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DB, un modèle de réussite à Babirka

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Au Burkina Faso comme au Niger, VSF B, un des partenaires de mise en œuvre du projet RECOSA, accompagne les ménages bénéficiaires en leur donnant des animaux afin de leur permettre de s'occuper et d'améliorer leur condition de vie. DB, bénéficiaire de volaille a réussi dans le domaine de l'aviculture.

Agé de 67 ans et père de cinq (5) enfants, DB est un chef de ménage originaire du village de Babirka Tangassouka dans la commune de Bani (Région du Sahel) où il vit avec sa famille. Il est bénéficiaire de kit volailles de la part du projet RECOSA, un appui qui a réellement changé son quotidien et qui fait aussi la fierté du projet.

Avant l'arrivée du projet RECOSA, DB vivait dans une situation très difficile. Il était agro-pasteur mais avec la situation d'insécurité que connait la commune de Bani, il s'est retrouvé comme tous les autres dans une situation de vulnérabilité et de précarité. Impossible pour le chef de famille de respecter ses devoirs familiaux.

« Avant je m'occupais de mon champ où je cultivais des céréales ce qui me permettais de gagner un peu de revenus pour m'occuper de ma famille et j'élevais aussi quelques animaux en parallèle. Je ne gagnais pas grande chose mais j'arrivais à prendre en charge certaines dépenses, jusqu'à ce que la situation sécuritaire ne puisse plus me permettre de travailler et d'avoir des revenus. J'avais tout perdu. Au fil du temps, les enfants ont arrêté l'école et il arrivait même des fois où je me retrouvais sans rien pour manger. », nous confie-t-il.

Le projet RECOSA est venu au moment où le ménage de DB avait le plus besoin d'accompagnement.

Dans la mise en œuvre du projet RECOSA, DB est sélectionné et a bénéficié d'un kit volailles composé d'une dizaine de poulets et des œufs de pintades qui sont arrivés en éclosion. DB a aussi bénéficié d'une formation technique de la part de VSF sur l'élevage amélioré en vue d'acquérir des connaissances sur les animaux et particulièrement sur l'aviculture. Aujourd'hui, deux ans après avoir reçu son kit d'élevage, DB a au sein de sa basse-cour, plus d'une centaine de poulets et environ cent-vingt (120) pintades. Par jour, il arrive à revendre quinze à vingt (15 à 20) pintades et poulets au grand marché de Dori au prix unitaire de trois mille (3000) à trois mille cinq cent (3500f).

La volaille de D.B

« Au début les difficultés étaient surtout la maladie des volailles appelée ‘la grippe aviaire' qui envahissait beaucoup mes poulets, j'avais du mal à les soigner mais avec l'appui du projet RECOSA, j'ai reçu des seringues et des médicaments que j'utilise pour leur vaccination. Je ne peux que rendre grâce à Dieu et surtout remercier le projet RECOSA pour son appui. Avec les entrées d'argent, nos conditions de vie se sont améliorées j'ai pu réinscrire les enfants qui ont repris le chemin des classes, j'ai aussi acheté quelques chèvres pour ma femme afin qu'elle les élève. Actuellement deux femelles sont en gestation et seront bientôt à terme. Le projet prendra fin mais je ferai tout pour ne pas perdre mes financements, en continuant de m'investir davantage dans cet élevage de volailles. », ajoute-t-il.


Burkina / Insécurité : Le couvre-feu prolongé du 18 août au 1er octobre 2023 dans le Sahel

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Dans ce communiqué en date du 14 août 2023, le gouverneur de la région du Sahel porte à la connaissance des populations que le couvre-feu est prolongé dans certaines provinces de la région. Il va s'étaler sur 45 jours à savoir du 18 août au 1 er octobre 2023.

Voir l'entièreté du communiqué ici :

Lefaso.net



Burkina/Cinéma : « Un jeune qui prépare bien sa sexualité a plus de chance de réussir », Césaire Kafando

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« Un jeune qui prépare bien sa sexualité a plus de chance de réussir ». C'est le principal message que véhicule le réalisateur Nebyinga Ismaël Césaire Kafando, à travers son film intitulé“La visite de trop, Lefaso.net a reçu le talentueux cinéaste burkinabè lauréat du 2e prix dans la catégorie film des écoles de cinéma au cinquantenaire du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Césaire Kafando capitalise une riche expérience dans la réalisation de films pour avoir travaillé aux côtés de réalisateurs émérites à l'instar d'Abdoulaye Dao et de Boubacar Diallo. “La visite de trop'' est actuellement projeté depuis le 21 août 2023 au Ciné Burkina, et ce, jusqu'au 3 septembre prochaun.

Lefaso.net : Pouvez-vous nous présenter le synopsis de “La visite de trop'' ?

Césaire Kafando : Je parle d'un jeune mossi qui vit avec son grand frère. Ce jeune rencontre une jeune fille dans la rue et l'invite le même jour à entretenir des rapports sexuels avec elle. Et cela, sans prendre le soin de connaître la fille en question. Heureusement depuis le village, son oncle apprend mystérieusement ce que son neveu est sur le point de faire. L'oncle du jeune apparaît alors tout d'un coup dans la chambre pour l'empêcher de commettre l'irréparable. Mais à son arrivée, l'oncle ne fait pas savoir qu'il est venu pour cette raison. Il laisse son neveu découvrir avec le temps l'erreur qu'il allait lui-même produire. Nous avons rendu toute cela comique afin de tenir en haleine le public.

Quels sont les messages que vous espérez transmettre à travers "La visite de trop" ?

Ce film parle de la sexualité des jeunes. Je pense qu'un jeune qui prépare bien sa sexualité a plus de chance de réussir dans la vie. Parce qu'une sexualité mal gérée est gage de beaucoup de problèmes. Je sais de quoi je parle car j'ai moi-même traversé de nombreuses situations à ce sujet. Comme l'a dit un de mes professeurs, au cinéma ou en scénarisation, on s'écrit. Si tu veux réaliser quelque chose de poignant, tu écris sur la base de tes expériences. Je me donc inspiré des amis, des gens qui étaient autour de moi, ainsi que de mon propre parcours pour écrire “La visite de trop''.

Cela afin de parler de notre sexualité, mais aussi de nos rapports avec la culture. Quand l'on dit que tu es Mossi, Peul ou Boaba, quel ressentiment avons-nous aujourd'hui. La question ici est : avons-nous réellement un attachement aux us et coutumes de nos différentes ethnies et partant de nos cultures. Ce film est donc un récapitulatif de ces jeunes en errance qui n'ont plus de repère tant sur le plan culturel que sexuel.

Pensez-vous que vos messages à l'endroit des jeunes va véritablement passer quand il est dit que « L'amour n'a pas de frontière » ?

Je pense que la jeunesse est en quête de repère. Donc cela est un moyen de nous retrouver. Car il n'y a rien de tel que d'être fixé dans ses racines et sa tradition. Quand on demande de nos jours aux jeunes africains de proposer quelque chose de chez eux, ils ont du mal à le faire.

Il est donc indispensable de se connaître pour mieux affronter le monde extérieur D'abord, on sait tous qu'il y a dans nos us et coutume, des ethnies avec lesquelles l'on ne doit pas partager d'intimitéà cause de ce qu'elles représentent pour nous au regard de l'histoire qui nous lie. Et il n'est pas du tout conseillé dans les normes, de rencontrer une personne pour la première fois et la première chose qui vienne en tête, soit le sexe. Ce qui est dangereux. Car il y a de la spiritualité dans la sexualité. Lorsque l'on couche avec une personne, au-delà du plaisir sexuel, il y a un échange de métaphysique. Et cela affecte d'une manière ou d'une autre notre vie

Le tournage de "La visite de trop" s'est effectué en un seul lieu. Comment avez-vous réussi à satisfaire le public avec une telle restriction spatiale ?

90% du film se passe uniquement dans une concession avec l'oncle, la fille et le jeune homme. C'est à la fois une restriction d'espaces et de personnages. Nous avons joué avec trois principaux acteurs qui apparaissent dans les 75% du film. C'est en raison des ressources limitées à notre disposition que nous avons choisi cette option. Parce que l'on développe une histoire à produire dans beaucoup plus d'espaces et de décors, cela appelle à beaucoup plus de déplacements donc beaucoup plus de dépense.

Nous avons entendu dire que vous collaborez souvent avec vos connaissances pour réaliser des films à moindre coût. Expliquez-nous comment est-ce vous arrivez à maintenir une qualité artistique élevée avec si peu de moyens ?

L'avantage pour moi, est que je suis le produit d'une école professionnelle de cinéma. Parce qu'un adage dit que « l'école est la voie la plus courte vers la qualité». Je ne suis pas en train de dire que celui qui n'a pas fait l'école ne peut produire de la qualité. Mais ce serait encore plus lent pour ce dernier d'avoir un niveau de qualité qu'un professionnel du troisième art. J'ai aussi pu bénéficier du soutien de ma promotion de licence grâce aux bonnes relations que nous avons gardées. Certains m'ont aidé avec du matériel (caméra, perche, etc.). Tandis que d'autres m'ont offert gracieusement leurs services tant sur le plan technique qu'au niveau des prestations des acteurs.

« C'est vraiment en toute sincérité la force de l'amitié et de la solidarité qui m'ont permis de réaliser ce film », Nebyinga Ismaël Césaire Kafando, réalisateur de “La visite de trop''

Tout ceci m'a permis d'amoindrir les coûts de la production à 1 500 000 francs CFA. Et je suis satisfait de la qualité que nous avons obtenue à l'issue de sa réalisation. Car j'ai le retour déjà de certains fins connaisseurs du métier qui ont apprécié le casting. Ce n'est pas l'histoire en elle-même qui est belle, mais surtout le fait qu'il y a eu de belles interprétations. Parce qu'en effet, les comédiens sont vraiment entrer dans la peau des personnages.

Racontez-nous une expérience mémorable ou un défi particulier que vous avez rencontré pendant le tournage de "La visite de trop" ? Comment avez-vous géré cette situation et qu'avez-vous appris de cette expérience ?

Toute l'histoire du scénario a étéécrite en français. Mais j'avais souhaité que certaines séquences soient tournées en mooré. J'ai donc sollicité l'expertise de Philippe Ilboudo pour le rôle de l'oncle qui est l'incarnation de la sagesse et de la tradition. Et cela était plus intéressant à faire en mooré, qui est l'une de nos langues locales riches en proverbes.

Et les proverbes que Philippe Ilboudo a fait ressortir de chacune des conversations qu'il a eu avec son neveu dans le film, m'a sublimé. Chaque journée de tournage a été extraordinaire et fantastique. Nous avons passé d'agréables moment et j'en garde un très beau souvenir. J'invite vivement tous les amoureux du cinéma à venir le découvrir en salle à partir de ce lundi 21 août 2023 au Ciné Burkina aux heures de 18h30, 20h30 et 22h30.

Votre film semble se démarquer par son concept original. Comment avez-vous maintenu votre créativité fraîche et quels conseils donneriez-vous aux jeunes réalisateurs qui cherchent à innover dans leur travail ?

La créativité, c'est d'abord le travail. C'est de commencer avec ces lacunes tout acceptant avec humilité de faire lire ses œuvres aux gens. Et c'est ainsi que je fonctionne. Lorsque j'écris un scénario, la première des choses que je fais, c'est de le donner à une personne pour le lire ; même à quelqu'un qui n'est pas du domaine. J'ai constaté que certains professionnels néglige l'avis du cinéphile dans la réalisation de leurs œuvres, alors qu'ils peuvent apporter des idées extraordinaires quand on leur associe d'une certaine manière. Aussi, je parle surtout es choses que je connais et me base sur les expériences que j'ai vécues. Je fais aussi l'effort de me cultiver pour avoir un esprit ouvert dans ma perception du monde.

Mon conseil à l'endroit des jeunes est donc de s'exercer à la pratique. Il ne faut jamais attendre d'être parfait avant de commencer. J'étais en deuxième année de licence quand je réalisais mon premier film intitulé“30 octobre'' en 2015. Mais bien avant cela, j'ai eu la chance de faire partie de la promotion la plus active de l'Institut supérieur de l'image et du son (ISIS). Si bien qu'à chaque fois qu'on se retrouvait chez un camarade, c'était pour tourner. Et comme je me formais en réalisation, je m'y suis donnéà fond. Et c'est ainsi qu'avant même que je ne fasse un film académique, on avait déjà effectué plein d'exercices pratiques en dehors du cadre de l'école. Ce qui nous a permis d'avoir une aisance et une assurance dans la pratique.

« J'invite donc les jeunes quel qu'en soit le domaine, àêtre actif et à oser. Car c'est en commettant des erreurs dans ce qu'on exécute régulièrement qu'on arrive à se corriger par la suite »

Votre court métrage fiction, intitulé‘'Maison de retraite'' d'une durée de 13 mn sorti en 2016. a remporté le 2e prix dans la catégorie film des écoles de cinéma au cinquantenaire du FESPACO. Comment cette reconnaissance a-t-elle impacté votre approche en tant que réalisateur et comment avez-vous évolué depuis lors ?

“Maison de retraite'' a été aussi une belle expérience. Parce que comme “La visite de trop'' c'est un film qui parle de la famille. Je suis une personne qui est beaucoup attachéà la famille et cela se ressent à travers les œuvres. Car j'estime que tout part de la famille. Une bonne éducation commence par la famille, un homme se construit à travers sa famille. Et aujourd'hui, on a tendance à mal percevoir l'érection des maisons de retraite en Europe. Cependant, je pose la question savoir comment est-ce qu'on est arrivéà cette situation à travers mon film “Maison de retraite'' et est-ce que cela ne risque pas de s'imposer à l'Afrique.

J'estime que l'essor de l'individualisme va finir par imposer la maison de retraite en Afrique, et au Burkina Faso, en particulier. Parce que quand on prend une famille aujourd'hui, où tous les enfants travaillent, il serait difficile pour leurs parents avancés en âge d'avoir quelqu'un pour prendre soin d'eux. Et construire une maison de retraite qui va proposer du personnel qualifié et des services de qualité pour s'occuper des personnes du troisième âge risque de s'imposer à nous.

Cela a été une grande joie pour moi de voir ce film primé au cinquantenaire du FESPACO. Le regard des camarades et des amis a dès lors commencéà changer vis-à-vis de ma personne, de même que celui des professeurs. Ce film m'a ouvert beaucoup de portes sur le plan professionnel. Ce qui m'a permis de visiter deux fois l'Europe ainsi que la sous-région à travers bien d'autres festivals. J'ai pu avoir la confiance de plusieurs professionnels du cinéma qui m'ont offert l'opportunité de réaliser des projets pour eux.

Que pensez-vous du cinéma populaire et celui d'auteur ?

J'ai personnellement toujours pensé qu'il n'y a pas deux cinémas. Cependant, pour ma part, je dirai que le cinéma d'auteur s'entend par la production d'un film qui regroupe et la qualité technique et la qualité artistique. La qualité artistique répond notamment au respect des normes d'écriture et l'élément le plus important à ce niveau ce trouve dans l'originalité du sujet.

Quant au cinéma populaire, il concerne plutôt à mon avis, aux films qu'on qualifierait de “fast food'' pour n'avoir pris le soin de mettre en avant la qualité de sa production et sa réalisation. Lors d'une sortie médiatique, la grande sœur Apolline Traoré disait qu'il y a des personnes qui prennent seulement une caméra pour tourner, et que ces derniers seraient des commerçants. Je dirais à ce sujet que tout film est à but d'abord commercial. Quand on veut vraiment être réaliste, on ne peut pas investir des millions dans la réalisation d'un film et ne pas vouloir que ce soit rentable.

La situation dans laquelle se trouve l'Afrique aujourd'hui, exige qu'elle ait une industrie de cinéma. Même s'ils sont traités de commerçants, ces personnes font du cinéma, possède un public et j'estime qu'il faut avoir du respect pour eux. Je respecte donc ces personnes-là qui osent et réalisent des films. Je connais plein de gens qui ont été formés dans une école mais qui n'arrivent malheureusement pas à réaliser des films.

Enfin, quels sont vos projets futurs en tant que réalisateur ? Avez-vous des idées ou des domaines que vous souhaiteriez explorer davantage dans vos futurs projets cinématographiques ?

Nous sommes déjà en train de travailler sur le prochain film. Il faut dire que notre équipe travaille dans une dynamique de distribuer au plus vite les scénarios aux comédiens pour se les approprier. Ce qui a été fait. Nous espérons à partir des recettes que nous obtiendrons de la projection de “La visite de trop'' en salles, relancer le tournage ce film. J'ai aussi réalisé une série de 26 épisodes de 26 minutes sur l'insécurité, précisément au sujet de la police de proximité qui va bientôt sortir. Face à l'insécurité grandissante, cette série aborde les questions de la prise en charge de la sécurité des populations par elles-mêmes.

Propos recueillis par Hamed NANEMA
Lefaso.net

Burkina/Diffusion de dessins animés à caractère homosexuel : Le « gendarme des médias » doit se remuer vite

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Peppa Pig, Moon girl et Devil le dinosaure, Buzz l'éclair, Luz à Osville, Luca… On assiste de plus en plus, sur les chaînes de télévision, à la diffusion de programmes qui promeuvent des comportements homosexuels. Ces images, généralement associées à des films et séries, apparaissent au grand étonnement de tous, dans les dessins dessinés et autres films d'animation. Et les auteurs cherchent sans doute à banaliser, voire normaliser l'homosexualité chez les jeunes. Que dit le Conseil supérieur de la Communication, régulateur des médias au Burkina Faso ?

Les autorités camerounaises ont déjà pris leurs responsabilités. Le 12 juin 2023, le Conseil national de la Communication a exigé des diffuseurs de chaînes de télévision de retirer les programmes comportant des scènes homosexuelles.

Plus près de chez nous, en Côte d'Ivoire, une pétition a été lancée, ce mois d'août pour demander au ministère de la communication et la Haute autorité de la communication audiovisuelle de faire retirer « définitivement et sans délai, la diffusion des programmes homosexuels, LGBT et leurs dérivés par les promoteurs ». Selon les initiateurs de la pétition, ces programmes vont à l'encontre des valeurs et des normes de la société ivoirienne et africaine en général.

Et au Burkina Faso ? Il faut noter que des voix s'élèvent de plus en plus sur les réseaux sociaux pour dénoncer également ces dérives et demander le retrait des dessins animés, jugés inquiétants pour la jeunesse.

Des concertations en cours

Selon une source que nous avons contactée au sein du Conseil supérieur de la Communication, des concertations sont en cours depuis maintenant un mois entre l'autorité de régulation des médias et les diffuseurs nationaux et étrangers.

« C'est un processus qui n'a pas encore abouti. On est en train de se concerter et puis voir la conduite à tenir. On a été fortement interpellé. Si à l'issue des concertations, c'est le retrait qui est décidé, alors c'est ce qu'on va faire. S'il y a une autre alternative…voilà. Si on voulait retirer, on allait d'autorité décider. Mais comme nous sommes en concertations, c'est pour trouver une solution consensuelle », a expliqué notre source.

Le 7e art touché

Notons que la diffusion d'images à caractère homosexuel ne se limite pas aux simples dessins animés. Cela a même atteint l'industrie cinématographique. De plus en plus des films burkinabè intègrent des séquences ou des personnes de même sexes s'embrassent ou filent le « parfait amour ». Derrière ces images, parfois perturbantes, se cachent des lobbyistes qui sont prêts à financer des films à condition que des messages d'inclusion soient subtilement insérés.

Ce sont les vacances et les enfants se gavent à longueur de journée des dessins animés. Il n'est pas toujours aisé pour les parents d'avoir le contrôle sur tout ce qui passe sous les yeux des bambins. La signalétique est-elle toujours un indicateur, avec la prolifération des scènes à caractère homosexuel ? Faut-il verrouiller la télévision, activer le code parental sur toutes les chaînes ? Faut-il éloigner les enfants des écrans en leur proposant en lieu et place des activités ludiques et instructives, ou des activités sportives (foot, basket, judo, karaté, etc.) ? La question reste posée.

La bonne vieille recette qui peut marcher

L'une des astuces pour avoir le contrôle sur ce que regardent les enfants, est de suivre soi-même les dessins animés avant de les laisser les suivre. Il existe sur YouTube des épisodes complets de nombreux dessins animés cultes qui ont bercé l'enfance de la plupart des parents : Samba et Leuk, Simba le roi lion, Tom and Jerry, Bouba, le livre de la jungle, Alice au pays des merveilles, Kangoo, Zorro, etc. Ces dessins animés peuvent être téléchargés et transférés sur une clé USB, puis visionnés sur un téléviseur.

Dans tous les cas, il est primordial pour les parents de demeurer attentifs à l'éducation de leurs enfants. Même si le CSC et les diffuseurs s'accordent un jour pour le retrait des programmes à« problèmes », cela ne devrait pas être un alibi pour démissionner de l'éducation des enfants. L'artiste Zêdess (Zongo Seydou), n'a-t-il pas chanté“la télévision remplace les parents…” ? Évitons de précipiter notre chute dans l'abîme. Ressaisissons-nous. Rien n'est perdu.

HFB
Lefaso.net

Affaire "guérisseuse de Komsilga" : Le dossier renvoyé au 6 septembre 2023

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L'audience de l'Affaire "guérisseuse de Komsilga" a repris ce mercredi 23 août 2023 au Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga II.

Dès l'ouverture du dossier, une question de procédure a été soulevée. Me Nikiéma a fait observer au tribunal qu'une autre femme a porté plainte contre Larissa Nikiéma dite "guérisseuse de Komsilga" ou Adja Amsétou Nikiéma.

Me Nikiéma s'est présenté comme l'avocat de cette dame, la nouvelle plaignante. Ainsi, il a été question de savoir le lien entre la nouvelle plainte et le dossier en cours.

Le débat s'est ouvert. Selon les autres avocats, l'action de Me Nikiema n'a pas respecté les procédures en la matière.

Dans la foulée, la défense a introduit une demande de mise en liberté provisoire des neuf prévenus. La défense a mis l'accent sur le fait que la famille de la victime a accepté le pardon des accusés. "Le rôle social de cette dame est incontestable", a brandi la défense, qui a également insisté sur la cohésion entre la famille de la victime et les personnes poursuivies.

Le parquet dit être perplexe parce qu'il s'agit d'un dossier de flagrant délit. Il a soulevé une incompréhension du fait que la même défense qui demande le renvoi du dossier souhaite également une liberté provisoire. Pour ce faire, le ministère public a demandé au tribunal de rejeter cette demande de mise en liberté provisoire.

Le tribunal a rejeté la demande de la liberté provisoire et renvoyé le dossier au 6 septembre 2023. Le juge a déclaré qu'il s'agit d'un renvoi ferme.

Dans la salle d'audience, on pouvait apercevoir l'accusée Adja, habillée en t-shirt orange, pagne tissé et munie d'un cache-nez blanc. Contrairement à ses huit co-accusés qui étaient installés au premier banc, dame Adja était assise derrière.

Il faut rappeler que Larissa Nikiéma dite "guérisseuse de Komsilga" ou Adja Amsétou Nikiéma est poursuivie avec huit autres personnes (essentiellement des hommes) pour des faits de séquestration, coups et blessures, et complicité. Le mercredi 9 août 2023, l'audience est ouverte mais le dossier a été renvoyé. A ce jour, la demande de liberté provisoire a été rejetée.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

Burkina : La faîtière unique des transporteurs routiers s'engage à mettre fin aux transformations anarchiques des véhicules

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Une délégation de la faîtière unique des transporteurs routiers du Burkina Faso a rencontré ce mardi 22 août 2023 à Ouagadougou, le directeur général des transports terrestres et maritimes (DGTTM), colonel Kanou Coulibaly pour s'engager à mettre fin aux transformations anarchiques des véhicules.

Pour le colonel Kanou Coulibaly, on parle de véhicules anarchiquement transformés, lorsqu' en charge, pour un camion isolé, la longueur dépasse 12 mètres, la largeur 2,5 mètres et la hauteur 4 mètres.

" La réglementation donne les dimensions des différents types de véhicules, que ce soit un véhicule isolé ou un véhicule articulé.

Pour un camion isolé, la longueur ne doit pas dépasser 12 mètres et la largeur ne doit pas dépasser 2,5 mètres, mais il y a des gens qui vont transformer le véhicule au-delà de 12 mètres en longueur et au-delà des 2,5 mètres en largeur et quand ils font la charge, la hauteur ne doit pas dépasser 4 mètres mais il y en a qui sont à 6 ou 7 mètres, d'où la qualification d'anarchique", a expliqué colonel Kanou Coulibaly.

colonel Kanou Coulibaly directeur général des transports terrestres et maritimes.

Selon lui, une délégation de la faîtière unique des transporteurs du Burkina est venue s'engager à mettre fin aux véhicules anarchiquement transformés tout en demandant l'accompagnement du gouvernement.

"La délégation de la faîtière unique des transporteurs du Burkina estime qu'il y a en tout un millier de véhicules qui sont concernés. Ils demandent qu'un mécanisme de prise en charge pour la normalisation et l'harmonisation soit fait. Avec l'équipe sur place il y a eu des pistes de solutions et nous allons rendre compte à l'autorité et si elle valide, elles vous seront communiquées. Les mauvaises pratiques, dans un Etat où il y a des lois, découlent du non-respect de ces lois", a laissé entendre colonel Kanou Coulibaly.

Issoufou Maïga, président la faîtière unique des transporteurs routiers du Burkina Faso

Pour le président la faîtière unique des transporteurs routiers du Burkina Faso Issoufou Maïga , dans le souci du ravitaillement complet du pays, ils se sont engagés à approcher le gouvernement en vue d'avoir un dialogue franc et un engagement sincère pour l'harmonisation des véhicules hors normes.

"Les infrastructures routières sont la matière première des transporteurs et nous devons tous les préserver. Il y a eu un dérapage mais nous sommes conscients que quand vous faites ou quand vous êtes en erreur vous essayez de vous repentir tout en vous engageant à la normalisation et c'est cette démarche auprès du gouvernement pour étaler les préoccupations et demander leur accompagnement. Nous sommes venus pour chercher des solutions pérennes. Nous demandons la compréhension pour une mise en route d'un programme consensuel pour réformer nos véhicules", a laissé entendre Issoufou Maïga.

Carine Daramkoum
Lefaso.net

Migrants tués en Arabie Saoudite : Addis Abeba annonce une enquête conjointe

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L'Organisation non-gouvernementale (ONG) Human rights watch (HRW) a récemment publié un rapport faisant état de centaine de migrants éthiopiens tués par les garde-frontières saoudiens, de mars 2022 à juin 2023. Un rapport qui consterne la communauté internationale avec en premier lieu le pays concerné, l'Ethiopie, qui annonce d'ailleurs une enquête conjointe avec les autorités saoudiennes, pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Composé de 73 pages, le document s'appuie sur des entretiens avec 38 migrants éthiopiens ayant tenté de pénétrer en Arabie saoudite depuis le Yémen, ainsi que sur des images satellites, des vidéos et des photos publiées sur les réseaux sociaux ou recueillies auprès d'autres sources. Mais pour l'Arabie Saoudite, non seulement le contenu de ce rapport est infondé mais les sources elles-mêmes, laissent à désirer. De quoi susciter quelques interrogations du côté d'Addis Abeba, qui annonce une enquête conjointe avec l'Arabie Saoudite, ce afin de tirer au clair cette affaire. "A ce stade critique, il est fortement recommandé de faire preuve de la plus grande retenue et de ne pas faire de déclarations inutiles, jusqu'à ce que l'enquête soit terminée" a indiqué le gouvernement, avant d'assurer que "les deux pays, malgré cette malheureuse tragédie, entretiennent d'excellentes relations de longue date".

Comme il fallait s'y attendre, ce rapport a provoqué une vague de réactions de la part de la communauté internationale. Et face à cette situation contrariante, l'Organisation des nations unies se garde de tout commentaire quant à la véracité des faits relatés dans ce rapport. Toutefois, condamne t-elle l'utilisation de la force a des fins de maintien de l'ordre. "L'utilisation d'une force potentiellement létale à des fins de maintien de l'ordre est une mesure extrême à laquelle il ne faut recourir qu'en cas de stricte nécessité...La tentative de franchissement d'une frontière, même si elle est illégale au regard du droit national, ne répond pas à cette exigence" a déclaréà l'Agence France-presse (AFP), la porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Liz Throssell.

Même constat du côté de la France qui attend de l'Arabie Saoudite, la transparence dans l'enquête liée à ce rapport. "La France suit étroitement le respect des droits de l'Homme en Arabie Saoudite et au Yémen...Nous abordons ces questions avec les autorités saoudiennes, y compris au plus haut niveau, et les appelons au respect du droit international et à la protection des populations civiles"à laissé entendre la ministre des affaires étrangères de Paris.

Pour les Organisations non-gouvernementales (ONG), Riyad est connu pour ces graves violations des droits humains. Et dernièrement, l'arrivée des stars du football tels que Cristiano Ronaldo, Sadio Mané, Riyad Marhez, etc n'est que pure mise en scène pour se donner bonne figure. Elles souhaitent par là que soit prise au sérieux cette affaire et que justice soit rendue.

Erwan Compaoré
Ledaso.net

Sources : Le Figaro, Le Monde, Lexpress.fr, BFMTV

Burkina/Football : Hubert Velud fait appel à 25 Étalons pour les deux prochaines sorties

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Les Etalons du Burkina Faso effectueront deux sorties au cours du mois de septembre 2023. En effet, les Poulains du coach Hubert Velud seront face au Bouclier du Roi d'Eswatini le 8 septembre 2023 à Marrakech au Maroc. Un match comptant pour la 6e et dernière journée des éliminatoires de la CAN Côte d'Ivoire 2023. Le 12 septembre 2023 à Lens en France, ils joueront un match amical contre les Lions de l'Atlas du Maroc.

Pour ce faire, le sélectionneur national, Hubert Velud a dévoilé ce mercredi 23 août 2023 à Koudougou, une liste de 25 joueurs retenus pour ces deux rencontres.

On note notamment le retour des joueurs comme Mohamed Konaté, Cheick Djibril Ouattara, Ismahila Ouédraogo.

Des habitués comme Hervé Koffi Kouakou, Edmond Tapsoba, Issoufou Dayo, Steeve Yago, Issa Kaboré, Dango Ouattara, Cyrille Bayala, Blati Touré, Adama Guira, Cédric Badolo, Gustavo Sangaré ont été appelés.

En revanche, Franck Lassina Traoré blessé et Bertrand Traoré de retour de blessure ne seront pas de la partie. Il faut noter également l'absence des joueurs du championnat national qui devrait reprendre dans quelques semaines.

Ci-dessous, la liste des joueurs sélectionnés pour ces deux matchs contre l'Eswatini et le Maroc.

Lefaso.net


Burkina/Dénonciation de la convention fiscale de non double imposition : Le modèle avec la France n'est pas conforme avec celui des Nations-Unies, selon le ministre de l'économie, Aboubakar Nacanabo

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Sur les antennes de la Télévision nationale, le ministre de l'économie, des finances et de la prospective du Burkina Faso, Aboubakar Nacanabo est revenu sur la raison pour laquelle le gouvernement de transition a décidé de dénoncer la convention fiscale de non double imposition signée le 11 août 1965 entre le Burkina Faso et la France qui est entrée en vigueur le 15 février 1967. Il a en outre abordé la suspension de l'aide française au développement.

Cette convention avait pour objectif d'éviter la double imposition entre ces deux Etats, la lutte contre la fraude fiscale et les échanges de renseignements. « Au regard de la convention, si une entreprise de l'Etat A exerce une activité dans l'Etat B, l'Etat B décide de ne pas prendre l'impôt et donne le droit d'imposition à l'Etat A. Quand une entreprise établie en France vient exercer une activité au Burkina, elle ne paye pas l'impôt au Burkina parce qu'elle va la payer en France. Si une entreprise burkinabè exerce en France, elle ne va pas payer l'impôt en France parce qu'elle va la payer au Burkina » a expliqué Aboubakar Nacanabo. Il a notifié que cette convention qui est restée en vigueur pendant une cinquantaine d'années a surtout profitéà l'Etat français.

« Dans les faits, nous n'avons pas d'entreprises burkinabè qui exerce en France. C'est plutôt les entreprises françaises qui viennent exercer ici. En fin de compte, c'est le Burkina en réalité qui cède son droit d'imposition » a-t-il renchéri. Le ministre de l'économie, des finances et de la prospective a rappelé qu'en matière de fiscalité internationale, le modèle de convention a été réadapté par les Nations-Unies et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Les Nations-Unies par exemple ont développé un modèle de convention qui est adapté aux pays développés et ceux en voie de développement. « Par exemple quand un pays développé veut négocier avec un pays sous-développé, le modèle adapté est celui de l'ONU. Mais notre modèle avec la France n'est ni conforme au modèle des Nations-Unies, ni à celui de OCDE et encore moins au modèle que les pays africains ont voulu développer eux-mêmes avec le Forum de l'administration fiscale africaine » a-t-il martelé.

Il a souligné que le Burkina Faso a un manque à gagner de 40 à 50 milliards de FCFA par an à cause de cette convention. Il faut dire que le gouvernement de la transition a prévenu la partie française que la dénonciation prend effet dans un délai de trois mois suivant la réception de sa note.

« Ne pas s'inquiéter »

En ce qui concerne la suspension de l'aide au développement de la France à travers l'Agence française de développement (AFD), Aboubakar Nacanabo a affirmé qu'il ne faut pas « s'inquiéter si la France a décidé de ne pas octroyer son aide au Burkina. C'est vrai que l'aide française au Burkina était utile sur un certain nombre d'aspects. Mais nous pensons qu'aujourd'hui, si la France suspend son aide, cela nous interpelle sur la nécessité de mieux nous réorganiser pour mobiliser davantage nos ressources. Nous pensons qu'au regard des montants qui étaient en jeu, il n'y a pas de très grandes inquiétudes à se faire. Si vous regardez entre 2022 et 2023, si je prends la situation arrêtée au mois de juillet, la mobilisation des ressources propres s'est accrue de près de 100 milliards de FCFA. Cela veut dire qu'à l'interne, nous avons fait des efforts supplémentaires par rapport à ce qui était fait l'année passée. L'aide qui va venir est peut être un plus, mais cela ne devrait pas remplacer les efforts que nous devons faire » a-t-il conclu. Rappelons que le 6 Août 2023, la France a annoncé avoir suspendu l'aide au développement et 'appui budgétaire au Burkina Faso.

SB
Lefaso.net
Source : RTB

Coopération Burkina - France : Le nouvel ambassadeur désapprouvé, selon Le Monde

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Ouagadougou est toujours en attente du nouvel ambassadeur français. Selon Le Monde, une proposition a été faite mais le pays des hommes intègres a opposé une fin de non recevoir. Une décision qui jette un voile sur l'avenir des relations entre les deux pays, lesquelles ne cessent de se dégrader, surtout avec les récents événements suscités par le coup d'Etat au Niger.

Le 26 janvier 2023, Luc Hallade, ancien ambassadeur de France au Burkina, était rappelé au Quai d'Orsay pour "consultations". Depuis, le remplaçant de celui qui était en poste à Ouagadougou depuis 2019 et dont les derniers instants n'ont pas été des plus reluisants, se fait toujours attendre.

Selon Le Monde, c'est Mohamed Bouabdallah, ancien conseiller culturel et directeur de l'Institut français d'Égypte qui était presenti pour lui succéder. Mais toujours selon la même source, les autorités burkinabè auraient opposé une fin de non-recevoir à cette proposition.

"Chaque pays est libre d'accréditer ou non les représentants étrangers proposés. Nous vous renvoyons vers les autorités burkinabè de transition...Pour notre part, nous continuons d'adapter notre dispositif diplomatique à la situation sécuritaire qui se dégrade au Burkina Faso. Le nombre des agents déployés à l'ambassade a, de ce fait, été réduit" peut-on lire sur le site du media qui cite une source diplomatique, indiquant que cette décision des autorités burkinabè est jusqu'ici restée confidentielle.

Notons au passage que cette situation suscite des interrogations, quant à l'avenir des relations entre les deux pays qui, on le sait, sont loin d'être au beau fixe. En effet, depuis l'arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, les deux pays se regardent en chiens de faïence et progressivement se multiplient les points de désaccord entre les deux Etats. L'une des plus récentes date de pas plus tard qu'il y a un mois, avec le coup d'Etat au Niger.

La France a condamné le coup de force du général Abdourahamane Tchiani, soutenant du même coup la Communautééconomique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), pour que le président déchu, Mohamed Bazoum, soit réinstallé dans son fauteuil. Le Burkina Faso lui, de son côté, a applaudi le coup d'Etat et même menacé de quitter la CEDEAO en cas d'intervention militaire au Niger. Cela sans oublier la suspension de la délivrance de visas au Burkina Faso, celle de l'aide au développement et de l'appui budgétaire au Burkina Faso, qui s'élevait à environ 65 milliards fcfa par an.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

Football/Campagne africaine : Les équipes nigériennes se désistent, l'AS DOUANES du Burkina Faso qualifiée

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Les équipes nigériennes engagées en ligue des champions de la CAF et en coupe de la confédération ne pourront pas prendre part à ces deux compétitions continentales. Ce désistement est motivé par les sanctions de la CEDEAO suite au coup d'état perpétré le 26 juillet 2023 contre le Président Mohamed Bazoum. C'est ce qu'a annoncé, dans un communiqué, la fédération nigérienne de football (FENIFOOT), ce mercredi 23 août 2023. Un renoncement qui profite à l'AS DOUANES, l'un des clubs burkinabè engagés en campagne africaine.

"La Fédération Nigérienne de Football ( FENIFOOT) informe la famille du football nigerien et l'opinion nationale, que suite à un cas de force majeure et après concertation avec toutes les parties prenantes ( Ministère de la Jeunesse et des Sports et clubs concernés), il a été notifiéà la Confédération Africaine de Football (CAF) du désistement de nos représentants en compétitions interclubs Ligue des Champions et Coupe de la Confédération 2023-2024.

Cette décision est motivée par les effets néfastes de l'embargo de la CEDEAO contre notre pays qui entrave la libre circulation, en ce qui concerne notamment la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Niger, et l'établissement d'une zone d'exclusion de la CEDEAO pour tous les vols commerciaux à destination et en provenance du Niger.

La FENIFOOT, après avoir étudié tous les voies et moyens possibles pour permettre à l' AS GARDE NATIONALE et à l' AS DOUANES d'honorer leurs rendez-vous africains , s'est résolue à cette difficile décision car les différentes solutions envisagées n'ont pas prospéré , comme par exemple de l'utilisation de l'avion militaire C130.

La FENIFOOT rappelle que la CAF avait déjà décidé de la délocalisation des matchs à domicile de nos représentants à l'extérieur du Niger vu la situation socio-politique prévalant dans notre pays, créant ainsi une difficulté supplémentaire quant à la recherche de stades de la sous région qui voudraient bien mettre à notre disposition leurs installations", peut-on lire dans le communiqué.

Ce désistement permet au représentant burkinabè l'AS DOUANES qui devrait affronter le club nigérien de l'AS GARDE NATIONALE en tours préliminaires, de la ligue des champions de la CAF, de se qualifier directement pour le tour suivant. Les Burkinabè affronteront au tour suivant le géant tunisien de l'Espérance Sportive de Tunis.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

Burkina/ Lutte contre la cybercriminalité : Un groupe de présumés cyber délinquants appréhendé par la BCLCC

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Deux personnes, dont l'un est un repris de justice, ont été appréhendées par la brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité ( BCLCC). Avec des acolytes à l'étranger, ces jeunes étaient spécialisés dans l'usurpation d'identité suivie d'escroquerie et de complicité d'escroquerie sur les faux investissements via les technologies de l'information et de communication (TIC), selon la page Facebook de la BCLCC.

Huit cartes SIM dont trois SIM orange, trois SIM Moov, deux SIM Telecel, une carte Wave, huit reçus d'opérations dont quatre de Western Union, deux de MoneyGram, deux de Coris Bank International et quatre téléphones portables, tels sont les objets saisis des mains du groupe de présumés cyber délinquants.

En ce qui concerne le mode opératoire, le groupe faisait la promotion de l'investissement en ligne à travers des pages Facebook dénommées « Africa Investment S.A », « Global investissement budget » et « Forest Trading International » avec des promesses de gains très élevés aux adhérents. D.D et T.I, tous Burkinabés étaient chargés de convaincre et témoigner de la crédibilité desdites plateformes auprès des potentiels adhérents.

Dès lors qu'une victime manifeste son intérêt d'investir, elle est redirigée sur un compte WhatsApp pour les détails à propos du processus d'investissement. Les mises variaient entre 35 000 FCFA et 200 000 F CFA. Dès réception des fonds auprès des victimes, ils sont transférés par le groupe sur plusieurs comptes mobile money avant de les transférer via moneygram ou western union au profit des cerveaux en résidence dans un pays de la sous-région après avoir prélevé leur commission.

D.D et T.I ont reconnu les faits au cours de leurs auditions et déclarent avoir escroqué plusieurs personnes. Le préjudice causé est estiméà dix (10) millions de FCFA après seulement trois (03) mois d'activité.

Au terme de l'enquête, le groupe de présumés cyber délinquants interpellés a été conduit devant le procureur du Faso du pôle spécialisé dans la répression des infractions économiques et financières et de la criminalité organisée pour répondre des faits qui leur sont reprochés.

La brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité salue la collaboration de la brigade territoriale de gendarmerie de Ziniaré qui a permis d'atteindre ces résultats.

Elle invite par ailleurs la population à observer une grande prudence face aux investissements en ligne et à toujours collaborer tout en dénonçant tout cas suspect via les numéros 25 39 58 42 ou d'écrire à l'adresse cybercrime@securite.gov.bf.

Lefaso.net
Source : BCLCC

CNSS : Enquête de satisfaction auprès des clients de l'Institution du 1er au 14 septembre 2023

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Dans le souci de disposer des données exhaustives et d'apporter une amélioration significative à la qualité du service, le Directeur général de la CNSS porte à la connaissance du public, la réalisation d'une activité dénommée : « enquête de satisfaction auprès des clients de l'Institution ».

Cette enquête se déroulera du 1er au 14 septembre 2023 aux sièges des cinq (05) Directions régionales à savoir Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Ouahigouya, Fada N'gourma et Dédougou.

Des agents enquêteurs munis de signes distinctifs de la CNSS vont administrer un questionnaire au personnel, aux employeurs, aux assurés des trois (03) branches des prestations ainsi qu'aux bénéficiaires de l'action sanitaire et sociale.

Le Directeur général vous remercie par avance pour l'accueil que vous voudrez bien réserver aux enquêteurs.

Pour le Directeur général en mission,
la Secrétaire générale chargée de l'intérim

Laurentine ZIDA/KINDA
Chevalier de l'Ordre national

A l'attention de Mesdames et Messieurs les Directeurs régionaux et centraux de la CNSS

Dans le cadre de la réalisation de l'enquête de satisfaction auprès des clients de l'Institution, vous êtes invités à prendre toutes les dispositions nécessaires pour le bon déroulement de l'activité prévue pour se tenir du 1er au 14 septembre 2023.

Je sais compter sur votre bonne collaboration pour la réussite de cette enquête qui je n'en doute pas sera bénéfique non seulement pour les clients mais aussi pour l'Institution.

Pour le Directeur général en mission,
la Secrétaire générale chargée de l'intérim

Laurentine ZIDA/KINDA
Chevalier de l'Ordre national

Ampliation :
- SG/CNSS

Des professionnels des médias de l'Afrique de l'Ouest s'engagent à promouvoir le dialogue interreligieux et la paix

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Le 8e « Refresher Program » des journalistes et communicateurs catholiques de l'Afrique de l'Ouest réunis au sein de l'Union Catholique Africaine de la Presse (UCAP) s'est tenu du 9 au 17 août 2023 au Centre Saint Jean Eudes d'Atrokpocodji dans la commune d'Abomey-Calavi, en République du Bénin. Co-organisé par l'Association béninoise des communicateurs et journalistes catholiques du Bénin (ABCJ/KTO) et l'Union Catholique Africaine de la Presse du Burkina Faso (UCAP-Burkina), le Refresher Program Bénin 2023 a réuni quatre-vingt (80) participants venus de neuf (9) pays que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Mali, le Nigéria, le Sénégal et le Togo. Il s'est tenu sous le thème : « Dialogue interreligieux et promotion de la paix en Afrique de l'Ouest : Contribution des communicateurs et des professionnels des médias ».

La cérémonie d'ouverture de cette importante rencontre annuelle des journalistes et communicateurs catholiques de l'Afrique a été présidée, le 10 août 2023, par Mgr Bernard de Clairvaux TOHA WONTACIEN, évêque du diocèse de Djougou et Président de la Commission épiscopale en charge du Dialogue interreligieux du Bénin. Elle a également connu la présence des représentants du ministère de l'Intérieur, du Secrétaire général de la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (HAAC) du Bénin et d'autres invités de l'Administration et de l'Eglise Catholique du Bénin.

La délégation de l'UCAP-Burkina (la plus forte des 9 pays avec 23 participants) était conduite par son Président, Monsieur Alexandre Le Grand ROUAMBA, qui a dit toute sa reconnaissance à chacun des participants pour l'engagement et le sacrifice consenti pour rallier le Bénin afin de garantir la réussite de cette activité. Alexandre Le Grand ROUAMBA a rappelé que toutes les religions aiment la paix et il est indispensable que les uns respectent la culture et la religion des autres pour une société de concorde.

De riches communicateurs autour d'importants sous-thèmes ont été développés par plusieurs communicateurs. Une journée d'excursion à Ouidah et la célébration de la fête de l'Assomption à Abomey avec le Président de la Commission épiscopale des Moyens de communications sociales du Bénin, Mgr Eugène Cyrille HOUNDEKON, ont agrémenté le séjour des UCAPiens de l'Afrique de l'Ouest au Bénin. Le partage d'expériences des différentes UCAP nationales, l'adoption des recommandations et l'évaluation ont mis un terme à cet important rendez-vous qui a connu tous les succès.

Afin de préserver la paix et la cohésion sociale, les UCAP des 9 pays ont pris trois recommandations. Une première recommandation a été adressée aux leaders religieux de l'Afrique de l'Ouest pour un dialogue interreligieux sincère. Une deuxième recommandation, adressée aux Chefs d'Etat de la sous-région, appelle à une application adéquate de la laïcité dans notre différents pays.

La troisième recommandation interpelle les hommes et femmes de média pour une presse plus responsable quand on sait le rôle combien important que joue la presse dans l'éducation et la sensibilisation des populations et le danger que peut véhiculer une presse partisane.
La Guinée Conakry a été désignée pour abriter le 9e Refresher Program qui se tiendra du 9 au 17 août 2024.

L'UCAP-Burkina

Crash d'un avion en Russie : Le patron de wagner Evgueni Prigojine serait parmi les victimes

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Le nom du patron de Wagner, Evgueni Prigojine, figure sur la liste des passagers d'un avion qui s'est écrasé avec 10 autres personnes à son bord dans le nord de Moscou en Russie, ce mercredi 23 août 2023. L'information est donnée par BFMTV.

Lefaso.net

Source : BFMTV


Décès ZONGO Koudougou Marcellin : Faire part

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Le TAMPELGA NABA à Laye Tampelga,
La grande famille ZONGO à Laye, Ouagadougou, Koudougou, Gabon (Bitam),
ZONGO Tiga Mathieu à Laye,
ZONGO Raogo Etienne à Ouagadougou,
ZONGO Sibiri Patrice à Ouagadougou,
ZONGO Sidwaya Albert à Ouagadougou,

Madame ZONGO/KANGABEGA Nopoko Odile, à Ouagadougou,
Madame OUEDRAOGO/ZONGO Augustine à Ouagadougou,
ZONGO Léonard à Ouagadougou,
Madame OUEDRAOGO/ZONGO Clarisse à Koudougou,
ZONGO Konlobguéà Ouagadougou,

ZONGO Gilles à Bitam (Gabon),
Madame OUEDRAOGO/ZONGO Jeanne à Ouagadougou,
Madame KABORE/ZONGO Céline à Ouagadougou,
ZONGO Nawallabé Géoffroy à Ouagadougou,
ZONGO Nadine à Ouagadougou,
ZONGO Rénéà Ouagadougou,

Les familles alliées KAGAMBEGA, OUEDRAOGO, TAPSOBA, MANDO, KIBA et KABORE ont la profonde douleur de faire part du décès de leur fils, frère et oncle, ZONGO Koudougou Marcellin, des suites d'une longue maladie ce jour 23 août 2023.
Le programme des obsèques est le suivant :

JEUDI 24 AOUT 2023
10 heures : Levée du corps à la morgue de l'hôpital Yalgado OUEDRAOGO pour le domicile familial à Nonsin.
13 heures 00 mn : Prière au domicile familial suivi de l'enterrement au cimetière route de Kamboinssin.

Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur ! Oui, dit l'Esprit afin qu'ils se reposent de leurs travaux car leurs œuvrent les suivent : Apocalypse 14 : 13

Burkina/Recherche et innovation : Neuf projets financés par le FONRID présentent leurs résultats

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Le ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation a initié un atelier de présentation des résultats de neuf projets financés par le Fonds national de la recherche et de l'innovation (FONRID). Le financement de ces projets a été rendu possible grâce au soutien des partenaires à l'instar du Centre de recherche pour le développement international (CRDI). La cérémonie officielle d'ouverture du présent atelier s'est tenue ce mercredi 23 août 2023, à Ouagadougou. Elle s'est déroulée sous la présidence du secrétaire général du ministère en charge de la recherche et de l'innovation, Pr Samuel Paré.

En vue de trouver des solutions aux problèmes de développement du Burkina Faso, l'État s'est engagéà financer les projets innovants qui répondent aux préoccupations majeures des populations. Ce qui a suscité la création du Fonds national de la recherche et de l'innovation (FONRID). Au regard des ressources nationales limitées pour atteindre l'objectif visé, l'intervention de partenaires à l'instar du Centre de recherche pour le développement international (CRDI) a été sollicitée pour faire face aux défis.

C'est ainsi qu'ont été financés avec l'appui du CRDI, neuf projets innovants des domaines notamment de la santé, de l'agriculture et des chaînes de valeurs des produits locaux. Après plusieurs mois de mise en œuvre, les résultats de ces différents projets sont présentés au cours d'un atelier.

Des produits dérivés des feuilles du “babinda'' et du “kanzaga“

Parmi ces projets de l'initiative des conseils subventionnaires de la science/science granting initiative (SGCI) figurent celui de Dr Julienne Gué, intitulé« Valorisation de la chaîne de valeur “feuilles'' de Hibiscus cannabinus (kénaf). Ce projet vise non seulement l'accroissement de l'offre du “babinda“ et du “kanzaga“, tous des mets locaux burkinabè, mais aussi la croissance des revenus des producteurs ainsi que des marchands.

« Traditionnellement, ce sont les femmes qui cultivent le kénaf. Et pour l'autonomisation de la femme, c'était normal que nous appuyons cette chaîne de valeur. Surtout que l'Institut de l'environnement et des recherches agricoles (INERA) a mis en place des variétés qui sont plus adaptées à l'écologie des différentes régions », a affirmé Dr Julienne Gué.

« Nous souhaitons l'exporter car ces feuilles font l'objet d'une forte demande de notre diaspora », Dr Julienne Gué, coordinatrice du projet « Valorisation de la chaîne de valeur “feuilles'' de Hibiscus cannabinus (kénaf)

Vers l'exportation du “babinda''

C'est donc dans cette perspective qu'a été instaurée une sorte d'approche chaîne de valeur, explique-t-elle, en vue d'appuyer la production des semences certifiées et former les femmes sur les techniques de séchage. Car la moisissure leur fait perdre beaucoup de feuilles. Aussi, ces femmes ont été outillées selon Dr Julienne Guéà la transformation des feuilles à travers les pratiques locales de cuisine et de préparation du “babinda“ et du “kanzaga“. La coordinatrice du projet nourrit une grande ambition, celle d'exporter ces feuilles riches en nutriments afin d'offrir encore plus d'opportunités d'affaires à ces vaillantes femmes qui se battent pour leurs familles. Déjà, cinq formules à partir de ces feuilles ont été expérimentées et introduites dans des boîtes de conserve, confie-t-elle.

Une forte demande de financement de projets enregistrée

Pour le directeur général du FONRID, Babou André Bationo, ce sont depuis la création de la structure nationale de financement de la recherche et de l'innovation, environ 210 projets financés sur plus de 2 000 demandes enregistrées.

« Le FONRID a été créé pour tous les Burkinabè aussi bien le secteur privé, public, tous les particuliers et les associations […] », Babou André Bationo, directeur général du FONRID

Monsieur Bationo souligne que l'objectif à atteindre à moyen ou à long terme pour le FONRID, est celui d'être le premier bailleur de la recherche et de l'innovation au Burkina Faso.

M. Bationo a tenu à rappeler également que le FONRID concerne l'ensemble des thématiques qui sont importantes pour le développement du pays. Il dit espérer que des partenaires nationaux puissent s'investir dans le financement des projets.
Le pays déjà durement éprouvé depuis des décennies par les effets néfastes des changements climatiques, vit depuis quelques années, une crise sécuritaire qui impacte négativement son développement. Tous ces fléaux et bien d'autres, interpellent, selon le secrétaire général du ministère en charge de la recherche et de l'innovation, Pr Samuel Paré, la recherche et la place au cœur des systèmes d'alerte et d'anticipation.

Les participants à l'atelier de présentation des résultats des neuf projets soutenus par le CRDI à travers l'initiative des conseils subventionnaires de la science/science granting initiative (SGCI)

Et cela, dans l'optique d'une meilleure prise de décision par les décideurs et les communautés à la base.
Le FONRID doit donc, en plus de la subvention de l'État, participer activement à la mobilisation de ressources financières aux niveaux national et international pour accroître ses capacités de financement de projets innovants. C'est en cela que le partenariat avec le CRDI qui a permis le financement depuis 2018, de neuf projets de recherche-développement, a été positivement apprécie par le ministère chargé de la recherche et de l'innovation.

Hamed NANEMA
Crédit photos : Bonaventure PARÉ
Lefaso.net

Burkina/ Maisons à usage d'habitation : La méconnaissance de la loi sur le bail locatif influe les relations bailleurs-locataires

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Le contrat de bail qui lie le locataire au bailleur, engage chacune des parties et lui confère des devoirs et des droits. Les obligations du bailleur et du locataire, ainsi que la nature des travaux de réparation qui incombent à l'une ou à l'autre partie, sont contenues dans la loi N°103-2015/CNT, portant bail d'habitation privée et explicitées dans le décret N°2018-0687/PRES/PM/MUH/MINEFID/MCIA. Le constat fait sur le terrain, laisse voir cependant que les dispositions de la loi ne sont pas toujours connues et respectées par les différentes parties.

Ce que prévoit la loi comme réparations à la charge du bailleur

Lorsqu'un tiers loue son bien immobilier à usage d'habitation, la loi prévoit qu'il prenne en charge un certain nombre de travaux, en cas de détérioration du bien. A cet effet, les grosses réparations sont celles qui reviennent au propriétaire du bâtiment. Elles concernent les murs et les voûtes, le rétablissement des poutres et des couvertures entières, l'étanchéité, le décollement et la fissuration du béton, et le ravalement des façades.

A cela s'ajoutent les installations et les équipements électriques, la plomberie, ainsi que les digues et les murs de soutènement et de clôture. Les travaux qui concernent l'entretien des installations tels l'adduction d'eau potable, le raccordement électrique extérieur, la tuyauterie et le câblage, le curage des puits, des fosses d'aisances et des canalisations servant à l'écoulement des eaux, les ascenseurs, la climatisation et des équipements altérés ou endommagés par la vétusté, le vice de construction, sont également à la charge du bailleur.

Les réparations qui incombent au locataire

Le locataire qui habite la maison, doit quant à lui s'occuper des petites réparations. Celles-ci ont trait aux travaux d'entretien et concernent les réparations portant sur les parties extérieures destinées à l'usage privatif du locataire telles que les portes, les fenêtres, les panneaux de verre, les boulons et les serrures. Sont aussi concernés, les travaux des parties intérieures telles les portes intérieures, les retouches de peinture et les travaux de ferronnerie, le remplacement des accessoires électriques tels que les ampoules, les prises et interrupteurs, sans oublier le remplacement ou la réparation des installations sanitaires du local telles que le mécanisme de la chasse d'eau du WC, le mécanisme de la baignoire et du lavabo, la robinetterie et la colonne de la douche.

Le locataire est aussi responsable de la dégradation du bien immobilier qu'il loue, s'il est à la base de cette dégradation. Il ne peut pas non plus réaliser des travaux visant à améliorer l'état du bien immobilier ou des équipements qu'il comprend, sans avoir au préalable obtenu l'accord écrit du bailleur.

Du respect des dispositions de cette loi par les bailleurs et locataires

A l'épreuve de la réalité, l'on se rend compte qu'ils sont peu nombreux, les locataires qui détiennent par devers eux, des contrats de bail dûment signés avec leurs propriétaires. Généralement, la location est conclue de façon verbale, sauf dans certains cas où les maisons d'habitation sont d'un certain standing ou encore gérées par des agences immobilières. Certains bailleurs, qui ignorent les dispositions de la loi sur le bail locatif, sont réticents à signer des contrats de bail et d'autres disent ne pas en voir l'utilité.

Souleymane Compaoré assure la gestion des mini-villas de son cousin vivant hors du pays. S'il dit ne pas être au courant de ce que prévoit la loi sur le bail locatif, il affirme tout de même être celui qui assure les gros travaux en cas de besoin. " L'année dernière pendant la saison des pluies, une de nos maisons en location avait des problèmes d'étanchéité. L'eau coulait dans les chambres quand il pleuvait. J'ai envoyé quelqu'un faire des réparations et j'ai payé. J'ai aussi fait installer des barbelés sur les murs pour plus de sécurité, parce qu'il y avait eu plusieurs tentatives de vol", nous confie-t-il.

Si Souleymane Compaoré semble se soucier du confort de ses locataires, il n'en est pas de même partout. Armand Sawadogo, loue une maison de trois chambres au quartier Balkuy. Las d'attendre une réaction de son propriétaire, il a dû payer de sa poche pour les réparations. " La construction de la maison n'a pas été bien faite, surtout au niveau de la cour. Ce qui fait que quand il pleuvait, l'eau stagnait au lieu de ruisseler et aller vers l'extérieur. Il y a même une algue verte qui se développait et c'était désagréable à voir. J'ai dû payer du ciment et appeler un maçon pour qu'il essaye de réparer les choses. Et quand à la fin du mois j'ai rappelé cela au bailleur, il m'a juste dit qu'il avait besoin de son argent au complet. Les fosses septiques des toilettes externes aussi se remplissaient presque chaque mois et c'était à moi de les vider. J'ai dû faire changer les cailloux sauvages de ma poche pour que cela prenne fin", nous relate-t-il.

Abdoul Razahagou Dene, locataire

Abdoul Razahagou Dene, est également locataire de maison au quartier Karpala. S'il affirme être celui qui a en charge les petites réparations comme changer les ampoules grillées ou les prises qui ne fonctionnent pas, il déplore cependant le fait que les bailleurs traînent le pas quand il s'agit de prendre en charge les réparations qui leur reviennent. "Nous avions entre temps des problèmes avec les fosses septiques parce qu'elles étaient pleines et bouchées. Avec les autres locataires, il a fallu appeler le bailleur à plusieurs reprises et même menacer de ne pas payer le loyer à la fin du mois pour qu'il se décide enfin à faire les travaux nécessaires. Je me retrouve également avec des impayés de factures d'eau du précédent locataire, qui tournent autour de 150.000 FCFA. Le bailleur avait promis s'en charger mais rien jusque-là. Ce qui fait que je cumule des impayés de consommation d'environ 50.000 FCFA", fait savoir Abdoul Razahagou Dene.

Si la méconnaissance de leurs obligations prévues par la loi justifie le comportement de certains bailleurs, il serait donc judicieux qu'ils soient informés et sensibilisés à cet effet, pour une amélioration des relations propriétaire-locataire.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Lefaso.net

Ouagadougou/Environnement : Gains mitigés pour les pépiniéristes malgré la « bonne mine » des plants

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C'est la saison d'hivernage. Période ou les pépiniéristes sont sensés se frotter les mains du fait des activités de reboisement des entreprises, des structures étatiques et autres. Installés aux abords des barrages, ils accueillent peu de visiteurs. Pourtant, les plants qu'ils proposent font tous bonne mine, la saison pluvieuse aidant. Contrairement à janvier 2023, lors de notre passage, le marché semblait plus prolixe. « Le marché n'est pas ça », clame la majorité des pépiniéristes que nous avons visités ce mercredi 23 août 2023, aux abords du barrage de Tanghin.

Un pépiniériste, c'est avant tout quelqu'un qui est passionné des plantes, de la nature. Il cultive, sélectionne, développe des plants en pépinière et/ou qui dirige une pépinière. Parmi ceux-ci, il y a des multiplicateurs, des greffeurs, des éleveurs, des préparateurs de commandes, etc. Au Burkina Faso, plus précisément à Ouagadougou, beaucoup sont ceux qui se sont lancés dans cette activité. IIs sont, pour la plupart, installés aux abords des barrages et dans les basfonds. Pour cette année, les clients se font attendre. Le marché n'est pas trop ça, des dires de la majorité des pépiniéristes que nous avons visités dans la matinée de ce 23 août 2023, à Ouagadougou, contrairement à janvier 2023.

Le prix de ces plants varie entre 1 500 à 2 000 FCFA, chez Moussa Sambologho

Boureima Zoéwingré propose toutes sortes de plants à ses clients. Des plantes fruitières en passant par les décoratrices de domiciles, etc. Le quinquagénaire a pris ses quartiers sur l'autre côté du canal jouxtant la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). « Nous vendons des manguiers, des goyaviers, des citronniers, des orangers, etc. Je rends grâce à Dieu. Nous ne pouvons pas gâter le nom de Dieu. Mais le marché n'est pas pareil que les années précédentes », confie-t-il.

A la question de savoir combien il gagne par jour, c'est avec un large sourire qu'il décline poliment la question. Qu'à cela ne tienne, de ce métier qu'il mène depuis une quinzaine d'années, il prend soin de trois femmes et de plus de 15 enfants. D'après M. Zoéwingré, les plants qui sont prisés chez lui, ce sont les orangers et les citronniers. Avant, fait-il savoir, c'était les eucalyptus qui étaient beaucoup vendus. De ses dires, ses clients se seraient rendus comptent que cet arbre entraîne la sécheresse. De son entendement, la morosité du marché est due au fait que les gens n'ont pas l'argent et à la situation qui prévaut actuellement dans le pays.

D'après M. Zoéwingré, les plants qui sont prisés chez lui, sont les orangers et les citronniers

A l'en croire, l'insécurité fait qu'ils n'arrivent plus à rentrer en brousse pour semer les plants. Cependant, il remercie les autorités car il n'est pas dérangé dans son activité. « Je prie Dieu qu'il aide le chef de l'État à pouvoir faire en sorte que le terrorisme finisse. Nous prions qu'il y ait la paix l'entente et l'harmonie. Deuxièmement, quand le Burkina Faso aura retrouvé la paix que les autorités ne nous oublient pas qu'elles nous aident avec un endroit sûr pour pouvoir poursuivre nos activités parce que nous adorons ce que nous faisons », prie-t-il.

38 ans dans les pépinières

Autre pépiniériste, même constat. Moussa Sambologho, a aussi la cinquantaine bien sonnée. L'allure sportive. Il a tenu d'abord à nous remercier pour l'initiative que nous avons prise de mettre en lumière le métier qu'il mène depuis 1985, soit 38 ans. Installé au côté sud du parc urbain Bangr-Wéogo, au pied du mini échangeur, dans son jardin, on trouve des manguiers (greffes, simples), des goyaviers, des flamboyants (rouge et jaune), des bombardiers, des bambous, etc. Chez lui, nous a-t-il laissé entendre, les plantes qui sont beaucoup demandées sont les manguiers. Le prix de ceux-ci varie entre 1 500 FCFA à 2 000 FCFA. « Le marché, je peux dire que ça va un peu. Ce n'est pas beaucoup mais ça va un peu », relativise-t-il.

Le prix de ces plants varie entre 1 500 à 2 000 FCFA, chez Moussa Sambologho

Chez Mahamadi Kissou, en plus des autres plants, on trouve des cacaoyers, des cocotiers. Les prix de ces plants vont de 50 francs CFA à 15 000 francs CFA. Pour un eucalyptus ou un plant de fleur de bordure jaune, il faut débourser que 50 francs CFA. Selon M. Kissou, il n'y a pas le marché. « Cette année particulièrement, le marché est bizarre. Pourtant mes plants ont bonne mine. Les années précédentes, je gagnais quand même un peu. Par jour, je pouvais avoir 10 000 FCFA, sinon plus », a-t-il déclaré.

Il n y a pas de marché cette année, selon Mahamadi Kissou

« J'aime bien la nature. J'aime bien les fleurs, les plantes grimpantes et de taille. Aujourd'hui je suis en train de faire le tour pour voir, sinon il y a deux semaines jetais là et j'ai pris des plants. Je penche aujourd'hui beaucoup pour le palmier et autres. Mais ça, ça sera pour le village. Je vais les offrir aux grandes mères », affirme Mme Kaboré née Yaméogo, une amoureuse de la nature qu'on a retrouvée chez un pépiniériste. Le pépiniériste, c'est un métier que dame Kaboré apprécie beaucoup. « J'aime vraiment ce qu'ils font. Le travail de surveillance d'observations, d'entretien de leurs plants. C'est un métier qui doit être passionnant », a-t-elle supposé.

Les palmiers sont les plants les plus chers

Ardjoum Tindano veut profiter de la saison d'hivernage pour reboiser sa ferme. Il est venu chercher quelques plants, notamment des manguiers, et quelques flamboyants. « J'ai une vingtaine de pieds de manguiers et quelques flamboyants. J'ai trouvé le prix abordable en tout cas. C'est pour reboiser ma ferme », indique-t-il.

Obissa Juste Mien
Lefaso.net

Coopération : « Les dirigeants de l'Afrique de l'Ouest ont travailléà se mettre les bâtons dans les roues, au détriment des intérêts de leurs propres populations », regrette Ismaël Cissé de ICEF-Burkina Faso/BRICS

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Du 22 au 24 août 2023, se tient en Afrique du Sud, le XVè sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), une tribune pour ‘'les pays dits du Sud global d'affirmer une ambition géopolitique proportionnelle à leur poids économique''. A la faveur de cette actualité, nous sommes allés à la rencontre de ICEF-Burkina Faso/BRICS, une organisation créé il y a quelques mois pour, selon ses promoteurs, porter la dynamique de souveraineté, notamment à travers les secteurs-clés de la vie nationale. Outre le volet coopération Burkina-BRICS, qu'elle appelle de tous ses vœux, l'organisation a, à travers son chargé de la formation et des questions économiques, Ismaël Cissé, donné son analyse sur bien d'autres sujets d'intérêt national et africain. Interview !

Lefaso.net : Pouvez-vous rappeler à ceux qui vous lisent, ce qui a motivé la création de cette organisation : ICEF-Burkina/BRICS ?

Ismaël Cissé : ICEF-Burkina/BRICS a été officiellement créée en avril (2023), mais dans la réalité, l'idée est née bien avant cette date. Tout est parti d'un constat général de ce que nous vivons au Burkina, et malheureusement, c'est la même situation qu'on vit un peu partout en Afrique. Cela nous a pousséà la réflexion sur un certain nombre de préoccupations que nous connaissons et à se demander comment changer la donne.

La situation, c'est cette question de pauvreté. Elle est à la base de plusieurs maux aujourd'hui dans notre pays et dans les Etats africains de façon générale. C'est difficile de comprendre qu'après plus de 60 ans d'indépendance, nous soyons toujours làà quémander, on n'arrive pas à se nourrir ; moins d'un Burkinabè sur cinq (1/5) mange trois repas par jour.

On n'arrive pas à se loger convenablement (ce qui explique la prolifération des habitats non lotis), on n'arrive pas à s'éduquer et il suffit de regarder le taux d'abandon scolaire après le CM, c'est-à-dire le CEP, on n'arrive pas à se soigner convenablement, l'eau potable est un luxe et une denrée rare, le taux d'électrification est plus que bas. Toutes ces situations sus citées sont les vrais indicateurs de notre niveau de pauvreté. La question qu'il convient de se poser maintenant c'est : pourquoi c'est ainsi ?

Ce sont les principales questions qui retiennent le plus souvent l'attention lors de nos longues discussions et débats et qui nous ont conduit à dire qu'il faut peut-être changer notre conception du développement dans un premier temps, ensuite revoir nos façons de coopérer ; parce que c'est celui qui habite la maison qui sait par où l'eau coule quand il pleut.

On s'est donc dit, pour ne pas que nos réflexions restent justes des échanges entre amis, il faut les mener maintenant dans un cadre structuré et faire en sorte qu'elles servent de contribution aux efforts de développement entrepris par nos dirigeants. C'est ainsi qu'est née ICEF : Initiative pour la coopération économique et financière Burkina-BRICS (ICEF-Burkina/BRICS).

Initiatives économique et financière, pourquoi ? Nous avons remarqué que la plupart des modèles de financements qu'on nous a proposés depuis 1963 (date de la collaboration avec la Banque mondiale) n'ont fait que nous appauvrir soient parce que ces modèles étaient inadaptés soit le résultat attendu était largement en-deçà de nos réelles préoccupations. Sinon, comment expliquer qu'en 2023, nous sommes plus pauvres qu'il y a quarante ans (prenant en compte certains indices) ; le développement n'étant pas les immeubles. Il y a 40 ans, on avait par exemple réussi l'auto-suffisance alimentaire.

Il y a même une année où le Burkina a été capable d'aider avec des vivres, un pays voisin qui était dans des difficultés. Voyez-vous ! Aujourd'hui, c'est nous qui avons besoin d'aides. De l'alimentation aux soins de santé, tout vient de l'extérieur. Les besoins sont exprimés à l'extérieur et les solutions pour satisfaire ces besoins sont aussi pensées à l'extérieur. C'est d'ailleurs ce qui explique qu'en 60 ans de collaboration financière avec les institutions de Breton Woods, on ne constate pas de progrès, au contraire, on constate des dettes d'un côté (passif) et une accélération de la pauvreté de l'autre côté (actif) ce qui n'est pas normal.

Mais que voulez-vous ? Il est important de rappeler qu'au départ, une institution comme la Banque mondiale n'a pas été créée pour financer le développement de l'Afrique ; elle a été créée pour reconstruire l'Europe. Ils (ses initiateurs, ndlr) ont réussi à reconstruire l'Europe, parce que moins de 20 ans après la deuxième guerre mondiale, la France était déjà une puissance, au point d'aller attaquer et d'envahir un pays comme l'Algérie.

Tandis que nous, autant de temps après, on n'arrive pas à se nourrir, on n'a pas des armées solides, etc. Il y a un blocage quelque part, et c'est sur ces différents points que notre organisation veut accentuer son action pour voir comment apporter sa contribution pour une souveraineté et un développement réels du Burkina Faso, en osant une nouvelle forme de développement qui tienne compte de nos réalités et de nos spécificités. C'est cela qui a pousséà la création de l'organisation : ICEF-Burkina/BRICS.

D'où viennent les initiateurs de l'organisation ?

ICEF-Burkina/BRICS est une organisation indépendante. Elle regroupe des personnes qui ont pour souci majeur, la situation de notre pays le Burkina Faso, et qui s'interrogent sur comment apporter leurs contributions pour un changement positif et qualitatif. Ceux qui portent l'organisation viennent de secteurs d'activités divers ; il y a des agents du public, des travailleurs du privé, des commerçants, des acteurs de professions libérales, des économistes, etc. La seule chose qui nous converge, c'est la préoccupation de voir sortir notre pays, le Burkina Faso, de la situation de sous-développement dans laquelle il se trouve, et depuis quelques années maintenant, s'est ajoutée l'insécurité.

Comment comptez-vous atteindre les objectifs que vous vous êtes assignés ?

La vraie richesse, ce ne sont pas les comptes en banque, les gratte-ciels, … ce sont plutôt les hommes, la volonté, les idées. Or, nous les en avons.
Le but principal de notre organisation, c'est d'œuvrer à la souverainetééconomique et financière du Burkina Faso et de l'Afrique. Il s'agit aussi de faire de la promotion des BRICS à travers des actions et des plaidoyers auprès des autorités burkinabè, des institutions, des organisations nationales et internationales en faveur du développement social, économique et financière de nos populations. Pour cela, nous avons décidé de focaliser nos actions autour de quatre grands axes : l'auto-suffisance alimentaire, la santé, l'éducation et l'industrialisation.

De façon concrète, il s'agit de plaider pour le financement de grands projets agricoles, l'aménagement d'espaces cultivables, la construction de grandes unités de transformation locales de nos produits. En ce qui concerne le mode de financement nous avons très agréablement accueilli l'ingénieuse idée de nos autorités notamment le financement de notre développement par l'actionnariat populaire. En effet, cette idée devrait nous permettre de résorber le niveau de chômage de produire en quantité et en qualité en résuméça s'appelle gagner à tous les coups. Cela devrait nous permettre de combler nos besoins alimentaires aussi bien quantitativement que qualitativement avec de réelles possibilités d'exporter.

Au niveau de l'éducation, il y a une nécessité de tenir compte des différentes recommandations faites lors des différents ateliers colloques et autres rencontres de professionnels de l'éducation ; il s'agit donc de revoir le système, de façon à ce qu'il tienne en compte nos valeurs et permette un réel épanouissement des enseignés, car nous sommes convaincus que le meilleur investissement, c'est dans l'éducation. Dans cette volonté, les secteurs prioritaires tels que l'agriculture, la médecine, la géologie, la technique industrielle seront fortement encouragés.

La santé est également un secteur prioritaire, car une population en bonne santé est un moteur de développement, il convient donc de miser sur ce secteur et à ce niveau nous saluons la collaboration entre la médecine moderne et la médecine dite traditionnelle (couramment appelée pharmacopée). Nous souhaitons donc que cette collaboration soit plus étroite de façon à permettre de nous approprier notre système de santé pour le bonheur de nos populations et ceux de la sous-région ou même de l'Afrique entière. Rappelons que pendant la pandémie de COVID-19, nous avons tous salué l'apport de certains pays comme le Cuba et la Chine, qui ont apporté beaucoup dans le traitement.

L'ambition, c'est de voir le Burkina Faso et les pays africains établir un partenariat économique et financier, solide, avec les BRICS pour la réalisation de grands projets de développement durable pour nos pays qui peinent à décoller depuis des décennies. Voilà pourquoi, lors de la conférence de presse qui a consacré le lancement des activités, nous avons encouragé le gouvernement à aller dans la coopération avec les BRICS.

Vous avez un caractère d'organisation de la société civile (OSC), une entité qui, depuis un moment, ne jouit pas totalement d'une bonne presse. Comment comptez-vous sortir la tête du lot pour avoir la confiance des Burkinabè ?

Certainement que des organisations de la société civile y sont pour quelque chose dans cette image pas crédible qu'on leur colle. Vous savez, quand vous êtes une OSC, vous êtes appelés, en fonction de votre vocation, à vous prononcer et à défendre des questions d'intérêts publics. Sauf qu'ici, les interventions peuvent être partisanes alors que le seul parti pour lequel nous nous battons, c'est le Burkina Faso.

On ne vise pas de poste politique, électif. On ne défend pas une position en faveur ou au détriment d'organisations ou d'acteurs politiques, ou même des intérêts de tout autre groupe. Comment une OSC peut-elle défendre l'intérêt général, si elle a été créée pour un intérêt politique et/ou un intérêt de groupe de personnes ? C'est là où peut résider la confusion qui dessert la cause des OSC qui, pourtant, sont très importantes dans une société comme la nôtre à travers les préoccupations des populations qu'elles portent.

Je ne sais donc pas ce qui a motivé la création des autres OSC, mais je sais ce qui a motivé la création d'ICEF-Burkina Faso/BRICS et le combat qu'elle s'est donné. Son seul repère, c'est l'intérêt général. ICEF-Burkina Faso/BRICS est une initiative qui est née de ses porteurs, qui n'a pas eu besoin d'un appui quelconque. Nous sommes guidés ici par des idées, c'est tout. Les activités que nous menons sont soutenues par la cotisation des membres de l'organisation. Et pour nous donner les moyens d'atteindre les objectifs que l'association s'est fixé, nous travaillons à avoir à notre sein, toutes les compétences, des spécialistes de tous les domaines.

Nous ne sommes en concurrence avec personne, aucune autre organisation ; nous faisons ce que nous pouvons, avec nos moyens. Le terrain et le temps nous distingueront de ces organisations dont vous faites cas. Nous sommes de ceux-là qui croient que nous pouvons, ensemble, financer nos activités. Si on se met ensemble, beaucoup de projets peuvent être réalisés pour apporter davantage de mieux-être à nos populations (on peut cotiser pour faire un forage pour des populations par exemple). Donc, ici à ICEF-Burkina Faso/BRICS, nous avons plus besoin d'idées que de parrains.

De gauche vers la droite : Dapran Yoda (chargé presse et communication), Ismaël Cissé, Joachim Kéré (coordonnateur), Issaka Ouédraogo (secrétaire général) et MBaye Barry (vice-coordonnateur), lors de la conférence de presse du lancement, le 8 juillet 2023, observant une minute de silence en la mémoire des victimes du terrorisme.

Un mois après le lancement de l'organisation, des actions déjà posées ?

Nous avons mené des plaidoyers auprès de structures et travailléà l'assise de l'organisation. Pour réussir, l'ICEF-Burkina Faso/BRICS a besoin d'être appropriée, et pour être appropriée, il faut qu'elle soit connue du public. C'est un travail préalable à faire à cet effet. Et dans cette démarche, nous avons rencontré le vice-président de l'Assemblée législative de transition pour présenter l'organisation et décliner nos ambitions. Nous avons rencontré bien d'autres organisations et personnalités dans ce sens.

Vous parlez d'aides qui ne favorisent pas le développement. N'est-ce pas aussi le manque d'hommes d'Etat à la tête des pays qu'il faut pointer ?

Je ne défends pas nos dirigeants, mais il faut concéder le fait qu'il y a des choses imposées. Prenons le cas du PAS, n'a-t-il pas été imposé ? On a imposé aux Etats africains de financer des secteurs-clés, privatiser des sociétés, etc. Est-ce nous, Etats africains, qui avons demandé le PAS ? Mais depuis lors, regardez l'état de délabrement dans lequel se trouvent les pays africains.

On a confié les secteurs-clés au privé et l'Etat s'est désengagé : la santé, l'éducation, etc. Je ne dirai pas que ce sont nos dirigeants qui sont incapables, quand bien même il y a des actions qu'ils posent qu'il faut dénoncer, mais la réalité est autre. Mais là où on peut également en vouloir aux dirigeants africains, c'est de se faire complice ; quand on ne peut pas appliquer ce pour quoi on est venu au pouvoir, on démissionne. On vous finance, et on vous dit ce qu'il faut faire avec l'argent. En somme, les dirigeants africains ont certes leur part de responsabilité, mais l'agression extérieure est plus forte que leur responsabilité.

Vous avez souhaité un partenariat du Burkina orienté vers les BRICS. Qu'est-ce qui vous convainc que c'est la meilleure destination par rapport aux partenaires classiques ?

Ce n'est pas nous qui avons choisi d'utiliser le FCFA, non plus de déposer 100% de nos réserves en France. Si on nous avait laissé le choix, nos dirigeants n'auraient certainement pas fait cette proposition. Votre inquiétude est compréhensible, parce qu'en réalité, tout ce qui est nouveau suscite de la méfiance, c'est comme faire un saut dans l'inconnu. Mais sur ce point, nous avons mille raisons de croire que le partenariat Burkina Faso-BRICS est un partenariat gagnant-gagnant.

D'abord, ce qui a poussé les pays à créer les BRICS, c'est pour promouvoir une multipolarité (parce qu'il n'y a pas de raison qu'il y ait le même son de cloche partout et à tout moment). Et nous sommes d'accord qu'il y ait cette multipolarité. Quoi qu'on dise, le changement ne pouvait pas tarder ; tous les indicateurs le montrent. Notre force, c'est la jeunesse de la population. Les BRICS sont donc une grande opportunité, et il était temps qu'on utilise une autre forme de collaboration.

Aussi, chaque génération a sa lutte. Si la collaboration avec les BRICS venait à ne pas être sincère, chaque génération ayant ses défis, c'est sûr que les gens de demain, et de la manière dont ceux d'aujourd'hui contestent les décisions antérieures, vont combattre ce partenariat. L'enjeu ne se trouve donc pas dans la nouveauté des BRICS, la vérité est qu'il y a une réelle volonté de changement de paradigme.

Comment allez-vous faire pour que ce partenariat puisse vraiment être approprié par les gouvernants et profiter aux populations ?

L'idée est née, il y a longtemps ; elle a été concrétisée en avril par la création de l'association et nous avons tout de suite appelé nos Etats à coopérer avec les BRICS. Plus de trois mois après, l'organisation BRICS s'est officiellement présentée à nos autorités au Burkina.

Cela nous encourage et montre que ceux qui sont à la tête de notre Etat pensent même chose que nous. C'est dire que cette volonté de nous affranchir n'est pas seulement en nous, elle est en nos dirigeants également. Cette situation de convergence de vues ne fera donc que faciliter les choses et du coup, notre démarche se voit facilitée.

Il y a quelques heures que s'est ouvert le sommet BRICS en Afrique du Sud. Quel est, à votre avis, l'enjeu et quelles sont vos attentes ?

Il y a plus de 60 ans, nous suivons un modèle de développement, où on nous impose des politiques. Et dans cette démarche, on a toujours été de bons élèves. Mais, cela nous a amené quoi, finalement ? Au contraire, tous les indicateurs montrent qu'on est plus pauvre en 2023 qu'il y a 40 ans. De la collaboration avec les BRICS, nous attendons qu'elle soit franche et que ce sommet constitue un point de départ dans la prise en compte des pays comme le Burkina, en tant que pays souverain.
Nous ne voulons plus de ce partenariat d'assistance, mais d'une coopération par laquelle, nous allons identifier, nous-mêmes, nos problèmes et dire où nous voulons aller.

Qu'on nous donne simplement les moyens techniques pour y arriver. Pour s'auto-suffire, qu'on nous donne les machines, les intrants et nous allons faire le reste. Donc, nous attendons que dans nos relations avec les BRICS, on nous laisse notre liberté, notre souveraineté ; qu'on ne nous impose pas un modèle de développement. La vie est une question de complémentarité, il faut que nos coopérations se fassent donc dans un respect mutuel. Nous attendons donc que ce sommet prenne des décisions fortes dans ce sens.

ICEF-Burkina Faso/BRICS a-t-elle prévu des actions dans l'actualité de ce sommet, ne serait-ce qu'à titre symbolique, pour accompagner la dynamique ?

Nous sommes en train d'élaborer des actions à cet effet, parce qu'il y a jusque-là de nombreux citoyens burkinabè qui ne savent pas ce que c'est que les BRICS. Un de nos objectifs de départ, c'était d'encourager nos dirigeants à tourner le regard également vers les BRICS. Aujourd'hui, Dieu merci, c'est chose faite. Mieux, les BRICS ont décoré notre président ; c'est le premier àêtre décoré et cela signifie beaucoup de choses.

Cela veut dire que notre pays, le Burkina Faso, est grand. Nous comptons, durant ce sommet, organiser donc des actions d'informations et de sensibilisations sur les BRICS. Cela va s'appuyer sur la situation que nous vivons et la nécessité d'aller vers une nouvelle forme de collaboration. Nous avons besoin d'une population convaincue ; quand une population est convaincue de la nécessité de changer et comment changer, elle fait de grandes réalisations.

La France vient de suspendre ses aides au développement envers le Burkina. Votre commentaire ?

Lorsqu'on parle d'aides, on oublie de dire à la masse que « l'aide » ne veut pas dire cadeau. C'est sciemment utilisé. Et le président Ibrahim Traoré a bien répondu ; j'ai confiance à lui, il sait pourquoi il dit qu'il ne voit pas ce que l'aide a apporté. Il y a des pays qui ont fait plusieurs décennies sans aides, mais ils n'en sont pas morts, au contraire, ça les a aidés.

Donc, ce qu'on nous donne aujourd'hui comme aides, ce sont nos enfants et petits-enfants qui vont payer. Dans la même lancée, le Burkina vient de dénoncer la convention fiscale de non double imposition signée en août 1965 avec la France. Une très bonne chose également. Ne pensez-vous pas qu'on se serait passé des aides que la France dit nous donner, si les sociétés françaises nous payaient normalement les impôts ? A combien s'échiffre le montant que les entreprises françaises nous doivent comme impôts ? Je suis convaincu que ça dépasse largement le montant de ce que la France nous donne comme aides.

Votre combat, c'est aussi le panafricanisme ; comment expliquez-vous le regain des coups d'Etat en Afrique de l'Ouest, dont dernièrement au Niger ?

Précisons, « coups d'Etat militaires », parce que les coups d'Etat ont toujours existé. Il y a les militaires qui prennent les armes et renversent les pouvoirs, mais il y a aussi les chefs d'Etat qui refusent de descendre du pouvoir ; c'est aussi un coup d'Etat. Mais en réalité, dans cette situation, ce qui inquiète les partenaires occidentaux, ce n'est pas l'arrivée au pouvoir des hommes en tenue, c'est plutôt les idées qu'ils portent. Ceux qui viennent disent clairement qu'ils veulent changer de politiques. Donc, il ne faut pas se tromper de jugement.

Mais les Occidentaux doivent comprendre que c'est un vent qui souffle, le changement est-là, il va se poursuivre. Les gens nous reprochent de ne pas être démocrates, alors qu'ils ne font pas mieux que nous (parce que la démocratie, c'est aussi le respect des textes).

Et parlant de cette situation au Niger, où la CEDEAO bande les muscles, je dirais que c'est un faux problème. Je suis même pressé de voir la signature de l'acte de décès de la CEDEAO ; parce que je ne vois pas ce qu'elle nous a apporté, 48 ans après sa création. On nous parle, dans ses missions principales, d'intégration économique. Entre nous, que valent les échanges entre les pays de la CEDEAO ? Pas plus de 15%. On parle de monnaie unique, où en est-on ? Pourtant, tous les Africains sont unanimes que l'Afrique ne peut se développer qu'unie. On évolue dans des micro-Etats. Et aujourd'hui, la seule entité qui encourage les Etats africains à aller vers une union, ce sont les pays des BRICS.

Quand vous prenez des pays voisins, vous avez les mêmes peuples, de part et d'autre, et même au-delà. Mais les dirigeants se comportent de sorte que les populations se regardent avec dédain, mépris, elles se haïssent même parfois. Or, ce sont des populations qui se marient entre elles, sans considération de nationalités, elles font des affaires ensemble, etc.

En réalité, les pays de l'Afrique de l'Ouest (dirigeants, ndlr) ont travailléà se mettre les bâtons dans les roues, au détriment des intérêts de leurs propres populations et des citoyens africains. Aujourd'hui, les citoyens d'un pays se moquent de la souffrance de ceux du pays voisin. Comment pouvez-vous comprendre cela ? Quand on se comporte ainsi, c'est au bénéfice de qui ? En tout cas, pas pour les citoyens et populations africains.

Pour le cas du Niger, notre souhait est que les nouvelles autorités travaillent réellement pour la souveraineté de leur pays, parce que nous sommes d'accord avec tous les pays qui veulent être souverains.

Interview réalisée par Oumar L. Ouédraogo

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