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Le Président du Faso échange avec les burkinabè du Sénégal sur les priorités de la transition

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A peine arrivéà Dakar au Sénégal pour participer au 15ème sommet de la Francophonie, que le Président du Faso, Son Excellence Monsieur Michel KAFANDO a rencontré la communauté burkinabè vivant au « Pays de la Teranga » dans l'après-midi du vendredi 28 novembre 2014.

Selon l'ambassadeur du Burkina au Sénégal, Mme Aline KOALA, c'est un honneur pour les burkinabè vivants au Sénégal que d'être les premiers à rencontrer le Chef de l'Etat burkinabè après son investiture.

Pour le Président de l'Union fraternelle des ressortissants burkinabè au Sénégal, Rogatien Pooda, le Président KAFANDO représente le reflet de la lutte courageuse menée par le peuple burkinabè pour plus de liberté.

Même son de cloche pour les étudiants burkinabè au Sénégal, qui a travers leur représentant n'a pas manqué de marquer leur soutien à Michel KAFANDO. Ils ont par ailleurs exposé quelques préoccupations qui se résument entre autre au problème de logement, de bourses d'études limités.

Le Président du Faso s'est dit conscient des conditions de vie difficile des étudiants. C'est pourquoi il a promis que l'Etat dans la mesure du possible va examiner avec diligence leurs doléances.

Par ailleurs, le Chef de l'Etat burkinabè est revenu sur la situation insurrectionnelle qui a conduit au départ du Président Compaoré. Il a fait savoir, que cette crise a été déclenchée par l'injustice sociale, l'impunité qui régnait dans le pays.

De ce fait il a affirmé que l'objectif de la Transition est de rectifier non seulement le tir en répondant aux aspirations de la jeunesse, mais aussi d'organiser des élections libres et transparentes. Il a expliqué que c'est dans ce cadre que sa décision d'autoriser l'expertise de la tombe de Thomas Sankara et de baptiser le désormais ex « monuments des héros »« panthéons des martyrs de la révolution » ont été prises.

La Direction de la Communication de la Présidence du Faso


Le Burkina Faso de Michel Kafando. Chronique d'une transition « d'exception » (10)

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« Vox populi, vox Dei ». « La voix du peuple est la voix de Dieu ». Et à Ouagadougou cela ne manque pas de préoccuper bien du monde. Notamment ceux qui occupent des postes de direction ou de conseillers dans l'administration et sont considérés par l'opinion comme les complices du régime précédent et, du même coup, comme de potentiels prévaricateurs, corrupteurs ou corrompus.

Les voilà donc en stand by, avec un glaive au-dessus de la tête ne sachant pas s'ils vont survivre ou être « décapités », la vindicte populaire étant nécessairement relayée par les instances du nouveau pouvoir qui a besoin d'un ancrage … populaire. Le moine anglais Alcuin, à qui l'on attribue cet adage, ne manquait pas de partager le point de vue de ceux qui sont ainsi sur le grill. Dans sa lettre à Charlemagne, écrite en 798, il disait : « Et ces gens qui continuent à dire que la voix du peuple est la voix de Dieu ne devraient pas être écoutés, car la nature turbulente de la foule est toujours proche de la folie ». Machiavel, huit siècles plus tard, pensait, lui, que « ce n'est pas sans raison qu'on dit que la voix du peuple est la voix de Dieu. On voit l'opinion publique pronostiquer les événements d'une manière si merveilleuse, qu'on dirait que le peuple est doué de la faculté occulte de prévoir et les biens et les maux ».

Entre Alcuin et Machiavel, il faut savoir raison garder. « La voix du peuple est la voix de Dieu », peut-être pour ceux qui croient en Dieu… et dans le peuple ? Mais n'oublions pas un autre enseignement, si je peux me permettre cette approximation : « Les voies de Dieu sont impénétrables » ! Evidemment, un mois après la chute de Blaise Compaoré, la pression populaire est forte à Ouaga, d'autant plus forte qu'elle a dégagé en deux jours de manifestations un régime en place depuis près de trois décennies et dont personne ne pensait qu'il pouvait ainsi tomber comme une mangue trop mûre. Et puis, à force d'hurler dans les rues le nom de Thomas Sankara, le sentiment est venu que cette insurrection, qui avait amené« l'élite » de l'armée au pouvoir, pouvait être, aussi, une révolution.

Michel Kafando, dans son discours d'investiture, lui qui n'était pas « sankariste » et avait affirmé nettement sa différence en 1983*, a tenu à rendre un hommage appuyé au capitaine rebelle (cf. LDD Spécial Week-End 0656/Samedi 22-dimanche 23 novembre 2014). La tendance s'affirme, depuis, et la population n'entend pas lâcher la proie pour l'ombre. Adama Sagnon, éphémère ministre de la Culture et du Tourisme, en a fait l'expérience : on ne peut pas être et avoir été (cf. LDD Burkina Faso 0457/Mardi 25 novembre 2014). Du même coup, le discours se radicalise et, parfois, la transition (cette équipe n'est là que pour un an) semble vouloir se donner des airs de révolution : on évoque même dans l'entourage du premier ministre la nationalisation de certaines entreprises… !

Ironie des choses : bien des « sankaristes » de la première heure et des militants « révolutionnaires » incontestables font (ou vont faire) les frais de ce retour à« l'idéal » de la révolution de 1983. C'est ainsi : les révolutions dévorent toujours les révolutionnaires. Même si entre le 4 août 1983 et le 31 octobre 2014 rien n'est comparable : ni aux plans national, régional, international. Mais les icônes ont un avantage : on les pare des couleurs que l'on veut sans se soucier de la réalité. Sankara, enfoui dans la mémoire collective de la jeunesse burkinabè, est, en 2014, porteur d'une espérance dont il aura été, par le passé, un des fossoyeurs.

Expression de cette « sankarisation » du Burkina Faso : l'élection de Chériff Moumina Sy à la présidence du Conseil national de transition (CNT). Sy a été proche de Sankara, « on partageait un même idéal pour le pays, un même idéal pour l'Afrique »**. Fils du général Baba Sy, grand chancelier (je vais y revenir), c'est un des grands frères de Chériff Sy qui avait fait le lycée Ouezzin Coulibaly avec Sankara et c'est dans le cadre familial que des relations se sont développées. « Après, j'ai retrouvé Sankara sur le terrain de la lutte politique pour la transformation […] de notre pays ».

Les deux hommes auraient échangé encore le 13 octobre 1987. « Nous avons eu à parler de la situation qui prévalait parce qu'il était manifeste qu'il y aurait un clash et nous nous disions qu'il y avait quand même un certain nombre de mesures à prendre par rapport à cela ». Sy s'étonnera d'ailleurs que de personnalités qui ont participéà« l'avènement du 15 octobre 1987 » se soient retrouvées par la suite dans l'opposition à Blaise Compaoré. Et s'il a partagé« un idéal commun » avec Sankara, il dit se méfier de l'appellation de « sankariste » : « Beaucoup de gens y mettent un contenu qui est le leur, mais que je ne partage pas forcément ». Il ajoute cependant : « D'une certaine manière, cette période a représenté une certaine excellence dans la gouvernance malgré tous les défauts. Moi, je ne suis pas de ceux-là qui chantent que tout a été bien. Non, il y a eu des manquements graves, très graves même, mais je dis et j'affirme que ce pays a avancé grâce à cette période ».

Refusant de « se figer dans le passé», Chériff Sy souligne : « Aujourd'hui, par rapport au libéralisme dans lequel nous vivons et qui, de mon point de vue, est loin de pouvoir apporter le bien-être auquel notre peuple a droit, je pense qu'on est obligé, chaque fois, de se remémorer cette époque ».

Au sujet de Compaoré, Chériff Sy dit alors (cet entretien date d'il y a deux ans) : « Quand bien même je ne partage pas du tout la gouvernance de Blaise […], il n'en demeure pas moins que le Burkina est là, qu'il y a eu des transformations au Burkina […] Quelle que soit la manière dont le président Compaoré quittera le pouvoir, qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, comme ceux qui les ont précédés, que ce soit lui ou Sankara, chacun, d'une manière ou d'une autre, aura apporté sa pierre dans la construction du Burkina Faso ». Il ajoutait alors : « Quand je me remémore ce que nous avons vu ici, l'explosion militaro-sociale que nous avons vue en 2011, préfigure ce qui pourrait nous arriver parce que nous sommes dans une société très hypocrite, nous fonctionnons sur des non-dits, nous fonctionnons sur des mépris et des arrogances qui font que, Dieu nous pardonne, si ça doit exploser, ce ne sera pas beau à voir ». Nous en sommes-là. Chériff Sy, directeur de l'hebdomadaire Bendré, candidat à la présidence de la transition, est le président du Conseil national de transition (CNT). De commentateur, le voilà passé au rôle d'acteur majeur.

NB – Evoquant la lutte d'influence entre généraux à la suite de la démission de Blaise Compaoré (cf. LDD Burkina Faso 0459/Jeudi 27 novembre 2014), j'ai parlé du général Kodio Lougué, ambassadeur au Mali, en lieu et place du général Kouameh Lougué dont le nom avait été scandé par une partie de la population lors des événements des 30-31 octobre 2014. Kouameh Lougué a été, depuis, évacué en France pour y être soigné après avoir été blesséà Ouagadougou. Que l'un et l'autre veuillent bien m'excuser pour cette erreur de transcription.

* Pour mesurer l'ampleur du mythe autour de Thomas Sankara (qu'il faut resituer dans le contexte de l'époque ce qui le rend plus compréhensible), et, du même coup, ce qui pouvait être écrit sur ceux qui ne partageaient toute sa vision des choses, il faut relire le livre de Sennen Andriamirado, « Sankara le rebelle » (éd. Jeune Afrique Livres, Paris, 1987) publié quelques mois avant les événements du 15 octobre 1987 et qui évoque les positionnements politiques de Michel Kafando (pp. 72-73, 121, 133).

** Toutes ces citations sont extraites de l'entretien avec Chériff Sy publié par le quotidien Le Pays du dimanche 14 octobre 2012 (http://www.lepays.bf/?SY-CHERIF-DP-DE-BENDRE).

Jean-Pierre BEJOT
La Dépêche Diplomatique

Les progressistes du monde en solidarité avec le peuple burkinabé

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Nous, mouvements sociaux, organisations et partis politiques progressistes, personnalités et citoyen-ne-s saluons avec respect et admiration le peuple burkinabè. Nous nous réjouissons avec le peuple du Burkina de la chute de Blaise Compaoré.

Retrouvant sa dignité, s'inspirant des périodes les plus glorieuses de son histoire, mais aussi des idéaux de Thomas Sankara, nous affirmons qu'il montre l'exemple pour l'ensemble des pays africains et pour l'ensemble des peuples du monde qui luttent pour leur souveraineté et leurs droits fondamentaux.

En solidarité avec le peuple burkinabè :
- Nous condamnons fermement les actes de la France qui a exfiltré le dictateur Blaise Compaoré,
- Nous exigeons la fin de l'impunité et par conséquent, nous exigeons que Blaise Compaoré soit rendu à la justice du Burkina Faso,
- Nous exigeons également que les dignitaires du régime de Blaise Compaoré ne soient protégés dans aucun pays et qu'ils soient également remis à la justice du Burkina.
- Nous exigeons que Blaise Compaoré soit jugé pour sa participation dans les différentes guerres de la région, Libéria, Sierra Leone, Côte d'Ivoire, qui ont fait des dizaines de milliers de morts et des centaines de milliers de victimes.
- Nous dénonçons et condamnons les politiques françafricaines.
- Nous exigeons l'annulation immédiate et sans condition de la dette extérieure publique du Burkina Faso. Cette dette, en vertu du droit international, est largement odieuse et illégitime puisqu'elle a été contractée par un régime dictatorial, à son profit et en toute connaissance des créanciers.
- Nous rappelons qu'une demande d'enquête parlementaire est déposée devant le parlement français sur l'assassinat de Thomas Sankara, et demandons qu'elle soit mise à l'ordre du jour le plus vite possible et que toutes les archives de l'époque soient accessibles sans restriction.
Nous restons mobilisés avec le peuple burkinabè dans sa conquête de liberté, de justice sociale et de souveraineté.

Signataires :
CADTM international,
Réseau international Justice pour Thomas Sankara justice pour l'Afrique,
Survie,
AFASPA (Association Française d'Amitié et de Solidarité avec les Peuples d'Afrique),
Afric Avenir International,
Afrique en lutte,
Arbeitskreis Panafrikanismus München,
Association Per à Pace,
ATTAC/CADTM Burkina Faso,
ATTAC/CADTM Maroc,
Balai citoyen Paris,
CADTM Lubumbashi,
Centre Europe - Tiers Monde (CETIM, Genève, Suisse)
Comitato italiano Sankara XX,
Comité Thomas Sankara Montpellier (CTSM),
Édition Page deux (Suisse, Lausanne)
Ensemble ! (membre du Front de Gauche),
Femmes en Résistance,
Fondation Frantz Fanon,
Forum civique Bamako Mali,
le Partit Occitan,
Marche mondiale des Femmes (MMF)
Mouvement pour le Socialisme/Bewegung für Sozialismus (MPS/BFS), Suisse
NAD-UNIKIN (RDC),
No Vox Burkina,
No Vox,
NPA,
Parti communiste français (PCF) P
IR (Parti des indigènes de la république)
REPPADD (Réseau Panafricain pour la Paix, la Démocratie et le Développement),
Réseau Sortir du colonialisme,
RNDD Niger,
Union des Populations du Cameroun (UPC),
United Action for Democracy (UAD)

Jean Ziegler (sociologue, vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l'homme de l'ONU),
Mariam Sankara,
Samir Amin (président du forum mondial des alternatives, directeur du forum du tiers monde),
Odile Tobner (fondatrice, avec Mongo Beti, de la revue Peuples Noirs-Peuples Africains, ancienne présidente de Survie),
Aminata D. Traoré (membre du FORAM, Forum pour l'Autre Mali),
Bruno Jaffre,
Balufu Bakupa Kanyinda (cinéaste),
Dominique Vidal (journaliste),
Éric Toussaint (porte parole CADTM international),
Mireille Fanon-Mendès-France,
Michel Husson (économiste),
Annie Pourre (No vox),
Clémentine Autain,
Noël Mamère,
Demba Moussa Dembélé (Économiste Sénégal),
Albert Bourgi, professeur des université,
Alhassane Dicko, Association malienne des expulsées
Ameth Lo, Christian Bousquet (journaliste retraité)
André Chassaigne (président du groupe GDR à l'Assemblée nationale et Député du Puy-de-Dôme),
Andy Wynne (Britain),
Angèle Bassolé (poète éditrice),
Anne Grossmann (membre de l'association S.A.R.A),
Antonio Lozano (écrivain),
Bernard Souyris (Ethnologue),
Christian Darceaux,
Clariste Soh Moube (membres du FORAM, Forum pour l'Autre Mali),
Dominique Josse, Responsable Secteur Afrique, Parti Communiste Français (PCF)
Erica Deuber Ziegler (historienne de l'art),
Gabin Dabiré (musicien en Italie),
Ibni Oumar Mahamat Saleh Brahim, Mouvement du 03 Février (M3F),
Ibrahima Kebe, Faso-Kanu, Mali
Idrissa Touré, Joko ni Naaya
Issa N'DIAYE (professeur),
Jacques Casamarta,
Jacques Jouet (auteur de la pièce Sankara et Mitterrand),
Jean Didier Verdenot, Acteur Citoyen du Nande
Jean-Paul Lecoq (PCF, ancien député français, membre de la commission Affaires étrangères),
Juan Montero Gómez (philosophe),
Ladji Traoré, Parti Alliance Populaire Progressiste (APP), Secrétaire Général, Maire adjoint de Sélibaby, Ancien responsable PAI.
Mahamadou Torunsie, ORTM
Mamadou Diallo, Reseau Joko ni Naaya
Mamadou Goïta (directeur exécutif IRPAD/Afrique Bamako),
Michel Galy (politologue, auteur),
Mary Coulibaly, Collectif des Orpailleurs
Mouhieddine Cherbib (Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l' Homme en Tunisie),
Nicolai Röschert (AfricAvenir International),
Nicolas Pinoit (Professeur de philosophie),
Nils Andersson (ancien éditeur),
Nouhoum Keita (journaliste Radio Kayira)
Pascale Larenaudie,
Raphaël Granvaud (militant de Survie et auteur du livre Que fait l'armée française en Afrique ?),
Robin Shuffield (cinéaste),
Samy Johsua (militant à Ensemble !),
Sana Seni (coordinateur national de No Vox Burkina),
Sushovan Dhar (political activist and trade unionist, India),
Thuy Tien HO (cinéaste),
Udry Charles-André (économiste, site alencontre.org)
Vincent Ouattara (écrivain professeur),
Yaffa Sekouba (Collectif des orpailleurs de Fokokoch de Kobada - COFK)

Soutien aux blessés de l'insurrection : Un groupe de travailleurs sociaux apporte sa contribution

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Un groupe de travailleurs sociaux avec à sa tête, Louomiapy Kini, a remis une enveloppe de 150.000 FCFA au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) comme contribution à la prise en charge des blessés de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre derniers. La remise a eu lieu le vendredi 28 novembre 2014 en présence de M. Somda, représentant le Directeur Général empêché.

L'insurrection populaire consécutive au projet de révision de l'article 37 de la constitution burkinabè a causé de nombreux blessés et endeuillé des familles. Dès les premières heures, la société civile, les institutions publiques et privées, des particuliers et autres groupes ont manifesté leur soutien et réconfort aux victimes par divers dons. C'est dans le même élan de solidarité qu'un groupe de travailleurs sociaux a décidé d'apporter, lui aussi, sa contribution à la prise en charge des blessés.

Le groupe des travailleurs sociaux est composé d'amis travaillant ensemble et qui ont prélevé chacun une somme de son salaire pour aider à la prise en charge des victimes. Dans son message, le groupe appelle l'ensemble de la population burkinabèà laisser parler son cœur et souhaité que la solidarité continue. Car, « les blessés menaient des activités auparavant mais qui avec les blessures ne sont plus en mesure de continuer et il faut les accompagner et les soutenir afin qu'ils s'y remettent », a indiqué M. Kini. Il a également saisi l'occasion pour souhaiter un prompt rétablissement aux blessés et exprimer ses condoléances aux familles éplorées. Le représentant du Directeur général du CHU-YO a traduit la gratitude de l'hôpital et des blessés au groupe pour « le geste noble posé».

Rosine S. Kaboré (stagiaire)
Lefaso.net

Elections de 2015 : L'UPC peaufine ses stratégies

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Les élections présidentielle, législatives et peut-être municipales de 2015 font déjà l'objet de toutes les attentions et démarches au sein de l'Union pour le progrès et le changement (UPC). En tout cas, les stratégies à développer pour maximiser les chances de succès ont été au centre d'une réunion statutaire du Secrétariat exécutif national (SEN) du parti. C'était le samedi 29 novembre 2014 à Ouagadougou. Actualité oblige, l'insurrection populaire et le chamboulement qui s'en est suivi, ont été annoncés - à la cérémonie d'ouverture de ladite réunion - pour retenir l'attention des participants.

Comme il fallait s'y attendre, la réunion s'est déroulée sans la présence de la presse, à l'issue de la cérémonie d'ouverture. L'occasion, telle qu'annoncée, aura été celle d'échanges à huit clos entre les militants de haut rang. Des militants dont certains sont venus d'autres localités du pays. A leur attention, le président du parti Zéphirin Diabré a relevé, « Notre parti a gagné en sympathie dans l'opinion ». Et d'ajouter, « il appartient maintenant aux militants dans les secteurs, communes, provinces, de voir comment on peut capitaliser cela », avec en ligne de mire, les compétitions électorales de 2015. A cet effet, précise M. Diabré, «Il faut qu'on retrousse nos manches, il faut qu'on se remette au travail rapidement, il faut qu'on ré-galvanise les militants de base». Sans doute que les stratégies à développer et à mettre en œuvre pour mieux rentabiliser ces orientations ont été au centre des échanges. Pour être clair et précis, le Secrétaire général du parti, Adama Sosso, a laissé entendre, « Nous nous préparons pour les élections en 2015 ». Mais, prévient le président Diabré, « En politique, il faut que l'objectif soit mesuré et réaliste ».

M. Diabré a saisi l'occasion, la première du genre de son parti après l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, pour magnifier le courage du peuple burkinabè, avec la précision qu'il n'appartient à aucun parti politique, ni à aucun regroupement social de vouloir s'attribuer la victoire réalisée sur le régime du président Compaoré.
Une victoire dont la capitalisation est mise en route suivant un processus de transition dont l'UPC a été partie prenante. C'est du moins, ce qu'a précisé M. Sosso. Et pour la suite, dira-t-il, « Nous pensons que nous sommes sur la bonne voie et que nous avons trouvé les personnes à même de pouvoir conduire la transition, et surtout de pouvoir aboutir à des élections libres, démocratiques et transparentes en 2015». Déjà, le parti du lion, par la voix de son président Diabré, dit non seulement saluer l'évolution du processus de transition, mais aussi être « très disposé»à l'accompagner.

Relativement aux chantiers de réformes annoncées pour intervenir au cours de la période transitoire, l'UPC marque son adhésion ; notamment pour ce qui est de l'article 37 de la Constitution. En tout cas, par la voix de son SG, le parti promet d' «appuyer pour que l'article 37 soit verrouillé et que le mandat présidentiel soit limitéà deux, quelle que soit la situation».
Signalons qu'à l'entame de la cérémonie d'ouverture de cette réunion, le président Zéphirin Diabré a fait observer une minute de silence en mémoire des martyrs de l'insurrection, et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés.

Fulbert Paré
Lefaso.net

Eglise catholique : Lancement des activités de l'année de la vie consacrée au Burkina Faso

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La cérémonie de lancement des activités de l'année de la vie consacrée dans l'Eglise Famille de Dieu au BURKINA Niger, a eu lieu ce jeudi 27 novembre, dans la salle de conférence du centre national Cardinal Paul Zoungrana.

La cérémonie a été ponctuée des allocutions du secrétaire général de la commission épiscopale pour la vie consacrée, le Père Jacques AHOULOU, de Sœur Léa BELEMSAGA, Mère des sœurs de l'Annonciation de Bobo et présidente de l'Union des Supérieurs majeurs, de Mgr Prosper KONTIEBO religieux camillien et évêque de Tenkodogo, choisi comme parrain, et de celle de Mgr Joachim OUEDRAOGO, président de la commission pour la vie consacrée au sein de la conférence épiscopale Burkina Niger.

Les participants qui sont venus de toutes les régions du Burkina et du Niger, sont des religieux en mission dans les villes et villages, où ils s'appliquent dans les compartiments sociaux àêtre des passionnés pour Jésus, au bénéfice de tous les humains qu'ils rencontrent. Ils veulent selon les mots de leur parrain, « par leur vie, renforcer le règne du Christ dans les âmes ». Mgr Joachim a dresséà cette occasion les différentes activités qui vont jalonner l'année qui s'ouvre avec ces présentes activités.

Dès le vendredi 28 novembre, les religieux auront une conférence dont le thème les renvoie à ce que le Saint-Père attend qu'ils fassent de cette année qui leur est consacrée : « Faire mémoire avec gratitude du passé récent, embrasser l'avenir avec espérance et vivre le présent avec passion ».

Cette conférence sera suivie des échanges par groupe de provenance par province ecclésiastique. La journée du vendredi 28 se terminera par la célébration eucharistique que présidera le Parrain à la paroisse Christ Roi de l'Univers de Piisy, à l'ouest de Ouagadougou.

En attendant de convier toute l'Église Famille de Dieu au Burkina/Niger sur la colline de Yagma à la messe solennelle d'ouverture de l'année de la vie consacrée le samedi 29 novembre à 9h, les religieux ont terminé leur cérémonie d'ouverture de l'année de la vie consacrée, en priant pour la paix au Burkina Faso.

Ab. Joseph KINDA
www.egliseduburkina.org

Ebola : L'exemple du Nigeria en matière de lutte contre le virus

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“Les maladies ne sont pas éternelles, elles naissent, se développent et disparaissent”, affirmait un grand auteur microbiologiste du moyen âge. Mais à quand la disparition de la fièvre Ebola après tout ce long cheminement ? Quels sont les obstacles qui empêchent d'endiguer cette épidémie vielle d'un an et ayant tué autant de gens ? L'information des populations est-elle suffisante ?

En tout cas depuis un terrain Ebola où j'écris ce document, donc bien avisé de la situation, je ne peux m'empêcher à travers ce deuxième écrit de renforcer ma contribution à cette lutte. La situation sur la fièvre à virus Ebola est toujours inquiétante si on n'y pas garde. Les frontières sont poreuses et la psychose gagne facilement du terrain.

Nous devions tous aller à l'école du Nigeria pour apprendre à lutter contre Ebola
Le Nigeria est un modèle à suivre dans la lutte pour le contrôle de cette terrible maladie. Malgré sa plus grande population (170 millions) d'Afrique et parfois son manque d'organisation ce pays a été reconnu comme exemple en matière de lutte contre Ebola. Il a réussi à stopper sa propagation après l'arrivée dans le pays du premier malade atteint de la fièvre hémorragique.

Au 1er septembre 2014, 20 Nigérians en tout ont contracté la maladie, huit sont morts ; près de 900 personnes ayant été en contact direct ou indirect avec le premier ont été suivis pendant 21 jours.

Le premier cas de fièvre hémorragique au Nigeria a été celui de Patrick Sawyer, un consultant Libérien-américain, en provenance du Liberia, le 20 juillet dernier. L'homme avait, contre l'avis du corps médical, quitté l'hôpital du Liberia où il était confiné, selon le centre de contrôle et de prévention des maladies d'Atlanta. Sévèrement malade à son arrivée à l'aéroport de Lagos, la mégalopole de 21 millions d'habitants, il a très vite été transféré vers un centre hospitalier. Le personnel médical refuse alors de le laisser partir, malgré les demandes de l'ambassade du Liberia.

Le personnel médical du First Consultant Medical Center a payé cher son abnégation : 11 membres de son personnel ont contracté la maladie, la plupart au cours des premières 48 heures après son admission. Quatre d'entre eux sont décédés. Rapidement, un réseau d'enquêteurs a été chargé de rechercher les personnes susceptibles d'avoir été contaminées. Parallèlement, un décret présidentiel a autorisé la surveillance des téléphones portables.

Une équipe d'enquêteurs a été mise sur pied pour pister les personnes susceptibles d'avoir été contaminées. L'enquête a permis de déterminer que le voyageur avait été en contact avec 72 personnes dans l'avion, à l'aéroport et à l'hôpital.

Les Nigérians "étaient très organisés. Ils ont mis les moyens pour surveiller chaque cas et retrouver toutes les personnes avec lesquelles les malades avaient été en contact. Toutes les maisons ont été immédiatement désinfectées".

Une remarquable coordination a été mise en place entre les autorités locales et fédérales. Le personnel de centaines de cliniques ont été formés pour repérer les patients susceptibles d'avoir contracté la fièvre hémorragique et comment les isoler du reste de l'établissement en attendant la mise en place de pavillons de confinement. Un modèle d'organisation salué par l'OMS et le CDC d'Atlanta.

Est-il souhaitable que les voisins des pays touchés prennent des précautions ?

Dans mon premier article en date du 15 octobre, j'avais décris largement les mesures à prendre. Mais comme on aime à le dire « trop de viande ne gâte pas la sauce ». Je rappelle en passant que les muqueuses sont les principales voies d'accès du virus à l'organisme. Ce sont les yeux, les oreilles, le nez, la bouche et les lésions cutanées.
J'ai récemment salué le comportement des ministres d'un pays frère voisin face à leur président quand celui-ci revenait d'une tournée à l'extérieur. Sa main tendue n'a pas rencontré celle du premier ministre et au président de se rappeler qu'il avait oublié qu'on ne se saluait plus. Il n'y a pas Ebola dans ce pays. Mais vous l'aurez compris, le bon exemple vient d'en haut.

Un témoin de la lutte contre la maladie a dit : « La lutte contre Ebola nécessite avant tout l'inversion de la pyramide de la culture ». Oui je crois qu'il a raison dans un tel contexte. On peut éviter la poignée de main. On peut abréger les rites funéraires. On peut ne pas se présenter à l'enterrement. Pas de déplacement du corps pour prière. Utilisation sa sac mortuaire. Bref.

La prise de mesures au niveau des frontières avec les pays touchés n'est pas tard même s'il n'y a pas de cas sur notre territoire. Les centres de santé doivent déjà commencer à utiliser des bacs de chlore pour le lavage des mains. Examiner toujours les malades avec des gants et ne jamais se toucher le corps avec une main ganté est primordial.

Sensibiliser la population de son aire sanitaire de s'abstenir à toucher aux autres passagers dans les moyens de transport surtout aux frontières. Je puis témoigner que les transports ont contribué dans la grande majoritéà la propagation de la maladie.
Je ne saurai terminer cet article sans rendre hommage à tous les fils et filles qui ont donné de leur vie suite à l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre espérant un lendemain meilleur dans notre pays d'hommes intègres. Puisse Dieu dans sa miséricorde infinie leur accorder une résurrection au dernier jour. Amen !!!
Du courage à tous les agents de santé !

"La réponse efficace du Nigéria montre que l'on peut contrôler la maladie par une intervention rapide et ciblée", se félicite le Dr Tom Frieden.
Pour plus d'infos, ouvrez le lien : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/comment-le-nigeria-a-reussi-a-stopper-la-propagation-d-ebola_1612825.html#282I39tjmOlsuo2O.99

GNIANE Nabarou François
Technicien du génie sanitaire
Master II en gestion des catastrophes Option 'Territoire-environnement-santé'
E-mail : nabgn@yahoo.fr

Lettre ouverte au Présidium de la Fédération des associations islamiques du Burkina

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Honorables Membres du présidium,
Assalamou aleykoum.

J'ai l'honneur en tant que fidèle musulman de vous faire part de mon avis sur la
direction de notre communauté conformément au principe cardinal de sincérité entre
gouvernants et gouvernés en islam. Pour cela, je me fais le porte-parole de toute cette jeunesse musulmane et de dire tout haut ce que beaucoup pensent très bas.

Les musulmans du Burkina, à la création de la FAIB en 2005, ont nourri de grands
espoirs car il s'agissait là d'un signe fort de l'union de la communauté au-delà des débats de tendances idéologiques. Cette Fédération devrait donc parler des grandes questions transversales à tous les musulmans comme celles de l'emploi des diplômes arabophones, la revalorisation des medersas, la bonne organisation du hadj,...

Cependant, très vite la désillusion s'installa. La FAIB se métamorphosa en « commission lune » pour tout juste annoncer les fêtes de Ramadan et de Tabaski. C'est une situation ne fait que confirmer la thèse de l'usure du pouvoir et de l'absence de vision pour le bien-être des musulmans.

Par ailleurs, cela fait bientôt cinq ans que votre mandat a expiré. Les textes de la
FAIB sont alors jetés aux oubliettes et l'astuce trouvée qui consiste à gouverner la FAIB par une « présidence mensuelle tournante » ressemble plus à du syndicalisme qu'à de la religion.
Ce modèle de gouvernance ne facilite pas les prises de décisions et semble confirmer les querelles de leadership à l'intérieur de la maison. Vous saviez bien que cela ne saurait avoir droit de cité dans une communauté qui se respecte. Où se trouvent alors les intérêts des milliers voire des millions de musulmans ? A quand la date du prochain congrès ? A quand les reformes pour porter au mieux les aspirations des musulmans du Burkina ?

Je suis convaincu que c'est bien cette absence de vision stratégique mêlée à la guerre des egos de certains parmi vous qui n'ont pas permis à la FAIB de dégager une bonne grille de lecture des évènements politiques au Burkina. Conséquence, l'on a été surpris ou pas, c'est selon, par la déclaration de la FAIB soutenant l'installation du Senat, ce qui revenait à soutenir la modification de l'article 37 de la constitution. Il a fallu que la jeunesse musulmane (AEEMB et CERFI) nous lave de cet affront. Malgré tout vous n'aviez pas saisi cette leçon d'être du côté du peuple.

Aujourd'hui, avec ce vent de changement qui souffle sur le Faso, je vous prie au nom de toute cette jeunesse musulmane qui vous suit et vous observe, d'écouter la voix du peuple.
Permettez-moi, Honorables membres du présidium de vous rappeler en ces périodes
d'installation de divers comités et commissions, les conclusions du forum national de la laïcité tenu en septembre 2012 à Ouagadougou. Tous les acteurs actuels y étaient : les organisations de la société civile, la presse, l'ex majorité, l'ex opposition et les religieux. Oui les religieux y étaient : les catholiques, les protestants, les musulmans et même SAKANDE Adama qui a pourtant participé aux travaux sur la charte de transition. Tout ce public y était.
Au regard de la composition des structures de la transition déjà installées, je suis surpris que l'on ne respecte plus nos engagements surtout quand ils impliquent des « hommes de Dieu ».

Honorables membres du présidium, la jeunesse musulmane des quatre coins du Burkina attend des changements dans le fonctionnement de la FAIB de la même manière qu'elle a contribué quantitativement et qualitativement à la chute du régime COMPAORE. Il me vient à l'idée de vous donner cet exemple fort, ce jour du 31 Octobre, alors que nous quittâmes temporairement l'Etat-major Général des Armées pour la prière du Vendredi, nous nous sommes rendus compte que la grande mosquée de Ouagadougou craquait de monde. Le grand Imam dans son sermon a souligné la particularité des événements que nous connaissions. Il a, en effet fait le parallèle entre la chute de Pharaon, un vendredi de la première décade du mois
de Muharram (1er mois du calendrier lunaire) et les événements que nous vivions (qui se déroulaient également dans les dix premiers jours de Muharram). A notre grande surprise nous avons eu « la bonne nouvelle » de la chute de COMPAORE juste à la porte de sortie de la mosquée.

Honorables membres du Présidium, pensez-vous que la jeunesse musulmane n'allait riendire sur votre gestion ?
« Plus rien ne sera comme avant » a dit le Président Michel KAFANDO au Palais des sports lors de la cérémonie de passation de charge. En outre, il disait que « la jeunesse a les yeux ouverts » y compris la jeunesse musulmane. Le temps des bénis oui-oui est terminé. Le temps des participations aux colloques pour des perdiems est terminé. Le temps des accointances avec le pouvoir est terminé. LE CONGRES DE LA FEDERATION NE SAURAIT TARDER. La jeunesse musulmane garde l'oeil ouvert.

Après avoir participéà la chute du régime COMPAORE, je reste convaincu que seule la lutte libère et que Allah est du côté de l'opprimé.

Tout en vous souhaitant bonne réception, veuillez agréer, Honorables membres du
Présidium, l'expression de ma considération dévouée.

Ouagadougou, le 29 novembre 2014

Sidgomdé Yusuf OUEDRAOGO
sidgomde@yahoo.fr


Les pays africains francophones sont-ils condamnés à rester éternellement francophones ?

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C'est une grande incertitude, au regard de la tendance actuelle de l'élite africaine dans le cursus scolaire de ses propres enfants. Tout laisse croire que cette élite reconnait les limites de la langue française dans la vie socioprofessionnelle dans ce monde moderne sous l'empreinte de la mondialisation. Curieusement la même élite dirigeante continue à l'imposer de façon consciente ou inconsciente à la majorité de la population vivant dans les pays francophones à travers le maintient de programmes d'enseignements peu adaptés aux exigences de la mondialisation et à l'emploi des jeunes.

Heureusement des voix, plus conscientes, plus audacieuses s'élèvent de plus en plus pour affirmer haut et fort, la nécessité pressante de faire recours à une (ou d'autres) langue(s) plus adapté(es) pour assurer le développement des pays francophones voir de l'Afrique toute entière. Mais, l'éternelle équation reste toujours posée : quelle langue faut-il adoptée ?

Tous les spécialistes en linguistique et en économie s'accordent à reconnaître l'importance de la langue dans les échanges voir le développement d'un pays ou d'une sous région ou d'un continent. L'unité africaine aux plans social et politique peine à se réaliser à cause entre autres des barrières linguistiques existant entre les micro-territoires issus de la colonisation (sans tenir compte des réalités socioculturelles de l'Afrique). Ces découpages de l'Afrique en territoires (pays) suite aux différentes guerres surtout la deuxième guerre mondiale étaient plus basés sur les intérêts des européens vainqueurs que ceux des africains autochtones.

Il convient de remarquer que la vie à l'échelle individuelle est un éternel combat. Il en est de même à l'échelle d'une communauté ou d'une nation. Les peuples africains très divers surtout au plan linguistique se sont battus depuis la nuit des temps et continuent de se battre pour survivre et préserver cette diversité qui reste une très grande richesse. C'est un devoir moral de préserver cette diversité surtout linguistique par contre une question cruciale de survie se pose à nous ; celle qui consiste à faire face aux exigences du monde moderne actuel surtout au plan linguistique. Nos ancêtres avaient la possibilité de vivre paisiblement sur des territoires réduits tout en préservant cette diversité mais de nos jours, la mondialisation rend presque impossible cette vie en semi autarcie.

Dans l'évolution des peuples, les chocs de cultures (croyances/religions, langues, technologies, etc.) qu'ils soient pacifiques, lents et évolutifs dans le temps ou qu'ils soient violents ou brusques, sont des réalités incontournables dans l'évolution de l'humanité. C'est également une des facettes de ce combat éternel qu'est la vie. Chaque vivant voir chaque espèce doit se battre pour survivre. Ce combat éternel nécessite également une grande persévérance, une capacité d'adaptation et d'anticipation constantes sur les autres concurrents afin de rester au firmament de cette lutte éternelle.

Dans cette lutte éternelle, les africains noirs sont-ils victimes de leur générosité extrême, de leur hospitalité légendaire, de leur pacifisme, de leur respect de l'écosystème, de leur reconnaissance ou de leur naïveté vis-à-vis des autres peuples venus d'ailleurs ?

En effet, suite aux besoins identifiés par les européens de faire recours à la main d'œuvre pour exploiter les terres américaines qu'ils venaient de découvrir, les noirs africains ont été préférés à certains peuples comme ceux de l'Asie pour leur résistance physique et surtout pour les valeurs suscitées. La plus part des captifs originaires de l'Asie préféraient mourir que d'être réduits à la servitude.

La traite négrière a été ainsi possible et s'est perpétuée pendant des siècles grâce en partie à la multiplicité des groupes ethniques (barrières linguistiques, diversité culturelle, etc.), au goût du gain facile (par les vendeurs de leurs frères africains) et à la naïveté de nos ancêtres. Les guerres fratricides entre les différents groupes ethniques (linguistiques) pour le contrôle des territoires avant le début de la traite négrière ont été savamment exploitées également pour commettre pendant des siècles ce crime contre l'humanité.

De nos jours encore, ces barrières linguistiques entre africains noirs francophones, anglophones et lusophones sont savamment exploitées pour continuer à nous diviser. Notre propension pour ce qui est facile continue de limiter les décisions ou les actions de nos dirigeants à mettre fin à cette division pour mieux régner ou pour mieux exploiter l'Afrique.

Les politiques ou les débats qui se mènent actuellement en Afrique sur l'usage d'une langue commune ou de plusieurs langues favorable(s) à l'unité africaine ou son développement opposent souvent deux camps qui ont tous leurs raisons mais peinent tous deux à faire des propositions réalistes et applicables immédiatement ou à moyens termes pour assurer l'unité africaine voir son développement.

Les pro-francophones passent leur temps àégrainer les bienfaits de l'introduction de la langue française en Afrique (facilité d'échanges/communication entre les multiples groupes linguistiques nationaux ou sous régionaux, la scolarisation et l'accès à la science, l'appartenance à une communauté– francophonie avec ses avantages, etc.), tout en occultant parfois les limites actuelles et réelles de cette langue française (compétitivité au plan international, accès à la connaissance scientifique qui est plus diffusée en anglais qu'en français, barrières linguistiques avec nos frères africains voisins parfois du même groupe ethnique mais étant colonisés par les anglais ou les espagnoles, etc.).

Les anti-francophones égrainent plus, les méfaits de cette colonisation avec en ligne de mire la langue française et la communautééconomique française qui se cache derrière la francophonie. Communauté linguistique et économique à travers le franc CFA par exemple où les pays africains seraient les perdants dans le partage des fruits de cette union. Elle est d'ailleurs perçue par ces derniers comme une forme plus subtile de la colonisation qui perdure, etc. Ils proposent souvent un retour radical à nos langues africaines, une valorisation accélérée de ces langues pour les rendre modernes (possibilité de les écrire et de les utiliser dans les domaines scientifiques). Ils occultent consciemment ou inconsciemment que l'Afrique est une mosaïque de micro nations avec de multiples langues. Chaque groupe linguistique étant très fière de sa langue et cherche à la valoriser en vue de la perpétuer…

Cela met en exergue l'importante de l'épineuse équation à résoudre par les anti-francophones à savoir quelle(s) langue(s) africaine(s), il faut valoriser à l'échelle nationale ou à l'échelle sous régionale ou africaine ? Des expériences qui se développent actuellement dans les différents pays, on compte en moyenne 5 à 10 langues nationales valorisées avec un combat constant, une tendance très nette à valoriser toutes les langues au nom de la préservation de la diversité culturelle. Ce qui conduit au maintient de la division à travers les barrières linguistiques reportant ainsi tout espoir d'une unité africaine.

Par ailleurs, avons-nous les moyens financiers quand on sait que même pour des dépenses de souveraineté telles que celles relatives aux élections nous attendons les financements étrangers. Avons-nous les moyens techniques ? Car, le plus souvent ce sont des linguistes venus d'ailleurs qui conduisent les travaux de valorisation de nos langues nationales. Enfin, ces langues africaines sont elles valorisées avec quel alphabet ?

Personnellement, j'ai vécu une expérience que je me permets de compter un peu dans cet article. J'ai appris à lire et écrire dans ma langue maternelle avant d'aller à l'école primaire. Cela parait irréaliste mais vrai pourtant. En effet, mon père, ancien combattant revenu, choqué certainement par les atrocités et les humiliations de la deuxième guerre mondiale, aurait reçu une vision divine et a développé un alphabet authentique totalement différent de tous les alphabets que je connais pour le moment. Cet alphabet certes resté incomplet jusqu'à sa mort en juillet 2000, permettait déjà dans les années soixante d'écrire et lire quelques messages dans ma langue maternelle. Fort de cette expérience, il me disait souvent « quand tu dors sur la natte d'autrui, tu ne peux pas te garantir toujours des nuits tranquilles. Il est temps que l'Afrique développe son propre alphabet pour écrire ses langues au lieu d'utiliser l'alphabet européen pour le faire…». Il estimait que l'utilisation des alphabets adaptés de ceux des européennes n'assure pas l'authenticité des langues africaines écrites voir l'indépendance de l'Afrique.

Cette expérience de mon père n'a guère dépassée plus de 100 personnes qui savent écrire ma langue maternelle avec cet alphabet spécifique. En plus, ma langue maternelle qu'est le Turka, est parlée par une minorité en voie de disparition. En effet, cette petite communauté ne dépasse pas plus de 100 000 habitants résidents au Burkina Faso bien qu'elle soit éparpillée depuis les années 40 à cause des travaux forcés et de l'émigration volontaire dans certains pays tels que le Sénégal et la Cote d'Ivoire. Son poids numérique est insignifiant à l'intérieur du Burkina Faso qui compte plus de 14 millions d'habitants (avec une soixantaine de groupes linguistiques) montrant ainsi les limites d'une telle expérience linguistique bien qu'elle soit originale.

Je suis certains que de telles expériences ont été développées quelque part en Afrique. Une des plus importantes que je connaisse est la langue nationale éthiopienne. Les éthiopiens peuvent se glorifier de disposer d'une langue écrite avec un alphabet authentique, spécifique à cette langue. Mieux cette langue est reconnue aux niveaux économique et scientifique car les éthiopiens disposent d'ordinateurs avec des claviers spécifiques à leur langue dominante. Combien de langues africaines ont atteint ce niveau de perfectionnement et d'adaptation aux exigences du monde moderne actuel surtout celles relative aux Nouvelles Technologies de Communication (NTIC) ?

La limite de cette expérience éthiopienne est l'usage de l'anglais comme langue d'échanges officiels afin de s'insérer naturellement dans le concert des nations au niveau mondiale. Ce n'est d'ailleurs pas une limite mais une leçon à tirer de cette belle expérience en dépit de la diversité linguistique que ce pays regorge tout comme les autres pays africains. Cela montre également qu'il ne sera pas facile de promouvoir des langues africaines propices à l'unité africaine ou à son développement.

Le défi à relever par nous africains afin de réaliser le miracle du développement africain réside dans notre capacitéà transformer ou utiliser positivement les constats positifs ou négatifs en opportunités favorables à notre développement. La colonisation est un fait, il n'est plus possible de rêver d'un développement de l'Afrique en dehors des effets de la colonisation et de la mondialisation. Nous devons composer avec toutes ces forces positives et négatives résultant de ces chocs continus entre les différentes cultures. Il n'est un secret pour personne que les grandes puissances occidentales et asiatiques développeront tous les moyens pour exploiter le potentiel économique africain, il revient par conséquent aux africains de savoir tirer leur épingle du jeu ou de cette bataille pour le contrôle des richesses africaines.

Au regard de la faiblesse de la langue française vis-à-vis des autres langues comme l'anglais, de la multiplicité des expériences de valorisation des langues africaines en cours, est-il réaliste de continuer à rêver utiliser une langue commune ou des langues (d'origine africaine) à un nombre réduit pour réaliser l'unité africaine ? Le chemin reste long et peineux car l'Afrique est encore victime de sa diversité. Les mossi du Burkina Faso sont-ils prêts à renoncer à leur langue (le Moré) au profit par exemple du Dioula qui est une langue commerciale d'envergure internationale dans la sous région ouest africaine car
s'étendant entre plusieurs pays (Mali, Guinée, Cote d'Ivoire, Sénégal, Gambie, Burkina Faso…) ? Les Yoruba et Nago du Nigéria et du Bénin sont-ils prêts à renoncer à leur langue au profit de l'Haoussa qui est une langue internationale et parlée par un plus grand nombre de population de plusieurs pays (Nigéria, Niger, Bénin, Cameroun, Tchad…) ? La promotion des langues africaines ne va-t-elle pas réveiller les vieux démons de nos anciennes guerres fratricides qui existaient même avant la colonisation ?

La traite négrière, la colonisation, la mondialisation sont des faits historiques ou présents que nous ne pouvons plus effacer pour repartir à zéro. Nous devons par conséquent, arrêter de nous lamenter ou revendiquer des dédommagements (qui risquent de ne jamais arriver), pour chercher à s'adapter et profiter de ces réalités en vue de faire des bons qualitatifs dans le sens positif de notre développement.

La tendance actuelle au plan international en matière de langues est bien connue. Certains n'hésitent pas à parler de langues d'avenir que sont par exemple l'anglais et le chinois. La compétition est certes grande mais force est de reconnaître que le monde anglophone détient la technologie et la chine la plus importante population et de plus en plus la technologie. L'Afrique notamment la partie francophone a-t-elle les moyens de s'opposer à ces deux grandes tendances au plan linguistique. Je pense qu'il est plus sage d'en profiter.

La France en profite déjà en accordant de plus en plus une part importante à l'anglais dans ces programmes d'enseignement. Pourquoi les pays africains francophones sont à la traine ? Il est tout de même absurde de se faire les défenseurs de la langue française en Afrique pendant que les jeunes français dans leur grande majorité rêvent d'étudier aux Etats Unis (en anglais bien sûre). Ne dit on pas qu'il ne faut pas être plus loyaliste que le roi. Pourquoi l'Afrique surtout la partie francophone doit continuer à trainer la langue française comme un boulet qui freine son essor, son unité voir son développement. L'Afrique dans un souci de transformer les effets de la colonisation en opportunité, devrait opter de façon unanime à suivre la tendance internationale au plan linguistique en composant avec les plus forts. Dans cette logique, l'adoption de l'anglais comme langue unique et officielle dans l'ensemble des différents pays africains facilitera l'unification rapide de l'Afrique au plan social et politique. Je me demande si cette importante décision ne revient pas à l'Union Africaine si elle tient à son existence à l'atteinte de ses objectifs.

Je suggère que ce changement soit progressif et appréciable pour produire les effets escomptés à court et moyen termes. A cet effet, chaque pays doit réviser ses programmes d'enseignement pour introduire l'anglais depuis la maternelle. Le chinois quant à lui devrait être introduit au second cycle des lycées. Il ne s'agira pas d'accorder quelques heures à ces langues mais plus tôt une importance capitale pour permettre aux cadres africains qui bénéficieraient de ces programmes d'enseignement d'être de véritables polyglottes capables d'utiliser au moins deux langues étrangères dont l'anglais dans leurs activités socioprofessionnelles. Cela permettra à l'Afrique de réaliser rapidement son unité et surtout de profiter des avantages comparatifs des grandes puissances occidentales et asiatiques sur tous les plans.

La classe moyenne et les dirigeants politiques africains offrent déjà de tels avantages à leurs enfants tout en maintenant les enfants des pauvres dans des programmes d'enseignements peu adaptés aux besoins futures en matière d'emploi et de coopération internationale. Dans tous les pays africains francophones, on assiste à une floraison des écoles privées offrant de tels programmes au profit des riches et de la classe moyenne. Pourquoi ne pas avoir le courage politique de réviser nos programmes d'enseignement en tenant compte de ce besoin ressenti ? Une fois de plus c'est certainement l'égoïsme et la propension pour le gain facile de nos dirigeants qui limitent en partie la prise de telles décisions politiques courageuses au profit de la majorité.

Nous africains, nous devons utiliser rapidement notre capacité d'adaptation au changement comme un potentiel de développement. Cette capacité africaine à assimiler les cultures étrangères devrait être exploitée comme une force au profit du développement du continent africain. En effet, à cause de cette capacité d'assimilation des cultures étrangères, beaucoup d'africains de nos jours ont déjà oublié que la culture arabe (l'islam y compris) nous a été imposée de force bien avant la colonisation européenne. Certains groupes de jeunes africains qui développent des thèses islamistes, se souvient-ils encore que l'islam a été imposé de force à leurs ancêtres ? Sont-ils informés voir conscients du fait que l'esclavage arabe en Afrique noire a été la plus meurtrière depuis le 8ème siècle et continue de nos jours de façon insidieuse dans certains pays.

Etant donné que nous avons cette facilité d'assimilation des cultures étrangères. Pourquoi ne sommes-nous pas capables de faire des choix judicieux et avantageux entre ces différentes cultures ? On constate de plus en plus que ces cultures étrangères nous divisent de plus en plus, en témoignent ces guerres insensées entre chrétiens et musulmans en Afrique noire (ou savamment orchestrées pour nous diviser une fois de plus pour mieux nous exploiter). Ce sont les conséquences de notre naïveté ou de notre amnésie collective surtout au niveau de la classe intellectuelle et des dirigeants africains. Ces deux groupes sont souvent complices des drames qui s'abattent sur les peuples africains à cause du gain facile.

Je nourris l'espoir que les NTIC permettront aux nouvelles générations africaines d'accéder rapidement à la vraie information et partout en Afrique en vue de développer des actions synergiques en faveur d'une émergence rapide de l'Afrique. Pour cela, nous ne devons pas priver ces générations des avantages actuels des NTIC à travers la valorisation de micro-langues qui n'atteindront pas un niveau de perfectionnement ou d'audience importante pour intégrer les NTIC pour des raisons économiques surtout.

Tout nouveau né, quelque soit sa race (blanche ou noire) apprend à parler la langue couramment parlée par ses parents quelque soit l'origine de cette langue. Nous africains francophones, ne soignons pas étonnés d'entendre nos enfants citer le français comme leur langue maternelle si nous leur parlons couramment le français à domicile depuis leur naissance. Si nous devons perdre nos langues nationales, il est temps d'opter rapidement pour une langue dominante au plan international car nous risquons de perdre doublement.

Dr SOURA Yorba
Médecin, Economiste de la santé
Consultant indépendant
Actuellement en mission au Bénin
Email : souraba@yahoo.fr
Téléphone : +229 67 48 43 81

Les instruments économiques de politiques environnementales

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Un instrument économique est une mesure qui utilise le système des prix et les forces du marché pour atteindre un objectif donné. Les instruments peuvent être qualifiés d'économiques lorsqu'ils ont un effet sur l'estimation des coûts et des avantages des différentes possibilités d'action qui s'ouvrent aux agents économiques.

L'utilisation des instruments économiques dans un objectif de protection de l'environnement et de développement durable consiste donc à accroître les coûts des activités ayant des incidences négatives sur l'environnement, ou à réduire les coûts des activités bénéfiques à l'environnement. Les taxes, redevances, permis d'émissions négociables, garanties financières, etc., sont des exemples d'instruments économiques.

Parmi toutes les définitions que l'on retrouve dans la littérature concernant les instruments économiques, on retient deux caractéristiques majeures : (i), les instruments économiques fonctionnement par le biais des prix, et (ii) les instruments économiques laissent aux entreprises et aux particuliers le soin de choisir leur moyen d'action.

Les instruments économiques de protection de l'environnement sont appliqués dans un but précis, à savoir l'amélioration de l'environnement en assignant un prix à ses différentes utilisations. Dans le cas de la pollution par exemple, les instruments visent à réduire les émissions nocives liées aux processus de production ou de consommation. Ils constituent un moyen d'intervention des pouvoirs publics modifiant les prix relatifs et les signaux du marché afin de décourager certains modes de production et de consommation et d'en encourager d'autres entraînant une moindre dégradation de l'environnement.

L'utilisation des instruments économiques poursuit généralement trois types d'objectifs. Le premier est un objectif de financement, c'est-à-dire la récolte de fonds qui permettront de couvrir les coûts des impacts sur l'environnement ou qui seront redistribués pour favoriser des activités de prévention ou de restauration de la qualité de l'environnement ou de recherche et développement. Le second objectif est d'influencer le comportement des consommateurs afin de réduire ou d'optimiser l'utilisation des ressources, en exerçant une pression à la hausse sur le prix des produits ou des activités nuisibles pour l'environnement. Enfin, il y' a l'objectif de prévention qui consiste à adopter une approche de plus en plus préventive en matière de pollution de l'environnement.

Les instruments économiques de politiques environnementales (taxes, redevances, permis d'émissions négociables, etc.) présentent par conséquent plusieurs avantages, parmi lesquels la réduction de la pollution à moindre coût, l'encouragement à l'innovation et les recettes. Concernant la pollution, les instruments économiques comme les taxes tiennent compte des différences de coûts de dépollution. Ainsi, les pollueurs qui ont les coûts de dépollution les plus faibles auront intérêt à dépolluer plutôt qu'à payer la taxe. À l'inverse, ceux qui ont les coûts de dépollution les plus élevés préféreront payer la taxe plutôt que de dépolluer. L'incitation à l'innovation apparait surtout lorsque les coûts de dépollution sont plus faibles que la taxe. Les entreprises dans une telle configuration sont alors toujours incitées à innover et à trouver de nouveaux moyens pour réduire leurs émissions afin de maximiser leurs profits. Enfin, les recettes générées par les instruments économiques peuvent être réinvesties dans la protection de l'environnement et répondent au principe pollueur-payeur.

Si les instruments économiques de politiques environnementales démontrent de nombreux avantages, ils présentent également certains problèmes qu'il ne faut pas sous-estimer. D'abord, une taxe est efficace lorsqu'elle touche directement l'activité de pollution concernée. Pour cela il faut pouvoir mesurer précisément les émissions (ou l'externalité négative engendrée), et ce n'est pas toujours réalisable. C'est pourquoi, il est souvent préférable de faire appel à des normes règlementaires plutôt qu'à des normes de performance ou l'instauration d'écotaxes. Ensuite, l'utilisation d'instruments économiques crée de l'incertitude quant aux résultats obtenus.

En effet, la réduction de la pollution résultant d'une taxe sur un produit polluant dépendra du taux de la taxe et de la sensibilité des acheteurs à la hausse du prix. S'ils sont peu sensibles, la taxe aura peu d'effet. Enfin, l'utilisation d'instruments économiques suppose implicitement que l'impact de la pollution est le même peu importe la source d'émission ; ce qui n'est pas vrai puisque les écosystèmes ont des capacités d'assimilation différentes.

Un minimum de précaution s'impose donc lorsqu'un instrument économique de protection de l'environnement est envisagé. Dans le cas de la taxe, c'est davantage l'incidence finale, c'est-à-dire qui supporte en fin de compte la charge de la taxe plutôt que l'incidence formelle, c'est-à-dire qui paie la taxe qu'il faut considérer. Une taxe peut avoir des effets directs sur les achats des ménages mais également des effets indirects puisque la charge de la taxe qui est acquittée par les entreprises peut toujours être répercutée sur les ménages ou les clients. C'est pourquoi, il est important avant d'instaurer une nouvelle taxe, d'en évaluer les effets. L'instauration de taxes environnementales peut également avoir des effets sur la compétitivité internationale des entreprises.

Ainsi, les entreprises à forte intensité de pollution peuvent constater une détérioration de leur position concurrentielle due aux frais encourus par le paiement de taxes ou redevances environnementales par rapport à des entreprises d'un autre pays qui n'ont pas à payer de telles redevances. Cependant, les taxes environnementales ne diffèrent pas des autres taxes quant à leurs effets sur la compétitivité, et le problème de la compétitivité dans le cas des taxes environnementales est facilement surestimé. Il est en effet possible de compenser, au moins en partie, l'impact des taxes environnementales sur la compétitivité par un allégement d'autres taxes pesant sur les entreprises, grâce aux recettes produites par les taxes environnementales. L'objectif incitatif est ainsi maintenu.

Joël Awouhidia P. KORAHIRE
Attaché de Recherche

Composition du Gouvernement ZIDA 1 : analyse critique

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Beaucoup d'encres ont coulé depuis la composition du Gouvernement Zida 1. Numéro 1, parce que le 2 est attendu, sinon qu'il est imminent, étant donné qu'il y a un poste à occuper au niveau du Ministère de la culture, suite à la grogne populaire, grogne amplifiée par les critiques virulentes fusant sur autre membre du tout nouveau Gouvernement.

La présente analyse critique est partielle et vient juste en complément à d'autres faites par nos concitoyens et de pertinence indéniable. Elle touche le cumul des postes au sommet de l'Etat par le Président Michel Kafando et par le Premier Ministre Yacouba Isaac Zida, qui conforte sa position et son autorité en s'attribuant le Ministère de la défense. Certes, c'est connu ! La critique est plus facile, mais l'exercice et l'œuvre pratiques, encore plus difficiles, répondent à des logiques non toujours exposées sur la place publique ! Cependant, l'intention ici est d'user des droits démocratiques, pour exposer aussi un angle de lecture différent.

I. L'occupation du poste du Ministre des affaires étrangères par Michel Kafando, Président de la transition

En ce qui concerne le Président du Faso, il semble qu'il pouvait bien se passer du poste supplémentaire de Ministre des affaires étrangères pour certaines raisons.

En effet, l'un des principaux facteurs d'élimination de nombre de nos concitoyens selon les termes de la charte, c'est surtout les compétences et expériences pertinentes en matière de relations internationales. De ce point de vue, même l'un des concurrents sérieux du candidat Michel Kafando à l'époque, se trouvait butéà un obstacle de taille, en l'occurrence, Shérif Sy. Vu ce constat, dans une lettre publique de félicitation au nouveau Président, il était relevé la nécessaire priorité de promouvoir la formation et l'insertion des jeunes générations dans les carrières internationales pendant la transition et surtout après. Une priorité justifiée surtout par le fait que nous accusons au Burkina Faso, une faible performance en termes de nombre de professionnels internationaux par rapport à certains pays de la sous région (Lire lien : http://www.lefaso.net/spip.php?article61883 ). Je ne savais pas si bien le dire quand je parlais de cette priorité pendant la transition, au regard des multiples dossiers à traiter pendant ce court temps d'un an.

Cette période de transition - avec les multiples dossiers sensibles et inédits à traiter à l'international -, est belle aussi pour mettre en exercice une personne moins expérimentée, pour apprendre aux côté du Président, surtout en cette période aussi particulière et unique, dans la vie de notre nation. Cela ferait une expérience de plus pour un autre citoyen, et présenterait l'avantage de libérer davantage le Président de la Transition sur les dossiers principaux et du ressort direct de la Présidence. Même non revêtu du titre de Ministre des affaires étrangères, le Président a cette latitude de prendre en main les dossiers internationaux qu'il souhaite au regard de ses prérogatives. En outre, après cette période transition de seulement une année, l'actuel Président est appelé, à renouer avec le repos bien méritée que la retraite naguère amorcée, fait valoir. A ce titre, si l'on privilégie l'utile besoin de renforcement de capacité des jeunes générations, ce cumul à l'air plus superflu.

Cependant, nous restons optimistes à l'esprit, qu'hormis le poste de Ministre, pour le besoin de l'expérience et de l'apprentissage – des cadres de l'administration publiques seront au devant des choses et bien imprégnés dans les plus hautes sphères internationales, à l'instar d'un Ministre, - des dossiers gérés au titre du Ministère des affaires étrangères.

II. L'occupation du poste du Ministre de la défense nationale par Yacouba Isaac ZIDA, Premier Ministre

Comme s'il le savait bien avant, Ablassé Ouédraogo, dans une interview, se montrait très tôt favorable à cette option. Pour ma part, je marque une grande adhésion au cumul des postes de Premier Ministre et de Ministre de la défense par le Lieutenant-colonel Yacouba Isaac ZIDA, pourvu que ce cumul serve utilement à faire des réformes majeures au sein de l'armée !

Nul besoin de rentrer dans le débat RSP et reste de l'armée qui a été fortement alimenté ces derniers temps. Le cumul de poste, se justifie avec pertinence par l'urgente nécessité de maintenir l'unité de l'armée par un commandement unique au sommet de l'Etat ! Etant donné que l'ancien Président Blaise Compaoré cumulait le poste de la défense avec celui de chef de l'Etat, il serait probablement moins habile de changer cet ordre des choses en cours depuis 2011, surtout avec un corps aussi sensible, voire irascible comme l'Armée. Au-delà de l'Armée, ce besoin d'ordre est aussi présent dans la société politique et civile pour préserver l'autorité de l'Etat.

Par ailleurs, trop de fléaux présents à nos portes, peuvent sévèrement mettre à rude épreuve notre défense et notre sécurité nationales. A côté de l'épidémie d'Ebola sévissant dans la sous-région - dont le Mali voisin -, et qui peut déstructurer toute l'économie et la sécurité nationale, des pays assez puissants militairement dans la sous-région comme le Nigéria rencontrent mille et un ennuis avec le « djihadisme » et le terrorisme interne et transfrontalier. Ces menaces nécessitent une armée unie et une certaine sérénité sécuritaire, qu'un commandement « unique » permet d'assurer plus habilement.

III. Invitation de l'exécutif pour des réformes démocratiques progressistes

La principale invitation à faire à Monsieur Zida ici est d'avoir un égard très poussé pour l'Histoire. Bon gré, mal gré, il est intimement liéà l'Histoire politique du Burkina Faso à jamais même s'il prend sa retraite aujourd'hui même ! Comment bien s'illustrer démocratiquement et sortir la tête haute ? Seule cette question demeure la haute équation ! Disposant de pouvoirs significatifs pour orienter le cours de l'Histoire politique et démocratique burkinabè, on ne saurait nier qu'il n'a pas d'atouts. Mais ces atouts seuls ne suffisent pas ! Il faut une volonté forte de changement ! Et la principale garantie de ce changement proviendra surtout de l'équipe de conseillers autour de Premier Ministre. Ces conseillers doivent appartenir à différents bords et surtout connus pour leurs attachements aux valeurs démocratiques et à l'intérêt général ! Au-delà de ce collège de conseillers diversifiés et non suivistes, il importe que le Premier Ministre institutionnalise des sessions de dialogues périodiques ( 1 session tous les 2 mois, soit au moins 6 pour la période de la transition) avec l'ensemble de la classe politique sur les grandes questions pour anticiper sur d'éventuelles dérives.

L'orientation que le peuple burkinabè veut à ce cours de l'Histoire nationale, c'est d'instaurer une démocratie réelle sans fard, de sorte que notre pays soit cité comme modèle, comme pôle démocratique dans la sous-région. François Hollande n'a pas manqué de citer en exemple l'enseignement inédit donné par le Peuple burkinabèà toute la planète ! Les burkinabè aujourd'hui sont fatigués d'être chaque fois cités à la queue des rangs dans différents domaines. Nous disposons de beaucoup d'atouts pour réussir cette option parce que nous avons la chance, - à la différence d'autres pays, d'avoir renvoyé l'ancien Président par une insurrection populaire et non par un coup d'Etat militaire, - un coup d'Etat militaire présentant l'inconvénient d'amener les autorités de transition militaires à tourner en rond pour raison de garantie de leurs propres sécurités !

La PRINCIPALE REFORME est d'ordre mental et idéologique !

Il faut travailler à faire comprendre à tous, corps policier, militaire et civil que les armes ne sont aucunement déterminants pour l'accession au pouvoir et que les coups d'Etat militaires sont à jamais bannis dans notre pays comme c'est le cas dans les pays développés comme les USA. Si les coups d'Etat sont inimaginables aujourd'hui aux USA, ce n'est point parce que les américains sont des surhommes ! Nous sommes tous de la même civilisation contemporaine ! Et s'ils sont arrivés à ce niveau de démocratie, c'est parce des personnes comme toi lecteur, moi et un tiers, ont accepté renoncéà la facilité, à la force brutale et ont fait violence sur eux-mêmes ! Une attitude à l'instar du bon garçon, tenu à la retenue devant la femme de quelqu'un dans certaines tenues et aussi dans certaines circonstances, pour préserver l'ordre public.

A ce titre, je fais une proposition ici. Pour l'occupation certains postes de responsabilités pendant la transition, même s'ils sont politiques, il est souhaitable qu'une proportion soit ouverte à concurrence de façon transparente, pour des compétitions sur le critère de compétences. La vertu de cette mesure est de permettre aussi aux citoyens qui n'ont pas la chance de connaître des personnalités au sommet, de faire valoir équitablement - comme le prescrivent nos textes fondamentaux (Constitution et Charte de transition) – leurs compétences dans une certaines marge. Cette mesure crée l'impression au Peuple d'être vraiment impliqué dans la gestion du pouvoir au plus haut niveau. Ce sont les interrogations sur de telles ouvertures qui peuvent justifier certaines appréhensions chez le citoyen. A ce sujet, l'appréhension exprimée dans la récente tribune de Monsieur Abdoul Karim Sango est assez révélatrice ( lien : http://www.lefaso.net/spip.php?article61960 ).

Pour terminer, la suite de cette tribune devrait consacrer avec justification, la reconnaissance de la qualité de « DEMOCRATE FORT » (mieux que « homme fort » simplement) à certains acteurs de la scène politique qui se sont brillamment illustrés selon les canons de la démocratie au cours d'un temps de référence donné (le Peuple Burkinabè dans son ensemble, Zida et son équipe dans la transition première (1), etc.). (Lire lien : http://burkina24.com/2014/10/15/analyse-les-institutions-fortes-et-les-hommes-forts-dobama/) .

Vivement donc, que chaque acteur politique (civil, militaire, parti politique ou OSC) soigne davantage et durablement ses actes publics dans le sens de l'intérêt général, pour conforter ses mérites démocratiques !
Ouagadougou, le 30 novembre 2014.

Idrissa DIARRA
Géographe, politologue.
Membre-fondateur du Mouvement de la
Génération Consciente du Faso (MGC/F).
Mobile : (+226) 66 95 04 90
Courriel : diarra.idrissa@rocketmail.com

Michaëlle Jean succède à Abdou Diouf à la tête de l'Organisation internationale de la Francophonie

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Réunis à Dakar dans le cadre du XVe Sommet de la Francophonie, les chefs d'État et de gouvernement membres de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ont officiellement désigné aujourd'hui 30novembre 2014 la très honorable Michaëlle Jean au poste de Secrétaire générale. Mme Jean succède ainsi à Abdou Diouf et devient la première femme à accéder à la tête de l'Organisation.

« Je remercie les chefs d ?État et de gouvernement de la confiance qu'ils me témoignent en me désignant Secrétaire générale de la Francophonie. Je tiens à remercier tout particulièrement les gouvernements du Canada, du Québec, du Nouveau-Brunswick et d'Haïti pour leur appui indéfectible à ma candidature. Je souhaite également rendre hommage à Abdou Diouf, homme d'exception, qui a su servir la Francophonie avec passion et raison au cours des 12 dernières années. Je mesure la tâche qui m'attend et je veillerai à prendre grand soin de l'héritage que nous lègue le Président Diouf », a déclaré Michaëlle Jean.

Dans une courte déclaration devant les chefs d'État et de gouvernement, Michaëlle Jean s'est engagée à travailler avec eux ainsi qu'avec les opérateurs de la Francophonie, l'Association des parlementaires francophones et la société civile pour mettre en oeuvre la feuille de route issue du Sommet de Dakar. Elle a insisté sur l'importance du rôle des jeunes et des femmes et souligné la nécessité de promouvoir l'usage de la langue française et de renforcer l'action économique dans l'espace francophone.

« Je suis très enthousiaste à l'idée de travailler avec toutes ces femmes et tous ces hommes qui font et vivent la Francophonie au quotidien. J'entends répondre aux besoins et aux attentes des États et gouvernements membres de l'OIF, tout en donnant une nouvelle impulsion à la Francophonie. Ensemble, traçons le chemin d'une Francophonie moderne et tournée vers l'avenir. La Francophonie du XXIe siècle sera au service et à l'écoute des jeunes et des femmes. Prospère, elle conjuguera l'accroissement des échanges et le développement humain et durable pour tous », a affirmé Mme Jean.

Michaëlle Jean a également salué les autres candidats qui ont fait campagne pour succéder à Abdou Diouf au poste de Secrétaire général de la Francophonie. Elle a tenu à les remercier pour leur engagement et leur dévouement tout en soulignant le caractère unique de cette campagne, une première dans l'histoire de l'OIF.

« Cette campagne aura permis de dégager de nouvelles idées, de débattre et d'aller à la rencontre des citoyens de la Francophonie. Mes nombreuses rencontres avec des autorités politiques, des jeunes, des femmes et des partenaires de la société civile sur tous les continents ont été indispensables pour nourrir ma réflexion et me permettre de faire un véritable état des lieux de l'espace francophone. Je garde un précieux souvenir de cette expérience et je suis convaincue que la Francophonie sortira grandie de cette campagne », a ajouté Mme Jean.

Enfin, Michaëlle Jean a chaleureusement remercié le Sénégal, hôte du XVe Sommet de la Francophonie, ainsi que tous ceux et celles qui ont contribué au succès de cet événement.

Note biographique

Gouverneure générale et commandante en chef du Canada de 2005 à 2010, Michaëlle Jean occupe depuis octobre 2010 le poste d'Envoyée spéciale de l'UNESCO pour Haïti. Grand Témoin de la Francophonie aux Jeux olympiques et paralympiques de Londres 2012, elle est depuis cette même année chancelière de l'Université d ?Ottawa, la plus grande université bilingue (anglais, français) au monde. Née en Haïti, Michaëlle Jean, 57 ans, est mariée au cinéaste et philosophe d'origine française, Jean Daniel Lafond. Le couple a une fille, Marie-Éden, également née en Haïti.

Contact :
Louis Hamann
Attaché de Presse
media@michaellejean.ca

Protection des droits de l'enfant : les élèves-maîtres de Dori, désormais « armés » pour la défense !

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« Violences faites aux enfants en milieu familial : prévenir, repérer et agir ». C'est sur ce thème qu'est commémoré, du 0 7 novembre au 06 décembre 2014, le 25ème anniversaire de la Convention relative aux droits des enfants. Une opportunité pour les acteurs de dresser le bilan et évaluer ce qui est fait et pourrait être fait, notamment en matière d'innovations pour plus d'efficience. C'est dans cette dynamique que le Focus des organisations pour la réalisation de la convention relative aux droits de l'enfant (FORCE), a, dans sa série d'activités au programme de cette commémoration, outillé les futurs enseignants de l'Ecole nationale des enseignants du Primaire (ENEP) de Dori, région du Sahel. C'était ce vendredi, 27 novembre dans une atmosphère de grande mobilisation.

En misant sur le monde des enseignants, le FORCE (Focus des organisations pour la réalisation de la convention relative aux droits de l'enfant) opte pour plus d'efficience au regard de la place de ces futurs enseignants au sein des communautés dans l'exercice de leur fonction. Composé de Christian Children's fund of Canada (CCFC), Christian Relief and Developpent Organisation (CREDO), du Centre Italien d'Aide à l'Enfance (CIAI), du Fonds de lutte contre la traite et les pires formes de travail des enfants (Fonds enfants), de Plan Burkina, de Save the Children et de Terre des Hommes Lausanne (Tdh), le FORCE, officiellement reconnu en 2010, bénéficie de l'assistance technique de l'Etat avec le Secrétariat permanent du Conseil national pour l'enfance en qualité d'observateur. L'École jouant un rôle fondamental dans le processus de développement harmonieux de la société en général, les organisateurs ne pouvaient trouver meilleurs bras armés que ces élèves-maîtres. Chaque enseignant étant un futur relai important en termes d'auditoire. En matière de défense des droits de l'enfant, on relève que malgré les avancées globales notées ces dernières années, de nombreux enfants restent encore à la traîne quant au respect des droits qui leur sont dus pour leur épanouissement. Selon Aimé Ouédraogo, chef de projet adjoint du système de protection de l'enfance de l'ONG Terre des hommes (Tdh) Lausanne et point focal du FORCE, s'adossant sur les chiffres 2013 de l'INSD, les enfants de moins de 18 ans sont estimés à 54,6% de la population burkinabè. Un taux qui, affirme-t-il, interpelle la responsabilité des adultes vis-à-vis de ces enfants pour leur mieux-être à travers la protection de leurs droits. L'ampleur du phénomène de la violence à l'égard des enfants au Burkina et la gravité de son impact sur le développement de l'enfant et la cohésion sociétale sont tels que, souligne M. Ouédraogo, la lutte devient une priorité gouvernementale et, partant, de tous les acteurs et partenaires au développement. L'activité de plaidoyer envers ces futurs enseignants s'inscrit donc dans cette vision de réponse efficace dans la défense des droits de l'enfant sur le terrain. Elle s'est incarnée par deux communications données par des spécialistes du domaine. La charge est revenue à Evariste Dabiré, spécialiste des droits de l'homme, d'entretenir en premier, les futurs éducateurs sur la nécessité du respect des droits des enfants pour leur épanouissement. Il axe son intervention sur deux (2) grandes parties : les généralités sur les droits de l'enfant et l'aperçu sur les droits de l'enfant au Burkina (implications, conséquences et conduite à tenir).

La marche vers la mise en place du dispositif de protection

Historiquement, introduit Evariste Dabiré, les droits reconnus à l'enfant n'ont pas toujours fait l'objet d'un accord commun au 20ème siècle. Il en veut pour illustration, la position de Philippe Meirieu (activiste français des mouvements d'Education populaire, ndlr) pour qui, « le seul véritable droit de l'enfant est le droit d'être éduqué, à recevoir une éducation que seuls les adultes éduqués eux-mêmes, peuvent lui donner ». La « Convention relative aux droits de l'enfant » adoptée le 20 novembre 1989 est donc le premier instrument juridique international ayant force obligatoire qui énonce toute la panoplie de droits. Selon l'article 1er de cette convention, l'enfant est tout être âgé de moins de 18 ans. « La majorité civile relevant de la législation de chaque Etat, on peut noter que l'article 149 de la loi n°028/AN du 13 mai 2008 portant Code du travail au Burkina Faso définit l'enfant comme toute personne ayant moins de 18 ans », précise le communicateur Evariste Dabiré. La Convention prescrit des principes directeurs de la non-discrimination, de l'intérêt supérieur de l'enfant, du droit à la survie et au développement ainsi que celui du respect de l'opinion de l'enfant. Le texte international reconnaît non seulement des droits à l'enfant mais également des devoirs. Ainsi, on note les droits civils (droits à la vie, à la nationalité, à la vie privée, etc.), les droits économiques (sécurité sociale, niveau de vie suffisant et assistance matérielle…), les droits politiques (liberté d'association et de réunion, de pensée, de conscience et de religion, etc.), les droits sociaux (nutrition, santé, protection contre l'exploitation sexuelle, protection contre la drogue...) et les droits culturels (éducation, information appropriée, etc.). A contrario, l'enfant a autant de devoirs parmi lesquels, le devoir pour l'enfant de respecter les droits des autres en l'occurrence, ceux des parents. Dans la deuxième partie de son exposé, M. Dabiré a d'abord soulevé les implications de la Convention qui sont entre autres, le nécessaire engagement de toutes structures ; qu'elles soient publiques ou privées. « Il est vrai que l'Etat burkinabè pour le cas d'espèce est le premier responsable de la garantie et du respect de la Convention mais les principes directeurs qui en découlent appellent à la contribution de tous. L'implication des cellules familiales ainsi que d'autres composantes de la société s'avère indispensable au respect des droits de l'enfant. C'est d'ailleurs une constante dans la tradition africaine où l'éducation d'un enfant appartient à ses parents, à ses voisins, à tous ceux qui croisent l'enfant comme le stipule l'article 9 de la Charte du Kurukan Fuga de 1236 ‘'l'éducation des enfants incombe à l'ensemble de la société. La puissance paternelle appartient par conséquent à tous'' », a développé M. Dabiré. Le non-respect des droits plonge l'enfant dans une situation « préjudiciable » qui se traduit par un mélange de sentiments de tristesse, de souffrance morale et physique. A l'en croire, parmi les facteurs nuisibles à l'enfant, le divorce. Même par consentement mutuel, le divorce peut être une source de violence pour l'enfant. Et ce, indépendamment du fait même qu'il doit satisfaire au principe de l'intérêt supérieur de l'enfant. C'est pourquoi, encourage-t-il l'engagement de tous, des personnes physiques et morales (publiques comme privées), dans la lutte contre les violences faites aux enfants.

Les droits spécifiques des enfants en conflit avec la loi

« Expérience du Réseau de protection de l'Enfance de Dori (RPE-Dori) et les droits des enfants en conflit avec la loi ». C'est le sujet sur lequel s'est appesanti Cyrille W. Savadogo, substitut du Procureur du tribunal de grande instance de Dori, par ailleurs président du RPE-Dori. Créé 2012, le réseau de protection de l'enfance de Dori (RPE-Dori) se veut une mutualisation des ressources techniques et une mise en lien des pratiques et expériences de différents acteurs de protection des droits de l'enfant. Après avoir présenté ses objectifs, son fonctionnement, le substitut du procureur, Cyrille W. Savadogo, a fait un zoom sur les nombreuses activités à l'actif de l'organisation, parmi lesquelles, les actions de sensibilisation et de plaidoyer, la prise en charge de cas d'enfants en besoin de protection, des formations de leaders communautaires et d'élus locaux. Le deuxième volet de sa communication a porté sur les droits spécifiques des enfants en conflit avec la loi. « L'Enfant en Conflit avec la Loi (ECL) désigne toute personne de moins de 18 ans qui a commis seul ou en réunion une infraction ou qui en est complice ou accusée dans le cadre des assises criminelles. Il s'agit d'un enfant dont les agissements tombent sous le coup de la loi et qui est appeléà faire face au système institutionnel de réparation des torts causés à autrui ou à la société», a détaillé le magistrat. Même en conflit avec la loi, l'enfant a des droits. Ainsi, au niveau procédural, l'enfant a le droit d'être informé (ce pour quoi il est accusé), le droit à la défense, à l'assistance, à la protection (tous les enfants doivent pouvoir entrer en contact avec la justice sans subir de pression ou d'intimidation, ni craindre pour leur vie ou celle de leur famille, surtout ceux qui viennent témoigner), le droit de garder le silence, à la présence d'un parent ou d'un tuteur ainsi que le droit à la vie privée (l'audience se fait généralement à huis clos). Au moment du jugement, il a droit à une justice spéciale qui implique pour chaque Etat partie à la Convention de créer des juridictions spécialisées pour mineurs. « Les Juridictions spécialisées pour mineur sont la juridiction du Juge des Enfants et le Tribunal Pour Enfants. Ces juridictions s'intéressent d'abord et avant tout à l'enfance en conflit avec la loi. Mais, elles ont pour fonction en priorité d'éduquer plutôt que de sanctionner. Elles s'intéressent ensuite à l'enfance en danger et peuvent dans certains cas avoir des compétences civiles », le premier responsable du RPE-Dori, Cyrille W. Savadogo.

Aux droits spécifiques, une institution spéciale !

A en croire le substitut du procureur, au Burkina, l'article 63 de loi d'organisation judiciaire institue une juridiction du juge des enfants au siège de chaque TGI. A ce jour, les juges des enfants ont été nommés seulement à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou. Ce qui ne permet pas, de son avis, un fonctionnement normal de la Justice pour mineurs. Mais, il existe des juges des enfants à Koudougou, Kaya, Ouahigouya, qui sont nommés cumulativement juges des enfants dans lesdits tribunaux. Le Tribunal pour enfant est compétent pour connaître en appel, des décisions rendues par le Juge des Enfants. Sur le volet des sanctions, on retient que dès qu'il a atteint l'âge de la responsabilité pénale, le mineur peut se voir infliger une peine (plus de 13 ans). Pour cela, il faut qu'il ait agi avec discernement. La peine est graduée en fonction de l'âge du mineur. A titre d'exemple, le mineur de moins de 13 ans bénéficie d'une irresponsabilité totale et absolue. Entre 13 et 16 ans, le mineur bénéficie d'une excuse atténuante de minorité. Dans le même esprit, il écope de 10 à 20 ans, s'il encourait la peine de mort.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

THE EMBASSY OF THE UNITED STATES OF AMERICA : Announces the Annual Competition for the Fulbright & Humphrey Exchange Programs

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1. Fulbright Junior Staff Development Program (JSDP)

For scholars and professionals who would like to pursue a Master's degree or PhD in the U.S. (1-2 year grants). Candidates must have a high level of English — sufficient to successfully pursue full-time graduate-level study in the U.S. (e.g., a TOEFL score of at least 550).

2. Fulbright Francophone/Lusophone Junior Staff Development Program (FLJSDP)

This program is similar to the Fulbright Junior Staff Development Program discussed in item 2, except candidates are not required to have a high level of English proficiency when they apply and it is only available to candidates seeking a Master's degree. Selected candidates undergo intensive English-language training in the U.S. for up to eight months, followed by a one-to-two year Master's degree program. Applicants must have a TOEFL score of at least 500.

3. Fulbright African Research Scholar Program

This program is intended for university faculty members or individuals working at independent research centers, museums, or other cultural institutions that have educational and research objectives. This program allows selected applicants to go to the U.S. to conduct research for three to nine months during the academic year. There is also a special program for persons who desire to do AIDS-related research or professional development in the U.S. The disciplines eligible for the special AIDS program include : Sociology and social work, anthropology, education, economics, law, public administration, communications, art, theater, medical sciences, biological sciences, and psychology. A good command of English is essential, but no minimum TOEFL score is required.

4. Hubert H. Humphrey Fellowship Program

For mid-level professionals who are moving up into leadership positions in the public or private sector. This program offers an opportunity to develop one's leadership skills and learn the latest in their particular field. Fellows spend approximately nine months in the U.S. taking graduate-level courses at a U.S. university, participating in long term leadership development programs and engaging with professional peers from around the world in non-academic professional development activities. This is not an academic degree program. The goal is general professional development. Candidates must already have an undergraduate university degree, at least five years of professional experience, and be proficient in English (with a TOEFL score of at least 480). Persons working in the following fields are eligible to apply : Communications/journalism ; natural resources and environmental management ; public policy analysis and public administration ; economic development ; agricultural development/agricultural economics ; finance and banking ; human resource management/personnel ; law and human rights ; urban and regional planning ; technology policy and management ; educational planning ; public health policy and management ; and drug abuse education, treatment, and prevention.

• Please note that applicants for all the above scholarships must be citizens of Burkina Faso.
• Most competitive applicants are Persons who are complying with Burkina Faso Development Goals “SCADD”“the Strategy for Accelerated Growth for Sustainable Development ?”
• Application will be available starting December 01, 2014 to January 31, 2015
• Application forms must be completed and returned to the American Embassy (SERVICE CAC) by January 30, 2014.

Application orm can be found on our web site : http://ouagadougou.usembassy.gov
If you have questions, the American embassy at Ouaga 2000, Ouagadougou will host information sessions every Wednesday from 10:00 am to 11:00, beginning Wednesday, December 03, 2014 through January 28, 2015. (For security reason, please be at the embassy before 9:30. Come with your identity card, cell phone and lap tops and electronic devices are not allowed in the embassy.

Football : Benjamin Moukandjo élu meilleur joueur du mois d'octobre de Stade de Reims

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Après une période d'intégration et d'adaptation, l'attaquant Camerounais a pris la dimension que le Stade de Reims attendait de lui.

Ses récentes performances n'ont pas laissé insensible le public rémois. En effet, l'international camerounais a été l'un des acteurs majeurs des bons résultats actuels du Stade de Reims. Grace notamment aux performances réalisées lors des rencontres contre Montpellier, Monaco et Lille, buteur à chaque occasion. Novembre n'est pas encore terminé et il a déjà inscrit presque autant de buts (4) que sur l'ensemble de la saison passée (9). De plus en plus à l'aise dans le jeu, il a aussi gagné le soutien de son entraineur et l'affection du public, ce qui lui a valu d'être désigné joueur du mois d'octobre par les lecteurs du magazine Rouge et Blanc et du partenaire principal, la maison de Champagne « De Saint Gall ».

Le trophée récompensant le joueur du mois d'octobre, lui a été remis lundi 24 novembre, dans le salon très feutré« Le Cercle d'Or Reims Business Club » en présence des différents partenaires du Club champenois.
Le lion Indomptable s'est dit flatté par la reconnaissance des supporteurs et donnera le meilleur pour de nouvelles récompenses.

D'autant plus que la fin cauchemardesque du mondial brésilien aurait pu freiner l'ascension de l'ancien joueur de Nancy. Mais son ambition a repris le dessus. En sélection, son statut a été conforté par le sélectionneur Fincke et la nouvelle équipe managériale, et Moukandjo vient aussi de se qualifier brillamment pour la Can 2015 avec les Lions indomptables.
A vingt-six ans, il représente autant l'avenir du stade de Reims que son présent.

Yves MOGO


Journée mondiale des toilettes : Plaidoyer pour un accès aux services d'hygiène et d'assainissement à Rilgo

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Plan Burkina à travers son Projet d'amélioration aux services d'assainissement durable, a célébré en différé la Journée mondiale des toilettes sous le thème « Egalité et dignité». C'était le 29 novembre 2014 dans le village de Rilgo, commune de Rouko, dans la province du Bam. Le secrétaire général de la région du centre-Nord a présidé la cérémonie. Plaidoyer pour un accès aux latrines, sensibilisation sur les bonnes pratiques à adopter en matière d'hygiène, d'assainissement, et remise de prix aux villages modèles ont été les temps forts de cette journée.

« Avant c'est dans la brousse que nous partions nous soulager » confesse Sawadogo Boukaré, habitant de Rilgo, village situéà 35 km de Kongoussi dans la province du Bam. La défécation à l'air libre est désormais un lointain souvenir pour ce chef de famille depuis qu'il a bénéficié d'une latrine familiale dans le cadre du projet d'amélioration aux services d'assainissement durable(PASSAD). Comme Boukari Sawadogo, ils sont nombreux les ménages de ce village à bénéficier des latrines, mettant ainsi fin aux pratiques d'antan qui présentaient des risques sur leur santé et bafouillaient leur dignité. « Nous avons été sensibilisés sur les techniques d'hygiène, laver les mains au savon après être sorti des toilettes » ajoute le chef de famille à côté de sa femme qui nous a fait visiter la latrine familiale, apparemment bien entretenu.

Le choix de Rilgo pour abriter la célébration en différé de la journée mondiale des toilettes n'est pas fortuit. Grâce au PAASAD et à l'engagement des communautés, la localité a atteint le taux de 0 défécation à l'air libre. 7 autres villages dans les deux provinces d'intervention du projet (Bam et Kourittenga) on atteint ce taux. Les différents intervenants à la tribune, tout en félicitant ces localités les ont invitéà pérenniser les acquis. Le représentant du responsable national de Plan Burkina à la cérémonie, Théodore Domboué a souhaité que l'ensemble des deux provinces atteignent le taux de 0 de défécation à l'air libre.

Le secrétaire général de la région du centre-nord, Maxime Bouda a quant à lui, salué la mobilisation et l'accompagnement des partenaires qui ont permis d'enregistrer des acquis importants. Il a prôné la poursuite de la sensibilisation et l'accompagnement à tous les niveaux afin qu'à l'instar des 8 villages, l'ensemble des deux provinces abandonnent totalement les défécations à l'air libre, « cela est possible et part de l'engagement des communautés par l'accentuation des actions de sensibilisation et surtout par un accompagnement à tous les niveaux ». Maxime Bouda a d'ores et déjà marqué l'engagement des autorités régionales à accompagner toute action et tous les efforts dans ce sens.

Des communes et villages modèles récompensés

Journée de plaidoyer, la journée mondiale des toilettes, célébrée à Rilgo a aussi été une journée de sensibilisation à travers le théâtre forum et une démonstration publique de lavage de mains. Les meilleurs villages et communes qui se sont positivement illustrés dans l'assainissement de leur milieu de vie ont reçu des prix composés essentiellement de charrettes, brouettes, râteaux, etc. « Nous avons organisé des concours depuis le début du projet afin que les communes et villages entre en concurrence en matière d'hygiène et d'assainissement. Les communes qui se sont illustrées sont primées avec du matériel d'un montant de 320.000f CFA. Les villages modèles ont reçu 300 000 F CFA. Ces villages et communes que nous avons accompagnés sont aujourd'hui 0 défécation à l'air libre. On a 8 villages dans ce lot » a précisé la directrice de Plan Bam.

Stanislas Bonkoungou, coordonnateur du PAASAD a pour sa part, souhaité que les communautés pérennisent les acquis enregistré grâce au projet et que les ménages qui n'ont pas encore de latrines puissent en construire parce que c'est une question de dignité, de sécurité, d'environnement et de développement socio-économique.

Tiga Cheick Sawadogo
Photos : Lawasselea Bonaventure Paré
Lefaso.net

Encadré

Selon l'Organisation des nations unies, l'absence de système d'assainissement amélioré contribue à la mort de 2000 enfants chaque jour de suite maladie diarrhéiques.
La Journée mondiale des toilettes(JMT) vise à changer les comportements et la politique sur des questions allant du renforcement de la gestion de l'eau, àéliminer la défecation en plein air. A l'occasion de la JMT en 2013, l'ONU avait lancé un appel pour mettre fin à la défécation à l'air libre d'ici 2025. Au Burkina Faso, 62,8% de la population pratiquent toujours la défécation à l'air libre
Plan Burkina grâce à l'appui de l'Union européenne a mis en œuvre entre 2010 et 2014, le Projet d'amélioration aux services d'assainissement durable dans les provinces du Bam et du kourittenga. Grâce au projet 16093 latrines ont été réalisées, 5117 animateurs endogènes ont été formés, 209 maçons ont été formés et équipés et 157 causeries débats et théâtres forums ont été organisés.
TCS

« Hors-pistes » : Un projet collaboratif pour valoriser les métiers de l'artisanat

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La 2ème édition de Hors-pistes s'est ouverte ce vendredi 28 novembre 2014 à Ouagadougou. A cette édition, l'institut français propose de faire découvrir les productions issues de l'atelier Hors-pistes à travers cinq thématiques interrogeant les processus de création.

Hors-pistes est en effet un projet collaboratif visant à explorer de nouveaux modes de création entre design et artisanat. Son objectif est également la valorisation des savoir-faire des artisans et leur transmission. Pour la présente édition, il a sélectionné deux artisanats riches et contrastés qui sont la bijouterie touareg et le tissage de fibres de rônier.

C'est donc deux artisans, un Burkinabé et un Malien qui sont à l'honneur. Au Burkina Faso, c'est l'association Benkadi Gouafo de Banfora qui a été retenue. Elle est spécialisée dans la fabrication des paniers et nattes en rônier utilisés au quotidien. Le Malien Akana quant à lui travaille avec les métaux nobles comme l'argent, le bronze, l'ébène et la pierre. Il fabrique principalement des bracelets, bagues, colliers, pendentifs et boucles de ceinture.

L'institut français à travers le projet hors-pistes offre une opportunité aux artisans pour développer davantage leur création. Il leur ouvre également un autre mode de développement économique et commercial. Un projet qui, selon madame Yugo/Coulibaly Aoua alias tantie Rebecca est un plus à leur activité. C'est une belle occasion qui leur est offerte pour faire la promotion de leur produit et surtout d'améliorer leur créativité.

Hors-pistes réunit aussi les artisans et designers à travers le monde. Il permet à des designers de découvrir des techniques artisanales étrangères et à des artisans de valoriser leur savoir-faire en étendant leur champ d'application.
En rappel, hors-piste est né de la volonté de l'institut français d'apporter un plus à l'artisanat. Un projet qui se propose d'aider les acteurs à renforcer leur créativité par l'appui et l'accompagnement des designers et surtout à repousser les limites leur activité.

Kabore Sidnoma (stagiaire)
Lefaso.net

Faso Action Renouveau (FAR) : Une nouvelle association pour servir de phare à la démocratie burkinabè

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Le monde associatif burkinabè s'agrandit. Faso action renouveau (FAR) qui vient d'être mis sur les fonts baptismaux a officiellement lancé ses activités le 29 novembre 2014 à Ouagadougou. Cette association se veut un phare afin de permettre au Burkina de se doter d'institutions fortes.

Un groupe de personnes ayant pris part à la lutte populaire qui a abouti à la démission de Blaise Compaoré entendent rester vigilants. Car, ce n'est qu'une bataille de gagner, pas la guerre. C'est pourquoi, ils ont décidé de mettre en place le FAR (Faso action renouveau). « Les évènements des 30 et 31 octobre 2014 et la victoire obtenue ne sont que le parachèvement d'une longue, difficile, risquée et périlleuse lutte et ne constituent qu'une étape de notre combat. La seconde étape de notre combat s'annonce donc plus longue, plus fastidieuse, plus redoutable, tant les défis sont immenses », estime Augustin Bambara, le président du FAR. M Bambara est l'un des trois manifestants reçus par l'ex-président Blaise Compaoré le 30 octobre dernier. C'est d'ailleurs lui qui aurait pris la parole pour dire à Blaise Compaoré qu'il était temps de quitter le pouvoir.

Le FAR est donc né de la volonté de contribuer aux côtés de ses devancières, à la réalisation de la seconde partie de la lutte commune du peuple burkinabè. Et cette étape, c'est la consolidation de la démocratie. « Après avoir exprimé ce que nous ne voulions pas sous la 4e république, nous allons mettre en place les idées de ce que nous souhaitons. Nous souhaitons que la démocratie soit consolidée à travers des institutions fortes », explique-t-il.

Déjà, cette nouvelle venue dans le monde associatif prévoit des activités et non des moindres. Ce 1er décembre, elle va manifester sa solidarité auprès des parents des ayant droits des martyrs tombés sur le champ de l'honneur, à travers la remise d'un chèque de 6 millions de francs CFA au gouvernement. Le 18 décembre prochain, elle prévoit organiser un colloque autour du thème « quelle constitution pour la 5e république ? ». Ce, en vue de prendre les devants et commencer à réfléchir sur ce qui peut être notre prochaine constitution puisque le débat ne manquera pas de survenir. Comme son nom l'indique, « Le FAR entend jouer le rôle d'un phare qui éclaire et oriente les navigateurs de notre peuple en quête d'un bon et nouveau départ, et c'est en fanfare que nous entendons hisser ce nouvel étendard », a expliqué son président, Augustin Bambara.

Moussa Diallo
Lefaso.net

Lutte contre la rougeole-rubéole : Le Burkina conduit une campagne pour protéger des millions d'enfants

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Ouagadougou 28 novembre 2014 : Du 21 au 30 novembre 2014, le Ministère de la Santé avec l'appui de l'Alliance Mondiale pour les Vaccins et la Vaccinations (GAVI), l'Initiative contre la Rougeole et la Rubéole (MRI), l'UNICEF et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) conduit une campagne de vaccination sur l'ensemble du pays pour protéger environ 8.000.000 d'enfants âgés de 9 mois à 14 ans contre la rougeole et la rubéole en utilisant un vaccin nouveau - le vaccin combiné RR (rougeole-rubéole). L'objectif fixéà cette campagne est de vacciner au moins 95% de cette cible dans chaque district du pays.

La rougeole et la rubéole sont des maladies infectieuses, contagieuses, dues à des virus. Elles se transmettent surtout par voie aérienne à partir des sécrétions naso-pharyngées. Elles surviennent souvent sous forme d'épidémies pouvant entraîner un nombre élevé de décès dans le cas de la rougeole, et de malformations congénitales dans le cas de la rubéole.

Pour marquer la campagne de vaccination RR, le Ministre de la Santé, Dr Amédée Prosper DJIGUEMDE, le Représentant de l'UNICEF, M. Marc Rubin, et le représentant de la représentation de l'OMS au Burkina Faso ont rendu une visite au Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) de Cissin secteur 17, dans le District sanitaire de Boulmiougou à Ouagadougou pour toucher du doigt le déroulement des activités de la campagne.

Le CSPS visité a déjà obtenu de bons résultats. D'une cible d'environ 24,000 enfants pour la vaccination RR, plus de 23,000 ont déjà reçu les vaccins. Le Ministre de la Sante a félicité l'équipe de santé du CSPS visité pour son travail. Le Ministre, le Chef de Santé et Nutrition de l'UNICEF et le représentant de la représentation de l'OMS ont administré les vaccins eux-mêmes à certains enfants qui sont venus au site du CSPS aujourd'hui pour leur vaccination.

A travers le pays, les résultats courants au septième jour de la campagne sont de 99%, montrant que la campagne atteindra son objectif.
En dépit des bons résultats du PEV de routine, l'immunité de masse contre la rougeole reste insuffisante au niveau de la population du Burkina Faso, ce qui montre la nécessité de conduire des efforts supplémentaires. Aussi, la rubéole est devenue de plus en plus un problème de santé publique – avec plus de 329 cas de rubéole confirmés en 2013. Cependant il y a une documentation insuffisante concernant les cas de rubéole.

« Malgré les progrès du système de santé, des milliers d'enfants continuent de mourir ou de souffrir de malformations congénitales à travers le pays du fait de maladies facilement évitables ou curables, dont la rougeole et la rubéole. C'est une situation inacceptable. L'UNICEF et l'OMS continueront à apporter leurs appuis techniques et financiers au Ministère de la Santé et à tous les partenaires œuvrant pour le bien-être des enfants en vue de la création d'un environnement qui assure la santé et la protection de tous les enfants au Burkina Faso. » a déclaré le Représentant de l'UNICEF au Burkina Faso, parlant au nom de l'UNICEF et l'OMS.
En 2015, ce nouveau vaccin sera ensuite introduit dans le programme élargi de vaccination de routine pour les enfants de moins d'un an. Des campagnes de suivi seront à cet effet organisées tous les 5 ans pour les enfants de 1 à 4 ans non couverts par le Programme élargie de vaccination (PEV) de routine.
La campagne a été financée par Le Ministère de la Santé, GAVI, l'UNICEF et l'OMS. L'UNICEF a facilité le placement des commandes de vaccin et les consommables. A la date du 4 Novembre 2014 tous les intrants - 9.266.070 doses de vaccins RR et plus de 10.000.000 seringues avaient été livrés.
L'UNICEF a apporté son appui aussi par le renforcement de la capacité de stockage des vaccins dans les districts et formations sanitaires et leur conservation par la fourniture de réfrigérateurs et moniteurs de température grâce au financement du gouvernement Japonais.
En rappel le Ministère de la Santé a préparé et soumis un plan d'introduction du vaccin RR avec l'appui technique et financier de l'OMS. L'OMS a appuyé le processus de préparation et de soumission du, ainsi que l'adaptation des documents de référence et de travail. L'enquête de couverture de la campagne en cours sera menée par le Ministère de la santé avec l'appui technique et financier de l'OMS et prendra en compte la couverture vaccinale atteinte par les prestations de routine.

À propos de l'UNICEF :
L'UNICEF promeut les droits et le bien-être de chaque enfant, dans tout ce que nous faisons. Nous travaillons dans 190 pays et territoires du monde entier avec nos partenaires pour faire de cet engagement une réalité, avec un effort particulier pour atteindre les enfants les plus vulnérables et marginalisés, dans l'intérêt de tous les enfants, où qu'ils soient. Pour en savoir plus sur l'UNICEF et son travail au Burkina Faso : http://unicefburkinafaso.wordpress.com/
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À propos de l'OMS :

L'OMS est l'autorité directrice et coordonatrice, dans le domaine de la santé, des travaux ayant un caractère international au sein du système des Nations Unies. Elle est chargée de diriger l'action sanitaire mondiale, de définir les programmes de recherche en santé, de fixer des normes et des critères, de présenter des options politiques fondées sur des données probantes, de fournir un soutien technique aux pays et de suivre et d'apprécier les tendances en matière de santé publique. Pour en savoir plus sur l'OMS et son travail au Burkina Faso : http://who.int/countries/bfa/fr/

Pour plus d'informations, ou pour planifier une interview, veuillez contacter :
Adel Sarkozi : +226 67 25 77 55 ; asarkozi@unicef.org
Modeste YAMEOGO : +226 76 63 63 08 ; myameogo@unicef.org

Pistes pour la poursuite de l'esprit de la décentralisation dans les « circonstances exceptionnelles » : Le cas des délégations spéciales au Burkina Faso

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Le 31 octobre 2014, le peuple burkinabè a renversé un régime qui s'écartait résolument de ses aspirations à l'alternance, à la démocratie dans une société juste et garante des espoirs de sa jeunesse. Ainsi, placé dans des « circonstances exceptionnelles », l'État du Burkina Faso est aujourd'hui gouverné par un régime de transition qui doit organiser les élections devant permettre au pays de retrouver la route de la démocratie. Les élections présidentielles et législatives sont en effet censées garantir la représentation des intérêts du peuple.

Mais n'oublions pas que l'État burkinabè est un État décentralisé. La décentralisation est un mécanisme fort du rapprochement des décideurs et des citoyens. Toutes les affaires publiques pour lesquelles le pouvoir local est, du fait de sa proximité, mieux à même de prendre des décisions et de prendre en compte les attentes des citoyens sont confiées à des collectivités territoriales. En cohérence avec les objectifs qui ont guidé le soulèvement populaire d'octobre 2014, selon le Laboratoire Citoyennetés (LC), la poursuite de la décentralisation et la conduite d'élections municipales doivent être en bonne place dans les objectifs du gouvernement de transition.

Le LC avait précédemment identifié trois scenarii possibles de gestion transitoire de la décentralisation : le maintien du statu quo avec les maires et les conseils municipaux en place ; la dissolution des organes élus des collectivités territoriales et leur remplacement provisoire par des délégations spéciales ; le cas par cas. Les nouvelles autorités du pays ont géré cette question en deux étapes. Dans un premier temps, des mesures conservatoires furent prises pour réduire les attributions des équipes municipales aux affaires courantes. Puis, le 18 novembre 2014 a été pris un décret portant dissolution des organes élus des collectivités territoriales et institution de délégations spéciales.

Ces mesures ont des implications importantes sur le processus de décentralisation du Burkina Faso : comment maintenir l'esprit de la décentralisation et poursuivre les acquis de celle-ci lorsque les collectivités sont placées sous délégation spéciale ?

LES IMPLICATIONS DE LA DISSOLUTION DES ORGANES ELUS ET DE L'INSTITUTION DES DELEGATIONS SPECIALES

Les implications institutionnelles

Sur le plan institutionnel, la dissolution des organes élus des collectivités territoriales n'a pas d'incidence sur l'existence des collectivités, ni sur leurs compétences et attributions, ni sur leurs moyens et ressources.

Au Burkina Faso, le processus de décentralisation est constitutionnel. Ainsi, malgré la dissolution des organes élus, les collectivités territoriales que sont les communes et les régions demeurent, de même que le processus de décentralisation.
Dans ce cadre, en tant qu'institutions, les collectivités territoriales placées sous délégation spéciale continuent à exercer les compétences qui leur sont reconnues par les lois et la réglementation de la décentralisation.

Les délégations spéciales exercent donc les attributions normalement dévolues par la loi aux organes élus. De manière schématique : le président de la délégation spéciale exerce dans les communes les attributions du maire et dans les régions celles du président du conseil régional ; la délégation spéciale remplace dans les communes le conseil municipal, dans les régions le conseil régional, et exerce leurs attributions.

Il en est de même pour les moyens humains, financiers et matériels des collectivités. Concernant les moyens humains, il y a, d'une part, les personnes recrutées par la collectivité et, d'autre part, les ressources humaines transférées ou mises à disposition. Les ressources humaines apportent un appui technique aux autorités décentralisées pour l'exercice de leurs fonctions ou concourent à la mise en œuvre des compétences transférées aux collectivités territoriales. Elles continuent donc de relever des collectivités territoriales. Concernant les moyens financiers et matériels, il s'agit notamment des ressources budgétaires et du matériel dont dispose la collectivité pour son fonctionnement. Le matériel, y compris tous les autres éléments du patrimoine, continue à appartenir à la collectivité et géré par elle. Chaque collectivité continue à disposer d'un budget dont l'ordonnateur est le président de la délégation spéciale.

En définitive, la dissolution des organes élus des collectivités territoriales et leur remplacement provisoire par des délégations spéciales n'ont pas d'effets sur les plans institutionnel et formel.

Les implications sur le dialogue politique local

A ce niveau, les changements sont de trois ordres :
Puisque la nomination remplace l'élection, il peut s'introduire une confusion entre la décentralisation et la déconcentration avec, en définitive, un changement de style managérial.

Les délégations spéciales sont composées de personnes nommées par l'autorité de tutelle. Ces personnes proviennent des populations des collectivités, des services techniques déconcentrés et des projets opérant à l'échelle des collectivités territoriales. Il y a donc une rupture dans les mécanismes de l'élection.

Le président de la délégation spéciale est le représentant de l'État dans la collectivité : le Préfet dans les communes ordinaires ; le haut-commissaire dans les communes à statut particulier ; le gouverneur dans les régions. En outre, les responsables des services déconcentrés de l'État et les chefs de projets dans la collectivité sont membres de la délégation spéciale. Il s'ensuit que, paradoxalement, la décentralisation va être mise en œuvre par la déconcentration : tantôt, les membres de la délégation spéciale vont agir en tant que autorités déconcentrées, tantôt comme représentants de la collectivité territoriale.

Cette situation va poser des questions majeures à propos de l'établissement des relations politiques avec la population des collectivités territoriales. Comme on le sait, le gouvernement représentatif porte en lui le risque permanent de « l'élitisation », c'est-à-dire de la rupture entre le peuple et ses représentants qui finissent par constituer une élite politique, sociale et économique. Ce risque est plus grand quand les représentants du peuple sont nommés au lieu d'être élus, car, d'une part, ils n'ont aucun intérêt politique à rendre compte au peuple et à prendre en compte ses attentes et, d'autre part, ils ont des habitudes de gestion publique fondée sur des rapports hiérarchiques et des relations de commandement, et non sur le dialogue politique et la négociation. Avec la mise en place des délégations spéciales, l'enjeu majeur qui apparaît est l'inscription de ses membres dans les mécanismes du dialogue politique local : la redevabilité envers les citoyens, la concertation avec les citoyens, la communication et la transparence des décisions et de la gestion municipale vis-à-vis des citoyens.

LA SAUVEGARDE DES ACQUIS ET DES AVANCEES

Il apparaît que la dissolution des organes élus des collectivités territoriales ne découle pas d'une volonté de remise en question de la décentralisation. Cette dissolution est apparue comme une condition pour réconcilier les populations avec des collectivités territoriales dont les représentants étaient acquis au régime qui a été renversé, tandis que la mise en place de délégations spéciales est la solution institutionnelle légalement prévue au Burkina Faso lors de circonstances exceptionnelles. S'il en est ainsi, on devrait pouvoir assurer la continuité du processus de décentralisation. Ce qui nécessite un bon encadrement de la gestion de la transition.

Assurer la continuité du processus de décentralisation

Sur le plan institutionnel les collectivités territoriales demeurent. Il s'agit donc d'éviter une rupture dans la construction du processus de décentralisation. Pour ce faire, il faut que le processus continue àêtre accompagné et que tous les acteurs soient renforcés dans la poursuite de leurs missions.

Depuis l'instauration du processus de décentralisation, les collectivités territoriales bénéficient de nombreux accompagnements tant du point de vue interne que de la part des partenaires techniques et financiers. Si ces appuis, dont les bénéficiaires finaux sont les citoyens, venaient à disparaître ou à s'estomper, cela pourrait être compris comme des sanctions à l'encontre de leur contestation du régime contre lequel ils se sont révoltés.

Il faudra nécessairement que les accompagnements soient poursuivis avec, compte tenu des risques identifiés dans le dialogue politique local, un renforcement du rôle des autres acteurs de la décentralisation : les citoyens, les organes participatifs, les conseils villageois de développement (CVD).

Les citoyens organisés en ONG, OSC ou entreprises jouent un rôle dans la décentralisation, et chacun dans son domaine d'intervention est en dialogue avec les autorités municipales et/ou les accompagne sur le plan technique. On peut même affirmer qu'à l'étape actuelle du processus des transferts des compétences et des ressources, ces acteurs jouent parfois un rôle plus important que les organes municipaux en matière de production et de fourniture de services publics locaux.

En matière de service public local, les Associations des parents d'élèves (APE) ou des mères éducatrices (AME), les Comités de gestion des formations sanitaires (COGES), ou encore les Associations des usagers de l'eau (AUE) jouent un rôle important dans la conciliation des attentes des citoyens et les décisions de la municipalité sur ces secteurs.

Enfin, le Conseil villageois de développement (CVD) est depuis 2007 une courroie de transmission entre citoyens et municipalité. Il contribue aux plans communaux de développement ainsi qu'à la promotion du développement local dans le village, et participe à l'animation des différentes commissions du conseil municipal. L'assemblée villageoise est son organe délibérant tandis que son organe exécutif est un bureau composé de 12 membres.

Il existe donc des acteurs et des institutions qui, à côté de l'équipe municipale, qu'elle soit élue ou nommée au titre de la délégation spéciale, sont les porteurs des mécanismes du dialogue politique local et de l'esprit de la décentralisation.

Assurer un bon encadrement de la gestion de la transition

La question est donc d'assurer un appui de la transition dans les collectivités territoriales pour que les mécanismes de rapprochement entre citoyen et décideurs locaux soient préservés. Cet appui pourrait reposer sur la définition d'une feuille de route claire aux délégations spéciales, sur l'orientation du choix de leurs membres et sur la conduite d'actions d'information et de formation.

L'État devrait définir une feuille de route déclinant la durée des délégations spéciales, les missions qui leur sont dévolues ainsi que les modalités d'exécution de ces missions. La durée de la transition dans les collectivités territoriales devrait être la même que celle prévue pour le niveau national. Elle doit donc déboucher sur l'organisation de nouvelles élections municipales conjointement avec les élections législatives. La feuille de route devrait également définir de manière claire les missions dévolues aux délégations spéciales et déterminer les modalités de leur exercice. L'objectif est de canaliser leur action pour prévenir les débordements et les abus.

Il y a ensuite deux enjeux clés dans la composition et le fonctionnement interne des délégations spéciales. Premièrement, au niveau de la composition au moins 9 membres doivent représenter la population (coutumiers, religieux, femmes, jeunes, chambre d'agriculture, chambre de commerce et d'industrie, chambre des métiers, handicapées, OSC). Les mécanismes de choix de ces représentants et leurs relations avec leur base devront reposer sur des choix consensuels et non par cooptation à la seule discrétion des administrations. Deuxièmement, les modalités de décision au sein de la délégation devront bien entendu reposer sur la délibération à l'instar du conseil municipal, mais elles devront aussi être transparentes. Le public des citoyens doit être largement informé de la tenue des sessions et des sujets débattus, pouvoir y assister et être tenu informé des décisions prises. Par ailleurs, des mécanismes de contrôle des délégations spéciales ainsi que des sanctions doivent être clairement posés contre les manquements et la mauvaise gestion potentielle.

Enfin, les programmes d'appui à la décentralisation devront probablement orienter leurs actions d'amélioration de la gouvernance locale, plus précisément sur les mécanismes locaux de dialogue politique, et définir des actions d'appui aux délégations spéciales pour s'inscrire dans ces mécanismes. En collaboration avec le ministère en charge de la Décentralisation, les programmes devront communiquer et former sur au moins les trois sujets suivants : i) les raisons de la dissolution des organes élus des collectivités territoriales et de l'institution des délégations spéciales ; ii) les rôles et les missions des délégations spéciales ; iii) la poursuite de la décentralisation pendant la transition, en particulier la mise en œuvre des plans communaux de et régionaux de développement , les mécanismes de redevabilité et les processus de concertation.

CONCLUSION

En conclusion, on peut affirmer qu'il peut y avoir une gestion décentralisée avec des délégations spéciales à la tête des municipalités. En effet, le cadre institutionnel demeure et les délégations spéciales ne font que remplacer provisoirement les organes élus. Par ailleurs, l'intérêt de la décentralisation réside principalement dans les mécanismes de dialogue politique qui se mettent en place entre la municipalité et les acteurs de la commune. A ce titre, les citoyens organisés, les organes participatifs et les conseils villageois de développement demeurent des porteurs et des acteurs de la décentralisation. L'esprit de la décentralisation est donc cohérent avec l'esprit qui a prévalu à l'insurrection contre le régime jusqu'alors en place.

Il n'en demeure pas moins que, composée notamment d'agents de l'administration déconcentrée, la délégation spéciale porte en elle un risque fort de rupture de ces mécanismes de dialogue politique au profit de l'installation de rapports hiérarchiques et de relations de commandement.

Selon le LC, ce risque peut être minimisé si une attention est portée au maintien de l'esprit de la décentralisation au travers de i) la définition par l'État d'une feuille de route qui fixe les missions dévolues aux délégations spéciales et se donne comme horizon des élections municipales couplées aux élections législatives ; ii) de mécanismes de représentation et de décision et de gestion au sein des collectivités territoriales reposent au maximum sur la délibération, la transparence et la redevabilité ; iii) des mécanismes de contrôle et de sanction clairs et opératoires ; iv) la communication et la formation sur la situation actuelle.

On peut aussi espérer que l'expérience de la délégation spéciale soit une occasion pour les acteurs de l'Etat déconcentré d'aller à l'école de la décentralisation en intégrant dans les méthodes et approches de travail des principes tels que la participation, l'inclusion, la redevabilité. De telles pratiques sont de nature à améliorer la façon dont les acteurs de l'Etat déconcentré assument leur rôle d'appui aux collectivités. A termes, cette expérience pourra améliorer les rapports entre administration déconcentrés et collectivité dans la gestion publique locale.

Il est donc nécessaire que les toutes les initiatives (au plan technique, financier, politique, etc.) en faveur de la décentralisation soient maintenues avec bien entendu la prise en compte de ce nouvel acteur qu'est la délégation spéciale qui implique très certainement un recentrage sur les mécanismes de dialogue politique local entre municipalités, citoyens organisés, organes participatifs et conseils villageois de développement.

Selon le LC, c'est peut-être là aussi une aubaine pour ne plus réduire la décentralisation à la maîtrise d'ouvrage communale, et lui redonner un contenu politique fort au travers d'appuis accrus aux mécanismes de redevabilité, de concertation et de communication entre gouvernants et citoyens.

En tout état de cause, la décentralisation étant l'approfondissement de la démocratie, il importera que la gestion de la transition politique en garantisse l'esprit et prépare à un renforcement de la gouvernance locale à l'issue de la transition. Le plus important dans tous ces mécanismes, c'est le citoyen. Et celui-ci mérite d'être écouté, encouragé et soutenu dans ses aspirations légitimes à un mieux-être.

Raogo Antoine SAWADOGO,
Président du Laboratoire Citoyennetés

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