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Situation nationale : Soumane Touré revient à la charge

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Après sa sortie, le 30 mars dernier, à l'occasion de la traditionnelle rentrée politique de son parti, le Parti de l'indépendance, du travail et de la justice (PITJ), Soumane Touré a tenu une conférence de presse ce vendredi 28 septembre 2018, au siège du parti sis au quartier Wentenga. Sa dernière sortie, il y a six mois, avait valu à ce parti, une suspension de trois mois par le ministère en charge des libertés publiques (ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation).

La suspension de trois mois du Parti de l'indépendance, du travail et de la justice (PITJ) de Soumane Touré, suite à ses propos tenus lors de sa précédente conférence de presse, n'a pas suffi à le faire fléchir. En effet il est revenu avec la même verve pour donner sa lecture de la situation nationale à la conférence de presse qu'il a organisée le vendredi 28 septembre 2018. Mieux, pour lui, cette sanction (http://lefaso.net/spip.php?article84472 ) est accueillie par le PITJ comme une distinction. « Nous accueillons cette sanction comme une distinction qui nous encourage à persévérer parce que cette sanction nous rassure, que nous sommes dans la voie tracée par les fondateurs de notre parti à agir à l'avant-garde de la lutte de notre peuple, pour les libertés, pour la démocratie, pour un Etat de droit démocratique véritable et pour le progrès », contre-attaque Soumane Touré dans une déclaration liminaire consistante de 42 pages.

La présente conférence, qui marque le 55e anniversaire du PITJ, s'explique aussi, dit-il, par la « situation de crise » dans laquelle les « usurpateurs du MPP ont conduit le pays ».

Pour Soumane Touré, le parti a été suspendu pour avoir dénoncé un certain nombre de tares mettant en péril la République, la cohésion et l'unité nationale. Par cette sanction, il estime que le pouvoir a bafoué les droits fondamentaux tels que prescrits par l'article 8 de la Constitution qui dispose que les libertés d'opinion, de presse, et le droit à l'information sont garanties.

« Le pouvoir judiciaire, dont on soupçonne les accointances avec les usurpateurs du MPP, a donné au PITJ des raisons supplémentaires de douter de lui. Il a trainé les pieds, et ce n'est que le vendredi 13 juillet 2018 que le président du tribunal administratif de Ouagadougou a examiné et jugé la requête du sursis à exécution. C'était sans objet puisque la durée de la sanction, trois mois, était largement écoulée. Au moment où nous parlons, le recours en annulation pur et simple de l'arrêté de suspension n'a pas encore été enrôlé. C'est la preuve que les juges du tribunal administratif essayent d'éviter aux usurpateurs du MPP une humiliation judiciaire », argumente-t-il.

Puis, il révèle : « Pourtant, le PITJ en fait une affaire de principe. Les usurpateurs du MPP ont tenté auprès des membres de la direction du PITJ à Bobo-Dioulasso, notamment de maître Yéré, de négocier le retrait du recours introduit par le truchement du directeur de cabinet de l'Assemblée nationale ».

Le parti, qui dit donc accueillir « sans surprise et avec beaucoup de sérénité» la sanction, observe également que c'est le propre des régimes d'exception aux abois. « Tous les régimes de ce genre qui se sont succédé dans notre pays par les mêmes méthodes et les mêmes pratiques ont infligé des sanctions sans fondements à notre parti, à ses dirigeants, à ses militants ou aux organisations de masse qu'ils dirigeaient », poursuit-il dans la déclaration liminaire, remontant dans le temps avec les différentes menaces qu'a subies son parti et ses leaders.

Le PITJ en désobéissance civile …

Le secrétaire général du PIJT a rappelé que son parti a, le 15 juin 2015, interpellé le chef d'état-major des armées, Pingrenoma Zagré, en lui demandant de ramener rapidement l'armée à la caserne pour être reformée, face au danger sécuritaire. « Le PITJ lui demandait de le faire sans délai afin que le monopole de la détention et de l'usage des armes reconnu aux FDS ne soit rompu, afin que ne se constitue dans notre armée des factions, afin que… Le secrétaire général du PITJ a été interpelé, gardé-à-vue à la gendarmerie et présenté au procureur afin d'être déféréà la MACO. Dans l'esprit des dirigeants de la transition batarde [sic], il fallait l'enfermer à la MACO. Du reste, des médias avaient déjà annoncé sa déposition à la MACO.
Cependant, un procureur honnête et courageux, Ouédraogo Antoine, président du SAMAB, et ses deux substituts ont estimé qu'il n'y avait pas matière à inculpation et l'ont mis en liberté. Ces magistrats courageux avaient pris cette décision certainement en s'appuyant sur l'article 10 de la Constitution qui stipule que ‘tout citoyen burkinabè a le droit de concourir à la défense et au maintien de l'intégrité territoriale'. C'était effectivement la contribution du PITJ.
Le colonel Auguste Denise Barry, alors ministre de la Sécurité, peut-il dire la faute ou quelle loi Soumane Touré avait enfreinte ? Lui qui vient d'être mis en liberté provisoire et qui se lamente de l'injustice dont il est victime ? Le Pr Ki-Zerbo avait une belle formule : ‘Quand l'on montre du doigt une chose à un idiot, au lieu de regarder dans la direction du doigt, pour voir la chose, l'idiot se met à regarder le doigt' Où en sont aujourd'hui notre armée et nos FDS ? Divisées en plusieurs groupes, donc sans cohésion et sans discipline, elles sont incapables de ce fait d'assumer les missions à elles confiées par la République. Le procès du coup d'Etat du général Diendiéré s'avère être le procès de nos FDS », ressasse le secrétaire général du parti.

A en croire M. Touré, depuis le 1er novembre 2014 jusqu'à nos, le Burkina vit sous un régime d'Etat d'exception. « Tout pouvoir qui ne tire pas sa source de cette Constitution, notamment celui issu d'un coup d'Etat ou d'un putsch, est illégal. Dans ce cas, le droit à la désobéissance civile est reconnu à tous les citoyens », précise-t-il, sur la base de l'article 167 de la Constitution.

Selon le PITJ, pour avoir également réclamé la paternité de l'insurrection, les dirigeants du MPP devraient être traduits en justice. « L'insurrection étant un crime prévu et puni par la loi d'une peine de prison de 10 à 20 ans, les usurpateurs du MPP sont donc des criminels que la justice laisse courir et sévir à la tête de l'Etat.
Le PITJ avait fourni au procureur général, tous les éléments concourant à leur interpellation et inculpation. Le deuxième acte du PITJ qui le désignait comme cible aux usurpateurs du MPP est la protestation contre la détention extra-judiciaire de Djibrill Bassolé, alors que la justice lui accordait la liberté provisoire après épuisement de tous les recours introduits », dénonce-t-il.

28 septembre, une date importante de l'histoire de l'Afrique de l'Ouest

Soumane Touré et ses camarades ont rappelé que le PAI, devenu aujourd'hui PITJ, est un parti marxiste-léniniste-panafricaniste, créé le 15 août 1963. Il totalise depuis le 15 août 2018, 55 ans d'existence, de lutte à l'avant-garde du peuple pour les libertés, la démocratie, la construction d'un Etat de droit véritable et le progrès.
En cela, poursuit M. Touré, il a repris la lutte là où l'avait laissée Philippe Zinda Kaboré et particulièrement Ouezzin Coulibaly, dans son discours-programme prononcé le 20 mai 1958 devant l'Assemblée pour la construction d'un Etat de droit véritable, pour la bonne gouvernance, pour le progrès économique et social dans la solidarité nationale. C'est pour cela que le parti a saisi l'opportunité de cette sortie pour rendre un hommage aux devanciers, pour le combat mené.

Le PITJ dit avoir également choisi le 28 septembre, pour à la fois rencontrer la presse et tenir une réunion du comité central du parti ; parce qu'étant une date importante de l'histoire de l'Afrique de l'Ouest, une date importante de l'histoire de la démocratie française et, partant, celle des néo-colonies françaises dont le Burkina. « Le 28 septembre 1898 est la date de l'arrestation de l'Almamy Samory Touré, le dernier conquérant et grand résistant à la pénétration coloniale. Avec son arrestation, la France coloniale a estimé qu'il n'y avait plus d'obstacle à sa domination.

En effet, Samory Touré ambitionnait de reconstituer le grand Mandé. Dans ses conquêtes, il avait déjà réalisé un grand empire qui allait du Libéria aux portes du Niger. Kantchari, dans une langue des Sofa de l'Almamy Samory que nous comprenons et parlons encore couramment, désigne un lieu planté de figuiers avec une grande mare », justifie Soumane Touré.

Après avoir servi un véritable cours d'histoire, le premier responsable du PITJ a, à l'intention des dirigeants, répété que tous les conflits graves qui ont éclaté en Afrique ont trois causes principales, à savoir la question foncière, le déséquilibre dans le développement des régions et l'accaparement du pouvoir d'Etat par une ethnie.

De la marche-meeting de l'opposition

C'est au regard de la situation qu'ils ont décidé de la mise en place d'un mouvement patriotique pour la République, la démocratie et le progrès, la cohésion et l'unité nationale. Une initiative qui va concerner à la fois Burkinabè de l'intérieur et de l'extérieur.

Sur la situation sécuritaire, Soumane Touré pense que ceux qui attaquent ne viennent pas d'ailleurs, ils sont du Burkina et la cause serait la mal gouvernance. « Ils disent qu'ils ont mis combien de milliards au Sahel ? Les Sahéliens se demandent s'ils ont enterréça dans le sable-là ou bien… Nous ne sommes pas dans les détails…, cotiser pour soutenir…Ce n'est pas cela la solution ; la solution, c'est la démocratie, la bonne gouvernance », propose le secrétaire général du PITJ.

Pour le parti donc, cette marche n'est que pour lutter contre les conséquences des actes qu'eux-mêmes (initiateurs) ont posés. D'ailleurs, le PITJ n'est pas affilié au CFOP-BF (Chef de file de l'opposition politique au Burkina Faso) parce que non seulement la loi portant son statut viole la Constitution (qui dit que les partis politiques se créent et s'exercent librement), mais également du fait qu'ils ne dénoncent pas la même chose. « Est-ce qu'ils ont déjàétéà fond sur une question ? Rien ! C'est pourquoi nous aussi, on les regarde », se démarque-t-il.

Quant aux éventuelles critiques qui viendraient àêtre dégainées contre lui, Soumane Touré dit simplement refuser l'hypocrisie ; parce que c'est l'avenir du pays qui est en jeu.

OL
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73e session de l'ONU : Le ministre Alpha Barry présente le Présimètre

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Débutés le 18 septembre 2018, les travaux de la 73e session ordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU se poursuivent. Ce jeudi 27 septembre 2018, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Alpha Barry, a présenté la plateforme Présimètre, au cours d'un panel sur « les bonnes histoires des droits de l'homme ».

A ce jour, l'on ne saurait raconter l'histoire du Burkina sans se pencher sur l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. C'est pourquoi, avant d'entrer dans le vif du sujet, le ministre Alpha Barry n'a pas manqué d'évoquer cet évènement ayant abouti à l'élection présidentielle de novembre 2015.

Contraction des mots « président » et « mètre », la plateforme Présimètre (www.présimètre.bf) est, selon le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Alpha Barry, une unité de mesure du programme présidentiel. Ainsi, dit-il, cette plateforme, qualifiée « d'œil citoyen » sur la mise en œuvre des politiques publiques, permet le suivi des engagements du président dans les domaines prioritaires tels que la santé, l'éducation, la sécurité alimentaire, l'eau et l'assainissement, ainsi que les questions émergentes comme la sécurité.

Plateforme multifonctionnelle offerte à l'initiative des structures de la société civile, le Présimètre est, selon le chef de la délégation burkinabè, un outil de contrôle du programme présidentiel, rendant opérationnelle la redevabilitéà travers les cadres de dialogue et d'interpellation citoyenne. Autrement dit, cette plateforme est un espace de partage d'informations entre gouvernants et population en vue de renforcer la bonne gouvernance et de trouver une réponse aux dysfonctionnements dans la gestion des politiques publiques. D'où la tenue permanente d'émissions interactives dans l'optique de permettre aux populations d'exposer leurs préoccupations.

Cette plateforme a été officiellement lancée en août 2017 par l'ONG Diakonia.

Nicole Ouédraogo
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Procès du coup d'Etat : « Mourir pour mourir, vaux mieux mourir le plus tard possible », dixit le colonel Mamadou Bamba

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L'audition du colonel Mamadou Bamba s'est poursuivie ce vendredi 28 septembre 2018. Poursuivi pour des faits d'attentat à la sûreté de l'Etat et de meurtres de treize personnes, l'homme avait commencéà donner sa part de vérité le mercredi dernier. Aujourd'hui encore, le lecteur des communiqués du coup d'Etat est resté droit dans ses bottes. Il dit ne pas reconnaître les meurtres, car il ne pouvait pas les prévoir.

Avant la suspension du mercredi 26 septembre 2018, la parole était donnée à la partie civile. A la reprise aujourd'hui, Me Ali Neya a voulu savoir si le général Diendéré a demandé au colonel Bamba d'intervenir auprès de l'ambassadeur des Etats-Unis en sa faveur. L'accusé répondra que c'est de sa propre initiative qu'il est intervenu. Des échanges, il est ressorti que le colonel plaidait sa propre cause et celle du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). « Est-ce normal qu'un militaire burkinabè puisse entrer en contact avec des puissances étrangères pour discuter d'une situation nationale ? », a demandé l'avocat. L'inculpé rétorquera qu'il n'a pas croisé l'ambassadeur dans la rue, encore moins dans son bureau. Ce sont juste des échanges par SMS.

Peu importe, Me Séraphin Somé de la partie civile a tenu à saluer l'attitude du colonel Bamba. Pour lui, l'accusé a reconnu sa part de responsabilité. C'est donc à son honneur. Il a aussi salué le fait que l'accusé n'ait pas remis en cause les résultats de l'expertise sur les échanges téléphoniques.
Mais Me Oumarou a bien voulu savoir qui du colonel Bamba et du capitaine Dao dit la vérité. Selon le capitaine, c'est le colonel qui s'est proposé de lire les déclarations à la télévision. Selon le colonel, c'est le capitaine qui l'a appelé pour venir faire ce travail. A cette question, l'accusé a martelé que c'est ce genre de situation qui amenait les ancêtres à recourir à des potions pour détecter les personnes qui mentaient.

Mais pourquoi le colonel Bamba a accepté de lire les communiqués finalement ? A cette question, il dit avoir pesé le pour et le contre. Au finish, c'est le pour qui l'a emporté. Il ne savait pas à quelle sauce il serait mangé s'il refusait l'offre. Donc « mourir pour mourir, vaut mieux mourir le plus tard possible », a-t-il martelé.
Pour le parquet, le fait que le colonel dise qu'il ne pouvait pas prévoir les conséquences ne tient pas la route. Pour le parquet, le fait que l'accusé ait éprouvé de la peur signifie qu'« il a commencéà prévoir les conséquences. »

Me Sombié, son avocat, n'est pas du même avis. Il estime que son client a été assez clair. En plus, il est un spécialiste de la médecine de guerre. Il est donc utile pour la population civile et pour l'armée, surtout en cette période. Il demande donc qu'à défaut de l'acquittement, son client puisse obtenir un sursis. Sur ce, l'accusé a passé le témoin au sergent Issa Yago.

Dimitri Ouédraogo
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Salon international du coton et du textile (SICOT) : Une troupe musicale venue de la Maison d'arrêt et de correction de Koudougou

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S'il y a une activité qui a également connu une forte mobilisation des populations, pour la toute première de ce salon, c'est bel et bien « les nuits musicales du SICOT ». Prévues pour se tenir à chaque fin de soirée, durant toute la période du SICOT, du 27 au 29 septembre 2018, elles ont débuté le jeudi 27 septembre, autour de 22h, à la Place de la nation de Koudougou.

Pour la première des « nuits musicales du SICOT », les populations, sorties nombreuses, ont été servies en surprises, dont une a attiré notre attention. Il ne s'agit pas de ces stars avec qui on rêve de faire un selfie ou dont on veut avoir un autographe, mais plutôt d'une troupe musicale de la Maison d'arrêt et de correction de Koudougou (MACKO). Dénommée troupe Béogo neeré« demain sera meilleur », ce groupe musical fait spécialement de la musique traditionnelle. Le groupe se compose de cinq détenus et d'un garde de la sécurité pénitentiaire. Les membres ont entre 22 et 50 ans. Son responsable est Issa Traoré de la Garde pénitentiaire, par ailleurs chef du service sport, art et culture à ladite maison d'arrêt.

Selon ce responsable, l'idée de la création du groupe musical à la MACKO est née de la politique de réinsertion sociale des détenus prônée par le ministère de la Justice. Cette réinsertion sociale des détenus, explique-t-il, consiste à transformer le détenu de sorte à ce qu'il puisse user de son talent, depuis sa détention, à des fins positives et utiles à la société.

Un appel à sauver l'avenir de la troupe

Issa Traoré, responsable de la troupe

Créée en octobre 2016, la troupe a déjà pris part aux éliminatoires régionales de la Semaine nationale de la culture (SNC), d'où elle a été classée 3e. Elle a également prestéà la SNC, à Bobo-Dioulasso, à l'invitation du secrétariat permanent.

Selon Issa Traoré, le message qui se cache derrière la création de cette troupe, est tout simplement « la démystification de cette idée préconçue que l'on a à la vue de détenus ou d'anciens détenus ». Il rappelle à cet effet que « nous sommes tous des détenus en sursis ».

L'inquiétude du manager, c'est le devenir de son groupe. Et comme il le fait si bien savoir, « les détenus ont presque tous purgé leur peine et sont vers la sortie ». A en croire son propos, cette situation risque de fortement impacter la stabilité et la pérennité de la troupe, compte tenu des moyens financiers assez limités pour chaque fois regrouper les membres lorsque ce sera nécessaire. La solution qui pourrait sauver la troupe serait la sortie d'un album.

[ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Tambi Serge Pacôme Zongo
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Lutte contre la fraude : 50 tonnes de maïs saisies par la police judiciaire des Hauts-Bassins

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Le Service régional de la police judiciaire des Hauts-Bassins (SRPJ/HB), en collaboration avec la Direction régionale du commerce, a tenu un point de presse le vendredi 28 septembre 2018, au sein du SRPJ. A l'ordre du jour, la présentation de 50 tonnes de maïs saisies, malgré l'interdiction d'importation de cette céréale.

Selon le commissaire Sayibou Galbané, chef du Service régional de la police judiciaire des Hauts-Bassins (SRPJ/HB), ce point de presse a pour objectif d'interpeller les opérateurs économiques au respect des règles en matière de commerce, notamment en matière d'exportation de céréales. Le Burkina, en plus d'être en proie au terrorisme, connaît un déficit céréalier depuis 2017. Concernant ce déficit céréalier, le gouvernement a pris des mesures pour règlementer l'exportation des céréales suivantes : le mil, le maïs et le sorgho.

Conformément à ces instructions données, le SRPJ/HB travaille en étroite collaboration avec le ministère du Commerce, en vue de lutter contre l'exportation illicite de ces céréales. Cette lutte a porté fruit avec plus de 150 tonnes de céréales saisies depuis le début des opérations, dont la dernière date du 23 septembre 2018.

En effet, selon le commissaire Galbané, le mardi 23 septembre 2018, aux environs de 18h, le SRPJ a été saisi par les agents du ministère de Commerce au sujet d'un camion transportant du maïs en partance pour le nord du Mali. Après les investigations de la Brigade de recherche et d'investigations criminelles (BRIC), ce sont 500 sacs de 100 kg, le tout estiméà 50 tonnes, qui ont été saisis.

Cette saisie relève de deux volets : la lutte contre la fraude et la lutte contre le terrorisme, car il se peut que ces céréales servent à alimenter les greniers des terroristes. En effet, selon le commissaire Galbané, hormis le caractère commercial, il n'est pas rare de constater que ce type de trafic constitue une source de financement du terrorisme ou même de blanchiment de capitaux. Cependant, les enquêtes sont toujours en cours.

Par ailleurs, selon Kassoum Pagabelem, chef de service du contrôle économique et de la répression des fraudes à la Direction régionale du commerce des Hauts-Bassins, ces actions de lutte contre la fraude permettent de surveiller le marché, notamment grâce à cette collaboration entre le ministère du Commerce et le SRPJ, à travers des investigations sur le terrain pour débusquer certains comportements illégaux à l'image des exportations frauduleuses de céréales.
Pour exporter, il faut une autorisation spéciale et cet exportateur n'en détenait pas. Il ajoute que ces types d'exportations peuvent également mettre à mal la sécurité alimentaire.

Kassoum Pagabelem

Concernant la procédure à suivre pour détenir cette autorisation d'exportation de céréales, Seydou Zei, chef de service du commerce, chargé de la délivrance des actes de commerce, a énuméré les étapes suivantes : « Il faut d'abord déposer une demande timbrée adressée au ministre du Commerce au Guichet unique du commerce et de l'investissement.
Ensuite, un cadre de concertation pour la surveillance de la commercialisation des céréales siègera afin d'examiner les différentes demandes d'autorisation. A l'issue de cet examen, un rapport est fait au ministre. Dans ce rapport, des recommandations sont faites au ministre qui adressera une lettre aux différents exportateurs de céréales en précisant les quantités qui sont autorisées àêtre exportées ».

Cependant, il précise que ces quantités sont fonction de la campagne céréalière de l'année en ce sens que si la campagne est déficitaire, l'exportation est refusée ; si elle est excédentaire, on tient compte de l'excédent entre les différents demandeurs d'exportation. Après donc l'obtention de la lettre du ministre du Commerce, il faut l'adresser soit à la Direction du guichet unique du commerce et de l'investissement, soit à la Direction régionale du commerce, pour demander une autorisation spéciale d'exportation.

C'est donc avec ces deux documents que l'intéressé est autoriséà faire sortir les céréales hors du Burkina ; à défaut, c'est une infraction.

[ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Haoua Touré
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Décès de Kadizèta OUEDRAOGO : Faire part

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La grande famille OUEDRAOGO SAWADOGO à Nimpouya Tingandin, Tangué mossi, Gourcy, Pèlla, Ouahigouya, Ouagadougou, Bruxelles ;

La grande famille OUEDRAOGO TRAORE à Kolokom, Titao, Ouahigouya, Ouagadougou ;

La famille de Feu Bougouraoua Hamadé OUEDRAOGO ;

L'Imam de la mosquée de Binkingo ;

Le Cheick de Gnagnin ;

La famille de Feu Hamadé Zangbéà Kolokom ;

La famille de Feu Noomba-koudougou dit Zaksoba à Kolokom ;

Les familles alliées : Badini, Sessouma, Tarzogodo, Zongo, Traoré, Compaoré, Tao, Ouédraogo, Koussoubé, Sawadogo, Sodoré, Sampo, Lankoandé ;

Son époux, Docteur Ouédraogo Amadé Guéré, Chirurgien-dentiste ;

Ses enfants : Wend-kuni Abdoul Aziz et Wendyam Mariama ;

Sa petite fille, Wend-Pingré Chaïma Imelda,

Ont la profonde douleur de vous annoncer le décès brutal de leur fille, petite fille, sœur, tante, belle-sœur, épouse, mère et grand-mère,

Kadizèta OUEDRAOGO, institutrice à la retraite,

Décès survenu le samedi 22 septembre 2018 à Ouahigouya, suivi de l'enterrement au cimetière route de Youba à Ouahigouya.

Ils vous informent qu'un Doua sera organisé le dimanche 30 septembre 2018 à 9h00 à son domicile à la Patte d'oie (secteur 52) Ouagadougou.

Paix à son âme
Union de prières

Chômage des jeunes dans l'espace UEMOA : Les ministres en charge de l'Emploi veulent trouver des solutions appropriées

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Ce vendredi 28 septembre 2018, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a présidé l'ouverture de la 9e conférence du cadre de concertation des ministres en charge de l'Emploi et de la Formation professionnelle de l'espace UEMOA. Ils sont six ministres et délégations des huit pays de l'UEMOA à prendre part à cette rencontre de Ouagadougou.

La question de l'emploi et la formation professionnelle des jeunes constitue une préoccupation majeure pour les pays de l'espace UEMOA, qui développent, tant au niveau national qu'au niveau communautaire, des initiatives pour venir à bout du chômage de cette frange de la population. C'est d'ailleurs pour conjuguer les efforts et trouver les solutions appropriées à la question du chômage des jeunes qu'a été institué le Cadre de concertation des ministres de l'Emploi et de la Formation professionnelle de l'espace UEMOA. Ce cadre est né en 2009 à Abidjan, à l'issue du séminaire national sur l'éducation et la formation professionnelle de l'espace UEMOA.

Le thème sur lequel doivent se pencher les six ministres et les délégations qui ont fait le déplacement de Ouagadougou, « Une décennie de concertation sur l'emploi et la formation professionnelle dans l'espace UEMOA : bilan et perspectives », n'est pas fortuit. En effet, après dix années d'existence, il était important, pour le cadre de concertation, d'évaluer le bilan d'une décennie de concertation et d'établir les perspectives pour les années à venir.

Pour ce faire, les experts des différents pays ont tenu deux réunions préparatoires en vue de soumettre des résolutions à l'appréciation des ministres.

Au nombre de ces résolutions, les conclusions relatives à l'élaboration des projets d'établissement des centres pilotes pour l'expérimentation du concept des collèges communautaires, l'état des lieux des ressources et outils de formation professionnelle pour l'alimentation de la plateforme de mutualisation.
Le fonctionnement et la pérennisation de la plateforme de mutualisation des ressources et outils en formation professionnelle, ainsi que la mise en œuvre du Fonds emploi jeune et les outils de pilotage et de gestion du Secrétariat permanent du cadre de concertation étaient également à l'ordre du jour de la rencontre de Ouagadougou.

A en croire Mamadou Talla, président du Cadre de concertation des ministres en charge de l'emploi et de la formation professionnelle de l'espace UEMOA, à l'issue des travaux, des actions concrètes devraient être proposées. Elles visent à orienter les jeunes vers des emplois décents, existants et accessibles, faciliter et encourager la transition des jeunes de la formation à l'emploi et concevoir et mettre en place des mesures de soutien efficaces à la création d'activités par les jeunes eux-mêmes.

Un cadre de concertation qui porte fruit…

Paul Kaba Thiéba, qui a présidé la cérémonie d'ouverture de la 9e conférence, a salué cette initiative des pays membres de l'UEMOA. Il a en effet rappelé que les conférences du Cadre de concertation des ministres en charge de l'Emploi et de Formation professionnelle ont permis, depuis 2009, de formuler des recommandations et de prendre des décisions pour une meilleure mutualisation des stratégies et instruments de promotion de l'emploi et de la formation professionnelle.

Et même si pour le Premier ministre, « chacun de nos pays a certes ses propres difficultés dans le domaine de l'emploi. Toutefois, force est de relever qu'elles sont si semblables et si complémentaires que la mise en commun de nos problèmes, de nos ressources et de nos solutions se pose en termes de devoir vis-à-vis de nos concitoyens ».

Il ne manque pas d'ajouter : « C'est notre responsabilité de donner un avenir à la jeunesse. C'est notre responsabilité de donner une formation appropriée à la jeunesse pour lui permettre de s'intégrer sur le plan professionnel (…). C'est notre responsabilité, en tant que gouvernants, de donner de l'espérance à notre jeunesse. C'est en cela que le cadre de concertation des ministres en charge de l'Emploi et de la Formation professionnelle semble être un cadre indiqué pour réfléchir ensemble et mutualiser nos moyens dans ce sens ».

C'est pourquoi il dit attendre de cette conférence de Ouagadougou qu'un diagnostic sans complaisance des acquis et insuffisances du cadre de concertation soit fait ; et que des recommandations soient formulées en vue de fédérer davantage les stratégies et les instruments de promotion de l'emploi et de la formation professionnelle dans l'espace UEMOA. Toute chose qui permettrait de venir à bout du chômage des jeunes dans notre espace communautaire.

Justine Bonkoungou
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Iamgold Essakane SA : Une décennie « dorée », ça se fête !

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Cette année, Iamgold Essakane SA souffle sa 10e bougie au Burkina Faso. Une décennie au cours de laquelle la société minière a connu un parcours industriel fait de vision, de performances extraordinaires et d'engagement. Afin de célébrer cet anniversaire, la direction générale a organisé une cérémonie, le 26 septembre dernier à Ouagadougou. A cette occasion, le rapport de développement durable 2018 de la mine d'Essakane a été présenté et un focus a été fait sur ses 10 ans de la Responsabilité sociale de l'entreprise (RSE). Le ministre des Mines et des Carrières, Oumarou Idani, était le parrain de cette cérémonie.

Le rapport de « développement durable » dont le lancement coïncide avec la tenue de la Semaine des activités minières d'Afrique de l'Ouest, est le résultat d'une compilation des actions de RSE menées au cours de cette dernière décennie au Burkina Faso. Il s'agit d'un outil phare dont se dote la compagnie dans le but de présenter une revue des performances et des impacts économiques et sociaux de la mine. Essakane est un investissement global de 408 milliards de F CFA. En 2017, la mine a réalisé un chiffre d'affaires de 323 milliards de F CFA et 55% de ce chiffre d'affaires, soit 178 milliards de F CFA, ont été injectés dans l'économie nationale en 2017. Au titre de l'année 2018, la mine emploie directement plus de 2 200 personnes dont 95% de nationaux. De ce lot sortent également 11% de femmes.

« Aujourd'hui, la mine Essakane demeure le fleuron de l'industrie nationale et pèse pour près de 1/3 de la chaine de valeur globale de l'industrie minière du Burkina Faso », s'est réjoui le vice-président d'Iamgold Afrique de l'Ouest, Une performance que Oumar Toguyeni a mise au compte des partenaires, des autorités burkinabè ainsi que des communautés hôtes de la région. Iamgold a une vision, celle d'être un chef de file mondial dans la création de valeurs supérieures pour ses parties prenantes par une exploitation minière responsable.

Dans cette perspective, les premiers responsables ont pris l'engagement d'investir dans les communes à travers la mise en œuvre de plusieurs projets qui impactent directement la vie des populations. Pour ce faire, près de deux milliards de F CFA ont été investis depuis 2014 au profit des Plans de développement des communes de Dori, Falagountou, Gorom-Gorom, Markoye et du Plan régional de développement des communautés.

Il convient de rappeler que l'exploitation minière a un impact sur l'environnement. C'est pourquoi, conformément à la législation burkinabè, un fonds de réhabilitation de 26 milliards de F CFA est prévu pour réaliser le plan de fermeture de la mine.

Remise du rapport au ministre des mines par Oumar Toguyeni de IAMGOLD

Dans son allocution, le ministre des Mines et des Carrières, a salué le leadership de la mine d'Essakane qui place les populations locales au centre de son exploitation minière. « Vous avez très tôt compris que vous partagez, avec les communautés hôtes, un destin commun.
C'est pourquoi je vous invite à continuer de déployer des efforts pour que l'or brille pour tous au cours de la prochaine décennie », a dit Oumarou Idani, avant d'adresser ses chaleureuses félicitations à la société minière pour son 10e anniversaire et l'appui sans cesse renouvelé pour l'épanouissement des populations sahéliennes.

Au moment où Essakane SA célèbre ses 10 ans d'exploitation au Burkina Faso, M. Toguyeni pense déjàà l'avenir : « Nous recherchons toutes les opportunités de rallonger la durée de vie actuelle de la mine, bien au-delà de la prochaine décennie ! » La fin des opérations de la mine étant prévue pour 2025.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net


73e session de l'ONU : L'Organisation de la coopération islamique réaffirme sa détermination à vaincre le terrorisme

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La réunion annuelle de coordination des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), tenue ce vendredi 28 septembre 2018 à New York, se tient dans un contexte où le monde musulman se trouve confrontéà une multitude de défis. Ce sont entre autres la situation des communautés musulmanes en Thaïlande et au Myanmar, la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, les causes de la femme et de l'enfant, la question palestinienne.

Fléau mondial, la question du terrorisme et de l'extrémisme violent est au cœur de cette réunion annuelle. « Nous aspirons, avec intérêt, à poursuivre la coopération avec le reste de la communauté internationale pour mettre au point une approche globale qui prenne en compte toutes les dimensions sécuritaires, économiques, culturelles, sociétales et intellectuelles du fléau », a noté le secrétaire général de l'OCI, Youssef Bin Ahmed Al-Othaimeen. Ainsi, au cours de cette rencontre qui se tient en marge de la 73e session de l'assemblée générale de l'ONU, l'OCI a annoncé la signature d'un mémorandum d'accord avec l'Organisation des Nations unies pour la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent.

Et le secrétaire général de l'OCI de signifier la ferme volonté de l'institution, à travers le Centre de la Voix de la Sagesse, de sensibiliser les jeunes au danger de l'adhésion aux groupes terroristes et takfiristes.
Dans la même veine, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Burkina, Alpha Barry, a noté que son pays, qui continue de payer un lourd tribut dans les attaques terroristes, a mis en place un Programme d'urgence pour le Sahel (PUS), afin de renforcer la résilience des populations la partie nord du pays et améliorer leur accès aux services sociaux de base.

De la situation des Rohingas au Myanmar, des communautés musulmanes vivant aux Philippines, en Thaïlande et dans d'autres contrées, l'OCI, qui dit surveiller la situation de près, appelle les gouvernements desdits pays à garantir la pleine jouissance du droit des musulmans de pratiquer leur religion sans restrictions aux lois nationales de ces pays. Et comme il fallait s'y attendre, l'épineuse question palestinienne était sur la table des discussions.

Les pays membres de l'OCI estiment qu'il y a nécessité de faire avancer le processus de paix en vue de trouver une solution juste à la question palestinienne, conformément aux normes du droit international. En attendant, l'OCI entend poursuivre ses efforts pour la mise en œuvre de son programme décennal pour la période 2015-2025. Ce programme, selon Youssef Bin Ahmed Al-Othaimeen, représente le référentiel en termes d'action dans les domaines de la paix, de la sécurité, de la lutte contre le terrorisme, de l'éradication de la pauvreté et de la promotion des droits de l'homme.

A la veille de la tenue de la 7e conférence ministérielle sur le rôle des femmes dans le développement des Etats membres au Burkina Faso, l'OCI a renouvelé son engagement à soutenir les projets et programmes en faveur de l'autonomisation et l'avancement des femmes et la facilitation de leur accès aux postes les plus élevés. Notons que dans le cadre cette conférence, qui se tiendra en fin novembre 2018, le ministre des Affaires étrangères du Burkina et la ministre en charge de la Femme, ont rencontré le secrétaire général de l'OCI, dans la soirée du jeudi 27 septembre 2018.

Au cours de cette rencontre, les pays membres de l'OCI se sont engagés à appuyer le Burkina dans l'organisation de cet évènement. Toujours dans le cadre de cette conférence ministérielle, les deux ministres se sont entretenus avec le ministre des Affaires étrangères du Bahrein, Khalid Ben Ahmed Al-Khalifah, ce vendredi 28 septembre.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

Arrondissement N°2 de Bobo-Dioulasso : Le conseil municipal a tenu sa deuxième session extraordinaire de 2018

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La mairie de l'arrondissement N°2 de Bobo-Dioulasso a tenu sa deuxième session extraordinaire de 2018, le vendredi 28 septembre, au sein de ladite mairie. Quatre points étaient à l'ordre du jour dont l'examen et l'adoption du budget 2019 et une communication sur le rôle et la place des élus locaux dans la gestion des communes.

Le maire de l'arrondissement N°2 de Bobo, Zezouma Paulin Sanou, a tenu, avec ses conseillers, la deuxième session extraordinaire 2018, le vendredi 28 septembre. Quatre points étaient à l'ordre du jour : l'examen et adoption du procès-verbal de la troisième session ordinaire des 4 et 5 septembre 2018, l'examen et l'adoption de l'avant-projet du budget primitif gestion 2019, une communication sur le rôle et la place des élus locaux dans la gestion de la commune et, en dernier point, les divers.

Zezouma Paulin Sanou Maire arr 2

Après examen, le conseil a adopté, au titre du budget primitif gestion 2019, la somme de 120 millions qui seront répartis comme suit : 66% attribués au fonctionnement de la mairie ; 33,78% pour les petits investissements, les gros investissements revenant à la charge de la mairie. Selon le maire Zezouma Paulin Sanou, ce budget ne couvre évidemment pas toutes les dépenses et c'est à la mairie de savoir gérer les dépenses. Les grands chantiers visés pour les investissements sont la réhabilitation des toitures, des murs ou des tables-bancs d'écoles et CSPS qui ont été identifié pour bénéficier de ce projet.

Concernant la communication sur le rôle et la place des élus locaux dans la gestion de la commune, le maire Paulin Sanou confie que certains conseillers ne comprennent pas beaucoup leur rôle au sein de la mairie, à savoir assister au conseil et rendre compte à la base. Voilà pourquoi ils ont initié cette communication pour sensibiliser et faire comprendre aux conseillers qu'ils ont le droit et le devoir de rendre compte à la population.

Aboubdramane Millogo communicateur

Aboudramane Millogo, expert en management des collectivités, qui a communiqué sur ce thème du rôle et de la place des élus locaux dans la gestion de la commune, a, avant tout, donné une définition du titre de conseiller. « Le conseiller municipal est une personne physique élue conformément à la loi et règlement en vigueur au Burkina Faso. C'est un citoyen élu représentant toute la population au sein du conseil municipal », explique-t-il.
Pour être un bon conseiller, il appelle d'abord les élus locaux à se départir des querelles politiques en mettant en avant l'intérêt de la population. Le conseiller doit être un bon manager en travaillant avec tous les acteurs de son conseil et de sa commune, écouter et communiquer les informations, organiser et déléguer des tâches à ses collaborateurs.

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Il doit également prendre au sérieux les conseils car certains conseillers n'y participent que selon leur conviction et non par devoir.

En outre, en termes de qualité, il doit être un leader en défendant les intérêts de la commune, être un bâtisseur en véhiculant l'information exacte et juste au sein de sa communauté ou encore être un pacifiste, un faiseur de paix.

Par ailleurs, le maire Paulin Sanou prévoit de faire des dons de kits scolaires en début octobre aux sinistrés de Santidougou, village rattachéà l'arrondissement 2 ayant subi une inondation en mi-septembre.

[ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Haoua Touré
Lefaso.net

Rentrée scolaire et académique 2018-2019 : Donner à la médiation toute son importance comme outil de soutien à l'œuvre pédagogique (Dr Poussi Sawadogo)

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Les élèves et les étudiants reprennent le chemin de l'école et du campus avec la reprise des activités pédagogiques. En plus, la médiation à l'école est à l'ordre du jour de la rencontre des médiateurs des pays membres de l'UEMOA qui se réunissent à Ouagadougou du 1er au 3 octobre 2018.

Face à cette double actualité, l'auteur, en tant que parent et éducateur, se sent interpelé par la nécessité de préserver la paix entre les acteurs de l'éducation au niveau de tous les ordres d'enseignement. Faisant sienne la posture d'anticipation de l'américain William Ury, l'auteur interpelle les acteurs du système éducatif burkinabè : « On a vite raison d'un début d'incendie ; mais qu'on le laisse progresser, et des fleuves entiers ne pourront l'éteindre. (…). Car le conflit n'est pas le produit d'une génération spontanée ; il découle d'une tension latente, se développe en un affrontement ouvert, explose en véritable combat pour, enfin passer le seuil de la violence destructrice. »

Il importe d'aider les responsables administratifs, les enseignants, des élèves, les parents et les syndicats et associations à dialoguer et à cultiver le compromis pour surmonter leurs différends au cours de l'année scolaire et académique qui démarre. A tous les niveaux, préscolaire, primaire, secondaire et supérieur, il faut prévenir les crises et pendre en charge les conflits qui surgissent entre les acteurs du système éducatif. Il importe d'instituer des mécanismes de médiation des crises scolaires et académiques pour répondre aux attentes de pacification de l'espace éducatif au Burkina Faso.

La présente réflexion porte, dans un premier temps, sur la finalité de la médiation, dans un deuxième temps, elle aborde les responsabilités des acteurs du système éducatif et, en troisième lieu, elle traite de la médiation comme un mécanisme alternatif de pacification de l'espace éducatif.

La finalité de la médiation

La médiation est une fonction qui consiste à résoudre par des bons offices et par voie de recommandation les différends qui opposent des protagonistes dans un environnement social donné. Elle peut être formelle ou informelle. Elle vise à maintenir un dialogue permanent, sincère et constructif entre les acteurs d'une sphère donnée au service de la paix et de la prospérité.

Le médiateur est une tierce personne qui aide des protagonistes à trouver une troisième plus bénéfique que la voie qui arrangerait chaque partie prise individuellement. Il se place dans l'entre-deux pour faciliter le dialogue et la compréhension. Il refuse d'être indifférent au problème qui divise les protagonistes mais demeure impartial vis-à-vis de leurs positions respectives.

Dans le milieu scolaire ou académique, le médiateur est à la fois une force de proposition par la formulation de recommandations pertinentes pour un règlement rapide et à l'amiable des conflits entre les acteurs du système éducatif aux niveaux micro, méso et macro. Il se présente comme un acteur professionnel qui œuvre à l'amélioration des services éducatifs et à toute activité de facilitation du dialogue entre les acteurs. Comme énoncé plus haut, la vie éducative est animée par une diversité d'acteurs avec des responsabilités différentes.

Les responsabilités des acteurs du système éducatif

Selon la loi n° 013/2007/AN portant loi d'orientation de l'éducation au Burkina Faso du 30 juillet 2007, l'éducation est « l'ensemble des activités visant à développer chez l'être humain l'ensemble de ses potentialités physiques, intellectuelles, morales, spirituelles, psychologiques et sociales, en vue d'assurer sa socialisation, son autonomie, son épanouissement et sa participation au développement économique, social et culturel. » Elle est une priorité nationale et un droit pour tout Burkinabè.

Selon la loi (art. 13), le système éducatif burkinabè a pour finalité de transformer le jeune burkinabè en un citoyen responsable, producteur et créatif. Pour en faire un acteur du développement, elle stimule l'esprit d'initiative et d'entreprise de l'apprenant. Pour en faire un promoteur de la bonne gouvernance, elle cultive chez l'apprenant l'esprit de citoyenneté responsable, le sens de la démocratie, de l'unité nationale et de la justice sociale. Pour en faire un artisan de la paix, elle développement chez l'apprenant l'esprit de solidarité, d'intégrité, d'équité, de justice, de loyauté, de tolérance et de paix.

L'éducation au Burkina Faso est structurée en quatre niveaux : formel, non formel, informel et l'éducation spécialisée.
Pour la présente étude, il sera question du niveau formel qui comprend l'éducation de base formelle, l'enseignement secondaire, l'enseignement supérieur et la formation technique et professionnelle.
Au regard de la loi, les acteurs du système éducatif ont des devoirs et des droits.

Les responsables des structures éducatives publiques et privées ont droit à des moyens humains, matériels et financiers conséquents pour accomplir leurs missions. Ils doivent en retour respecter et faire respecter les libertés d'expression, de conscience et de culte. Ils doivent également assumer les responsabilités civiles des faits et dommages commis par les élèves durant leur séjour à l'école.

Les personnels de l'éducation jouissent de droits et de libertés liés à leur statut, notamment la liberté de créer des syndicats ou de former des associations. En retour, ils doivent assurer et évaluer les activités pédagogiques. Ils doivent aussi exercer leurs fonctions en toute objectivité, neutralité et impartialité.

Les apprenant-e-s ont la liberté de conscience, de culte et d'expression. Ils peuvent créer des associations pour défendre leurs droits et intérêts matériels et moraux. Ils ont l'obligation d'accomplir des tâches inhérentes à leurs études et formations. Ils doivent être assidu-e-s et respecter les règles de fonctionnement et la vie collective des établissements. Ils doivent également se soumettre au principe de pluralisme et de neutralité.

Les associations et les organisations non gouvernementales reconnues peuvent participer à l'élaboration et à la mise en œuvre des programmes et projets en éducation à condition de signer des conventions avec le ministère de tutelle.

Il est reconnu aux communautés le droit de participer aux prises de décision sur le fonctionnement, l'organisation et la gestion des structures éducatives. Elles doivent en contrepartie assumer leurs responsabilités de bénéficiaires des actions éducatives.

Les relations entre les acteurs dépendent de la connaissance et du respect des droits et devoirs de chaque composante. Il doit s'instaurer un dialogue permanent entre les différents acteurs pour favoriser un climat favorable à l'accomplissement des missions éducatives. Il existe souvent des conflits entre les acteurs du système éducatif à l'image de la crise qui a secoué l'école burkinabè d'octobre 2017 à janvier 2018 et qui s'est soldée par la signature, le 27 janvier 2018 à Ouagadougou, du protocole d'accord entre le gouvernement et la coordination nationale des syndicats de l'éducation (CNSE).

Les points clés du protocole porte sur l'adoption d'un statut valorisant au profit des personnels de l'éducation et de la recherche, l'amélioration de l'accès à l'éducation, l'amélioration des conditions de travail pour une efficacité du système éducatif, la revalorisation de la fonction enseignante. Un tel accord mérite d'être accompagné par des médiateurs scolaires et académiques afin d'aider les protagonistes à une meilleure mise en œuvre des engagements.

Une éducation de qualité, inclusive et accessible, pourrait être possible grâce à la facilitation du processus de dialogue pour la mise en œuvre des engagements contenu dans le protocole d'accord du 27 janvier 2018. Une telle intervention, portée par un médiateur externe, pourrait contribuer à une consolidation du dialogue et à apaiser l'espace éducatif pour permettre la conduite normale des activités pédagogiques au cours de l'année scolaire et académique 2018-2019.

Au Burkina Faso, le Médiateur du Faso, s'est très tôt impliqué dans le jeu des acteurs du système éducatif. En 1997, à sa troisième année d'existence, l'institution, à travers l'intervention de son premier président, le Général Tiémoko Marc Garango, a permis de mettre fin à la grève de sept semaines de l'Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB), rapporte Pascal Bianchini (2004) dans son ouvrage intitulé Ecole et politique en Afrique Noire : sociologie des crises et des réformes au Sénégal et au Burkina Faso.

Au-delà de ces crises majeures, il existe des crises moyennes ou mineures qui touchent des établissements scolaires isolés ou un ensemble. Ces conflits ne doivent pas être négligés. En effet, des médiateurs internes ou externes devraient offrir leurs bons offices pour faciliter le retour à la paix.

La médiation, un mécanisme alternatif de pacification de l'espace éducatif

L'éducation est un support du développement et de la paix de tout pays. Au Burkina Faso, des écoles, des établissements secondaires, des institutions d'enseignement supérieur, aussi bien du public que du privé, individuellement ou collectivement, connaissent souvent des crises.
L'effet de contagion menace souvent une commune, une région ou tout le pays. L'intervention d'un médiateur peut jouer un rôle essentiel dans la pacification du milieu de l'éducation par la proposition de recommandations et par l'offre de services de facilitation des processus de dialogue entre les acteurs de l'éducation.
A l'interne comme à l'externe, les acteurs du système éducatif ont besoin de médiateurs pour les aider à conduire leur dialogue. De là découlent la triple mission de la médiation scolaire.

La première mission, préventive, consiste à conduire des campagnes de sensibilisation et de plaidoyer pour l'intégration de la médiation dans les curricula de l'éducation formelle. Du primaire au supérieur en passant par le secondaire, il est possible d'instituer des modules sur la médiation de crises. L'appropriation de ces contenus permettra aux élèves, aux étudiants et aux apprenants des écoles professionnelles de disposer d'éléments utiles dans le cadre de la défense de leurs intérêts.

Dans le cadre du renforcement des capacités des responsables des structures éducatives et des personnels de l'éducation, des thématiques sur la médiation de crises devraient être intégrées aux programmes.

A l'image des gouvernements scolaires et des clubs de paix initiés et installés par des organisations de la société civile comme Plan International et le Réseau Ouest Africain d'Edification de la Paix (WANEP), il serait utile d'appuyer des initiatives de création de cellule de médiation au sein des écoles et des universités.
La cellule de médiation devrait être un organe inclusif et représentatif des composantes de la structure concernée. Elle devrait être avant tout sensible au genre afin de permettre aux hommes et aux femmes, aux garçons et aux filles d'agir pour prévenir les conflits au sein de la structure et entre la structure et son environnement.

Il serait aussi utile de mettre en place des points focaux assumant les missions de médiateurs scolaires dans les circonscriptions, dans les écoles, dans les lycées, dans les universités et dans les écoles professionnelles pour s'autosaisir les conflits entre les acteurs du système éducatif pour une médiation.

La deuxième mission est curative et consiste à accompagner les acteurs du système éducatif à prendre en charge leurs crises, le médiateur devrait être en mesure d'analyser les situations conflictuelles et d'assurer des actions de facilitation des processus de dialogue. Rappelons que l'analyse des conflits fait recours aux théories des causes des conflits.

En effet, tout conflit peut être justifié par au moins une des causes suivantes : l'insatisfaction des besoins humains, la perception manichéenne des relations humaines, le jeu pour le maintien ou l'accès au pouvoir politique et l'antagonisme entre la volonté de changer et la résistance au changement. Des outils comme l'arbre (causes), la carte (acteurs) et l'iceberg (positions et motivations) permettent de comprendre et de prendre en charge les conflits dans tout milieu social.

La dernière mission est réparatrice et concerne la période post-conflit. Le médiateur peut développer un mécanisme d'assistance afin de permettre aux acteurs du système éducatif d'assurer une meilleure mise en œuvre des consensus issus de leurs dialogues. Ce mécanisme fondé sur le principe du suivi-évaluation devrait être porté par les cellules de médiation et par les points focaux de médiateurs scolaires.

L'exécution efficace des différentes missions du médiateur interne ou externe permettront aux acteurs du système éducatif de disposer d'une forte résilience dans la mitigation des situations de crises. On assistera à la réconciliation et à normalisation de l'espace éducatif.

En somme, le médiateur interne ou externe occupe une place importante pour le monde de l'éducation. Son rôle est prééminent dans la facilitation des processus de dialogue entre les différents acteurs du système éducatif. Son indépendance lui confère une position impartiale pour rapprocher les protagonistes et proposer des pistes de sortie de crise.
Ses missions de promotion de la paix et de prévention des crises, ses missions de résolution des conflits et celles de consolidation de la paix lui confère une dimension d'acteur social au service de l'intérêt général. La médiation est une interaction sociale au service de la synergie d'action. Il s'agit d'une activité humaine qui se lit à travers des comportements, des habitudes et des attitudes. Elle est un mécanisme de promotion de la paix à la disposition des artisans de l'entente de la concorde.

Accra, le 27 septembre 2018
Dr Poussi Sawadogo
Coach-formateur en médiation de crises

Radicalisation religieuse au Burkina : Des travaux de recherche pour faire l'état des lieux

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L'Institut de recherche pour le développement (IRD) et ses partenaires ont procédé, ce jeudi 27 septembre 2018, à la restitution des travaux de recherche sur l'état des lieux des connaissances sur le religieux au Burkina Faso. Financé par l'Union européenne, ce projet de recherche, lancé en janvier 2018, s'est achevé par la production d'un ouvrage scientifique. C'est donc pour livrer la substance de ce document que les leaders religieux, les chercheurs et les partenaires techniques et financiers se sont retrouvés en atelier.

Le Burkina est confronté, ces dernières années, à des attaques perpétrées par des groupes se revendiquant du djihad armé. Dans ce contexte, plusieurs questions méritent d'être posées sur la radicalisation religieuse au pays des Hommes intègres. « Pour apporter une réponse à un phénomène, il faut le connaître », dixit le professeur d'histoire Hamidou Diallo, participant à cet atelier. C'est donc pour mieux comprendre le phénomène de radicalisation religieuse au Burkina que le Fonds fiduciaire d'urgence (FFU) de l'Union européenne, l'IRD et l'INSS ont mené une recherche sur « l'état des lieux des connaissances sur le religieux au Burkina Faso ». Cette recherche a débouché sur une cartographie, un répertoire de structures ressources, une revue de presse, un ouvrage collectif et une synthèse.

Dans son interprétation de la cartographie, Odette Ouédraogo a révélé la présence d'équipements sociaux réalisés par les différentes confessions religieuses dans les dix villes enquêtées. Ces équipements sociaux sont entre autres des écoles, des radios, des forages. Pour Aude Nikiema, chercheuse à l'INSS, ces statistiques montrent une cohabitation entre les confessions religieuses et leur implication dans la vie sociale des communautés. De son coté, Alice Degorce Kaboré trouve que ces actions démontrent que les confessions religieuses sont solidaires.

Sur la base de statistiques, les chercheurs ont conclu qu'il y a une bonne cohabitation interreligieuse au Burkina. Présent à la cérémonie, Naaba Kango de Sao, représentant les chefs coutumiers, a déclaré avoir pris acte des résultats de l'étude. Pour l'imam Ilboudo du CERFI, « ces faits ne sont pas pratiques pour nous les hommes de terrain, c'est juste des faits scientifiques ».

Par contre, Eric Pitois, gestionnaire du programme Fonds fiduciaire d'urgence de l'Union européenne, a salué l'initiative. « C'est une avancée, cela fait des mois que nous attendons ce travail. Nous attendons le produit fini qui est le document, afin de poursuivre les recherches de prévention de la radicalisation sur le terrain », s'est-il réjoui. Dans ses analyses, l'anthropologue Ludovic O. Kibora a fait des recommandations sur les mesures de prévention de la radicalisation. Il trouve le contenu du document opportun en ce qu'il apporte une réponse au phénomène. Le document, dit-il, sera à un prix abordable pour permettre au public de s'en imprégner.

Edouard Samboe (Stagiaire)
Issouf Ouédraogo (Stagiaire)
Lefaso.net

Insurrection populaire d'octobre 2014 au Burkina : Un défi a la démocratie

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Le Burkina Faso va commémorer, dans quelques semaines, en octobre prochain, le quatrième anniversaire de sa deuxième insurrection populaire, après celle du 3 janvier 1966, qui avait vu la chute du premier président, Maurice Yaméogo. Cette dernière insurrection marque la fin non seulement de cinquante ans de pouvoir militaire, mais surtout de celui de Blaise Compaoré, au pouvoir depuis le 15 octobre 1987.

Très peu d'analystes politiques fussent-ils dans les secrets de Dieu, pouvaient prévoir la chute de Blaise Compaoré et de son régime, dans un scénario aussi rapide. Tellement il était établi que ce régime était solide et que Blaise Compaoré, personnage énigmatique, fin stratège politique, le » sphinx »« enfant terrible de Ziniaré», les journalistes burkinabè aimaient ainsi le qualifier, capable de renverser et de se sortir par un tour de passe- passe des situations les plus désavantageuses.

Pour s'en convaincre de cette situation polico dramatique, il n'y a qu'à se rappeler du regard ahuri du président Yayi Boni du Bénin, lors de la cérémonie de passation de charge marquant le début de la période de transition politique entre le Colonel Yacouba Zida et le président Michel Kafando.

Blaise Compaoré lui-même s'était totalement installé dans la certitude d'être doté de cette étoile que les autres n'ont pas, et qui faisait de lui un surhomme. Et bien de burkinabè le voyaient et le croyaient ainsi.

Avait-on oublié que le pouvoir des hommes n'est qu'un prêt qui se réclame à tout moment ?

L'insurrection populaire d'octobre 2014, a été un évènement politique majeur, pour le Burkina Faso, de par les circonstances de son avènement et de la qualité des acteurs. Survenue après cinquante ans d'indépendance, elle a fait chuter le régime de Blaise Compaoré accusé de décrochage démocratique, de mal gouvernance et de crimes de sang, par des insurgés dont la grande majoritéétait composée de jeunes. Elle semble être également la résultante d'un processus politique, un héritage de notre tumultueuse histoire politique, et devra constituer pour longtemps, un repère et une source de réflexions et de solutions pour notre pays, et peut être pour d'autres.

Cette insurrection a été un moment d'optimisme pour tous les démocrates africains, qui y ont vu un grand signe de courage politique et de démocratie avancée, de la part d'un peuple qui semblait être à jamais soumis, face à un pouvoir qui jusque-là, n'avait point vaciller face à une quelconque menace politique.

Une insurrection populaire politique de cette nature, est porteuse d'un potentiel démocratique immense, duquel on attend un renforcement de la démocratie et un perfectionnement de l'Etat de droit.

Malheureusement, malgré son immense portée politique et historique, elle semble déjà oubliée, comme si c'était un banal accident de l'histoire survenu dans notre pays. Les analyses sur la situation nationale intègrent très peu l'intérêt et les valeurs de cet évènement.

Il est vrai que cette situation est du goût de plusieurs personnes, mais les démocrates ne doivent-ils pas donner de la voix.

Par contre, depuis l'insurrection, notre pays est en peine avec un niveau d'incivisme et de revendications sociales, jamais égalé au Burkina Faso. Comme si les burkinabé venaient de découvrir la nudité infrastructurelle de leur pays, et la profondeur de leur pauvreté.

Les français se reprochent souvent de savoir réussir les révolutions mais de refuser les réformes, les burkinabé, eux, n'ont-ils pas de la peine à installer un Etat de droit chaque fois qu'ils réussissent une insurrection ?

Ainsi la première insurrection du 3 janvier 1966, a fini entre les mains de l'armée, qui est restée au pouvoir jusqu'en octobre 2014, alors qu'il existait une solution constitutionnelle.

Pourquoi la grogne sociale et les actes d'incivisme ont-ils pris une telle dimension au sortir de l'insurrection ?

Est-ce que l'avènement de l'insurrection devait-elle donner naissance dans sa suite, à un mieux-être immédiat qui n'aurait pu se produire ?
Les objectifs immédiats de l'insurrection n'ont-ils pas été atteints ?
Comment expliquer l'impatience manifeste de certaines populations vis-à-vis du régime Kaboréà peine installé ?

N'est-ce pas, que cette situation confirme cette affirmation du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies dans une étude , à savoir que « le passage d'un État répressif à un État démocratique et l'amélioration des systèmes démocratiques existants se heurtent inévitablement à des obstacles » ?

A cette situation il faut compléter, ces tentatives de déstabilisation de nos institutions, avec la récurrence des actes terroristes, par, ce qui semble être une coalition de ceux qui estiment n'avoir rien engrangé dans l'insurrection, et de ceux que l'insurrection aurait dépossédés.

Le Burkina Faso est transition démocratique. Allons-nous pouvoir relever ce défi à la démocratie que constitue l'insurrection populaire ?
La première insurrection ayant connu un échec démocratique, sommes-nous en train de réussir la deuxième ?

1. La portée politique de l'insurrection d'octobre 2014

L'insurrection politique d'octobre 2014, est l'histoire d'un peuple qui n'a pas connu de continuité et d'alternance démocratiques. C'est l'histoire d'un peuple qui s'est essayéà la révolution ; c'est l'histoire d'un peuple où des familles ont été endeuillées par les violences politiques, c'est l'histoire d'un peuple qui a été dirigé de mains de maitre pendant vingt et sept ans et qui a cherché la rupture. L'insurrection a été la manifestation de ce besoin de rupture.

Cette perspective historique a également donné naissance à des attentes importantes et pressantes à tel point qu'à peine élu, le président Roch Kaboré a dû faire face et ce, jusqu'à ce jour à une situation qui s'apparente à une adversité politique sans pareille, caractérisée par une grogne sociale et un incivisme qui semblent être les prix à payer pour avoir étéélu. On lui oppose l'immédiateté des solutions aux préoccupations des populations, notamment l'amélioration des conditions de vie.

Cliquez sur le lien en dessous pour lire l'intégralité

Situation nationale : « Nous avons besoin de Rédemption »

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Le Burkina Faso, ma patrie traverse une phase critique de son histoire. Les tragédies d'ordre sécuritaire de par leur nature ébranlent ses fondations. Heureusement, en visitant l'histoire des civilisations et des peuples, l'on se rend compte que notre pays n'est pas le seul àêtre confrontéà de telles épreuves. D'autres civilisations avant nous ont vécu des moments plus difficiles mais, ont su et pu trouver les ressources morales, psychologiques, culturelles, intellectuelles, etc. pour sauver leur âme existentielle. Avons-nous les ressorts nécessaires pour résister à la zone de turbulence que notre mère patrie traverse ?

Mon avis, c'est que cela ne sera possible au Burkina Faso qu'à travers une rédemption pleinement assumée par toutes et tous. Je voudrais paraphraser un grand homme burkinabè qui disait que « les tragédies des peuples révèlent les grands Hommes mais que ce sont les médiocres qui provoquent ces tragedies ». Notre pays est à la croisée des chemins et aura besoin de grands hommes ; (soit dit en passant, je suis inspiré dans mes engagements politiques et sociaux par ce grand homme que la tragédie du 15 Octobre 1987 continue de révéler : Thomas SANKARA.)

Les tragédies et autres épreuves que nous connaissons actuellement, en tant que pays, exigent que les élites politiques, économiques, religieuses, coutumières, militaires, de la société civile fassent preuve de rédemption. Mais les élites politiques en premier.

En effet, le prototype du politicien et de la politicienne burkinabè est le même, quel que soit le parti, le regroupement, l'association : ils sont tous culturellement, politiquement et idéologiquement aliénés a des modèles exogènes, euphoriques des rêves des autres, peu enclins de rêver par eux-mêmes et pour leur patrie.
Nous ne sommes pas seulement que des consommateurs de produits exogènes ; nous sommes surtout des consommateurs d'idées, de pensées exogènes. Et aussi longtemps que cette tendance ne sera pas inversée, la classe politique échouera dans ses missions.

Les aspirations de notre peuple ne sont pas que matérielles ; elles sont aussi profondément immatérielles et spirituelles. Le burkinabè et le rêve burkinabè sont les infrastructures prioritaires à réaliser. Les cultes de célébration autour des réalisations matérielles, des comptabilités matières contenues dans les programmes et projets de la classe politique, ne doivent pas constituer l'étalon de mesure de la réussite d'une gouvernance politique.

L'absence d'un rêve burkinabè constitue de nos jours la mère des faillites de la classe politique et des élites gouvernantes. Pourtant, il n'est pas tard avant qu'il ne soit trop tard pour cette classe politique aux affaires depuis plus de 35 ans, de procéder impérativement à une rédemption.

On ne peut pas continuer àêtre à la merci des rêves des autres, qu'ils soient Américains, Albanais, Français, Chinois, Orientaux, Occidentaux et espérer une quelconque transformation, même superficielle, de nos sociétés.

En cette période de tragédie, le niveau de bas étage du débat national, les comportements et pratiques des acteurs politiques mettent davantage le pays en danger. Le destin de notre peuple se joue en ces moments critiques de guerre contre la patrie, et exige une autre culture politique, une offre politique nouvelle ainsi qu'une nouvelle éthique politique.

Nous pouvons continuer à applaudir et à crier nos soutiens à nos leaders politiques, toutes tendances confondues. Mais la réalité du terrain est là, criarde, têtue : très peu d'eux ont démontré une capacité intellectuelle, morale et culturelle àêtre de grands hommes, de grandes dames à même de construire un mouvement politique crédible, avec une offre idéologique socialement endogène et viable de rupture, porteuse de changements.
Ceux qui ne sont pas en mesure de construire un mouvement politique supposément être idéologiquement homogène seront difficilement capable de construire une patrie supposément être idéologiquement diverse.

La gauche burkinabè en particulier, les hommes et les femmes de gauche, auto-proclamés « dernier rempart de sauvetage du pays », s'illustrent particulièrement depuis au moins 40 ans par leur intelligence de fragmentation, de décomposition et de dégénérescence en opportunistes mercantiles et parasitaires.

En ces graves heures, en ces moments de guerre, nous nous devons tous des efforts d'introspection, de rétrospection et de prospection, pour éviter d'ajouter de la comédie à la tragédie.

Nos envolées lyriques inutilement compétitives à qui mieux mieux de soutien à nos Forces de défense et de sécurité (FDS) me paraissent alors inutiles. La patrie a simplement besoin que tous ses fils et toutes ses filles deviennent des FDS. Aucune monnaie de singe ne pourra payer les sacrifices des vaillants soldats pour que nous puissions poursuivre nos infestes querelles politiciennes et autres apparitions folkloriques de distribution de vivres, d'inauguration de forages, latrines, de Maracaña, etc. Le pays est en posture de guerre. Il est donc temps que nous nous mettions aussi en posture de guerre, sur toutes les lignes, car toutes les lignes sont des lignes de front. Chacun a son poste de combat.

Sommes-nous vraiment fiers en tant que classe politique, d'appeler à des collectes de fonds pour soutenir l'effort de guerre ?

Devrions-nous vraiment en tant que classe politique, être fières de mesurer la bonne gestion de cette guerre par les milliers de terroristes suspects aux arrêts ?

L'incapacité de la classe politique à définir correctement cette guerre et à communiquer au peuple les graves enjeux qui en résultent, expliquent ces propos, propositions et actes de démission et de culpabilité.
Si ceux qui ont assumé la gouvernance du pays pendant plus de 30 ans sont réduits à appeler à des collectes de fonds pour notre armée, n'y a-t-il pas là au fond un aveu d'échec, de faillite et de disqualification de ces hommes politiques ?

Si le Burkina compte aujourd'hui des milliers de suspects terroristes (encore faut-il que cette guerre soit d'ordre terroriste), n'y a-t-il pas au fond un aveu de démission culturelle, idéologique, sociale ? N'avions-nous pas échouéà construire un patriotisme burkinabè ? Et le patriote burkinabè ?

Sommes-nous en guerre pour la patrie et en ordre de bataille pour la gagner quand l'intérêt du moment de la classe politique et des élites se conjugue en termes de passage à une Ve république qui du reste, n'est fondamentalement pas une rupture d'avec toutes les précédentes ?

Sommes-nous vraiment en ordre de bataille pour la patrie quand les différents états-majors politiques sont préoccupés à orchestrer sans vergogne des entrées politiques inutilement compétitives, antagonistes (marches, meetings, assemblées) sous couvert de slogans patriotiques ?

L'année prochaine, en 2019, le Burkina Faso aura « 100 ans, un siècle » ; un rendez-vous historique lourd de signification, de responsabilité et de redevabilité, de surpassement ; dans la rédemption, penchons-nous sur notre identité, notre âme existentielle ; si referendum il devrait y avoir en 2019, ce devrait être celui de « notre autodénomination » ; savoir reconsidérer et se reconsidérer en temps d'épreuve est le propre des grands Hommes.

Un siècle, n'est pas un jour ; l'illustre historien Ki-Zerbo disait « on ne développe pas, on se développe » ; aux générations présentes et aux élites gouvernantes actuelles, de se développer et d'être au diapason de l'histoire.

Jeunes et vieux de tout bord politique, de toute obédience sociale, religieuse, intellectuelle, qu'en ces moments de croisée de chemins, vous ne soyez pas les médiocres qui provoquent les tragédies mais plutôt les grands Hommes que la tragédie du moment révèlera.
Pour la patrie, ensemble, allons à la Rédemption. Il faut penser le Burkina autrement par une rupture radicale dans nos pratiques, nos postures, nos paradigmes.

Dr Guy Yogo
yemdaogo1@yahoo.com

Marche-meeting de l'opposition : « Les tentatives de boycott et de débauchage du MPP ont échoué ! »

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Nous vous proposons l'intégralité du message de l'opposition politique burkinabè lors de la marche-meeting de ce samedi 29 septembre 2018.

Mesdames et messieurs les représentants des forces vives de la nation, organisateur de la marche meeting, Mesdames et messieurs les responsables des partis politiques membres du Cadre de concertation du chef de file de l'Opposition politique, Mesdames et messieurs les responsables des organisations de la société civile, Mesdames et messieurs les représentants des organisations syndicales, Mesdames et messieurs les responsables des partis politiques, Honorables députés à l'Assemblée nationale,

Mesdames et messieurs les élus locaux de l'Opposition,
Mesdames les représentantes des organisations et structures féminines,
Mesdames et messieurs les représentants des mouvements et structures de jeunesse,
Mesdames et messieurs les représentants des organisations de commerçants et du secteur informel,

Autorités coutumières et religieuses,
Mesdames et messieurs les représentants de la presse nationale et internationale,
Camarades militantes et militants venus des provinces,
Militantes, militants et sympathisants de l'opposition,
Militantes, militants et sympathisants des organisations de la société civile,

Chers camarades,
Mesdames et messieurs,

Au nom de tous les responsables de toutes les Forces vives de la nation qui organisent cette manifestation, je voudrais vous saluer, vous remercier, et vous féliciter, pour votre gigantesque mobilisation d'aujourd'hui, pour votre détermination et pour votre courage, à l'occasion de cette journée nationale de Protestation contre la gouvernance du MPP et de ses alliés.

Les tentatives de boycott et de débauchage du MPP ont échoué !
Distribution d'argent, AG par ci et par là, coupure de sms et d'internet, propagande mensongère, etc. Tout ça pour ne pas entendre la vérité qui fait mal. C'est peine perdue !

Il parait que nos adversaires craignent que nous ne fassions une nouvelle insurrection ! Normal, l'assassin a peur du gourdin.
Nous ne sommes pas des putschistes, nous ne sommes pas hors la loi ! Nous sommes des républicains. S'ils veulent éviter une nouvelle insurrection, ce n'est pas en distribuant de l'argent qu'ils ont réussir. C'est en se mettant au travail !

Je remercie chaleureusement les organisations de la société civile qui participent à l'organisation de cette manifestation. Je les félicite pour leur intégrité et leur droiture. Il y a OSC et OSC. Celles qui sont restées dignes se battent aux côtés du peuple. Celles qui sont devenues brouettes mangent avec le MPP. A chacun son combat !
Je salue la présence ce matin de tous les leaders des partis politiques membres du cadre de concertation du Chef de file de l'opposition : chefs de partis, députés, maires, conseillers municipaux. Et ce pour leur engagement, pour leur détermination, pour leur combativité, et pour leur constance !

Je salue également la présence des leaders des partis d'opposition non membres du cadre de concertation. Je les remercie pour leur solidarité.

Mes chers camarades, mesdames et messieurs,

Je tiens tout particulièrement à saluer, à magnifier et à glorifier la participation des femmes à cette marche meeting. Les femmes burkinabè sont des amazones. Nos femmes sont courageuses. Elles sont battantes. Elles sont engagées. Elles sont déterminées. Elles sont constantes. Elles sont le présent et l'avenir du Burkina Faso !
Je salue la détermination et l'engagement de la jeunesse burkinabè qui est sortie en masse ce matin.
Notre jeunesse est martyrisée ! Notre jeunesse est bafouée ! Notre jeunesse est oubliée ! Notre jeunesse est négligée ! Mais notre Jeunesse est debout ! Notre jeunesse est rassemblée ! Notre jeunesse est conscientisée ! Notre jeunesse est responsable ! Notre jeunesse est engagée ! Et notre jeunesse est déterminée.
Les commerçants qui prennent part à cette marche meeting sont nombreux. Je les félicite d'avoir bravé la propagande du MPP et d'avoir eu le courage de s'afficher aux cotés de l'opposition.

Vous êtes tous là parce que vous avez un message ferme pour le MPP et ses alliés !
Vous êtes là parce que vous êtes inquiets pour l'avenir de notre pays !
Vous êtes là parce que personne ne peut vous acheter avec un billet de 2000F
Vous êtes là parce que vous êtes des patriotes !

Mes chers camarades,
Mesdames et messieurs,

Depuis ce matin, à travers le monde entier, à l'appel des forces vives de notre nation, de Ouagadougou à Abidjan, de Paris à New York, de Bamako à Bruxelles, de Libreville à Rome, et j'en passe, tous les patriotes soucieux de l'avenir de notre pays sont debout, pour exprimer leur colère et dire non à la mauvaise gouvernance du MPP.
Nous sommes ici ce matin parce que notre pays est à la croisée des chemins.

Nous sommes ici ce matin, parce que le destin de notre pays est en train de vaciller.
Nous sommes venus ici ce matin, pour dire au MPP et à ses alliés que nous sommes déçus, profondément déçus de la manière dont ils gèrent le Burkina.
Cela fait bientôt trois ans que le MPP et ses alliés sont au pouvoir.

Ils sont arrivés au pouvoir en disant qu'ils étaient la solution aux problèmes du Burkina Faso. Aujourd'hui, ils sont devenus aujourd'hui un problème pour le Burkina Faso.
La sécurité du Burkina Faso n'est plus garantie. L'intégrité de son territoire national est menacée. Face à la montée en puissance du péril terroriste, le MPP et ses alliés brillent par leurs tâtonnements et leurs improvisations. Malgré nos nombreuses interpellations, rien ne change.

Nos dirigeants boivent le champagne et dansent le coupé décalé, pendant que nos enfants tombent au front comme des mouches !
Notre position en tant qu'opposition est claire : Notre pays est attaqué. Il a donc a besoin de l'union sacrée de ses filles et de ses fils.
Cette union sacrée, elle se fait d'abord et avant tout autour de nos forces de défense et de sécurité, à qui nous ne cesserons jamais de rendre hommage pour leur bravoure et leur sacrifice.

Cette union sacrée nous ne la marchanderons jamais à nos forces de défense et sécurité qui se battent vaillamment au péril de leur vie pour sauver la patrie.
Honneur à nos Forces de Défense et Sécurité !
Gloire à Forces de Défense et Sécurité !
Victoire à nos Forces de Défense et Sécurité !
Toute la victoire à nos Forces de Défense et Sécurité !

Nos FDS qui se battent courageusement contre l'ennemi, ont besoin de sentir la solidarité morale de tous les burkinabé. C'est pour montrer cette solidarité que l'opposition a décidé d'organiser une souscription volontaire pour les soutenir, laquelle souscription débute aujourd'hui. Je vous invite tous à y participer, car pour la défense de l'intégrité du territoire burkinabè, pour la protection des populations et de leurs biens, pour la quiétude de notre chère patrie, aucun sacrifice ne sera de trop.
L'opposition politique réaffirme ici haut et fort qu'elle prend part à l'union sacrée des fils de la nation face au péril terroriste.

Mais soyons clair ! L'union sacrée c'est pour soutenir nos forces de défense et sécurité.
L'union sacrée, ce n'est pas pour sauver le MPP du naufrage !
Et l'union sacrée ne nous empêchera pas de situer clairement les responsabilités, et de dire et redire haut et fort, que le MPP et ses alliés ont échoué dans leur responsabilité de garantir la sécurité des burkinabé. Ce qui se passe ces derniers jours nous confortent malheureusement dans cette triste conviction.

Non notre pays ne peut pas et ne doit être abonné aux cérémonies d'enterrements réguliers de jeunes soldats à peine sortis de l'adolescence, assorti de décoration à titre posthume !

Non, il faut que cela cesse et que cela cesse maintenant. C'est fort de cela, que les forces vives de notre nation demandent solennellement ici, que le Président du Faso prenne un décret, pour limoger purement et simplement les ministres en charge de la défense et de la sécurité, et les remplacer par des gens plus compétents et plus expérimentés.

Nous exigeons des équipements pour nos FDS. Nous exigeons des moyens pour tous nos services de renseignement. Nous exigeons une plus grande solidarité avec les veuves et les orphelins des victimes des attaques terroristes.
Nous exigeons du gouvernement, qu'il mette tout en œuvre pour que la rentrée scolaire ne soit pas compromise à l'est et dans les autres régions attaquées.

Chers camarades,
Mesdames et messieurs,

L'économie de notre pays est en panne. Les annonces pompeuses du PNDES tardent à se réaliser et les investisseurs désertent notre pays au profit des autres pays de la sous-région. Quel développement pouvons-nous espérer avec un gouvernement qui est incapable d'assurer la sécurité du pays ? Aucun !
Avec la panne de notre économie, le chômage galope et le pouvoir d'achat des ménages court derrière l'inflation des prix. Ils sont de plus nombreux, les burkinabé pour qui Se loger, se déplacer, se nourrir, se soigner et s'éduquer sont devenus des cauchemars.

Nous exigeons du gouvernement qu'il prenne à bras le corps la question des logements et des lotissements, et qu'il arrête de brader nos terres avec ses amis promoteurs immobiliers.

Notre jeunesse est à l'abandon, abonnée au chômage, aux conditions d'étude des plus difficiles et à l'absence de perspective. Les femmes avaient placé beaucoup d'espoir dans l'élection du MPP, qui avait fait des promesses mirobolantes. Rien de ce qui a été prévu n'a été réalisé.

Au moins Ici, nous sommes d'accord avec les militants du MPP, qui, lors de leur dernière Assemblée Générale, ont exigé de leur gouvernement une autre politique en faveur des femmes et de jeunes.

La corruption et le népotisme continuent de se développer. Le pouvoir du MPP a créé une nouvelle classe de nouveaux riches, à qui il octroi ses marchée de gréà gré, facilités par la loi sur les PPP. Notre patrie n'est plus le pays des hommes intègres.
Que tous ceux qui sont actuellement aux affaires et qui pillent nos ressources sachent que nous sommes au courant. Nous savons qui prend quoi et où. Nous savons même qui achète quoi et où.

Le jour viendra !
Notre justice sous le règne du MPP continue de chercher sa vraie indépendance, face à un pouvoir qui tente de l'instrumentaliser, pour régler des comptes ou faire des deals politiques.
La politisation de l'administration a été officiellement décrétée par le MPP lors de son dernier congrès. On nomme les gens, non pas en fonction de leurs compétences, mais en fonction de leur militantisme.
C'est cela le Burkina à la sauce MPP !

Mes chers camarades,

Nos libertés sont en danger !
Le pouvoir du MPP aux abois, a commencéà s'attaquer aux syndicats, en tentant de leur supprimer le droit de grève, puis le droit de sit in.
Il est passéà la vitesse supérieure avec les leaders des OSC et les activistes de la toile.
Actuellement Safiatou Lopez croupit en prison pour des prétendues atteintes à la sureté de l'Etat. Avec l'ensemble des OSC et des forces vives de la nation nous exigeons la libération immédiate de Safiatou Lopez, et toute la transparence et la lumière sur cette affaire.
Le MPP est en train d'apprendre les nouvelles méthodes des apprentis dictateurs africains.

Aujourd'hui ce sont les syndicats et les OSC. Demain, à l'approche des élections, ce sont des leaders politiques de l'opposition ayant du poids que l'on tentera peut être de jeter en prison, pour que l'élection se déroule uniquement avec des adversaires mais !
Nous devons donc être vigilants !

C'est pourquoi, l'opposition propose que toutes les forces vives de la nation, partis d'oppositions, OSC, syndicats, mouvements et associations de défense des droits humains, etc…se retrouvent autour d'une plateforme commune de défense des libertés fondamentales. Et qu'elles s'organisent pour barrer la route à toute atteinte à nos libertés fondamentales.

Mes très chers compatriotes,

Notre démocratie risque de connaitre des problèmes avec le nouveau code électoral que le MPP a imposéà notre peuple.

Notre revendication est claire et sans équivoque : ce code électoral doit être relu !
Il doit être relu, pour éviter la fraude électronique qui se prépare sous nos yeux, avec la suppression des cartes d'électeurs et l'instauration de la plateforme électronique de recensement.
Transférer le fichier électoral de la CENI à l'ONI, c'est repartir 30 ans en arrière !
Transférer le fichier électoral de la CENI à l'ONI, c'est le transférer au bureau politique du MPP !

Mais notre code électoral doit être relu, pour permettre aussi à tous les burkinabé de l'extérieur de participer aux élections. Là aussi nos revendications sont claires :
- La carte consulaire doit être acceptée comme document d'enrôlement
- Le gouvernement doit négocier avec les autres gouvernements pour que nos compatriotes puissent voter dans les écoles et les mairies de leur lieu de résidence.

Chers camarades

Notre pays est profondément divisé. Depuis des décennies, la question de la réconciliation nationale est une question posée et à résoudre. Les récentes déchirures politiques que nous avons vécues, ont compliqué davantage l'équation. Or, face aux difficultés actuelles, il est plus que urgent que les burkinabé se retrouvent pour panser leurs plaies et construire ensemble l'avenir. Malheureusement, au lieu de rassembler les burkinabé, le MPP et ses alliés se plaisent à les diviser, à les indexer, à nous dresser les uns contre les autres, à instrumentaliser les querelles anciennes et à rechercher des boucs émissaires à leurs échecs.

Nous demandons instamment au Président du Faso, de prendre l'initiative de convoquer un forum des forces vives de nation pour la paix et la réconciliation nationale, afin que tous les fils du Burkina se retrouvent et discutent ensemble des voies et moyens de préserver la paix et réussir la réconciliation nationale.

Mes chers camarades,
Mesdames et messieurs,

Notre marche meeting de ce jour doit constituer le point de départ de la lutte pour obliger le pouvoir du MPP à changer sa manière de gouverner le Burkina.
Nous ne voulons pas de gouvernement mout mouta. Nous voulons un gouvernement touma touma !
C'est pour cela que nous ne cesserons pas de secouer le MPP et ses alliés.
Car quand l'opposition somnole, le gouvernement ronfle et croit qu'il est là pour 50ans.

Mais quand l'opposition se réveille, le gouvernement court ! Et nous le voyons déjà !
En sortant si nombreux,
Vous avez honoré le Burkina Faso ! Que Dieu vous honore !
Vous avez honoré nos FDS ! Que Dieu vous honore !
Vous avez honoré l'opposition politique, que Dieu vous honore !
Vous avez honoré les OSC honnêtes et intègres. Que Dieu vous honore !
Désormais les marches meeting sont de retour au Burkina Faso.
Notre mobilisation doit encore monter graduellement en puissance, pour nous permettre d'imposer un nouveau rapport de force.

A vous tous venus ici ce matin, félicitations pour notre succès éclatant.
A tous les nombreux camarades venus des provinces pour assister à cette marche, je souhaite un très bon retour chez vous !

Je rends un hommage très particulier à la presse écrite et audiovisuelle, publique et privée, nationale et internationale, qui s'est fortement mobilisée pour l'occasion. Plein succès à elle !
Je remercie les services de sécurité pour l'assistance qu'ils ont fournie à notre manifestation.
Enfin Je félicite le comité d'organisation pour l'excellent travail accompli.
A chacune et chacun d'entre vous je souhaite un bon retour à la maison et je vous donne rendez-vous pour la prochaine marche meeting !

Ensemble, Sauvons le Faso ! Je vous remercie.


Politique : « A partir de ce jour, les marches-meetings de l'opposition reprennent au Burkina Faso », annonce Zéphirin Diabré

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A l'appel de l'opposition politique, regroupée au sein du Chef de file de l'opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF), plusieurs milliers de manifestants ont battu le pavé ce samedi 29 septembre 2018, à Ouagadougou. Cette marche-meeting a été un cadre pour l'opposition pour égrener plusieurs maux à la charge du pouvoir Kaboré et parmi les messages lancés figurent celui demandant le limogeage des ministres de la Sécurité et de la Défense, l'appel au président du Faso à convoquer une assise nationale sur la réconciliation nationale, la révision du nouveau code électoral.

Prévue pour partir à 8 h du point de ralliement, Place de la nation, la marche de l'opposition n'avait pas enregistré grand-monde à cette heure sus-mentionnée. Seuls les sifflets et les vuvuzelas faisaient leur loi, dans une ambiance assurée pae des maîtres de cérémonie qui décochaient des flèches contre les dirigeants. A 9h, quelques cadres de partis politiques et d'organisations de la société civile prennent place sous les tentes dressées pour l'occasion. « Malgré les obstacles dressés contre la marche-meeting de l'opposition, les hommes intègres sont sortis et mobilisés », galvanisent les maîtres du micro. A 9h30, les leaders du CFOP-BF, avec à leur tête le porte-parole Zéphirin Diabré, font leur entrée sur l'aire du meeting.

L'hymne national est entonné, suivi de la présentation des leaders politiques et civils. Avant d'entamer la marche, Zéphirin Diabré adresse quelques mots aux manifestants. A 10h, c'est le top de départ pour un circuit fermé qui ramera les manifestants au point de départ, une quarantaine de minutes après.

La foule est de plus en plus grandissante et gonflée à bloc, au fil du trajet. « Au fait, les accès à la Place de la nation étaient barricadés, et les éléments des forces de sécurité qui sont là, faisaient la ronde à vive allure, de façon incessante, les armes pointées, pour dissuader les gens. Il a fallu notre vigilance pour aller nous plaindre aux forces de l'ordre et leur demander d'arrêter », confie un membre du comité l'organisation. L'interlocuteur ajoute, peu avant le démarrage de la marche, avec un sourire : « Mais, c'est mal connaître les gens. Comme c'était barricadé, beaucoup ont replié pour se positionner dans les bretelles du circuit pour prendre le cortège en cours de route. Donc, la foule sera inestimable au fur et à mesure, vous verrez ».

A mi-chemin, un autre organisateur apprécie : « C'est comme si c'est tout Ouaga qui est sorti maintenant ». Les solgans et cris de guerre hostiles au pouvoir MPP et alliés, il y en a eu en cette matinée, dans les artères arpentées par les manifestants.

De retour à la Place de la nation, le podium est partagé entre les maîtres de la cérémonie, des « artistes engagés » et les intervenants attitrés à la marche-meeting.

Ainsi, deux interventions ont eu lieu. Il s'agit du message du porte-parole de l'Unité d'action de la société civile (UNAS), Siaka Coulibaly, et le chef de file de l'opposition, Zéphirin Diabré. « Nous sommes-là ce matin parce que le pays va mal », justifie M. Coulibaly. Il précise également que son organisation a décidé de prendre part à cette activité parce que les conclusions de son diagnostic de la situation nationale convergent avec celles faites par l'opposition. « Aujourd'hui, le slogan des soldats, au lieu d'être défendre la patrie, est devenu mourir pour la patrie. C'est insupportable », déplore Siaka Coulibaly.

Le politologue fustige aussi les atteintes aux libertés fondamentales, avec les arrestations de certains citoyens (Auguste Denise Barry, Naïm Touré, Pascal Zaïda, Safiatou Lopez…) dans des conditions sujettes à des interrogations.

Le moment attendu a été sans doute l'intervention du porte-parole de l'opposition, Zéphirin Diabré. Il va d'abord solliciter une minute de silence en la mémoire des soldats tombés sur le front.
Pour M. Diabré, au lieu de « forte mobilisation », il faut désormais parler de « très, très, très forte mobilisation ». Ce qui l'amène à lancer que « malgré les tentatives de démobilisation », les populations étaient au rendez-vous.

Le chef de file de l'opposition a ensuite rendu un vibrant hommage aux Forces de défense et de sécurité. « Honneur à nos Forces de défense et de sécurité. Victoire à nos Forces de défense et de sécurité», a lancé Zéphirin Diabré. Sur l'union sacrée prônée, Zéphirin Diabré acquiesce, mais prend le soin de préciser…. « Oui pour l'union sacrée, mais pas n'importe quelle union sacrée. Notre union sacrée, c'est pour soutenir les Forces de défense et de sécurité, ce n'est pas une union sacrée pour sauver le MPP », ajuste l'opposition. D'ailleurs, sur cet aspect précis de la sécurité, Zéphirin Diabré demande au chef de l'Etat de limoger les ministres de la Sécurité et de la Défense.

La question du nouveau code électoral, qui a fait jaser il y a quelques temps de cela, revient à la surface. « Ce code ne passera pas, il faut le réviser », annonce l'opposition.
Tout comme son prédécesseur au parloir, Zéphirin Diabré répète que la gouvernance actuelle pose problème à plusieurs niveaux. « PNDES par-ci, PNDES par-là, c'est zéro », résume le porte-parole.

C'est pourquoi l'opposition n'entend plus baisser la garde. « A partir de ce jour, les marches-meetings de l'opposition reprennent au Burkina Faso », annonce Zéphirin Diabré, soutenu par Me Gilbert Noël Ouédraogo, pour qui « ce n'est que le début du commencement ». Mieux, selon Zéphirin Diabré, les prochaines marches-meetings pourraient prendre la direction du Sud de la capitale (palais présidentiel) pour directement remettre le message au président du Faso.

En outre, l'opposition politique, via son porte-parole, a lancé un appel au président du Faso à l'organisation d'une assise nationale des forces vives sur la réconciliation nationale.
Tout en invitant les participants à rester mobilisés et à se tenir prêts, les organisateurs les ont exhortés à poursuivre les gestes de solidarité aux Forces de défense et de sécuritéà travers le dispositif mis en place.

O.L
Lefaso.net

Incendie du Centre de formation des catéchistes de Donsin : L'archevêché de Ouagadougou apporte des précisions

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Bilan : des locaux et un véhicule incendiés. Les auteurs de ce forfait, des individus non encore identifiés, auraient laissé un message écrit destiné au directeur du dit centre, un abbé, présentement absent du pays.
Après la profanation d'une église à Dissin voilà encore un deuxième cas de violation d'édifice religieux.

Dans la nuit du mercredi 26 au jeudi 27 septembre 2018, aux environs de 1h du matin, un incendie d'une voiture au sein du Centre de Formation des Catéchistes a alerté les moniteurs résidents présentement dans ce centre. Rendus sur les lieux du sinistre, les moniteurs catéchistes ont constaté les dégâts matériels et trois affiches collées à trois endroits différents portant le titre « Avertissement » ; suivent trois noms mentionnés sur les mêmes affiches. Suite à ces faits, la gendarmerie de Ziniaré a été saisie pour la formalité de constat et pour mener une enquête afin de faire lumière sur cette affaire.

Présentement, il nous revient que sur les réseaux sociaux, des personnes font toutes sortes de commentaires infondés autour de cet incident sans prendre la précaution d'avoir l'information juste à la source. Nous savons compter sur la responsabilité et la collaboration de chacun et de tous pour permettre à l'autorité compétente de bien mener ses enquêtes afin d'apporter la lumière dans ce regrettable incident.

Service de communication de l'Archevêché de Ouagadougou

Cinéma burkinabè : Le clap de fin pour Missa Hébié est intervenu au cimetière municipal de Gounghin

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Le mercredi 26 septembre 2018, en plein tournage de sa nouvelle série « L'ami fidèle », Missa Hébié bien connu dans le 7e art est pris d'un malaise. Malheureusement c'était la fin du film de sa vie. L'illustre disparu a été accompagné dans sa dernière demeure dans l'après-midi du samedi 29 septembre 2018 au cimetière municipal de Gounghin à Ouagadougou.

Clap de fin pour le réalisateur de « Commissariat de Tampy », « As du lycée », « Fauteuil », « Cellule 512 ». La faucheuse a encore frappé dans la famille du cinéma burkinabè. Sept mois après le départ de l'étalon d'or de Yennenga, c'est Missa Hébié qui est arrachéà l'affection de ses proches en plein plateau de tournage de sa nouvelle série « L'ami fidèle » qu'il préparait pour le cinquantenaire du FESPACO en 2019. L'homme qui a dédié toute sa vie au cinéma a été conduit dans sa dernière demeure au cimetière municipal de Gounghin. Autorités, parents, amis, collègues et comédiens ont effectué le déplacement pour assister au clap final.

Parentéà plaisanterie oblige, le corps de l'illustre disparu (ethnie Turca) a eu du mal à rejoindre sa tombe. Malgré la douleur qui pouvait se lire sur le visage des uns et des autres, les Dagara-lobi ont pris d'assaut la tombe du défunt. Pas question laisser facilement les lieux. Il a fallu user de diplomatie, de médiation pour que ceux d'en face accepte.

L'Union nationale des cinéastes du Burkina Faso et du Mali par la voix de Didier Ouédraogo à retracer le parcours du réalisateur de « En attendant le vote ». Enseignant du primaire au départ, l'homme a réussi au teste d'entrée à l'INAFEC (Institut africain d'éducation cinématographique). Après sa formation il fait un bref passage au FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) avant de rejoindre la télévision nationale en tant que réalisateur. C'est par la suite qu'il se lance dans le cinéma en réalisant son premier court métrage « L'amour du casque ».

« Un abatteur de travail qui s'en va »

L'étalon d'or de Yennenga Gaston Kaboré, a enseigné dans une moindre mesure Missa Hébié lors de son passage à l'INAFEC. Pour lui, il a eu beaucoup de mérite d'avoir fait beaucoup de production de différents genres dont les séries qui ont permis une adhésion très appréciée du publique. « Il nous quitte en plein chantier d'une nouvelle série et on ne peut pas ne pas être touché par cela parce que c'est une dynamique très forte et un abatteur de travail qui s'en va. Cela ne fait aucun doute qu'il manquera pendant longtemps au cinéma burkinabè», a-t-il laissé entendre. Le monument du cinéma burkinabè a de l'espoir car beaucoup de jeune ont pu approcher l'homme en question donc la relève sera assuré.

« Il y'a un vide »

« Chaud chaud », a l'état civile Joseph Tapsoba a été révélé grâce à la série « Commissariat de Tampy » de Missa Hébié. Il qualifie le défunt d'homme rassembleur qui a une vision et qui aimait le travail bien fait. « C'est grâce à lui que les séries africaines ont pris de l'ampleur. On dit que l'artiste ne meurt pas, mais il y'a un vide qui est là qu'il faut combler. On a malheureusement perdu cette année Idrissa Ouédraogo et encore Missa Hébiéà l'approche du cinquantenaire (FESPACO) », a-t-il regretté.

Un cinquantenaire Sans Idrissa Ouédraogo et sans Missa Hébié

Pour la réalisatrice Valérie Kaboré, Missa Hébié est un professionnel aguerrit, passionné, talentueux, quelqu'un qui a vécu toute sa passion pour le 7e art jusqu'à la dernière minute. « C'est quelqu'un qui a travaillé et qui croyait à ses projets », a-t-elle indiqué. Le cinquantenaire du FESPACO à l'en croire, aura un arrière-gout d'inachevé avec la perte en l'intervalle de sept mois de deux grand cinéastes. « Quand on organise un cinquantenaire, un anniversaire, c'est généralement pour faire le point et essayer de rebondir par rapport au futur. Mais quel point on peut faire sans les anciens », a-t-elle souligné.

Marcus Kouaman
(kmagju@gmail.com)
Lefaso.net

ONU : « La réforme du Conseil de sécurité va réparer une injustice faite à l'Afrique » ministre des Affaires étrangères, Alpha Barry

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Le Burkina Faso prend part, aux côtés des autres pays membres, à la 73ème session de l'Assemblée générale de l'ONU. A la tribune ce samedi 29 septembre 2018, le chef de sa délégation, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Alpha Barry, représentant le président du Faso, a livré la vision du Burkina Faso sur les préoccupations de l'heure. Nous vous proposons une version intégrale du discours prononcéà ce rendez-vous mondial par le parton de la diplomatie burkinabè.

Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les Chefs d'Etat et de Gouvernement, Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies, Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation, Distingués délégués, Mesdames et Messieurs, Madame la Présidente,

Depuis la création de notre organisation il y a de cela 73 ans, vous êtes la 4ème femme élue Présidente de l'Assemblée Générale et la 2ème en un demi-siècle.

Votre élection mérite d'être particulièrement saluée et c'est pourquoi, je vous adresse au nom de ma délégation et au mien propre, mes très vives, chaleureuses et sincères félicitations.

Le Burkina Faso, Vice-président de la présente Assemblée Générale, ne ménagera aucun effort à vos côtés pour le succès de nos travaux.

Au Secrétaire général, Monsieur Antonio GUTERRES, que nous voyons à l'œuvre depuis sa prise de fonction, je réaffirme tout le soutien et l'appui du Burkina Faso pour son engagement et sa détermination à faire aboutir les importantes réformes ambitieuses pour une ONU plus efficace.

Avant de poursuivre mon propos, permettez-moi d'avoir une pensée pieuse pour le Peuple frère et ami d'Indonésie qui vient d'être durement éprouvé en ce jour par un tremblement de terre et un tsunami. Au nom de Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, j'adresse mes sincères condoléances et la profonde compassion du Gouvernement et du Peuple burkinabè aux familles des victimes, ainsi que pour les pertes matérielles incommensurables qui ont été engendrées.

Madame la Présidente
Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation

Mon pays le Burkina Faso poursuit, inlassablement, ses efforts de renforcement de la démocratie et de consolidation de l'Etat de droit à travers de nombreuses mesures parmi lesquelles la finalisation de l'avant-projet de la nouvelle Constitution et la révision le 30 juillet 2018 de la Loi portant Code électoral. Les consultations référendaires sont d'ailleurs prévues en mars 2019.

Si la future Constitution dont le projet a étéélaboré dans un cadre consultatif entend renforcer les droits humains et les libertés publiques, en prenant en compte d'autres droits nouveaux (comme l'accès à la terre pour tous, le droit à l'eau potable, le droit à l'emploi, la suppression de la peine de mort etc.), d'autres dispositions sont prévues pour équilibrer les pouvoirs. En outre, le processus de révision du code électoral va ouvrir la voie au vote des Burkinabè de l'extérieur. Ceux-ci pourront ainsi participer en 2020 à l'élection du Président du Faso, et ce, pour la première fois dans l'histoire du Burkina Faso.

Parallèlement, de nombreuses autres réformes ont été lancées pour améliorer la gouvernance politique et économique, la modernisation de l'administration, l'assainissement des finances publiques, le renforcement de l'indépendance de la justice, et renforcer les droits humains.

Au plan économique, malgré un contexte sécuritaire et social difficile, le Burkina Faso a atteint un taux de croissance de 6,7%. Ce résultat a été obtenu grâce à l'assainissement des finances publiques, aux réformes initiées pour l'amélioration des recettes fiscales et aux projets structurants lancés dans le cadre du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES). Les fruits de cette croissance ont été redistribués à travers la réalisation d'infrastructures et la prise de mesures sociales en faveur des couches les plus défavorisées notamment la femme et la jeune fille.

Ainsi, la politique de gratuité des soins a permis d'améliorer considérablement la prise en charge des femmes en grossesse et des enfants de moins de 5 ans. Cette politique sera poursuivie avec l'opérationnalisation du Régime d'Assurance Maladie Universelle qui permettra de façon graduelle d'élargir la couverture maladie à l'ensemble de tous les Burkinabè.

En matière d'assainissement et d'accès à l'eau potable des efforts notables ont été réalisés au profit des populations en milieu rural et urbain.

De même, le Programme spécial de création d'emplois pour les jeunes et les femmes (PSCE/JF), vise à favoriser l'accès à des emplois et l'acquisition de compétences professionnelles par des jeunes et femmes, en vue de leur ouvrir des opportunités d'insertion durable dans le marché du travail.
En outre, le Programme intégré d'autonomisation des femmes entend renforcer leurs capacités de production et leur participation au développement économique et social du Burkina Faso à l'horizon 2020.

Madame la Présidente ;
Distingués délégués ;

Le Burkina Faso reste très préoccupé par l'insécurité et les attaques terroristes dont il est l'objet. Naguère limitée dans la partie nord du pays, la menace terroriste s'est progressivement étendue vers d'autres régions notamment le Sud-Ouest et l'Est qui font frontière respectivement avec la Côte d'Ivoire et le Ghana d'une part, et d'autre part, avec le Niger, le Benin et le Togo. En l'espace de trois ans, et à la date du 27 septembre 2018 ce sont 229 personnes qui ont été victimes des groupes armés terroristes.

Face à cette situation préoccupante, le Gouvernement mobilise toutes ses ressources humaines, financières, militaires et non militaires ainsi que matérielles, pour lutter contre cette terrible menace et assurer la sécurité des populations.

Malheureusement ces gens sans foi ni loi que nous avons en face de nous, ne reculent devant rien pour semer le drame. Leur nouveau mode opératoire est l'utilisation des Engins Explosifs Improvisés (EEI).

Pour cette seule semaine, ils ont fait exploser deux véhicules à l'aide de ces engins de la mort tuant 14 personnes des Force de Défense et de Sécurité qui étaient dans des opérations de sécurisation à l'intérieur du pays.

En plus de s'attaquer aux symboles de l'Etat, aux forces de Défense et de Sécurité, les terroristes s'en prennent à des civils, des élèves et des enseignants. Plus de 520 établissements scolaires sont fermés, soit près de 56 000 élèves privés de leur droit à l'éducation.

En visant les écoles, les groupes armés terroristes s'en prennent au système éducatif, à ceux qui contrarient la diffusion de leurs idées et de leur mode de vie, car ils savent bien qu'une personne instruite et éclairée est plus difficilement manipulable qu'une personne sans éducation. Et loin de nous démobiliser, ces attaques renforcent notre unité, notre solidarité et notre détermination à défendre les valeurs qui fondent notre vouloir vivre ensemble, la République, la démocratie et la laïcité.

Dans la lutte contre le terrorisme, il est un fait unanimement reconnu : Aucun pays ne peut à lui seul lutter contre le terrorisme. Et même regroupés comme l'ont fait les pays du G5 Sahel pour mutualiser leurs efforts, il n'en demeure pas moins que nos pays ont absolument besoin du soutien de la communauté internationale pour rendre opérationnelle la Force Conjointe du G5 Sahel.

Au-delà des pays directement frappé par le terrible phénomène, la lutte contre le terrorisme relève du besoin de paix et de sécurité internationales.

En effet, par sa résolution A/RES/72/165 du 19 décembre 2017 proclamant le 21 août Journée internationale du souvenir, en hommage aux victimes du terrorisme, l'Assemblée Générale a réaffirmé sa volonté sans faille de renforcer la coopération internationale pour prévenir et combattre le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.

A cet égard, le Burkina Faso, en appelle au Conseil de Sécurité des Nations Unies afin qu'il place la Force du G5 Sahel sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies en vue de lui assurer un financement pérenne et multilatéral.

Je saisis d'ailleurs l'occasion pour rappeler que le Conseil de Sécurité, par ses résolutions 2320/2016 et 2378/2017, a déjà exprimé son intention de prendre des mesures concrètes pour établir les principes selon lesquels les Opérations de Maintien de la Paix (OMP) de l'Union Africaine autorisées par le Conseil de Sécurité de l'ONU devraient être financées par les contributions évaluées de l'ONU, avec des décisions sur le financement de missions spécifiques à prendre au cas par cas.

Madame la Présidente

Votre prédécesseur, le Président Lajack nous rappelait ici même le 19 septembre 2017, que la paix et la prévention des conflits devraient être au centre de toutes les activités des Nations Unies et que dans la Charte des Nations Unies le mot ''guerre n'apparait que 5 fois et celui de paix 47 fois.

Aussi, et en vertu des résolutions 70/262 de l'Assemblée Générale et 2282 du Conseil de Sécurité toutes adoptées le 27 avril 2016, la réunion de haut niveau sur la consolidation et la pérennisation de la paix organisée les 24 et 25 avril 2018, a mis un accent très particulier sur la prévention.

En effet, la prévention est au cœur de la consolidation et de la pérennisation de la paix et doit donc être un objectif primordial à la fois pour les Etats et pour l'Organisation des Nations Unies.

La consolidation et la pérennisation de la paix constituent une responsabilité première des gouvernements nationaux qui doivent déterminer les priorités et les stratégies nécessaires en associant toutes les couches de la société. Car pour consolider la paix, il faut s'attaquer aux causes profondes des conflits qui sont la pauvreté, l'exclusion, la discrimination, les effets des changements climatiques etc.

C'est pour cette raison que le Gouvernement du Burkina Faso a lancé le Programme d'Urgence pour le Sahel (PUS) pour la période 2017-2020, comme une réponse holistique au double défi socioéconomique et sécuritaire à travers la réalisation d'infrastructures socio-économiques de services sociaux de base, ainsi que la promotion d'activités de production et de transformation, comme sources de revenus au profit des populations de la partie nord du pays.

Les initiatives de consolidation et de pérennisation de la paix ne pouvant réussir que si elles bénéficient de financements suffisants, prévisibles, durables, et de manière cohérente en associant les partenaires multilatéraux et bilatéraux ainsi que le secteur privé, le Burkina Faso se félicite du soutien dont il bénéficie de la part du système des Nations Unies et de l'Union européenne dans la mise en œuvre de ce programme d'urgence.

Madame la Présidente ;
Mesdames et Messieurs ;

Les buts et principes de la Charte des Nations Unies visent un monde de paix, de justice, de solidarité et de bien-être social pour tous sur une planète qui n'est pas menacée par les changements climatiques.

L'accompagnement dont de nombreux pays comme le Burkina Faso bénéficient de part du système des Nations Unies pour réaliser leur développement en vue d'atteindre les ODD est salutaire et vivement apprécié.

C'est pourquoi notre pays se félicite de l'adoption à l'unanimité de la résolution sur le repositionnement de l'ONU qui prévoit une redynamisation du rôle du système des coordonnateurs résidents.

Je salue l'accompagnement des pays du Sahel à travers le Plan de soutien des Nations Unies pour le Sahel. Ce Plan qui couvre la période 2018-2030, permettra d'améliorer la coordination et le renforcement de la collaboration avec tous les partenaires de la région et aidera à mettre en œuvre les priorités identifiées pour réaliser l'Agenda 2030 pour le développement durable et l'Agenda 2063 de l'Union africaine.

Madame la Présidente ;
Distingués délégués ;

Plus que jamais, nous devons défendre et encourager le multilatéralisme. C'est notre conviction. Et cela doit être une vision partagée pour tous pour un monde plus ouvert et plus solidaire. Et c'est au nom de cette solidarité internationale que le Burkina Faso est engagé dans six (06) Opérations de Maintien de la Paix (OMP) avec plus de deux mille(2000) personnels. Ce qui fait de notre pays un acteur majeur des OMP de l'Organisation des Nations Unies (ONU).

Il est le premier pays contributeur de troupes à la MINUSMA au Mali voisin et le premier pays fournisseur de l'ONU en officiers de sécurité pénitentiaire. A ce titre, il assure d'ailleurs actuellement pour un an, après le Canada, la présidence du Groupe des amis de la composante officiers de sécurité pénitentiaire de l'ONU.

La crédibilité et l'efficacité de l'ONU passant aussi par sa capacitéà prévenir et à gérer les crises et à promouvoir la paix et la sécurité internationales, le Burkina Faso salue la réforme de la Gestion et du Pilier Paix et Sécurité qui devra permettre à l'ONU d'exercer efficacement sa mission de paix et de progrès social. Progrès social et durable auprès des citoyens du monde entier.

Je salue l'initiative "Action pour le maintien de la Paix" (A4P) du Secrétaire Général des Nations Unies ainsi que la tenue au cours de cette session d'une réunion de haut niveau sur cette initiative.

Les conclusions auxquelles nous sommes parvenues ont mis en lumière les réalisations des OMP et ont permis de réaffirmer nos engagements à relever les défis les plus urgents.

Madame la Présidente ;
Distingués délégués ;

La paix, la sécurité, la démocratie, le respect des droits humains et le développement étant intimement liés, il nous faut travailler à ce que tous les pays en crise retrouvent la paix.

C'est pourquoi le Burkina Faso félicite le Gouvernement et le peuple malien pour l'organisation réussie des élections présidentielles, malgré le contexte de la menace terroriste et appelle la classe politique malienne à faire front commun face à cet ennemi qu'il faut combattre de toutes ses forces et vaincre.

L'accord de paix intervenu entre les leaders politiques du Soudan du Sud mérite d'être hautement salué.

Sur le Sahara occidental, le Burkina Faso se félicite de l'annonce de la reprise des négociations avant la fin de l'année.

S'agissant du conflit israélo-palestinien qui continue d'être une réelle préoccupation, le Burkina Faso reste convaincu que sa solution ne peut qu'être politique, pacifique juste et équitable fondée sur l'existence de deux Etats, vivant côte-à-côte, à l'intérieur des frontières sures et reconnues.

En Asie, le dialogue entamé entre les deux Corées est un bon signe qui a besoin des encouragements et de l'accompagnement de la communauté internationale. Le Burkina Faso soutient vivement ce dialogue entre les deux Corées.

En ce qui concerne l'embargo économique, financier et commercial contre Cuba, le Burkina Faso appelle à sa levée totale.

Madame la Présidente ;
Distingués délégués ;

La prolifération des armes légères et de petit calibre constituent une menace à la paix et à la sécurité dans diverses régions du monde. Elles sont un frein à l'atteinte des objectifs du développement durable.

C'est pourquoi, mon pays salue l'inclusion en juin 2018, des munitions dans le document final de la troisième Conférence des Nations Unies chargée d'examiner les progrès accomplis dans l'exécution du Programme d'action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre sous toutes ses formes.

S'agissant des armes de destruction massive mon pays condamne la résurgence de l'utilisation des armes chimiques ces dernières années. Nous en appellons à un désarmement général et complet de toutes les armes de destruction massive.

Madame la Présidente
Distingués délégués

Les questions humanitaires revêtent aujourd'hui une importance capitale au regard du nombre de plus en plus grandissant de réfugiés et de migrants dans le monde.

C'est pourquoi le Burkina Faso salue le processus inclusif des négociations ayant débouché sur l'élaboration de projets de textes consensuels pour l'adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières dont la conférence internationale d'adoption est prévue en terre africaine de Marrakech au Maroc les 10 et 11 décembre prochain.

Pays d'immigration avec au moins 4 millions de citoyens vivant à l'extérieur et avec près de 2500 réfugiés sur son sol, le Burkina Faso entend prendre activement part à l'adoption des deux Pactes mondiaux, l'un sur les migrations sûres, régulières et ordonnées et l'autre sur les réfugiés. Ce qui conduira non seulement à l'instauration d'une véritable gouvernance de la migration à travers le monde, mais aussi à une meilleure protection des réfugiés et des migrants.

Par ailleurs, le Burkina Faso se félicite de l'organisation en marge des travaux de la 73ième session de l'Assemblée Générale d'évènements de haut niveau consacrés à des sujets comme la tuberculose et les maladies non transmissibles.

Nul doute que les recommandations issues de ces deux évènements contribueront à l'amélioration de la prise en charge de ces pathologies qui impactent négativement la vie des populations.

Les négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de Sécurité durent depuis plus de 20 ans avec 13 cycles de négociations. Mais aucune solution globale et satisfaisante n'a émergé quand bien même la grande majorité des Etats membres s'accordent sur le principe d'un Conseil de sécurité plus représentatif, plus adapté aux réalités contemporaines et plus à même de répondre rapidement aux crises.

Avec ce soutien de la majorité des Etats membres, il nous faut maintenant aller vers des négociations basées sur un texte, seul moyen d'avancer surement vers une solution réelle et consensuelle. Cette réforme du Conseil de Sécurité, nous l'appelons de tous nos vœux parce qu'elle va réparer une injustice faite à l'Afrique. L'Afrique qui mérite et qui doit avoir sa place au Conseil de Sécurité, des places de membres permanents.

S'il est vrai que tous les thèmes de nos assemblées générales sont interpellateurs, le thème de cette année (''Rendre les Nations Unies pertinentes pour tous : leadership mondial et responsabilités partagées pour des sociétés pacifiques, équitables et durables"), l'est encore plus, et nous interpelle.

L'implémentation de la présente thématique passe également par une représentativité adéquate de tous les Etats membres aux instances de notre Organisation. C'est à ce titre que le Burkina Faso en appelle au soutien de tous à la candidature de Monsieur Brahima SANOU au poste de Vice-Secrétaire Général de l'Union Internationale des Télécommunications, au cours des élections prévues pendant la Conférence de Plénipotentiaires de l'Union qui se tiendra du 29 octobre au 16 novembre 2018 aux Emirats Arabes Unis.

Madame la Présidente ;
Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation ;
Monsieur le Secrétaire général ;
Mesdames et Messieurs ;

Malgré ses 73 ans d'existence, notre organisation doit continuer à travailler afin de se renforcer et de toujours convaincre de sa pertinence et de son importance auprès des peuples.

L'édification d'un monde équitable dans un environnement pacifique et sain est une œuvre commune et de longue haleine qui relève de notre responsabilitéà tous. Alors, faisons confiance en notre Organisation, seul cadre qui nous permet de rester unis dans l'action forte, celle créatrice de meilleurs espoirs pour les peuples du monde.

Je vous remercie.

Conflits fonciers en Afrique : Trois pays cultivent des outils de prévention à Ouagadougou

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La coopération allemande a réuni des acteurs de trois pays intervenant dans le domaine du foncier. Du 24 au 28 septembre 2018, ils sont venus du Bénin et de Madagascar pour se joindre à ceux du Burkina Faso. Les participants ont été outillés pour comprendre les conflits fonciers, les prévenir surtout et les résoudre.

Les conflits fonciers surgissent chaque année, surtout en période d'hivernage. Souvent sanglants, ces conflits endeuillent les familles, menacent la cohésion au sein des communautés, des pays. Cette réalité n'est pas exclusive pour le Burkina. Dans la plupart des pays africains, le problème est d'actualité. En réunissant les acteurs du Bénin, de Madagascar et du Burkina, la coopération allemande(GIZ), entendait donner des clés aux acteurs pour comprendre et résoudre définitivement cette gangrène.

Dr Babette

Experte en gouvernance foncière, c'est la Dr Babette Wehrmann qui a assuré la formation. « On a débuté avec les outils d'analyse pour mieux comprendre. Ce ne sont pas les cultivateurs et les éleveurs, mais des gens avec des intérêts et des besoins. Si on voit ces intérêts et les besoins, c'est facile de gérer », a-t-elle expliqué avant d'ajouter que des mécanismes de résolution des conflits fonciers ont été aussi abordés.
Quand faut-il se référer à la médiation, à la conciliation, l'arbitrage, les organes à solliciter, ce sont des clés d'analyse qui ont été enseignées aux participants. Enfin, il a été question des outils techniques, la gestion des territoires, ce qui peut aider à prévenir et résoudre les conflits fonciers et des plans d'actions que les participants de chaque ont élaboré.

Dr Zonou

Pour le Dr Zonou, enseignant chercheur à l'Université Nazi Boni, les conflits fonciers sont d'actualité. « Il y a par exemple les conflits qui opposent agriculteurs-éleveurs, autochtones entre eux, étrangers et migrants (...) quand on ramène cela à nos dispositions règlementaires existantes (les tribunaux), le droit est dit, mais ensuite au sortir du tribunal, il y a une tension qui existe entre les parties, cela se déteint sur les relations sociales, le climat social.
Ce n'est pas de nature à favoriser une exploitation durable des ressources naturelles qui doivent permettre de traduire en réalité le développement socio-économique de nos familles », explique l'enseignant. La formation selon lui, vient donc à point.

Au Burkina Faso, au Bénin ou à Madagascar, les conflits fonciers sont légions. Des similitudes existent entre ces pays. Au Bénin, comme au Burkina, ce sont les conflits agriculteurs-éleveurs qui sévissent. He Gobi Gaston Yorou, maire de la commune de N'Dali au Bénin regrette que malgré les mécanismes mis en place, les conflits fonciers continuent. La formation de Ouagadougou permet donc de se nourrir des expériences dans la prévention et la résolution des conflits fonciers dans d'autres contrées.

Les attentes du maire de N'Dali sont aussi celles de Bèmi Boni, maire de Koumbia commune de la province du Tuy, région des Hauts-Bassins. Dans la prévention et la résolution des conflits, sa commune a mis en place une charte foncière locale. Depuis 2010 pourtant, la mise en œuvre de ladite charte butte sur des difficultés. « Les intérêts divergent si bien que les parties se soustraient de ce qu'elles -mêmes ont décidé», regrette le bourgmestre.

Autres pays, autres particularités. A Madagascar, les conflits fonciers sont la conséquence de la migration spontanée, nous apprend Holy Ranaigoarisoa. « Il y a une zone dans le Sud où sévit la sécheresse, les populations vont chercher les moyens de leur subsistance dans d'autres zones ». Cela crée des problèmes avec les populations autochtones.
En plus, la particularité de Madagascar réside dans la gestion des terres coloniales. Entre l'Etat qui veut les retirer et les nationaliser et les anciens propriétaires terriens, les intérêts divergents conduisent aux conflits, explique l'enseignante chercheuse.

Les participants ont donc travailléà mettre un plan, déterminer l'horizon temporel, ensuite indiquer les responsables, et déterminer les actions qui seront menées dans leurs pays pour prévenir les conflits fonciers. De l'avis de la formatrice, Dr Babette Wehrmann, la coopération allemande va accompagner les pays participants pour la mise en œuvre des plans d'actions élaborés lors de la formation de Ouagadougou.

Tiga Cheick Sawadogo
LeFaso.net

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