avenir des générations présentes et futures.

Œuvrons toutes et tous, à faire de 2018, une année d'avancée de la réconciliation nationale, de consolidation de la paix sociale et d'engagement collectif au travail.
C'est à ces conditions que nous pourrons poursuivre l'édification d'un Burkina Faso prospère, pour tous ses fils et filles.

C'est sur cette note d'optimisme que je réitère mes souhaits de bonne et heureuse année 2018 à toutes et à tous.

Je vous remercie

Dossier du pustch : Simon Compaoré s'insurge contre Léonce Koné ...

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« Léonce Koné, président de la commission ad hoc du CDP : « Je ne regrette pas d'avoir déclaré que je ne condamnais pas la tentative de putsch ». C'est sous cette titraille que le quotidien, Le Pays, a, dans un de ses numéros parus en début de semaine, publié une interview réalisée avec Léonce Koné, deuxième vice-président chargé des questions économiques et du développement solidaire du CDP (ex-parti au pouvoir), cité et bénéficiant d'une liberté provisoire dans le dossier du coup d'Etat de septembre 2015.

Cette sortie médiatique est indigeste pour le premier responsable du parti au pouvoir, Simon Compaoré. Et le plus CDR du gouvernement Thiéba n'a pas manqué le cadre de la conférence-bilan sur l'an II du pouvoir Roch Kaboré, dressé par son parti (le MPP), pour fustiger « avec toutes les forces », cette parution qu'il a qualifiée de "éhontée". Simon Compaoré a visiblement gros sur le coeur. Sans citer clairement de nom, il croit que « cette personne-là devrait être arrêtée sur le coup ».

« Quelqu'un qui soutient un coup d'Etat où des gens sont morts, surtout des jeunes, il ne devrait pas bénéficier d'une liberté provisoire, il devrait être jugé et condamné», s'est insurgé M. Compaoré, souhaitant par-là que « 2018 soit l'année des procès, des délibérés et qu'on en finisse ».

Simon Compaoré lance : « que tu sois grand, petit, riche, pauvre, intelligent, pas intelligent, le droit doit être dit. (...). Nous souhaitons voir le dénouement de ces grandes questions, ces grands dossiers, qui sont toujours au niveau de la justice ».
Pour le premier responsable du parti au pouvoir, ce serait aussi un « grand cadeau » que d'offrir la justice, notamment en faisant en sorte que « celui-là qui est en France » (référence faite à François Compaoré) puisse venir répondre des allégations qui sont portées contre lui.

« Ce sera aussi les bases de ce qu'on appelle la réconciliation nationale ; sans cela, ce serait une réconciliation nationale de façade. Et c'est sur ça que les gens veulent théoriser », conclut-il, présentant par-làégalement, ses voeux de nouvel an à l'ensemble des Burkinabè.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

« En 2018, tous les compartiments seront sécoués et tous les voyants seront au vert ... », annonce le président du parti au pouvoir, Simon Compaoré

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29 décembre 2015 - 29 décembre 2017. Deux ans que le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) voyait son condidat officiellement investi à la magistrature suprême, à la faveur de l'élection du 29 novembre 2015. C'est pour marquer une halte d'introspection que le parti a animé ce vendredi, 29 décembre 2017 à Ouagadougou, une conférence de presse. « Sans autosatisfaction, sans autoflagellation ».

« Le programme présidentiel est fondé autour de la vision « bâtir avec le peuple un Burkina Faso de démocratie, de progrès économique et social, de liberté et de justice » et que le Programme national de développement économique et social (PNDES) en est la boussole pour l'action gouvernementale. Ainsi, en dépit des agitations sociales, force est de reconnaître que cette boussole a su marquer le nord par la recherche constante de l'amélioration des conditions de vie de nos concitoyens. Grâce à elle, le gouvernement de la majorité présidentielle a engrangé des victoires importantes qui ont impacté positivement la vie de nos concitoyens », a indiqué le premier responsable du parti au pouvoir, Simon Compaoré. Il refère au bilan détaillé dressé par chaque département ministériel.

« Je crois que si on peut nous reprocher..., c'est de n'avoir pas su communiquer très bien ; puisqu'il y a de très bonnes choses qui ont été réalisées et il nous a été donné, lors de nos sorties, de nous rendre compte que les gens ne sont pas informés », a dit le président par intérim du MPP, Simon Compaoré.

Selon les conférenciers, sans tomber dans l'autosatisfaction, et sans autoflgellation, en termes d'acquis engrangés, l'on aurait voulu faire plus ; « parce que les attentes sont tellement fortes que quelque fois on a l'impression que malgré les avancées, ce n'est pas arrivé».

Les deux années de gouvernance ont été aussi émaillées de difficultés, portant un coup à l'élan voulu dans la mise en oeuvre de certains projets. Ainsi, et à ce stade, les responsables du parti au pouvoir avouent éprouver un sentiment mitigé vis-à-vis de certains aspects de la vie nationale. « Les difficultés que nous avons rencontrées, dès notre premier contact avec le pouvoir, ont été telles que nous pouvions être complètement déstabilisés », a-t-il confié, rappelant l'attaque terroriste du 15 janvier 2016. Ce qui a, dit-il, désorganisé pendant un certain temps, le gouvernement qui attendait d'entrer en fonction. Mais cette situation n'a pas entamé l'engagement. D'où des motifs de fierté vis-à-vis du gouvernement, du Premier ministre et du Président du Faso. « Malgré ces difficultés, le train n'a pas déraillé», s'est-il félicité.

« Il n'y a pas un seul ministère sur le tableau duquel on peut lire : réalisations, néant », a certifié Simon Compaoré, par ailleurs ministre de la sécurité, saluant la détermination de l'équipe exécutive à braver les difficultés pour atteindre les objectifs.
C'est pourquoi présente-t-il 2018 comme « année exceptionnelle, année charnière, au cours de laquelle, tout ce qui n'a pas pu être fait en 2017 doit être comblé et réaliser le programme normal de 2018 ».

« Nous refusons d'être les artisans de notre propre perte »

Au chapitre des insuffisances répertoriées, le premier responsable du parti au pouvoir énumère la lourdeur administrative. « Les lourdeurs administratives sont à la base de blocages de certains projets », a-t-il confié, précisant que cette réalité freine l'allure prévue pour la mise en oeuvre de certains projets du PNDES (Plan national de développement économique et social) « pour être au rendez-vous de l'histoire ». Occasion pour témoigner reconnaissances à l'Assemblée nationale pour avoir donné quitus à l'allégement de certaines procédures dans la mise en oeuvre de certains projets.

Un autre apsect mitigé est liéà la persistance de la défiance de l'autorité de l'Etat. « On a beau avoir les moyens, les intelligences réunies dans un pays, s'il n'y a pas de discipline, si l'autorité de l'Etat ne s'affirme pas pleinement, il va sans dire qu'on ne peut pas aller très loin, on ne peut pas aller vite par rapport à la réalisation des ambitions », estime M. Compaoré, appellant donc l'ensemble des couches sociales, sans distinction (y compris la classe politique) à un sursaut national. Le président du MPP pense qu'à force de continuer sur cette lancée, l'on va tout droit à la perte. « Or, nous refusons d'être les artisans de notre propre perte », a-t-il souligné.

Les insuffisances, ce sont aussi ces "agitations sociales". Tout en reconnaissant le droit pour chacun de lutter pour l'amélioration de ses conditions de vie et de travail, Simon Compaoré déclare que, ce que l'année 2017 a donnéà observer sur le front social est inquiétant. « C'est inquiétant, parce que si vous faites une lecture, de mémoire d'homme, on n'a jamais vu, tous les pouvoirs qui sont passés, jusque-là, une telle avalanche de révendications..., qui ont amené aujourd'hui à crever le plafond » a-t-il exprimé.

Pour Simon Compaoré, si l'on continue dans cette lancée, arrivera un moment où l'Etat ne pourra plus assuré le salaire des fonctionnaires et c'est tout le monde qui va en pâtir ; ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés. C'est pourquoi invite-t-il chacun à garder raison « pour ne pas terrasser la maison commune ».
La faiblesse du management au niveau des collectivités territoriales (se référant aux crises dans certaines communes) est aussi une des faiblesses identifiées par le principal intervenant à la conférence de presse.

Toutes ces insuffiusances peuvent, conclut-il, constituer des menaces par rapport à ce qui est défini comme objectif.

Le MPP, resserer les rangs pour mieux accompagner la mise en oeuvre du programme du président

« S'il y avait à noter (le soutien du parti à la mise en oeuvre du programme présidentiel, ndlr), on allait dire : peut mieux faire. Nous nous sommes battus, nous avons donné de la voix, mais, en 2018, il va falloir qu'on élève suffisamment la voix, et surtout, qu'on mobilise nos énergies. Nous (MPP, ndlr) n'avons pas fait suffisamment et nous allons très rapidement combler ce gap », a jaugé Simon Compaoré, notant par-là, la nécessité d'une mobilisation générale. « En 2018, tous les compartiments seront sécoués et tous les voyants seront au vert... », a promis le président du MPP.
Dans la même dynamique, Simon Compaoré pense que l'APMP (Alliance des partis de la majorité présidentielle, forte d'une trentaine de partis politiques) peut aussi mieux faire dans cette détermination à accompagner l'incarnation du programme du président du Faso.

En tous les cas, 2018 est annoncée dans les rangs du pouvoir comme une « année de mobilisation générale, de travail, de conjugaison de toutes les énergies positives, de toutes les forces productives, l'année de mouvement dans tous les secteurs de la vie économique et sociale ».

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

Le colonel Auguste Denise Barry arrêté dans le cadre d'une enquête

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L'ancien ministre Auguste Denise Barry, ministre de la sécurité sous la Transition, a été arrêté par la gendarmerie hier, vendredi 29 décembre 2017, dans le cadre d'une enquête, selon des sources sécuritaires. On lui reprocherait d'être mêléà une tentative présumée de déstabilisation du pouvoir selon d'autres sources.

Si les sources sécuritaires se bornent à confirmer que l'ancien ministre de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité sous la Transition a bien été arrêté dans le cadre d'une enquête, d'autres sources, généralement bien informées, ajoutent qu'il est soupçonné d'être mêléà une tentative présumée de destabilisation du pouvoir de Roch Kaboré. D'autres arrestations pourraient même intervenir dans les jours à venir, croit-on savoir.

Ephémère ministre délégué chargé de la sécurité sous Blaise Compaoré, le colonel Barry avait rempilé au poste, en tant que ministre plein et tout puissant sous la Transition. A l'époque, certains commentaires le présentaient comme l'éminence grise de l'homme fort du moment, l'alors lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida.

Accuséà tort ou à raison de plusieurs coups tordus sous la Transition au profit de son mentor Zida, le président Kafando sera obligé de l'éjecter du gouvernement, à défaut de pouvoir se séparer du Premier ministre Yacouba Zida.

A la fin de la Transition, le colonel Barry aura du mal à se positionner dans le nouvel environnement et malgré certains pronostics qui l'annonçaient dans le gouvernement MPP, il vivra plutôt comme une quarantaine. Les choses iront même de mal en pis quand Auguste Denise Barry et certains de ses amis comme le colonel Honoré Nombré (1er vice-président du Conseil National de la Transition), voudront créer un think thank sur la sécurité. Si le Centre d'études stratégiques en défense et sécurité (CESDS) a effectivement vu le jour depuis lors, le colonel Barry serait en froid avec la hiérarchie militaire et aurait même été forcé de quitter l'armée burkinabè et se consacrerait depuis aux activités de son centre.

C'est dans cette ambiance que la rumeur de son arrestation qui circulait depuis vendredi 29 décembre est confirmée ce samedi par la gendarmerie nationale.
Affaire à suivre.

Lefaso.net

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