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« A l'Ecole du conte », le nouveau recueil de contes de Théodore Lamoussa KAFANDO

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A l'Ecole du conte est un recueil de 90 pages de 10 contes illustrés réunis et édités par les éditions Lamoussa Théodore KAFANDO et publié par l'imprimerie Multipresses en novembre 2015 avec un dépôt légal. L'ouvrage comporte : une page « Du même auteur » qui comprend les ouvrages publiés par l'auteur, une préface, une page de remerciements, un sommaire et les contes qui nous situent sur les motivations pédagogiques de l'auteur. La préface qui tient lieu en fait d'une introduction montre que d'emblée, l'auteur situe la classe d'âge concernée par le présent recueil, ses petits-fils présentant son univers de l'Ecole du conte qui je cite est « une école d'éducation, une école d'expression, une école thérapeutique pour vous faire savourer les mille et une merveilles des contes africains. »

Le recueil comprend en annexes une liste des contes ainsi que les réponses aux questions « testons notre intelligence » qui permet aux lecteurs de retrouver les réponses aux charades, devinettes, proverbes et 10 tests.

Monsieur Kafando montre dans son recueil le rôle des contes dans la société concernée. La particularité des contes présentés rejoint le caractère universel des contes africains en général tel qu'ils ont étéétudiés par les spécialistes du conte en général et surtout du conte africain notamment Denise Paulme dans la mère dévorante ou la morphologie du conte africain.

On remarque en effet que certains types de contes font partie de ceux qui se sont diffusés d'une civilisation à l'autre. Ils mettent en scène une société fictive (des animaux aussi bien que des hommes) mais tout le monde sait bien qu'avec des mots à peine voilés, les contes parlent de la société actuelle. C'est la dialectique entre la tradition et la vie courante. Car les contes renvoient à la tradition, ici c'est bien la tradition moaga à travers les ancêtres, à une société antérieure avec ses principes moraux et sociaux au demeurant intangibles. Et pourtant, c'est bien de la société actuelle qu'il s'agit. C'est le côté a-temporel du conte dont la morale transcende les âges et les époques à l'instar des Fables de LAFONTAINE dont les leçons de morales sont éducatives aussi bien pour l'homme politique que le citoyen ordinaire. Les dénouements sont classiques et relèvent de la catharsis : punition du méchant et récompense du héros, triomphe du bon droit. Il est bien connu que le conte assure une fonction éducative (pédagogique) sur le plan intellectuel et affectif.

En fait, Monsieur KAFANDO Théodore fait partie des pionniers de ce genre qui est consacré comme discipline dans les universités européennes (Canada, France) mais aussi africaines (Maroc), je veux parler de la littérature d'enfance et de jeunesse que j'enseigne depuis quatre ans à l'université de Koudougou comme matière en licence ; grâce à sa consécration dans les curricula du département des Lettres Modernes.

En fait qu'est-ce que la littérature d'enfance et ses champs d'application. C'est une littérature définie par l'UNESCO comme une littérature allant de 0 à 18 ans et qui s'adresse au premier chef au monde de l'enfance et de la jeunesse. Elle se caractérise par son intentionnalité c'est-à-dire que les auteurs inscrivent depuis la genèse de leur création les préoccupations de l'enfance et de la jeunesse. Il y a une démarche pédagogique. Elle désigne d'abord de façon générale sous l'appellation quelque peu vieillie en français de « littérature enfantine » ou « littérature pour enfant », une catégorie d'ouvrages destinée à la lecture des enfants et/ou effectivement lue par les enfants. Il s'agit en fait d'une variété de la littérature de jeunesse définie par le plus jeune âge du lecteur. C'est souvent en même temps une littérature qui parle de l'enfance comme on le verra plu loin et qui n'est pas toujours destinée à la seule lecture enfantine. Il convient de distinguer « la littérature enfantine » de la dénomination « littérature d'enfance ».

Cette relation manifeste de la part des destinataires une préoccupation d'éducation au sens commun du terme mais aussi étymologiquement de conduite « hors du monde de l'enfance » c'est-à-dire d'intégration progressive dans le monde des adultes considérer comme le monde réel auquel les enfants doivent traverser. Entre les manuels scolaires à vocations didactique dominante et les véritables œuvres de création imaginale en France« dans son processus de développement » qui relève de plain-pied de la littérature ou de la poésie, on peut situer la production de textes pour enfant sur axe de l'utilitaire didactique. Ce sont de véritables œuvres d'imagination imprimant de faire une vision du monde dans l'esprit de l'enfant. Les recherches s'intéressent tout autant à l'édition dite pour la jeunesse, pour l'enfance, aux œuvres destinées à tout public et que l'enfance peut s'approprier notamment dans la relation littérature populaire/littérature d'enfance, rapport à l'oralité. Le public du livre de jeunesse est essentiellement composé de la tranche scolaire dans toutes les villes du Burkina Faso, une infime partie est constituée par certains parents à la recherche d'histoires à raconter à leurs enfants.

Voici quelques œuvres théâtrales que nous pouvons classer dans la littérature de jeunesse au B.F :
Gingané J.PLa grossesse de Koudbi, Ed Gambidi, 1996, 108 Pages.
Gingané J.P Papa oublie moi, Ed Gambidi, 1990, 80 pages.
Kafando Théodore La handicapée de Tabyinga.

En 1987 parait Poésie pour enfants imprimée par le ministère de la culture qui comprend les titres et les auteurs suivants :
Emeraudes de Dao Bernadette
Renouvellement de Kabre J-C
Dualités de Kafando Théodore
Maman de Tall Rosalie

Les genres littéraires de théâtre et de roman paraitront plus tard en 1993. Laafi nooma, la santé de Théodore Kanfado et Kouka de Missa Hébié.

En 1998 Théodore Kafando fait paraître un recueil de chansons pour enfants aux éditions multi presse à Ouagadougou.
Dans la bibliographie qui accompagne l'auteur, on remarque que sa production est polyvalente car l'auteur s'essaie à tous les genres, conte, poésie, théâtre, musique, productions audio-visuelles, conception des sketches et conceptions de films. Autant dire que l'écrivain est un véritable homme-orchestre au sens noble du terme qui a le souci de créer et de mettre en scène ses créations.
Pour ce qui concerne la littérature, on peut noter au niveau du conte les ouvrages suivants :
1. A l'école du conte (tomeI.) contes burkinabè recueillis édités/imprimerie IEP Châtellerault (France) 1979 ;
2. Contes : œuvres lauréates du Grand prix national des arts et des lettres de la Semaine nationale de la culture (SNC) Bobo1988/Imprimerie Presses africaines de Ouagadougou
3. La Handicapée de Taab-gninga : 1er Prix ACCT de littérature africaine pour enfants/Edition du Flamboyant, BP8271, Cotonou/Bénin
4. Yonki am y dima ou je t'aime à la folie, février 2008, Presses Travael and Trade, Ouaga, BF
5. A l'école du conte (tome II) : recueil de dix contes/Presses de l'Imprimerie Multipresse/ 2015 c'est le présent recueil objet de la présente dédicace.
Au niveau de la poésie
1. Poèmes pour enfants, œuvres lauréates du Grand prix national des arts et des lettres de la semaine nationale de la culture (SNC), Bobo 1986, Imprimerie nationale, Ouagadougou/BF
Au niveau du théâtre,
1. Laafi nooma ou la santé : 2ème prix ACCT de littérature africaine pour enfants/Imprimerie de la Dépêche Lomé/Togo
2. La femme de mon père n'est pas ma mère, 4ème prix ACCT de littérature africaine pour enfants/Idelis Côtes d'Ivoire, ACCT/BRAO n°3706 du 18/01/1990
Abordant l'analyse des contes proprement dits, on peut dire qu'ils sont faciles à lire, agréables et empreint d'un humour et d'une truculence.
Dans le premier conte n°1, Wendbulga ou le puits de Dieux, il s'agit d'un homme du nom de Ounténi qui va avoir deux filles en même temps qui vont subir une éducation opposée. La première met ses vertus sur les valeurs spirituelles alors que la seconde au contraire met l'accent sur sa beauté et son corps au détriment des vertus de respect et d'intégrité morale.

Ce conte qui renvoie au conte en miroir inverséà l'instar du pagne noir de Bernard Dadié montre la première fille Talardia, qui subit l'épreuve du puits de la vertu qu'elle devrait traverser pour montrer sa virginité manque de tomber dans le puits donc échoue à l'épreuve. La seconde fille Arzouma réussit l'épreuve est congratulée et est remise quelques jours à son mari comme une fille vertueuse ayant réussi à l'épreuve du puits.

La leçon de morale est adressée aux filles de se garder pure jusqu'au mariage. L'intention didactique de ce conte est donc évidente pour la jeunesse.
Le second conte n°2 : Djamila, la fille des Hommes défie le soleil et la lune, est précédé d'une charade sur un danger qui menace le sahel notamment la désertification.

Ce conte est un conte de type eschatologique car il explique l'origine des choses, le soleil et la lune, leur rôle sur la vie des hommes à travers une épreuve de séduction successive sur la fille du roi.

Ce conte est descendant pour le premier héros, en l'occurrence, le soleil qui n'arrive pas à séduire la fille du roi, le conte est par contre ascendant pour second héros en l'occurrence, la lune qui arrive à travers un épanchement et un discours digne d'un chevalier de la table ronde, à convaincre la princesse ainsi que l'auditoire. La fin du conte invite les élèves à demander à leurs parents l'importance du soleil et de lune sur la vie des hommes.

Le conte n°3 : La lune et la petite fille orpheline, est aussi eschatologique et explique dans les traditions africaines l'éclipse de la lune, comment les hommes sur terre alertent les gens par des cris et de battements de tambours, la lune à revenir à sa clarté d'origine. Ce conte met l'emphase sur le comportement cruel de la marâtre en lien avec le conte précédent. Le motif de la marâtre est stigmatiséà travers la méchanceté et la cruauté que le personnage incarne.

Le conte n°4 : Yalemtinga,ou le villages des gens bêtes, montre les vertus de l'alliance à plaisanterie entre le village de l'étranger sauveur et le village où l'épervier sévissait et tuait tous les poussins. Il lui a suffi d'un stratagème pour tuer l'épervier et se faire proclamer héros de ce « village des gens bêtes ».

Dans le conte n°5 « to mi to zi, to bangr daré, to na san », il s'agit de l'histoire du singe du roi qui sévit sur les habitants du village à travers exactions et violences de toutes sortes sur les filles. Les jeunes décident de montrer leur mécontentement au roi, mais arrivé au palais, leur responsable manque de courage et tourne le message dans le sens contraire au bon plaisir du roi qui le consacre chef des jeunes (kam naba). Cette situation arrive selon le conteur dans la politique et la vie de tous les jours.

Dans le conte de la tortue et de l'autruche, le défi lancé par la tortue de battre l'autruche se réalise grâce à un stratagème bien élaboré avec la complicité de sa mère. Comme quoi, il ne s'agit pas toujours d'être le plus fort pour gagner la ruse est aussi maitresse du succès c'est ainsi que dans la vie, on voit des gens arriver toujours les premiers alors qu'ils n'avaient aucune prédisposition à l'être.
Le conte n°6 « Les épouses idéales » se présente comme un conte initiatique, à l'instar de Kaïdara de Hampaté Ba, montre le secret de la vie qui est basé sur le choix d'une bonne femme (pag la yiri en moore)qui accompagne la réussite de son mari à travers son travail. C'est le cas des trois frères dont l'un devient tisserand du roi, le second éleveur, et le troisième agriculteur. Ce lien d'interdépendance est d'ailleurs à l'origine de la cohésion des groupes sociaux au moogo qu'on retrouve à travers l'alliance à plaisanterie entre le yarga, le peul et le forgeron (fabricant des objets aratoires).

Le conte n°8Gros ventre, Grosse tête, Jambes grêles est un conte d'épouvante qui introduit le fantastique dans l'imagination des enfants. Ces trois actants atypiques sont marqués par l'incomplétude (de gros défauts physiques) dès leur conception ; c'est ce qui crée leur solidarité. Ils périssent malheureusement ensemble lors de la cueillette de karité au flanc d'une colline. Ce conte montre et enseigne que l'on doit être solidaire dans le malheur, c'est ce que les trois frères ont fait jusqu'au sacrifice ultime.

Le conte n°9 :« Le prince Bigbala épouse l'orpheline Wend mimtiiri » est l'histoire d'un prince conçu comme Soundjata difficilement d'une mère pas belle mais détentrice de pouvoirs. Le mariage du prince est basé sur un jeu d'énigme qui consiste à trouver son vrai nom « Sebdo » qui symbolise la bonne semence. Le choix du prince tombera sur une orpheline Wend mimtiiri qui à travers son chant révèlera au prince son vrai nom « Sebdo ». C'est pourquoi, on dit que les orphelins sont protégés de Dieu et s'insèrent bien dans la vie active et Wend mimtiiri veut dire que Dieu ne vous ignore pas car s'il vous créé pour être un roi, ou autre personnalité, rien ne peut s'opposer à votre destin.

Le dernier conte n°10, « Un seul doigt ne ramasse pas la farine »montre la notion de solidarité du tissu social sans laquelle aucune harmonie n'est possible en société. Malgré l'apparat et les discours enflammés des candidats aucun critère n'a pu les départager. L'épreuve de la farine qui consiste à ramasser avec le seul doigt la farine, va révéler l'absurdité de leur démarche. Alors ils se raviseront. Seul l'Auriculaire, parmi le pouce, l'index, le majeur, l'annulaire, prend conscience de cette vérité divine et ultime et se trouve ainsi investit roi. C'est donc dire qu'il y a une vérité divine qui dépasse la soif du pouvoir et de la recherche du pouvoir. C'est la recherche du juste équilibre sans lequel toute tentative de dominer les autres reste vaine.
Au terme de cette présentation du recueil de Monsieur KAFANDO Lamoussa Théodore, nous pouvons dire que ce sont des contes didactiques fruits de sa propre création qui puisent leur source dans son terroir moaga qu'il nous donne à lire avec délectation. Le fait de faire précéder les contes de charade, énigmes, proverbes répond à la réappropriation de la démarche de la veillée traditionnelle moaga qui veut qu'on commence par les solem koesse (contes courts ou devinettes) avant les solem wogdo (fables).
Toutes nos félicitations pour cette belle production qui vient enrichir l'univers de la littérature d'enfance et de jeunesse du Burkina Faso. Bon vent au recueil.

Alain Joseph SISSAO
Directeur de recherche
INSS/CNRST/MESRSI


Campagne d'éducation aux medias : Le CSC était dans le Centre- Est

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L'information et la communication sont au cœur de la vie sociale. Ainsi la salle de conférence du Centre Zacharie Nikiéma a refusé du monde ce lundi 25 Avril 2016. Les différentes couches socio professionnelles, les forces vives de la province et surtout les élèves sont venus écouter la présidente du Conseil Supérieur de la Communication (CSC), Nathalie Somé et le conférencier Nouhoun Thanou qui est d'ailleurs sont Directeur de Cabinet. Cette conférence qui doit se poursuivre sur toute l'étendue du territoire a pour thème : « Médias et participation citoyenne. »

Tout groupe social quelle que soit sa dimension, s'épanouit dans un système de communication a-ton appris de la présidente du Conseil Supérieur de la Communication, Nathalie Somé. Le phénomène est encore plus amplifié avec le développement et l'expansion des sociétés humaines et la démultiplication des supports et canaux de communication. Aujourd'hui, on ne saurait concevoir notre vie quotidienne sans l'existence des médias. Car les médias sont le baromètre du débat démocratique et de la gouvernance politique.

Parlant de démocratie, disons qu'elle repose sur trois piliers nous dit le Journaliste-communicateur, Nouhoun Thanou. Ces piliers sont : l'existence d'une constitution qui consacre la séparation des pouvoirs (pouvoir exécutif, pouvoir législatif et pouvoir judiciaire), la liberté d'opinion et de presse qui consacre la participation citoyenne et la liberté d'association et de manifestation au nom de laquelle sont créés les partis politiques et les organisations de la société civile (syndicats et autres regroupements associatifs). A cela il faut ajouter les élections qui sont des étapes incontournables du jeu démocratique, lequel exige un perpétuel renouvellement.

Pour le Haut-commissaire de la province du Kourittenga, Yrwaya Ouédraogo : « Si la démocratie repose sur le libre choix du citoyen et la conscience qu'il peut avoir de la pertinence du projet de société que lui proposent les aspirants à des charges publiques, comment en serait-il informé sans médias ? C'est pourquoi, les médias ont pris une importance considérable non seulement dans les vies publiques nationales, mais aussi dans l'articulation des relations internationales. » Les médias sont au cœur du jeu démocratique : Ils servent de cadres de critique et d'orientation des politiques publiques de développement. Aucun régime démocratique ne peut prospérer sans compter sur son opinion publique. Grâce aux médias, poursuit le conférencier, il y a une interaction entre les gouvernants, à quelque niveau qu'ils se situent (au plan local ou national ou dans les services publics), et les citoyens.

Dans le cadre de la préparation de la couverture médiatique des élections municipales du 22 mai 2016, le CSC conformément à ses prérogatives, organise les conférences publiques qui visent quatre objectifs principaux à savoir : expliquer le rôle de la presse dans un contexte démocratique et surtout électoral, concrétiser sa campagne d'éducation aux médias, situer les missions de l'institution, mettre en évidence les manquements récurrents auxquels le citoyen burkinabè est exposé par l'activité médiatique.

Amédée W. SILGA
silgaamedee@yahoo.fr

Imilo Lechanceux : « mes fans et moi savons qui sera le Kundé d'Or cette année »

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L'homme de ‘'Mot de passe'' est nominé dans la catégorie Kundé d'Or 2016. Avec deux albums à son actif et plusieurs singles, Ilboudo Emile alias Imilo Lechanceux pour sa première nomination dans cette catégorie espère que ce sera un coup de maitre. Pour ce faire, il compte sur les votes de ses fans. En attendant le 29 avril 2016 pour connaitre l'heureux lauréat du prestigieux trophée, l'artiste revient dans cette interview sur ses débuts difficiles, ses projets.

Lefaso.net : Imilo Lechanceux d'abord danseur maintenant chanteur, comment la transition s'est faite ?

Imilo Lechanceux : Quand j'étais en Côte d'Ivoire où je suis née, je faisais la danse, le théâtre et la musique. En 2004 quand je suis venu au Burkina je partais à l'école, mais je continuais à danser aussi. Entre temps, les parents n'avaient plus de moyens pour continuer à payer mes études. Je me suis donc lancé dans la danse. Dans la journée je faisais les répétitions et le soir j'animais dans des bars et maquis. J'ai commencéà faire de petits spectacles. Par la suite, j'ai mis un peu d'argent de côté et je suis entré en studio pour enregistrer un sigle, ‘'Mot de passe'' et c'est ce qui m'a révélé.

La transition de la danse au chant n'a donc pas été difficile ?

Bien sûr, ce fut très difficile. Tous ceux qui ont connu Imilo savent que je pédalais mon vélo de Gounghin à Koulweoghin où je travaillais dans un maquis. Quand le vélo était en panne, je marchais. Pour enregistrer mon single, j'ai dûéconomiser les 1000 et 2000 f que je gagnais pour mettre dans une caisse. Franchement ce n'était pas simple.

Par l'aide de mon grand frère qui m'a remis un chèque de 250 000 F CFA, j'ai complété pour réaliser le clip de ‘'Mot de passe''. Et je me rappelle que quand je suis venu avec le single, on ne m'écoutait pas. J'ai donné mon CD à beaucoup de promoteurs de spectacle, de producteurs qui ne prenaient même pas le temps d'écouter.

On ne m'appelait jamais. Mais je n'ai pas baissé les bras, j'ai réalisé le clip en Côte d'Ivoire qui est passé sur une grande chaine étrangère, à l'époque. La première diffusion a eu lieu à la mi-temps d'un grand match de quart de finale de la CAN 2010. Tout le monde a vu, et là c'est parti. J'ai reçu beaucoup d'appels, les mêmes promoteurs et managers qui me rejetaient ont commencéà m'appeler.

Mais jusque-là, je continue sans producteurs, mais avec mes managers, et mon chargé de communication. Aujourd'hui, ça va, j'arrive à prendre soin de ma famille, maman et papa, les frères. C'est Dieu mon producteur, ma force. Il y a un adage qui dit qu'un enfant béni, ne verra jamais la honte. Il souffrira, mais ne vivra jamais la honte.

Vous êtes à votre 2e album sorti le 14 juin 2015, quel bilan en faites-vous à bientôt une année ?

Comme vous le remarquez, Imilo est invité dans tous les grands spectacles. Au plan national comme ailleurs. L'album se comporte très très bien, c'est beaucoup apprécié par les mélomanes. Juste après la sortie de l'album, j'ai fait une tournée d'un mois en Europe. Avant l'album, il y a eu des singles qui m'ont amené en Guinée Équatoriale, en Côte d'Ivoire, au Mali. On rend grâce à Dieu pour ses bienfaits.

Revenons sur l'étape de la Côte d'Ivoire où vous avez donné plusieurs concerts. C'est là qu'est née le coupé décalé, le genre musical dans lequel vous évoluez, comment vous y avez été accueilli ?

Je ne fais pas que du coupé décalé, j'évolue aussi dans l'afro beat. Mon Wassa Wassa n'est pas dans la tendance coupé décalé, mais afro beat. Sur une musique chaude, on essaie de rapper et chanter en même temps. C'est un style qui est beaucoup aimé et joué.

J'ai été bien accueilli du côté de la lagune Ebrié. Beaucoup pensent même que je suis ivoirien. Quand j'y vais, je me sens bien. Les ivoiriens aiment bien ma musique et ça me fait plaisir. Arafat le leader de cette tendance musicale coupé décalé en ce moment, m'a même invitéà son anniversaire, son grand concert live. On a partagé la scène ensemble.

Avec votre deuxième album, vous êtes nominé au Kundé dans la plus prestigieuse catégorie, l'Or, comment avez vu accueilli cette nomination ?

D'abord, je savais que j'étais dans les normes. On me choisit comme l'un des trois meilleurs artistes Burkinabè de l'année 2015, c'est déjà bien et ça me fait plaisir. Moi qui dansais avec les artistes, aujourd'hui artiste et nominé avec les grands, j'en suis fier. En plus de cela, j'ai remporté pas mal de trophées comme meilleur artiste au Cool Oneline Awards 2015, meilleur tube au FAMA (Ndlr. Faso Musique Awards ) avec Wassa Wassa, des trophées d'honneur, d'encouragements, je suis vraiment content et j'espère que cela continuer ainsi.

Je suis le petit poucet parmi les trois nominés pour le Kundé d'or, cela me ravi aussi. Parce qu'un petit parmi les grands a certainement grandi aussi. Ce n'est pas une question d'âge, mais c'est le travail et c'est ce qui m'a placé dans cette catégorie.

Quelles sont vos attentes pour cette édition de Kundé ?

Mes fans et moi savons qui sera le Kundé d'Or cette année. Qui vous a beaucoup fait danser ? Ne vous fiez pas à l'âge, à la durée de la carrière. A mes fans de voter pour moi pour que je remporte ce trophée. Cela est dans leurs mains, qu'ils prient pour moi et envoie 3 au 775 pour que je puisse attraper ce Kunde d'Or pour continuer à leur procurer plus de plaisirs en musique, des surprises.C'est le baromètre de la musique Burkinabè, comme on le dit. C'est la plus grande soirée de récompense d'artiste au Burkina. Quand on est lauréat, Kundé d'or, c'est comme si on était le président des artistes du Burkina.

Je suis aussi nominé dans la catégorie de l'artiste le plus joué en discothèque. Et j'espère qu'on repartira avec des trophées.

Mais que je gagne ou pas, je vais encore frapper fort. Nous avons beaucoup de titres qui sont en attente. Imilo c'est un répertoire, ce sont plusieurs chorégraphies, il y a plusieurs projets et des grands featurings pour bientôt.

Depuis quelques jours, vous avez lancé un nouveau concept. Après ‘'Mot de passe'', ‘'Wassa Wassa'', ‘'Talaba'', c'est maintenant ‘'Attrapez Attrapez''…

Le ‘'Attrapez Attrapez'', c'est pour dire à tout le monde de bien attraper son métier. Il ne faut jamais négliger le métier que Dieu t'a donné et qui te fait vivre. Quelque ce soit ce que tu fais, il faut t'y investir pleinement. La preuve, j'ai bien attrapé mon métier de danse, je suis aujourd'hui chanteur et je fais danser beaucoup de monde au Burkina et partout. On danse c'est vrai, mais il y a un message derrière. C'est ainsi pour tous mes concepts.

Quels sont les projets de Imilo Lechanceux ?

Actuellement nous sommes sur la promotion du single ‘'Attrapez Attrapez''. Nous avons une tournée en vue au Canada. Cette année s'il plait à Dieu, il y aura un concert live. Il y a bien d'autres grands projets de featurings.

Interview réalisée par Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

SONABEL : Délestages jeudi et samedi dans les arrondissements 3, 6 et 12

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La SONABEL informe ses abonnés que pour impératifs techniques, la fourniture de l'électricité sera temporairement suspendue aux dates, heures et lieux ci-après :

Jeudi 28 avril de 8H à 14H
• Arrondissement 03 : secteurs 16, 38, 39 et localités de Kamboinsin et Pabré

Samedi 30 avril 2016 de 8H à 14H
• Arrondissement 12 : secteur 53
• Arrondissement 06 : secteurs 27, 28 et 29

Par mesure de sécurité les appareils et installations devront être considérés comme restant sous tension pendant la durée de la coupure.

Le Département Communication,
Archives et Documentation.

Le PNGT2-3 affiche un bilan satisfaisant à mi - parcours

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Le programme national de gestion des terroirs (PNGT2) a tenu ce lundi 25 avril 2016 une conférence de presse afin de faire un bilan à mi-parcours de la phase III de son programme. En vigueur depuis le 13 juillet 2013, le programme est prévu pour prendre fin le 30 novembre 2018.

« Renforcer les capacités des communautés rurales et des structures décentralisées pour la mise en œuvre des plans locaux de développement qui favorisent la gestion durable des terres, des ressources naturelles et les investissements. », c'est là l'objectif visé par la troisième phase du PNGT2.
Il s'agit d'aider les autorités communales et régionales à améliorer la planification et la gestion d'un développement local durable à travers des financements de projets mis sur pieds par les collectivités locales elles-mêmes.

En 2014 et 2015, des investissements ont été réalisés dans 287 communes rurales sur 302. Ces investissements ont permis la réalisation de plusieurs infrastructures rentrant dans le cadre du plan communal de développement. Il s'agit entre autres de 43 parcs de vaccination, de 173 salles de classes, de 1108 boutiques de rue, de l'aménagement de bas-fonds, de forages réalisés et réhabilités et aussi l'équipement de 61 centres de santé et de plus de 2OO OOO hectares de forêts mis sous aménagement..

Pour mieux apprécier les résultats engrangés sur le terrain à mi - parcours, une mission composée des représentants de la Banque Mondiale, et des ministères impliqués dans le projet sont allés s'imprégner du niveau d'exécution du programme.

Même s'ils se sont dits satisfaits, le PNGT2-3 a cependant connu des difficultés dans sa mise en œuvre, compte tenu des événements qui ont marqué le Burkina Faso en 2014 et 2015. Il s'agit de l'insurrection populaire qui a entrainé une suspension des conseils municipaux alors que c'est essentiellement avec eux que travaille le PNGT2-3.
A cela s'ajoutent également le coup d'Etat manqué et les difficultés liées aux procédures nationales de passations de marchés.

Ces difficultés ont entrainé la baisse des ressources allouées aux collectivités territoriales. « 2013, 2014, c'était quand même un peu difficile. La situation socio politique n'incitait pas aux investissements. Et 2015 est venu avec la transition, c'étaient des éléments assez difficiles. Il y avait des ressources au niveau du projet, en 2015, le budget était de 15 milliards pour les collectivités. Mais on était obligé de venir à un réajustement budgétaire en milieu d'année pour arrêter à 9 milliards. Et ces 9 milliards ont été exécutés à près de 90%. », nous confie Suleymane Nassa, coordonnateur national du PNGT2-3.

A la question de savoir quels sont les nouveaux défis que le PNGT2-3 devra relever, il répond : « Les nouveaux défis, c'est le renforcement des capacités, et mettre les nouveaux élus sur le chemin de la culture des résultats (…) Je pense que par la concertation et par des renforcements de capacités et avec un coaching rapproché au niveau des plans de passations de marchés de chaque commune, nous pouvons avoir des résultats d'ici la fin de l'année et également en 2017. »

20 milliards de francs CFA constituant un don de la Banque Mondiale sont encore disponibles et doivent être mis à la disposition des communes rurales et des régions pour le financement des investissements qu'elles ont identifiés et programmés d'ici la fin du PNGT2-3.

Justine Bonkoungou (Stagiaire)
Lefaso.net

Entreprenariat des jeunes :« L'argent est d'un côté et les porteurs de projet de l'autre côté, Ça ne peut pas marcher », analyse Adama Kanazoé, Administrateur du Groupe HBDA

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Symbole d'une nouvelle génération d'entrepreneurs, fonceur et volontariste, Adama Kanazoé a l'entreprenariat dans les veines, dira-t-on, au regard de son parcours depuis l'Université de Ouagadougou où il fut promoteur de plusieurs initiatives. Titulaire d'un DESS en marketing et publicité,« Kanaz », comme l'appellent affectueusement ses proches, a entamé sa carrière professionnelle véritablement en 2004 avec l'opérateur de téléphonie mobile Telecel Faso avant d'être appelé par Moov Togo.

Après un bref séjour à Canal + Afrique, il va véritablement, à partir de 2013, s'installer à son propre compte par la création du Groupe dénommé Holding Business and Development in Africa (HBDA) doté de plusieurs entités exerçant dans les domaines de la logistique, de la communication et de la distribution des produits de télécoms. Au détour de sa conférence de presse ce lundi 25 avril, Adama Kanazoé a bien voulu ôter, à travers cet entretien, sa tunique politique pour le terrain de l'entreprenariat.

Lefaso.net : Commençons par cette question épineuse de « dette intérieure de l'Etat » qui semble aujourd'hui constituer une préoccupation majeure pour les entreprises. D'abord, en termes simples, que faut-il comprendre par « dette intérieure » et pourquoi s'impose-t-elle au rang des urgences dans le contexte actuel du Burkina ?

Adama Kanazoé : La « dette intérieure », ou dette interne ou encore dette domestique désigne l'ensemble des créances détenues par les agents économiques résidents d'un Etat souverain sur cet Etat. Elle se compose en général de trois types de créances que sont les créances sociales (salaire des fonctionnaires par exemple), les créances commerciales (fournisseurs de l'Etat) et les créances fiscales (crédits TVA par exemple). Ces agents économiques ou opérateurs économiques comme on dit chez nous sont des magnons essentiels de notre économie et si la dette intérieure, c'est à dire les créances de l'Etat vis-à-vis de ces derniers n'est pas résorbée, ils n'auront plus la capacité d'investir. Or, c'est l'investissement qui crée la richesse et qui entraîne la croissance économique. Par conséquent, c'est tout notre système économique qui est plombé et cela aura des répercussions évidentes sur la mobilisation des ressources au niveau de l'Etat. Et si l'Etat n'a pas les moyens de faire face aux besoins des populations, la grogne sociale va s'amplifier. C'est pour cela qu'il est important que l'Etat prenne des résolutions fortes pour résorber cette question de la« dette intérieure » et permettre à tous les opérateurs de pouvoir travailler pour faire tourner notre économie.

Lefaso.net : Sous la Transition, la question a soulevé des vagues de commentaires et certains entrepreneurs avaient espéré qu'elle soit une priorité des priorités pour permettre une relance de l'économie nationale. Mais jusque-là, les lignes semblent stagnées. Qu'est-ce qui peut expliquer cela et quelle peut-être la conduite à tenir dans l'urgence pour permettre à ce poumon économique de reprendre son dynamisme ?

AdamaKanazoé : Ce sont des mesures courageuses qu'il faut prendre parce que,c'est une question de ressources. Si vous me devez 10 mille francs et que vous ne me remboursez pas, j'imagine que c'est parce que vous n'avez pas les 10 mille francs ! Donc, si vous êtes un salarié avec 100 mille francs de salaire par mois qui couvre l'ensemble des charges de votre famille et que vous n'avez pas d'épargne dans les 100 mille francs, comment allez-vous réussir à me rembourser les 10 mille francs ? C'est très difficile ; puisque vous n'avez pas d'épargne ! Donc, l'Etat a aujourd'hui des difficultés parce que, ses ressourcesfinancières sont très limitées, de sorte qu'il n'arrive pas à respecter ses engagements vis-à-vis des opérateurs. C'est cela la situation aujourd'hui. Ce que nous disons simplement est qu'il va falloir, comme dans le cadre de la loi 081 (loi portant travailleurs de la Fonction publique, ndlr) et des mesures pour la gratuité des soins, décliner des politiques pour trouver des ressources au niveau de certaines poches du budget de l'Etat. Vous avez vu que pour ces mesures, l'Etat a pris un certain nombre de décisions dont celles de supprimer les lignes du budget national consacrées à l'acquisition de nouveaux véhicules. Ce sont ce genre de mesures courageuses qu'il faut prendre pour qu'on puisse justement avancer sur ces points. Il faut permettre à nos opérateurs économiques de relancer l'investissement privé afin de stimuler la croissance. C'est pour cela qu'il va falloir, en même temps qu'on règle les problèmes sociaux, penser absolument à régler les problèmes au niveau de la dette intérieure qui, elle, peut créer une croissance structurelle. Sans croissance de notre économie, il sera impossible de relever le niveau de vie des burkinabè car la réduction du train de vie de l'Etat ne saurait constituer une solution structurelle de développement..L'austérité a aussi ses limites parce qu'à un moment donné, le peuple ne peut pas accepter ce type de politique indéfiniment. Il faut plutôt financer notre l'économie. C'est pour cela que cette question du règlement de la dette intérieure est très importante. L'Etat doit, absolument, trouver des ressources et je pense que (je ne peux pas présager) l'emprunt obligataire qui a été récemment lancé au niveau de l'UEMOA pour mobiliser des capitaux devrait aller dans le sens de redémarrer l'économie parce que, le Premier, qui est lui-même spécialiste en matière de finances et d'économie, sait bien de quoi il s'agit ; tant qu'il n'arrivera pas à financer son économie, il aura du mal à faire rouler la machine.

Lefaso.net : Vous êtes entrepreneur depuis le campus…, comment se déroulent aujourd'hui vos activités ?

AdamaKanazoé : J'ai effectivement continué et aujourd'hui, je suis administrateur des sociétés. J'ai monté des affaires dans la sous-région et au Burkina, et on se débrouille. On est dans le domaine de l'entreprenariat qui, pour nous, est un domaine qui est fondamental parce que sans lui, il va être très difficile de résorber les questions comme celle du chômage. Nous l'avons dit, des solutions pour créer de l'emploi, on peut toujours les trouver mais la meilleure façon, c'est de créer des employeurs, des entrepreneurs et ce sont eux qui vont créer des emplois. Tant qu'on n'a pas un bassin d'employeurs qui est large, un nombre d'entrepreneurs importants, on aura toujours du mal à pouvoir insérer les demandeurs d'emplois. C'est pour cela que l'entreprenariat reste pour nous la pièce maîtresse. Tout le monde en est conscient aujourd'hui. Il y ades Fonds qui sont mis en place mais nous avons toujours critiqué une chose : les Fonds ont beaucoup de limites et c'est pour cela qu'il faut travailler à ce qu'on puisse mettre des garde-fouspour s'assurer que ces ressources qui vont être octroyées à des jeunes porteurs de projet vont être canalisées pour qu'à la fin, ces bénéficiaires deviennent de vrais chefs d'entreprise et apporter effectivement des solutions en terme de création d'emplois. Sinon, s'il s'agit de donner les Fonds à des jeunes et de les laisser à eux-mêmes, à la fin, on a des résultats qui sont très mitigés. Vous avez vu qu'une étude sur la gestion du Fonds FAIJ (Fonds d'appui aux initiatives des jeunes) a fait ressortir beaucoup de limites ; ce sont des limites qui sont réelles. Et si on continue dans ce sens, si on ne pense pas effectivement à inscrire ces jeunes dans des systèmes d'incubateur, les encadrer et leurpermettre de grandir et de gagner en maturité et qu'on les considère comme chefs d'entreprise dès le jour où on leur donne des millions, là on se trompe grandement et c'est la chronique d'un échec annoncé. Ça ne fait pas avancer notre pays ; ce sont des ressources qu'on gaspille et qui ne créent pas les richesses qu'on souhaite.

Lefaso.net : Mais ces Fonds nationaux, à ce qu'on dit, comportent en eux-mêmes un dispositif de suivi … !

Adama Kanazoé : Les Fonds existent déjà, les jeunes viennent avec les projets et les ressources leur sont octroyées. Mais une fois fait, il faut les encadrer. C'est maintenant qu'il faut aller vers une politique d'incubateurs d'entreprise ; ces politiques marchent bien dans nombre de pays notamment en Afrique de l'Est, en Europe. Vous avez à Paris par exemple, des incubateurs de plus de 1000 entreprises. Ce sont des politiques qui permettent d'avoir à la tête d'un incubateur, un manager confirmé et également un personnel administratif minimum (une comptabilité, un secrétariat) et les chefs d'entreprise sont logés dans ces incubateurs, pilotés, coachés par des managers confirmés qui leur expliquent ce qui s'est par exemple que l'orthodoxie financière, la gestion d'une entreprise, etc. Cela permet au jeune entrepreneur d'avoir, au bout d'une année, une entreprise plus solide parce que lui-même aura été forméà la gestion financière, à la gestion des relations clients et tout. Donc, on devra avoir au bout de deux ans, un chef d'entreprise mur qui sort du système et devient une sorte de parrain à d'autres entrepreneurs et c'est comme cela qu'on se tire doucement vers le haut. Donc, il faut encadrer ceux qui sont bénéficiaires de ces Fonds pour s'assurer qu'ils ne vont pas, au bout de trois mois, se retrouvés à la rue. Voilà pourquoi pour nous, c'est l'élément à ajouter à l'existant.

Lefaso.net : Aujourd'hui, on a une jeunesse qui jette son va-toutsur les concours de la Fonction publique parce que l'environnement ne semble pas favorable à l'initiative privée. Que faut-il pour donner confiance et goût à cette jeunessequi veut entreprendre, d'être vraiment opérationnelle ?

Adama Kanazoé : Les conditions environnementales ne sont pas remplies, je suis d'accord avec vous. A titre d'exemple, la question des Fonds qu'on octroie aux jeunes, vous savez, des projets sont financés à hauteur de 500 mille, un, deux millions ; c'est intéressant pour certains projets mais, en même temps, il y a des projets qui exigent la mobilisation de capitaux plus importants. Ces projets qui demandent cela, qui sont des projets plus ambitieux, capables d'embaucher 50 à 100 personnes, qui les finance ? C'est pour cela nous avons dit que ce n'est pas le rôle de l'Etat de mettre en place des Fonds ; l'Etat est limité dans la mobilisation des Fonds, il n'a pas de l'argent à profusion pour donner à tout le monde. Deuxièmement, l'Etat est limité dans le suivi des bénéficiairesparce qu'il n'a pas les outils nécessaires pour pouvoir s'assurer qu'on coache chaque jeune entrepreneur pour qu'il arrive à maturité. L'Etat n'arrive pas non plus à recouvrer ses Fonds (son recouvrement est très lourd, il n'a pas d'agents spécialisés). Du coup, quand les gens prennent les prêts, ils ne remboursent pas. Donc, on ne peut pas renouveler le cycle, malheureusement. C'est pour cela nous avons dit depuis le début qu'en réalité, la vraie solution, c'est de mettre en place une assurance garantie. Ce Fonds de garantie seralogé dansl'ensemble des banques. Justement, les banques sont épargnées des trois handicaps que connaît l'Etat : elles ont l'argent de façon illimitée (leur travail, c'est de vendre l'argent), les banques ont les ressources nécessaires (elles savent comment coacher une entreprise, elles ont des outils pour cela) et, enfin, les banques savent recouvrer leur argent. Donc, les banques sont les mieux indiquées pour financer l'entreprenariat. Malheureusement, elles aussi, elles ont un élément qui pénalise les jeunes : c‘est la question de la garantie. Quand on demande à un jeune de fournir une garantie… Les banquiers aiment deux garanties : maison ou un DAT (un compte bloqué). Mais, si j'ai dix millions pour aller bloquer un compte, autant financer en même temps mon projet ! Pour la maison aussi, je suis un jeune qui a fini ses études et veux se lancer dans l'entreprenariat, je vais gagner maison où ? Peut-être qu'il y a des jeunes qui, à 20 ans, ont déjà des maisons ..., je n'en sais rien ! Mais, en tout cas, le commun des Burkinabè ne peut pas avoir maison à cet âge-là. Donc, il fait comment ? L'Etat doit donc se poser en garantie en mettant en place ce Fonds de garantie national. Dès qu'on a ce Fonds, notre système d'entreprenariat sera financé. Et en ce moment aussi, seuls les vrais projets serontfiancés et cela est normal parce que dans les systèmes des Fonds, tels qu'on voit aujourd'hui, on sait très bien ce qui se passe ; les gens viennent avec n'importe quoi, il y a des accointances politiques, des amitiés, des favoritismes, etc. Mais le banquier ne connaît personne, il est insensible, indifférent. Quand vous venez devant un banquier avec votre projet, s'il est bon, banquable, il fonce. Par contre, si votre projet n'est pas banquable, il ne s'engage pas. Cela voudrait dire que ceux qui ne veulent pas travailler ne vont pas s'en sortir. Mais ceux qui veulent vraiment travailler, qui ont de vrais projets, seront bien servis. Ce système permet de financer rapidement et de toucher beaucoup plus de jeunes. C'est cela la vraie solution. Mais voilà, cette année encore, ce sont les Fonds qui seront-là pour financer l'entreprenariatet nous disons simplement qu'en entendant de pouvoir réfléchir à des politiques allant dans d'autres sens, il faut au moins faire en sorte que ces Fonds-là ne soient pas dilapidés.

Lefaso.net : Justement, comment s'assurer de cela,quand on sait que ces Fonds sont perçus d'un mauvais œil par les premiers intéressés, les jeunes, pour entre autres raisons liées aux conditions etaux pratiques même à leur sein ? En d'autres termes, en attendant que de vraies politiques soient mises en place, que faut-il faire, ici et maintenant, pour que ces Fonds servent réellement les jeunes burkinabè qui ont à cœur d'entreprendre ?

AdamaKanazoé : Ces Fonds existent et c'est pour financer les jeunes porteurs de projets, c'est bien cela !Les jeunes vont certainement postuler et vont être financés. Ce qui est important, pour que le Burkina puisse en profiter en réalité, c'est qu'il faut que ces Fonds-là atteignent l'objectif qui leur a été assignés dès le départ. C'est-à-dire de créer des entreprises qui vont créer des emplois et engendrer de la production ; ce qui va créer des richesses. Si on arrive à atteindre ses objectifs, in fine, le Burkina va avoir des revenus supplémentaires, parce que son peuple est au travail. Mais, si on n'atteint pas ces objectifs, ce serait de l'argent qu'on aurait mobilisé pour donner à des gens qui sont assis à la maison et ne produisent rien. Et comme ils ne pourront pas rembourser, finalement, on ne peut pas renouveler le cycle. Si bien que chaque année, il faut encore rechercher de l'argent parce qu'on n'arrive pas à récupérer ces Fonds. C'est pour cela que le Fonds de garantie national est une bonne idée parce que chaque année, il produit des intérêts, le Fonds augmente seul (il se bonifie seul, l'Etat n'a même plus besoin de mobiliser de l'argent pour y mettre, sauf s'il veut atteindre une nouvelle dimension). Même s'il est clair qu'il y aura quelques cas isolés, des pertes, mais ce sera minimisable parce qu'il y a un suivi rigoureux. Il faut que ces Fonds soient des créateurs d'emplois. Mais pour atteindre cet objectif, de grâce, il ne faut pas faire comme de par le passéà savoir, donner l'argent aux jeunes et tourner dos. Si on le fait, ça ne va pas marcher. Il faut tout faire pour qu'on puisse les encadrer au moins, même si on n'a pas les incubateurs logés ensemble sur un site, on peut avoir un incubateur où chacun est de son côté mais avec des cadres de rencontres au moins une fois par semaine pour que le coach puisse suivre les activités de chacun et s'assurer que tout est sur rails. Donc, même si on ne peut pas, pour le moment, avoir ce genre d'incubateurs avec des locaux et tout…, au moins, on peut mettre en place ce système d'encadrement et ne pas laisser, comme on le dit, « les jeunes en mode laisse-guidon ».

Lefaso.net : Les considérations politiques qui pervertissent aussi ces Fonds ... !

AdamaKanazoé : Oui, il faut faire en sorte que la politique ne prime pas. Effectivement, ça a été comme ça de par le passé où ces Fonds ont été utilisés comme des récompenses politiques, etc. Il faut que le parti au pouvoir face une rupture totale avec cette façon de faire ; plus de favoritisme, de népotisme, etc. Il faut faire en sorte que seuls les plus méritants obtiennent ces Fonds. C'est pour cela qu'à un moment donné aussi, il va falloir que l'Etat sorte un peu de la gestion directe de tous ces Fonds et les confie à ceux dont c'est vraiment le métier. Il reviendra dès lors à l'Etat, de se placer derrière par un accompagnement politique et institutionnel.

Lefaso.net : Face à une jeunesse ‘'perdue'', et en tant que devancier, quels peuvent être vos conseils à cette jeunesse-là ?

AdamaKanazoé : Je veux dire à cette jeunesse simplement de reprendre confiance à elle-même. Je peux comprendre, la jeunesse a été quasiment le parent-pauvre de la politique du système Compaoré. Cela a suscité en elle, une rage profonde. Il faut donc impérativement que la confiance revienne. C'est pour cela d'ailleurs je dis que le régime de Roch Kaboré doit marquer une nette rupture d'avec le système Compaoré. Cette rupture doit même être psychologique d'abord avant d'être dans les actes. Donc, dans la gestion de ces Fonds justement, il ne faut pas qu'il y ait du favoritisme ; il faut de la rigueur.
A la jeunesse, je dis également : l'entreprenariat, c'est la solution. On ne pourra pas tous être embauchés par l'Etat. Ça, c'est connu. Mais, que voulez-vous ? Si on est assis à dix, on cherche tous du travail, à un moment donné, il va falloir qu'un d'entre nous devienne chef d'entreprise pour pouvoir embaucher trois ou quatre. Si ce n'est pas cela, on va s'asseoir tous pendant longtemps en train de chercher du travail. Qui va embaucher qui ? Ce ne pas des gens qui vont quitter ailleurs pour venir créer du travail et nous embaucher ! C'est parmi nous, les dix, qu'il y a des employeurs et c'est parmi nous qu'il y a des employés. Donc, l'esprit d'initiative, il ne faut jamais le perdre ; parce que, quand un homme commence à perdre le sens de l'initiative, …là, il y a problème. Les jeunes burkinabè sont courageux, ils ont simplement besoin qu'on leur crée les conditions pour qu'ils montrent tous leurs potentiels. Allez-y par exemple dans les zones rurales, vous allez vous rendre compte qu'en période de soudure (saison sèche), les jeunes ne viennent plus à Ouagadougou pour venir lancer des briques sur les chantiers ; parce qu'aujourd'hui, ils font la maraîcher-culture culture. Si fait que les conditions de vie des gens dans les villages ont changé dans ces zones, les jeunes y ont des commodités que certains jeunes des villes. Ils font des productions d'oignon, de tomate, etc. Et tenez-vous que là encore, ils n'ont que trois mois de culture, eût égard aux difficultés d'approvisionnement en eau. Imaginez, s'ils pouvaient produire sur un temps de neuf mois, ce que ça allait avoir comme impact sur le PIB même du Burkina. C'est dire que les gens ne sont pas paresseux, ils veulent travailler, il faut seulement créer les conditions qu'il faut à tous les niveaux ; que les ‘'pôles de croissance'' au niveau de chaque localité puissent être opérationnelles pour que les gens puissent travailler. Les jeunes veulent de l'eau dans les zones rurales pour travailler (il faut le faire, c'est du concret), les jeunes ont des projets intéressants dans les centres urbains, il faut trouver des Fonds de garantie pour leur permettre d'entreprendre, chacun avec le besoin de son projet. Les banques ont simplement besoin de garantie, sinon elles ont de la liquidité ; elles sont même ‘'surliquides'', paraît-il, au Burkina. Il faut simplement la garantie, elles vont libérer la liquidité et l'économie va tourner. Sinon, elles vont garder la liquidité, et là, l'économie ne peut pas tourner ; parce que l'argent est d'un côté et les porteurs de projet de l'autre côté.Ça ne peut pas marcher, ils ne se croisent jamais. Il faut donc trouver une passerelle pour que l'argent et les créateurs d'entreprises, les porteurs d'initiatives, se croisent. C'est cela qui va nous permettre de décoller.

Entretien réalisé par :
Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

Gouvernance de l'internet et noms de domaine : L'expérience commence au Burkina Faso

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C'est une première en Afrique. Ouagadougou, la capitale burkinabè abrite du 26 au 29 avril 2016 les ateliers de formation des futurs leaders pour la gouvernance de l'internet (YouthCom) et l'entrepreneuriat des noms de domaine (DNS). Organisé par l'Initiative TIC et Citoyenneté (ITICC), en collaboration avec l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), cette activité s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie africaine de l'ICANN (Société internationale chargée de la gestion des ressources critiques d'internet).

L'expérience commence ici au Burkina Faso. Le programme YouthCom d'ICANN vise à accompagner les pays en développement à avoir une masse critique de futurs leaders avertis de la problématique de la gouvernance de l'internet. Pour le coordonnateur Pierre Ouédraogo, il permettra à la jeunesse de s'initier aux meilleures pratiques internationales et de mieux servir leurs communautés « en faisant des opportunités du numérique des réalités grâce à leur créativité et à leur audace ».

Pour le coordonnateur, l'atelier de Ouagadougou qui se tient du 26 au 27 avril, n'est qu'une introduction qui ne permettra peut-être pas aux participants d'être, en deux jours, des spécialistes de la gouvernance de l'internet, mais ces jeunes dont l'âge est compris entre 18 et 30 ans seront sur « la bonne rampe de lancement qui va les projeter dans l'élite mondiale qui façonne l'internet collectivement dans une démarche multi acteurs sur le modèle de bas en haut ». Ce modèle, rappelle Pierre Ouédraogo, « préfigure la e-démocratie qui sera celle des e-citoyens dans un avenir proche. ».

« Les noms de domaine sont une grosse industrie qui génère des ressources importantes qui font vivre de grandes entreprises dans le monde », soutient le consultant international Pierre Ouédraogo. Et pourtant, déplore Pierre Dandjinou, Vice-président d'ICANN pour l'Afrique, le continent africain n'est pas assez intégréà l'industrie de l'internet, à l'économie numérique. Pour lui, l'Afrique peut rêver d'avoir ses propres moteurs de recherche et ses noms de domaine plutôt que d'enrichir les grandes entreprises étrangères.

Au Burkina Faso, Pierre Ouédraogo reconnait que le nom de domaine .bf est une mine d'or nationale qu'il faut développer pour « affirmer notre identité sur l'internet ». Pour ce faire, l'atelier qui se tiendra du 28 au 29 avril à la suite du YouthCom, sera une opportunité pour les participants d'apprendre à faire un plan d'affaires, organiser leur business autour des noms de domaine et être gagnants au niveau international.

Lire la suite sur faso-tic.net

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

Rapport d'Amnesty international : Plus de la moitié des filles dans certaines régions se marient avant l'âge de 18 ans

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Amnesty international-Burkina a rendu public son rapport 2015. Les mariages précoces et forcés volent leur enfance à des milliers de filles dont certaines n'ont pas plus de 13 ans, tandis que le coût de la contraception et d'autres obstacles les empêchent de choisir si et quand elles souhaitent avoir des enfants. C'est ce 25 février que le document a été présentéà la presse.

Dans le cadre de la campagne « Mon corps : mon droit », Amnesty international a lancé une campagne au Burkina sur les barrières à l'accès aux droits sexuels et reproductif set leur impact sur la vie et la santé des femmes et des filles, le 15 juillet 2015. Après une année de travail de sensibilisation, l'organisation a publié son rapport 2015, ce 26 avril 2016. Ce document intitulé« contraintes et privées de droits : mariages forcés et barrières à la contraception au Burkina Faso », selon Yves Boukary Traoré, présente les conclusions et recommandations de l'organisation en matière de droits sexuels et reproductifs au Burkina.

En vertu du droit du Burkina Faso, indique le rapport, le mariage précoce et forcé est interdit, mais d'une manière inadéquate et discriminatoire. L'âge minimum légal pour le mariage est de 21 ans pour les hommes et 17 ans pour les femmes. Cette loi s'applique uniquement aux mariages enregistrés par l'Etat-une faible proportion des mariages ayant lieu-, pas aux mariages traditionnels et religieux. Cependant, plus de la moitié (51,3%) des filles âgées de 15 à 17 ans dans la région du sahel sont déjà mariées.

« Bien trop de femmes et de jeunes filles au Burkina Faso n'ont aucun contrôle sur leur vie : elles sont privées du droit de choisir si, quand et avec qui elles se marient et si elles souhaitent avoir des enfants », a déclaré Alioune Tine, directeur régional pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale à Amnesty international.

Aucun choix en matière de contraception

Selon les chiffres officiels, moins de 16% des femmes ont recours à une méthode moderne de contraception. Ce qui contribue fortement à la possibilité de grossesse non désirées et parfois à des grossesses à haut risque. Et près de 30% des filles et des jeunes de 15 à 19 ans en milieu rural sont enceintes ou ont déjà eu leur premier enfant, malgré le fait qu'elles sont deux fois plus susceptibles de mourir durant la grossesse ou l'accouchement que les filles de plus de 20 ans.

« Presque toutes les femmes et jeunes filles interviewées (379) femmes par Amnesty international ont dit avoir été insultées ou agressées physiquement lorsqu'elles ont soulevé la question de la contraception avec leur conjoint » indique le rapport. Aux nombres des obstacles y figurent également le manque de moyen financier, l'ignorance, la distance des centres de santé etc.

« Mon corps : mon droit. Ce n'est pas aux autres de décider à leur place » soutient Gaëtan Mootoo. Voilà pourquoi, tout en reconnaissant les efforts consentis par le gouvernement, l'Amnesty international lui recommande d'intégrer l'ensemble des OSC, les organisations communautaires, qui travaillent sur le terrain pour changer la vie des femmes et des filles victimes de mariage forcé ou qui n'ont pas droit librement à l'accès des contraceptions. Il lui est aussi recommandé de reformer en urgence le cadre juridique de sorte que l'interdiction du mariage précoce et forcé soit applicable à toutes les formes de mariages notamment les mariages coutumiers et traditionnels. Egalement, l'organisation demande au gouvernement de réviser l'âge minimum du mariage en le fixant à 18 pour à la fois les hommes et les garçons et les filles. Une tolérance zéro envers les mariages forcés et précoces, et d'améliorer l'accessibilitéà l'information à la santé sexuelle et des services pour les femmes et les filles, sont aussi demandées au gouvernement.

Amnesty s'est enfin appesantie sur le cas des victimes de viol et qui sont tombées enceintes. A cet effet, le rapport suggère la modification du code pénal sur la disposition obligeant les victimes de viol d'obtenir une autorisation judiciaire avant d'accéder à un avortement légal.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net


Cléophas Adrien Dioma, agent du ministère italien des Affaires étrangères : « L'Afrique est devenue l'une des grandes priorités de l'Italie »

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L'Afrique occupe actuellement une place de choix dans la politique extérieure de l'Italie. Foi de Cléophas Adrien Dioma, un émigré burkinabè qui pilote aujourd'hui le groupe « Migration et Développement » du Conseil National pour la Coopération au Développement rattaché au Ministère italien des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale. Journaliste, écrivain, formateur, artiste, Cléophas Adrien Dioma a plusieurs cordes à son arc puisqu'il est aussi promoteur d'un Festival baptisé« OttobreAfricano ». Dans cette interview, il parle de son parcours d'émigré, de ses activités et du festival qu'il organise.

Lefaso.net : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Immigré burkinabè résident en Italie, je suis formateur, écrivain-journaliste, directeur et co-fondateur du Festival OttobreAfricano (www.ottobreafricano.org), président du comité d'organisation du RomAfrica Film Festival (RAFF - http:// www.romafricafilmfest.com).
Depuis Avril 2015 Membre du Conseil National pour la Coopération au Développement au Ministère italien des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, coordinateur du groupe “Migration et Développement”.
Travaillant dans le monde de la communication et de la formation depuis 2002, j'ai collaboré avec plusieurs revues et journaux italiens (Internazionale, SolidarietaInternazionale, Repubblica delle donne...)
Mon expertise en communication, médiation culturelle, formation et organisation d'événements culturels, de conférence sur la coopération internationale et sur le rôle des immigrés dans la société italienne a amené le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale du gouvernement Italien à me choisir comme seul représentant de la diaspora dans le Conseil National pour la Coopération Internationale crée en 2015. Je coordonne le groupe “Migration et Développement".

Vous avez un riche parcours. Quels avantages cela vous confère ?

Je suis appelé dans toute l'Italie pour tenir des conférences sur l'immigration, la coopération internationale, l'Afrique.
Je réside depuis 2014 à Rome, la capitale de l'Italie, pour la création d'une plateforme en collaboration avec les ambassades africaines à Rome, les ministères des Affaires Etrangères, de la Culture et de l'Economie italiens qui permettrait de mieux présenter les pays africains et par conséquent accompagner les entreprises et les administrations africaines et italiennes dans la mise en œuvre de leurs projets stratégiques en Afrique et en Italie.

Vous êtes Burkinabè vivant en Italie. Qu'est-ce qui vous a motivéà immigrer en Italie ?

L'Italie n'était pas ma première destination. Je dis toujours que c'est le hasard qui m'a amené là-bas. J'ai passé d'abord par la France et après étant devenu clandestin, j'ai dû me déplacer en Italie dans l'espoir de me régulariser. J'ai attendu deux ans pour y arriver. Durant ces deux ans, j'ai vécu au sud de l'Italie, Naples plus précisément. Apres m'être régularisé, je me suis déplacé vers le nord, à Parme, où il y avait plus de possibilités au niveau du travail.

Comment s'est passée votre intégration ?

Les débuts étaient difficiles surtout dans ma période de clandestinité. Mais j'ai vite compris que le seul moyen que j'avais pour m'intégrer était de parler la langue italienne. Donc j'ai commencé les cours dans un centre pour immigrés géré par la Caritas. Et de là est parti tout le reste : les premiers amis, une meilleure compréhension du contexte et de la langue et surtout un accompagnement dans la régularisation. Après j'ai commencéàêtre invité dans des écoles italiennes pour parler de mon histoire, de l'Afrique, du Burkina. Et comme j'aimais bien travailler dans les écoles, j'ai fait une formation en médiation culturelle et j'ai commencéà travailler comme éducateur/formateur dans un centre pour jeunes immigrés et italiens. Grâce à ma mère qui est enseignante, j'ai beaucoup appris. C'était donc assez facile lorsqu'il s'agissait de l'écriture. J'ai donc collaboré avec une des revues les plus importantes italiennes, Internazionale (www.internazionale.it).

Vous êtes le coordinateur du groupe « Migration et Développement » du Conseil National pour la Coopération au Développement rattaché au Ministère italien des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale. En quoi consiste votre travail ?

Le Conseil National pour la Coopération au Développement est un organe consultatif créé par le Ministère italien des Affaires Etrangères. Nous avons comme fonction de donner des avis sur la nouvelle coopération italienne.
Le Conseil regroupe les Organisations de la société civile, les ONG, les sociétés privées et la diaspora que je représente. Je coordonne donc le groupe 4, “Migration et développement". Ce groupe doit réfléchir et proposer des idées qui devraient amener les immigrés et les associations d'immigrés à participer non seulement au développement du pays d'accueil mais aussi à accompagner le développement de leurs pays d'origine.

Depuis quelques années, on assiste à une immigration massive de jeunes Africains vers des pays européens. Qu'est-ce qui est fait en Italie pour l'accueil de ces candidats à la migration ?

L'Italie est assez submergée par cette situation et pas assez préparée à cela. Elle est aussi un peu abandonnée par l'Europe qui s'en lave un peu les mains. Donc il y a, je dirais, un sauve-qui-peut général. L'Italie essaie, à travers des associations et autres institutions et structures, d'organiser l'accueil des immigrés. Il y a beaucoup d'efforts qui sont faits aussi pour la formation, même si le plus gros problème est de savoir qui des immigrés ont droit àêtre mis en règle ou pas. La nouvelle vision de la coopération internationale italienne tient aussi compte de ce facteur : comment par l'investissement, le transfert de know how et la formation lutter contre l'émigration clandestine et comment ici, en Italie, organiser les immigrés et associations d'immigrés àêtre mieux structurées et organisées pour accompagner les autorités italiennes dans ce sens.

Avec les drames auxquels on assiste, est-ce encore la meilleure option ?

Non je ne crois pas. Mais actuellement je n'en vois pas d'autre. Avec les problèmes politiques, humanitaires, le manque de débouchées pour les jeunes africains, c'est sûr que nous aurons encore beaucoup qui viendront en Europe. Fermer les frontières n'est pas la solution mais c'est aussi clair que les Etats européens ne sont pas préparés à accueillir cette immigration aussi massive.

Quelle place occupe l'Afrique dans la politique extérieure de l'Italie ?

L'Afrique est devenue l'une des grandes priorités de l'Italie. En 18 ans de vie ici c'est la première fois qu'un premier ministre visite autant l'Afrique. Le premier ministre, Matteo Renzi, est allé en Angola, au Mozambique, au Congo-Brazzaville, en Ethiopie, au Sénégal, au Ghana, au Nigeria.Dernièrement le chef de l'Etat Mattarella est allé en Ethiopie et au Cameroun. Donc les Italiens se sont rendu compte qu'ils ne pouvaient plus rester à la traine par rapport au continent. Le 18 juin 2016, il y aura en Italie le sommet Italia-Africa avec tous les ministres des Affaires étrangères d'Afrique. Tout cela pour dire qu'il y a un intérêt énorme pour le continent qui ne s'arrête plus aux projets humanitaires mais atteint le désir d'investissement et de rapports économiques et commerciaux. Le nouveau vice-ministre à la coopération internationale est régulièrement en Afrique. Il était au Burkina Faso juste après les attentats et dernièrement il était en Namibie et en Tanzanie.

Le Burkina compte aujourd'hui beaucoup de ressortissants en Italie. Que faut-il pour permettre à ces personnes de vivre et mener dans la tranquillité leurs activités ?

L'Etat burkinabè devrait avoir un meilleur regard sur cette forte communauté en Italie. Non seulement c'est une des communautés les plus appréciées (nous sommes reconnus comme de grands travailleurs et des personnes sérieuses) mais elle est aussi assez organisée et fait beaucoup pour le pays. Il suffirait d'aller dans la zone du Boulgou pour voir les œuvres de cette communauté : écoles, lycées, dispensaires, etc. Beaucoup de réalisations ont été faites par la diaspora burkinabè. Nous avons donc besoin d'une présence forte et d'un accompagnent de notre ministère de tutelle, le ministère des affaires étrangères, de notre ambassade et de nos consulats.

Vous êtes également journaliste, formateur, musicien, poète. Comment arrivez-vous à cumuler toutes ces fonctions ?

Je suis un passionné de la littérature et de la culture. Donc c'est assez aisé pour moi d'écrire et de participer à des rencontres formatives. La poésie pour moi est essentielle. Elle est curative. Elle me libère dans mes moments de détresse. Elle est une amie. Donc aucun inconvénient pour moi à lier ce je que fais sur le plan professionnel à mes passions.

Vous organisez le Festival OttobreAfricano, quels en sont les objectifs ?

L'objectif de l'OttobreAfricano est de mettre en valeur les productions artistiques et intellectuelles africaines et dépasser le folklore et les clichés misérabilistes afin de les affirmer comme parties prenantes du contexte culturel mixte qui se dessine aujourd'hui en Italie. Donner naissance à un tel projet a permis d'introduire un regard nouveau sur l'immigration, sur les autres cultures grâce aux événements culturels mais aussi aux rencontres mettant en présence des porteurs de richesse de tous horizons. Des moments capables de favoriser la socialisation et l'intégration. Le festival est devenu un véritable générateur d'enrichissement mutuel pour la société italienne, réunissant autochtones et immigrés.

Comment est perçue la culture africaine en Italie ?

Les italiens sont curieux de l'Afrique. Il y a quelque chose d'énigmatique pour eux, de mystérieux. Ils se posent beaucoup de questions : Qui sont ces Africains qui vivent parmi nous ? Quelle est leur culture ? Qu'est-ce qu'ils pensent de nous ? Donc l'événement est beaucoup apprécié parce qu'il essaie de donner des réponses à ces questions. En plus, la culture est le meilleur moyen de créer des rencontres, faciliter la connaissance…

Qu'est-ce qui est fait au cours de ce Festival ?

Cinéma, conférences, libres, diner, show-cooking, musique, expo : l'Afrique a 360°

Quelles seront les innovations de la prochaine édition ?

Cette année nous allons réunir les excellences culturelles africaines et italiennes dans le cadre d'une nouvelle édition intitulée “La Culture entre Art et Diplomatie”.
Le thème phare de cette année serait donc la diplomatie culturelle. Nous pensons que cela soit évident que les rapports entre les pays passent aussi et surtout à travers la culture. Les facteurs culturels devraient être donc au centre de chaque projet de coopération, ne pas en tenir compte pourrait amener à leur échec. La culture est redevenue une priorité dans les politiques de coopération internationale, nous pouvons même dire qu'elle est quasi devenue un enjeu géopolitique. Elle est considérée comme un facteur de meilleure connaissance entre les peuples et donc comme facteur de paix. La culture peut être, à la fin, un moyen pour mieux présenter les pays et par conséquent faciliter les investissements et les relations commerciales.

Propos recueillis par Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

Elections municipales du 22 mai : 110 observateurs à l'école du monitoring des médias

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Les élections municipales avancent à grands pas. Et le Conseil supérieur de la communication s'active pour une réussite de la couverture médiatique de la campagne entrant dans ce cadre. Il a organisé une session de formation de 48 heures au profit de 110 observateurs en monitoring des médias. La cérémonie de lancement de cette rencontre de renforcement de capacités a eu lieu le 26 avril 2016 à Ouagadougou.

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a assuré avec succès l'organisation de la couverture médiatique des campagnes en vue des élections couplées présidentielle et législatives de novembre 2015. Il veut poursuivre dans la même lancée. Mais, cette fois-ci, le challenge est encore plus grand. Car, les élections municipales ont un caractère local. « Ces élections présentent plus de difficultés dans leur organisation eu égard au nombre élevé des circonscriptions électorales et des candidats en compétition. Cette situation a également une forte répercussion sur le contenu des médias de proximité disséminés sur toute l'étendue du territoire national », a expliqué Nathalie Somé, la présidente du CSC.

Pour réussir l'observation du contenu des médias, l'autorité de régulation des médias a fait appel à des compétences extérieures pour combler l'insuffisance des ressources humaines et techniques de l'institution. Ils sont 110 observateurs recrutés pour procéder au monitoring des médias pendant la prochaine campagne. « Ce renfort en personnel permettra à l'institution, d'abord, de s'assurer de la mise en œuvre par les médias des dispositions prises par elles, à savoir les décisions et recommandations en vue de garantir l'égal accès des partis ou des candidats aux médias publics. Il en sera de même pour le respect du pluralisme et de l'équilibre de l'information par les médias privés », a souligné la présidente du CSC.

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Moussa Diallo
Lefaso.net

Simon Compaoré, « Président national des Koglwéogo en tournée »

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Après Boulsa le 25 avril 2016, le ministre en charge de la sécurité, Simon Compaoré a poursuivi sa tournée d'échange direct et de sensibilisation des Koglwéogo. Et c'est Zorgho, le plateau-central qui a accueilli la délégation ministérielle, pour cette deuxième étape.

Tout comme à Boulsa, c'est un langage de vérité qui a été tenu par le ministre, Simon Compaoréà cette deuxième étape de sa tournée. Et c'est après un aparté avec les personnes ressources de la localité, que le ministre s'est adressé aux Koglwéogo de Zorgho et des localités environnantes.

Tout comme à Boulsa, le ministre a loué la contribution des Koglwéogo à la lutte contre l'insécurité et le grand banditisme. Pour lui, les Koglwéogo sont une création qui date des années 2006-2009 et dont les premiers, se sont signalés dans le Yatenga. Il a rappelé qu'il s'agit d'initiatives locales de sécurité, face à la détresse des populations et en réaction à la situation sécuritaire du pays. Il a cité des exemples d'arrestations de grands délinquants dont les Koglwéogo en sont les auteurs.
Le ministre a rappelé qu'il existe d'ailleurs d'autres structures de lutte contre l'insécurité telles les « Dozos » et « Benkadi ». Il n'était pas question pour le gouvernement de supprimer les Koglwéogo, comme le voulaient certaines personnes notamment, des bureaucrates assis à Ouagadougou et loin des réalités que vivent les populations rurales, a fait savoir le ministre.

Cependant, il s'est aussi élevé contre les débordements et les dérapages de certains membres de la confrérie des Koglwéogo. Le Burkina Faso étant un État de droit, avec des lois, le ministre a invité les Koglwéogo au respect de ces lois, notamment le respect de la personne humaine et de la vie. Aussi, Simon Compaoré a pu crier « Vive les Koglwéogo qui respectent la loi, vive les Koglwéogo qui sont avec le peuple ».

Le ministre a également invité les Koglwéogo à respecter l'autoritéétatique. En guise de conseils, il a souhaité que ces derniers se fassent délivrer des récépissés de reconnaissance légale et des documents d'achat d'arme ou/et de port d'arme. De même, il les a invités à d'avantage de discrétion dans leurs différents déplacements. Car, les populations sont effrayées de voir des troupes de Koglwéogo, traverser de long en large des localités avec des armes qu'ils exhibent.
Les responsables des Koglwéogo de la localité, Seydou Bikienga et Rasmané Simporé ont également dit leur part de vérité au ministre et aux autorités locales dont le gouverneur et le haut-commissaire.

Ils ont dénoncé des complicités entre bandits et forces de défense et de sécurité dont des gendarmes. Ils ont effectivement cité des exemples dans lesquels des gendarmes étaient impliqués dans des actes de banditisme et qu'eux les Koglwéogo ont pu arrêter. Des bandits arrêtés et remis aux forces de l'ordre se retrouvent très vite en liberté narguant les populations. Le cas de la gendarmerie de Fada N'gourma a été signalé au ministre. Des délinquants ont-ils dit se retrouvent « libérés ou évadés ».

Quant aux sévices corporels et autres brimades infligés aux personnes, les Koglwéogo semblent camper sur leur position. Pour eux, ils ne prennent pas plaisir à maltraiter les gens. Mais il s'agit plutôt d'un passage obligé. C'est la même chose lorsqu'ils promènent les délinquants en public et à moitié nue, ont fait savoir les Koglwéogo. Car selon eux, la honte publique amène les délinquants à s'assagir.
Ils semblent aussi ne pas vouloir abandonner les amendes. , c'est cela qui leur permet d'avoir le carburant pour effectuer les missions, ont-ils fait savoir. Ils ont d'ailleurs souhaité l'appui de l'État en moyens financiers et en prise en charge du carburant. Cela, ont-ils avancé permettra qu'ils puissent se déplacer plus aisément et remettre assez vite, les personnes arrêtées aux forces régulières de sécurité.

Simon, « président de l'association nationale des Koglwéogo ».

De « chef suprême des Koglwéogo », nom donnéà Simon Compaoré par le président de l'Assemblée nationale Salif Diallo, Simon a reçu un autre surnom. Et cette fois, c'est le représentant des Koglwéogo de Zorgho qui le lui a donné. Il est aussi ou dorénavant (c'est selon) « Le président de l'association nationale des Koglwéogo ». Il a même été coiffé d'un chapeau et a reçu une canne pour jouir pleinement de ces nouveaux attributs.

C'est donc en sa nouvelle qualité, que le président national des Koglwéogo à fait la synthèse des échanges et fixé le nouveau cap à suivre par les Koglwéogo. Simon Compaoré a réitéré la nécessité pour les Koglwéogo de respecter les lois de la République. Il les a invité par ailleurs, à travailler en parfaite collaboration avec les forces régulières de défense et de sécurité. Il a promis la reconnaissance des autorités aux Koglwéogo qui vont s'illustrer positivement. Ces derniers pourront être décorés par la Nation, en signe de reconnaissance pour les services rendus.
De même, il a évoqué la mise en place de cadre de concertation trimestriel ou annuel entre forces de sécurité et Koglwéogo.

Après l'élection des maires, les Koglwéogo seront organisés en coordination au niveau décentralisé et rattaché au ressort territorial de leur commune, a fait savoir le ministre.

Tout comme à Boulsa, le ministre a fait s'est indigné de certaines pratiques des Koglwéogo. « Il est inadmissible d'attacher des gens comme des chèvres, les suspendre et les torturer parfois jusqu'à ce que mort s'en suive. En cas de problème, l'État dans ce cas ne pourra pas fermer les yeux et les auteurs devront répondre de leurs actes » foi du ministre.

Il tenu à dire ses vérités aux Koglwéogo, même s'il les a aussi souvent caressé dans le sens des poils. En tout état de cause, Autorités et Koglwéogo se sont dit leur quatre vérités à ces deux étapes de Boulsa et de Zorgho.

Reste à savoir si le message de l'autorité va passer et que certains Koglwéogo, qui ne s'accommodent point des droits de l'homme, et du respect de l'intégrité physique vont entendre raison. Mais en attendant les jours prochains pour se faire une idée, de la réceptivité du message de Simon Compaoré, les échanges ont révélé que la question des amendes et du châtiment corporel, sont des points sur lesquels les positions de l'autorité et des Koglwéogo trouvent difficilement consensus.

Angelin Dabiré
Lefaso.net

Les professionnels des TIC exigent un examen sérieux de leur plateforme revendicative

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Les informaticiens du Burkina étaient en sit-in les 25 et 26 avril 2016 devant leur ministère de tutelle. Une manifestation organisée par le Syndicat national des professionnels des TIC (SYNPTIC) pour réclamer la satisfaction de leur plateforme revendicative. S'ils ne trouvent pas satisfaction, ils menacent de durcir la lutte. Le secrétaire général du ministère du développement de l'économie numérique et des postes, lui, invitent au dialogue. Il rassure que des discussions sont prévues avant la fin de la semaine avec des représentants des autres départements ministériels concernés par les points de revendications.

Ils étaient plusieurs dizaines voire des centaines à avoir abandonné bureaux et salles informatiques pour se rendre dans la cour du ministre du développement de l'économie numérique et des postes (MDENP). Là, ils ont ‘'troqué''ordinateurs et autres outils informatiques contre des sifflets, des vouvouzelas, des pancartes et autres banderoles pour se faire entendre par leur ministre de tutelle.

« Depuis 2014, nous avons déposé notre plateforme revendicative. Mais, à chaque fois, le MDENP dit qu'il n'a pas le temps ous'il nous reçoit, il n'y a pas de perspective de résolution de nos problèmes. C'est pourquoi, l'Assemblée générale a donné quitus au bureau d'organiser un sit-in », explique Salfo Ilboudo, secrétaire général du SYNPTIC. Et, dès le premier jour du sit-in, le secrétaire général du ministère a reçu une délégation des manifestants. Mais ils estiment que rien de concret n'a été proposé.

Le secrétaire général, lui, souhaite que les discussions soient approfondies afin de permettre de trouver des solutions durables, d'où la nécessité de dialoguer dans la sérénité. « Hier, pendant leur sit-in, nous les avons reçus pour leur indiquer une fois de plus notre démarche et le souhait que nous puissions nous asseoir ensemble et examiner froidement l'ensemble des points de revendications et de propositions pour nous permettre de voir comment apporter des solutions », a confié Casimir Kaboré qui a été installé dans ses fonctions de secrétaire général en début du mois d'avril. Mais, il dit avoir déjà rencontré les membres du SYNPTIC le 14 avril dernier pour prendre contact, mais aussi pour comprendre mieux les différents points de leur plateforme revendicative.

Des points non négociables

Tout en se disant favorable au dialogue, le SYNPTIC estime que rien n'a bougé depuis 2014 pour l'ensemble des points de revendications. C'est pourquoi Salfo Ilboudo et ses camarades pensent qu'il faut changer la stratégie de lutte. Leur plateforme revendicative comprend onze points. Mais, il précise que quatre points sont non négociables. Il s'agit du rétablissement, de l'augmentation et du rappel de l'indemnité spéciale d'informaticien à compter de janvier 2014, période où ils ont perdu cette indemnité ; de la création d'une grille indiciaire pour tous les informaticiens de l'administration publique et leur rattachement au MDENP ; de la revalorisation du diplôme d'ingénieur de travaux informatiques en catégorie A2.

« Voici un pays oùà diplôme égal, les gens ne sont classés dans la même catégorie. L'ingénieur de travaux informatiques est classé en A3 actuellement pendant que l'ingénieur en travaux statistiques est classé en A2. On ne peut pas comprendre ce qui fait que deux diplômes avec les mêmes dénominations sont classés différemment », s'indigne Salfo Ilboudo.

Les manifestants soutiennent avoir trop attendu et veut désormais passer à la vitesse supérieure dans la lutte. « Si le MDENP ne donne pas des propositions claires, nous allons passer à la vitesse supérieure. Nous appelons l'ensemble des informaticiens à se mobiliser pour défendre leur corps parce que nous savons qu'au Burkina seule la lutte paye. Ça fait trois ans qu'on essaie de négocier avec l'administration qui ne cherche pas à comprendre. Nous appelons tous les informaticiens à adhérer à la lutte et à respecter le mot d'ordre que le bureau viendrait à lancer à partir de la semaine prochaine », lance le secrétaire général du SYNPTIC.

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Moussa Diallo
Lefaso.net

Rencontre CFOP /organisations syndicales : Le partage d'une vision commune

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Conduite par Zéphirin Diabré, une délégation du chef de file de l'opposition politique (CFOP), a rencontré les secrétaires généraux des organisations syndicales ce mardi 26 avril 2016 à Ouagadougou. Inscrite dans le cadre d'une visite de courtoisie, cette rencontre est selon Zéphirin Diabré, une occasion pour faire passer un certain nombre de messages très forts.

Accompagné de plusieurs partis politiques, membres du CFOP, cette visite de courtoisie est d'abord une marque de reconnaissance selon Zéphirin Diabré. « La considération et le respect que nous avons pour l'ensemble des organisations syndicales, notre appréciation positive du travail inlassable qu'elles abattent dans la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs et de leurs membres mais aussi ,dans la promotion des libertés et dans tous les combats relatifs au bien êtredes burkinabè» a signifié le porte-parole de l'opposition politique burkinabè.

Ainsi, pour le chef file de l'opposition politique, il s'agit de remercier l'ensemble des organisations syndicales pour avoir contribuer à ouvrir une nouvelle page de l'histoire du Burkina. Une contribution qui de son avis, porte sur un intérêt commun, celui de se battre pour un Burkina nouveau en matière de démocratie et de prospérité bien partagé. Aussi, si « la contribution des organisations syndicales a été inestimable » dans les différents évènements que le Burkina a connu récemment, la présente visite est un moment pour rétablir le fil des échanges, de l'avis de Zéphirin Diabré. Le but étant selon lui, de voir dans quelle mesure, les analyses, les observations et les actions des différentes parties, peuvent converger dans le sens de la défense des intérêts généraux.

Blaise Agustin Hien, président du mois de l'Union d'action syndicale (UAS), salue une telle démarche de la part du CFOP car dit –il : « Nous sommes engagés dans le même combat ».Bassolma Bazié, le SG de la CGT-B pour sa part, a précisé que le mouvement syndical s'est battu et se battra toujours pour la défense ferme des intérêts du peuple burkinabè. Aussi, en rappelant le rôle du mouvement syndical qui est « le contrôle de l'action politique », Bassolma Bazié a signifié au responsable de l'opposition politique : « Le mouvement syndical se donnera les voies et moyens ,et se fera aussi le devoir au nom de l'intérieur supérieur de la nation, de ne pas manquer les moments essentiels de dire la véritéà ceux qui détiennent le pouvoir et ceux qui s'opposent dans l'objectif de conquérir le pouvoir.
Le CFOP sollicité

« Etant donné que vous avez des représentations à l'Assemblée nationale, pour nous, c'est l'occasion de faire en sorte que les burkinabè puissent trouver des lendemains meilleurs » car « Si vous êtes dans le bon sens,nous allons suivre et apprécier.Si vous êtes dans le mauvais sens,nous allons nous faire le devoir légitime et historique de vous interpeller et voire même, taper du poing sur la table » a noté Bassolma Bazié, au chef de file de l'opposition.

En effet, le SG du CGT-B a saisi l'opportunité pour rappeler au CFOP que le mouvement syndical à travers la CCVC, avait adresséà l'ensemble des acteurs politiques qui étaient en campagne, un certain nombre de préoccupations. Des préoccupations qui selon lui, n'engagent pas seulement les travailleurs mais le peuple burkinabè tout entier.Il s'agit de la justice pour les martyrs de l'insurrection mais aussi, pour les martyrs du putsch manqué.Par ailleurs, la lutte contre l'impunité,la corruption,les crimes économiques, les crimes de sang et la lutte contre la vie chère font partie des revendications des organisations syndicales. A cela, s'ajoutent d'autres préoccupations à savoir les questions d'application des lois qui ont été votées par le CNT, notamment la loi 081, la relecture de la loi 028 portant code du travail et la lutte pour l'approfondissement de la démocratie.

A cet effet, s'agissant de l'ultimatum de fin avril, lancé au gouvernement pour la mise en œuvre d'un certain nombre d'engagements sur la loi 081,le président de l'UAS répond : « Nous avons donné un ultimatum. Nous pensons avoir déposé des préoccupations essentielles claires et nous avons besoin de la part du gouvernement, une réponse dans un délai clair. Nous avons nos moyens de lutte, s'il faut qu'on aille jusqu' à la grève, nous y allons. Ces préoccupations ont été un engagement de la transition, et le nouveau gouvernement a reconnu également qu'il va respecter ses engagements. Nous attendons une suite dans les meilleurs délais à ces préoccupations, car les besoins sont pressants au niveau de la base ».

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

« Incivisme » des élèves du CEG de Nagaré : Quand des leaders et des parents creusent la tombe pour la Patrie, les enfants se sentent moralement obligés de l'ensevelir

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Des élèves, protestant contre l'expulsion d'un des leurs par un professeur, ont manifesté leur colère en brutalisant leurs éducateurs. C'était le 14 Avril 2016. Ils ont ravi négativement la vedette en allant jusqu'à brûler le drapeau national du Burkina Faso.

Meurtri et scandalisé, j'ai appelé mon fils, âgé de 10 ans pour lui parler d'incivisme, dangereux pour la vie d'une nation. Je lui ai fait voir les images afin de vouloir lui administrer une leçon de morale. Je me suis lancé dans une rhétorique que je pensais capable de le convaincre. Après avoir fini, il m'a poliment remercié avant de continuer, « papa, est-ce que je peux dire une chose ? » Bien sûr que oui, ai-je répliqué. « J'ai compris ce que tu viens de me dire, mais c'est qu'au Burkina Faso, ce n'est pas la première fois que l'on voit des gens bruler le drapeau. Pire encore, ce sont des leaders, donc des pères qui l'ont déjà fait ».

Étonné, je lui ai demandé pourquoi il me dit des choses pareilles. « Papa, tu as oublié que tu nous as déjà montré, à moi et à ma petite sœur, les images de l'Assemblée Nationale brulée par ceux qui protestaient contre la révision de l'article 37. Ça s'est passé le jour où ils ont chassé Blaise Compaoré du pouvoir. Papa, on a vu qu'il y avait un drapeau perché sur le bâtiment de l'Assemblée, mais ils l'ont fait. Dans le film, on a vu des députés et même un chef traditionnel. Ils étaient les premiers à rentrer dans l'Assemblée Nationale et immédiatement, l'incendie a commencé. Tu ne vas me dire qu'ils ont pu descendre le drapeau qui était en haut avant de mettre le feu. Voilà pourquoi je dis que ce n'est pas la première fois. » Il venait de me clouer le bec. Mon orgueil de père me poussait àélever la voix sur lui, mais face à la perspicacité de son raisonnement, j'ai préféré détourner son attention sur autre chose. Abattu, je me suis retiré sur mon lit. Faisant violence sur moi, je me suis mis à réfléchir sans passion.

Il est d'une évidence certaine que je condamne ce comportement de la part des élèves. Mais nous devrions allés au-delà pour dénicher les racines enfouies du mal. Les élèves de Nagaré auraient-ils un tort injustifié ? Sont-ils victimes de l'influence négative de la part de ceux qui sont leurs guides naturels : leaders et parents ? Les élèves auraient agi par imitation et par identification à leurs pères (leaders et père). « Les enfants imitent leurs parents. Ils adoptent les attitudes et les émotions existant en leurs parents sans pourtant réaliser qu'ils le font. Faisant ainsi, ils voudraient s'identifient à leurs parents (leaders..).
Dans notre soif d'éviter la révision de la Constitution par Blaise Compaoré et son régime, nous avons incendié l'Assemblée Nationale, symbole sacré de l'autorité de la Nation. Les images ont été publiées partout comme la preuve d'une bravoure nationale. Il a même été question d'un projet de conservation des ruines de cette Assemblée pour l'histoire. Ceci sous-entend que nous qualifions l'acte de positif et nous lui assignons le mérite d'être enseigné. Alors, les élèves de Nagaré pouvaient-ils résister àêtre séduits par cette promotion de notre part ?

L'esprit d'un enfant est très perméable aux actes de ceux qu'ils considèrent comme étant les phares de la société. Du coup, ils auraient compris que pour exprimer leur colère contre toute décision qui menace leurs propres intérêts, l'une des meilleures façons serait de saccager les symboles de l'Etat. Cela semble ancrer dans les esprits d'autant plus que les personnes auteurs de ce crime national n'ont pas été sanctionnées. Il n'y aurait pas eu un mea culpa public en vue de donner un signal fort que ceci était une offense à la Nation.

Certains me répliqueront que les choses ne sont pas comparables et que par conséquent, les raisons qui ont conduit à l'incendie de l'Assemblée Nationale avec son drapeau sont différentes. Et pourtant, peu importe les mobiles, ce qui a une valeur de leçon chez un enfant et qui renferme un pouvoir d'influence, c'est l'acte lui-même et non les discours. Les élèves coupables pourraient aussi objecté en disant que Blaise et sa volonté de modifier l'article 37 n'étaient pas au-dessus du drapeau National. Comme quoi une bonne intention n'autorise pas l'usage de tout moyen pour l'atteindre.

Pouvaient-ils obéir à l'appel au calme lancé par l'administration du CEG, quand ils pensent que les Koglweogo à Fada ont défié héroïquement l'autorité ? Pouvaient-ils accepter que l'obéissance à l'autorité soit une valeur, quand ils se rappellent que notre ministre de l'Administration Territoriale, Simon Compaoré, s'est déplacéà Leo pour rencontrer des Koglweogo qui lui ont opposé un refus catégorique ? Et rien de fort n'a été fait à leur encontre.

Beaucoup sont ceux qui saluent « les mesures conservatoires prises par le gouvernement pour faire face à cette situation, notamment la fermeture jusqu'à nouvel ordre des deux établissements concernés ». Personnellement, si je dois retenir quelque chose, c'est le fait que les autorités aient pris conscience de sa gravité. Mais j'ai peur que cette décision n'ait que l'effet d'un paracétamol qui calme juste les douleurs sans pour autant soigner définitivement le mal. Certes, le ministère a usé de son pouvoir pour décider, mais est-ce-que cette décision jouira de l'autorité nécessaire pour résoudre le problème ?

Le reflexe nous porterait à jeter l'anathème sur la jeunesse, mais ça serait un raccourci qui conduira peu loin. Souvent le chemin le plus court n'est pas toujours le plus rapide. En effet, l'incivisme au Burkina, la perte du patriotisme, le manque d'engagement pour le bien commun seraient imputables à tous sans exception. En dehors de « l'amour » des actes de vandalisme que nous transmettons à nos enfants, il faudrait noter que les détournements de denier public, la corruption et l'impunité sont aussi des « bibliothèques » avec un pouvoir d'infusion terrible que nous mettons à la disposition de nos progénitures. Inspirés par nos comportements, ils penseront que ce seraient les seuls moyens à leur disposition pour « servir » leur pays. Les fossoyeurs de nos valeurs seraient d'abord nous-mêmes.
Alors, on ne devrait pas s'étonner du type de fruits que portent les arbres que nous nous-mêmes avons plantés. C'est ce qui me fait prendre la valeur de la pensée du Philosophe Jésus quand il recommande à ces disciples ceci :

Un diagnostic sans complaisance est la seule voix pour préconiser une solution efficace et durable. La seule réhabilitation de l'enseignement civique, toute réforme théorique du système éducatif ne seront pas assez, car il est très difficile de vouloir convaincre seulement par le discours. Tant que les enfants ne verront pas en leurs parents, le minimum de modèle que nous leur enseignons, ils n'y adhèreront pas. La rhétorique peut séduire facilement, mais seul l'exemple par les actes influence positivement.

Le tableau semble peu relisant mais il n'est pas encore trop tard pour éviter le gouffre. L'espoir est permis. Si nous voulons un bref future, un Burkina libre de toute sorte d'incivisme, libéré de toue corruption, un Burkina plus intègre, nous devons travailler à inculquer les valeurs de base par le biais de l'éduction. Toute la société, leaders et autres acteurs devrait s'y engager par un exemple de vie. Oui nous le pouvons « Yes, we can ».

Repartons concrètement sur de nouvelles bases. Les autorités devraient admettre que la moralisation de la vie de la nation ne peut se faire sans une prise de conscience engagée : reconnaitre que les acteurs de la vie politique du Burkina pendant les 27 dernières années, (Partis au pouvoir et dans une certaine mesure l'Opposition aussi), sont d'une manière ou d'une autre, responsable de la situation. Tous ont failli. Très rares sont ceux qui auraient les mains blanches pour jeter la pierre aux autres. Tous, sont comptables du déclin de la morale. Tomber n'est par un crime, mais le refus de se relever. Il faudra en toute humilité reconnaitre son tord et se retourner des pratiques anciennes. Refuser cela, c'est vouloir opter pour une culture de règlement de compte qui finira par nous enliser dans un cycle infernal de vengeance réciproque ; ce qui risque de précipiter notre cher dans les méandres du mal.

Les plus grands perdants seront les générations à venir. Ensemble donc, unis comme les enfants d'une seule mère, refusant de nourrir toute haine capable de nuire aux liens consanguins, réconcilions-nous avec nous-même, les uns avec les autres pour remettre le Burkina sur les rails. C'est à ce prix que nous pourrons faire de lui un pays aimé et respecté par les siens, surtout par les générations futures. Si nous voulons que le Burkina soit le meilleur cadeau à léguer au future, il faudrait conserver vive, la teneur de cette philosophie locale : « si la chèvre monte sur la meule, son petit ne peut rester en bas. Il l'a suivra forcement. Le carpeau s'assoit à la manière de sa mère. Le petit de la girafe coureur ne sera jamais boiteux ». Vivement que nous soyons des bougies allumées pour notre postérité en vue d'un Burkina toujours davantage resplendissant.

Sibiri Nestor SAMNE
Communicateur
Email : sasimastor@hotmail.com

Soirée inter rédaction : La 4ème édition sous le signe de la maturité

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La 4ème édition de la Soirée inter rédaction (SIR), est prévue pour se tenir le 06 mai prochain. Le comité d'organisation de l'événement, a dévoilé les contours de la soirée aux hommes de médias, au cours d'une conférence de presse.

La Soirée inter rédaction (SIR), est un rendez-vous annuel des rédactions qui réunit les hommes et femmes de médias pour passer des moments conviviaux. La SIR, c'est aussi la solidarité et l'entraide, à l'endroit des consœurs et confrères en situation difficile. « De l'entraide pour plus de professionnalisme, avec un apport en matériel au bénéfice de quelques rédactions. La SIR c'est aussi un partage d'expériences et d'expertises autour de thématiques et de domaines divers mais connexes à la profession du journalisme », a tenu à rappeler Boukary Ouédraogo, président du comité d'organisation de la 4ème édition et par ailleurs président de la Croix Bleue Burkina.

À une dizaine de jours de la tenue de l'événement, les organisateurs ont déploré le fait que, le budget ne soit pas encore bouclé. Ils ont donc lancé un appel pressant aux différents sponsors, afin de pouvoir tenir le pari non seulement de l'organisation de la soirée, mais aussi et surtout de sa réussite. Ils sont convaincus que « L'édition 2016 sera effective et meilleure que les précédentes ». En effet, ils ont placé cette 4ème édition sous le signe de la maturité.

Elle est prévue pour se tenir le 06 mai prochain, respectivement au CENASA et au pavillon de la Créativité du SIAO. Cette 4ème édition est placée sous le patronage du ministre de la communication, chargé des relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, Rémis Fulgance Dandjinou. Le parrain est Jean-Baptiste Natama, vice-président de la région Afrique de l'Alliance Mondiale des PME (Petites et moyennes entreprises).

Un programme alléchant avec quelques innovations

Au menu de cette édition, il est prévu un panel autour du thème : « Quel avenir pour les médias traditionnels face à l'invasion des réseaux sociaux ? ». Ce panel sera animé par des sommités du domaine de la presse et de la communication, notamment le Pr Serge Théophile Balima ; Rabankhi Zida directeur général des Éditions Sidwaya ; Édouard Ouédraogo directeur de publication de « l'Observateur Paalga ».

Au programme toujours de cette soirée, un dîner gala avec des prestations d'artistes et des remises d'attestations de reconnaissance ainsi que du matériel à certaines rédactions. Cependant, les conférenciers ont conditionné le dernier point, à la réactivité effective des partenaires de la soirée.

Des innovations, on retiendra que pour cette édition, les promoteurs de la soirée ont scindé certaines activités. En effet, lors des éditions passées, c'était au cours du dîner gala que se faisaient les interventions de certains spécialistes du domaine. Eh bien, pour cette édition, il est prévu une conférence publique le matin du 06 mai et le dîner gala dans la soirée. De même, juste après le dîner gala, une soirée détente est prévue au night-club « New Ice », situéà quelques encablures du SIAO.

La SIR, une initiative de la Croix Bleue Burkina

La Croix Bleue Burkina est une association apolitique et non lucrative de journalistes et de particuliers, reconnue officiellement le 28 mars 2013. Elle a pour objectifs de sensibiliser les journalistes et les étudiants en journalisme aux questions citoyennes ; créer un cadre d'échange et de débat hors de toute contrainte ; renforcer les compétences des journalistes et la qualité de l'information ; rendre la profession plus visible auprès de ses interlocuteurs ; accroître la crédibilité des thèmes développés au sein même des médias.

C'est donc sous la bannière de cette association que sont organisées les SIR. Quant à cette 4ème édition, elle a pour objectif général, de permettre à l'ensemble des journalistes de fraterniser et renforcer leurs liens d'amitié, à travers un cadre convivial. Et comme buts visés, il s'agit de réunir dans un même cadre, l'ensemble des acteurs du monde des rédactions burkinabè afin de mériter d'une soirée digne d'une reconnaissance de la profession ; permettre aux hommes de médias de se rencontrer en dehors des reportages ; créer des liens de contacts entre les générations de journalistes afin de susciter des échanges autour d'expériences et surtout permettre à la jeune génération de bénéficier des conseils des seniors ; ériger à côté des prix et cadres conventionnels de récompense des journalistes, une plateforme à même d'octroyer aux hommes de médias du matériel de travail et toutes autres formes de soutien.

Angelin Dabiré
Lefaso.net


Ce qu'on ne vous a jamais dit sur la contraception : L'utilisation et la promotion des contraceptifs sont un péché grave (8)

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« On reconnaît l'arbre à son fruit. Tout arbre bon produit de bons fruits, tandis que l'arbre gâté produit de mauvais fruits » (cf. Mathieu 7, 16-17). A la vue de ce qui précède, même sans la lumière de la foi, l'intelligence humaine peut conclure que le recours à la contraception est un mal.

L'emploi de contraceptifs quels qu'ils soient, de pilules du lendemain, de la stérilisation est un péché grave, encore appelé péché mortel, tout d'abord à cause de la dissociation qui est faite entre les finalités de la relation sexuelle : union et procréation [1]. On ne peut invoquer le fait qu'il s'agirait d'un moindre mal, car, s'il est parfois licite de tolérer un moindre mal moral afin d'éviter un mal plus grand, il n'est jamais permis, même pour de très graves raisons, de faire le mal afin qu'il en résulte un bien (cf. Romains 3, 8).

L'utilisation de tous les contraceptifs hormonaux, des stérilets et des pilules du lendemain sont plus graves encore parce qu'ils sont abortifs. Tous les contraceptifs poussent d'ailleurs les conjoints (ou les partenaires) à choisir l'avortement direct en cas d'échec. De plus, l'effet des contraceptifs sur la santé n'est pas à négliger, car la vie et la santé sont un don de Dieu dont il faut en prendre grand soin. Enfin, la mentalité contraceptive favorise l'adultère, la fornication, la dislocation des foyers, la banalisation de la femme et finalement les violences faites aux femmes.

Sont également en état de péché mortel – et ne peuvent donc pas communier –, tous ceux qui coopèrent directement à ces péchés graves (propagandistes, prescripteurs, pharmaciens, vendeurs, etc. ).

Les conjoints qui sont sous contraceptifs, de même que tous ceux qui vivent en état de péché grave (fornication, adultère, concubinage, prostitution, pornographie, masturbation, homosexualité, etc.) doivent savoir qu'ils NE DOIVENT PAS COMMUNIER avant d'avoir reçu la confession ou d'avoir régularisé leur situation. De plus, ils doivent se souvenir que la vie ne s'arrête pas sur cette terre et qu'ils COMPROMETTENT LEUR SALUT s'il leur arrivait de mourir en état de péché grave sans avoir eu le temps de le regretter (cf. Marc 10, 17 ; 1 Corinthiens 6, 9-10 ; etc.) !

Cependant, un conjoint peut être la victime innocente de la violence ou de l'imposition injuste de la contraception de la part de son conjoint auxquelles il/elle ne peut s'opposer. Une telle coopération peut être licite quand sont réunies les trois conditions suivantes : 1) l'action du conjoint coopérant ne soit pas déjà en elle-même illicite ; 2) il existe des motifs proportionnellement graves pour coopérer au péché du conjoint ; 3) on cherche à aider le conjoint à abandonner un tel comportement (avec patience, par la prière, dans la charité, par le dialogue : mais pas nécessairement à ce moment, ni à chaque occasion) [2]. L'utilisation des préservatifs par des couples mariés dont l'un des conjoints vit avec le VIH pose un problème de conscience complexe que nous ne discutons pas ici [3].

Ouagadougou le 25 février 2016

Abbé Jean-Emmanuel KONVOLBO,
Prêtre catholique
Professeur d'Ecriture Sainte et de langues bibliques
Grand Séminaire Saint Jean-Baptiste de Wayalghin
Email : paroleetvie@gmail.com
Cet article se trouve sur mon site web en construction : http://konvolbo.org

Notes :
[1] Cf. Pape Paul VI, Encyclique Humanae vitae sur le mariage et la régulation des naissances, n°14. Cela ne signifie pas que chaque rapport doit donner naissance à une nouvelle vie, car le recours aux périodes non fécondes est licite.
[2] Cf. Conseil Pontifical pour la Famille, Vade-mecum pour les confesseurs sur certains sujets de morale liés à la vie conjugale, n°13-15.
[3] Cf. Père François SEDGO, Prévention SIDA et éducation chrétienne de la sexualité humaine, Ouagadougou, 1998. De larges extraits sont disponibles sur http://catholique.bf, rubrique SIDA. Voir aussi Jacques SIMPORE, Prévention de la transmission verticale du VIH : enjeux biomédicaux, implications éthiques, juridiques et culturelles, Facultate Bioethicæ Pontificii Athenaei Regina Apostolorum, Rome, 2011.

Rectificatif : Le festival Denké Denké reste une initiative privée

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Dans notre édition du 26 avril 2016, nous avons rendu compte d'un point de presse annonçant pour les jours à venir la prochaine édition du festival Denké Denké. Dans la relation des faits de notre correspondant, il apparait que le festival est une initiative du ministère de la culture. Il n'en est rien.

Le festival Denké Denké qui en est à sa troisième édition est du promoteur et journaliste culturel, Boureima Djiga. Même si celui-ci est actuellement directeur de cabinet du ministre de la culture et du tourisme, cet événement reste une initiative privée, comme le promoteur a tenu à le souligner.

Toutes nos excuses à Monsieur Boureima Djiga et à tous nos lecteurs pour cette méprise.

Lefaso.net

Décès de Sessouma née Ouattara Aminata Danielle : Remerciements et faire-part

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Les grandes familles SESSOUMA à Kaïfona, N'dorola, Bobo-Dioulasso et Ouagadougou ;
Les grandes familles OUATTARA à Silorola, Banfora, Bobo-Dioulasso et Ouagadougou ;

Les familles amies et alliées OUEDRAOGO à Kaya, Tougzagué et à Ouagadougou, et COMPAORE à Ouagadougou et aux Etats Unis d'Amérique ;

Les enfants : Ulrich, Stéphane et Marielle

Vous renouvellent leurs profondes gratitudes pour les soutiens multiples et multiformes lors du décès et des obsèques de leur maman, tante, sœur, belle-maman et grand-maman
SESSOUMA née OUATTARA Aminata Danielle

Epouse de feu SESSOUMA Guillaume, conseillère des affaires économiques à la retraite.

Ils vous informent part la même occasion des messes demandées par les participants aux obsèques seront dites à la paroisse Saint-Camille du samedi 16 avril au dimanche 1er mai 2016.
Horaires : 06h30mn et 18h30mn

Tous les dimanches en plus des horaires ci-dessus : 09h00.

Que son âme repose en paix !

UNION DE PRIERE

Messe de requiem de Richard, Emmanuel et Elise Toé

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Les grandes familles TOE, KY, PARE, YELEMOU à Nimina, Toma, Yaba, Ouagadougou, Dédougou, Bobo-Dioulasso, Orodara, Abidjan, Chicago ;

Les familles alliées :

- GOLANE, BOUDA, SANDWIDI, OUATTARA, BASSOLETH, NIKIEMA, OUEDRAOGO, NAPON, SIMPORE, BROWN ;
- OUEDRAOGO, YARO, DICKO, OUANDAOGO, GUINGUERE ;
- TRAORE, ZEBANGO, GANAME, KERE, TOE, KY ;

Très touchés par les marques de sympathies, de soutien et de réconfort multiples et multiformes qui leur ont été témoignées lors du décès et des obsèques de leurs très chers regrettés :

Richard André Marie TOE à Ouagadougou le, 9 Octobre 2015
Emmanuel TOE à Dédougou le, 26 Octobre 2015.
Elise TOE à Bobo-Dioulasso le, 30 Novembre 2015

Vous prient d'accepter leurs remerciements et vous témoignent leur profonde reconnaissance.
Que le Seigneur vous récompense et leurs accordent le repos éternel.
Une messe de requiem tenant lieu de funérailles chrétienne sera célébrée :

Le Samedi 30 Avril 2016 à l'Eglise de la paroisse Sacrée Cœur de Toma à 10H.

« Heureux les pauvres de cœur car le royaume des cieux est à eux. »

Décès de El Hadj BOLY Hamadoun

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Les familles BOLY, SIDIBE, DIALLO, BARRY, BA, CISSE à Kagalé, Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Barani, Ouahigouya, aux Etats Unis, au Canada et au Ghana.

Les familles alliées GUINDO, DAO, KABORE et BAMOUNI
La veuve BOLY /SIDIBE Assita à Bobo Dioulasso
Les enfants BOLY Cheick Ousmane, DIACFA Ouaga,
BOLY Abdoul Aziz, IFDC Ghana,
BOLY Seydou Thierno , Générale des Assurances Ouaga
Madame BAMOUNI/BOLY Teddy Mariama , Bobo Dioulasso

Les petits enfants : Nouridine, Jamel, Aliyah, Shahid, Rayanne , Jabir
Ont la profonde douleur de vous annoncer le décès de El Hadj BOLY Hamadoun, I.D.E à la retraite, le dimanche 24 avril 2016 à Ouagadougou des suites de maladie.

Ils remercient très sincèrement tous ceux qui ont témoigné leur soutien tant moral, spirituel, matériel que financier lors de l'enterrement qui a eu lieu le 26 avril 2016 à Ouagadougou.

Ils vous informent par ailleurs que la cérémonie de doua du 7ème jour aura lieu le dimanche 1er mai 2016 à 9h00 au domicile familial au quartier Yéguéréà Bobo Dioulasso.

Qu'Allah le tout puissant l'accepte dans son paradis. Amine

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