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Assises nationales de la jeunesse : Le Premier ministre à l'écoute des chefs d'entreprises

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A l'occasion des Assises Nationales de la jeunesse qui se tiennent actuellement à Gaoua, le premier ministre Yacouba Isaac Zida a échangé ce jeudi 18 juin dans la salle de conférence du conseil régional du sud-ouest avec les chefs d'entreprises sur les opportunités d'emplois et de stages pour les jeunes.

Le conclave entre le premier ministre et les chefs d'entreprises sur les opportunités d'emplois et de stages pour les jeunes a duré plus de quatre heures. Première du genre ; les chefs d'entreprises ont salué l'initiative du gouvernement à travers des échanges a bâtons rompus. Ce fut l'occasion pour les responsables d'entreprises d'exposer les difficultés auxquelles les entreprises Burkinabé font face. Il s'agit des délestages intempestifs, de la fraude, de la concurrence déloyale et de la qualification des ressources humaines dans les entreprises. A toutes les préoccupations, questions et suggestions, le premier ministre et son gouvernement ont donné des éléments de réponse. Pour Yacouba Isaac Zida, c'est un satisfecit général qui se dégage au regard des échanges francs et directs. Par ailleurs, le PM salue l'engagement des responsables d'entreprises à offrir près de 2000 emplois dans les secteurs des mines et de l'industrie. « Le gouvernement va prendre des mesures pour assurer la compétitivité de nos entreprises et travaillera à assainir le secteur par rapport à certains fléaux comme la fraude » a dit Isaac Zida. Tous les acteurs ont reconnu que l'apport du secteur privé permettra de résorber l'employabilité des jeunes dans notre pays.

Dalou Mathieu Da correspondant régional


Réfugiés dans le monde : Près de 20 millions vivent sur le sol africain

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Le monde entier commémore la journée mondiale des réfugiés ce samedi 20 juin. Au Burkina Faso, c'est le camp de Mentao à Djibo dans le Sahel qui servira de cadre pour faire une halte sur ces personnes ordinaires qui vivent une situation extraordinaire. Gogo Hukportie, représentante du Haut-commissariat des réfugiés (HCR) au Burkina et Michel Somma, coordinateur de la Commission nationale pour les réfugiés étaient face à la presse ce vendredi 19 juin pour fournir des informations et des chiffres relatifs aux réfugiés et personnes déplacées dans le monde.

« Les réfugiés sont des personnes ordinaires qui vivent des situations extraordinaires ». C'est la matière à réflexion de la journée mondiale des réfugiés de cette année 2015. Un thème interpellateur selon la représentante du HCR au Burkina et le coordonnateur de la commission nationale pour les réfugiés, parce que disent-ils : « nul n'est à l'abri d'être dans une situation de réfugié». En effet, le déplacement contraignant des personnes ne cesse d'augmenter chaque année. Dû pour la grande majoritéà des conflits, des guerres, des catastrophes naturelles, etc. Les chiffres indiquent qu'au Burkina Faso, en 2014, ce sont plus de 51 000 personnes qui demandaient l'asile. En 2015, le nombre a augmenté avec près de 60 000 demandeurs. C'est dire, affirme, Mme Gogo, que la situation est très alarmante.
Pour le cas particulier des réfugiés maliens, la situation s'était montrée reluisante en 2013. La crise de Kidal les amènera à changer d'avis sur leur probable retour au pays. Alors, en dehors du site de Sanyoro qui est actuellement fermé, le Burkina continue d'accueillir les réfugiés maliens sur les sites de Mentao à Djibo, à Bobo, à Ouaga, à Gorom-Gorom dans l'Oudalan et à Goudoubo (Dori).
A Mentao, ils sont au nombre de 13 319. Dori enregistre 10 327. Quant à l'Oudoulan, ils sont 8 184. A Bobo-Dioulasso, les réfugiés qui sont pour la plupart installés dans les quartiers sont au nombre de 1060. Et enfin Ouagadougou qui enregistre le plus petit chiffre : 802.

Au total, les réfugiés maliens se chiffrent à 33 692 qui vivent au Burkina pour 52% de femmes et 48% d'hommes.
Le HCR, selon la représentante travaille en étroite collaboration avec la Conaref qui est l'organe gouvernemental chargé de la protection des réfugiés sur le territoire burkinabé en leur procurant une assistance et une protection. Les réfugiés dès leur arrivée, bénéficient donc d'une protection juridique à travers l'attestation et la carte de réfugié qui leur sont délivrées, une assistance alimentaire, en santé, en éducation, etc.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) leur vient aussi en aide avec des vivres et des non vivres pour leur mieux-être. « Nous essayons aussi de mettre en place un système pour sécuriser les camps », a fait savoir Mme Gogo aux journalistes. Ceux qui sont dans les centres urbains ne bénéficient pas, certes, de cette assistance sécuritaire, mais ils ont toujours accès à la Conaref et au HCR pour poser leurs préoccupations.

Trop de crises dans le monde… les donateurs sont fatigués

Le HCR a toujours été soutenu par les pays comme les USA, le Japon, dans la prise en charge des personnes déplacées. Mais, déplore la représentante : « il y a beaucoup trop de crises dans le monde (Centrafrique, Syrie, Mali, Burundi…) qui entrainent des déplacés. Ces réfugiés ont aussi besoin d'aides ». Si bien que les fonds destinés à certaines agences restent très souvent insuffisants pour les prises en charges.

Le rapport global de 2014 révèle que du fait des guerres et des violences qui surgissent et se multiplient partout, le monde compte près de 60 millions de réfugiés et de personnes déplacées dont plus de 30% se trouveraient sur le continent africain. Au Burkina particulièrement, et ce depuis 2012, ce sont des réfugiés –maliens en grande majorité, mais aussi d'autres nationalités telles que tchadiennes, centrafricaines, ivoiriennes, rwandaises, congolaises et burundaises qui y vivent. « Nos équipes continuent d'enregistrer de nouvelles arrivées de réfugiés en provenance du Mali », affirme la représentante du HCR au Burkina. A l'en croire, les chiffres suscités sont alarmants, d'où l'urgence à conjuguer les efforts afin de montrer plus de solidarité envers ces hommes et femmes qui ont été contraints à fuir leurs pays pour sauver leurs vies.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

Le séjour très politique de Maître Sankara en France

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Arrivé en France le 11 juin à l'invitation de la diaspora burkinabè et africaine sankariste, Maître Bénéwendé Stanislas Sankara n'a pas chômé, enchainant rendez-vous avec des hommes politiques français, interviews dans les médias et des réunions publiques en province et à Paris. Le 13 juin, il a participéà Montpellier, dans une rue qui porte le nom du leader de la révolution, à une manifestation organisée par le « Comité international Justice pour Sankara » de Montpellier, en présence de Mariam Sankara. Deux jours plus tard, il a débattu dans la soirée, Place du Colonel Fabien à Paris, siège du Parti communiste français, durant près de deux heures, avec un public cosmopolite sur la situation post-insurrectionnelle, la conduite de la Transition et les chances des Sankaristes aux prochaines échéances du 11 octobre prochain. « Je m'attendais à rencontrer des compatriotes sankaristes et au final je me suis retrouvé devant un public international, avide de débat sur ce qui se passe au Burkina », nous a t-il confié, se disant « satisfait du niveau des échanges et du respect que les uns ont des opinions des autres, ce qui n'est pas toujours le cas chez nous ». Dans la matinée du 16 juin, il a co-animé avec Germaine Pitroipa, la représentante de l'Unir/Ps en France, une conférence devant un parterre de journalistes qui s'intéressent à l'actualité africaine. Mariam Sankara, qui était annoncée, n'est finalement pas venue pour, parait-il, « des raisons de sécurité». Ce face à face avec la presse a été l'occasion pour celui qui est l'avocat de la famille Sankara et aussi candidat à l'élection présidentielle d'octobre prochain de développer deux sujets : la plainte de la veuve et les enfants de Thomas Sankara pour « assassinat et faux en écriture administrative » déposée en 1997 auprès des instances judiciaires burkinabè, et la prochaine présidentielle à laquelle il sera pour la troisième fois, sur la ligne de départ.

Sur le dossier judiciaire, il a rappelé que le combat qu'il mène avec le soutien du réseau « Justice pour Sankara, justice pour l'Afrique » pour que justice soit rendue au président Thomas Sankara se heurtait à l'immobilisme et à l'absence de volonté du pouvoir en place. « Nous avions à faire avec des magistrats de service qui ne pouvaient pas rendre la justice », a- t- il déclaré. Avec l'insurrection populaire de fin octobre 2014 et la mise en place d'un gouvernement de Transition, les choses ont brusquement changé. Un juge militaire a été désigné, lequel a déjà procédéà des auditions dont Mariam Sankara, et les restes présumés du président du Conseil national de la révolution (CNR) et ceux de douze de ses compagnons, tués le 15 octobre 1987 et enterrés au cimetière de Dagnoën ont été exhumés le 26 mai dernier. L'espoir de voir enfin la procédure aller jusqu'à son terme et aboutir à un procès est désormais permis.

Sur l'insurrection populaire et l'élection présidentielle, Maitre Sankara et Germaine Pitroipa se sont longuement attardés sur le processus qui a débouchéà la démission de Blaise Compaoré, la gestion de la période de transition et les exigences auxquelles le futur gouvernement ne pourra se dérober. « J'ai confiance en la jeunesse burkinabè qui ne se laissera pas faire parce qu'elle a prouvé qu'elle pouvait être patiente mais qu'elle pouvait aussi prendre en main son destin quand on dépasse les limites », analyse Germaine Pitroipa. Pour Maitre Sankara, l'insurrection populaire qui a été portée par des jeunes, doit trouver son achèvement dans les bureaux de vote, « sinon elle n'aura servi à rien ». Une mise en garde qu'il adresse aux citoyens qui espèrent un véritable changement de gouvernance au Burkina, au moment où l'ancienne majorité se réorganise et croit dur comme fer, pouvoir à nouveau jouer les premiers rôles à l'issue des élections.

Candidat des Sankaristes à l'élection présidentielle, il estime avoir toutes les chances de s'installer à Kosyam même s'il ne bénéficiera pas du soutien de tous ceux qui se réclament de Thomas Sankara. Boukari Kaboré dit le Lion a boycotté la Convention des Sankaristes mi-mai, et Jean-Baptiste Natama, qui avait rejoint quelques semaines plus tôt le Front sankaristes dans l'espoir d'être désigné, s'est déclaré candidat. Et pour ne rien arranger, le Front des forces sociales (FFS) du regretté Norbert Tiendrebéogo ne soutient plus la candidature de Maître Sankara. Des épiphénomènes qui n'entament en rien sa sérénité. « Nous avons appris depuis longtemps que l'unité ne se décrète pas, et dans le passé, beaucoup de partis qui se réclamaient de Thomas Sankara étaient en réalité des créations du régime en place », révèle t-il. Peut-on s'attendre à l'extradition de Blaise Compaoré pour être jugé au Burkina, sachant que pour le président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire, Guillaume Soro, « tant que Ouattara sera président, Blaise Compaoré pourra rester en Côte d'Ivoire comme il le voudra ? », a demandé un confrère. « Blaise Compaoré s'est réfugié dans sa belle famille et au regard de la loi ivoirienne, je crois qu'il peut se prévaloir de la nationalité ivoirienne. Si tel est le cas, nous disons que les Ivoiriens peuvent le garder définitivement. Mais s'il se prévaut de la nationalité burkinabè, rien n'interdit qu'il soit extradé si un juge en fait la demande ; tôt ou tard, il sera rattrapé par l'histoire », a répondu Maitre Sankara. Sur le code électoral qui fait polémique, Germaine Pitroipa est implacable : « La loi n'exclut personne et on ne peut pas enlever aux Burkinabè le droit de rendre inéligibles les responsables du régime déchu ». Elle rappelle qu'au lendemain de la seconde guerre mondiale, les partisans du maréchal Pétain avaient été déchus de leurs droits en France. Sur ce point, le patron de l'Union pour la renaissance/ Parti sankariste (Unir/Ps) s'est montré inquiet quant aux conséquences qu'une certaine lecture du code peut engendrer. « Cette loi peut être une bombe à retardement et il est dangereux de dire aux populations que c'est une loi qui exclut », s'est- il insurgé, alors que « seuls ceux qui ont accompagné Blaise Compaoré dans son projet de modification de l'article 37 de la constitution sont frappés d'inéligibilité».

Dans l'après-midi, Maitre Sankara, Mariam Sankara et les membres du réseau « Justice pour sankara, justice pour l'Afrique » avaient rendez-vous avec les députés du groupe parlementaire du Front de gauche et des Ecologistes.
Aux environs de 14 heures, Mariam Sankara, Germaine Pitroipa et Maitre Sankara arrivent devant l'Assemblée nationale française. Ils sont accueillis par une dizaine de soutiens dont Bruno Jaffré, auteur d'une biographie de Thomas Sankara et très actif dans la mobilisation de l'opinion sur le dossier Sankara, Patrice Taraoré, le représentant en France du Bali citoyen ; des membres du Parti communiste français et des militants contempteurs de la Françafrique. Quelques minutes après, arrive la députée écologiste et ancienne ministre du Logement et de l'égalité des territoires, Cécile Duflot. Chaudes poignées de mains avec Mariam Sankara, habillée dans un majestueux costume Faso Dan Fani. « Nous sommes heureux de vous recevoir ici à l'Assemblée nationale française parce que nous sommes solidaires du combat que vous menez », lance la députée. Le groupe est rejoint par le président du groupe parlementaire « Front de gauche », le député communiste André Chassaigne, un homme à la moustache abondante et au gabarit très au dessus de la moyenne.
Après quelques formalités d'ordre sécuritaire, nous voici dans les locaux de l'Assemblée nationale. Le député souhaite la bienvenue à Mariam Sankara et ses soutiens et lui donne la parole. « C'est un honneur pour moi d'être reçue ici à l'Assemblée nationale française dans le cadre de l'amitié de nos deux peuples et dans notre attachement commun aux libertés et au respect de la vie humaine. Merci pour votre engagement à vouloir situer les responsabilités dans l'assassinat du président Thomas Sankara, car parmi les complicités qu'on évoque dans cette affaire, le nom de la France est souvent cité et il serait bien qu'on sache ce qui s'est réellement passé», lance la veuve de Thomas Sankara.

Quant à Maître Sankara, il est « persuadé qu'ici, il y a des amis et des frères Français attachés aux droits de l'homme et à la liberté» et convaincu que « tant que la lumière sur l'assassinat de Thomas Sankara n'aura pas été faite, il restera pour l'Afrique, un goût d'amertume en ce sens que l'assassinat du leader de la Révolution démocratique et populaire (RDP) a été vécu comme un espoir assassiné». Il rappelle que depuis 28 ans les Burkinabè n'ont pas baissé les bras, qu'il y a eu une sorte de résistance peut-être latente aussi bien dans la société civile que dans les partis politiques et qu'au final, les « Burkinabè ont dû assumer leur propre révolte ». Il a ensuite rappelé les péripéties que le dossier a connues depuis le dépôt de la plainte en 1997 jusqu'à l'exhumation des restes le 26 mai dernier en passant par le Comité de droits de l'homme de l'Onu. (http://www.lefaso.net/spip.php?article26901 du 16 mai 2008).

Demander à la France de faire la lumière sur son éventuelle implication dans cette affaire, est pour lui une occasion offerte au pays qui se réclame des droits de l'homme de ne « plus se laisser soupçonner de complicité d'assassinat dans un dossier comme celui de Thomas Sankara où son nom est régulièrement cité dans la presse et dans les livres ». Il ne désespère pas qu'à l'image de ce qui s'est passé en Belgique où la vérité a été dite sur la mort du premier ministre congolais Patrice Lumumba, 40 ans après les faits, la lumière soit faite sur l'implication de la France dans l'assassinat de Thomas Sankara, « un sujet que la France n'a pas envie d'évoquer pour des raisons politiques », croit savoir Cécile Duflot. « Thomas Sankara a été tué pour ses idées, pour ce qu'il représentait et pour la politique qu'il menait, c'est en cela que le dossier n'est pas une affaire de famille, mais une affaire politique qui intéresse toute l'Afrique », conclut Germaine Pitroipa.

Après deux demandes déposées en 2011 et en 2012 sans suite, cette nouvelle requête d'une trentaine de députés burkinabè a-t-elle des chances d'aboutir ? Rien n'est moins sûr. Techniquement la mise en place de cette commission pourrait encore prendre du temps. Le député André Chassaigne explique la procédure : « Chaque groupe a ce qu'on appelle le droit de tirage à commission d'enquête parlementaire, c'est-à-dire que nous pouvons proposer à l'Assemblée nationale, à partir d'une proposition de résolution, la mise en place d'une commission d'enquête. Cette commission ne peut pas être refusée sur le bureau du président de l'Assemblée nationale sauf s'il y a une enquête judiciaire en cours sur le même sujet. Malheureusement cette année, nous avions déjà demandé une commission d'enquête et on n'a plus de droit à tirage sur l'année 2015. L'autre possibilité qui reste est d'écrire au président de l'Assemblée nationale et demander qu'une commission d'enquête parlementaire soit mise en place à son initiative avec le soutien des présidents des groupes. J'ai adressé un courrier dans ce sens au président la semaine dernière et je vais le lui rappeler ». Si la commission d'enquête devait voir le jour, ses membres auront à répondre aux questions suivantes : Pourquoi Thomas Sankara a t-il été assassiné ? Comment cet assassinat a t-il été rendu possible ? Quels rôles ont joué les dirigeants français de l'époque ? Quels rôles la DGSE (direction générale de la sécurité extérieure) savait-elle ce qui se tramait ?
Affaire à suivre

Joachim Vokouma ; Lefaso.net (France)

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Interpellation d'un ex- député CDP à Bobo Dioulasso : « J'ai été très très bien traité, …les Forces de défense et de sécurité ont un comportement très professionnel », dixit Aboubacar Sannou

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Députéà la dernière législature sur la liste de son parti le CDP, dans la province des Banwa, Aboubacar Sannou était, entre autres, vice-coordonnateur du « réseau population et développement » de l'Assemblée nationale. A la faveur du dernier congrès de son parti, tenu les 9 et 10 mai derniers, il a été porté vice-président chargé de la promotion des jeunes. Discret et dynamique, le désormais responsable en charge de la jeunesse du « CDP nouveau » a été, quelques jours après cette ascension politique, interpelé et placé en garde à vue par la section de recherche de Gendarmerie de Bobo-Dioulasso « pour des propos tenus sur des actions qui seraient envisagées pour entraver le déroulement du processus électoral ». Relâché par la suite, M. Sannou focalise désormais ses énergies politiques sur la relance de son parti à travers surtout la frange jeune. Dans cet entretien qu'il a bien voulu nous accorder, il revient sur son arrestation, aborde les actions de mobilisation envisagées les jours à venir, jette un regard sur les résultats du sondage, parle du futur candidat de son parti à la présidentielle, etc.Entretien !

Lefaso.net : Pouvez-vous revenir sur votre arrestation à Bobo-Dioulasso ?

Aboubacar Sannou : J'ai reçu un appel le 14 mai à Ouagadougou, un appel de Bobo-Dioulasso, d'un monsieur qui s'est présenté comme étant un responsable des Forces de défense et de sécurité notamment de la Gendarmerie, me demandant donc de passer, si j'étais libre, répondre à deux ou trois questions. Je lui ai fait savoir que j'étais effectivement à Ouagadougou et il m'a dit que lorsque j'aurai l'occasion de passer par Bobo-Dioulasso, de lui faire signe. Effectivement, le dimanche 24 mai, je l'ai appelé pour lui dire que j'étais dans la ville mais il m'a fait savoir qu'il était hors de la ville (Bobo-Dioulasso). Je lui ai dit que je partais pour une activité dans ma province (les Banwa, ndlr) et que je souhaiterais continuer et au retour on allait se voir. Il m'a dit qu'il n'y a pas de problème, que je pouvais aller et qu'au retour, même si c'était dans un endroit quelconque, il pouvait venir me poser juste des questions et prendre mes éléments de réponses. Le 3 juin, lorsque je revenais de mes activités du village, à l'entrée de la ville, je l'ai joint et lui ai fait savoir que j'étais dans la ville et que j'aimerais savoir où est-ce qu'on pouvait se voir. Il m'a fait savoir qu'il était en formation et que je pouvais me rendre dans le service en question, que je serais reçu par un responsable. Effectivement, je m'y suis rendu autour de 10 heures, ce responsable m'a posé deux à trois questions auxquelles j'ai apporté des éléments de réponse. Il m'a ensuite demandé d'écrire cela, et je les ai écrits et lui-même, il les a recopiés dans un registre (un cahier de déclarations) qu'il m'a fait signer. Il m'a ensuite dit d'attendre, le temps qu'il rende compte à sa hiérarchie. Et cette attente a duré cinq jours

Lefaso.net : Cette attente de la réponse de la hiérarchie a duré cinq jours ?
Aboubacar Sannou :
Oui, je suis resté là pendant cinq jours, attendant la réponse de Ouagadougou, jusqu'à ce que je me suis retrouvé devant le procureur où j'ai été remis en liberté.

Lefaso.net : N'avez-vous pas cherchéà comprendre…, lorsque cette attente durait ?
Aboubacar Sannou :
Je suis entré par deux fois le voir, du fait que j'avais pris certains engagements avec certains camarades à Bobo-Dioulasso et également, j'avais avec moi, des denrées périssables (puisque je continuais sur Ouagadougou). Il m'a donc fait savoir d'attendre et 30 à 45 minutes après, il m'a dit d'éteindre mes portables et de les remettre. Ce que j'ai fait. Et…voilà, j'y suis resté pendant cinq jours.

Lefaso.net : Dans quelles conditions vous y êtes restés pendant ces cinq jours ?
Aboubacar Sannou :
Je n'étais pas dans une cellule mais j'étais assis, dans la maison. Je passais la nuit sur un lit que les éléments mettaient à ma disposition…

Lefaso.net : Aviez-vous d'autres personnes dans le même cadre ou étiez-vous seul ?
Aboubacar Sannou :
Non, j'étais seul. Ce n'était pas dans une cellule, c'était dans le service. J'y étais, j'échangeais avec tout le monde, je recevais de la visite de mes parents et de certains amis également qui m'apportaient à manger, etc.

Lefaso.net : Comment avez-vous pu entrer en contact avec vos proches, à partir du moment où il vous a été demandéà un certain moment d'éteindre vos téléphones ?
Aboubacar Sannou :
C'est vrai, mais lorsque je suis arrivéà la gendarmerie (puisque je rentrais du village), il y avait des gens avec moi (certains qui étaient des agents de l'Etat qui devraient reprendre le service le matin) et ces derniers, lorsque l'attente durait, ont essayé de comprendre ce qui se passait. C'est-là qu'on leur a fait comprendre que j'étais retenu et qu'on ne pouvait plus accéder… C'est-là qu'ils ont informé ma famille et mes proches.
Lefaso.net : Comment avez- vous jugé votre traitement lors de votre ‘'séjour'' ?
Aboubacar Sannou : J'ai été très, très bien traité, tant par les responsables que par les agents des Forces de défense et de sécurité qui ont un comportement très professionnel. J'étais vraiment en parfaite harmonie avec eux et je pense même que je me suis fait des amis.

Lefaso.net : Quand vous receviez l'appel de Bobo-Dioulasso, vous a- t- on dit ce sur quoi vous alliez être entendu ?

  • Aboubacar Sannou : Non, absolument pas. Je n'ai pas reçu de convocation ; j'ai juste reçu un appel me demandant de passer juste pour répondre à deux ou trois questions. Et c'est ce que j'ai fait. Je n'ai pas reçu l'objet… Je m'y suis présenté de toute bonne foi parce que, je fais foi aux autorités et je me suis rendu en citoyen pour répondre a des questions que ces services de sécurité voulaient me poser sans vraiment présager que c'était sur tel ou tel sujet. On m'a posé trois questions à savoir que j'aurais, primo, affirmé lors d'une rencontre de mon parti, qu'il y aurait 960 jeunes en formation armée dans un pays voisin pour venir attaquer des militants de mon parti ; que secundo, j'aurais lors de cette même rencontre, dit que si je ne suis pas candidat il n'y aura ni campagne ni élection dans ma région (Boucle du Mouhoun, ndlr) et qu'enfin, tertio, j'aurais incité les gens à se constituer en groupes d'autodéfense. Ce sont les principaux points qui m'ont été cités.

Lefaso.net : Avez-vous effectivement tenu une rencontre dans la période citée par les Forces de sécurité et de défense ?
Aboubacar Sannou :
La rencontre sur laquelle ils se sont appuyés est une rencontre que les militants du CDP ont tenue à Bobo le 18 avril dernier, rencontre à laquelle j'ai pris effectivement part en tant qu'invité. J'y ai pris la parole et je suis intervenu. Mais, les propos qui ont été rapportés après, je ne m'y suis pas du tout reconnu parce que, j'ai brossé aux camarades présents, la situation d'ensemble du pays et je leur ai fait part d'un certain nombre de rumeurs qui circulaient dans le pays. Et ceux qui étaient présents à la rencontre peuvent le dire, je n'ai jamais été affirmatif, j'ai rapporté des rumeurs que j'ai entendues et que j'ai partagées avec eux lors de l'assemblée générale qui a eu lieu dans la cour du parti. Je ne me suis donc pas reconnu dans les faits. Pire, après la rencontre, le 20 avril, j'ai vu dans la presse que certains propos m'ont été attribués, j'ai appelé le correspondant local de l'organe en question pour lui faire part de ce que je ne me reconnaissais pas dans les propos. Mais, en fait, dans cette situation, ce qui était gênant pour moi et pour ceux qui étaient chargés du dossier, c'était que moi, en tant qu'accusé, je devrais contribuer à rechercher des éléments de preuves pour me disculper ou pour m'accabler. C'est une situation que j'ai trouvée un peu gênante. Les propos qui m'ont été attribués sont supposés avoir eu lieu au cours de l'assemblée générale, qui a regroupé environ 400 personnes et j'ai fait savoir aux enquêteurs que tous ces gens étaient des témoins, donc ils pouvaient être auditionnés pour voir ce qui avait été dit. Mais, curieusement, ils n'ont pas jugé nécessaire de les entendre mais on me demandait plutôt de retrouver des enregistrements sonores ou vidéos de la rencontre, que peut-être quelque part, ces propos allaient ressortir. Ce qui n'a pas pu être fait. Egalement, le journaliste qui a écrit dit avoir effacé l'enregistrement sonore.

Lefaso.net : …Vous avez effectivement partagé ces rumeurs suscités… ?
Aboubacar Sannou :
Bien sûr, comme je l'ai dit, j'ai commenté un certain nombre de rumeurs qui circulaient, relatives à cette information qui avait circuléà l'époque de certains propos de responsables d'OSC qui demandaient de mener une guérilla contre les leaders de l'ex-majorité et également d'autres avaient dit que par rapport au nouveau code électoral, ceux qui tenteraient de le critiquer pourraient être victimes de la colère populaire. Donc, c'est un ensemble de rumeurs qui circulaient et que j'ai partagées avec les camarades. Je ne suis pas venu tenir des propos affirmatifs.

Leafso.net : Auriez-vous appeléà une organisation de vos militants pour riposter… ?
Aboubacar Sannou :
Tout cela fait partie d'une mauvaise interprétation. C'est une rencontre de militants où j'ai eu à dire que par rapport aux rumeurs, il y a lieu qu'ils soient prudents parce que, non seulement il s'agit de préserver leurs droits civiques mais également leur intégrité physique. Mais de làà dire que j'aurais incité les militants à s'organiser, je dis non. Ces propos n'ont jamais été tenus.

Lefaso.net : C'est sous quelles conditions vous avez été relâché ?
Aboubacar Sannou :
C'est le jour qu'on devait me présenter devant le procureur que j'ai su que j'étais en état d'arrestation. Il ne m'a jamais été notifié de manière formelle que j'étais en état d'arrestation. Et je n'ai pas manqué de le faire savoir au procureur, devant lequel également j'ai su les raisons pour lesquelles je suis resté là-bas pendant les cinq jours. Rien ne m'avait été dit. C'est devant le procureur qu'on m'a dit que j'avais été gardéà vue pour des propos qui portaient atteinte à la sureté de l'Etat, des propos portant atteinte à l'ordre public, des appels à la désobéissance civile et à la révolte. C'est devant le procureur que j'ai su que, voilà ce dont j'étais accusé ; sinon pendant les cinq jours, je n'avais même pas su que j'étais en garde-à-vue. Madame le procureur m'a donc dit qu'elle m'accorde ma liberté mais de garder toujours mes téléphones ouverts et qu'au cas où de nouveaux éléments à charge venaient àêtre disponibles, elle pourrait me faire appel à tout moment et, pourquoi pas, juger le dossier.

Lefaso.net : Fraîchement portéà la tête de la jeunesse de votre parti, le CDP, vous êtes interpellé…. Cela n'émousse-t-il pas votre élan … ?
Aboubacar Sannou :
Non, aucunement ! D'ailleurs, je ne savais même pas ce pour quoi je m'y retrouvais et je me disais que dans tous les cas, ce sont les institutions de la République (qui sont souveraines) qui m'ont interpellé, qui ont des reproches à me faire et qui n'ont rien à voir avec mon engagement politique. Cela n'a, en rien, altéré cet engagement politique et à la conduite des missions qui me sont assignées. Au contraire, cela me renforce dans ma position de continuer la lutte.
Je pense d'abord que ce sont des institutions de la République qui l'ont fait et dans la bonne marche de la République. Et je pense également que cela rentre dans le cadre de leurs missions, et à chaque fois qu'elles disposeraient d'éléments à même de s'interroger sur le comportement des individus, de pouvoir le faire ; c'est donc tout à fait normal et dans l'ordre normal de la marche de la République. Je m'inscris donc dans ce comportement républicain et à tout moment que cela s'avère nécessaire, il y a lieu que ces institutions fassent leur travail.
……
Ce séjour m'a permis de découvrir vraiment les conditions dans lesquelles ces Forces de défense et de sécurité travaillent, ce n'est pas simple. C'est donc leur exprimer toute ma reconnaissance et tous mes encouragements. Ce n'est pas simple ; les conditions de travail ne sont pas simples, le cadre de travail n'est pas aussi aisé. Et comme c'est au nom de la République qu'ils le font, il faut que nous puissions vraiment leur reconnaître leur place et leur rôle, leur marquer le respect et leur exprimer le soutien dont ils ont besoin.

Lefaso.net : Porté premier responsable en charge de la jeunesse de votre parti, quelle est, actuellement, la priorité de votre département ?
Aboubacar Sannou :
Le VIème Congrès de notre parti a consacré le poste de responsable de la jeunesse a un statut de vice-président ; cela marque l'importance que la nouvelle direction du parti accorde à la jeunesse. Il s'agira donc pour nous, au lendemain des événements des 30 et 31 octobre 2014, de pouvoir capitaliser tous les facteurs qui ont convergéà ce que ces évéments surviennent. Il s'agit, en claire, de pouvoir prendre en compte, les préoccupations, principalement de la jeunesse, qui ne se résument pas seulement à des actes politiques. Mais aujourd'hui également, force est de reconnaître que l‘attente sociale est très forte, surtout au niveau de la jeunesse qui constitue près de 70% de la population. Il s'agira pour le CDP d'œuvrer à conjuguer les besoins des populations et à combler les besoins très pressants de cette jeunesse qui se résume principalement à l'accès à l'emploi (surtout à l‘emploi décent). Et nous, nous sommes en train de mener la réflexion pour que dans le programme politique du futur candidat de notre parti, la dimension emploi de la jeunesse puisse être au centre des actions.

Lefaso.net : Vraisemblablement, et comme dans nombre de partis politiques au Burkina, la place de la jeunesse au CDP n'a existé que dans les discours ! Qu'est-ce que cette frange peut, concrètement, attendre de ce « CDP nouveau » ?
Aboubacar Sannou :
Je pense déjà que lorsque vous prenez les principaux cadres du bureau exécutif national, la majeure partie est constituée de gens qui sont nés après les indépendances. C'est l'un des rares partis où l'instance est dominée par des gens qui sont nés après les indépendances ; donc, de jeunes. Egalement, nous sommes en train d'œuvrer actuellement à convoquer la Convention nationale de la jeunesse du CDP qui va aboutir à la mise en place des instances de jeunesse, tant au niveau des villages que dans les villes. Ce qui va créer des cadres d'expressions des jeunes pour permettre une prise en compte rapide de leurs préoccupations par la direction politique nationale. Sachant aujourd'hui que la préoccupation principale de la jeunesse, c'est surtout l'emploi, c'est de voir comment, dans notre programme, œuvrer à la création d'emplois. On a besoin de près de deux millions d'emplois (et d'emplois décents) et dans notre programme, il s'agira de voir comment créer ces millions d'emplois au profit des jeunes.

Lefaso.net : Après l'insurrection, de nombreux jeunes ont perdu confiance, certains même se sont affiliés à d'autres partis politiques… La tâche de reconquête ne se présente-t-elle pas comme une mission impossible ?
Aboubacar Sannou :
Minimiser les effets des événements des 30 et 31 octobre pour un parti comme le CDP, ce serait faire preuve de myopie politique. Nous devons avoir le courage et l'honnêteté de reconnaître que ces événements ont effectivement porté un coup au parti, tant dans sa capacité organisationnelle qu'au niveau de ses militants. Tous les habitants de ce pays n'étaient pas tous des militants du CDP. Donc, il nous appartiendra de développer de nouvelles stratégies pour aller à la conquête de nouveaux militants, de nouveaux électeurs, de nouveaux cadres par notre programme politique et par notre volontéà reconnaître et à prendre en compte ce qui s'est passé. Le bilan des 27 ans de gestion de ce pays ; tant dans ce qui apparaît comme positif mais également dans ce qui apparaît comme négatif et ce, à travers un discours franc et honnête envers les populations.

Lefaso.net : La présidentielle, c'est pour bientôt et les autres sont déjà sur le terrain pendant que vous cherchez à vous réorganiser ; êtes-vous sûrs de pouvoir être conséquents … ?
Aboubacar Sannou :
Nul n'ignore que le CDP est un vieux parti, qui a toujours sa structure organisationnelle et qui est toujours là, dans les villages, départements que les villes. Donc, à partir du moment où nous bénéficions de l'expérience sur le terrain, de cette organisation, cela nous met sur un pied que ceux qui, même s'il y a déjà quelques temps sont sur le terrain. Et sans oublier le fait que, même les analystes politiques le disent, au-delà d'être un parti politique, le CDP est une machine électorale. Quand nous allons sortir, nous allons pouvoir tirer notre épingle du jeu. Nous sommes en contact permanent avec nos bases et avec les populations, nous tenons des rencontres informelles avec nos bases, des conférences provinciales sont en cours également, des meetings régionaux le sont également et cela, pour rester en contact avec la base. Le travail politique est un travail permanent.

Lefaso.net : La question de collégialité au sein des structures de jeunesse est souvent posée et constitue l'un des grands handicaps. Comment comptez-vous pouvoir concilier les divergences de vue pour que les jeunes de votre parti aient une force…. ?
Aboubacar Sannou :
Effectivement, partout où il y a regroupement d'hommes, surtout là où on parle de leadership, il faut savoir conjuguer ce choc des ambitions en prenant en compte les préoccupations des uns et des autres. Nous ferons l'effort de nous mettre au-dessus de toute cette mêlée, accepter les points de vue divergents, la naissance des ambitions mais que cela se fasse dans le cadre du parti, en respectant les textes du parti. Sinon, nous n'avons aucun problème à ce qu'il y ait des volontés quelconques de jeu d'être leader (parce que cela est normal, naturel), pourvu que ce soit dans le cadre des textes du parti. Aujourd'hui, nous suscitons la naissance du leadership et au niveau du CDP, surtout au niveau de la jeunesse, il serait suicidaire de vouloir étouffer les ambitions. Au contraire, nous les suscitons et il nous appartient maintenant de pouvoir les conjuguer de sorte que ces énergies positives puissent permettre au parti de réoccuper sa place d'antan.

Lefaso.net : Nous avons vu le coordonnateur du CRAC, qui se voulait une tendance du CDP, démissionner du parti. Cela n'est-il pas un mauvais signe déjà ?
Aboubacar Sannou :
Non ! Nous avons appris la démission du coordonnateur du CRAC, par ailleurs membre du bureau politique national, par voie de presse et par lettre adressée au président du parti et nous en avons pris acte. Vous savez que dans la vie, toute séparation est douloureuse et c'est toujours considéré comme la perte d'une partie de soi-même. Nous aurions voulu faire chemin avec le camarade Badra Aly Ouédraogo qui était un grand militant, un grand mobilisateur mais malheureusement. Et comme je l'ai dit, le choc des ambitions a fait qu'il a décidé de les exprimer d'une autre manière que dans le cadre du CDP. Nous composons avec et nous lui souhaitons le meilleur (et comme je l'ai dis sur d'autres ondes), nous souhaitons que nous restons des amis, parce que la vie nous réserve des surprises et, pourquoi pas, peut-être que demain nos chemins se croiseront encore. Il fut un grand animateur des réseaux du parti au moment où celui-ci traversait d'énormes difficultés et nous lui avons reconnu cela. Mais après le congrès, nous avons demandéà ce que tous les courants qui avaient agi, d'une manière ou d'une autre, pour que le parti puisse sortir de sa léthargie, puissent continuer à s'exprimer mais vraiment, en tenant compte de la cohésion du parti. Je crois que le discours a été entendu, le CRAC a disparu (parce que son coordonnateur l'a remis entre les mains du président du parti et pour nous donc c'était fini). Comme raisons évoquées, il dit que c'est pour convenance personnelle, parce qu'il veut faire prévaloir ses talents et ses ambitions dans un autre cadre, nous les avons respectés mais nous n'avons pas eu de rencontres formelles au cours desquelles, il nous a exprimé ces raisons pour lesquelles il souhaitait démissionner du CDP. Nous demeurons de bons amis dans la vie.

Lefaso.net : Il est de plus en plus question de « CDP nouveau » dans les différentes interventions et sorties… Y-a-t-il nécessité d'insister sur la « nouveauté» pour convaincre… ?
Aboubacar Sannou :
Vous savez que nous sortons d'un congrès, un congrès historique, qui a amené le changement même du mode de désignation de la direction du parti et qui marque la prise en main du parti par des gens qui ont une autre manière de faire la politique et de voir les choses. Et comme nous l'avons dit, le CDP a eu des acquis mais également des insuffisances que nous mettons dans un livre d'histoire et nous ouvrons une autre page de l'histoire de ce parti, pour faire savoir aux populations et aux militants que nous prenons en compte le bilan du CDP (positifs comme négatifs) et nous partons d'un nouveau pas qui doit amener un changement de gouvernance, un changement de manière de faire, d'agir, un nouveau programme politique que nous proposons aux populations. Il y a donc lieu que nous proposions une rupture entre ce qui s'est passé… jusqu'aux 30 et 31 octobre. Donc, c'est un CDP débarrassé de ses tares, des vielles manières de faire, des vieilles habitudes, etc.
Je peux donc dire à l'endroit de la jeunesse du CDP, de la jeunesse burkinabè, que le message qui a été envoyé les 30 et 31 octobre, et pas seulement au CDP mais à l‘ensemble de la classe politique burkinabè, est parvenu cinq sur cinq aux oreilles des nouveaux dirigeants du CDP qui comptent prendre en compte les préoccupations de la jeunesse et lui dire que le CDP est un parti qui reste ouvert à tout le monde. Je demande à tous ceux qui sont dans l‘hésitation qu'ils peuvent venir ; on va se parler et nous ne doutons pas que le programme de société que nous allons proposer va apporter le maximum d'adhésions des gens. Nous ne sommes pas dans un optimiste bovin, nous ne sommes pas non plus dans une logique de ne pas reconnaître ce que nous avons fait en tant que parti (il y a eu de bonnes actions, des actions mal faites, insuffisamment faites volontairement ou involontairement et il y en a qui ont été carrément ignorées). Nous reconnaissons également que dans les actions du parti, il y a eu des atteintes à l'intégrité morale et physique de Burkinabè et c'est dans ce sens qu'à chaque occasion, nous présentons des excuses, nous demandons pardon à ceux qui ont été offensés par les actes posés au nom de ce parti et dire que nous avons un nouveau programme et de nouveaux acteurs qui n'ont pas été forcément opérationnels pendant ces 27 ans et nous ouvrons nos bras à tout le monde. Nous souhaitons également que l'ensemble de la classe politique accepte cette nouvelle équipe qui prend en main les rênes de ce parti afin que chacun puisse apporter sa pierre à la construction de ce pays.

Lefaso.net : Un mois après le congrès, comment appréciez-vous les pas du président de votre parti ?
Aboubacar Sannou :
Le premier responsable du parti est une figure bien connue du milieu politique, économique et social de notre pays. C'est un homme qui a toujours été disponible pour venir en appui à la jeunesse et à la population dans son ensemble. Nous connaissons également ses capacités managériales en termes de gestion des entreprises et nous pensons que ce que nous observons dans sa façon de diriger le parti, il le tire également de cette capacité de gérer les entreprises et nous, nous apprécions très positivement les actes qui sont en train d'être posés notamment ses démarches entreprises auprès des autorités coutumières et religieuses pour tenir le nouveau discours ; celui de demande de réconciliation, de pardon et d'excuses du CDP vis-à-vis de cette population, de tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont souffert par les actes qui ont été posés. Nous nous inscrivons dans cette ligne que le président nous dicte et qui veut que nous ayons un discours apaisé, un discours de réconciliation, d'appel à la tolérance et à l'acceptation de l'autre. Nous apprécions donc positivement ce qui est en train d'être fait.

Lefaso.net : Les résultats d'un sondage parus en début de semaine donnent Zéphirin Diabré de l'UPC en tête de la présidentielle suivi de Roch Marc Christian Kaboré du MPP. Votre commentaire ?
Aboubacar Sannou :
Le sondage s'appuie sur des éléments à un moment bien précis et bien déterminé qui motivent donc l'adhésion ou la désaffection des sondés. Ce sondage a dûêtre fait dans les conditions acceptées par les institutions de sondage. Et comme nous le disons, au niveau du CDP, notre volonté est qu'au soir du 11 octobre 2015, le vaincu appelle le vainqueur pour le féliciter et que le vainqueur également ouvre ses bras pour prendre en compte toutes les compétences de cette nation. Nous, nous sommes en train de nous réorganiser, nous n'avons pas encore notre candidat désigné pour ces élections et les sondages se font sur la base de ceux qui sont présents. Nous les prenons en compte et voyons également les éléments qui permettent d'apprécier positivement ou négativement les uns et les autres et nous espérons que notre candidat saura s'inspirer des aspects positifs pour que, peut-être, le prochain sondage qui va paraître, que ce soit le candidat du CDP qui soit en tête.

Lefaso.net : Votre futur candidat parmi Juliette Bonkoungou, Paramanga Ernest Yonli, Gilbert Diendéré, Blaise Compaoré ou … ?
Aboubacar Sannou :
La nouvelle direction politique envisage convoquer un congrès extraordinaire qui va désigner le candidat et à cet effet, des critères bien déterminés pour un appel à candidature et pour ceux qui sont intéressés. Pour le moment, je ne dispose pas de l'entièreté de ces critères mais je pense que nous souhaitons que le candidat que nous allons présenter soit le meilleur. Mais d'office, je tiens à vous souligner que je ne crois pas que le Président Blaise Compaoré ou les militants du CDP aient à l'esprit que pour les prochaines élections, le futur candidat puisse être le Président Blaise Compaoré. Je pense que ce sont des propos qui sont tenus à dessein par certains dans le but d'entretenir toujours cette ferveur des événements des 30 et 31 octobre dans l'esprit des gens. C'est donc l'occasion pour nous de rappeler que Blaise Compaoré a été Président pendant 27 ans ; il a joué sa partition, il a accompli sa part de mission , nous le lui reconnaissons cela et nous inclinons humblement devant lui. Mais il nous faut tourner cette page et ouvrir une autre permettant à d'autres compétences du parti de pouvoir s'exprimer.

Lefaso.net : Quand vous parlez de critères, est-ce qu'ils tiendront compte des conditions du code électoral qui a aussi posé des éléments d'inéligibilité ?
Aboubacar Sannou :
Le code électoral est une loi de la république et je pense que, comme toutes les autres lois, s'applique aux citoyens de la république. Si, effectivement, le nouveau code électoral, d'une manière ou d'une autre, s'applique ou handicape certains de nos camarades, il va falloir que nous en tenions compte (nous ne sommes pas hors de la république, nous y sommes). Nous sommes des républicains et nous tenons à respecter les textes de cette république.

Lafso.net : Mais aujourd'hui, votre combat (et votre président l'a redit à Kaya), c'est de pouvoir mettre à plat ce code pour permettre à tout le monde de pouvoir prendre part aux élections !
Aboubacar Sannou :
En politique comme en économie, on parle d'offre politique. Pour nous, aujourd'hui, l'inquiétude qui anime les militants et la direction du parti, ce sont les propos qui ont été tenus avant l'adoption de ce code électoral. Lorsque vous avez suivi les commentaires qui ont précédé l'adoption de la loi, c'est ce qui crée un peu l'inquiétude. Nous aurons souhaité que l'offre politique soit la plus étendue possible pour permettre aux électeurs de faire le choix qui leur convient. Maintenant, si le code électoral doit être appliqué, que cela ne soit pas par rapport aux propos tenus avant son adoption. Notre volonté est qu'on élargisse l‘offre politique à tous ceux qui ont la volonté de vouloir assumer des responsabilités dans ce pays et permettre aux populations de choisir parce que pour une sanction populaire, on n'a pas besoin d'une loi, il appartient au peuple dans l'urne de décider de qui peut être son porte-parole et de qui ne peut pas l'être. C'est pourquoi nous souhaitons que ce code soit simplement et purement retiré et que dans les urnes, les populations décident librement de sanctionner qui elles veulent.

Entretien réalisé par Oumar L. OUDERAOGO
Lefaso.net

RPR : Le Nouveau-né du landerneau politique

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Une dizaine de jours après avoir rendu le tablier des instances du CDP, Badra Aly Ouédraogo a créé son parti politique : le Rassemblement des patriotes pour le renouveau, RPR. L'Assemblée générale constitutive a eu lieu dans la soirée de jeudi 18 juin 2015 au Conseil burkinabè des Chargeurs, à Ouagadougou.

« Toujours oser ! ». C'est le slogan évocateur de ce nouveau parti politique qui a aussi pour emblème l'« Aigle », symbole de la précision, la force et la volonté d'aller vers le sommet. Selon ses géniteurs, le RPR est né pour donner sa vision de la politique et accroître le développement du Burkina par une implication effective de la jeunesse dans toutes les sphères de décisions de la vie nationale.Avec pour devise, « Démocratie-Solidarité-Actions », le RPR a pour ligne idéologique, la « Social-démocratie ». Cette option s'explique entre autres, par la volonté des responsables du parti de rester dans la « real politik » parce que, pensent-ils, le Burkina est en retard dans bien de domaines. C'est donc une vision qui prône « un développement solidaire », un développement qui ne laisse aucun Burkinabè en marge. « Nous pensons qu'au vu du niveau de développement de notre nation, la social-démocratie sied mieux en tant que ligne idéologique », a souligné le président du parti, Badra Aly Ouédraogo. Selon ses explications, ce parti n'est pas animé uniquement par des anciens militants du CDP, il est aussi animé par des militants (jeunes) de beaucoup de partis politiques, d'organisations de la société civile et de simples citoyens qui ne s'intéressaient pas à la politique.
M. Ouédraogo a également indiqué que le RPR n'a pas été créé contre un parti politique ou pour soutenir un autre ; « il est né de la volonté clairement affirmée de la jeunesse consciente et consciencieuse du Burkina pour donner sa vision de la politique et accompagner le développement national, en s'impliquant de façon active dans toutes les sphères de décisions de la vie de la nation ».

Les échéances électorales en ligne de mire !

Pour lui, les « aînés » ont fait ce qu'ils peuvent et le temps est venu pour la jeunesse de s'assumer. Le nouveau cadre politique se veut donc l'incarnation d'une « génération du concret » qui se donne pour mission de travailler àévoluer dans des programmes et projets concrets de développement en faveur de la jeunesse, donc du développement du Burkina.
Crééà quelques mois des échéances électorales, le RPR n'entend pas assister passivement à ces joutes démocratiques. Si pour la présidentielle, le parti s'inscrit dans la perspective de soutenir « le meilleur programme politique à même de répondre aux aspirations du peuple », pour les élections de proximité, il affûte ses armes pour aller à la compétition.

Mesurant la force de la jeunesse via les événements sociopolitiques vécus sur le continent, notamment l‘insurrection populaire d'octobre dernier au Burkina, le président du RPR a conclu à la nécessité pour cette frange sociale d'être désormais « actrice » et non « bénéficiaire » des actions. C'est pourquoi il a invité les jeunes à cultiver la tolérance, le pardon, la paix … pour un « Burkina prospère ».
Le président du RPR a également profité de ce « moment important » pour rendre un hommage, à l'approche de la saison agricole, aux cultivateurs ; marquer son soutien à la transition et inviter les acteurs politiques à l'esprit de tolérance et de pardon.
Constitué d'un organe dirigeant de 37 membres et doté de deux commissaires aux comptes, le RPR compte, les jours prochains, organiser un congrès du parti.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

Procès Ousmane Guiro : Les cantines seront au procès ce 20 juin

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Suspendu hier soir, le procès de l'ex-directeur général des douanes, Ousmane Guiro, a repris dans la matinée de ce vendredi 19 juin 2015. Cette deuxième journée dudit procès, a été consacrée surtout à l'examen des pièces contenues dans le dossier soumis à la Chambre criminelle de la Cour d'appel de Ouagadougou.

Un gros dossier contenant des procès-verbaux, des dizaines d'enveloppes vides, et autres pièces à conviction. Procès-verbaux lus, les enveloppes vérifiées de fond en comble, les autres pièces passées au peigne fin, l'accusé invité par moments à s'expliquer, àélucider les circonstances ayant entouré l'acquisition par lui de certaines de ces pièces. L'opération du jour s'est voulue minutieuse. Et ce d'autant plus, que pour le président du jury criminel, Jean Emile Somda, ce procès doit être le plus transparent possible.
Transparence voulant, les montants et autres indices figurant sur chacune des enveloppes, sont communiqués à voix vive avec l'enveloppe concernée brandie. Des enveloppes par lesquelles des personnes physiques ou morales ont envoyé de l'argent à l'ancien DG des douanes. C'est ainsi qu'à la lecture des inscriptions sur certaines des enveloppes, l'on a pu noter : ‘'Watam, cinq millions'', ‘'Kaboré, cinq millions'', O. BOUF, cinq millions''. La dernière ainsi énumérée, est agrafée à une lettre datée de 2007 par laquelle le Groupe O. BOUF a félicité Ousmane Guiro nouvellement nommé DG des douanes, et lui a souhaité‘'bonne fête de Ramadan''. Mais à la question de savoir ‘'quel est le prénom de ce ‘Kaboré' ? », M. Guiro se contentera de dire qu'il ne se rappelle plus.

Une divergence entre avocats de la défense, le Bâtonnier vient jouer à l'arbitre

Le montant figurant sur chacune des enveloppes (en majorité de format A5) est de l'ordre de cinq millions. Mais, dira M. Guiro, cela ne veut pas dire qu'elles ont toutes été envoyées avec cinq millions. A l'en croire, le contenu de nombre de ces enveloppes a été complétéà cinq millions par lui-même.
Et l'examen à l'audience desdites enveloppes semble avoir irrité la colère de la défense de l'accusé. En effet, aussitôt cet examen épuisé, la défense a demandé et obtenu une suspension de l'audience. Quinze minutes, puis trente, ont été accordées. Et quelques minutes après la reprise, une autre suspension est demandée, le temps que le Bâtonnier de l'ordre des avocats vienne départager ses avocats de la défense. Entre eux, une divergence serait née. La suspension est de nouveau accordée. Cette fois, pour une heure. Le Bâtonnier, Me Mamadou Traoré, ne tarda pas à faire son entrée dans la salle d'audience, pour ensuite se retirer avec ses confrères. Et cette deuxième suspension aura finalement duré plus de deux heures. Mais l'on ne saura rien sur l'objet de cette divergence.

Les cantines à l'audience…

L'audience reprise à 14h15, place fut faite à l'examen des autres pièces versées au dossier. Des pièces bancaires majoritairement. Cet autre examen de pièces fini, les avocats de la défense exigent la présence à l'audience, des cantines de leur client. Cantines dans lesquelles ce dernier conservait son argent depuis 1983 et qui ont été saisies en fin d'année 2011. Le contenu de ces cantines aurait été transvasé dans d'autres cantines mises sous scellé au trésor public. C'est la présence à l'audience, de ces cantines vidées qui est exigée.
A la satisfaction de cette exigence de la défense, le président du jury a consenti et a, séance tenante, demandé au procureur général de prendre les dispositions pour apporter lesdites cantines. Ceci dit, l'audience a été suspendue pour être reprise le 20 juin 2015 (dernier jour du procès selon le programme) à partir de 9h. Cette fois, avec les cantines de Guiro.

Fulbert Paré
Lefaso.net

Burkina- Taïwan : Le Premier ministre Yacouba I. Zida à Taipei

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Le Premier Ministre, Son Excellence Yacouba Isaac ZIDA, accompagné d'une délégation ministérielle, se rend du 20 au 26 Juin 2015 en République de Chine Taïwan. Cette visite officielle du chef du gouvernement de la transition, sera mise à profit pour renforcer les liens d'amitié et de coopération entre les deux pays.

A Taipei, le Premier Ministre aura des entretiens avec de hautes personnalités taïwanaises et visitera des structures socio-économiques.

Direction de la Communication du Premier Ministère

Force de stabilisation de la Guinée Bissau : Le 21e escadron de gendarmerie en pleine rotation

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L'escadron de Gendarmerie qui avait été déployé en Guinée Bissau sous mandat CEDEAO dans le cadre de la force de stabilisation de ce pays ami en crise a commencé sa relève dans la nuit du 18 juin au 19 juin 2015. La première vague des 140 gendarmes burkinabè qui ont assuré la sécurité des élections présidentielles (à risque) en Guinée Bissau, est rentrée le vendredi 19 juin matin à la base aérienne 511 par vol spécial de la compagnie Air Burkina.

Ces rotations permettront d'ici le 22 juin, au 21è escadron 4è relève, de poursuivre la mission de stabilisation de la paix des Forces Armées Nationales du Burkina Faso dans le cadre de l'ECOMIB en Guinée Bissau.

En rappel, depuis Mai 2012, un escadron de Gendarmerie burkinabè est régulièrement présent en Guinée Bissau et apporte l'expertise burkinabè en matière de sécurité. En plus d'assurer la sécurité de la présidence de la république et du premier ministre, elle a dû en plus veiller à la sécurité du scrutin présidentiel qui a pu se tenir effectivement en Mai 2014.

Selon le capitaine Jean Bosco SAWADOGO, commandant adjoint de l'escadron, la difficulté majeure que les hommes ont rencontrée sur le terrain est la barrière linguistique vu que les Bissau guinéens parlent portugais mais surtout créole. Il a par ailleurs tenu à signifier sa gratitude à l'ensemble du commandement pour la confiance placée en eux et saluer le professionnalisme des hommes et des femmes de l'escadron qui ont surpassé toutes les difficultés rencontrées sur le théâtre d'opération. Ils sont fiers d'avoir exécutéà la lettre la mission qui leur avait été confié, conclut-il

Direction de la communication de la Gendarmerie nationale


Interpellation du CSC : Il faut revoir la publicité sur la Douane

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Depuis quelques mois, une publicité de la Direction générale de la Douanes est diffusée sur les ondes de la Télévision publique du pays. Cette pub qui répond à une volonté de communication des services de la douane est à saluer à sa juste valeur. Surtout quand on sait que les services publics de l'Etat, soit par ignorance ou par volonté délibérée, évite de communiquer sur leurs actions.

Dans une telle situation, la démarche de la Douane qui consiste à lever les quiproquos sur ses services et à mieux se faire connaître est à saluer. Elle l'est d'autant plus que la Douane tient la tête du peloton dans les rapports successifs du REN-LAC qui pointent du doigt les services corrompus. Nous comprenons donc que nécessité s'impose à nos gabelous de montrer les actions positives au public.

Cependant, le scenario de cette publicité nous pose des problèmes de morale et d'éthique. Surtout lorsque les acteurs du scenario sont des enfants et que par ricochet les scènes attireront impérativement les enfants (téléspectateurs en bas âge). A notre sens, cette pub pose les problèmes suivants :
- l'objectif de départ qui est de faire connaitre la Douane et le travail du douanier est faussé car les statistiques (chiffres) émis sur les recouvrements que la Douane opère place ce service au firmament des services de l'Etat en terme de recouvrement sans que mention ne soit faite des efforts des autres services pour remplir la calebasse nationale. Efforts conjugués qui renforcent l'Etat ;

- les autres métiers du fait de la diffusion de ces chiffres (40 % des recettes) s'en trouvent relégués au second plan car il est dit : « c'est grâce à cela que nous fonctionnaires….ton père est payé». Or, la décence aurait voulu que les enfants sachent que tous les services mouillent le maillot pour que l'Etat paye ses fonctionnaires et non procéder à une classification maladroite des métiers du pays ;

- les enfants auront l'envie de devenir Douanier plutôt qu'être boulanger. Or si dans une dynamique de structuralisme, tout le monde doit devenir douanier, chez qui le douanier se procurera alors du pain ?

- le message qui est véhiculé fait penser que ce sont les douaniers qui « payent les Fonctionnaires (et même par exagération les autres travailleurs, boulangers et autres !) » ;

- le scenario met en scène des enfants, et les enfants de leur âge seront attirés, par singerie et mimétisme, par les scènes. Ils retiendront que le métier de douanier est noble et que c'est grâce aux douaniers que les travailleurs du pays, tous sans distinction sont payés. En outre, nous ne vous apprenons rien sur le code de la publicité en matière d'utilisation de l'image des enfants !

En conclusions, nous saluons cette démarche de la Douane mais estimons que cette publicité peut être reprise en corrigeant « c'est grâce aux douaniers que nous fonctionnaires nous sommes payés…» pour « c'est grâce en grande partie à la douane et aussi aux autres services de l'Etat que l'Etat peut entreprendre des actions de développement, à savoir construire des routes, des dispensaires…. ».

Tout en vous rassurant de notre disponibilité sans cesse renouvelée, recevez Madame la Présidente du CSC, l'expression de nos sentiments de respect distingués.

Roger SAWADOGO

Eaux minérales : Voici la liste des marques contrôlées

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Dans le communiqué ci-joint, le Directeur Général du Laboratoire National de Santé Publique (LNSP) porte à la connaissance de l'opinion publique que les eaux de forage conditionnées et soumises régulièrement aux contrôles de qualité sanitaire du LNSP sont produites par les structures citées ci-dessous. Il met en garde ceux qui usent de fausses déclarations publicitaires ou inscrivent abusivement sur leurs emballages la mention « soumise au contrôle du LNSP » ou toute autre mention similaire.
Voici donc la liste des marques autorisées dont le détail est dans le communiqué ci-joint.

Marques d'eau

- Eau Idéale (Ouaga)
- BARAJII
- Mama
- BABALI
- BARAJII
- Djemil
- BelwetKoom
- Eau Jirma et Jirmani
- Pacific koom
- Beoog-Neeré
- Yeelba
- Classico
- Koumba Dji

Diaspora : Le MPP France contribue au programme de son candidat à la présidentielle

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Pour Amidou Ouédraogo, coordinateur de la commission de réflexion du MPP France chargée de proposer une contribution au programme du candidat, « Les Burkinabè de l'étranger doivent être aussi force de propositions »

Ingénieur de formation et spécialisé en stratégie et entrepreneuriat/Management administratif et financier, Amidou Ouédraogo travaille actuellement en qualité de Business Analyst & Strategy Manager au sein d'une multinationale spécialisée dans l'ingénierie et le management de grands projets dans le domaine de l'énergie pétrolière, gazière et des énergies renouvelables. Parallèlement, il poursuit une formation d'« Exécutive Doctorate of Business Administration » dans une grande école de commerce Britannique.

A 36 ans, il dispose d'une solide expérience professionnelle d'une douzaine d'années en Afrique (Burkina Faso, Mali, Tchad, Mauritanie, Sénégal, Nigéria), notamment dans la conduite de projets de développement (constructions civiles, infrastructures), eau, énergie, assainissement, éducation, santé, environnement , etc.,) et en France, et a un passé remarquable dans le militantisme associatif.

Dans la perspective de l'élection présidentielle du 11 octobre, c'est à lui que la section MPP France a confié, en tant que personne ressource, la mission de coordonner la commission de réflexion chargée de proposer une contribution au programme du candidat.

Pour Lefaso.net, il explique la philosophie de la démarche du MPP France, la méthode de travail adoptée et s'exprime sur la non participation des Burkinabè de l'étranger aux prochaines élections.

Qu'est-ce qui a motivé la section MPP France à vouloir contribuer au programme du candidat à l'élection présidentielle ?

Comme tout parti politique qui aspire à diriger l'Etat, le MPP travaille depuis quelques mois, et de manière très active, sur un certain nombre de projets dont le programme du candidat à l'élection présidentielle d'octobre prochain. Compte tenu de l'importance que revêt ce programme, non seulement pour le parti, mais également pour le Burkina Faso, le MPP a souhaitéélargir son panel de travail afin de recueillir un maximum d'idées et de contributions provenant de ses structures aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. C'est dans le but d'accompagner cette excellente initiative du parti que la section France a jugé nécessaire de proposer sa modeste contribution à ce programme. C'est donc un réel plaisir pour nous de participer à ce travail qui nous tient tous à cœur.

Le contexte post-insurrectionnel a t-il été un motif supplémentaire dans votre implication à la rédaction du programme ?

La réponse est oui ! Car de toute évidence, la construction de l'État dans un environnement post-insurrection populaire exige la prise d'excellentes mesures importantes et urgentes en vue de rétablir l'Etat de droit et pour impulser un développement économique, social et culturel du Burkina. Ce travail immense devra nécessairement se faire de manière efficiente grâce aux concours de tous les acteurs au développement et aux contributions de tous les Burkinabé, y compris celles et ceux de l'étranger, longtemps mis à l'écart des systèmes de gouvernance dans leur pays d'origine.

Nous avons apporté une contribution au programme du candidat du MPP parce que nous pensons que les Burkinabé de l'étranger doivent être aussi une force de propositions et qu'ils doivent jouer un rôle majeur dans le processus de développement et de construction de la nation.

Concrètement, comment avez-vous procédé pour la rédaction de votre contribution ?

Nous avons commencé nos travaux de réflexion depuis janvier 2015 autour de deux principaux axes définis par la commission de réflexion. Un premier axe qui traite des « Thématiques spécifiques à la Diaspora » et un second axe qui constitue une boite d'idées assez innovatrices visant à enrichir des thématiques de base du parti. Nous avons mis l'accent sur le premier axe qui permet d'apporter une réelle valeur ajoutée au programme du candidat, tout en mettant en exergue les transversalités existantes avec le second axe, également très important.

Quant à l'organisation pratique, il a été mis en place une commission de réflexion composée de dix (10) membres pour conduire à bien les travaux de réflexion. Cette commission a travaillé activement sur les différents sujets pendant plus de quatre (4) mois et dans un environnement confidentiel. Pour plus d'efficacité dans notre approche, nous avons privilégié le travail collectif tout en intégrant les contributions diverses provenant des différentes sous-sections de France. Le texte final, qui constitue un document de travail pour les différentes commissions de réflexions du parti au Burkina Faso, a été transmis au Secrétariat général du parti début mai 2015.

C'est l'occasion pour moi de remercier sincèrement toute la commission de réflexion, les membres, sympathisants et personnes ressources du parti qui ont apporté leurs contributions à la fois riches et diverses à ce travail.

Quelles sont les grandes lignes du texte auquel vous êtes parvenu ? La réflexion est-elle achevée et si oui, êtes-vous certain que vos propositions seront prises en compte dans le programme du candidat ?

Pour des raisons de confidentialité (puisque le programme du parti n'est pas encore communiqué aux Burkinabé), permettez-moi de me limiter uniquement à quelques aspects et fondements de notre raisonnement. Dans notre approche, nous avons, dans un premier temps fait deux constats majeurs : Le premier est que malgré leur forte représentativité (environ 10 millions, c'est-à-dire plus de 35% des Burkinabè au monde), les Burkinabè de l'étranger ne sont véritablement pas pris en compte dans le mode de gouvernance et dans les processus de développement social, politique, économique, culturel et de prise de décisions de leur pays.

Le second constat, c'est qu'avec sa contribution de 2.5% du Produit intérieur brut, la diaspora ne doit pas être considérée seulement comme une source de financement, mais comme un acteur majeur dans le développement social, politique, économique, culturel et la protection sociale au Burkina Faso.

Ces deux constats seulement nous permettent de dire qu'il est indispensable de promouvoir la participation de la diaspora au développement du Burkina Faso, et cela passe nécessairement par des réformes importantes et profondes à mettre en œuvre. Ce sont ses reformes-là qui ont fait l'objet d'une analyse plus approfondie et qui ont été budgétisées dans notre rapport final. Ce rapport est essentiellement destinéà la direction du parti.

Les burkinabè de l'étranger ne prendront pas part aux élections à venir. Ne pensez vous pas que votre contribution sera mise dans des tiroirs ?

Effectivement, les burkinabè de l'étranger ne pourront malheureusement pas prendre part aux prochaines élections présidentielles, municipales et législatives pour des raisons aujourd'hui connues de tous, et à mon humble avis bien justifiées. Et cette non-participation aux élections ne veut absolument pas dire que notre contribution ne sera pas prise en compte au niveau du parti. Au contraire, l'excellente initiative du parti visant àélargir son panel au niveau des commissions de réflexion montre bien que les différentes contributions des uns et des autres apporteront une réelle valeur ajoutée pour le programme.

Comme la plupart des structures qui ont apporté leur contribution au programme du candidat, la nôtre a également retenu l'attention des commissions de réflexion du parti et nous avons la conviction que les résultats de notre travail seront exploités et considérés dans leur travail de consolidation finale au moment du congrès extraordinaire du parti qui aura lieu début juillet 2015.
Nous restons à la disposition des différentes commissions de réflexion de notre parti pour apporter d'éventuels amendements, éclaircissements et approfondissements sur certaines réformes proposées si besoin.

Croyez-vous réellement que les Burkinabè de l'étranger pourront enfin voter en 2020 ?

La position du MPP France sur ce sujet est connue. Il est de toute évidence que le droit de vote est un droit civique fondamental, mais encore faut-il que les conditions préalables soient réunies pour l'exercice de ce droit fondamental. Par exemple, le recensement des Burkinabé de l'étranger, la mise en place des structures appropriées pour le vote, le déroulement pratique des élections, …etc., autant de conditions qui sont loin d'être remplies, autant de paramètres non maitrisés aujourd'hui qui peuvent impacter négativement la transparence et la crédibilité des élections. Et cela pourrait également avoir des conséquences néfastes que nous avons connues dans certains pays.

Si vous me permettez de prendre l'exemple de la France où nous vivons, nous ne connaissons même pas le nombre exact de Burkinabé. N'en parlons pas des pays comme la Côte d'Ivoire, le Ghana, l'Italie, … qui comptent plus de compatriotes. De plus, les seuls lieux de vote sont les Ambassades et les Consulats généraux ; ce qui pose un sérieux problème en termes de logistique pour exercer ce droit fondamental.

Le MPP France estime qu'il faut que ces conditions minimales soient remplies au préalable et ce sera sans doute l'un des premiers chantiers du parti une fois arrivé au pouvoir en octobre 2015 afin que les Burkinabé de l'étranger puissent exercer leur droit de vote en 2020 au plus tard.

Votre contribution prend-elle en compte les seules préoccupations des Burkinabè de France ou englobe t-elle celles de la diaspora à travers le monde ?

En dehors de quelques spécificités, nos principales préoccupations sont les mêmes ou se recoupent pratiquement. Quand nous parlons de Promouvoir la participation de la Diaspora au développement du Burkina Faso par la mise en œuvre de réformes importantes et profondes, cela est bien sûr fondamental et valable pour tout Burkinabé de l'étranger quelque soit son pays d'accueil. Les Burkinabé de l'étranger, travaillant dans différents secteurs d'activités, constituent de véritables ressources humaines, intellectuelles, techniques, financières et matérielles nécessaires à l'essor du pays quelque soit leurs catégories socio-professionnelles.

A quelques mois du premier tour de l'élection présidentielle, comment appréhendez-vous cette échéance ?

Tout d'abord, notre souhait est que la Transition se passe dans les conditions les meilleures possibles pour aboutir à des élections libres, démocratiques et transparentes le 11 octobre prochain ; et ce sera déjà une grande victoire pour le peuple tout entier, un exemple à suivre pour l'Afrique toute entière. Il faut donc encourager les organes de la Transition et les aider à atteindre les objectifs fixés.

Au soir du 11 octobre, nous ne pouvons que souhaiter la victoire au premier tour du MPP, ou à défaut, au second tour, ce qui permettra de mettre en application le programme du parti, à la fois ambitieux et réaliste pour le développement du Burkina Faso. Le MPP est doté d'une volonté politique forte et d'une capacité réelle d'insuffler une dynamique de développement économique, social et culturel visible dans les 100 premiers jours d'exercice du pouvoir. Tous les Burkinabè en seront témoins.

Interview réalisée par Joachim Vokouma
Lefaso.net

Consulat du Burkina Faso à Abidjan : Daouda Diallo a reçu ses compatriotes résidant à Abobo

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A leur demande expresse, les Burkinabè résidant dans la commune populaire d'Abobo (Abidjan) ont été reçus le jeudi 18 Juin 2015 par le Consul général Daouda Diallo. Ils ont indiqué avoir accompagné les deux imams El hadj Sawadogo Souleymane et Traoré Ibrahim récemment investis par le Conseil supérieur des Imams (COSIM) de Côte d'Ivoire, à l'effet d'exprimer leur gratitude au diplomate Diallo, du fait que celui-ci les avait honorés en prenant part à la cérémonie d'investiture le 2 mai 2015 à Abobo.

Soutenus par le Chef central d'Abobo, Derra, et les délégués consulaires et du délégué CSBE Kouanda Assane, les hommes de Dieu parmi lesquels l'on notait l'imam Lamine Sarba, représentant son cadet le Cheik Sarba, ont fait des prières et des intercessions au profit du Consul et de ses collaborateurs. En même temps qu'ils lui ont traduit leur engagement àœuvrer sous son autorité au bien de la communauté burkinabè au sein de laquelle leur commune veut être un modèle. Après quoi, ils ont offert à l'autorité un carton de sucre tout en lui souhaitant de passer un bon mois de ramadan.

En réponse, Daouda Diallo entouré de ses plus proches collaborateurs leur a exprimé sa reconnaissance estimant que cette rencontre intervenant dès le premier jour du saint mois du Ramadan était de bon augure. ‘'Cela nous donne encore plus de force pour aller de l'avant. Quand on honore l'autorité, ce n'est pas une personne qu'on honore, mais c'est le pays qu'il représente'', a expliqué Daouda Diallo, qui a rassuré les uns et les autres que toutes les difficultés souvent ressassées notamment la question de la carte de séjour sont traitées sans bruit. ‘'Nous sommes en contact permanent avec l'Administration centrale à Ouagadougou par courrier et par le biais du téléphone'', a-t-il révélé. Il a par ailleurs saisi cette opportunité pour faire passer des messages forts en direction de la diaspora, notamment une exhortation à ceux qui habitent les quartiers précaires à savoir anticiper et trouver des solutions palliatives, car l'Etat ivoirien a dénombré 52 sites qui seront très bientôt détruits.
Le Consul a également appelé les parents à déclarer les naissances de leurs enfants dans les deux mois afin de leur établir des actes de naissance et de faire vacciner leur progéniture. Il a dans cette optique ajouté qu'une mission consulaire pluridimensionnelle a été sollicitée par ses soins depuis septembre 2014 qui viendrait un jour établir des jugements supplétifs d'actes de naissance pour des enfants burkinabè n'ayant aucun document administratif. ‘'Nous attendons une plus grande sérénité pour voir ce projet se réaliser'', a-t-il indiqué, non sans laisser à ses hôtes un adage qui constitue un peu son credo : ‘'L'arbre du silence produit les fruits de la paix''. Avant de se séparer d'eux, Daouda Diallo a offert une enveloppe à ses compatriotes pour, dira-t-il, ‘'signifier sa joie de les recevoir en famille chez eux et leur souhaiter un très bon mois de ramadan''.

Emile Scipion ILBOUDO, Journaliste, correspondance particulière

Le Premier ministre pour le maintien du RSP : Le CADRe applaudit, le MBDHP contredit.

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« Je voudrais préciser devant votre auguste assemblée que l'armée a besoin du RSP, le pays a besoin du RSP. Nous sommes en train de travailler pour lui donner beaucoup plus d'importance, lui donner une bonne place au sein de la nation. On ne peut dissoudre un régiment de cette façon. Comme le dirait quelqu'un, si vous tuez votre chien parce qu'il n'aboie pas, c'est la chèvre du voisin qui va vous mordre. Ça fait 20 ans que je suis au RSP, je connais les capacités de ce régiment, je confirme que nous en avons besoin ». Ces propos sont du Premier ministre Yacouba Isaac Zida. Des propos tenus le 12 juin dernier, à l'occasion de la présentation de son discours sur la situation de la Nation.

Aux lendemains de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, et bien avant ce discours devant les députés, les positions de certaines organisations de la société civile étaient bien connues sur l'opportunité ou non de dissoudre le Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Alors que pour le CADRe (Cadre de réflexion et d'actions démocratiques), la technicité de ce corps d'élite commande qu'on le conserve ; pour le MBDHP (Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples) et l'APDC (Association pour la promotion de la démocratie et de la participation citoyenne), le RSP doit être purement et simplement dissout. Ces positions ont-elles varié avec cette sortie du Premier ministre ? L'APDC a préféré garder le silence malgré notre insistance ; et nous vous proposons ici la position actualisée du CADRe et du MBDHP.

Hippolyte Domboué, Secrétaire exécutif du CADRe : le RSP a une place importante dans notre armée

Au niveau du CADRe, nous tenons à remercier le Premier ministre pour son discours à la Nation. C'est un discours que nous avons apprécié de manière impartiale, parce que nous avons vu que le Premier ministre a inscrit son discours dans le sens de la continuité des chantiers en cours au Burkina Faso.
Le CADRe tient à dire que le Premier ministre a pu rassurer la Nation quant à la stabilité et à des lendemains meilleurs dans notre pays, quand bien même il reconnaît lui-même que la situation pour le moment, n'est pas reluisante.
Concernant la question du RSP, quand le débat battait là-dessus son plein, le CADRe a fait une déclaration dans laquelle il a abordé la question. C'était en février dernier. Toutes analyses faites à l'époque, nous avons dit qu'il convient de faire très attention quant à une question de militaires. Il faut que les civils fassent attention pour ne pas diviser profondément notre armée qui a besoin de plus de cohésion et de renforcement de sa base.
S'agissant spécifiquement du RSP, le CADRe a été très clair en disant qu'il y avait au sein de l'armée, une lutte de contrôle de ce corps. Pour nous, il n'a jamais été question dans la tête de Zida, de vouloir dissoudre le RSP.

« Le Premier ministre est le garant de l'unité de l'armée »

La position du PM aujourd'hui, quand bien même elle va dans une posture d'homme d'Etat qui veut plus de cohésion au sein de notre armée. En tant que ministre de la défense, il est le garant de l'unité de l'armée. Il lui revient de prendre toute initiative pour plus d'unité et de cohésion au sein de nos forces armées nationales qui ont beaucoup à faire au plan national, mais aussi au plan international. Nous félicitons le Premier ministre pour cette hauteur de vue qui milite en faveur de la paix dans notre pays.
Nous sommes satisfaits du fait que le Premier ait été très clair dans le sens de faire en sorte que le RSP puisse apporter sa contribution dans la stabilité de notre pays, et celle de la sous-région. Et la position du CADRe est que le RSP a une place importante dans notre armée, parce que toutes les armées du monde ont un corps d'élite. Nous avions toujours dit qu'il fallait le renforcer ; et mieux, il fallait réorienter les missions du RSP. Pour nous, le RSP peut bien et bel demeurer comme une composante de notre armée, quitte à réorienter ses missions.

« Il est impératif que notre armée renforce la cohésion en son sein »

Notre armée depuis sa création, a toujours fait preuve de cohésion et d'efficacité. Elle n'a jamais connu de dissensions profondes qui ont étéà l'origine de guerre civile dans certains pays. La preuve, c'est que malgré les événements troubles des 30 et 31 octobre, notre armée a su se mettre au-dessus et parler d'une seule voix, malgré les contradictions qui ont émaillé en son sein. Nous pensons qu'elle a pu taire ses contradictions pour faire en sorte que notre pays qui a toujours joué un rôle majeur dans la stabilisation de la sous-région, puisse préserver la cohésion nationale.
Avec le terrorisme qui menace la sous-région, et le Burkina Faso qui fait preuve d'efficacité dans le maintien de la paix, il est impératif que notre armée renforce la cohésion en son sein. Nous invitons nos forces armées à toujours rester dans le sens de l'écoute et du dialogue pour faire en sorte que notre pays puisse avoir une Transition réussie à la satisfaction du peuple burkinabè.

Aly Sanou, Secrétaire général du MBDHP : « Si votre chien est enragé et il vous attaque, que-est-ce que vous faites ? »

Il faut dire qu'au niveau du MBDHP, notre position sur la question du RSP n'a pas varié. Pour le MBDHP, il faut dissoudre le Régiment de sécurité présidentielle. D'abord parce que vous verrez que le RSP est étroitement liéà tous les crimes politiques qui ont été commis au Burkina Faso. Que ce soit l'affaire Dabo Boukary, que ce soit l'affaire Norbert Zongo, David Ouédraogo, etc. Que ce soit même tout dernièrement avec l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre, le RSP a toujours été ce corps qui, dans son évolution, n'a pas hésitéà enlever, à torturer jusqu'à ce que mort s'en suive, des éléments vaillants de notre peuple.
Ensuite, nous pensons qu'il faut dissoudre justement le RSP surtout actuellement, parce que vous verrez que même nos autorités disent qu'il faut démanteler le système Compaoré. Dans le même temps, nous savons que le Régiment de sécurité présidentielle était le maillon essentiel du système Compaoré. La question que nous nous posons alors, comment démanteler le système Compaoré si le maillon qui lui a permis de se maintenir en place pendant 27 ans, à savoir le RSP dans ses différentes évolutions jusqu'à avoir sa dénomination actuelle, est toujours en place ? Il faut que nos autorités nous le disent.
Le Premier ministre dit que si vous tuez votre chien parce qu'il n'aboie pas, c'est la chèvre du voisin qui va vous mordre. Et si votre chien est enragé et il vous attaque, que-est-ce que vous faites ? C'est cette question à laquelle le Premier ministre n'a pas répondu, et qui est bien pertinente. Je serai moi-même curieux d'entendre sa réponse sur cette question.

« Il faut purement et simplement dissoudre le Régiment de sécurité présidentielle »

Nous sommes d'autant plus surpris que vous aurez suivi que depuis le 4 février dernier avec l'intervention du RSP pendant le Conseil des ministres, aujourd'hui, le RSP est dirigé par des personnes qui sont toutes proches de Blaise Compaoré. Et la question qui va se poser avec le maintien du RSP en l'état –à supposer même qu'on change de dénomination, d'attributions – est celle- ci : Qui seront les futurs chefs du Régiment de sécurité présidentielle ?
Vous pouvez le rebaptiser et l'appeler autrement. Et même si vous changez ses attributions, s'il est toujours dirigé ouvertement ou en sous-main par le général Gilbert Diendéré, par le colonel-major Boureima Kéré, ou encore par Céleste Coulibaly, tous réputés proches de l'ancien régime, ça pose véritablement un problème sur la rupture que l'insurrection populaire est censée incarner avec les 27 ans de règne de Blaise Compaoré.
La position du MBDHP reste invariable : il faut purement et simplement dissoudre le Régiment de sécurité présidentielle. Parmi ses éléments, s'il y a des personnes qui ont commis des crimes, il faut les traduire en justice. Et pour le gros de la troupe que nous pensons ne pas avoir grand-chose à se reprocher, il faut les affecter aux autres unités et corps militaires et réaffecter ses équipements aux autres militaires du pays.
Au niveau du MBDHP, nous lions la question de la dissolution du RSP à la lutte globale de notre peuple pour plus de liberté, pour plus de démocratie et pour un progrès social véritable. Et naturellement dans ce cadre, nous continuerons à nous mobiliser, que ce soit au niveau du MBDHP où au niveau de la Coalition contre la vie chère, comme nous l'avons toujours fait de par le passé, avec entre autres préoccupations, la question de la dissolution du régiment de sécurité présidentielle.

« L'histoire des crimes politiques se confond avec les attitudes du RSP »

On ne peut pas prôner le changement et éviter de poser des actes concrets allant dans le sens du changement. Dans aucune attribution d'aucune unité militaire, et surtout pas du RSP, vous ne verrez enlèvement et assassinat de citoyens. Pourtant, nous avons constaté que malheureusement, l'histoire des crimes politiques se confond avec les attitudes du RSP. Si nous voulons tourner cette page de la vie de notre pays, il nous faut non seulement juger tous les crimes économiques, tous les crimes de sang qui ont été commis, mais en plus, dissoudre le Régiment de sécurité présidentielle, parce que ce Régiment malheureusement, est tristement réputé dans notre pays.
Maintenant quant au contexte sous régional, on tente de nous faire croire que sans le RSP, le reste de l'armée burkinabè n'est pas capable de défendre l'intégrité territoriale de notre pays. Mais c'est grave ! C'est grave pour une armée qui compte des milliers d'hommes et de femmes. On veut dire que cette armée ne vaut rien sans les 1 500 Hommes du Régiment de sécurité présidentielle ? Mais on forme le gros de nos militaires pour quoi ?
Une unité militaire, ça se forme, ça s'équipe, ça se professionnalise. Si le RSP est ce qu'il est aujourd'hui, c'est parce que 27 ans durant, Blaise Compaoré en a fait sa garde prétorienne. Il en a fait une armée dans l'armée, et il a mis tous les moyens à la disposition de ce Régiment.

Et qu'on nous dise : le 31 décembre à venir, le RSP, va-t-il encore réclamer les 20 000 FCFA que l'ancien président lui donnait ? Et qu'est-ce que le gouvernement fera ? Il donnera les 20 000 FCFA au RSP, la prime de nouvel an, comme ils aiment le dire ? Et le reste de l'armée ? Elle aura cette même prime ou pas ? C'est à ce traitement différencié du RSP et le reste de l'armée, qu'il nous faut mettre un terme. Tant que nous ne ferons pas cela, malheureusement, nous n'aurons pas tourné la page des violences politiques dans notre pays.

Propos recueillis par Fulbert Paré
Lefaso.net

Violences à l'égard des femmes et des filles : Le cas tout aussi préoccupant du centre-Ouest

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La maison de la femme de Koudougou a abrité, le jeudi 18 juin 2015, la séance de travail de la caravane de presse sur les VEFF. C'était à travers la communication de la Directrice régionale de la Promotion de la femme et du genre du Centre-Ouest, Alimata Sodoré/Ouédraogo.

Une collecte de données de 2007 de la direction régionale de la promotion de la femme et du genre (DRPFG) a fait ressortir la situation suivante : en moyenne 30 cas par trimestre d'exclusion du village pour cas de grossesse ou de mariage forcé, 60 cas de conflit pour non reconnaissance et prise en charge de grossesse, 25 as de dépouillement des femmes de leurs biens. Egalement, l'exclusion des filles mères ou en grossesse du domicile familial au nom des coutumes, des coups et blessures en moyennes 10 cas par trimestre, enlèvements de mineurs, menaces d'abandon du foyer conjugal par les hommes, en moyenne 5 cas par trimestre.

En outre, les causes des conflits diffèrent d'une localitéà une autre. Dans la province de la Sissili, elles sont dues au refus de soumission de la femme et la discrimination des enfants. Dans le Ziro c'est le refus de soumission et la rivalité entre coépouses qui sont les causes des conflits conjugaux. Quant au Sanguié, elles trouvent leur justification dans le refus de soumission, les vols commis et la discrimination des enfants.

Pour ces cas de figure, de 2012 à 2014, seulement 33 cas de victimes de violence physique ou corporelle ont été déclarés à la justice, 12 cas pour psychologie et 10 cas pour acte sexuel. « Même si les victimes commencent à poser plainte entre temps, ces plaintes sont retirées, c'est ce qui explique ces chiffres durant ces trois mois » dixit la directrice régionale de la Promotion de la femme et du genre du Centre-Ouest, Alimata Sodoré/Ouédraogo.

Subséquemment, elle a expliqué que la situation est assez préoccupante quand on sait que certaines violences existent mais ne sont pas dévoilées. « Le cas du lévirat est une situation réelle dans notre localité, mais aussi le sororat même s'il n'est pas trop perceptible. A cela, il faut noter la pratique de l'excision qui reste une préoccupation dans la région de Ziro » a-t-elle indiqué.
Les défis pour venir à bout de ces fléaux, c'est l'implication des journalistes dans la sensibilisation.

« Nous essayons de rencontrer les responsables coutumiers, religieux et la société civile pour demander leur contribution. Mais force est de constater que jusque- là, leurs actions ne sont pas visibles ». Et de poursuivre : « A notre niveau même, il y a des difficultés parce que nous ne disposons pas beaucoup de moyens pour sortir sur le terrain. Dans les quelques endroits où nous sommes parties, on nous demande de descendre assez en profondeur pour toucher la population, mais au niveau de notre direction, nous ne disposons pas suffisamment de moyens pour aller à la base et le relai aussi n'est pas facile ».

Des échanges, il a été question de montrer la part quand même importante que jouent les autorités coutumières et religieuses. En cela, la chargée d'études du MPFG, Noélie Ouangrawa a insisté que ses derniers sont des acteurs primordiaux de lutte contre les VEFF et dans toutes les activités de formation, de sensibilisation, d'information. « Le ministère a toujours impliqué ces leaders qui ont le pouvoir de décision au niveau social, d'où l'importance de leur implication ». Toutefois, une question se pose, pourquoi les leaders politiques n'ont pas une autorité quand un conflit survient au sein d'une famille. A cette question, le chef de la localité a laissé entendre qu'il n'était pas de leur autorité d'intervenir inopinément dans les conflits de couples. « Il faut au préalable écouter les deux camps avant de voir dans quelle mesure intervenir ».

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

Hélène Dumont, fondatrice des« serviteurs de la miséricorde » : « Nous sommes serviteurs à l'image de Jésus »

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Présente au Burkina Faso depuis quelques jours, la fondatrice du mouvement les serviteurs de la miséricorde divine Hélène Dumont, est venue témoigner et enseigner à la suite de Sainte Faustine, les grâces et les bienfaits de la miséricorde divine aux fidèles catholiques de l'archidiocèse de Ouagadougou. A travers cette interview, elle donne des détails sur le mouvement.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m'appelle Hélène Dumont, mariée et mère de famille. Il ya 28 ans, j'ai fait l'expérience de la miséricorde et j'ai vu la miséricorde à l'œuvre dans ma famille, chez mes amis et dans la communautéà laquelle je faisais partie. J'avais donc dans le cœur d'être apôtre, témoin missionnaire de la miséricorde. J'ai découvert le message dans la miséricorde et particulièrement le message de Jésus à Sainte Faustine en 2000. Ce qui m'a interpellée, c'est que notre pape Jean Paul II dont je suivais les homélies et tous les discours avait un attachement particulier pour cette religieuse qu'il a lui-même canonisé. C'est à partir de ce moment que je me suis plongée dans les écrits de cette sœur et j'ai découvert une richesse extraordinaire. Ce qui m'a incitée àécrire plusieurs ouvrages sur la miséricorde, d'approfondir cette grâce de la miséricorde et l'annoncer partout où j'irai. Bien entendu, missionnée par mon évêque en France et partout.

C'est quoi, la miséricorde ?

Pour revenir au terme latin misericordia qui veut dire un cœur sensible à la misère. Dieu a un cœur sensible à notre misère, à nos souffrances, à nos pêchés et nous comprenons bien cette miséricorde quand Jésus dans l'évangile nous a révélé cette attention à la misère, à la souffrance de son peuple, que ce soient des souffrances physiques ou morales. Il prend pitié de toute cette foule qui est comme des brebis sans berger, il la guérit, l'enseigne, la pardonne. C'est une manière de comprendre tout évangile. Jésus nous parle de la miséricorde, on voit Jésus bouleversé intérieurement devant la souffrance de son peuple. Nous voyons là, la miséricorde qui s'exerce. Comme Dieu a tant aimé le monde jusqu'à nous envoyer son fils Jésus qui manifeste sa miséricorde sur la croix en nous donnant sa vie et en ressuscitant. Voici en quelques mots comment nous pouvons expliquer la miséricorde divine.

Qui est Sœur Faustine dont les écrits vous ont inspirée ?

Sainte Faustine est une religieuse polonaise du XXème siècle qui a été choisie par Dieu pour être l'apôtre de la miséricorde, la secrétaire de la miséricorde. Jésus lui est apparu à de nombreuses reprises, il lui a montré son cœur plein de miséricorde et lui a demandé de l'annoncer. Ce qui est étonnant, très beau, c'est de voir que compte tenu de son origine sociale très modeste, elle a été dans son monastère exclusivement dédiée aux travaux d'entretien. Elle était à la cuisine, au jardin, à la porte. Elle n'est pas partie sur les routes pour prêcher la miséricorde. Elle a fait plusieurs maisons de sa congrégation mais elle restée dans sa vie de sœur très simple, tout en méditant la miséricorde, en implorant la miséricorde de Jésus puisque lui-même a demandé de la méditer mais aussi de l'adorer et de l'exercer. Elle a passé son temps à méditer la miséricorde et elle nous dit « tout est miséricorde, en toute chose nous pouvons voir la miséricorde de Dieu ». Jésus a demandéà la sœur Faustine de l'implorer par une prière spécifique qui se récite sur un chapelet normal à Marie sauf que le texte diffère, on commence par « père éternel, je t'offre le corps et le sang, l'âme et la divinité de ton fils bien aimé Jésus Christ en réparation de nos péchés et ceux du monde entier par sa passion, soit miséricordieux pour nous et pour le monde entier ». C'est une puissante prière car nous offrons, comme à l'Eucharistie, nous baptisés, au père, le corps et le sang de Jésus.

Comment est né le mouvement « les serviteurs de la miséricorde » ?

Après plusieurs enseignements et formations sur la miséricorde, j'ai rencontré plusieurs personnes qui m'ont demandé comment je vais faire, vu que les séminaires de formations sont terminés. J'ai été touchée par les écrits de la sœur Faustine dans ses livres, ses notes appelés « le petit journal » qui est un gros pavé contenant une mine pour notre chemin de saintetéà chacun. Alors, je me suis dit que ce qui me nourrit, peut me nourrir, pourra nourrir d'autres. La parole de Dieu est première nourriture mais les écrits de cette Sainte sont un moyen d'avancer sur le chemin de la sainteté. C'est ce qui m'a emmenée à lancer le mouvement des serviteurs de la miséricorde en Juin 2008. Ce mouvement a pour vocation de vivre la spiritualité de la sœur Faustine, d'approfondir cette spiritualité, cette miséricorde en toute chose et dans la parole de Dieu pour ensuite l'exercer. On ne peut exercer la miséricorde que si nous la recevons, c'est que Jésus la source, c'est lui qui nous fait miséricorde pour que nous puissions la transmettre. C'est aussi ce que le pape François a écrit dans sa bulle pour l'année du jubilé de la miséricorde. Il nous demande de nous rapprocher du Christ pour recevoir sa miséricorde. Elle se reçoit et se donne, c'est un mouvement incessant. Les serviteurs ont fait de ces deux lignés, recevoir, approfondir la grâce de la miséricorde par des moyens précis qui sont proposés dans le mouvement pour ensuite la transmettre par différents apostolats qui sont internes à notre mouvement.

Où se situe le siège du mouvement ?

Ce mouvement a été lancé en France dans mon diocèse, le diocèse de Mau dans la région parisienne. C'est là le siège du mouvement des serviteurs de la miséricorde et il s'est développé un peu partout en France et à l'étranger dans différents pays de l'Europe et aussi dans d'autres continents comme en Afrique. On a des serviteurs de la miséricorde au Burkina Faso, au Congo, au Cameroun, dans différents pays en Amérique du sud notamment en Colombie où on a un centre tenu par un prêtre.

Qui peut adhérer au mouvement des serviteurs de la miséricorde ?

Toute personne fidèle catholique attentive et touchée par la miséricorde peut rejoindre le mouvement en remplissant son bulletin d'adhésion tout simplement qu'il peut télécharger sur le site www.serviteursdelamiséricorde.org. Là, il fait partie de la fraternité de cœur, nous avons différents stades au sein des serviteurs .Nous avons ceux qui sont des proches, des amis, ceux qui soutiennent par la prière. Nous avons par exemple les personnes handicapées, des personnes âgées et qui ne peuvent pas se déplacer, peuvent faire partie du mouvement par cette adhésion et en portant dans la prière tous les apostolats et toutes les œuvres portées par les serviteurs. Après, nous avons décidé d'une fraternité miséricorde de la grande famille, ce sont tous ceux qui portent un apostolat au rassemblement proposé par les serviteurs pour les serviteurs. Certains intègrent cette fraternité en s'engageant solennellement au cours d'une célébration Eucharistie. Cela montre qu'ils sont profondément actifs au sein du mouvement. Il y a également des petites fraternités locales c'est-à-dire que certains membres sont invités à se regrouper au nombre de 6 à 8 régulièrement 2 fois par mois, à partager à partir d'une méditation que j'envoie par mois sur un verset spécifique de la parole de Dieu et un extrait du « petit journal ».

Quelle est votre spiritualité ainsi que vos activités majeures ?

Jésus a dit : « je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir ». Ainsi, nous sommes serviteurs à l'image de Jésus serviteur dont la royauté s'enracine dans le service. Les serviteurs sont appelés à servir dans l'humilité et la simplicité.
Concernant nos activités, nous avons deux pôles. D'abord cette attention à recevoir la miséricorde, l'approfondir dans la parole de Dieu ainsi que dans le « petit journal » notamment par les fraternités de miséricorde, cela se passe dans les internes. Il y a une rencontre annuelle dans chaque pays. En France, on se rencontre avec ceux de la Suisse, d'Allemagne à l'occasion du grand rassemblement de la fête du christ roi et des rassemblements locaux. Chaque serviteur est invitéà recevoir le sacrement de la renonciation une fois par mois, adorer Jésus régulièrement une fois par semaine et à prier le chapelet de la miséricorde et celui à Marie toujours. Vivre vraiment attachéà jésus pour recevoir la miséricorde, en être passionné et la transmettre par la suite. Ensuite, nous avons l'apostolat. Quels sont les apostolats dirigés vers les serviteurs ? Un des apostolats est dirigé vers l'évangélisation par les tableaux pèlerins. Nous avons lancé un certain nombre de tableaux qui font 80cm de haut qui représentent Jésus miséricordieux selon la grande apparition de Jésus à Sainte Faustine qui lui disait que cette image procurerait beaucoup de bien aux âmes. Chaque âme a accès à elle, cela veut dire tout monde et pour que tout monde puisse avoir accès au tableau il fallait qu'il tourne de foyer en foyer. Donc celui qui reçoit le tableau avec les carnets de prière doit inviter des personnes à la périphérie c'est-à-dire des gens qui ne sont pas forcément des catholiques habitués à la messe du dimanche pour un temps fraternel et de prière devant le tableau. Nous avons énormément de témoignages de grâce reçue après le passage du tableau de Jésus miséricordieux dans les foyers. Des grâces de consolation, de renonciation, de paix, de guérison intérieure et physique, toutes sortes de grâce. L'autre apostolat consiste à animer les heures de la miséricorde dans sa paroisse au moins une fois par semaine selon un rituel qui est établi et qu'on envoie à celui qui anime dans sa paroisse à 15heures, l'heure de la miséricorde. Cela peut se faire à n'importe quel jour de la semaine en accord avec la paroisse et toute personne peut y participer. Il y a la fête de la miséricorde, les serviteurs dans chaque paroisse sont invités particulièrement à aider le curé pour que la fête soit solennellement célébrée le premier Dimanche après pâques selon ce que Jésus a demandé. Nous avons aussi les images que nous distribuons pour faire connaitre Jésus miséricordieux. Voici les différents apostolats pour faire connaitre et exercer la miséricorde par des actes et toutes sortes de moyens autour de nous, dans nos familles, auprès de nos proches, de nos voisins, dans les maisons de retraite.

Pourquoi une visite au Burkina Faso ?

Une visite au Burkina Faso avec les reliques de Sainte Faustine parce que Daniella Comboïgo coordinatrice des serviteurs de la miséricorde ici au Burkina m'a invitée pour organiser une mission itinérante dans les paroisses. Comme je le dis, moi je vais partout, c'est ce que je me suis engagée à faire devant le Seigneur il y a plusieurs années avant même que le mouvement ne soit fondé. Donc là où je suis invitée, je réponds. Visiblement, le Seigneur était désireux pour que je vienne au Burkina, j'ai été relancée à plusieurs reprises donc j'ai répondu et je suis heureuse de découvrir le Burkina et d'annoncer la miséricorde avec les reliques de la Sœur Faustine.

Quelles sont les perspectives pour l'avenir ?

Jean-Paul II a dit lorsqu'il consacrait le sanctuaire mondial de la miséricorde en Août 2002 : « il faut transmettre au monde le feu de la miséricorde ». Je pense que c'est ma phrase moteur, il faut annoncer sans cesse. Il a dit aussi « la limite, la seule imposée au mal c'est la miséricorde » et par la suite, le Pape François a dédié une année à la miséricorde. La perspective est que partout où la miséricorde embrasse notre monde, nous ferons tout pour qu'il y ait des relais puisque je ne peux pas aller partout pour la diffusion. Cette miséricorde que Jésus tient à transmettre à notre monde. La soif que toute personne a en la miséricorde de Jésus. Donc c'est par la miséricorde que le monde trouvera son bonheur, selon le Pape Jean-Paul II.

Entretien réalisé par Eveline KOAMA (stagiaire)
Lefaso.net


Recherche scientifique : La communauté universitaire rend hommage au Pr Philippe Sankara

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L'université de Ouagadougou a organisé une cérémonie d'hommage au Pr Philippe Sankara, le 11 juin 2015. Cet éminent chercheur vient d'être distingué par le muséum de Paris pour ses recherches sur les macro mycètes. Mieux, un des champignons qu'il a découvert, avec son équipe de recherche, portera désormais son nom, « russula sankarae ». A l'occasion de cette cérémonie qui a connu une forte mobilisation de l'ensemble de la communauté universitaire, le Pr Sankara a présenté les travaux qui ont conduit à sa distinction.

Il fait la une de l'actualité au niveau du monde universitaire depuis quelque temps. Parce que ses recherches ont abouti à la découverte d'une nouvelle espèce de champignon qui portera désormais son nom, « Russila sankarae ». Le Professeur Philippe Sankara a reçu la distinction du muséum national d'histoire naturelle de Paris. « D'un point de vue scientifique, cette découverte constitue un événement majeur qui honore non seulement son auteur, mais également l'universitéà laquelle il appartient, et au-delà son pays, le Burkina Faso », s'est réjoui le Pr Karifa Bayo, alors président de l'université de Ouagadougou.

La renommée des plus grandes universités se fonde sur deux éléments : une formation académique performante et une recherche dynamique. L'ensemble des autorités tant des ministères en charge de la recherche et de l'enseignement supérieur que de l'université de Ouagadougou ont donc saisi cette occasion pour saluer le Pr Sankara dans son engagement fait d'abnégation et de détermination dans ce difficile domaine qu'est celui de la recherche. « Cher professeur Philippe Sankara, je vous adresse, au nom de toute la communauté universitaire, mes sincères et chaleureuses félicitations pour cette performance. Nous souhaitons pouvoir célébrer d'autres événements de ce genre sous d'autres noms de chez nous qui viendront s'ajouter à« Russula Sankarae », a lancé le président de l'université de Ouagadougou, sous les applaudissements des enseignants-chercheurs et des cris de joie d'étudiants fortement représentés.

« C'est la première fois que les autorités universitaires m'adressent ces mots. Je les prends humblement », a réagi celui sur lequel tous les regards étaient dirigés cet après-midi. « Cette cérémonie est une initiative du président de l'Université de Ouagadougou. Sur la base de l'information qu'il a eue que le conseil scientifique du muséum a attribué le nom de russula sankarae à un champignon, et il a jugé qu'il était bon que la communauté universitaire et les étudiants puissent prendre connaissance de ce que c'est que ces champignons au niveau du Burkina », a-t-il poursuivi, remerciant le Pr Bayo pour cette « idée géniale ».

Les travaux qui ont conduit à la découverte de russula sankarae

Puis, s'en est suivie une présentation des travaux sur les macromycètes au Burkina. Travaux qui ont conduit à la découverte de russula sankarae. L'intérêt de cette conférence étant de permettre une meilleure connaissance des champignons macromycètes en vue de leur valorisation.

Pour ce travail, le Pr Sankara et son équipe sont partis d'une vision qui se résume en quatre mots : études, valorisation, macromycètes, Burkina Faso. Il s'agit de faire des études pour valoriser les macromycètes au Burkina Faso. Cette vision appelle des missions qui étaient : donner une valeur nutritionnelle et thérapeutique, donner une valeur monétaire, donner une valeur éducationnelle, donner une valeur par la base de données scientifiques aux champigons.

L'ensemble des travaux qui seront présentés concerne essentiellement des travaux réalisés dans le cadre des encadrements de quatre DEA (diplôme d'études approfondies) et trois thèses de doctorat unique tous soutenus sur les macromycètes.

L'équipe de travail sur les macromycètes au Burkina est composé de : BICABA Maakhuy, doctorant en Phytopathologie ; Dr SANON Elise, Assistante à l'Université de Ouagadougou ; Dr GUISSOU K. Marie Laure, Maître assistante à l'Université de Koudougou et le Pr SANKARA Philippe, Professeur titulaire, responsable du Laboratoire Biosciences, responsable de l'équipe Phytopathologie.

A ceux-ci, s'ajoutent des collaborateurs mycologues ouest africains et mycologues du nord.

Le Pr Sankara entend contribuer à la création du « Réseau Ouest Africain de Mycologues (ROAM) » en vue de valoriser les macromycètes sur le plan économique, nutritionnel, thérapeutique et éducationnel.
Le Pr Sankara n'est pas à sa première distinction. Déjà, en 1989, il avait reçu le prix spécial du roi Beaudouin pour la recherche pour ses travaux sur la rouille de l'arachide (puccinia arachidis spegg.).

Moussa Diallo
Lefaso.net

Lire aussi :Recherche au Burkina : Le nom du Pr Philippe Sankara attribué comme nom scientifique à un champignon

Déclaration de l'ODJ sur la situation a Kounkoufouanou

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Depuis le début de l'année 2015, les populations de Kounkoufouanou et environnants vivent le martyr, l'angoisse permanente et la crainte du lendemain. Et, pour cause, l'évolution récente du différend foncier qui les oppose depuis 2004 avec les autorités de notre pays.

En rappel, Kounkoufouanou est un hameau de culture situéà 70 kilomètres de Fada sur la route de Pama entre les villages de Kaboanga et de Natiaboani. Il est peuplé aujourd'hui d'environ sept mille (7000) âmes et a été créé en 1983, avec l'accord de sa Majesté, Roi du Gulmu et de celui de Natiaboani. Et depuis cette date, ils ont connu une vie paisible, sans incident notable, jusqu'en 2004 où les habitants constatent l'érection de bornes de délimitation au sud de leur localité. En 2005, ils ont été informés par le Haut-Commissaire de la Kompienga que les bornes délimitaient une zone pastorale. A la même occasion et toujours par le Haut-Commissaire, ils ont été informés qu'il est formellement interdit de construire ou faire des champs de culture à moins de cinq cent mettre des bornes. En revanche, il est autorisé de construire des habitats et faire des champs de culture à un kilomètre des bornes. A cinq cents mètres des bornes, l'on peut seulement construire des maisons d'habitation. Pour se conformer à l'autorité, tous les habitants qui étaient dans la zone pastorale sont sortis rejoindre ceux installés à plus d'un kilomètre des bornes. Le Haut-Commissaire a rassuréà l'époque que Kounkoufouanou n'est pas dans la zone pastorale et que les populations n'avaient plus à s'inquiéter.

Subitement, le 18 février 2015, le gouvernement en Conseil de ministres adopte « un rapport portant réaffirmation de la vocation de la zone pastorale de Kaboanga par le déguerpissement des exploitants illégaux. [… ] L'adoption de ce rapport selon le gouvernement permet la mise en place d'une stratégie d'information et de sensibilisation en vue du déguerpissement des acteurs anarchiquement installés avant la saison hivernale. ». En apprenant les délibérations de ce conseil de ministres, les villageois sont surpris : la zone pastorale a-t-elle étéélargie ? Ou alors que se passe-t-il ? Le Comité ODJ du village ainsi que la section font une mission de terrain et constatent que les distances par rapport aux bornes délimitant la zone pastorale sont bien respectées. Plusieurs démarches sont alors entreprises par les villageois et l'ODJ pour essayer de comprendre cette nouvelle disposition. Tour à tour le Haut-Commissaire et le Gouverneur de la région seront approchés pour comprendre la situation. Les échanges ont ressembléà un dialogue de sourds, les autorités refusant de discuter sur le respect ou non des délimitations de la zone pastorale par les villageois. Elles disent avoir reçu instruction de faire respecter les dispositions de la décision du conseil de ministres. Un point c'est tout. Aussi, c'est en vain que les villageois les ont invités à venir sur le terrain constater par elles-mêmes. Peine perdue : désormais, il faut déguerpir.

Ainsi, le 22 avril 2015, une mission avec une forte délégation composée d'autorités locales, de forces de défense et de sécurité et d'un émissaire venu de Ouagadougou est allée apporter un seul message aux populations : « déguerpir dans d'un délai de huit (8) jours de la zone ». Aux nombreuses questions des populations de savoir : Où aller ? Où fréquenteront nos enfants ? Que faire de nos biens ? Que compte faire le gouvernement pour les accompagner ? Etc. La mission rétorque en substance : nous n'avons aucune réponse pour vous si ce n'est vous dire de quitter dans les 8 jours sous peine de représailles.

Eh oui ! La barbarie annoncée n'a pas tardéà s'abattre sur les populations et ce, malgré d'une part la campagne de dénonciation organisée aux plans local et national par les organisations de jeunes et des droits humains (marche-meeting, conférences de presse, déclaration, rencontres, etc.) contre l'injustice et d'autre part le soutien des notables coutumiers de la région à la cause des populations. C'est ainsi que les 28 et 29 mai 2015 des éléments des forces de défense et de sécurité venus du centre-est ont fait irruption dans la partie ouest de Kounkoufouanou précisément à Watinoma et ont fait preuve d'une barbarie et d'une cruauté dignes d'un autre siècle en saccageant et brûlant biens et maisons des populations. C'était un spectacle désolant pour les populations tandis que leurs bourreaux accomplissaient leurs actes ignobles en chantant fièrement en Mooré« Tond na tumatuuma » le refrain d'un morceau en vogue du groupe de musiciens burkinabè appelé‘Floby-bande'. Ce refrain signifie en français « Nous allons commettre des bêtises »

Le samedi 13 juin 2015, un contingent de même nature, cette fois venu de Fada sous l'ordre du Gouverneur de la région de l'Est, est allé dit-il lancer un dernier ultimatum à Kounkoufouanou pour quitter les lieux dans un délai de trois jours sous peine de subir le même châtiment que ceux de Watinoma, il y a quelques jours de cela. En effet, les 16 et le 17 juin 2015, la punition promise tombe sur les villageois à mains nues. Le bilan partiel est sans appel : tout le village incendié, saccagé, pillé, trois enfants portés disparus, de nombreux blessés dont 3 blessés graves, 36 arrêtés et détenus à la maison d'arrêt et de correction de Fada accusés de rébellion.Quant aux élèves de Kounkoufouanou, ceux des classes de CM1, CE2 et CP1 n'ont pas composé cette année.

Comment peut-on expliquer cette situation, puisque les villageois ont respecté les délimitations de la zone pastorale ? Comment expliquer cette volonté des autorités à déguerpir coûte que coûte le village de Kounkoufouanou ? Voici la grande question qui reste posée.

Coïncidence ou non, l'ODJ constate que l'affaire Kounkoufouanou resurgit en 2006 sous la forme de rumeurs juste après la découverte de l'existence d'un gisement d'or dans le sous-sol de Kounkoufouanou et environnants par les populations. L'or en est-il alors la raison officieuse qui a remis en scène à nouveau l'attention des autorités sur Kounkoufouanou et environnants ? Nous avons de bonnes raisons d'y croire. En effet :
 En novembre 2006, un certain ZOMBRE Francis s'installe dans le village et dit avoir l'aval pour exploiter l'or.
 En février 2014, une société minière dénommée « COURAGE MINING » demandait aussi le déguerpissement d'une partie de la population de Kounkoufoanou au motif dit-elle, qu'elle est sur sa zone d'exploitation.

Cette situation est purement et simplement révoltante parce qu'injuste et injustifiée. Comment peut-on comprendre que nos autorités et les forces de défense et de sécurité censées être les garants de la paix, de la sécurité et de la quiétude des populations se mettent à commettre une si vaste opération d'incendie d'habitats et de biens des populations burkinabè sur le sol burkinabé. Surtout en ce moment où le Chef de l'Etat a lui-même déclaré que « Plus rien ne sera comme avant ». En effet, nous avions rêvé mieux avec la transition survenue suite aux événements des 30 et 31 octobre 2014 et qui ont coûté la vie à 34 personnes, essentiellement des jeunes. Mais hélas, la célèbre phrase du Chef de l'Etat ne se conjugue pas à Kounkoufouanou et environnants. Pour eux « Tout sera pire qu'avant ».

Fort de cette situation de remise en cause du droit de vie à environ 7000 âmes, nous, organisation démocratique de la jeunesse du Burkina Faso, section du Gourma ;
Dénonçons :
- L'attitude irresponsable du gouvernement, des autorités locales et des forces de défense et de sécurité de la région ;
- Les atteintes aux droits fondamentaux des populations de Kounkoufouanou et environnants ;
- L'usage démesuré de la force face à une population aux mains nues et qui ne demande que le respect de ces droits ;
- La collision entre les autorités et les exploitants miniers au détriment des populations.
Exigeons :
- La libération sans condition de nos camarades détenus ;
- Le dédommagement des populations victimes et la restauration du village ;
- L'arrêt immédiat des actes de barbarie orchestrés par les éléments de sécurité et de défense et leur retrait immédiat du village
Félicitons et encourageons :
- La vaillante population de la localité qui se bat aux côtés de l'ODJ avec bravoure pour la prise en compte de ses aspirations ;
- Les démocrates, la presse régionale et nationale, les notables et religieux de la région qui ont soutenu et contribuéà populariser les justes positions des populations de Kounkoufouanou ;
Réitérons :
- Un appel à toute la population du Gourma à se mobiliser pour faire échec à cette forfaiture du gouvernement de la transition et des autorités locales ;
- Un appel à toutes les organisations combatives de la région de s'unir et défendre avec les populations de Kounkoufouanou la juste cause.

En tout état de cause, nous appelons les autorités gouvernementales et régionales à revenir à de meilleurs sentiments en utilisant des moyens pacifiques, légaux et consensuels pour la résolution adéquate de la question. A défaut, elles seront tenues pour responsables si leur entêtement venait à aggraver la dégradation du climat social dans la localité de Kounkoufouanou et dans la région.

Le Bureau de la Section ODJ du Gourma

François Traoré, ex- Président de l'Union nationale des producteurs de coton du Burkina : “Ce que je pense de la culture des OGM au Burkina Faso !”

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Le jeudi 28 mai 2015, j'ai participéà un débat dénommé« controverse »à la Radiotélévision nationale du Burkina. Ce débat à mis en face des pour et des contre des cultures génétiquement modifiées appelées OGM. Depuis 2007, moi je cultive le coton génétiquement modifié dans mes champs. Plus de 10 ans avant cette date, j'avais été sélectionné comme producteur de semence coton conventionnel et quand j'ai commencé les OGM, j'ai continuéàêtre producteur de semence OGM. Cette multiplication de semence est faite par plusieurs producteurs au Burkina.

Au niveau des droits de propriété intellectuelle, il y a lieu de faire une distinction nette entre le droit de propriété du gène qui a été inséré et le droit de propriété de la variété dans laquelle le gène est inséré. Depuis que nous avons commencéà travailler avec MONSANTO sur leur technologie, on utilise des semences « made in Burkina Faso ». En juillet 2008, MONSANTO et le Burkina ont signé un accord commercial selon lequel l'État burkinabé est copropriétaire avec MONSANTO des variétés génétiquement modifiées. Les royalties sont réparties à 72% pour le Burkina et à 28% pour MONSANTO.
Une des questions qui m'a été posée lors de ce débat était : pourquoi le Burkina est le premier pays de l'Afrique subsaharienne à produire les OGM ? Je profite de ce document pour donner les réponses que je n'ai pas pu développer. Les filières coton de l'Afrique de l'Ouest dans les années 90 ont vécu des périodes de résistances de la chenille Helicoverpa armigera aux pyréthrinoïdes (insecticide) pour le traitement du coton. Nous avons eu à l'époque l'obligation de traiter avec l'endosulfan, qui était interdit en Europe, mais fabriqué là-bas pour sauver le coton. Et celui-ci ne pouvait plus être utilisé pendant plusieurs années.
Les producteurs de coton du Burkina se sont rendu compte que l'utilisation de doses abondantes de pesticides peut rendre les ravageurs de plus en plus résistants et tue les insectes bénéfiques ainsi que les microorganismes du sol. Les environnementalistes leur disent que l'usage des produits phytosanitaires participe aussi à la pollution des eaux et que cela se répercute alors sur la flore et la faune aquatique. Des nombreux cas d'empoisonnement des producteurs ont souvent abouti à des décès.
Le Burkina qui était devenu le plus grand producteur de coton en Afrique de l'Ouest dans les années 2000, était inquiet d'être le plus grand perdant s'il n'y avait pas de solution. Et c'est cela qui nous a amenéà choisir la biotechnologie pour rassurer les plus de 3 millions de personnes qui vivaient directement du coton. Au Burkina nous étions déjà des innovateurs. En 1996 nous avions initié la structuration des producteurs de coton. Cette structuration a permis une collaboration entre les producteurs et la société cotonnière pour adopter cette technologie. De 2007 à 2014 les producteurs de coton ont trouvé que la biotechnologie résolvait le problème des lépidoptères ravageurs.
Une étude de l'agroéconomiste, Gaspard VOGNAN de l'INERA, a montré que le gain de productivité du coton OGM varie de 4% à 48% à l'hectare par rapport au coton conventionnel, avec un rendement moyen de l'ordre de 1,2 tonne/ha. Le coton OGM revient moins cher car il ne nécessite que deux (02) pulvérisations contre six (06) pour le coton conventionnel contre les insectes ravageurs du cotonnier. Ce qui était très pénible pour les producteurs qui doivent marcher des dizaines de kilomètres avec près de 20 kg de charge de pesticide au dos.
De plus, cela fait plusieurs années que mes animaux consomment les graines de coton génétiquement modifié ; après ils me donnent du bon lait qui est consommé dans ma famille et jusqu'à nos jours nous n'avons pas de problème. Le Burkina a eu raison de se trouver parmi les grands en produisant les OGM. Nos chercheurs ont acquis des expériences en matière de biotechnologie et de recherche en général et je souhaite que cela continue pour rendre la technologie plus performante. En Afrique, c'est l'Afrique du Sud, le Soudan et le Burkina qui produisent des OGM dans des champs. Le Ghana, le Nigeria, le Cameroun, le Kenya, le Malawi, l'Ouganda et l'Éthiopie sont en phase d'expérimentation. Dans le monde, je me contente de citer quelques grands pays avec lesquels le Burkina collabore bien. Ce sont : les États-Unis qui cultivent 73,1 millions d'hectares d'OGM, le Brésil 42,2 millions, l'Inde 11,6 millions, le Canada 11,6 millions, la Chine 3,9 millions d'hectares.Tous ces pays sont fréquentés par les Burkinabès. La majorité des grands richards au Burkina envoient leurs femmes accoucher aux États-Unis pour avoir la nationalité Américaine pour leurs enfants.Nous savons également qu'envoyer son enfant étudier ou travailler aux États-Unis ou au Canada est un privilège que les burkinabè s'offrent couramment. Quand nous allons dans ces pays nous y mangeons, or les OGM sont dans leur alimentation. Dans ces pays en plus du coton, l'OGM est dans le maïs, le soja, la betterave sucrière, la papaye et la tomate... Je n'ai pas encore entendu que l'OGM à tué quelqu'un dans ces pays ni nos parents qui y vont.
Dans le débat, les antis OGM ont souhaité que l'agriculture Burkinabè soit seulement familiale et biologique. Familiale, notre agriculture l'est déjàà près de 90%. Biologique, elle l'est en partie, car près de 50% des agriculteurs n'ont pas accès à l'engrais, aux pesticides et aux OGM. Le constat est cependant que près de 40% de ces agriculteurs ne mangent pas à leur faim. Moi je pense que l'Afrique doit arrêter de suivre sans discernement les slogans mondiaux. Je suis pour l'agriculture familiale qui adopte les technologies et qui s'organise en coopératives pour être forte. Ces coopératives doivent avoir de bons dirigeants pour être bien gérées parce que ce n'est pas souvent le cas. C'est cette bonne gestion qui garde la confiance entre les membres et qui permet d'être crédible vis-à-vis des partenaires. Dans ces coopératives, les agriculteurs peuvent être mieux formés pour avoir accès aux crédits et pour faciliter la commercialisation de leurs produits, et ainsi, ils rentreront véritablement dans l'économie. Je demande aux ONG d'accompagner les agriculteurs Burkinabé dans ce sens. Je suis contre ceux qui sont payés pour maintenir l'agriculture Burkinabè dans la subsistance et pour que les résidus de la surproduction des grands pays se déversent chez nous.
Moi je sais que le pain que nous mangeons au Burkina n'est pas biologique, la bière que nous buvons également ne l'est pas.
Dans le monde nous avons des pays qui n'ont plus de terres pour cultiver. Ceux-ci font des financements contournés à des ONG pour nous maintenir dans cette subsistance et venir un jour acheter ces terres. Les familles pauvres vont vendre toutes leurs terres et se retrouver en ville. Nos agents de l'environnement seront recrutés par les agro businessmen et ils ne seront plus des donneurs de leçons. Ils vont se contenter de planter des arbres où leurs patrons leur demandent de les planter, et planteront des fleurs pour leurs maîtres ; moi je refuse cela. Les Burkinabè sont de grands travailleurs, nous méritons d'être dans la cour des grands, en sachant bien utiliser toutes les technologies pour produire plus.
Si un jour on adopte le maïs OGM résistant à la sécheresse qui est déjà cultivé en Afrique du Sud, moi je le cultiverai car certains de nos éleveurs aviculteurs importent déjà le maïs de l'extérieur. Le Burkina et le Nigeria ont commencéà expérimenter le niébé OGM. Je souhaite que cette technologie réussisse et qu'un jour ce soit le Burkina qui vende son surplus de production de niébé au Nigeria. Au stade actuel, les débats sur les OGM en Afrique devraient porter sur comment maîtriser les biotechnologies en vue d'accroître la productivité agricole et faire face aux aléas climatiques.

Ouagadougou, le 10 juin 2015

TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l'Université de Gembloux,
E-mail : dadilotbf52@yahoo.fr
Skype:dadilotbf52
www.francoistraore.blogspot.com

Fraude : 597 cartons de vinaigre et 979 cartons d'Eau de javel saisis

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48 heures après la présentation de cinq fraudeurs spécialisés dans la fabrication illégale d'eau de javel et de vinaigre de table contrefaits, le Service régional de la police judiciaire a mis la main cette nuit du 20 juin sur un important stock de 597 cartons de vinaigre et 979 cartons d'eau de javel de marque « LAC ». Entreposés sur un site situéà un jet de pierre du marché de Toessin à Ouagadougou, les produits étaient sous la surveillance de deux jeunes. C'était dans la nuit du 20 juin 2015.

Décidément, le consommateur doit être de plus en plus vigilant sur ce qu'il achète en prenant le soin de bien lire ce qui est écrit sur le produit. Même si les fraudeurs ont envahi le marché, il est possible de les démasquer. Dans l'entrepôt découvert par la police, tout est artisanalement fabriqué. Deux types d'étiquettes sont utilisés pour les bouteilles de vinaigre : l'un est blanc avec un petit fond jaune tandis que l'autre est de couleur rouge. Les ingrédients sont les mêmes « Acide acétique, Arôme alimentaire, Colorant alimentaire, Eau ». Les contenances sont de « 30 cl et de 0,5 litre » mais la teneur est la même « 6°». L'année de fabrication et la date de péremption sont respectivement de 2015 et 2019. Sur ces produits, aucune faute orthographique n'est à signaler.

Quant à l'étiquette de la bouteille d'eau de javel, c'est totalement le comble. Ce produit serait utilisé« Pour l'hygiène et la propreté de vos vaisselle ». Vous l'aurez remarqué, le mot vaisselle ne porte pas de « s » comme il se devait. Sur les cartons, bien d'autres fautes peuvent être relevées. L'erreur est certes humaine mais dans la fabrication de produits, elle n'est pas admise. Là, la date de péremption pour la plupart des vinaigres est prévue pour le 15 juin 2017.
La matière première servant à la fabrication des produits est périmée depuis 2014 et dans la cour, l'on peut bien apercevoir les bouteilles en plastiques très sales, prêtes àêtre lavées puis nettoyées avant de contenir Le liquide.
Il n'y a pas que les (OGM) Organismes génétiquement modifiés qui menacent notre santé, les fraudeurs sont bel et bien présents. Vivement que les forces de sécurité les traquent sans merci jusqu'à leur dernier retranchement.
Rappelons qu'un membre de la ligue des consommateurs et deux autres agents de la Coordination de la lutte contre la fraude étaient également sur les lieux pour constater les faits.

Affaire à suivre…

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

HADJ 2015 : Les pèlerins doivent se préparer à une hausse des frais

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Cette année, l'organisation du HADJ s'annonce difficile. Entre transport, restauration et hébergement des futurs pèlerins, les agences de voyage ainsi que les organisateurs ont du pain sur la planche. Par souci de transparence, le comité national de suivi du pèlerinage à la Mecque a tenu à faire le point des préparatifs et à soulever les contraintes auxquelles il doit faire face. La plus grande difficultéà ce jour demeure le quota du Burkina (5 500 places) que les musulmans aimeraient voir augmenté. Ils l'ont fait savoir au cours d'une conférence de presse organisée ce samedi 20 juin 2015 à Ouagadougou.

Le Hadj est l'un des cinq piliers de l'islam. De ce fait, tout musulman doit s'acquitter de cette obligation. Chaque année, le Hadj ou le pèlerinage à la Mecque suscite de l'engouement au sein des Burkinabè. Ils sont des milliers de fidèles à vouloir y prendre part. Hélas, compte tenu de certains facteurs contraignants, cela n'est pas possible. Pour l'année 2015, la note risque d'être un peu plus salée pour les candidats. Lors du point de presse, le comité national de suivi du pèlerinage à la Mecque et des représentants des 39 agences de voyage ont tenu un langage de vérité aux journalistes. Sans ambages, ils ont évoqué les nouvelles conditions qui s'imposent pour ce Hadj 2015, lesquelles vont impacter sur les frais de participation. Ces règlementations qui viennent de l'Arabie Saoudite et qui s'appliquent à tous les pays, reconfigurent évidemment les choses.

Le prix du paquetage à la hausse

Désormais, les autorités saoudiennes exigent que toutes les opérations de payement des frais liés au Hadj se fassent par transfert électronique. Il s'agit entre autres du transport et des contrats de logements. A ce propos, le paquetage qu'imposaient les Saoudiens (restauration, location de tente et de matelas) est à la hausse cette année. De 105 000 f, il est passéà 126 000 F. Cette situation, le comité l'a décriée et a entamé des négociations pour sa baisse. La satisfaction ne viendra véritablement que si ce paquetage revient à son prix initial, sinon les pèlerins n'auront de choix que de se plier aux nouvelles dispositions.
Quant au transport des pèlerins, seules les compagnies burkinabè ou saoudiennes sont autorisées à le faire. Une autre disposition de l'Arabie Saoudite que les organisateurs burkinabè trouvent indigeste. Mais, le président du comité rassure déjà que quatre transporteurs ont déjà répondu à l'appel et d'ici la semaine prochaine « nous allons avoir une idée sur le transport ».
La restauration, elle, sera assurée par les Saoudiens. Et Cheick Omar Boni s'inquiète sur la qualité des aliments car il n'est pas toujours facile de préparer pour un si grand nombre de personnes. Outre cet aspect, il est à noter que les Burkinabè devront s'adapter à un nouveau régime alimentaire du fait de cette condition.
Incertitude sur le quota
« Je ne veux pas devancer les choses mais cette année, ce n'est pas évident que tous ceux qui ont payé l'argent puisse partir à la Mecque », dixit Cheick Omar Boni, président du comité. Cette situation serait due au quota. En effet, les autorités burkinabè avaient adressé une demande au ministre du Hadj saoudien pour que le quota des Burkinabè soit revu à la hausse. Mais celui-ci aurait répondu que les travaux d'extension de la mosquée à la Mecque en 2012, qui avaient entrainé la restriction de quota de 20% dans tous les pays, étaient toujours en cours. Rien n'est perdu d'avance car le ministre Auguste-Denise Barry aurait instruit l'Ambassadeur burkinabè vivant en Arabie Saoudite de s'occuper personnellement de la question. Il est donc possible que le quota de 5500 personnes soit augmenté, à en croire le comité de suivi.

Les inscriptions se poursuivent

Pour les années antérieures, les pèlerins étaient repartis en quotas. Cette année, vu le nombre élevé des agences, une innovation majeure est à noter. Il s'agit d'un portail électronique pour assurer l'inscription des candidats. Au départ, seul le passeport était admis pour l'inscription mais par la suite la carte nationale d'identité burkinabè a été autorisée suite à la demande des responsables d'agence. Cette autre innovation a contribuéà saturer le site au bout de deux semaines avec 5451 inscrits. Suite à cela, un audit a été réalisé par 13 personnes dont neuf issues des agences et quatre autres du comité de suivi du pèlerinage.
Au bout d'un travail minutieusement mené, il s'est avéré que certains candidats étaient inscrits sans CNIB ou passeport, tandis qu'il existait des erreurs sur les numéros des pièces fournies par d'autres personnes. A l'issue des vérifications 443 candidats au pèlerinage ont été déclarés non conformes et du même coup effacés du site. De ce fait, Omar Boni annonce que d'ici lundi (ndlr 22 juin 2015), le portail sera rouvert et les agences ont suggéré une répartition consensuelle des pèlerins restants pour compléter le quota du Burkina Faso.

Et la diaspora vivant en Côte d'Ivoire ?

Pour effectuer le pèlerinage, le musulman doit impérativement voyager avec le passeport de son pays. De ce fait, nos compatriotes vivant en Côte d'Ivoire ne peuvent prendre part au Hadj à partir de leur pays d'accueil. Cette règlementation saoudienne s'applique à tous les candidats au Hadj où qu'ils soient. Face à cette difficulté, le consulat avait demandé au comité un quota spécial pour la diaspora qui s'était déjà replié au pays pour s'inscrire massivement. Mais les choses sont plus difficiles qu'elles ne le paraissent et M. Boni demande l'indulgence et la compréhension de ces compatriotes.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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