
La commune de Ouagadougou a procédé, ce samedi 9 septembre 2017, à la remise des animaux en divagation à leurs propriétaires après paiement des amendes. A peine la cérémonie terminée, le maire Armand Roland Pierre Beouindé est tombé sur un troupeau d'animaux en divagation sur une propriété du ministère de l'urbanisme et de l'habitat située aux abords de l'avenue France-Afrique.
L'Homme et l'animal. Un ménage à deux difficile à gérer lorsque l'un laisse l'autre aller à sa guise. Dans la ville de Ouagadougou, il n'est pas rare de rencontrer en pleine circulation un troupeau de bœufs ou de moutons sans berger prendre en otage la route pendant de longues minutes. Pour les autorités communales, cela est inadmissible car la capitale n'est un lieu de pâturage. Conscientes que la divagation des animaux crée des problèmes de salubrité, d'hygiène et de sécurité, elles ont lancé depuis quelques jours une opération « musclée » pour éradiquer le phénomène.
Premier coup de filet, près de 150 bêtes capturées. En pareille situation, selon les textes, les éventuels propriétaires disposent de 48 heures, après la diffusion du communiqué, pour entrer en possession de leurs biens. Au cas contraire, les animaux seront vendus au profit des caisses de la collectivité. Eh, bien, ce samedi matin certains propriétaires étaient présents sur le site de l'ancien marché de Song-naaba pour le paiement de leurs amendes : 25 000 F pour un bœuf et 15 000 F pour un mouton. La cérémonie de remise terminée, il restait encore 09 bœufs, 21 moutons et 03 chèvres qui attendaient toujours de rejoindre leurs propriétaires.
Sur le chemin du retour, le maire de la ville fit une halte pour saluer le travail des jeunes et des femmes du projet HIMO (Haute intensité de main d'œuvre) chargées de rendre la capitale plus salubre et plus belle. Sur le grand terrain du ministère de l'habitat et de l'urbanisme, l'autorité tombe sur des animaux en divagation. Après une course poursuite, la police municipale aidée des femmes du projet HIMO réussirent à mettre la main sur une vingtaine d'animaux qui furent transportés rapidement à la fourrière. « C'est un signal fort envoyé vers les populations afin de les sensibiliser à respecter les règles de citoyenneté», a expliqué le maire Beouindé. Et de poursuivre « Notre intention n'est pas d'avoir des animaux en fourrière, notre but n'est pas d'avoir de l'argent par les amendes. Nous voulons un environnement sain dans cette cité».
- "Nous ne sommes pas venus pour qu'on nous applaudisse"
A tous ceux qui veulent pratiquer de l'élevage, le premier responsable de la commune de Ouagadougou leur recommande de le faire dans les communes rurales tout autour de la capitale où il y a encore de l'espace. Il a également exhorté les maires d'arrondissement à prendre des dispositions afin de mettre fin à la divagation des animaux. « Nous ne sommes pas venus pour qu'on nous applaudisse. Nous sommes venus pour changer la vie des gens, nous sommes venus pour rompre avec ce qui se faisait de par le passé. Nous devons donc accepter de prendre des mesures courageuses pour améliorer notre cadre de vie », a-t-il martelé avant d'annoncer que la prochaine session du conseil municipal va se pencher sur la question afin de doter la commune d'un cadre juridique en béton pour éradiquer ce phénomène.
Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net