Une ministre de la république qui se fait traiter de guenon une première fois dans l'indifférence générale avant d'être une seconde fois violemment insultée par un journal d'extrême droite sur le même ton du racisme. Et voilà la France, pays des droits de l'Homme, « fille ainée de l'Eglise catholique » qui renoue avec des pratiques d'un autre âge.
Ironie du sort, ces actes révoltants interviennent à la veille de la célébration du centenaire de la première guerre mondiale. Un conflit violent pour lequel bien d'africains comme bien d'autres peuples ont payé un lourd tribut ; toute chose qui devrait normalement susciter une autre approche de leur part et même les pousser à plus d'humilité.
Hélas, mille fois hélas, la voix de la France vient encore une fois d'être souillée par des illuminés qui croient plus à la confrontation des races qu'au dialogue des cultures. Une bande d'ignorants accrochés à de fausses certitudes et qui par leur irrédentisme veulent entraîner le monde dans un abyme sans fin.
Les injures à caractère racistes et les comportements nauséabonds dont ont été victimes Christiane TAUBIRA, Yaya TOURE, Samuel ETO'O fils, Rama YADE et tous les autres couvrent d'opprobre une France dont les dirigeants auraient tort de chercher à noyer le poisson. Elles blessent et choquent un continent dans sa dignité.
L'on comprend d'autant mieux la gêne des responsables politiques hexagonaux face à cette montée en puissance des actes d'intolérance.
En tout état de cause, la France ne peut plus se prévaloir d'un triple A antiracisme ; elle peut encore moins continuer de faire le parangon de vertu lorsque les sondages montrent jour après jour une nette radicalisation des opinions vers la droite de la droite.
Heureusement, fort heureusement dirions-nous, il y a encore des gens pour dire non à ces psitacés visiblement très mal inspirés et en retard d'une guerre. Et il faut déjà s'en féliciter.
Juvénal SOME
Lefaso.net