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Faire part : Décès de Marcel Bamogo

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Le Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a la profonde douleur d'annoncer le décès de Monsieur BAMOGO Marcel, précédemment Trésorier de la CECI (Commission électorale communale indépendante, ndlr) de DABLO/Province du Sanmatenga, décès survenu le mercredi 17 mai 2017 à DABLO des suites de courte maladie.

L'enterrement a eu lieu le jeudi 18 mai 2017 à DABLO.
Au nom des Commissaires, de l'ensemble du personnel administratif et technique de la CENI, le Président de la CENI présente ses condoléances les plus attristées à la famille éplorée.
Paix à son Ame !

Pour le Président et par délégation,
La Secrétaire Générale

Pegdébamba Esther SOME/KIEMA
Administrateur civil


Recrutement d'assistants et de chercheurs au profit des institutions publiques d'enseignement supérieur et de recherche au Burkina Faso

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Le Ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l'Innovation communique :

Il est ouvert, au titre de l'année 2017, cent (100) postes d'assistants au profit des institutions publiques d'enseignement supérieur et quarante sept (47) postes de chercheurs au profit du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST).

Les postes d'assistant se répartissent comme suit :

- Université Ouaga I Pr Joseph KI ZERBO : 31 postes
- Université Ouaga II : 12 postes
- Université de Koudougou : 12 postes
- Université polytechnique de Bobo-Dioulasso : 10 postes
- Centre universitaire polytechnique de Dédougou : 10 postes
- Centre universitaire polytechnique de Ouahigouya : 10 postes
- Centre universitaire polytechnique de Fada N'Gourma : 10 postes
- Institut des Sciences : 05 postes

Les postes de chercheurs sont répartis entre attachés de recherche et ingénieurs de recherche au profit des différents instituts du CNRST.
Les conditions de candidature ainsi que les délais de dépôt des dossiers peuvent être consultés auprès de chaque structure bénéficiaire.

Pr le Ministre et par délégation,
le Secrétaire Général

Pr Tanga Pierre ZOUNGRANA
Officier de l'Ordre National

A la une de l'Economiste du Faso : Gouvernement/Syndicats, confrontation inévitable ?

Les cinq qualités d'un leader qui progresse

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Après 10 chroniques sur le leadership, je sais que plusieurs ont pris des décisions afin de devenir de meilleurs leaders. J'ai donc eu envie de partager avec vous les signes distinctifs ou qualités d'un leader qui progresse cette semaine.

Comme tout bon agriculteur le sait, la croissance d'une plante ne se produit que lorsque les tous ingrédients nécessaires sont présents. Pour avoir des récoltes abondantes, l'agriculteur doit d'abord planter la bonne graine dans la terre arable la plus riche, où la lumière du soleil et l'eau peuvent aider les graines à germer, mûrir, et porter du fruit. Si l'un des ingrédients (graines, terre végétale, lumière du soleil, ou eau) venait à manquer, la plante ne se développerait pas convenablement. Pour grandir en tant que leader, il faut aussi les ingrédients appropriés. À moins que les bonnes attitudes et les actions adéquates ne soient cultivées, le leader en herbe va se disperser au lieu de voir son influence grandir.

Examinons cinq qualités de base indispensables à la croissance en matière de leadership.

1) Être enseignable

L'arrogance ne laisse pas de place à l'amélioration. C'est pourquoi l'humilité est le point de départ pour la croissance personnelle. Comme Erwin G. Hall a déclaré : « Un esprit ouvert est le début de la découverte de soi et de la croissance. Nous ne pouvons pas apprendre quelque chose de nouveau si nous n'admettons pas que nous ne connaissons pas déjà tout ».

Adopter l'état d'esprit d'un débutant vous aide àêtre enseignable. Les débutants sont conscients qu'ils ne savent pas tout, et ils agissent en conséquence. En règle générale, ils sont ouverts et humbles. Il est assez facile d'avoir un esprit de débutant lorsque vous êtes réellement un débutant, mais c'est plus compliqué de le demeurer à long terme, surtout lorsque vous avez déjà obtenu un certain succès.

2) Le sacrifice

La croissance en tant que leader engendre la perte temporaire de quelque chose. Cela peut signifier l'abandon des modèles familiers, mais aussi de valeurs auxquelles on ne croit plus, ou de relations qui ont perdu leur sens. Quoi qu'il en soit, tout ce que nous acquérons dans la vie est le résultat d'un sacrifice quelconque. Nous devons abandonner certaines choses pour avancer.

3) La sécurité

Pour continuer à apprendre tout au long de la vie, vous devez être prêt, peu importe votre position, à dire : « Je ne sais pas ». Il peut être difficile pour les dirigeants d'admettre qu'ils ne savent pas, parce qu'ils se disent que tout le monde attend d'eux qu'ils sachent toujours ce qu'il faut faire, et ils ne veulent pas laisser tomber leur équipe. Cependant, l'équipe n'est pas à la recherche de la perfection auprès de son leader. Une équipe cherche un leader honnête, authentique et courageux qui, en dépit des obstacles, n'aura de repos tant que le problème n'est pas résolu.

Il m'a fallu sept années pour atteindre mon niveau souhaité en tant qu'orateur. Pendant ces sept années, j'ai donné des discours ennuyeux, et je me sentais découragé parfois. Cependant, j'étais assez sûr de continuer à apprendre et à perfectionner mes compétences en communication jusqu'à ce que je puisse réellement communiquer avec un public. Si par manque de sécurité j'avais eu peur des évaluations négatives des autres, cela aurait scellé mon destin et je n'aurais jamais excellé dans ma carrière.

4) L'écoute

Écoutez, apprenez, et posez des questions à quelqu'un qui a réussi avant vous dans votre domaine. Apprenez de leurs expériences afin que vous puissiez éviter leurs erreurs et imiter leurs triomphes. Solliciter les réactions et valorisez ce qu'on vous dit. La critique d'amis peut sembler amère à court terme, mais, une fois entendu, elle peut vous faire éviter bien des écueils.

5) L'action : la mise en pratique de vos connaissances

La connaissance a une durée de vie limitée. Sauf utilisée immédiatement ou conservée avec soin, elle est dépassée et perd toute sa valeur. Mettez les leçons que vous apprenez en pratique pour que vos idées se transforment en compréhension.

À PROPOS DE JOHN C. MAXWELL

John C. Maxwell est un expert en leadership de renommée internationale, conférencier et auteur qui a vendu plus de 19 millions de livres. Dr. Maxwell est le fondateur de EQUIP, une organisation à but non lucratif qui a formé plus de 5 millions de leaders dans 126 pays à travers le monde. Chaque année, il parle aux dirigeants de diverses organisations, telles que des sociétés Fortune 500, des gouvernements étrangers, la Ligue nationale de football aux USA, L'Académie militaire de West Point aux USA, et l'Organisation des Nations Unies.

Coach Ezéchiel OUEDRAOGO,
Le Précieux Partenaire du Succès des Managers et des Entrepreneurs
Conférencier –Formateur-Coach Certifié Membre de la John Maxwell TEAM
Directeur Général de Success Valuable Partner – SVP Sarl

NB : Défiez le sattu-quo, décidez de progresser, inscrivez-vous gratuitement à la formation vidéo en cliquant ici http://oser-reussir-sa-vie.com

La Convention de QNET se clôture avec une fréquentation record

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PETALING JAYA - 11 Mai 2017 : La Société asiatique leader de la vente directe QNET vient de tenir sa convention annuelle, V-Malaysia 2017, du 3 au 7 Mai au Subterranean Penang International Conference & Exhibition Centre (SPICE) à Bayan Baru, Penang. Un festival en cinq jours incluant des présentations enthousiasmantes et des lancements de nouveaux produits auquel ont assisté 15.000 distributeurs (quel chiffre énorme !) venus des quatre coins du globe.

Sur le thème de “Faites-le maintenant !”, l'événement de cinq jours a présenté les principales opportunités qui s'offrent aux distributeurs de QNET, les Représentants Indépendants (IRs), pour apprendre des dirigeants de QNET comment réaliser leurs rêves et être en phase avec un état d'esprit sans limites.

Un autre attrait majeur de la convention de cette année a été la présence de la star de Bollywood Vivek Oberoi qui a inspiré le public avec ses histoires personnelles d'échec, de réussites, avant de retrouver ses objectifs. En tant qu'ambassadeur de l'Association d'Aide aux Malades du Cancer (CPAA), Vivek a présenté ces courageux battants (Divyuansha, 6 ans, Lahu, 7 ans, Aakhansha, 16 ans, et Anita, 40 ans) sur la scène pour remercier QNET de soutenir leur lutte contre le grand C.

V-Malaysia 2017 a également exposé ses lancements de nouveaux produits QNET, des gammes entretiens domestiques, soins personnels et les produits de luxe, ainsi que les forfaits vacances avec tripsavr 2.0. Avec plus de 30 marques de QNET présentes à l'espace d'exposition ‘QNET Carnaval', SPICE s'est transformé en une immense vitrine des affaires de QNET à l'échelle globale.

“En accord avec la philosophie de RYTHM (Lève-toi pour aider l'humanité), de QNET, nous avons toujours l'ambition de mettre fortement l'accent sur le développement du capital humain. Nous voulons voir nos IRs prospérer, avancer, devenir des entrepreneurs bien formés. Nos IRs ont l'occasion d'acquérir des connaissances sur toutes les facettes de l'activité de la vente directe grâce à des dirigeants expérimentés et brillants. Les événements tels que notre V-Convention sont destinés à remplir les conditions de qualité mondiale de la vente directe,” observe le Directeur Général QNET, Trevor Kuna.

- Fin-

A propos de QNET :

QNET est une société asiatique leader de la vente directe et propose une large gamme de produits à travers sa plateforme e-commerce par ses distributeurs appelés Représentants Indépendants (IRs) dans plus de 100 pays. L'entreprise dispose aussi d'environ 25 bureaux et agences dans le monde et de plus de 50 revendeurs, en sus des activités localisées ou des franchisés locaux dans un certain nombre de pays.

QNET est membre de l'Association de Vente Directe de Malaisie, de Singapour, des Philippines et d'Indonésie, de l'Association des Produits Alimentaires de Santé de Hong Kong et de l'Association de l'Industrie des Compléments de Santé de Singapour, entre autres.

QNET est un sponsor sportif de premier plan dans le monde entier, dans les domaines du football (Partenaire de la Vente Directe le Manchester City Football Club), de la Formule Un, du badminton et d'autres sports. Exprimant ainsi sa conviction que la volonté, la passion et le travail d'équipe sont des qualités que QNET partage avec le monde du sport.

Pour plus d'informations, veuillez visiter le site web QNET www.qnet.net

Déclaration de monsieur le ministre de l'Environnement, de l'économie verte et du changement climatique du Burkina Faso à l'occasion de la Journée internationale de la diversité biologique

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Chaque année, le Burkina Faso, à l'instar de la communauté internationale célèbre le 22 mai la journée internationale de la diversité biologique ou biodiversité. Le thème de cette année 2017 est « Diversité biologique et tourisme durable ».

La diversité soutient le fonctionnement des écosystèmes et fournit les services vitaux au bien-être humain. Les fonctions essentielles comme les cycles des nutriments, la décomposition de la matière organique, la formation et la réhabilitation des sols, la régulation des nuisibles et des maladies ainsi que la pollinisation dont bénéficient les productions agricoles et le bétail sont préservés par ces écosystèmes. Ces derniers sont donc essentiels à la durabilité de la production alimentaire et à la nutrition et de ce fait au bien-être humain.

Comme l'ont si bien souligné les Etats membres à la 13ème Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique, les objectifs d'éradication de la faim, de la réalisation de la sécurité alimentaire et d'amélioration de la nutrition humaine qui sont les défis majeurs auxquels sont confrontés les peuples et les nations ne seront pas atteints sans une conservation et une utilisation durable de la diversité biologique. Parce qu'elle est à l'origine de toute culture agricole, du bétail domestique et des variétés entre elles, la biodiversité est à la base de toutes les productions agricoles et de toutes celles destinées à nourrir directement l'homme.

Le choix du thème Diversité biologique et tourisme durable trouve son fondement dans le fait que le secteur du tourisme au même titre que celui de l'agriculture, la foresterie, la pêche et les diverses ressources est largement tributaire de la diversité biologique.

La biodiversité constitue en effet un élément capital pour le développement du tourisme. Les sites touristiques ne sont rien de moins que les réserves de chasse, les parcs et aires protégées, les sites sacrés, les pics, cascades et autres paysages naturels qui constituent les écosystèmes.Et l'écotourisme dépend de l'abondance et de la diversité des espèces, des écosystèmes et des paysages pour attirer les touristes.

Au Burkina Faso, les statistiques révèlent que les habitats naturels et plus particulièrement les aires de conservation faunique demeurent les destinations privilégiées des touristes. Selon la Direction Générale du Tourisme (DGT), notre pays a accueilli 482970 touristes en 2012. Cette situation a enregistré en termes de retombées une contribution à l'économie nationale de 71 milliards de francs CFA.

Ces chiffres nous permettent de soutenir que le tourisme est une activitéà développer et ce développement exige des écosystèmes sains et intacts. La biodiversitéétant alors le capital naturel du tourisme, sa conservation est essentielle à sa durabilité.

Toutefois, en dépit des efforts déployés pour la préserver, le rythme actuel de perte de la diversité biologiquedemeure une préoccupation majeure au Burkina Faso. Plusieurs secteurs sont à l'origine des destructions massives des espaces naturels de conservation, des fragmentations des écosystèmes, des conversions des massifs forestiers à d'autres utilisations, de la surexploitation des ressources naturelles, de l'introduction des espèces exotiques envahissantes, des pollutions de l'air et des eaux.

Avec l'aggravation de ces effets suite aux changements climatiques et à la désertification, il est à craindre que certains de nos écosystèmes vitaux atteignent les niveaux de dégradation dits « seuils de non-retour »à partir desquels tout effort de restauration sera vain et ils ne seront plus en mesure de remplir leurs fonctions dont dépend la vie.

Il importe à ce titre au plus haut point d'œuvrer à inverser les tendances actuelles de sa dégradation au Burkina Faso. Conservée et utilisée de façon durable, cette diversité biologique offrira en point douter des solutions efficientes aux défis pressants de développement auxquels nous sommes confrontés.

Le thèmediversité biologique et tourisme durabletrouve ainsi toute sa justification. Il se veut une exhortation aux acteurs à tous les niveaux d'œuvrer dans la synergie pour le développement durable en intégrant dans chaque secteur d'activités la conservation et l'utilisation durables de la biodiversité qui sont une condition fondamentale pour le bien bien-être de toute vie.

Le tourisme durable, indissociable d'une biodiversité en bon état est ce que nous rappelle la communauté internationale à travers ce thème

Garantir la durabilité du tourisme exige l'intégration de la diversité biologique dans les politiques et les outils de planification du développement du tourisme en mettant en œuvre le Programme de développement durable de l'Organisation Mondiale du Tourisme.

A ce titre, l'adoption de la politique nationale du développement touristique et sa mise en œuvre à travers les projets de tourisme durable soutenus par la fondation STEP par l'entremise de l'Organisation mondiale du tourisme et de l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI) sont au nombre des actions positives qui concourent à la préservation de la biodiversité dans notre pays.

Au-delà du secteur du tourisme, les objectifs visés à travers le thème de cette année est de rappeler qu'il est impératif d'œuvrer à tous les niveaux à intégrer la conservation et l'utilisation durables de la diversité biologique dans les politiques, plans et programmes nationaux, intersectoriels et sectoriels.

Le Gouvernement à travers le Ministère en charge de l'environnement œuvre afin que les acteurs nationaux jouent pleinement leur partition en matière d'intégration en mettant à leur disposition les outils appropriés.

Avec l'appui de nos partenaires techniques et financiers à travers notamment le Programme d'Appui au Secteur Forestier, le Ministère de l'Environnement, de l'Economie Verte et du Changement Climatique mettra à la disposition des acteurs au cours de cette année 2017 les outils suivants :
 un guide d'intégration de la diversité biologique dans les évaluations environnementales au Burkina Faso,
 une monographie nationale sur la diversité biologique actualisée,
 un plan de communication spécifique pour la biodiversité
 une stratégie et un plan d'action nationaux actualisés en matière de diversité biologique.

J'invite les différents acteurs à faire en sorte que les politiques, plans et programmes sectoriels et intersectoriels, nationaux, régionaux ou communaux intègrent de manière structurée et cohérente des mesures de conservation, d'utilisation durable et de restauration de la diversité biologique.

Bonne journée internationale de la diversité biologique à tous et à toutes.

Péril plastique au Burkina Faso : Une responsabilité des gouvernants, une mission collective

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Ceci est la contribution d'un citoyen sur la problématique des sachets plastiques.

Si l'on convient avec Gaston MIALARET que « l'individu tire de son milieu environnant les éléments essentiels à sa croissance, à sa vie…», il est permis de douter de l'éventualité même de la prise de conscience de cette évidence au Burkina Faso pré et post-insurrection. Ce ressentiment ainsi exprimé n'est ni une provocation, ni une critique futile, encore moins une méconnaissance ou une prétention quelconque. Il résulte d'une profonde inquiétude face au phénomène des sachets plastiques sur toute l'étendue du territoire national. Il résulte aussi et surtout de notre inertie collective, en tête celle des gouvernements successifs du Burkina Faso face à un fléau qui, depuis plus de deux décennies au moins, apparait comme l'une des plus grosses menaces contre l'environnement, les populations et le bétail d'un pays constamment balloté entre doute et espoir.

Nul besoin donc d'inviter des résultats de recherches ou d'études pour souligner l'impact de ces sachets sur notre environnement, les populations et le bétail. Chacun de nous en est une victime quotidienne et peut animer une conférence sur le sujet. Chaque rue de Ouagadougou et de tous les centres urbains et semi-urbains du pays, toutes les agglomérations humaines et les brousses, mêmes les plus reculées, sont infestées par les sachets plastiques de toutes sortes et de toutes les couleurs. Aux abords des marchés et des routes, sur les réserves, dans tous les espaces éducatifs et de formations sanitaires, dans les caniveaux et les familles, partout, le drame du plastique trahit et traduit à la fois notre indifférence, notre manque d'hygiène, notre perte du sens de l'honneur, notre démission collective, notre insouciance, notre volonté de léguer aux générations futures une terre souillée et invivable, notre incapacité collective à penser à nous-mêmes et surtout et malheureusement au-delà de nous-mêmes, en un mot, notre incivisme mortifère pour lequel l'histoire nous jugera sévèrement, très sévèrement, individuellement et collectivement.

Notre démission est globale, totale et il faut craindre qu'elle soit irréversible. Les populations se sont résignées (définitivement ?) faute de leaders aussi bien à l'échelle des collectivités territoriales qu'à celle des gouvernements successifs au Burkina Faso pour répondre au phénomène. Il n'y a rien de plus normal. Dans tous les domaines et sur tous les continents, tout peuple a besoin de leader pour écrire son histoire. Face au fléau des sachets plastiques qui sont des nouvelles parures de nos arbres en lieu et place des fleurs et des fruits, il est temps que les burkinabè se ressaisissent. Cependant, il n'est pas à priori utile de repartir aux années de la gouvernance qui a créé ce drame et de passer le temps à ergoter. Il n'y a plus de temps à perdre. Il est aussi probablement quelque peu tôt de juger les gouvernants actuels sur la gestion du fléau. Mais le mandat en cours du président Roch Marc Christian KABORE devra apporter la solution définitive qui nous débarrassera de ces souillures que sont les sachets plastiques. Dans tous les cas, c'est une grande chance que le président KABORE a d'être celui-là qui aura œuvré pour que nous soyons épargnés des méfaits du fléau et pour que tout visiteur de notre pays reparte chez lui avec la conviction que le Burkina Faso est véritablement redevenu le pays des hommes intègres. Des hommes propres de l'intérieur comme de l'extérieur, au propre comme au figuré, au plan moral comme au plan environnemental.

Il ne faudrait pas que les sachets plastiques couvrent et surtout ternissent l'image du 03 janvier 1966, celle des élections de 1978, l'esprit et les réalisations de la période révolutionnaire, l'insurrection de 2014, la résistance au putsch de 2015 et bien d'autres évènements ayant marqué l'histoire du pays, d'autres valeurs et qualités des burkinabè. Toute personne qui visitera le Burkina Faso post-insurrection pour ces raisons ou pour bien d'autres, ne devra pas repartir chez elle en retenant que pour l'essentiel, notre environnement est sale, notre milieu de vie est malsain, en ville comme en campagne. Ni le visiteur, ni nous-mêmes ne devrions donc nous résoudre à craindre que cette souillure ne se déteigne sur notre intégrité, sur notre vivre-ensemble, sur notre histoire, qu'elle les masque. A tort ou à raison, il arrive que l'on tire la conclusion que tout cadre de vie reflète la personnalité de celui qui y vit. Et ce ne serait pas une fierté pour nous aujourd'hui que des gens d'ici comme d'ailleurs en arrivent à cette conclusion s'agissant du sujet qui nous intéresse. L'histoire de notre pays enseigne que les burkinabè ont dans l'espace et le temps, fait preuve de courage, de témérité, d'initiatives, de détermination et d'honneur face à des moments et des situations chaotiques. Evitons que cette même histoire retienne que notre génération est celle qui a détruit le pays en faisant du Burkina Faso un vaste et immonde océan de sachets plastiques dont les conséquences sur la santé des populations, l'impact négatif sur les sols, l'environnement et les animaux sont troublantes.

Il nous revient que nous avons déjà légiféré pour interdire la fabrication et la commercialisation des sachets plastiques. La période actuelle de notre histoire est très favorable à l'application intégrale de cette courageuse et historique décision, pour opérer la rupture dans le traitement et la gestion de ce dossier. Le moment est venu pour le ministre en charge de l'environnement et pour tout le gouvernement, d'adopter une politique volontariste permettant de faire collecter sur toute l'étendue du territoire national, les sachets plastiques prédateurs de notre environnement, donc de notre vie, celle de nos enfants et de nos petits-enfants. Le moment est venu de vider le contentieux relatif aux sachets déjà collectés, de saisir dans les marchés des villes et des campagnes tous les stocks en les rachetant au besoin, de fermer toutes les ‘‘usines'' de fabrication de ces sachets et d'accompagner leurs créateurs à se réorienter vers des activités leur permettant de poursuivre leur apport à l'économie nationale. Les collectivités territoriales, les forces de sécurité et les koglwéogos s'il le faut, peuvent être mis à profit pour cela.

Avec la volonté, une véritable volonté politique, l'on n'a pas besoin de plus de six mois, tout au plus d'une année, pour mener cette opération. Il faut surtout éviter d'opter pour le remplacement progressif de ces sachets par ceux biodégradables. Ce serait une perte de temps dont on peut se passer. En allant au marché, chacun de nous se débrouillera pour trouver un récipient qui lui permettra de ramener ses achats. Par la suite, ou en même temps, l'alternative des sachets biodégradables pourrait être étudiée. Nous insistons : l'opération zéro sachet plastique ne doit pas excéder six mois ou une année et ne devrait pas être assujettie à la mise en circulation des sachets biodégradables.

Nous sommes bien au courant de l'existence de nos jours de sachets dits biodégradables. Chacun appréciera. Et que l'on ne nous oppose pas l'argument des moyens. L'environnement est comme l'éducation et la santé : on ne peut y réussir que par la mobilisation suffisante de ressources humaines, matérielles et financières. Et on les réussi et on vit bien, ou on échoue dans l'un de ces domaines et on survit tout au plus. Autant il n'y a pas d'éducation et de santé de qualités moins chères, autant vous ne trouverez nulle part au monde un environnement de qualitéà moindre frais. Il y a un prix à payer. Si le budget de l'Etat 2017 n'a pas pris en compte cette nécessité, il faut l'envisager dans le budget de 2018. Pas après. C'est un impératif de survie.

En tout état de cause, l'éradication de ce fléau ne viendra que d'un gouvernement qui va s'assumer par l'application des textes y afférents, la prise d'autres textes jugés nécessaires et par la mobilisation d'importantes ressources. Cette éradication ne viendra aussi que d'une population consciente de ses responsabilités et de son rôle, s'interdisant comme les gouvernants, de politiser un sujet qui à lui seul résume la problématique de son destin. L'histoire a offert au gouvernement actuel du Burkina Faso sur un plateau d'or la chance de réussir cette mission salvatrice. En effet, les esprits y sont préparés. Il faut profiter du contexte. Hâtez-vous donc monsieur le ministre en charge de l'environnement. L'enlisement est presque total, les conséquences suffisamment dramatiques et humiliantes, l'avenir plus que porteur de la faillite de toute notre généation.

BOUBACAR Elhadji
Inspecteur de l'Enseignement du Premier Degré
en service à l'ENEP de Dori
mail : boubacar.elhadji@yahoo.fr

« Tableau d'honneur » saison 7 : Le Burkina encourage ses élites

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Pour leur excellence et leur abnégation au travail, vingt élèves des lycées et collèges du Burkina Faso ont été récompensés dans la soirée du samedi 20 mai 2017. Cette 7ème nuit dédiée à l'élite scolaire burkinabè, épilogue de l'émission télé-éducative « Tableau d'honneur » ou « TH », a été parrainée par André Bationo, expert en chimie des sols et gestion des ressources humaines.

L'excellence a été le maître-mot de ces 20 «étoiles » au cours de l'année scolaire 2015-2016. Avec d'excellentes moyennes, ils ont tous occupé le premier rang de classement durant l'année scolaire. Et c'est d'ailleurs une tradition pour cette cuvée étoiles 2016, qui depuis la 6ème, a toujours présenté un parcours scolaire inédit.

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promoteur

Initié en 2009, tableau d'honneur, selon son promoteur Moussa Boudané, dévoile chaque année, le quotidien d'une vingtaine d'élèves exemplaires en civisme et en performance scolaire, pour en faire une source de stimulation et d'émulation.
C'est le cas de l'élève Diakité Ibrahim, élève en classe de seconde C au collège Horizon internationale, qui a reçu le prix spécial du meilleur parcours masculin, une bourse d'études d'une valeur de 5 500 000 francs CFA, pour ses performances au BEPC. « J'invite la jeunesse burkinabèà travailler avec vivacité. Il ne suffit plus d'être bon, mais d'être excellent » a-t-il signifié, soulignant qu'il a réussi au BEPC avec une moyenne de 18,04.

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Meilleur parcours femminin

A l'image d'Ibrahim, Zeinab Sawadogo, élève étoile du lycée Cheick Modibo Diarra de Bobo Dioulasso a été désignée meilleur parcours féminin. « Je suis heureuse pour l'honneur qui m'a été faite. Je voudrais inviter mes camarades à se concentrer sur leurs études, particulièrement les filles qui mettent leurs énergies à vouloir être des belles dames .Le mieux serait de se concentrer et d'arrêter la chasse aux hommes, parce que le premier mari d'une femme, c'est son travail » a-t-elle lancé.

Célébrer la jeunesse qui gagne

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parrain

Pour le parrain André Bationo, cette soirée est une véritable occasion pour célébrer une jeunesse qui gagne. A cet effet, il a félicité cette noble initiative de l'agence Pixxelis, qui aura permis tout au long de l'année scolaire 2015-2016, de découvrir sur les antennes de la télévision nationale, une vingtaine de jeunes élèves, aussi brillants que modèles, dans les 13 régions du Burkina. « L'excellence scolaire est à votre portée, il suffit de la désirer, d'avoir de l'audace et d'être déterminé dans vos études. Je ne doute pas de la capacitéà relever le défi » a-t-il dit à ses filleuls.
Représentant le ministre de l'éducation nationale et de l'alphabétisation, le ministre de la communication, Rémis Fulgance Dandjinou, a exprimé la gratitude du gouvernement à tous les partenaires du système éducatif, notamment à l'agence Pixxelis, qui participent à l'atteinte des objectifs d'une éducation de qualité et de promotion de l'excellence scolaire.

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meilleur parcours masculin

Et d'ajouter que Tableau d'honneur est une initiative conçue pour répondre à un but réel, celui d'encourager les élèves des lycées et collèges du Burkina et à viser l'excellence scolaire. L'objectif étant d'acquérir également de saines attitudes d'études à aller à la découverte des différents corps de métiers et à se forger une solide citoyenneté responsable. Pour encourager l'élite Burkinabè de demain, le ministère de l'éducation nationale a promis de donner les moyens aux deux meilleurs parcours masculin et féminin d'exceller. Ces derniers vont recevoir 2 prix spéciaux dont la composition n'a pas été révélée.

Notons que chacune des «étoiles » a reçu comme récompense, un chèque d'une valeur de 100 000 F CFA de la BOA et un ordinateur portable offert par le parrain. ‘' La Bank of Africa (BOA ) est convaincue que de la qualité des ressources humaines du pays, dépendra sa vitesse de développement. C'est pourquoi, tout ce qui a trait à la formation et à l'amélioration des compétences des jeunes nous intéresse particulièrement‘' a indiqué Abdel Zampaligré, Directeur général adjoint en charge de l'exploitation de la BOA.

Le clap de départ de la 8e saison a été donnéà l'issue de la présente soirée. Tableau d'honneur saison 8, madame avec Sabine Marie Clémence Yaméogo, directrice de l'Institut supérieur privée polytechnique (ISSP) comme marraine. Initialement prévue pour se tenir le 17 décembre 2016, la nuit du tableau d'honneur a reportée en raison de l'attaque terroriste de Nassoumbou.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net


Point d'histoire : Mai 1997, fin de règne pour Mobutu

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Au début des années 60 Joseph Désiré MOBUTU le fringant jeune homme de la force publique qui a longtemps fricoté avec la CIA et la sûreté belge a réussi à s'introduire dans l'entourage de LUMUMBA avant de le trahir malicieusement. Il régnera d'une main de fer sur le Congo rebaptisé ZAÏRE à la faveur de sa politique d'authenticité ; lui même se fera appeler MOBUTU Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga*.

Pendant 32 ans, avec l'appui des puissances occidentales, tirant profit avec une dextérité machiavélique de la guerre froide, il saura tirer toutes les épingles du jeu en se maintenant au pouvoir.

Et comme tout a une fin ici-bas, il n'a pas senti le vent tourner avec la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide, sa rente diplomatique.

Les rebelles de L'AFDL de Laurent KABILA ne feront qu'une bouchée de son armée en déconfiture et en déroute ; le 16 mai 1997, lâché de toutes parts, il sera contraint à une fuite humiliante pour un exil sans retour. Il meurt le 7 septembre 1997 à 67 ans, à Rabat au Maroc dans l'indifférence totale.
Le maréchal-fondateur n'aura survécu que 3 mois et 3 semaines à la perte de son royaume.

L'enfant de Gbadolite autoproclamé président à vie, timonier, guide éclairé, responsable suprême… n'était pas immortel et n'est pas mort au pouvoir. S'il faut risquer quelques mots pour résumer sa vie, ce serait sans doute : vanité des vanités tout est vanité.

Que retenir de son long règne d'autant plus que ses successeurs Kabila père et fils n'ont pas fait mieux que lui dans l'unité et la stabilité du pays ? C'est le travail des historiens.
Ironie de l'histoire, 20 ans après sa chute, le Zaïre redevenu Congo est toujours en proie à ses vieux démons de crises socio-politiques malgré ses richesses fabuleuses.

TRAORE Karim de Labola
BP 41 Banfora
70 23 02 28
karimdelabola@yahoo.fr

*le guerrier tout puissant qui grâce à son inflexible volonté vole de victoire en victoire et sème la désolation sur son passage

Journées portes ouvertes de la justice : 72h pour rapprocher la justice du justiciable

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Le ministère de la justice, des droits humains et de la promotion civique, Garde des sceaux a commémoré le 19 Mai 2017 à Gaoua et à Diébougou la 10ème édition des journées portes ouvertes sur la justice et les droits humains. Discours, prestations d'artistes ont été les temps forts de la cérémonie de lancement parrainée par Kassoum Kambou, président du conseil constitutionnel.

Crées en 2006, les journées portes ouvertes sur la justice et les droits humains a pour objectif de rapprocher la justice des justiciables. Elles offrent l'occasion au ministère de tutelle d'expliquer le fonctionnement de la justice, chose qui contribue à faire disparaitre les craintes et les peurs des populations à travers des consultations gratuites. « Justice et défi sécuritaire : Quelle contribution pour une société de paix et de développement ? ». C'est autour de cette thématique que les acteurs ont choisi de tabler à l'occasion de la 10ème édition sur les journées portes ouvertes. Pour kassoum Kambou président du conseil constitutionnel et parrain de ces journées, « la justice est un maillon important du dispositif sécuritaire.

Selon lui, si les actes terroristes appellent en première ligne les forces de défense et de sécurité, il n'en demeure pas moins que la justice soit aussi interpellée en tant que garante constitutionnelle des libertés individuelles et collectives. Devant le perchoir, Kassoum Kambou a fait savoir que la justice a pris un sérieux coup pour sa crédibilité et cela à cause de la soumission au pouvoir politique, la corruption, la lenteur et le manque de moyens. Le maire de la commune de Gaoua Fiacre Kambou dans son mot de bienvenue a émis le vœux de voir le palais de justice de Gaoua réhabilité pour répondre à l'évolution de la population ou à défaut de le doter d'un nouveau siège. M. Kambou a souhaité que la maison d'arrêt et de correction de Gaoua soit délocalisée dans un site plus approprié.

Pour le ministre de la justice Réné Bagoro, les doléances posées par le maire de Gaoua sont prises en compte au niveau de son département. L'ouverture du tribunal de grande instance de Koupéla et de la Cour d'appel de Fada N'Gourma ainsi que la construction cette année du tribunal de grande instance de Pô et du deuxième tribunal de grande instance de Ouagadougou constituent des efforts indéniables pour rapprocher la justice des justiciables sur le plan géographique par la réduction du rayon moyen d'accès à la justice, a laissé entendre M. Bagoro. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Dalou Mathieu Da
Lefaso.net

1ere journée de la femme sankariste : Aboutir à une prise de conscience

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Les femmes sankaristes de l'Union pour la renaissance parti sankariste (UNIR-PS) ont commémoré leur première journée ce samedi 20 mai 2017 à Ouagadougou. Un échange entre les femmes et une exposition vente du pagne Faso Danfani étaient entre autres au programme de cette activité présidée par Mme Madine Bassière/Dabiré, épouse du ministre de l'environnement, du changement climatique et de l'économie verte.

« Place et rôle de la femme sankariste dans le rayonnement du parti », c'est le thème de l'échange qui a mobilisé les femmes sankaristes de l'UNIR-PS dans e cadre de la commémoration de leur journée. Un Thème qui leur a permis de réfléchir sur leurs différents apports au parti. L'épouse du ministre en charge de l'environnement et marraine de cette journée a souligné que ce cadre contribuera à renforcer la place et le rôle de la femme sankariste au sein du parti et dans la société en général.

Par ailleurs, Mme Hama Binta Ouédraogo, secrétaire nationale chargée de la question féminine du parti a laissé entendre que « la commémoration de ladite journée constitue une journée de réflexion et interpelle chacun à comprendre qu'à partir de l'œuvre de Thomas Sankara conduisant à son arrestation doit être un modèle de combat pour l'émancipation de la femme ». Celle-ci a ajouté que la journée représente un début de prise de conscience chez la femme et leur position sociale entre autres.

L'exposition vente du pagne Faso Danfani au cours cette journée, s'inscrit dans l'idéal de Thomas Sankara qui était de valoriser les produits locaux, a indiqué Mme Ouédraogo. Les femmes sankaristes ont exposé les pagnes de différents motifs et de qualités qu'elles-mêmes ont tissés. Un fait qui met en exergue leur contribution et participation à l'idéal qu'elles poursuivent.

Les attentes de cette journée pour les femmes sankaristes doivent être l'aboutissement et le début de la prise de conscience de la femme sur leur situation et position , a indiqué la secrétaire nationale, chargée de la question féminine.

Yvette Zongo (Stagiaire)
Lefaso.net

Débat sur le franc CFA : Le front anti-CFA a mobilisé ses troupes à Ouagadougou

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Kemi Seba le président de Urgences panafricanistes ne jure que pour la création d'une monnaie unitaire africaine. Ainsi, après le Tchad, le porte-parole du front anti-CFA a déposé son baluchon à Ouagadougou le 17 mai dernier. Dans le cadre de ses activités, il a animé une conférence débat, le samedi 20 mai 2017, sur la thématique du franc CFA. Selon le leader panafricaniste, aucun peuple ne peut décider de sa destinée tant qu'il ne maîtrise pas son économie. Dans cette dynamique, il s'est donné pour mission de sensibiliser la jeunesse africaine en premier lieu avant d'actionner le levier à travers « une résistance civique » contre les chefs d'Etat qui ne s'activeront pas pour une sortie du F CFA.

C'est dans une salle de conférence du CBC pleine à craquer que le principal porte-parole du Front anti CFA, Kemi Seba a animé sa conférence publique. Il était entouré entre autres de leaders d'Organisations de la société civile dont Hervé Ouattara.
Pendant plus de 2 heures, il a échangé avec l'assemblée, constituée de jeunes en majorité, sur le franc CFA, après avoir expliqué qu'il constitue l'un des derniers vestiges du colonialisme.

Parti du principe qu'aucun peuple ne peut décider de sa propre destinée tant qu'il ne maîtrise pas son économie, il a alors déploré le fait que l'économie africaine soit régulée par l'autorité française. Dans l'optique de faire « bouger les lignes », les leaders de la lutte ont décidé de sortir des thématiques jugées «élitistes » pour les mettre dans la rue, auprès du peuple de telle sorte que chacun puisse se les approprier.

« Lorsqu'on a lancé cet appel, nous ne pouvions pas imaginer que nous serions autant soutenu par différentes organisations et populations du continent africain, qui ont compris la nécessité de sortir aujourd'hui plus que jamais de cette paralysie monétaire », s'est-il réjoui. Cette lutte, à en croire le porte-parole du Front anti-CFA, va se matérialiser par la sensibilisation, la mobilisation, mais aussi le dialogue avec les autorités.

La visite au Burkina Faso s'inscrit dans cette dynamique mais surtout parce que « le Burkina Faso tout comme le Tchad, s'est positionné en tant qu'entité voulant sortir du F CFA. (…) ». Est-ce que les conditions sont réunies pour tourner le dos au franc CFA ? Répondant à cette préoccupation, Kemi Seba estime qu'« entre la stabilité de l'esclavage monétaire et l'instabilité de la liberté, nous devront être prêts pour tenter l'instabilité de la liberté pour par la suite pouvoir réguler notre situation et connaitre un équilibre réel économique comme toutes les autres nations ». Car, convaincu que les pays concernés par le F CFA ne seront jamais suffisamment prêts pour quitter la plantation. « Il faut tenter, il faut tomber pour être capable de se relever », insiste-t-il.

« La France n'a aucun intérêt à scier le banc sur lequel elle est assise »

La France ne s'est pas prononcée sur le F CFA pendant des années, selon Kemi Seba. « Mais lorsqu'elle a vu le degré de mobilisation de la zone franc pour se faire attendre, elle a compris que les africains risquent de se réveiller et de se rebeller », confesse-t-il. Dans une tentative d'apaisement, François Holland a affirmé« qu'il appartient aux africains de prendre la décision et non à la France ». Il s'agit d'une proposition « du renard », de l'avis du porte-parole du Front anti-CFA. Car, « ils n'ont aucun intérêt à scier le banc sur lequel ils sont assis ». Pires, « rien ne se fera en pensant que ces derniers vont nous aider à quitter une plantation qui leur fournit leur puissance et qui nous appauvrit ». Présent dans la capitale du cinéma africain, Kemi Seba dit ne pas tenir compte de « leur cinéma ».

Il recommande plutôt aux Africains d'écrire leur propre script pour « ne plus être des figurants dans leur propre film ».

Aussi, si rien n'est fait dans le sens de ses doléances, le Front anti-CFA entend engager une « résistance civique » dans les pays où les chefs d'Etat ne voudront pas s'activer sur la thématique. Ainsi, il sera mené une « campagne contre eux pour qu'ils ne puissent pas gagner les élections lorsqu'ils se représenteront ».

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

Eglise catholique : Jean Zerbo, premier cardinal du Mali

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Ce dimanche 21 mai 2017, restera gravéà jamais dans l'histoire de l'église catholique malienne. Le Pape François, à la fin de la prière du Regina Coeli, a surpris plus d'un en annonçant la création de cinq nouveaux cardinaux, dont un pour le Mali.

Ordonné prêtre le 10 juillet 1971, Mgr Jean Zerbo est Archevêque de Bamako depuis le 27 juin 1998. A 73 ans, le prélat, connu pour son engagement dans le dialogue islamo-chrétien rejoint le cercle des cardinaux. Faisant ainsi de lui, le premier cardinal originaire du Mali. A l'instar des quatre autres, il sera élevéà la « pourpre cardinalice » le 28 juin prochain, veille de la fête des saints Pierre et Paul (le 29 juin). Une occasion pour les nouveaux cardinaux de concélébrer la messe avec le Pape François et les nouveaux archevêques nommés durant l'année écoulée.

Cette décision du souverain pontife permet également à des pays comme le Laos, le Salvador et la Suède, d'avoir leur premier cardinal. Il s'agit de Mgr Louis-Marie Ling Mangkhanekhoun, 73 ans, vicaire apostolique de Paksé (Laos) ; un petit pays d'Asie du sud-est, où le régime communiste autoritaire a longtemps bridé la liberté de la petite minorité catholique. Mgr José Gregorio Rosa Chavez, 74 ans, évêque auxiliaire de San Salvador (Salvador), est d'un petit pays très catholique d'Amérique centrale, marqué par la figure de Mgr Romero (assassiné en 1980 et béatifié en 2015). A 67 ans, Mgr Anders Arborelius, Evêque de Stockholm (Suède) est le premier et unique Evêque catholique du pays. Et Mgr Juan José Ornella, 71 ans, archevêque de Barcelone (Espagne).

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Le nouveau cardinal Jean Zerbo, Archevêque de Bamako

Depuis le début de son pontificat, c'est la quatrième fois que le Pape François convoque un consistoire extraordinaire vouéà la création de nouveaux cardinaux. De 2014 à ce jour, cela fait un total de 61 cardinaux créés. Et il justifie ce regard vers les pays inhabituels en ces termes : « leur provenance de diverses parties du monde manifeste la catholicité de l'Église, diffusée sur toute la terre, et l'attribution d'un titre ou d'une diaconie de l'Urbe (de "la Ville", de Rome, ndlr) exprime l'appartenance des cardinaux au diocèse de Rome, qui, selon la célèbre expression de saint Ignace, "préside à la charité" de toutes les Eglises ».

On s'en souvient qu'après le cardinal Paul Zoungrana, crée le 22 février 1965 par le Pape Paul V, c'est le 22 février 2014 que Philippe Ouedraogo, Archevêque de Ouagadougou, a été créé cardinal. Devenant ainsi le second Burkinabèà porter ces attributs.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

Source : http://fr.radiovaticana.va

Affrontements entre Koglweogo et populations a Tialgo : Lettre ouverte de la CCP au président du Faso

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Excellence Monsieur le Président du Faso,
Les 18 et 19 mai 2017, Tialgho, localité située dans la commune de Tenado a été le théâtre d'affrontements violents couronnés par des pertes en vie humaines (6 morts), de nombreux blessés et disparus. Cette situation malheureuse a opposé la population de Tialgho à une cohorte de kolgweogos qui serait venue rançonner un habitant de la localité. La crise de Tialgho est le drame de trop qui vient remettre en cause l'existence des kolgweogos, une force dont la logique de fonctionnement s'apparente à une milice.

Les exigences d'un état de droit ne sauraient s'accommoder avec l'existence d'une force parallèle aux forces républicaines (police, gendarmerie, armée), créées et structurées par la loi. Combiens sont les Burkinabè, des personnes averties des questions de droit qui au temps fort du débat sur la légalité de l'existence d'un tel regroupement dans une république s'étaient opposés à la présence d'une telle force au Burkina Faso, appelant le gouvernement à mettre fin très vite à cette bombe à retardement ?

Excellence, votre réaction et celle du gouvernement notamment du ministre de la sécurité sur la question en son temps ont été ambigües. Après plusieurs rappels à l'ordre formels des kolgweogos par le ministre Simon Compaoré (ministre de la sécurité, ndlr) sur des dérives aux antipodes du respect des droits humains, ce dernier a fini par imposer à l'opinion ces ‘'justiciers'' sur le prétexte qu'ils seront encadrés.

Excellence, mieux, nous avons senti une hésitation et une amertume de votre part lorsqu'il s'est agit de trancher définitivement sur l'opportunité de l'existence des kolgweogos dans un pays qui se veut un état de droit comme le Burkina Faso. Une révélation de responsables kolgweogos réunis le 22 juin 2016 en assemblée générale à kombissiri finira de nous convaincre sur l'existence d'un probable deal entre vous et ce regroupement. En effet, un reportage de la radio Omega sur cette assemblée générale avait énuméré ceci : « Au cours de cette rencontre, les chefs Kolgweogo ont révéléà leurs membres avoir rencontré le président Roch Kaboré lors de la campagne présidentielle. Ils affirment avoir assuréà l'époque M. Kaboré de leur soutien pour sa candidature en échange d'une reconnaissance officielle de leur mouvement en cas de victoire à la présidentielle de novembre 2015. Ces assertions n'ont encore pu être confirmées par d'autres sources ». Si ces dits n'ont pas été confirmés par d'autres sources, ils n'ont pas aussi été formellement démentis par la présidence du Faso.
A la lumière de cette révélation, nous sommes en droit de penser que votre laxisme sur la question kolgweogo vient de créer des pertes en vie humaine, blessés, tristesse et désolation. La sécurité nationale de notre pays ne saurait être sous-traitée sous l'autel d'une probable entente politique.

Excellence Monsieur le Président du Faso, dans nombre de domaines des dénonciations sont faites sur votre manque de réactivité avec en arrière plan la mise en cause de la pertinence de votre mandat. Face au désastre de Tialgho, l'heure est venue de vous assumer définitivement sur cette question devant le peuple et devant l'histoire. De votre décision dépendra l'avenir sécuritaire du Burkina Faso, débarrassé ou non d'une bombe à retardement à l'image de celle connue par la Centrafrique avec les milices balaka et anti balaka.

Ouagadougou, le 21 mai 2017
Pour l'association convergence citoyenne panafricaine (CCP) Ousmane SO

Politiques publiques : Le CGD fortifie ses cellules dans les Universités

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Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a sonné la mobilisation de ses cellules universitaires. Après celles de Bobo-Dioulasso, c'est autour des cellules de Ouagadougou de bénéficier d'un renforcement de capacités sur la démocratie, la citoyenneté, le civisme et les mécanismes citoyens de participation aux politiques publiques. Cette formation, qui a eu lieu le samedi, 13 mai 2017 à Ouagadougou, a été marquée par plusieurs communications relatives aux aspects suscités.

C'est en 2009 que l'idée de la création de cellules CGD dans les ‘'temples du savoir'' (universités) a pris forme par la mise en place effective des premières initiatives. Elles ont vite eu un engouement auprès des étudiants, permettant de les étendre aux universités publiques et privées de Ouagadougou, de Bobo-Dioulasso (capitale économique) et de Koudougou (3ème grande ville du pays). « Si nous voulons construire une démocratie solide, et surtout viable, il ne sert pas à grand-chose de former uniquement les élites actuelles, il faut déjà penser à former les élites de demain. Il faut mettre l'accent sur ceux-là qui sont en ce moment dans les universités publiques et privées, qui sont amenés à prendre la destinée du pays dans les années à venir », motive le chargé de programme du CGD, Assegna Anselme Somda.

Il s'agit d'inculquer à cette jeunesse, les principes et valeurs de démocratie à travers des thématiques également nouvelles sur le genre, la participation politique des femmes, etc. « Nous formons ces jeunes-là pour que demain, à leur tour, ils puissent gérer la chose publique dans le respect des grands principes de la démocratie, de la bonne gouvernance et surtout en tenant compte des facteurs genres. On ne veut pas que cette génération perçoive la participation politique des femmes comme une faveur, mais plutôt comme un droit », précise le chargé de programme, M. Somda, soulignant que le CGD (http://www.cgd-igd.org/) encourage la participation politique de la femme, de la jeune fille (pas par avantage, mais parce que c'est un droit).

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Le chargé de programme du CGD, Assegna Anselme Somda, fait ici une présentation de l'institution

Démocratie, bonne gouvernance, droits humains sont donc les domaines dans lesquels sont attendues les actions de ces cellules. C'est dire que les membres ont pour mission de sensibiliser les étudiants (et les élèves) sur les questions de citoyenneté et les mécanismes citoyens de participation aux politiques publiques. Ici, l'accent est donc mis sur les dimensions de la reddition des comptes, la redevabilité, la transparence et la bonne gouvernance. « Quand nous formons ces jeunes-là, nous ne leur disons pas qu'ils doivent aller en politique. Nous voulons former avant tout des citoyens, et surtout de bons citoyens (parce qu'en matière de citoyenneté, vous avez de bons et de mauvais citoyens). Donc, la priorité du CGD, c'est de former de bons citoyens, soucieux du respect du bien public, des règles de la république, etc.

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Le directeur exécutif du CGD, Dr Thomas Ouédraogo, outille les centaines de participants sur les principes et valeurs de la démocratie

Maintenant, après la formation, celui qui est tenté par la chose politique, ou qui est tenté de poursuivre la lutte dans le cadre des organisations de la société civile, peut y aller », explique Assegna Anselme Somda, révélant que de nombreux jeunes ont, avec tout ce qu'ils ont acquis dans les cellules, opté pour des partis politiques (et occupent, certains, des postes de responsabilité) tandis que d'autres ont pris le chemin de la société civile. Selon des participants, outre les avantages directs liés à la formation personnelle, les cellules CGD sont un cadre de brassage entre les membres en ce sens qu'on y dénombre également des étudiants de plusieurs nationalités. Mieux, ces derniers, de retour dans leur pays, dupliquent ces initiatives de sensibilisation.

Le CGD compte capitaliser toutes ces expériences à la faveur du Xème anniversaire (les cellules étant devenues des partenaires privilégiés de l'institution) pour d'ouvrir l'initiative à d'autres perspectives.

O.L.O
Lefaso.net


Propos de participants à la formation … :

Responsable Cellule de l'Université Saint Thomas d'Aquin

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Responsable Cellule de l'Université Saint Thomas d'Aquin

Le CGD a vu juste en mettant en place des cellules dans les universités pour promouvoir les valeurs de démocratie et de bonne gouvernance. Personnellement, j'ai connu le CGD à travers le Pr Augustin Loada (Professeur de droit constitutionnel, premier directeur exécutif de l'institution, ndlr) qui m'a facilité le contact avec des personnes-ressources de l'institution. A travers notre cellule, nous menons des conférences publiques, des séances de sensibilisation des étudiants, des visites à des institutions, etc. Aujourd'hui, il y un réel engouement des étudiants autour des cellules CGD, parce qu'il y a plusieurs avantages à militer dans une cellule CGD (formation personnelle, constitution de carnet d'adresses, brassage entre étudiants de divers horizons…). Ce que j'apprends dans la cellule comme valeurs de citoyen responsable va sans doute me servir dans l'avenir.

Membre de la Cellule I, Université Ouaga II

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Membre de la Cellule I, Université Ouaga II

Notre objectif s'inspire des lignes qui ont été dégagées par le CGD. Elles consistent entre autres à travailler à inculquer d'abord aux membres de la cellule, les valeurs de démocratie, de bonne gouvernance et de participation citoyenne aux politiques publiques. Mon engagement remonte à depuis la première année, quand je suis arrivéà l'Université en 2014. J'ai découvert la cellule lors de sa sortie de terrain, elle est passée dans notre salle, ça m'a tout de suite intéressé et j'ai pris attache avec les responsables de la cellule. Et depuis lors, je n'ai de cesse participé aux activités. Ça m'a permis d'élargir ma culture générale et de nouer des contacts.

Responsable Université Ouaga I

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Responsable Université Ouaga I

La première motivation d'être dans la cellule, c'est pour d'abord me faire des connaissances personnelles, étendre mon champ de formation. J'estime que pour un étudiant, une fois on définit ce qu'on veut, il faut se donner les moyens pour l'atteindre. C'est important et pour moi, la cellule CGD était la mieux indiquée. A titre d'exemple, j'ai beaucoup appris des communications qui ont été données au cours de cette formation, des choses que j'ignorais. Ma présence dans la cellule est encore plus importante que je suis dégagée dans la vie politique (militante de parti politique), cela me conforte beaucoup dans ma dynamique, dans mon engagement.

Membre de la Cellule I, Université Ouaga I, Pr Joseph Ki-Zerbo

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Membre de la Cellule I, Université Ouaga I, Pr Joseph Ki-Zerbo

Je me suis engagé dès mon début à l'université, parce que j'ai trouvé aux activités du CGD, des initiatives qui nous forment. Les cellules sont à la fois une bonne école d'apprentissage de bonnes pratiques et un cadre de sensibilisation des étudiants. Ce que je reçois comme enseignements à travers la cellule m'aide beaucoup déjà dans mon cursus universitaire et dans la vie active. C'est donc avant tout un cadre de formation personnelle, une formation ouverte qui permet de se doter d'un bagage solide pour l'avenir. Je n'hésiterais par exemple à conseiller les étudiants à s'engager dans les cellules, ils apprendront beaucoup, j'en suis convaincu.

Lefaso.net


Affaire Koglwéogo : Les propositions d'un citoyen

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Ecrire sur les Koglwéogo relève du vécu quotidien car des scribes avant moi en ont déjà tout dit. Mais l'exercice en vaut la chandelle. Je voudrais tout simplement apporter ma petite pierre à la construction de notre édifice commun en faisant deux propositions.

Comme vous le savez déjà, les Koglwéogo se sont signalés encore de façon négative cette fois-ci dans la province du Sanguié, plus précisément à Tialgo le village ou mon cordon ombilical a été enterré, en y allant semer la terreur sous l'impuissance complète et complice de ceux qui nous gouvernent. Les hommes de Boukary Kabore dit « Le Lion » ont pris 5 personnes en otage comme le font exactement les terroristes de Boko Haram au Nigeria et tout près de nous, ceux du nord du Mali. Ils défient l'autorité, et imposent leur fatwa. Ce qui les diffère des autres terroristes, c'est qu'ils ne sont pas inquiétés. Mieux, ils se la coulent douce. Et pourquoi diantre on n'arrive pas à maitriser ce monstre à plusieurs visages ?

Un ami me disait que personne ne peut empêcher les Koglwéogo d'exister car selon lui, c'est une association et que notre constitution garantit la liberté d'association. D'accord ! Donc la loi leur dit de se munir des armes et de rentrer dans n'importe quel village du pays à leur souhait et sans autorisation aucune et terroriser les populations. Y a t – il combien d'associations au Burkina Faso ? Imaginons que chacune de ces structures associatives décide d'emboiter le pas de ces « Kouli Wa Gou » (un chien à abattre, c'est comme cela ça sonne dans les oreilles du Gourounsi), et voilà le Burkina Faso à la dérive.

Il y a lieu de s'inquiéter. Au mois d'avril dernier, lorsque la Commission Constitutionnelle est venue à New York pour présenter l'avant – projet de constitution, il était question de faire des propositions. On me donna la parole : « J'ai eu l'occasion de lire l'avant-projet de constitution mais il y a un élément majeur qui y manque, je propose qu'il y ait une loi qui interdit que des Burkinabè ne créent des milices à l'image des koglweogos pour s'auto-défendre et qu'ils ne soient utilisés par des politiciens mal intentionnés… pour parvenir à leur fin. On a déjà vu un qui a essayé de jouer dangereusement sur la religion et l'ethnicité pour espérer se faire élire lors de la présidentielle passée. A vous de trouver la formule qui sied, » avais – je dis comme si je savais que les jours à venir allaient être des plus douloureux.

On ne peut pas accuser aujourd'hui le déficit des forces de sécurité pour justifier l'existence de ces Koglwéogo. Quand vous êtes un politicien désirant tenir les rênes du pouvoir, vous êtes obligés d'avoir un programme de société qui prend en compte les aspirations du peuple, la sécurité y compris. Ou alors on reste un citoyen lambda.
J'ai des céphalées quand je considère que dans un Etat de droit dans lequel les lois fonctionnent normalement, les autorités demeurent impuissantes sinon inactives face à une poignée d'individus qui se croient tout permis et dictent leur loi à 16 millions de Burkinabè. Les déclarations tempétueuses n'ont rien donné jusque-là. Hier c'était à Bobo – Dioulasso où le ministre de la sécurité Simon Compaoré avait dit ceci dans Lefaso.net : « Nous allons demander à ces personnes d'arrêter. Il sera signifiéà Boukary KABORE dit Le Lion de s'abstenir de toutes histoires de Koglwéogo. Même s'il revient à Makognadoukou, il ne pourra plus parler d'implication de Koglwéogo. Toutes ces mesures seront prises aujourd'hui. » Et depuis, les Koglwéogo continuent de narguer les populations, de les racketter, de les terroriser.

Dans le Sanguié, une personne qui tombe dans leur filet doit débourser en plus des bastonnades inhumaines près de 900.000 franc CFA pour sauver son âme. Au regard de la gravité de la situation, il faut forcément qu'une commission d'enquête parlementaire et indépendante à l'image de celle créée pour enquêter sur les parcelles soit créée pour répondre à ces questions élémentaires :

1- Pourquoi l'Etat reste impuissant face aux Koglwéogo ?

2 - Qui est ce Boukary Kabore dit « Le Lion » ? Pourquoi a – t – on jeté le dévolu sur lui pour qu'il soit le président national des Koglwéogo ? « Le Lion » est un politicien qui a créé le parti pour l'unité nationale et le développement (PUND) et dont il est le président. Est – il permis à un président d'un parti politique de diriger des associations de genre Koglwéogo ? Que se passera – t – il si demain « Le Lion » se présente à l'élection présidentielle, qu'il sort perdant et qu'il refuse sa défaite ?

3- Pourquoi « Le Lion » ne s'est – il pas présentéà l'élection présidentielle de 2015 alors qu'il s'était battu des pieds et des mains pour être candidat à la présidentielle des années précédentes ? Aussi le timing ne fait - il pas penser ? Il devient président national des Koglwéogo tout juste après l'élection.

4 - Pourquoi les Koglwéogo ont vu le jour au lendemain de l'élection ? Trouver la réponse a ces questionnements nous permettra de voir clair dans l'imbroglio Koglwéogo.

Barnabé Bazona Bado
Journaliste et communicateur professionnel
New York

Crimes de sang et économiques impunis : La piqûre de rappel aux autorités

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« Les journées de dénonciation de l'impunité des crimes de sang et des crimes économiques » ont débuté ce 19 mai 2017. Au premier jour du mouvement à la maison du peuple de Ouagadougou, c'était le forum de dénonciation. Les affaires restées impunies ont été mises sur la table. Les autorités ont été interpellées sur la nécessité de la justice pour tous.

Le premier jour des 48h retenues pour dénoncer l'impunité des crimes de sang et des crimes économiques, a coïncidé avec le 27e anniversaire de l'assassinant de Dabo Boukari, étudiant de 7eme année de médecine, porté disparu depuis 1990. Le représentant de l'Union générale des Etudiants du Burkina (UGEB), est revenu sur le contexte de la répression en 1990 sur le campus de Zogona, de l'arrestation des étudiants qui ont été torturés au Conseil de l'entente ; desquelles tortures Dabo Boukari a succombé.

Une affaire, parmi tant d'autres non élucidées. Les familles des victimes, les parents et amis et le peuple réclament toujours justice. Malgré l'insurrection populaire, l'arrivée des nouvelles autorités et la récente découverte de la supposée tombe de l'étudiant, rien ne semble bouger en termes de justice.

Les organisateurs disent ne pas sentir l'engagement des autorités à faire la lumière sur les crimes de sang, mais aussi économiques. « Notre pays vit une crise profonde sur les plans politique, économique, social et sécuritaire. Au regard de son ampleur, surtout après l'insurrection populaire d'octobre 2014 et de la résistance victorieuse au putsch de septembre 2015, les discours et actions sociopolitiques des tenants du pouvoir sont peu rassurants », a regretté Elie Tarpaga, président de la coordination des Comités de défense et d'approfondissement des acquis de l'insurrection populaire (CDAIP) de la ville de Ouagadougou.

Concernant les crimes économiques, les organisateurs ont égrené entre autres,

- la réfection de la mairie de Ouagadougou. Simon Compaoré, aujourd'hui 1er vice-président du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, parti au pouvoir, ndlr), épinglé par la Cour des comptes dans son rapport annuel 2005

- Les Affaires Ousmane Guiro ; de la CNSS ; de la Banque agricole et commerciale du Burkina(BACB)

- l'Affaire Joseph Paré, ancien ministre des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifiques de 2006 à 2011, épinglé par l'autorité supérieure de contrôle d'Etat dans son rapport 2011 pour des dépenses irrégulières de 262 millions.
A cela, s'ajoutent les crimes de Sang. Thomas Sankara, Guillaume Sessouma, Dabo Boukari, Norbert Zongo, Flavien Nebié, Blaise Sidiani, Emile Zigani, Assad Ouédraogo, le juge Nebié, les victimes de l'insurrection populaire, ceux de la résistance au coup d'Etat de septembre 2015…

« Le présent forum se veut un espace d'interpellation et un cadre de mobilisation et d'actions conscientes et organisés, pour venir à bout de l'impunité des crimes de sang et des crimes économiques », a poursuivi Elie Tarpaga pour qui, les autorités actuelles sont plutôt dans « des manœuvres dilatoires », pour se réconcilier avec leurs anciens compagnons politiques ; tout en laissant le peuple dans sa soif de justice. Des représentants de victimes, ou des victimes elles-mêmes ont ainsi pris la parole dans l'enceinte de la maison du peuple, pour témoigner.

Foi des initiateurs des journées de dénonciation, le pays va mal. « Il n'est pas un seul segment de la société burkinabè aujourd'hui, qui ne se plaigne, fustigeant l'arnaque politique de ceux-là qui, le verbe démagogiquement haut et la main sur le cœur, promettaient ciel, terre et mer, une fois qu'ils accèderaient au pouvoir…»

« Les journées de dénonciation de l'impunité des crimes de sang et des crimes économiques » ont été organisées par une coalition de 10 organisations de la société civile. Parmi lesquelles, le Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples( MBDHP), le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), l'Union générale des étudiants du Burkina ( UGEB).
Lire aussi : http://lefaso.net/spip.php?article77186

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

Affrontements entre Koglweogo et populations à Tialgo : Le MPP contre toute forme de justice privée

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Ceci est un communiqué du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti au pouvoir), suite aux affrontements entre éléments du groupe d'autodéfense dénommé Koglweogo, et des populations à Tialgo dans la province du Sanguié.

C'est avec consternation que le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a appris l'affrontement entre Koglwéogo et populations de Tialgo/Sanguie, localité située à 3 kilomètres de Ténado depuis le jeudi 18 mai 2017. Cette série de violences, faut-il le réitérer, est un acte répréhensible aux antipodes de nos valeurs républicaines. L'esprit de tolérance et la symbiose communautaire ont toujours été nos valeurs cardinales au Burkina Faso. A ce titre, nous devons les privilégier en toutes circonstances pour favoriser la cohésion sociale, l'unité nationale face à nos défis communs.

A cet effet, le MPP condamne avec fermeté toute forme de justice privée. Il exhorte le peuple burkinabèà consolider la paix sociale et à s'orienter vers les voies de recours légales en cas de nécessité. Le civisme dans nos actes quotidiens est le seul gage de nos libertés individuelles et collectives.

Par conséquent, le MPP présente ses sincères condoléances aux familles endeuillées, souhaite prompt rétablissement aux blessés. Il appelle le gouvernement à circonscrire cette altercation et à restaurer la quiétude dans les communautés éplorées tout en prenant des mesures drastiques contre toute récidive. Il exhorte le gouvernement à diligenter les enquêtes appropriées en vue de situer les responsabilités d'une part et d'ouvrir les informations judiciaires d'autre part pour permettre aux autorités judiciaires de châtier les coupables à la hauteur de leurs forfaits.

Le MPP demande à nos structures provinciales de prendre des initiatives communautaires proactives pour favoriser le dialogue social, l'entente et la concertation, conformément à nos idéaux.
Le MPP en appelle au peuple burkinabèà cultiver nos liens communautaires séculaires qui ont toujours vaincu le temps, tant leur éclat honore toute nation éprise de liberté, de justice et de fraternité.

Démocratie, Égalité, Progrès
Le Secrétaire exécutif national

Interdiction des activités des Kogl-wéogo dans le Boulkiemdé et le Sanguié

« Nous, Burkinabè, ne savons pas tirer leçons du passé. Et c'est dommage ! », observe le président du PRDF, Zacharie Sorgho

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Agent d'affaires judiciaires, défenseur près les Cours et Tribunaux du Burkina Faso, Zacharie Sorgho fut vice-président du Parti de la renaissance nationale (PAREN) avant de démissionner pour créer son parti en octobre 2010. Inconditionnel du fondateur du PAREN, Laurent Bado, il ne manque donc d'occasion pour dire tout le bien de lui. Dans cet entretien qu'il nous a accordé, le président du Parti pour la renaissance de la démocratie au Faso (PRDF), Zacharie Sorgho, fait une analyse de la situation nationale à travers laquelle, il est parvenu à la conclusion qu'au Burkina, l'on a érigé les tares en valeurs. Entretien !

Lefaso.net : Pour quel bord politique le PRDF a opté après sa création (opposition ou majorité) ?

Zacharie Sorgho : Le parti s'est placé dans l'opposition. J'ai créé le parti parce que je voulais contribuer à l'encrage de la démocratie. Lorsque je le créais, c'était donc pour contribuer à la promotion de la démocratie. Or, moi je n'étais pas en phase avec la démocratie telle que menée par le régime en son temps. Alors, s'allier à la majorité, c'était à mon avis se compromettre et apprendre des défauts de ce régime que nous étions en train de dénoncer. La preuve est que même ceux qui étaient de cette majorité, et qui viennent de prendre le pouvoir, ont du mal à se détacher d'un certain nombre de mauvaises pratiques que le peuple a pourtant combattues avec le régime déchu. Pour me résumer, je dirai qu'aller en son temps à la majorité, c'était une façon pour moi de me ‘'contaminer'', alors que moi, je vois autrement la politique.

Lefaso.net : Quelle est l'assise même de votre parti ?

Zacharie Sorgho : Le PRDF est présent dans les régions des Hauts-Bassins, Centre-Est, Nord, Centre-Sud en plus de la région du Centre. Nous n'avons pas encore couvert tout le territoire national, nous sommes en train de nous installer de façon progressive.

Lefaso.net : Avez-vous déjà pris part à des élections ?

Zacharie Sorgho : Depuis sa création, en octobre 2010, le PRDF a pris part à toutes les élections législatives et municipales, sauf la présidentielle.

Lefaso.net : Pourquoi pas la présidentielle ?

Zacharie Sorgho : Il faut tenir compte de plusieurs facteurs, dont la question de moyens financiers. Voyez-vous, pour être candidat, il faut déposer une caution de 25 millions FCFA. Vous verrez que des présidents de parti politique qui ont pris part à des élections présidentielles sont financièrement posés, ce sont des personnes qui gagnent des millions par mois (il y en a qui étaient directeur général de banque, des dirigeants d'institutions nationales ou internationales), alors que moi, je ne suis qu'un particulier, qui gagne moins. Les autres candidats étaient déjà anciens présidents de partis. Donc, nous n'avons pas les mêmes moyens. Certes, la caution de 25 millions peut être perçue comme discriminatoire, parce qu'elle élimine les ‘'petits partis''. Mais, c'est encore mieux ainsi parce que cette mesure évite la pagaille. Un président de parti qui ne peut même pas s'offrir de la bouillie en petit déjeuner ne doit pas prétendre à la Magistrature suprême. Nous pensons que la fonction de Président du Faso est un haut lieu de sacrifice, c'est plus sérieux. Ce n'est pas manquer du respect à qui que ce soit, mais on se connaît, certains présidents de parti ne peuvent même pas avoir du carburant pour venir aux réunions, ni aller aux élections, et encore moins avoir des militants, conseillers ou députés. C'est lui-même président de parti qui représente tout. Pour gérer un pays, on ne peut pas s'appuyer sur les moyens des gens, il faut disposer de moyens propres. Ce n'est pas parce que je ne suis pas alléà la présidentielle que je dois faire la langue de bois. C'est pourquoi, pour ma part, j'ai préféré prendre ma caution pour aller construire des infrastructures sociales. Je ne me fais pas d'illusion, je préfère prendre cette caution pour investir ailleurs (pour le moment).

Lefaso.net : Si à sa création le PRDF n'a pas voulu se ‘'compromettre'' en allant à la majorité, aujourd'hui, la configuration politique a changé (le régime Compaoré est déchu). Mais, vous demeurez dans l'opposition, pourquoi ?

Zacharie Sorgho : Je ne peux pas aller dans la majorité, parce que les dirigeants actuels de la majorité, ceux qui sont au pouvoir aujourd'hui, sont ceux qui étaient à la majorité en 2010 (à la création du PRDF). Je ne peux donc pas y aller. En plus de cela, nous estimons qu'il ne faut pas aller dans un groupe pour faire de la figuration, beaucoup de présidents de partis dans la majorité ne sont même connus par les leaders du parti au pouvoir ! Quel poids ont-ils ? A quoi sert de faire une déclaration groupée pour aller à la majorité et ne pas pouvoir traiter d'égal àégal avec les responsables du parti au pouvoir ? Des responsables de parti qui sont à la majorité, mais qui cherchent par des audiences à voir Roch Kaboré, Salifou Diallo ou Simon Compaoré, mais en vain. On a toutes ces informations. Certains regrettent même actuellement d'y être, parce que c'est de la figuration. Ça ne sert pas. Aujourd'hui, à l'opposition ou à la majorité, c'est l'action qui compte, comment je vais me mettre au service de mon pays. Rien n'empêche mon parti d'être à la majorité, la loi nous permet de déclarer notre appartenance à l'opposition ou à la majorité. Je suis de l'opposition et j'assume ma position. Ma présence dans l'opposition me coûte chère que si j'étais dans la majorité, et je préfère ça.

Lefaso.net : Trois partis politiques viennent de quitter le CFOP-BF avec une possible destination, la majorité. Votre commentaire ?

Zacharie Sorgho : Eux tous sont des responsables de parti ; donc, chacun a sa vision. Effectivement, leur porte-parole m'a approché et m'a expliqué qu'ils vont partir, je l'ai écouté et j'ai pris acte. Le constat général que je fais est que, nous, Burkinabè, ne savons pas tirer leçons du passé. Et c'est dommage !
Lefaso.net : Quelles sont les raisons qu'ils vous ont évoquées ?
Zacharie Sorgho : Je pense que la vie des organisations est ainsi faite. Quand tu n'as pas d'intérêt dans une organisation, c'est normal que tu partes et je pense qu'ils ont suffisamment expliqué cela à la presse.

Lefaso.net : Après un an quatre mois, comment votre parti apprécie la gouvernance du régime Roch Kaboré ?

Zacharie Sorgho : Je dois dire qu'étant parti membre du CFOP (Chef de file de l'opposition politique au Burkina-Faso, CFOP-BF, ndlr), notre appréciation est celle qui a été donnée dans le cadre de l'institution et nous l'avons fait à travers le mémorandum et dernièrement par le meeting (29 avril 2017). Ceci dit, on peut observer que durant la gestion de Blaise Compaoré, les Burkinabè ne pleuraient pas de la sorte. Aujourd'hui, tout le monde se plaint que l'argent ne circule pas, la vie est chère, on a le terrorisme qui tue nos frères. Même la gratuité de soins promise aux enfants de moins de cinq ans et aux femmes enceinte n'est pas effective. Il y a moins de deux semaines, j'ai moi-même assistéà un cas d'accouchement, lorsqu'on a remis l'ordonnance, je suis allé et on m'a fait savoir qu'il n'y avait rien. J'ai dû payer 60 000FCFA pour cela. Mais au moins, le régime Compaoré savait qu'il ne pouvait pas, donc il n'a pas fait de promesse pour annoncer la gratuité des soins.

Lefaso.net : Mais, le Premier ministre a bien dit que si l'argent ne circule plus comme avant, c'est parce qu'il est dans de bons circuits maintenant !

Zacharie Sorgho : Dites, est-ce que la corruption a pris fin ? Il n'y a qu'à se référer aux révélations de la presse. Il y a problèmes, de sérieux problèmes. Les dirigeants actuels ont promis et ils ne respectent pas leurs engagements. Pourquoi on assiste aujourd'hui à de nombreuses grèves ? Les gens ont fait des promesses et ils ne les tiennent pas. Ça ne va pas et il faut le reconnaître. Certainement que s'il y a plus de grèves aujourd'hui qu'au temps de Blaise (Compaoré), c'est parce que Blaise Compaoré a fait moins de promesses. Ceux qui sont aujourd'hui au pouvoir ont promis aux Burkinabè. Ils ont fait des promesses, ils ont eu le pouvoir, alors, il faut qu'ils remplissent leurs engagements. C'est simple.

Lefaso.net : Vous dites avec de nombreux Burkinabè que ça ne va pas. Si vous vous retrouvez aujourd'hui face au Président Roch Kaboré, qu'est-ce que vous lui feriez comme suggestion pour que tout aille dans la bonne direction ?

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Le président du PRDF, Zacharie Sorgho

Zacharie Sorgho : Si je me retrouvais devant le Président Roch (Kaboré), je lui donnerais aussi mon point de vue, ma vision en termes de suggestion. En tout cas, aussi modestes soient-elles, j'aurais dans suggestions à lui faire dans le bon sens. Si la situation se présentait, je le ferai entre lui et moi. Mais comme on n'y est pas, je me réserve de dévoiler... Car, comme l'a dit Laurent Bado, au temps de Blaise Compaoré, le régime CDP a ‘'volé'' ses idées. Mais est-ce qu'on lui a reconnu ça ? Non, au contraire, on a même utilisé certaines de ses idées contre lui. Donc, si je me retrouve face à Roch Kaboré, je sais ce que je vais lui proposer. Nous, nous avons l'avantage d'être un peu partout, on a aussi des informations.

Lefaso.net : En tant que leader de parti politique, quel peut être votre message pour les populations ?

Zacharie Sorgho : Je vais simplement demander aux Burkinabè, aux populations burkinabè, de jouer la carte de la tolérance entre eux et envers les dirigeants, parce ce qu'ils viennent de prendre le pouvoir. Comme on le dit, quand tu donnes ton tissu à un tailleur de coudre une veste, si tu es côté au moment où il est en train de le découper, tu vas être découragé. Mais, quand il va finir, tu seras heureux... On va donc espérer que c'est le début et que tout va entrer dans l'ordre.

Lefaso.net : C'est quoi la politique pour vous ?

Zacharie Sorgho : Je vais vous dire une chose : j'étais un homme très hostile à la politique. Quand on échangeait entre amis et que la politique s'y mêlait, ma causerie prenait fin en même temps. Pas que je ne luttais pas pour des questions publiques, non, je me battais. Mais j'avais une perception très négative de la politique. L'affaire de l'avion présidentiel à Garango (ndlr : le 29 mai 1986, en pleine Révolution démocratique et populaire (RDP), un avion transportant des membres du Conseil national de la révolution (CNR) dont Thomas Sankara, le président du Faso de l'époque, Blaise Compaoré et Boukari Jean-Baptiste Lingani aurait causé, lors de son décollage à Garango, une vingtaine de morts et une douzaine de blessés dans cette commune située dans la région du Centre-est :http://lefaso.net/spip.php?article31181 ) où j'ai été le conseil des victimes ( quand les avocats avaient refusé de défendre le dossier) m'a permis aussi d'être connu publiquement. C'est dans ce combat que Laurent Bado m'a découvert et a demandéà me voir. On s'est donné rendez-vous et je suis parti. C'était en 2007. Il m'a parlé, mais je lui ai dit que je ne voulais pas entrer dans la politique. Pendant presqu'un an, il ne s'est pas fatigué de me parler à ce sujet. Un jour, il m'a appelé et m'a dit : « Sorgho, je te parle… Vous dites que le pays n'est pas bon, que ça ne va pas. Mais, je vais te dire, quels fils doivent arranger le pays pour que ce soit bien, à votre place ? C'est toi aussi qui dois le faire ! Si tu rentres dans la politique, tu as accès aux sphères de décisions, tu pourras avoir ton mot à dire, non ? Tu donnes ta contribution, c'est comme cela aussi on construit le pays ». Quand il a dit ça, ça m'a tiqué. Je me suis dit, effectivement, ce ne sont pas d'autres peuples qui vont venir construire ce pays pour nous, c'est aux Burkinabè eux-mêmes de le faire.

Lefaso.net : … Donc vous avez fait vos premiers pas politiques dans le PAREN !

Zacharie Sorgho : Oui, j'ai commencé par le PAREN et dès que je suis arrivé, on m'a confié la région du Centre-est. J'ai fait un travail d'implantation et de rayonnement du PAREN dans cette région. J'ai même fait des vidéos et lorsque Laurent Bado venait chez moi, on pouvait passer parfois toute la journée chez moi. Je lui expliquais comment j'ai installé le parti. J'ai investi plus de douze millions, fonds propres pour cela ; parce que j'ai vraiment une vision pour la politique. On a évolué ensemble et lorsqu'on a voulu renouveler le bureau, le président actuel m'a vu, il m'a expliqué la situation. Je lui ai dit que je ne voulais pas la tête du parti, mais que je pouvais occuper la vice-présidence. On a travaillé ensemble pour peaufiner les postes. Quand on a mis en place le bureau, j'ai constaté qu'en tant que vice-président, les dossiers qui devraient passer par moi ne l'étaient pas ; le président du PAREN les confiait toujours à une personne dans le bureau, qui représentait partout le parti. La situation ne m'a pas plu et je suis allé voir Laurent Bado pour lui exposer le problème. Je lui ai dit que si c'est cette personne qui doit faire ce que moi je dois faire, il n'y a pas de problème, je donne un délai d'un mois si ça continue, je vais prendre une décision. A la fin de ce délai, j'ai constaté que rien n'avait changé. C'est ainsi que j'ai quitté pour créer le PRDF. J'ai estimé que ce n'était pas la peine qu'on s'adonne à des querelles au sein du parti (PAREN) et j'ai préféré m'en aller. Voyez-vous, que le problème s'est empiré par la suite avec la situation entre le président du PAREN et Laurent Bado (la crise qu'a traversé le PAREN en août 2016, ndlr).

Vous me demandiez donc pourquoi créer mon parti ? Je dirais que ce sont les conseils de Bado (Laurent) qui me tiennent, parce que j'aurais pu quitter carrément la politique, mais je me suis dit qu'avec mon parti, je peux contribuer aussi à sensibiliser et à animer la vie publique. C'est ma contribution car, je pense que les mésententes dans la société sont dues au fait qu'on est parfois ignorant. Nos soucis viennent donc de l'ignorance. Celui qui connaît la politique ne doit pas s'adonner à certains comportements.

Quand vous voyez dans les grandes démocraties, les moments de campagnes électorales par exemples sont des moments de joie, de plaisir, mais chez nous, c'est la bagarre et tout. Voyez-vous les morts et les dégâts lors des élections (élections municipales de mai 2016, ndlr).

Aussi, je constate que l'honnêteté a foutu le camp en politique, ce qui est dommage. Les gens arrivent au pouvoir par des méthodes malhonnêtes. Aujourd'hui, lève-toi et bats campagne honnêtement voir si tu vas avoir le pouvoir.

Lefaso.net : Vous êtes donc devenu le disciple de Laurent Bado, en créant votre parti pour d'abord la sensibilisation !

Zacharie Sorgho : Tout à fait ! Il m'arrivait de m'asseoir avec lui (Laurent Bado) toute la journée, rien que pour l'écouter. Qu'est-ce que Laurent Bado n'a pas donné comme idées dans ce pays ? Mais au lieu de l'écouter, les gens ont tout fait pour saboter tout ce qui vient de lui. On distribue des décorations comme des cacahouètes dans ce pays, mais Laurent Bado n'a jamais eu de reconnaissance du pays. Tout simplement parce qu'il dit la vérité, tout simplement parce qu'il ne va pas aller de bureau en bureau, de domicile à domicile pour mentir, faire des commérages, des courbettes. Dans ce pays, ce sont ceux qui arpentent les bureaux, les domiciles pour raconter des mensonges sur les autres, critiquer inutilement les autres… qui sont récompensés. C'est malheureux.

Donc, avec mon parti, j'arrive à conseiller des jeunes frères. Si on a des conseillers et des députés, je peux leur donner des conseils sur les missions d'un élu national, d'un élu local. Par mon parti aussi, j'arrive à avoir l'espace pour partager mes idées avec les Burkinabè. Pour moi, la politique doit apporter quelque chose à sa communauté et à ce jour, je peux dire que j'ai investi plus de 300 millions à travers différentes œuvres. On ne m'a pas forcé, je suis venu en politique pour défendre des valeurs et c'est comme cela je fonctionne. A mon avis, celui qui n'a pas de moyens (financiers) ne doit pas créer un parti politique.

Lefaso.net : Mais des gens créent des partis pour aussi se réaliser !

Zacharie Sorgho : C'est de la mendicité. Si je sais que je ne peux pas aider mes militants à travailler, je ne vais pas les appauvrir. Tu convoques des rencontres, tes responsables politiques viennent et tu n'as pas de quoi leur donner pour qu'ils soient efficaces sur le terrain, ce n'est pas la peine. On est président de parti politique pour aider et non pour prendre les ressources des populations.

Lefaso.net : Votre mot de conclusion ?

Zacharie Sorgho : Je remercie vraiment Lefaso.net de donner la parole à tout le monde ; aux partis dits ‘'grands'' comme à ceux dits ‘'petits'', et de toutes les tendances. Merci de m'avoir permis de partager ma vision des choses avec l'ensemble des populations. Je voudrais aussi réitérer mes reconnaissances au Pr Laurent Bado, fondateur du PAREN. Que Dieu lui donne santé et paix.
Je demande au pouvoir de se pencher sérieusement sur les questions des travailleurs, de l'emploi des jeunes et de sécurité des Burkinabè. Je demande à Dieu le Tout Puissant qu'il continue de protéger le peuple burkinabè, les populations burkinabè. Je souhaite également l'harmonie et l'entente entre les leaders au pouvoir, que Dieu leur donne la santé pour diriger et mieux répondre aux attentes du peuple burkinabè.

Entretien réalisé par Oumar L. Ouédraogo
(oumarpro226@gmail.com)
Lefaso.net

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