Les conflits entre acteurs du secteur minier et communautés locales sont légions ces dernières années. Pour éviter la survenue de ces conflits, ou à défaut, savoir les gérer au mieux, la Chambre des mines du Burkina, en collaboration avec les agences Bitel Communication et Tralassi Jobservices, a organisé du 13 au 15 février 2013 à Ouagadougou, un séminaire de formation sous le thème : « Négociation communautaire, prévention des conflits et communication de crise en secteur minier »à l'attention des acteurs du secteur minier.
Moins de 10 structures dont un cabinet d'avocat ont pris part à ce séminaire de 72 heures. Pourtant, il y avait matière à intéresser les sociétés minières au regard des conflits qui naissent dans différentes localités du Burkina ces dernières années. Le thème abordé (Négociation communautaire, prévention des conflits et communication de crise en secteur minier) était bien à propos au regard du contexte actuel.
Ce séminaire de formation avait pour objectifs : savoir anticiper l'état d'esprit et les réactions des parties prenantes ; cerner, en contexte minier, les ressources et les dimensions des conflits ; connaître les éléments déclencheurs des crises ; maîtriser les techniques et les tactiques de la négociation communautaire ; optimiser la communication en période de crise ; savoir faire de la crise une opportunité de communication et un facteur positif de changement.
Prévenir les conflits par les comportements
La cohabitation entre humains est en soi sujet à conflit. « Au lieu de penser à vivre dans un monde sans conflit, cherchons à prévenir ces conflits à travers les comportements que nous avons les uns vis-à-vis des autres, cherchons à vivre en bonne intelligence. C'est le substrat de cette formation », a soutenu le formateur, Dr David Daouda Koné, andragogue, diplômé en management et en communication. « On ne peut pas éviter les conflits, mais on peut les prévenir, les atténuer. (...) Il ne se reste que la mise en place d'un cadre de concertation permanent avec les aborigènes qui reçoivent les sociétés minières serait déjà le début de résolution des conflits qui va mettre plus l'accent sur la prévention que la gestion des conflits », a-t-il précisé.
Au cours de cette rencontre, trois sous-thèmes ont été abordés par les formateurs. Il s'agit de : la découverte de soi et des autres, les fondamentaux de la négociation, la prévention et la gestion des conflits. Et, la plupart des participants estiment avoir beaucoup appris durant ces trois jours. « Comment travailler en bon intelligence avec les communautés locales, comment les prendre en compte dans les décisions, tenir compte de leur culture, de leur habitude et nous faire accepter sans nous imposer. On a beaucoup appris quant à la négociation communautaire, les comportements à avoir et à ne pas avoir pour faciliter la cohabitation avec la communauté locale », soutient Assita Sène Bayala, de Birimian ressources SARL, une société d'exploration minière.
Même son de cloche du côté de Guillaume Béréwidougou, en charge des responsabilités sociales à la société Newmont. « Après cette formation, nous pensons avoir les rudiments nécessaires pour affronter, pour prévenir les conflits, mais également instaurer des cadres de concertation au sein de nos communautés d'accueil. Cette formation a été très importante et bénéfique pour nous », lance-t-il.
Quant à Michel Dakouré, du cabinet d'avocat Maître Dakouré Liliane, il était venu apprendre davantage sur fonctionnement du secteur minier. Et là aussi, objectif atteint, estime-t-il.
Pourvu que ces connaissances théoriques acquises se traduisent dans la pratique sur le terrain pour le bonheur des populations locales mais aussi et surtout pour ces sociétés minières qui ont tout à gagner.
Moussa Diallo
Lefaso.net