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Grève à l'ONATEL : La direction refuse toujours d'appliquer la loi

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Les travailleurs de l'Office national de télécommunications (ONATEL) entament ce mardi 26 février 2013, leur huitième journée de grève. Demandant la mise en place d'une prime d'ancienneté, conformément au droit burkinabè, les salariés restent intransigeants face aux tentatives de négociations de la Direction générale et aux hésitations des pouvoirs publics.

Voilà plus d'une semaine que les 1200 travailleurs de l'ONATEL sont en grève. Réunis au sein du Syndicat national des télécommunications (SYNATEL), les salariés semblent plus que jamais déterminés à ne pas reprendre le travail tant que la direction de la société n'appliquera pas le décret N° 2010-810/PRES/PM/MTSS, fixant la prime d'ancienneté. Prenant effet à compter du 31 décembre 2010, cette disposition a étéétablie en application d'un article de la loi du 13 mai 2008 portant Code du travail au Burkina Faso. En réalité, le texte de loi reprend des dispositions déjà en vigueur depuis la convention interprofessionnelle de 1974.

Selon ce décret, chaque travailleur doit bénéficier d'une prime pour récompenser son ancienneté dans l'entreprise. Une prime payable dans les mêmes conditions que le salaire, dont le taux évolue en fonction du nombre d'années de travail chez le même employeur : 5 % du salaire de base après trois années d'ancienneté, puis 1 % du salaire par année de service supplémentaire.

Le Directeur général de l'ONATEL avait estimé que le décret sur la prime d'ancienneté ne s'appliquait pas à l'entreprise. « Sur ce point, la direction n'a pas été en mesure de fournir le moindre argument », a constaté Saïdou Kaboré, délégué SYNATEL à Bobo-Dioulasso. L'affirmation avait d'ailleurs été rapidement balayée par la direction régionale du Travail.

Interrogé lundi, le directeur régional de l'Ouest de l'ONATEL, Emmanuel Bationo, a rappelé que la Direction générale avait fait « un certain nombre de propositions, mais qui n'ont pas rencontré l'assentiment des travailleurs ». « Après une semaine sans activité, les cartes de recharges (Telmob) commencent à manquer. Certains abonnés tombent en panne et nous sommes dans l'incapacité de les dépanner. Tout le monde est conscient de ce que cette situation est problématique », a déclaré M. Bationo.

Dans un communiqué publié, le 21 février 2013, l'Unité d'action syndicale (UAS) du Burkina Faso met en évidence « la fuite de responsabilités des autorités », notamment de la part de la Direction générale du Travail et du ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale.

Centrales syndicales et syndicats autonomes appellent conjointement les pouvoirs publics à démontrer « la force de la loi », en assumant leurs responsabilités en matière d'application des textes.

Alors que débute la rencontre annuelle Gouvernement / Syndicats, la mobilisation des centrales syndicales autour de cette question pourrait jouer en faveur des salariés mobilisés de l'ONATEL, et renforcer la construction d'un Etat de droit.

Rappelons que l'ONATEL est une société d'économie mixte, détenue à 51 % par Maroc Télécom. 20 % des actions sont possédées par des actionnaires privés, tandis que l'Etat burkinabè détient les 29 % restants. Peut-être le gouvernement hésite-t-il entre sa mission et ses actions ?

Henri Le Roux

Bénédicte TRAORE/Stagiaires


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