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Vision Express sur… : Arrêtez d'instrumentaliser « l'autre moitié du ciel » !

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La 23ème édition du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO) bat son plein depuis samedi 23 février dans la capitale burkinabè. Cette manifestation, mais en « miniature », est prévue pour se tenir dans la capitale « jadis » culturelle et économique Bobo-Dioulasso du 6 au 9 mars prochain. Les organisateurs de cette biennale du 7ème art ont fait la part belle à la femme. Un « clin d'œil » que l'on peut saluer à sa juste valeur eu égard au rôle combien important que joue la femme dans nos sociétés.

Mais, fallait-il attendre 23 éditions après, pour s'en rappeler, quand l'on sait que « l'Etalon d'or », prix décernéà la meilleure œuvre cinématographique, porte le nom d'une légendaire dame, la princesse Yennega ? On accorde, une place toute particulière à la femme en cette 23ème édition en la mettant à la tête de chaque jury. Très bonne idée ! Qui dit mieux d'ailleurs ? En effet, il n'est pas rare de voir des organisateurs de grandes manifestations, défenseurs des droits de l'Homme et des peuples, les politiques, et malheureusement même des nations toutes entières, placer, « l'autre moitié du ciel » au centre des intérêts pour espérer « gros ».

Le quota de 30 % de femmes, l'ouverture des concours de la gendarmerie aux femmes, une femme un acte de naissance, femme moteur de changement (ciné droit libre) (…), la liste est loin d'être exhaustive. De beaux projets, de belles paroles… qui séduisent, sans aucun doute, les bailleurs de fonds ou autres partenaires financiers. Ainsi, séduits, ils n'hésitent pas à ouvrir à profusion le « robinet – financier » - au nom de la femme. Au nom donc de la femme, on atteint des objectifs. Et, quels objectifs ? Puisque celles pour lesquelles la lutte est menée n'en bénéficient aucunement. La preuve : « Les hommes ont parlé pour les femmes », titrait un confrère de l'Agence d'information du Burkina, malgré la présence de nombre de femmes (les premières Dames du Burkina et du Gabon, la marraine de l'édition, la présidente du Jury et plusieurs autres « grandes dames »). Et pourtant, la parole n'a été donnée officiellement à aucune d'entre elles, alors que l'honneur leur a été fait.

En clair, tout était en mode « sexe fort, (pardon) faible ! ». Le spectacle, l'animation, la programmation musicale… ont tous été confiés aux hommes. On dira : « la femme n'est pas physiquement assez forte pour mener à bon port certaines missions ». Ou encore qu'elle n'est moralement pas forte, tenace… face à certaines situations. Nous en avons pour preuve, l'affectation des « gendarmettes » dans les bureaux pour s'occuper de la « paperasse », et même pas des questions administratives. Elles sont rarement « sur le front ». Dans l'arène politique ou encore dans les sphères de décisions, elles sont les dernières à qui on donne la parole. Pourtant, c'est en leur nom qu'on aura revendiqué telles ou autres choses. Pourquoi instrumentaliser la femme ? Une question à laquelle, seuls les hommes peuvent apporter une réponse. Malheureusement, « l'autre moitié du ciel » est souvent complice du « mal » qu'on lui fait en adhérant fortement au « montage ». A qui donc la faute ? Il est vrai, que jamais, la femme ne pourra «être égale »à l'homme, mais retenons qu'ils resteront toujours complémentaires.

Bassératou KINDO


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