
Le Bureau exécutif de la communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) était face à la presse, le vendredi 26 mars 2021 à Ouagadougou, pour faire le bilan de sa transition et exiger de l'administration burkinabè leur récépissé. Cela permettra à la structure de mener ses activités en toute légalité et de consolider les acquis engragés.
Après deux années de transition, le Bureau exécutif de la communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) a présenté son bilan à l'ensemble de ses membres des 45 provinces du pays. En revenant sur le contexte d'instauration de cette transition, El Hadj Wangrawa, porte-parole du jour, a indiqué que cette transition a été instituée au regard du "mauvais fonctionnement" du Bureau exécutif permanent (BEP) dirigé par El Hadj Sana Abdou Rasmané.
« Cela faisait déjà deux ans au moins que le président Sana Abdou Rasmané n'a plus réussi à tenir les réunions statutaires mensuelles de notre exécutif » a-t-il déclaré tout en soulignant que ce dernier refuse aussi d'observer les statuts de la structure. C'est dans cette dynamique que les membres ont décidé en 2019 de mettre en place une transition de deux ans sous la direction d'El Hadj Kouanda Oumarou. Le but était de restaurer un climat propice à la tenue d'un congrès ordinaire unitaire.
- El Hadj Wangrawa, porte-parole du jour
A l'en croire, l'un des premiers actes posés par cette transition était la demande d'un récépisséà la date du 8 novembre 2019. Mais jusque-là, toujours le statu quo, pourtant le délai est expiré. Conformément à la loi 064/CNT du 20 octobre 2015 en son article 13, la CMBF considère que le silence de l'administration vaut déclaration d'existence légale de leur structure. Ainsi, elle exige la remise du récépissé.
Pour atteindre ses objectifs à savoir obtenir le récépissé et réunifier les fils et filles de la communauté, la CMBF a demandé l'intervention du Médiateur du Faso. Cela a permis entre autres la normalisation de la conduite de la prière de vendredi par les Imans régulièrement désignés, la fin de l'utilisation de la mosquée comme une "tribune de médisance et de campagne" au profit d'El Hadj Sana, la possibilité pour de nombreux fidèles de prier sans inquiétude au sein de la mosquée centrale (Ouagadougou) et le retour d'un climat propice à l'entente entre les fidèles.
- Les membres de la communauté venus des 45 provinces
Mais tout cela n'a pas suffi à convaincre El Hadj Rasmané Sana de laisser son siège qu'il occupe toujours. Il affiche par ailleurs son opposition à cette transition et "accuse" le Médiateur du Faso d'avoir pris position pour un camp, même si l'intervention de cette dernière lui a permis de revenir à la table de négociation.
Pour l'occasion, la CMBF a traduit ses remerciements au Médiateur du Faso pour son accompagnement à la restauration de la stabilité de la structure. Elle a invité l'ensemble de la trentaine de communautés réunies ce jour à rester en dehors de tout agissement d'El Hadj Rasmané Sana, car "il ne peut plus parler au nom de la communauté".
Judith SANOU
LeFaso.net