Dans le cadre de « la nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle », le G8 a pris l'engagement de stimuler une action collective pour accélérer la mise en œuvre des investissements agricoles au pays des hommes intègres. Il s'agit en réalité, d'un engagement pris conjointement avec le secteur privé et le gouvernement du Burkina, et dont le lancement officiel est intervenu ce 15 février 2013 à Ouagadougou. L'occasion a été celle pour le Premier ministre Luc Adolphe Tiao de rappeler les engagements de son gouvernement dans cette nouvelle alliance, avant de la déclarer officiellement lancée.
Initiée lors du sommet du G8 en mai 2012 à Camp David, la nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle marque la volonté manifeste des pays les plus industrialisés du monde à soutenir six Etats africains dont le Burkina Faso, dans leur élan de développement durable. Et le Premier ministre Luc Adolphe Tiao y voit « un moyen de réaliser le partenariat public-privé en vue d'impulser la croissance de notre agriculture ».
Il s'agit, a rappelé le Chef du gouvernement, d'un programme composé de 13 sous-programmes couvrant « les missions des départements en charge du secteur rural pour un coût de mille trois cent soixante-dix-sept milliards de FCFA ». Ce programme devra permettre de sortir d'ici à 2022, un million six-cent mille Burkinabè de la faim et de la pauvreté, a relevé le Premier ministre.
Mais avant cette échéance, une première évaluation y relative est annoncée pour 2015. D'ores et déjà, Luc Adolphe Tiao affiche les engagements de son gouvernement. Il s'agit entre autres de la création d'un climat propice aux investissements agricoles, de l'aménagement de périmètres irrigués, de l'amélioration des conditions de travail et de rentabilité au profit des populations vulnérables.
Avec le programme de la nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition, c'est le Programme national du secteur rural (PNSR) qui se trouve aussi financé, à en croire le ministre de l'Agriculture et de la sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana.
Et l'exécution de ce programme emporte la mise en œuvre de la politique de sécurisation foncière ; ce qui, selon le ministre, pourra stimuler l'intervention du secteur privé dans le domaine agricole. Pour lui, il importe non seulement que le secteur privé investisse dans notre agriculture, mais aussi que ce secteur intervienne dans les transactions à même de faciliter l'accès des petits producteurs aux intrants.
Les partenaires ont réaffirmé leur volonté de soutien au programme de la nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle
C'est l'Ambassadeur de France dans notre pays, Emmanuël Beth, qui a réaffirmé l'engagement des pays du G8 à jouer leur partition dans la mise en œuvre du programme de la nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Et cet engagement, M. Beth le situe à deux niveaux. Il est d'abord politique, en vue d'accompagner un certain nombre de pays africains dans leur politique agricole au travers de leurs stratégies de développement. Il est aussi financier, en ce qu'il s'agira de mobiliser des fonds au profit de ces pays. Déjà, annonce l'Ambassadeur, « les engagements contribueront au financement des investissements dans le secteur rural à hauteur de 451 millions d'euros d'ici à 2015 ».
Se prononçant sur la particularité de l'initiative « nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle », Emmanuël Beth dira qu'une « telle initiative a le mérite de fédérer les initiatives et d'amener les partenaires dans le cadre d'engagements, à créer une synergie entre eux ».
Par la voix de Simone Zoundi, « les acteurs du secteur privé renouvellent leur engagement à s'investir dans l'agriculture au Burkina Faso, pour la réalisation des objectifs de la Nouvelle Alliance ».
L'initiative de la nouvelle alliance pourra contribuer, pense Mme Zoundi, à la résolution des problèmes du secteur privé rural, problèmes « exprimés au cours des différentes rencontres annuelles gouvernement-secteur privé».
Les partenaires demandent des réajustements
Les partenaires du G8 souhaitent obtenir « l'intégration d'une mesure spécifique sur l'amélioration des outils de résilience et de gestion des risques agricoles ».
De plus, relève l'Ambassadeur Beth, il est « important de nommer rapidement les responsables de programmes du PNSR (Programme national du secteur rural) et de préciser les activités qui seront mises en œuvre en 2013-2015 ». Et de poursuivre, « il sera nécessaire de mettre en place un mécanisme formel de suivi des engagements de cette Nouvelle Alliance ».
Au-delà, souligne le porte-parole des pays du G8, « il apparaît important de créer les conditions qui contribueront à faciliter l'exécution des projets des investisseurs privés, notamment à travers un dialogue accru avec les banques commerciales de la place ».
Dans ce sens, et en des termes assez explicites, Mme Zoundi requiert « la mise en place de mécanismes d'accompagnement et de financement direct des plans d'affaires ». Il s'agira à travers ces plans, de travailler à l'acquisition entre autres, d'équipements pour les industries agroalimentaires, de moyens logistiques et de transport, à la création d'infrastructures de stockage et d'espaces viabilisés en zones industrielles.
Fulbert Paré
Lefaso.net