Le traditionnel point de presse du gouvernement s'est tenu ce jeudi 21 février 2013 dans les studios de la télévision nationale du Burkina. A 48 heures de l'ouverture du FESPACO, le ministre de la Culture et du Tourisme, Baba Hama, était l'orateur principal de ce rendez-vous hebdomadaire avec les hommes de médias. Au menu : rappel des priorités du ministère en 2013 et bilan des préparatifs du festival dont l'ouverture est prévue pour ce samedi 23 février à Ouagadougou.
Devant les caméras de la RTB ainsi qu'un parterre d'une vingtaine de journalistes, le ministre de la Culture et du Tourisme, M. Baba Hama, a commencé par évoquer brièvement les objectifs du gouvernement en matière de politique culturelle et touristique pour 2013. Au sommet de la pyramide des priorités du ministère : promouvoir l'entreprenariat culturel grâce à la mise en place d'un mécanisme de soutien technique et financier. Sur le plan du tourisme, le gouvernement a également annoncé la création d'un label qualité destinés aux hôtels du Burkina.
Développer la création cinématographique nationale
A deux jours de l'ouverture du festival, le point le plus important de l'allocution du ministre concernait évidemment les derniers préparatifs du FESPACO 2013. Après avoir rappelé le thème de cette année, « Cinéma africain et politiques publiques en Afrique », M. Baba Hama a insisté sur la nécessité de réfléchir aux moyens de développer le cinéma burkinabè qui, rappelons-le, n'est représenté que par un seul long métrage – celui de la réalisatrice Apolline Traore – pour cette nouvelle édition du festival. Malgré cette sous-représentativité du cinéma national, le ministre a néanmoins précisé que « tout le monde a une chance de remporter l'Etalon de Yennenga ». En d'autres termes : que le meilleur gagne !
La question du coût et des subventions
Beaucoup s'interrogent, à juste titre, sur le coût du FESPACO et sur l'implication financière du gouvernement. M. Baba Hama a donc voulu faire preuve de transparence en évoquant la somme de 978 millions de Francs CFA nécessaire à l'organisation d'un tel festival. Par ailleurs, il a souligné que si l'Etat Burkinabé et l'Union Européenne avaient assumé la plus grande part de financement, il ne fallait pas pour autant négliger l'aide précieuse de certaines ONG et organisations extérieures ; ces dernières permettant d'ailleurs à certaines vedettes internationales d'honorer cet évènement par leur présence. En outre, le ministre a tenu à rappeler que la projection des films en salle ne coûtait rien au gouvernement.
Un festival «élitiste » ?
D'autres voix se sont élevées pour critiquer le manque d'animations organisées en dehors des projections de films. Y aurait-il ici une visée élitiste de la part des organisateurs ? Le ministre dément formellement en rappelant que le FESPACO est, avant tout, un festival de cinéma n'ayant d'autre but que celui de faire découvrir au public ce qui se fait de mieux en matière de production cinématographique africaine. Le festival sera d'ailleurs ouvert à tous et proposera même quelques animations dont plusieurs concerts d'artistes locaux et du groupe ivoirien Magic System, venu sans doute pour agrémenter la caution « populaire » et « internationale » de cet évènement.
Pierre Mareczko (stagiaire)
Lefaso.net