Quantcast
Channel: leFaso.net
Viewing all 86336 articles
Browse latest View live

Journées culturelles « Dji Paa Yiila » : En attendant le cinquantenaire de la paroisse de Kiembara

$
0
0

La paroisse de Kiembara aura 50 ans le 27 décembre prochain. Pour mieux préparer cet événement, les ressortissants de la localité ont organisé les 13 et 14 mai 2017 à Ouagadougou, la première édition des journées culturelles « Dji Paa Yiila » (Révéler les richesses culturelles de la patrie, en langue San). L'objectif était de faire connaitre la culture de cette partie du territoire, et surtout récolter des fonds pour réaliser des actions de développement dans la paroisse.

Le 27 décembre 1967, la paroisse de Kiembara était portée sur les fonts baptismaux. Elle couvre les communes de Gomboro, Kiembara, Lankoué, ainsi qu'une portion des communes de Tougan et Toéni. Dans quelques mois donc, la paroisse soufflera ses 50 bougies.

Les ressortissants de la paroisse, toutes religions et toutes ethnies confondues tiennent à rendre inoubliable cet anniversaire. Ils ont en projet la réalisation d'équipements et infrastructures pour que la belle fête soit plus belle.

« C'est dans le but d'accompagner cette initiative, que les ressortissants de la province du Sourou, singulièrement ceux de la paroisse de Kiembara sans distinction aucune, ont décidé de faire connaitre leur culture dans un milieu cosmopolite qu'est Ouagadougou », a expliqué Emmanuel Tiémogo Sarambé, président du comité d'organisation des journées culturelles « Dji Paa Yiila » (Révéler les richesses culturelles de la patrie, en langue San).

Pendant 48h, à travers une exposition-vente de divers articles, et des activités récréatives, les initiateurs ont partagé les richesses culturelles (culinaires, vestimentaires…) de leur localité et récolté des ressources pour financer les actions prévues dans le cadre du cinquantenaire de la paroisse.

Koané Boro, co-parrain des journées culturelles a loué cette initiative qui permet la promotion et le rayonnement de la culture en général et celle San en particulier. Il a également salué la démarche inclusive des initiateurs. « C'est l'occasion d'inviter chacun à avoir des ambitions, pas seulement pour lui-même, mais aussi pour son patelin », a poursuivi le co-parrain qui a par ailleurs appeléà l'union des fils et filles de la paroisse de Kiembara et à la mobilisation pour la réussite du cinquantenaire de la paroisse.

Rendez-vous est donc pris le 27 décembre 2017 pour célébrer 50 ans de grâces dans le seigneur, mais aussi pour poser les jalons du développement de l'aire géographique de la paroisse de Kiembara.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net


Médias : L'Ambassade des USA et l'AJB outillent les professionnels en journalisme d'investigation

$
0
0

Sur initiative de l'Ambassade des USA au Burkina, et en partenariat avec l'Association des journalistes du Burkina (AJB), 25 professionnels de médias bénéficient d'un renforcement de capacités en journalisme d'investigation. Cette formation qui se déroule les 18 et 19 mai 2017 à Ouagadougou est assurée par George Kazolias, un ancien journaliste de Radio France International, AITV, France-Télévision et de plusieurs médias américains.

Plusieurs journalistes burkinabè ont bénéficié de cette action, lancée depuis 2011 par la représentation diplomatique américaine. Selon les explications de la directrice des affaires publiques, Brenda Soya, chaque année donc, l'Ambassade fait venir des Etats-Unis, un journaliste pétri d'expériences pour assurer cette formation au profit de journalistes burkinabè. ‘' Les journalistes jouent un rôle très important dans la société, 365 jours sur 365 », justifie-t-elle en substance avant de dispenser quelques missions dévolues au journaliste et situer sa place dans la société.

JPEG - 35.3 ko
La directrice des affaires publiques de l'ambassade des Etats Unis

Occasion également pour revenir sur les exigences du métier, notamment le journalisme d'investigation. C'est pourquoi a-t-elle souhaité, à l'ouverture de l'atelier, des échanges ouverts et fructueux entre facilitateur (formateur) et participants. Tout en magnifiant le partenariat avec l'AJB, la directrice des affaires publiques, Brenda Soya, s'est également réjouit de la qualité de travail fournie les journalistes qui ont déjà bénéficié de cette initiative de l'Ambassade.

Pour le secrétaire général de l'Association des journalistes du Burkina (AJB), Boukari Ouoba, cette activité est en quelque sorte un partage d'expériences, un moment d'échanges. « Là, on a affaire à des professionnels, des journalistes qui sont déjà sur le terrain. Ce n'est donc pas une formation initiale, c'est un renforcement de capacités. C'est dire que ceux qui sont-là ont déjà un minimum et les échanges, les questionnements, vont permettre de pousser un peu plus haut les compétences », explique-t-il.

JPEG - 26.2 ko
Le secrétaire général de l'AJB

Le formateur se présente ainsi comme un facilitateur dans une approche participative. ‘' On va aussi confronter les deux mondes, les deux réalités ; il est journaliste américain (les principes en matière de presse sont peut-être universels, mais il faut reconnaître que selon le contexte politique, social…, le journalisme, d'une certaine manière, s'adapte). Donc, ce n'est pas tout à fait de la même façon qu'on mène une investigation aux Etats-Unis qu'on la mène peut être au Burkina ; parce qu'on n'est pas forcement confronté aux mêmes difficultés, aux mêmes réalités'', relève le secrétaire général de l'AJB, Boukari Ouoba.

O.L.O
Lefaso.net

Développement local : Labo citoyennetés a lancé le projet « démocratie locale et médias de proximité»

$
0
0

Labo citoyennetés a procédé au lancement officiel du volet média de son projet « démocratie locale et médias de proximité», ce jeudi 18 mai 2017, à Ouagadougou. Un projet dont la mise en œuvre se fera dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre, du Centre – Ouest, de l'Est et du Nord.

La démocratie n'a pas de prix. Pour la réguler et la pérenniser, il faut mettre un accent particulier, non seulement sur le contrôle citoyen, mais aussi sur la redevabilité. Et qui mieux que les hommes et femmes de médias pour capitaliser cet idéal en une réalité. C'est donc pour contribuer à améliorer les pratiques de démocratie locale par un rôle accru des médias dans l'animation du débat que ce projet trouve tout son sens. Seconde phase (1er décembre 2016-30 novembre 2017) du projet « accompagnement du processus démocratique au niveau local à travers le renforcement des capacités des acteurs des médias, et des collectivités territoriales par la veille citoyenne », ce projet couvre six communes, soit Boromo, Fada, Koudougou, Ouagadougou, Ouahigouya et Réo dans cinq régions (Boucle du Mouhoun, Centre, Centre – Ouest, Est, Nord).

JPEG - 48.3 ko
Le Secrétaire permanent du Labo citoyennetés, Armand Joseph Kaboré

Selon Armand Joseph Kaboré, Secrétaire permanent de Labo citoyennetés, ce projet rendu possible grâce à l'apport de l'ONG suédoise Diakonia et de la Coopération suisse, comporte trois axes qui permettront d'atteindre les résultats escomptés. Il s'agit de :

- l'observation socio-anthropologique des élections locales (trajectoire sociologique des candidats, profil sociologique des élus) ;

- l'appui à l'animation de programmes radiophoniques sur l'accès à la justice et la lutte contre l'extrémisme violent (appui technique et financier) ;

- le suivi des effets et la capitalisation de l'expérience des radios (documenter les changements, produire un rapport de suivi et de capitalisation).

JPEG - 55.9 ko
Hortense Ganou, porte parole des radios partenaires

Pour ce faire, une série de 10 émissions sera produite et diffusée par 17 radios partenaires au projet (Ouaga FM et 16 autres radios de proximité). Prévues pour démarrer le samedi 3 juin 2017, ces émissions porteront essentiellement sur deux thèmes, à savoir la lutte contre l'extrémisme violent et l'accès à la justice.
Au nom des radios partenaires à ce projet, la Directrice de la radio Tin-Toua à Fada, Hortense Ganou a remercié Labo citoyennetés pour cette marque de confiance en faisant participer leurs organes. Pour elle, c'est un plus pour eux dans l‘enrichissement du programme radiophonique et pour les auditeurs surtout, qui ont « soif de comprendre ce qui se passe à la justice ». Donc d'en avoir accès.

JPEG - 57.1 ko
Les participant à la cérémonie de lancement officiel

Engagement a donc été pris par lesdites radios pour que ce projet soit une réussite et puisse atteindre son objectif qui est de participer à l'encrage démocratique du pays des hommes intègres.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

Engagements nationaux et Programmes d'urgence : Dans 4 mois, des écoles à Horeguy, à Toungou, Koulbila, Wemyaoghin et Metio

$
0
0

Une semaine résolument tournée vers l'éducation. C'est le programme que vient de boucler le secrétaire permanent des Engagements nationaux et des Programmes d'urgence, Boukaré Compaoré qui a procédé du 8 au 13 mai dernier, à la remise de sites pour la construction d'écoles à Horeguy (province du Namentenga), Toungou (Nahouri), Koulbila (Boulgou), Wemyaoghin (Ganzourgou) et à Metio (Sissili).

Si le scénario est presque le même là où le secrétariat permanent des Engagements nationaux lance des travaux d'une infrastructure sociale (à savoir, rencontre avec le maire et les populations pour donner l'envergure du projet et solliciter leur appui, visite du site proposé et signature du PV de remise), l'ambiance, elle, est tout à différente en fonction de l'urgence du besoin. Ainsi, par exemple, avant de donner le top de départ de la construction des écoles cette semaine, Boukaré Compaoré s'est rendu à Gountouré, village situéà 12 km de Sebba dans le sahel, pour concrétiser la promesse d'un château d'eau par le Président du Faso à la population. « Dans le sahel, si tu donnes de l'eau à une population, tu lui auras tout donné» ; voilà comment un fils du village a résumé la joie de sa communauté d'origine.

JPEG - 120.3 ko
Ces enfants de Koulbila doivent parcourir des kilomètres pour rejoindre l'école la plus proche

L'urgence ; c'est ainsi que l'on peut qualifier la situation en matière d'éducation à Metio (village situéà 17 km de Léo dans la commune de To) où deux classes sous paillote accueillent 119 élèves depuis la rentrée 2016-2017. A Toungou (commune de Ziou dans la Sissili) et à Wemyaoghin (commune de Zoungou dans le Ganzourgou), ce sont soit des abris précaires conçus pour accueillir le trop plein d'élèves ou des classes délabrées ; des situations qui inquiètent les parents surtout en ce début de saison pluvieuse. A Horeguy et à Koulbila, il n'y avait même pas d'école, ce qui obligeait les enfants à parcourir plus de 10 km pour rejoindre l'infrastructure scolaire la plus proche.

JPEG - 131.3 ko
Le secrétaire permanent des Engagements nationaux, Boukaré Compaoré sollicite toujours l'appui des populations pour la réussite des projets

En lançant les travaux de toutes ces infrastructures, le secrétaire permanent des Engagements nationaux, Boukaré Compaoré sollicite toujours le soutien des populations pour la réussite des projets. Mais il indique clairement que l'institution qu'il dirige vient en appui aux efforts des ministères de l'Etat. Un message toujours reçu cinq sur cinq. Cette année, dans le domaine de l'éducation, le secrétariat permanent des Engagements nationaux et des programmes d'urgence réalisera 17 écoles et 2 collèges d'enseignement général (CEG).

JPEG - 126.2 ko
Le pont endommagé de Toungou pour lequel les populations veulent l'appui du chef de l'Etat

Mais plusieurs localités, les populations n'ont manqué de poser d'autres doléances au chef de l'Etat comme la réhabilitation du pont de Toungou, essentiel dans les échanges économiques avec le Ghana voisin (endommagé depuis 2015).

Service communication et relations publiques/ Engagements nationaux

6 morts dans un accident entre Nobéré et le pont Nazinon

$
0
0

Ceci est un communiqué du Ministre de la Communication et des relations avec le parlement, Porte-parole du Gouvernement.

Un accident de la circulation routière est survenu le 18 mai 2017 aux environs de 18h, entre Nobéré et le pont Nazinon. En effet, un mini car de transport en commun, est entré en collision avec un camion.

Le bilan fait ressortir 06 morts. Les blessés au nombre de 11 ont étéévacués sur Manga et sur Ouagadougou.

Les autorités régionales du Centre-Sud et le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Manga se sont déportés sur les lieux.
Le gouvernement présente ses condoléances aux familles des disparus et souhaite prompt rétablissement aux blessés.

Il rappelle avec insistance que suite à la réunion du 19 mai 2016 sur la question de la sécurité routière, les mesures suivantes applicables sur toute l'étendue du territoire national ont été adoptées. Il s'agit entre autres :

- du plombage systématique de tous les cars de transport en commun ;

- de la vérification de la conformité entre le véhicule et la visite technique présentée par le chauffeur ;

- de la tolérance zéro à la surcharge ;

- de l'interdiction formelle du transport mixte ;

- de la surveillance du stationnement sur les axes routiers ;

Le gouvernement invite les usagers de la route au strict respect de ces mesures.

Le Ministre de la Communication et des relations avec le parlement, Porte-parole du Gouvernement.

Campagne de cyber attaque massive dans le monde : Vigilance à tous les administrateurs et utilisateurs

$
0
0

Depuis le 12 mai 2017, une campagne de cyber attaque massive a été lancée à travers le monde. Cette agression a été identifiée comme une attaque par ransomware connue sous l'appellation WannaCry, WannaCrypt, WanaCrypt0r, etc., qui infecte des systèmes informatiques exécutant une version du système d'exploitation Microsoft Windows possédant une vulnérabilité critique publiée par le Bulletin de Sécurité de Microsoft MS17-010 en date du 14 mars 2017.

Pour mémoire, un ransomware (en anglais), rançongiciel (en français) ou logiciel de rançon est un logiciel malveillant qui prend en otage des fichiers d'un utilisateur ou d'une entreprise. Pour ce faire, le rançongiciel crypte les fichiers, puis réclame une rançon en échange de la clé qui permettra de les décrypter.
Sont affectés les systèmes d'exploitation Windows vulnérables et en réseau sur lesquels un correctif de sécurité n'aurait pas été installé et tous les systèmes d'exploitation Windows sur lesquels un utilisateur ouvrirait une pièce jointe contenant le ransomware.

À ce jour, aucun cas liéà la présente vague d'attaque n'a été signalé au Burkina Faso. Toutefois la plus grande vigilance est recommandée à tous les administrateurs des systèmes d'information car il est redouté de nouvelles formes d'attaques : ils devraient s'assurer de la mise à jour de leurs systèmes informatiques et veiller aux respects des politiques de sécurité.

Les utilisateurs individuels, particulièrement ceux qui se connectent à Internet, sont invités à observer également la plus grande prudence en évitant, par exemple, d'ouvrir les pièces jointes douteuses ou les liens transmis par des courriels suspects et en mettant à jour leurs systèmes d'exploitation.

Il est conseillé aux éventuelles victimes de ne pas payer une quelconque rançon car il n'y a aucune garantie que l'accès aux données piégées sera rétabli après versement de la rançon exigée.

Enfin, l'Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d'Information (ANSSI) invite toutes les structures publiques et privées à lui signaler tout cas d'attaque constatée sur leurs systèmes d'information en appelant le BF-CIRT au (+226) 25 37 53 60 – 63 ou en envoyant un courrier électronique àincidents@cirt.bf pour signaler un incident ou àcirt@cirt.bf pour des informations d'ordre général.
Pour des informations techniques sur la vulnérabilité et les mises-à-jour, visitez l'adresse.
https://technet.microsoft.com/en-us....

Lotissement au Burkina : Et si nous procédions autrement ?

$
0
0

Depuis 1984, beaucoup de villages ont étéérigés en départements pour amorcer un développement endogène. Cette vision a été renforcée en 2006 avec la communalisation où l'initiative a été laissée aux collectivités de prendre leur destin en main.

Mais en 2017, que constatons-nous 33 ans après. Dans la boucle du Mouhoun, sur les 47 communes, à peine la vingtaine sont loties. Le reste est toujours à l'état de gros villages avec des constructions éphémères, c'est-à-dire en banco. Comment peut-on amorcer le développement véritable en pareilles circonstances.

Considérant que le lotissement d'une localité fait partie des bases de son décollage socio économique, il est urgent que ces opérations soient partout où il faut. Pour cela il faut les longues procédures et se débarrasser des considérations politiques et politiciennes qui plombent les processus de lotissements. En clair il faut laisser les exécutifs locaux concevoir et gérer leurs projets de lotissements selon des critères qui priorisent les habitants et ressortissants des localités. Il ne doit pas y avoir de pression ni d'intervention.

Si les lotissements sont bien menés dans les communes, cela constitue un facteur de cohésion sociale et surtout facilite des investissements durables. Il y a aussi l'apport des fils et filles de la localité qui entendent manifester leur appartenance à travers des réalisations diverses. Certains cadres ou opérateurs préfèrent investir dans d'autres communes parce que leurs localités d'origine ne sont pas loties. Nous assistons fréquemment à des scènes où des cadres reçoivent des délégations importantes dans leurs villages et ne savent pas où les héberger parce que hésitant à construire sans l'assurance d'un titre définitif.

Les maires brandissent le manque de ressources pour les opérations de lotissement
Sans nier cela, nous pensons qu'il faut trouver des initiatives pour adapter les charges aux possibilités locales. Par exemple, les bornes peuvent être conçues avec des caillons sauvages marqués par de la peinture. Il faut aussi mettre à contribution les fils de la commune qui ont des compétences dans ces domaines pour amoindrir les coûts. Avec la contribution de tous, on aboutit à des lotissements à moindre coût et dans un esprit de cohésion.

Comme nous l'avons dit plus haut, le lotissement fait partie des bases fondamentales du développement d'une localité. Aussi, nous pensons que la réalisation d'une opération de lotissement doit transcender tous les clivages, toutes les considérations et toutes les pesanteurs socio politiques pour être menées dans un consensus général.

En tout cas, nous ne voulons plus d'un Burkina du 21e siècle qui ressemble toujours à l'époque du paléolithique.

Les lotissements doivent être faits pour assainir nos communes et villages pour ne plus vivre le spectre des inondations et les effondrements de maisons rustiques si les lotissements étaient réalisés selon nos vœux. Nous attirons l'attention des acteurs qui sont les maires et les services techniques de prévoir suffisamment de places pour les services publics, et éviter les opérations avec des pans coupés qui sont sources d'accidents fréquents dans certaines communes.

David Demaison Nébié
Lefaso.net

Statisticiens et démographes du Burkina : Le syndicat menace d'aller en sit-in

$
0
0

Début mai 2017, le Syndicat national des statisticiens et démographes du Burkina, SYNASDB, avait annoncé un mouvement d'humeur avant de le « suspendre »à quelques heures de son enclenchement. Pour en savoir sur ce qui fâche, nous sommes allés à la rencontre des premiers responsables du syndicat. Par cet entretien, le secrétaire général (SG) du SYNASDB, Michel Bonkoungou, nous plonge dans le fond de leur préoccupation. Lecture !

Lefaso.net : Quelle est la principale préoccupation de votre syndicat à ce jour ?

Michel Bonkoungou : C'est le problème de carrière, l'ouverture du concours professionnel de cycle A en statistique. Le cycle (B) de la statistique a été ouvert depuis 2004 à l'ENAREF (École nationale des régies financières) : à savoir les AT (Agents techniques de la statistique) et les AD (Adjoints techniques de la statistique). Les AT sont classés en catégorie B2 ou B3 et les AD sont classés en B1. Les AT passent le concours professionnel pour accéder à l'emploi d'AD (catégoriel B1) et font deux ans de formations pendant qu'ils sont déjà classés en B2 ou B3. Quand aux AD, l'administration n'a jusque là pas ouvert le cycle A à l'ENAREF pour les permettre d'évoluer.

Cela fait plus de dix ans, que les AD sont bloqués ; impossible pour eux de progresser, d'évoluer. Pendant ce temps, les autres fonctionnaires viennent deux ou trois ans après évoluent (pendant que nous sommes immobilisés). Cette situation a créé des sentiments de frustrations accumulées. Cela est d'autant révoltant qu'on se dit que l'Etat ne peut pas créer un emploi sans se soucier de son évolution, sans savoir que deviendront les agents qui y sont. Donc, avec ces blocages, on n'avait pas d'autreschoix que de s'organiser pour prendre notre destin en main, faire en sorte que cesse cette injustice à l'égard des cadres moyens statisticiens. La possibilité d'évoluer dans la fonction publique doit être donnée à tout agent (loi 013 articles 43 et 90 ; loi 081 articles 68, 92 et 102) .

Lefaso.net : Peut-on avoir une idée du nombre de statisticiens dans ce cas-là ?

Michel Bonkoungou : Nous sommes au nombre de 365, plus 43 directs qui finiront leur formation dans trois mois. Nous serons 408,sans compter ceux qui ont cessé pour des raisons de retraites ou de décès. L'âge moyen de ces cadres moyens est de 33 ans avec une expérience moyenne de 7 ans.

Lefaso.net : Tous ceux-là sont-ils bloqués, pas d'exceptions ?

Michel Bonkoungou : Les exceptions sont ceux qui ont réussi aux concours internationaux (dont uniquement celui d'Ingénieur des Travaux donnait droit à un reclassement dans les anciens textes). Ils sont partis,parce qu'ils enavaient marre de cette situation. Il y a aussi ceux qui ont décidé de quitter l'administration pour aller voir ailleurs.

Lefaso.net : Que comprendre du métier même de statisticien ?

Michel Bonkoungou : Comme on le dit, gouverner, c'est prévoir. Pour prévoir, il faut disposer d'indicateurs pertinents, de données ; pouvoir regarder ce qui a été fait de par le passé afin de faire des projections. L'INSD (Institut national de la statistique et de la démographie) résume bien cette idée en disant que « gouverner, c'est prévoir. Prévoir, c'est connaître. Connaître, c'est mesurer ». La plupart des problèmes dans les pays en voie de développement sont dus au fait qu'ils ne disposent pas de statistiques fiables, qui permettent de mesurer l'efficacité des projets et programmes de développement.

La statistique permet donc aux décideurs d'avoir une vision claire de ce qu'ils ont fait et de ce qu'ils vont faire, et comment le faire. On ne peut pas aller à un développement, en ignorant cet aspect. Prenez les grandes puissances, vous verrez que tout est basé sur les statistiques. Mais, quel est le métier même du statisticien ? Il y a plusieurs niveaux dont la conception, la collecte, le traitement, l'analyse et la diffusion des données. C'est un processus avec un travail de fond à chaque maillon. Il faut donc se servir des statisticiens plutôt que d'utiliser d'autres profils pour ce travail très complexe.

Quand vous utilisez d'autres ressources humaines qui n'ont pas la « statistique » pour métier, c'est compliqué ; on dira toujours que les indicateurs ne correspondent pas à la réalité. On dira que ça avance, alors que les gens estiment que ce n'est pas le cas, etc. Donc, il faut s'interroger si ceux mêmes qui sont commis à la tache sont habilités à le faire. C'est cela aussi qui crée les écarts et les autorités se trouvent souvent en porte-à-faux dans les discours par rapport aux réalités sur le terrain. La statistique est donc capitale pour des pays comme le nôtre. Heureusement que nos autorités ont commencéà comprendre cet enjeu (en témoigne les organigrammes des ministères).

Aussi, on peut se féliciter de ce que le ministre de l'économie, des finances et du développement insiste beaucoup sur cela (on dira même qu'elle met la pression sur la Fonction Publique) pour avoir un nombre optimal de cadres supérieurs statisticiens, parce que pour avoir été dans des institutions internationales de développement, elle comprend la nécessité d'avoir ce profil.

Lefaso.net : Avant la création du syndicat en 2015 (puisque vous évoluiez jusque-là en Amicale), aviez-vous posé la préoccupation aux autorités compétentes ?

Michel Bonkoungou : Oui, la préoccupation a été posée plusieurs fois, des travaux ont été menés et avaient même connu une avancée sur tous les plans. L'autorité avait dit qu'elle allait corriger en prenant un décret pour l'ouverture du cycle A. Mais, à la dernière minute, c'est rester lettres mortes, parce qu'à chaque fois, on a toujours posé un problème de droit, des réserves ont étéémises sur la capacité de l'ENAREF à former des cadres supérieurs en statistique.

JPEG - 37 ko
Le secrétaire général (SG) du SYNASDB, Michel Bonkoungou

Le premier problème qui a fait traîner est relatif au TOES (textes portant organisation des emplois spécifiques), qui regroupait les emplois spécifiques des ministères et leur évolution. L'on nous opposait l'absence de l'emploi dans les TOES, alors qu'un simple décret pouvait régler la question et permettre de lancer, enfin, le concours pour résoudre le problème. Mais, tous ces blocagesont étéà ce jour levés ; que ce soit la capacité de l'ENAREF à former les statisticiens ou autres.

Tout avait été déposé auprès des ministres (ministre en charge de l'économie et celui en charge de la fonction publique, ndlr) qui avaient promis résoudre le problème. Malheureusement, depuis le travail de l'Amicale sur le dossier en 2010, rien n'a bougé (bien que les autorités aient toujours approuvé les documents produits et promis chaque fois de lancer le concours la même année). Les choses sont restés sans suite, parce que chaque année, on a toujours trouvé un argument pour dire qu'à cause de ceci ou de cela, on ne pourra pas.

Lefaso.net : Un exemple d'argument que l'on vous a opposé ?

Michel Bonkoungou : Le premier argument est qu'on disait que l'ENAREF n'a pas la capacité de former des cadres supérieurs de la statistique. Ce qui n'est pas vrai, parce que le Directeur général de l'ENAREF a toujours dit que l'école est capable et si on donne des instructions, l'école peut le faire. Le deuxième argument est qu'on dit que l'emploi n'est pas créé dans le TOES (textes portant organisation des emplois spécifiques). Il faut créer d'abord le corps avant de lancer le concours. C'est pourquoi nous leur disons que cela pouvait se faire à travers un décret, parce que des corps ont été créés ainsi. On nous dit au finish de laisser tomber ces problèmes, qu'on va les résoudre dans le cadre du RIME (Répertoire interministériel des métiers de l'État).

Et voyez-vous, on a commencéà travailler sur le RIME, qui devrait connaître son aboutissement depuis décembre 2016, mais jusqu'aujourd'hui, on est toujours dans la phase des concertations dans les ministères (d'autres n'ont même pas encore commencé ces concertations). C'est pour dire que le RIME ne sera certainement pas prêt cette année. Ce qui voudrait dire encore que si on veut suivre ce calendrier, cette année encore, des agents vont perdre la chance de passer comme cadres supérieurs (je dis ‘'perdre'', parce qu'il y a des agents qui sont à la limite de l'âge requis, il y en a qui ont déjà perdu leur chance). Donc, on ne peut pas croiser les bras pour attendre un calendrier qui est toujours ramenéà une date ultérieure.

Pourtant, il suffit d'un décret et on lance le concours professionnel pour réparer l'injustice. Un autre argument qu'on a soulevé pour nous opposer est relatif au besoin. Les gens se demandaient si l'administration a vraiment besoin de cadres supérieurs en statistique. Alors que, lorsque vous regardez la politique du gouvernement aujourd'hui, pour la production des statistiques sectorielles, on a créé des DGESS (Direction générale des Études et des Statistiques sectorielles) dans pratiquement tous les ministères dont une direction technique consacrée à la production des statistiques (Direction des Statistiques Sectorielles).

JPEG - 36.7 ko
Le secrétaire général (SG) du SYNASDB, Michel Bonkoungou

Mais quand vous y arrivez, vous constaterez qu'il n'y a pratiquement pas de cadres statisticiens, on est obligé de faire appel à des agents d'autres profils pour venir être directeurs et chef de services. Voyez-vous les problèmes que ça peut créer dans la production des données ! Donc, le besoin est là et le ministre de l'économie, des finances et du développementa toujours dit qu'elle a besoin de cadres supérieurs en statistique, parce qu'effectivement, pour des besoins d'évaluation de nos politiques publiques, il faut vraiment une production de statistiques et d'indicateurs pertinents. Et cela est d'autant important dans un contexte de mise en œuvre même du PNDES (Plan national de développement économique et social). Donc, il faut que les agents qui sont jusque-là bloqués à la catégorie B puissent vraiment évoluer vers la catégorie

A pour pouvoir répondre aux besoins, faire le travail qui demande d'être fait. Il faut débloquer la situation, parce que cela va résoudre beaucoup d'insuffisances au plan national et contribuer du même coup à apaiser ces sentiments de frustrations des agents qui peuvent finalement être gagnés par le découragement. Le besoin de cadres supérieurs en statistique se pose actuellement, à telle enseigne que même si on venait à former tous ceux qui sont actuellement des cadres moyens en cadres supérieurs, le nombre ne suffirait pas.

Lefaso.net : A votre avis, quelle est la véritable cause de ce blocage ?

Michel Bonkoungou : Nous pensons que les premiers responsables, au départ, qui suivaient le dossier ne comprenaient pas grandes choses à ce qui se passait en réalité. Depuis le ministre Lucien Marie Noël Bembamba (ex-ministre de l'économie et des finances), le problème a été posé et il s'est engagéà le résoudre (il a donné instructions pour régler définitivement la question). Le dossier était donc pratiquement au bout du tunnel lorsqu'est survenue l'insurrection populaire. Sous la transition, nous avons repris nos pas pour réexpliquer le problème aux autorités afin qu'elles puissent bien cerner tous les contours. Promesse avait été faite de résoudre la préoccupation, d'ouvrir le concours professionnel.

Une autre cause véritable est qu'il y a eu des manipulations, parce que des gens ont pensé que si on formait ces cadres (cadres supérieurs en statistique), ils viendront prendre leur place. Des gens qui n'avaient rien à avoir avec le domaine se sont opposés réellement. Ces gens-là ont entretenu les autorités dans un flou. Souvent, par simple méchanceté humaine, en conseillant mal le ministre de la Fonction publique (le dernier qui doit donner quitus).

Finalement, ces comportements ont mis les décideurs dans une sorte de tourbillon où ils ont fini par penser qu'au sein même du « corps », les gens ne s'entendent pas. Mais, toutes ces équivoques ont été levées. A ce jour, aucun des arguments qui ont été soulevés pour justifier le maintien de cette injustice ne tient, tout a été clairement expliqué, si fait qu'à ce jour, que ce soit le ministre en charge de l'économie ou celui de la Fonction publique, tous sont d'accord. Le seul élément aujourd'hui est celui de la création de l'emploi (c'est juste une question de droit, qui peut être résolue à l'image de ce qui s'est passé avec d'autres corps).

Notre objectif était que l'État trouve vraiment une formule pour permettre aux collègues qui sont à leur dernière chance cette année,d'avoir accès aux concours professionnels. C'est raison pour laquelle, le syndicat avait appelé ses membres à un mouvement d'humeur à partir de mardi 9 mai dernier, pour demander à l'administration de se pencher vraiment sur cette préoccupation.Au-delà même de l'ouverture du concours professionnel, c'est un problème de plan de carrière qui se pose à nous (on n'a pas de plan de carrière). Aujourd'hui, les gens entrent en B3, ils doivent passer à B1 et venir en A1, pendant que dans les autres emplois, les gens entrent en C, passent en B et vont en catégorie A (ou entrent en B et vont en A, s'ils ne sont pas entrés en A directement).

Mais chez nous, il faut deux formations pour la catégorie B. Il faut vraiment faire en sorte qu'on soit à l'image des autres fonctionnaires du Burkina. Notre école, c'est l'ENAREF où sont formés les autres emplois dans les catégories C, B et A. Pourquoi nous faisons l'exception ? L'ENAREF a fini son travail et n'attend que le quitus des autorités pour passer à la formation des cadres supérieurs en statistique. L'ENAREF a la capacité de formation, si elle peut former des inspecteurs de trésor, des impôts et des administrateurs des services financiers…,elle peut former des cadres qui élaborentdes plans de développement, etc., elle peut le faire aussi pour les cadres supérieurs en statistique.

Lefaso.net : Avez-vous eu des échanges avec les nouvelles autorités ?

Michel Bonkoungou : Nous avons déposé plusieurs audiences, auprès du ministre de l'économie, des finances et du développement et de celui de la fonction publique du travail et de la protection sociale. Nous avons été reçus par les ministres. Nous avons fait à chacun, un exposé du problème, tel qu'il se présente. A ce jour donc, on peut dire qu'au niveau du ministère de l'économie, le travail est terminé (le dossier est bouclé). Le seul blocage, c'est au niveau de la fonction publique. C'est pour cela qu'on avait projeté tenir notre sit-in devant le ministère de la fonction publique.

Le blocage est actuellement à ce niveau, c'est la fonction publique qui doit trouver le moyen de lancer le concours. Le ministre nous avait reçus et même promis de lancer le concours cette année. Malheureusement, nous avons constaté que les autres ont été lancés sans le nôtre. Nous retombons dans la même routine, parce que sous la transition, on avait promis lancer le concours. Puis, l'année passée, la même chose et cette année, c'est le même constat.

Lefaso.net : D'où le sit-in initialement annoncé pour le mardi 9 mai dernier ?

Michel Bonkoungou : Effectivement, lorsque nous avons constaté que nous n'avons pas été pris en compte cette année encore (alors que promesse nous avait été faite), nous avons déposé un préavis pour un sit-in. Ce préavis a amené la hiérarchie à nous appeler, pour demander de lever le sit-in, en renouvelantl'engagement que cette année le concours sera lancé.

Au cours d'un bref entretien, le ministre en charge de la fonction publique nous aégalement demandé de lever le sit-in parce qu'il avait déjà travaillé sur la question avec le ministre en charge de l'économie, la semaine passée et que, dans quelquesjours, nous verrons... Mais nous restons vigilants, parce que ce genre de promesses a toujours été fait. Ce n'est donc pas nouveau, mais nous leur accordons ce temps, par bénéfice de la bonne foi. Nous attendons de voir et c'est pourquoi le sit-in, qui devait démarrer le mardi, a été suspendu. Mais, si à la fin de ce mois, rien n'est fait, nous serons obligés de passer au sit-in et à d'autres méthodes pour que nos droits soient respectés.

Entretien réalisé par Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net


Rançonnage informatique : « Aucune entreprise burkinabè ne s'est déclarée victime », selon Younoussa Sanfo, expert en sécurité informatique

$
0
0

Wannacry. C'est la star du net ces temps-ci. Il ne s'agit pas d'une actrice ou chanteuse africaine. Il ne s'agit pas non plus d'un moustique qui sévit dans les zones tropicales humides. Wannacry, c'est ce virus informatique qui a fait, depuis le vendredi 12 mai, des milliers de victimes dans le monde. D'où vient ce virus ? A-t-il touché le Burkina Faso ? Comment l'éviter ? Pour en savoir davantage, nous vous proposons un entretien réalisé avec l'expert en sécurité informatique, Younoussa Sanfo. Lisez !

Lefaso.net : Est-ce la première fois que le monde est secoué par un piratage de cette ampleur ?

Y.S : De mémoire, c'est la plus grande offensive informatique, aussi loin que je m'en souvienne. Il faut rappeler que cette cyberattaque a fait pas moins de 200 000 victimes dans 150 pays différents ! Pour répondre à votre question, c'est la première fois qu'une attaque informatique secoue autant la planète entière.

Lefaso.net : Quelles sont les potentielles victimes de ce piratage ?

Y.S : Toute entreprise ou structure de l'Etat qui utilise des ordinateurs pourvus du système d'exploitation Windows est une victime potentielle. Car, cette fois-ci le coupable désigné n'est pas l'utilisateur final qui aurait cliqué sur un lien ou transféré un fichier par email. Cette fois-ci, c'est la politique de sécurité de l'entreprise, la seule garante de votre sécurité.

Lefaso.net : Qui est donc le coupable selon vous ?

Y.S : Les managers de l'entreprise qui ont tendance à négliger le budget sécurité, les responsables informatiques qui font une confiance aveugle aux dispositifs de sécurité, oubliant que la pièce maitresse d'un système de sécurité c'est l'Homme, ensuite le Management de la sécurité. Les dispositifs de sécurité (Firewall, Antivirus, Détecteur d'intrusion etc) ne viennent qu'en troisième position et ne représentent que 15 à 30% de l'effort sécuritaire.
C'est exactement comme dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les armes de type Kalachnikov et autres sont très secondaires.

Dans le cas de Wannacry et dérivés, si votre administrateur système ou votre responsable sécurité avait pris une heure pour mettre à jour les systèmes suivants, début avril, comme cela a été recommandé par les experts en sécurité, vous n'avez rien à craindre de toute cette panoplie de virus. Il s'agit de

• Windows XP SP2 x64
• Windows XP SP3 x86
• Windows XP Embedded SP3 x86
• Windows Server 2003 SP2 x64
• Windows Server 2003 SP2 x86
• Windows 8 x86
• Windows 8 x64

Lefaso.net : Selon certains spécialistes, l'origine de ce piratage provient de la NSA, pour d'autres il faut plutôt y voir la main de la Corée du Nord. Votre avis là-dessus.

Y.S : Lorsque le mal est fait, le premier réflexe de l'homme est de désigner un coupable, et en la matière, il existe des coupables tout désignés. Je ne souhaite pas participer à cette propagande.

Concernant la NSA, il est vrai que le mois dernier, un groupe de pirates s'est vanté de leur avoir subtilisé tout un "magasin d'armes". Wannacry semble d'ailleurs être un dérivé d'EthernalBlue, un outil que les hackers en question ont volé il y a trois semaines à la NSA.

Ce qu'il faut savoir, c'est que de nos jours, il existe de plus en plus de hackers d'Etat, c'est-à-dire des pirates informatiques qui travaillent pour des gouvernements. Et l'une des techniques utilisées par des hackers d'Etat, c'est justement de mener des attaques portant la signature d'un autre pays. Nous sommes en plein dans une guerre froide orientée électronique. C'est pour cette raison que de plus en plus, les élections dans tous les pays du monde seront "perturbées" par des groupes privés ou travaillant pour des Gouvernements. Il faut réfléchir avant de se lancer dans le vote électronique. Pour nous ça serait un "suicide" démocratique. Le gagnant sera celui qui aura les hackers les plus performants.

Lefaso.net : Le virus a-t-il été maitrisé ?

Y.S : Si vous avez déjàété touché par Wannacry, c'est trop tard, car vos fichiers cryptés ne seront décryptés qu'avec une clé de décryptage que vous permet le pirate, si vous payez la rançon. Justement, il ne faut jamais payer cette rançon parce que rien n'est moins sûr pour récupérer vos fichiers cryptés par un ransomware.

Les pirates ne sont pas des enfants de chœur et vous avez 1 chance sur 1000 de recevoir une clé de décryptage, même après paiement d'une rançon.

De plus, en payant la rançon, vous encouragez cette sombre industrie du mal.
Si vous avez appliqué toutes les consignes de mise à jour, alors vous êtes tranquilles jusqu'au prochain séisme.

Lefaso.net : Le Burkina Faso a-t-il été touché par le virus WannaCry ?

Y.S : A notre connaissance, aucune entreprise burkinabè ne s'est déclarée victime des derniers ransomware wannacry, wanacrypt, wcrypt wannadecryptor etc.
Mais ce type de virus existe depuis longtemps, seulement Wannacry a sophistiqué l'attaque puisque vous n'avez pas besoin de cliquer sur un lien ou d'ouvrir un email. Il suffit que votre système ne soit pas à jour, ou que les ports SMB 139 et 445 soient ouverts.

En 2012 et en 2016 deux entreprises burkinabè, une banque et une société d'Etat, ont eu à gérer une attaque de type ransomware. Mais les informaticiens ont bien géré l'incident et les entreprises n'ont pas eu à payer de rançons même si quelques fichiers ont été perdus.

Lefaso.net : Dans une interview que vous nous avez accordée le 24 mars dernier, vous déclariez que les plus grands obstacles dans la lutte contre la cybercriminalité sont l'obscurantisme et l'absence d'une structure compétente qui centralise tous les événements qui concourent à la lutte contre cette cybercriminalité. Pensez-vous que lever ces goulots d'étranglement permettra de parer à toute éventualité en cas de nouvelle attaque de pirates ?

Y.S : Je pense que le Burkina Faso n'est pas outillé pour faire face à des attaques sérieuses. Pour résumer, nous avons eu de bonnes idées, mais nous ne les avons jamais réalisées. Personne ne s'intéresse vraiment au devenir du Pays en cas d'attaque, hormis quelques hurluberlus comme moi.

Je suis en colère lorsque je constate que le CERT qui a été créé en grande pompe avec l'argent du contribuable n'est que l'ombre de lui même. C'est cette structure qui devait diffuser des alertes, sensibiliser les entreprises de temps en temps, voire gérer les incidents lorsqu'ils surviennent. Il a été rattachéà l'ANSSI qui n'a jamais résolu aucun problème de sécurité informatique.

Quant à l'ANSSI, l'Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Information, c'est la plus grande foutaise que je n'ai jamais vue. L'ANSSI a été créée il y a quelques années, tout le monde de la sécurité a jubilé et on a nourrit l'espoir que notre pays s'en sorte finalement pour éviter les attaques à répétition et surtout les pertes effroyables subies par l'Etat du fait de la non sécurisation des systèmes financiers de l'Etat. Je crois que les Burkinabè sont profondément honnêtes dans leur majorité, sinon tous les informaticiens burkinabè seraient milliardaires, tellement les ressources financières de l'Etat sont en libre-service.

Pour revenir à l'ANSSI, on a l'impression qu'il s'agit d'une entreprise privée. Un DG a été nomméà sa création, ensuite le même DG a été nomméà un autre poste mais apparemment il s'est gardé l'ANSSI sous le coude, comme si au Burkina Faso il n'existait personne de compétent pour gérer cette structure qui devrait être un acteur majeur de la sécurité du Pays en matière de cybercriminalité mais aussi d'optimisation et de disponibilité des ressources informatiques du Pays.

Oui, l'obscurantisme perdure aux pays des hommes intègres, surtout quand il s'agit d'informatique alors que nous avons de bonnes écoles et des jeunes très compétents dans tous les domaines. Il suffit de leur faire confiance.

Lefaso.net : En 2013, vous affirmiez également sur notre site que la plupart des sites burkinabèétaient vulnérables aux attaques informatiques ? Pensez-vous que les choses ont évolué aujourd'hui ?

Y.S : Non, les choses n'ont pas évoluées positivement, elles se sont aggravées.

Lefaso.net : Un dernier mot ?

Y.S : Je profite de votre tribune pour m'insurger contre tous ceux qui prennent plaisir à faire venir des occidentaux pour gérer des projets informatiques stratégiques dans notre pays. Certains Pays obligent les experts en sécurité ayant le même profil que le mien à fournir à leurs autorités toutes les informations dont ils ont connaissance, surtout dès qu'ils franchissent leurs frontières.

Autre information, il y a quelques années, j'étais présenté comme le seul expert en sécurité informatique. Cela n'est plus vrai, je connais des jeunes très compétents actuellement au Burkina, certains à l'étranger qui demandent juste qu'on leur fasse confiance. Si cela intéresse des entreprises privées ou l'Etat, j'ai une base de données de compétences en sécurité informatique. J'espère qu'on leur trouvera du travail avant que certains ne passent dans l'autre camp.

Entretien réalisé par Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

Pluie diluvienne à Ouagadougou : Le gouvernement appelle à la prudence

$
0
0

Une pluie diluvienne s'est abattue sur la capitale Ouagadougou le 18 mai 2017, causant de nombreux dégâts. Il a été enregistré 96.7 mm à Ouagadougou Aéroport et 31.7 mm à Somgandé.

Le gouvernement rappelle une fois de plus aux populations, la nécessité de respecter la bande de servitude, fixée à cent (100) mètres de part et d'autres des limites de tout canal primaire d'évacuation des eaux pluviales qui constitue une zone à haut risque d'inondation.

Le gouvernement appelle les populations à la prudence en cette période hivernale et les invite à observer les précautions suivantes :

I. S'il y a risque d'inondation :

• Faire des réserves d'eau potable car les sources d'approvisionnement habituelles peuvent être contaminées ;

• Enlever tous les produits chimiques du sol et des endroits susceptibles d'être inondés ;

• Transporter les bagages et effets personnels sur des parties surélevées ;

• Préparer le nécessaire à emporter avec vous au cas où il y a évacuation : il s'agit entre autres et dans la mesure du possible des effets suivants : lampe de poches, radios avec piles de rechange ; vêtements et draps de couchage ; vêtements de rechange et imperméables ; médicaments et eau potable de survie ; documents d'identification des membres de la famille.

II. Pendant la phase active d'inondation :

• Couper l'alimentation électrique en sautant le disjoncteur (compteur de courant) ;

• Faire un compte-rendu d'urgence aux services de secours en décrivant la situation qui prévaut (contacts gratuits joignables au n° 18 ou 112) ;

• Ecouter la radio en permanence et suivre les consignes de sécurité qui vous seront communiquées ;

• Eviter de rester dans les maisons menaçant ruines ou de s'adosser aux murs de clôture ;

• Empêcher les enfants de sortir ou de se promener n'importe où ;

• Faire si possible de petites canalisations pour permettre l'évacuation des eaux ;

• Fermer ou faire fermer les bouteilles de gaz ;

• Si vous êtes en déplacement en véhicule, moto, bicyclette ou même à pieds, éviter de franchir sans précaution les coupures d'eaux ou les zones inondées car vous pouvez être emporté par le courant d'eau.

III. En cas de pluie torrentielle ou orageuse

• Stationner à l'air libre et attendre qu'elle baisse d'intensité pour poursuivre votre déplacement ;

• Eviter de stationner sous les arbres, les hangars menaçant de ruines, les poteaux électriques … ;

• Eviter l'usage du téléphone portable car il peut vous attirer une décharge électrique ;

IV. Après l'inondation (eaux évacuées entièrement) :

• S'assurer de l'accessibilité de votre logement avant d'y entrer ;

• S'assurer que tout est bien sec et fonctionnel avant de remettre le compteur électrique en marche.

Partout au Burkina : appeler le 18, le 17, le 16, le 112 ou le 10 10 numéros gratuits.

Le Service d'information du Gouvernement

Mise en œuvre du PNDES : Le comité technique examine le rapport de performance de l'année 2016

$
0
0

Le comité technique du Plan national de développement économique et social (PNDES) a tenu sa première session annuelle dénommée pré-revue, le 19 mai 2017, à Ouagadougou. Au cours de cette rencontre présidée par le secrétaire général du premier ministère, Bamory Ouattara, les participants ont examiné le projet de rapport de performance du PNDES de l'année 2016 et validé les perspectives de la période 2017-2019. En dépit du climat social et sécuritaire difficile vécue par le Burkina en 2016, le pays a enregistré des acquis importants au cours de cette première année de mise en œuvre du PNDES.

Adopté par le gouvernement burkinabè, le 20 juillet 2016, le Plan national de développement économique et social (PNDES) a pour objectif la « transformation structurelle de l'économie pour une croissance forte, résiliente, inclusive, créatrice d'emplois décents pour tous ». Il traite de la problématique centrale de la pauvreté et propose des solutions visant l'amélioration du bien-être des Burkinabè selon une approche fondée sur la planification du développement axée sur les résultats.

L'appréciation des progrès induits par le PNDES se fait lors de la tenue des instances du dispositif de suivi-évaluation, à savoir la revue annuelle, les revues sectorielles et les revues régionales. C'est en prélude à la revue annuelle que s'est tenue la pré-revue ou session du comité technique national. L'objectif de cette la pré-revue annuelle 2017 est de finaliser le bilan la mise en œuvre du PNDES au cours de l'année 2016, de s'accorder sur la matrice de réformes stratégiques et d'investissements structurants du PNDES. Ainsi, les participants ont examiné le projet de rapport de performance du PNDES de l'année 2016 et validé les perspectives de la période 2017-2019. Ils n'ont pas manqué d'identifier les difficultés qui entravent la mise en œuvre du PNDES.

Front social et sécurité : 2016, une année difficile

2016 a été une année difficile marquée par de graves atteintes à la sécurité des personnes et des biens et une exacerbation des revendications syndicales. A cela, s'ajoutent d'autres difficultés telles que : l'absence de référentiels sectoriels et locaux alignés sur le PNDES ; la faible appropriation des outils de suivi-évaluation par les acteurs ; le manque de données statistiques pour renseigner certains indicateurs ; la faiblesse des capacités techniques et financières pour conduire les études de faisabilité des projets d'investissements structurants ; le manque de ressources pour assurer le fonctionnement adéquat des cadres sectoriels et régionaux de dialogue et du secrétariat permanent du PNDES.

Des acquis importants

Malgré tout, des acquis importants ont été engrangés au cours de l'année 2016. On note la reprise de la croissance économique qui a été de 5,9% contre 4% en 2015. Sur le plan du financement du PNDES, en 2016, 101 conventions de financement ont été signées pour un montant de total de 717 957 388 228 FCFA.
« En matière de réformes des institutions et de modernisation de l'administration, des avancées significatives ont été enregistrées en matière de lutte contre la corruption et la consolidation de l'indépendance de la justice. En matière de développement du capital humain, des acquis majeurs ont été enregistrés en matière d'accès à la santé, à l'eau potable, de développement des infrastructures d'éducation et d'enseignement supérieur, de réforme du système éducatif et de promotion de l'insertion socioprofessionnelle des jeunes et des femmes, notamment les diplômés.

S'agissant de la dynamisation des secteurs porteurs pour l'économie et l'emploi, de nombreux travaux d'infrastructures ont été lancés en vue de lever les obstacles structurels à la croissance. Il s'agit de l'aménagement des routes bitumées et des pistes rurales, des terres agricoles de la construction d'infrastructures électriques et le démarrage de la pose de la fibre optique télécom/télécommunication », a confié Bamory Ouattara, le président de la pré-revue.

Il n'a pas manqué de saluer le dynamisme des secrétariats techniques des cadres sectoriels et régionaux de dialogue et du PNDES qui ont fortement œuvréà rendre disponibles dans des conditions souvent difficiles les produits nécessaires à la tenue de cette première pré-revue. « Le contexte particulier de mise en œuvre du PNDES au cours de cette première année d'exécution nous autorise à apprécier avec satisfaction le travail abattu même si la pleine mise en œuvre et le suivi ont été entravés par des difficultés », a-t-il conclu.

Moussa Diallo
Lefaso.net

Dabo Boukary 27 ans après : Des étudiants en sit-in pour réclamer justice

$
0
0

Ce vendredi 19 mai 2017, marque le 27e anniversaire de la disparition de Dabo Boukary étudiant en 7ème année de médecine. A cette occasion, le Bloc national des étudiants contre l'injustice et l'impunité (BNECI), a organisé un sit-in devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou pour réclamer justice et vérité pour lui.

Amassés devant le TGI de Ouagadougou, des étudiants, las d'attendre des signes positifs du côté de la justice dans « l'affaire Dabo Boukary », ont donné de la voix ce vendredi matin. Pour les manifestants, il n'est pas normal que du 19 mai 1990 à ce jour, il n'y ait rien à se mettre sous la dent, sinon que deux inculpations (Colonel Mamadou Bamba et Général Gilbert Diendéré) et la découverte de la présumée tombe du disparu dans les encablures de Pô. Certes, cela est un pas vers la manifestation de la vérité, mais il n'en demeure pas moins que le dossier n'a encore connu aucun dénouement judiciaire, estiment les manifestants. Laissant les étudiants et la famille du disparu dans une situation intenable et inacceptable pour tout être humain épris de liberté et de justice.

JPEG - 68.3 ko
Fulbert Bama

Le Coordonnateur du BNECI, Fulbert Bama et ses camarades, se demandent combien de temps, ils doivent attendre pour que justice soit faite pour ce cas emblématique de crime de sang ? Car du dépôt de la plainte en 2000 par la famille du défunt et les avocats, à ce jour, soit 17 ans après, le dossier n'a pas connu une grande évolution malgré les pressions du Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP), des activistes et de certaines structures estudiantines. « Il fut une période où l'on soupçonnait les politiciens de l'ex pouvoir de faire obstruction face à la manifestation de la vérité. Trois ans après leur départ, c'est le même constat, le dossier Dabo semble devenir une épine au pied de la justice », a-t-il lancé.

C'est donc « indigné par cette lenteur inexplicable », que le Bloc est devant le palais de justice. Une lenteur qui peut s'expliquer par le fait de l'intrusion du politique dans l'appareil judiciaire malgré l'affirmation de son indépendance. Surtout que des noms de certains politiques sont cités dans ledit dossier. « Nous appelons la justice à se libérer de toute pression ou intimidation qui pourrait entraver l'avancée du dossier afin de mener en toute impartialité les procédures judiciaires, pour que la famille et le peuple connaissent la vérité et permette à la famille de Dabo Boukary de faire le deuil de leur enfant », a martelé le Coordonnateur du BNECI. Les étudiants exigent donc des autorités de la IVe république, particulièrement à la justice :

- la lumière sur l'assassinat de leur camarade Dabo Boukary, l'arrestation et la traduction en justice des auteurs, commanditaires et complices de ce crime.
- la justice pour Thomas Sankara et ses camarades lâchement assassinés le 15 octobre 1987 ;
- la justice pour Norbert Zongo et ses compagnons d'infortune ;
- la justice pour les martyrs de l'insurrection populaire et de la résistance au putsch de septembre 2015 ;
- la justice pour tous les crimes de sang et économiques.

JPEG - 64.3 ko
un chapelet d'exigences contenues dans le mémorandum transmis à Maïza Sérémé

Toute un chapelet d'exigences contenues dans le mémorandum transmis à Maïza Sérémé, Procureur du Faso près le TGI de Ouagadougou. Elle a tenu à rassurer les étudiants quant aux avancées dans le dossier Dabo Boukary. « C'est vrai que nous n'avons pas communiqué sur ce dossier en particulier. Vous savez que c'est un dossier sensible et le juge a besoin de poser certains actes, de recueillir tous les éléments. Nous ne tenons pas à ce que ce dossier soit bâclé, parce que nous aussi, nous voulons connaitre la vérité, nous voulons savoir ce qui est arrivée à Dabo Boukary ». Et d'ajouter : « depuis qu'on était étudiants, nous avons manifesté pour connaitre la vérité, donc ce n'est pas maintenant qu'on est ici qu'on va chercher àétouffer le dossier ».

Marcus Kouaman
Lefaso.net

Le Président du Faso échange avec ses compatriotes du Qatar

$
0
0

En marge de la visite officielle qu'il effectue au Qatar, le Président du Faso a reçu les Burkinabè vivant dans cet État le 17 mai 2017 dans la soirée.

C'est une tradition que le Président du Faso a une fois de plus respectée : Rencontrer ses compatriotes qui vivent hors de la mère patrie pour d'échanger sur l'actualité nationale du pays et recueillir leurs préoccupations.

L'ambassadeur du Burkina auprès du Qatar a été le premier à prendre la parole pour introduire la rencontre. Il a tout d'abord remercié le chef de l'État pour cette disponibilitéà recevoir ses compatriotes. Cela témoigne de « l'intérêt que le Président du Faso accorde à la diaspora », a-t-il déclaré.

À la suite de l'ambassadeur Adama COMPAORE, c'est le représentant de la communauté burkinabè vivant au Qatar qui s'est exprimé. Il a décliné les difficultés auxquelles ils sont confrontées : problèmes de faux contrats, de contrats fictifs ou de faux visas ; équivalence des diplômes ; problèmes de bourses, intégration des étudiants arabophones dans le système de recrutement ; leur prise en compte dans la répartition des 40 000 logements sociaux, coût trop élevé du transport pour se rendre au pays. Mais avant d'en arriver là, Monsieur Boubacar THIOMBIANO a voulu s'enquérir avec le Président du Faso, des dernières nouvelles du pays.

En réponse, le Président Roch Marc Christian KABORE a remercié ses compatriotes pour avoir répondu présents à cette rencontre avant de situer l'objet de sa visite dans l'Émirat qui découle d'une invitation de l'Emir du Qatar pour redynamiser les relations entre les deux pays qui ont signé des accords depuis 2010 sans une véritable mise en application.

Abordant l'actualité nationale du pays depuis son arrivée à la tête de l'État, le Président du Faso a fait un exposé sur tous les aspects y relatifs : politique, social, économique judiciaire, sécurité, etc. Le chef de l'État a rassuré ses compatriotes du bon fonctionnement des institutions depuis leur mise en place, des efforts du gouvernement pour assurer le bien-être des Burkinabè malgré un contexte social agité marqué par des revendications tous azimuts, de la réconciliation nationale qui ne peut se faire sans la justice et la vérité, de l'évolution des dossiers judiciaires et du procès en cours concernant les membres du dernier gouvernement de Blaise COMPAORE ayant pris part au dernier conseil des ministres avant la chute de son régime, procès qui selon lui procède de l'établissement de la vérité et non d'un règlement de comptes, des travaux de la Commission constitutionnelle pour le passage à une Ve République, des efforts du gouvernement et de l'engagement des Forces de défense et de sécurité dans la lutte contre le terrorisme qui commence à produire des résultats encourageants et du Plan national de Développement économique et social (PNDES) depuis la table ronde de Paris en décembre 2016 jusqu'à son début de mise en application.

Face aux différentes préoccupations évoquées par les Burkinabè du Qatar, le chef de l'État s'est voulu rassurant dans ses réponses. Pour ce qui est de l'équivalence des diplômes, c'est un problème « récurrent », reconnaît le Président du Faso dans les pays qui ont l'arabe comme langue officielle. Cela n'empêche pas les autorités de poser le problème à leurs partenaires, chaque fois que l'occasion se présente ; ce qui sera le cas au Qatar. Concernant le coût jugé trop élevé du billet d'avion pour rentrer au Burkina, des discussions seront engagées avec les autorités qataries pour trouver une solution. Présent à la rencontre, le Ministre des Affaires étrangères a fourni des éléments de réponses quant à la prise en compte des Burkinabè de la diaspora dans la construction de logements sociaux au Burkina ; des réponses satisfaisantes ont aussi été données concernant la lutte contre les acteurs du circuit de faux documents qui est une réalité et la diligence dans l'établissement des documents administratifs. Pour ce qui est de l'octroi des bourses, des discussions sont en cours avec les autorités qataries.

Soucieux des conditions de vie de leurs parents au pays, les Burkinabè du Qatar sont revenus sur cette histoire de riz en plastique qui a défrayé tout récemment l'actualité nationale. Là-dessus, le Président Roch Marc Christian KABORE a reconnu la réalité du problème et a rassuré ses compatriotes : « Des investigations sont en cours pour non seulement remonter la filière, mais aussi pour garantir la qualité du riz dans le circuit commercial ».

Avant de conclure cette soirée, le Président du Faso a réaffirméà ses compatriotes que le vote des Burkinabè de la diaspora sera une réalité en 2020. Puis, il les a remerciés pour leur comportement exemplaire. Le chef de l'État a salué leur esprit de solidarité et de fraternité et les a exhortés à toujours rester les « dignes ambassadeurs du Burkina Faso au quotidien par leur ardeur au travail ».

La Direction de la Communication de la Présidence du Faso

Assemblée générale AJB/SYNATIC : Séance de catharsis entre journalistes

$
0
0

L'Association des journalistes du Burkina (AJB) et le Syndicat autonome des travailleurs de l'information et de la culture (SYNATIC) ont tenu, ce vendredi 19 mai 2017 à Ouagadougou, une Assemblée générale conjointe au Centre national de presse Norbert Zongo. A l'ordre du jour : la sécurité des reporters et les conditions de vie et de travail dans les médias privés et publics

Moment de retrouvailles entre journalistes du privé et du public à leur QG, en dépit du temps orageux, ce vendredi après-midi. Réunis à l'appel de l'AJB et le SYNATIC, ces hommes et femmes de médias sont venus, au regard de la récente agression du journaliste Guézouma Sanogo par un gendarme à Kaya, échanger sur une question qui préoccupe : la sécurité du journaliste.

Selon les responsables des deux structures, cette agression est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, car les exemples d'agressions de journalistes par les forces de sécurité sont légions. A travers des témoignages, doyens et jeunes journalistes ont évoqué les relations difficiles qu'ils ont une fois eues avec des policiers et gendarmes dans le cadre du job. Ces relations sont souvent émaillées d'actes de brutalité et d'humiliation.

« Haro » sur le capitaine !

JPEG - 73 ko
Les journalistes présents à l'Assemblée générale

Après avoir condamné cette énième agression, et pour laquelle le Chef de l'Etat a présenté ses excuses, les journalistes n'ont pas fait de cadeau au chargé de communication de l'Etat-major de la Gendarmerie qui a réagi sur son compte Facebook à la suite de la déclaration conjointe AJB/SYNATIC. Selon Aimé Nabaloum du bimensuel Le Reporter, cette réaction du pandore est mineure et le met dans une mauvaise position, lui qui a, de par le passé, collaboré avec les journalistes. Et Zoubaviel David Dabiré d'assener qu'il faut que les organisations professionnelles des médias montrent au capitaine qu'il n'est pas à leur hauteur. « La violence gratuite n'a pas sa raison d'être. C'aurait été un mouton qu'on avait tapé sans raison, on allait le dénoncer », a-t-il martelé.

L'arbitre Rufin

JPEG - 84.2 ko
Rufin Paré, journaliste aux éditions Sidwaya

Vous l'aurez remarqué, l'affaire a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. Certains défendant le journaliste, d'autres le gendarme. Pour sa part Rufin Paré a décerné un carton rouge-sang à« tous ceux qui ont raméà contre-courant de la liberté de la presse et de la vérité». Il a également décerné un carton jaune « aux confrères qui pour une raison ou une autre ont tenté de jouer aux équilibristes ». Pour terminer, il a décerné un carton vert à« tous ceux qui ont osé mener le combat ». « Lorsqu'on défend une telle cause, ce n'est ni pour la corporation ni pour la presse burkinabè. Ça n'arrive pas qu'aux autres », a-t-il conclu.

« On n'a pas d'amis parmi les politiciens »

JPEG - 81.2 ko
Ali Compaoré, journaliste à la Télévision nationale

Après avoir regretté qu'il n'y ait pas à cette AG, beaucoup de journalistes de sa génération, Ali Compaoré a fait son mea culpa au nom de ces confrères, estimant que les doyens ont laissé faire pendant des années. Il a également prodigué quelques conseils aux plus jeunes « Il n'y a pas un homme politique qui aime un journaliste. On n'a pas d'amis parmi les politiciens. Ce sont des gens qui nous exploitent et à un moment donné quand il n'est pas d'accord avec un certain nombre de choses, il te laisse ». Pour finir, il a suggéré que soit créé un fonds qui permettra d'engager des avocats pour défendre les hommes et femmes de médias au moment voulu.

Bientôt une plainte ?

En attendant, le secrétaire général du SYNATIC, Siriki Dramé a laissé entendre que les organisations sont en contact avec leur conseil pour voir qu'elle suite donner à cette affaire en justice. Une plainte pourrait être donc déposée dans les jours à venir mais pour le moment rien n'a été arrêté. Une feuille de route sera tout de même établie et remise aux autorités afin de garantir la sécurité des hommes et femmes de médias.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

Les koglweogo sèment la terreur à Tialgo : La population en appelle au chef de l'Etat

$
0
0

Le jeudi 18 mai 2017, un groupe d'une vingtaine d'individus ont fait irruption dans notre village situé dans la commune de Ténado à 25 Km de Koudougou que vous connaissiez bien pour l'avoir visité.

Armés de fusils, ils ont lancé des tirs à bout portant sur un groupe de personnes qui étaient dans leur jardin en train à leur recherche de leur pitance quotidienne. Puis s'en suivent d'autres tirs à l'intérieur de nos concessions causant une panique générale et faisant 2 blessés dont un grave qui a reçu des balles au niveau des fesses.

En légitime défense, face à ce groupe d'individus à mains armées et vu leurs actes, l'alerte générale a été donnée et nous nous sommes mobilisés pour contenir l'assaut de cet ennemi jusque-là méconnu de notre part. Grace à notre promptitude et à notre détermination à défendre nos vies en danger nous avons réussi à sauver 10 personnes qui ont essuyé des tirs.

Sentant notre forte mobilisation, certains membres de ce groupe armé vont prendre la fuite et d'autres que nous sommes parvenus à immobiliser que nous avons remis à la gendarmerie qui était sur les lieux. Aussi, nous avons pu récupérer 12 fusils dans leurs mains que nous avons remis à la gendarmerie. Suite à la médiation de Madame le Haut-commissaire de la province du Sanguié qui est venu s'en quérir de la situation et apporter assistance, nous avons remis leurs motos qui étaient restées sur les lieux.

Dans la matinée du 19 mai 2017, un jeune de notre village du nom de BAMOUNI Yombié s'est rendu à Koudougou pour ses besoins de commerce et ce dernier a été pris en otage par une bande de personnes inconnues désignées armées sous le vocable de kolgwéogos sous prétexte qu'il est simplement originaire de Tialgo, donc faisant partie de ceux qui leur ont infligé une défaite à leur groupe la veille. Ce dernier vient s'ajouter à Edouard Bamouni enlevé et détenu depuis le 9 mai 2017. Nous sommes sans nouvelles de ces deux jeunes depuis qu'ils ont été enlevés. Sans signe de vie, nous craignons fort pour leur intégrité physique.

N'ayant pas digéré leur défaite, cette confrérie de la violence sur l'homme de retour dans leur base a mobilisé d'autres membres en renfort pour venir attaquer notre village le 19 mai 2017. Face à leurs agissements et aux nombreux alertes reçus de certains de nos proches, nous avons tenu la sécurité informée afin de parer à toute éventualité.

Partis de Koudougou sur la route nationale N°14, sur des motos et traversant les villages riverains jusqu'à l'entrée du village de Tialgo, nous nous sommes regroupés à un point pour bénéficier de la protection des forces de l'ordre sur place. Organisés, et bien armés de fusils, ils se sont emparés de certaines de nos concessions dans la nuit du 19 au 20 mai 2017, les plus proches de la route nationale N°14 en provenance de Koudougou. Après avoir pris 6 personnes ligotées pour repartir tandis que les autres fractions armées continuaient de tirer, nous étions obligés de réagir pour faire libérer et sauver nos gens. C'est ainsi que nous avons pu libérer 3 personnes mais ils ont réussi à partir avec les 3 autres dont les suivent : Balibié Bamouni, Péma Bamouni et Boubié Bationo. Et depuis lors nous n'avons aucune de leurs nouvelles. Au total, ils sont 5 otages dont la vie est en danger.

Excellence Monsieur le Président, Chef de l'Etat, nous demandons à l'Etat de prendre ses responsabilités dans cette dure situation qui nous éprouve tant. Soit nous appartenons à l'Etat du Burkina Faso qui assure notre sécurité, soit nous n'appartenons pas à la République du Burkina Faso et qui nous laisse souffrir comme on peut jusqu'à verser la dernière goute de notre sang. Il est inconcevable que dans un Etat de droit, des individus à mains armés quittent à 25 km et criminellement organisés pour venir attaquer des populations à mains nues et faisant des otages depuis des jours au vu et au su de la République. Ces pratiques moyenâgeuses relèvent purement et simplement d'actes terroristes que nous tenons à dénoncer avec force et conviction.

Ce groupe appelés Kolgwéogos qui n'existe pas dans notre langue et que nous ne connaissons pas dans notre culture n'est ni plus ni moins qu'une bande de terroristes d'un autre genre surfant sur la problématique de la sécurité soit pour s'enrichir, violer, tuer et régler des comptes. Il faut que ça s'arrête. Sinon à long terme notre Etat sera vidé d'un de ses composantes à savoir sa population car une population bafouée, massacrée et dont le simple droit d'exister n'est pas garanti est appeléà sombrer.
La sécurité des populations, consentir l'impôt, appliquer la justice sont des missions régaliennes que l'Etat doit assumer sans complaisance aucune avec toute l'autorité que nous lui reconnaissons, base du contrat de notre obéissance volontaire à l'autorité de l'Etat. Il est inconcevable qu'une bande d'individus jouissant d'une autorité hors la loi viennent dans une communauté pour percevoir une amende de 882 000 Frs CFA pour aller s'engraisser benoîtement et agresser toute personne sur leur passage.

Excellence Monsieur le Président du Faso « la République des Kolgwéogos agresseurs et violeurs » est-elle une république dans une république ? Que font nos gendarmes et policiers à qui incombe la fonction de la sécurité ? Des gens qui viennent dans une localité sans passer par aucune autorité (administration, police, gendarmerie) doivent être mis aux arrêts et punis conformément à la loi. Il y'a eu d'autres précédents épisodes catastrophiques dans d'autres localités et le cinéma a continué jusqu'à l'épisode actuel de Tialgo avec son lot de victimes. Doit-on continuer ainsi ? Nous sommes en danger car n'importe qui et n'importe quel groupe malfaiteur pour tromper la vigilance des populations peut se mettre en apparat dit « de kolgwéogos » venir opérer et repartir tranquillement et ce se sera tard pour rattraper les dégâts.

Dans un contexte de terrorisme généralisé, c'est une aubaine qui peut être exploitée à dessein. Qui prend en charge ces gens ? leur argent, carburant, frais de communication, moyens de locomotion. Pour satisfaire leurs besoins, c'est de percevoir l'impôt à la place de l'Etat, défier l'autorité de l'Etat.

Excellence Monsieur le Président du Faso, il est vrai et il faut le reconnaitre que nous avons au Burkina Faso de bons exemples en matière d'organisation de prise en charge sécuritaire endogène dans le respect de la loi et dans la coopération avec nos forces de sécurité et de défense. Pour ces bons exemples il faut s'en féliciter.
Excellence, au regard de la situation actuelle qui prévaut à Tialgo et des enseignements qu'il faut tirer depuis l'avènement kolgwéogo au Burkina, nous demandons :

1- la libération immédiate et sans conditions des 5 otages (Dans la nuit du 19 au 20 mai 2017 nous avons arrêté 11 agresseurs que nous avons remis à la gendarmerie).

2- qu'une suite judicaire accélérée soit donnée à ce dossier en ouvrant une information judiciaire avec la participation des populations et dont les résultats nous seront communiqués

3- la prise en charge des victimes
4- la protection sans failles des populations
5- la protection des libertés de mouvements des populations d'aller à Koudougou et revenir sans risques de représailles et d'accusations gratuites suivies d'enlèvements et de séquestrations

6- Le démantèlement des groupes kolgwéogos ayant commis des actes de violence sur toute l'étendue du territoire
7- L'interdiction ferme des pratiques (port d'armes, sévices corporels, arrestations, amendes) kolgwéogos pour éviter d'autres morts
8- Le désarmement immédiat du groupe qui s'apparente à une milice pour éviter tout affrontement tribal, ethnique, règlements de comptes au risque de mettre en péril la paix sociale et notre vivre ensemble en société
9- L'affirmation de l'autorité de l'Etat dans toute sa force et sa dans toute sa royauté car Force doit rester en la loi
10- Le maintien des forces de sécurité dans le village de Tialgo jusqu'à nouvel ordre.

Fait à Tialgo, le 20 mai 2017

Ampliations
- Président de l'Assemblée Nationale
- Les Organisations des Droits de l'Homme
- Peuple du Burkina Faso

Source photo : OmegaFm


Aviation civile burkinabè : Bientôt du biocarburant dans les réacteurs

$
0
0

L'Agence nationale de l'aviation civile du Burkina Faso (ANAC-BF), était face à la presse, ce jeudi 18 mai 2017. Comme sujet du jour, la présentation d'une étude de faisabilité pour l'utilisation de carburants alternatifs au pays des hommes intègres.

La protection de l'environnement par l'atténuation du gaz carbonique est au cœur de la politique de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI). Pour ce faire, elle a lancé un projet en partenariat avec l'Union européenne dans l'optique de renforcer les capacités de réduction des émissions de CO2 (gaz carbonique) dans l'aviation internationale. Ce projet débuté en janvier 2014, est financéà hauteur de 6,5 millions d'euros, pour une durée de 42 mois (fin en juin 2018) et concerne 14 pays en développement, dont le Burkina Faso. Il vise essentiellement le renforcement des capacités pour le développement des plans d'action nationaux, la mise en place de systèmes de suivi environnemental pour la collecte des données d'intérêt et enfin l'aide à l'identification et à la mise en œuvre des mesures visant à réduire la consommation de carburant et les émissions de CO2.

Selon Assane Ibrahim Koné, représentant le Directeur général de l'ANAC-BF, le 31 décembre 2015, le pays des hommes intègres a soumis son plan d'actions. Ce qui lui a valu d'être bénéficiaire sur la mise en œuvre des procédures de descente et de montée continue dans l'aviation civile, et celle qui a trait à une étude de faisabilité pour les carburants alternatifs, pour identifier le potentiel de production. « L'un des principaux objectifs est l'identification d'une chaîne d'approvisionnement régionale de matières premières entièrement fonctionnelle », a-t-indiqué.

« Le Burkina Faso est un pays très riche »

JPEG - 56 ko
Les participants à la conférence de presse

C'est dans ce cadre donc que le Dr Christopher Weber, expert de l'OACI, a séjourné au Burkina. Pour lui, ce projet est un exemple concret de l'OACI qui vise à atteindre les objectifs de la campagne « aucun pays laissé de côté» dans le domaine de la protection de l'environnement. Après avoir sillonné pendant quatre semaines le pays, il avoue que le potentiel découvert est, «énorme, prometteur et encourageant ». « Contrairement à la croyance générale, le Burkina Faso est un pays très riche », a-t-il lancé. En ce sens qu'il y a diverses sources de biomasses qui peuvent être transformées en énergie alternative et finalement en biocarburant (graines, plantes, résidus).

En attendant d'avoir du biocarburant transformé en Jet A1 pour la flotte aérienne, l'expert jette déjà les bases de solutions provisoires. Il s'agit de la production autonome d'électricité durable au niveau local ou, la production de biocarburants alternatifs qui peuvent alimenter la flotte terrestre de l'aéroport. Pour que cela soit une réalité, il faut un soutien total du gouvernement, une facilitation de la règlementation et du régime fiscal pour rendre attractif l'investissement et la coopération internationale. Ainsi qu'une étroite collaboration entre les industries de l'aviation et du raffinage du pétrole, le gouvernement, les entreprises de biocarburant, les organisations agricoles pour équilibrer les coûts et les risques.

JPEG - 61.4 ko
Le Larlé Naaba Tigré, promoteur de l'usine Belwet

D'ores et déjà, les conférenciers ont rassuré que cette transition écologique au niveau de l'aviation civile ne flambera pas le prix des billets d'avions, ou encore d'autres prestations en lien. Déjà, le Burkina Faso, depuis quelques années est engagé dans la production de biocarburant à travers l'usine Belwet. Présent à cette conférence, son promoteur, le Larlé Naaba Tigré, se réjouit de cette politique de l'OACI qui vise à lutter contre le changement climatique. Dotée d'une capacité de production de 1440 litres de biodiesel par jour, l'usine utilise les graines du Jatropha comme matière. Mais pour l'heure, l'expert allemand reviendra au mois d'aout avec les conclusions de cette étude de faisabilité.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

Fonction publique : Le ministre de la fonction publique pour des états généraux

$
0
0

Les députés se sont réunis en séance plénière dans l'après-midi du vendredi 19 mai 2017 à l'hémicycle. Dirigée par Lona Charles Ouattara, cette séance était consacré aux questions au gouvernement. Une question sans débat et une autre avec débats pour lesquelles des ministres ont été interpellés par la représentation nationale.

La question sans débat du député Halidou Sanfo du groupe parlementaire Burkindlim, représenté, interpelle le ministre de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale sur la nécessité d'organiser des états généraux de la fonction publique dans un contexte de revendications tous azimuts. Pour le ministre Clément Sawadogo, le député a foncé sur une porte déjà ouverte, car cela a déjàété acté et annoncéà l'hémicycle. Cependant, il a reconnu le bien fondé de la question. « Elle est très intéressante parce qu'elle fait un diagnostic en partant du principe que la résolution sectaire des problèmes posés par les travailleurs était source de déséquilibre et par conséquent des remues », a-t-il avoué. Partant de là, il estime qu'il faut sans plus tarder engager cette réflexion. Et ce, avec tous les acteurs concernés.

Mais, à l'en croire, la situation dans laquelle le gouvernement se trouve aujourd'hui a une histoire. « En 2011, il y a eu les mutineries au pays. Cette situation a été suivie d'un mouvement tous azimuts de revendications de différentes composantes surtout du secteur public. Face à cela, également à l'époque, on a fait des concessions. Aujourd'hui, on peut dire que ce sont les conséquences de cette situation que nous gérons », a-t-il témoigné. L'adoption de la loi 081 relative à la gestion de la fonction publique de l'Etat était alors perçue comme la solution qui devrait calmer les ardeurs des frondeurs. Mais hélas, cela ne fut pas le cas. Et au ministre en charge de la fonction publique de sortir de ses gongs : « Nous ne comprenons pas que des syndicats qui ont été de ces concertations, qui savent comment on a fait toutes ces tractations qui avaient abouti à cela, revendiquent d'en sortir. Il n'y a aucune logique dans ça ».

Selon les dispositions de la constitution, un certain nombre de corps de fonctionnaires sont listés devant être régis par des lois spécifiques. « Il s'agit du corps de la magistrature, paramilitaires, auxiliaires de justice. Aussi, les articles 101 et 102 de la constitution visent le cas de l'enseignement supérieur et de la recherche, dont la situation est par ailleurs complétée par le fait qu'il y a un dispositif supranational qui régit les emplois et les fonctions dans ces domaines », précise le ministre Sawadogo. Cette situation crée des rivalités de corporations de l'administration. Conscient de cet état de fait, il a invité les uns et les autres à la préservation de la paix sociale. « Il est nécessaire aujourd'hui qu'on revienne à la sérénité et qu'on renonce à une inflation revendicative qui ne mène nulle part parce que nous n'avons pas les moyens pour distribuer les avantages par ci par là (…) ». Qu'en est-il des acteurs comme l'armée qui n'a pas le droit de grève mais qui dispose de la gâchette ? « C'est une situation que je ne maîtrise pas », a-t-il répondu.

Le député Koumbaterssour Nicolas Dah, quant à lui, a adressé sa question au ministre de l'économie, des finances et du développement. Elle est relative aux difficultés constatées dans la mise en œuvre de la maitrise d'ouvrage communale à une maîtrise d'ouvrage « dite » déléguée. A ce niveau, le représentant de Mme le ministre rassure : « Suite aux recommandations issues de la 24e session de l'assemblée nationale des structures d'Etat tenue le 23 et 24 juin 2016, le conseil de cabinet ministériel tenu le 2 février 2017, examinant les difficultés des maîtrises d'ouvrage publiques déléguées, a instruit de mener une étude institutionnelle et organisationnelle approfondie sur les maîtrises d'ouvrages pour une synergie d'actions et une meilleure performance de leurs interventions ».

D'après le ministre en charge du commerce, Stéphane Sanou, les communes rurales mêmes urbaines n'ont pas encore les ressources techniques et humaines requises pour exercer avec efficacité l'activité de la maîtrise d'ouvrage. C'est pourquoi, le gouvernement privilégie le principe de subsidiarité qui veut que la compétence soit transférée prioritairement à l'échelon qui peut l'exercer et celui de la progressivité aux collectivités en fonction de leurs capacités, moyens et de l'adhésion surtout des acteurs. Mais pour l'instant, a dit le ministre Sanou, « chaque commune, devra choisir en fonction de ses capacités techniques, le mode opératoire d'exécution des projets d'investissement qui lui convient, à savoir, la maîtrise d'ouvrage directe et la maitrise d'ouvrage déléguée ».

Après son intervention, les députés ont soulevé des préoccupations et au ministre d'y apporter des éléments de réponses.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

Mémorial Thomas Sankara : Les architectes ont visité le site qui abritera l'infrastructure

$
0
0

Afin de permettre aux architectes qui ont postulé au concours international d'architecture du mémorial Thomas Sankara de connaitre l'état du site qui abritera le mémorial, le Comité International pour le Mémorial Thomas Sankara a organisé une visite guidée du Conseil de l'entente ce vendredi 19 mai 2017.

Le Conseil de l'entente est le site qui abritera le mémorial Thomas Sankara. Ce lieu revêt une importance capitale dans l'histoire de la révolution populaire conduite par le Président Thomas Sankara. Entre autres, c'est le lieu où le père de la révolution a été assassiné. Après la révolution, il était un camp de l'ex Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) et abritait les bureaux de certains dignitaires du régime Compaoré. Aussi après la dissolution du RSP, l'accès à ce site est contrôlé.

C'est pour permettre aux architectes qui ont postulé au concours international d'architecture du mémorial Thomas Sankara d'avoir une pleine connaissance du site que le comité international du mémorial Thomas Sankara a organisé ce vendredi 19 mai 2017 cette visite guidée. Du bâtiment principal, aux bâtiments annexes notamment le bâtiment qui faisait office de bureau pour François Compaoré le frère cadet de l'ancien président Blaise Compaoré, les architectes ont pris connaissance de la matière à partir de laquelle ils s'inspireront pour proposer un lieu à la fois symbolique, historique, et environnemental. Après la dissolution du RSP, certains locaux sont devenus vétustes et d'autres présentent une dégradation avancée.

JPEG - 97.7 ko
C'est devant ce bâtiment qu'aurait été assassiné Thomas Sankara. Il abritait le bureau du général Diendéré Gilbert.

Les architectes n'ont pas eu accès au bâtiment devant lequel le président Sankara aurait été assassiné et qui faisait office de bureau au général Diendéré Gilbert, chef d'État major particulier sous le régime Compaoré.

Pour le Colonel Major à la retraite Sanou Bernard, Président du comité international pour le mémorial Thomas Sankara, cette visite à pour objectif de permette aux architectes d'avoir accès et de constater ce qu'ils ont en face et d'avoir des idées pour proposer l'œuvre architecturale. Pour lui au bout d'un mois, ils devront proposer leurs projets. Il poursuit en disant qu'à partir de cette visite, les architectes pourront décider dans leurs propositions de la conservation ou de la destruction des édifices présents en constatant leur emplacement, leur état et aussi de leur symbolique.

JPEG - 106.5 ko
Pour Thierry Couboura, cette visite permet de prendre connaissance du site mythique du Conseil de l'entente et de proposer une œuvre à la hauteur du Président Sankara

Pour Thierry Couboura du cabinet Imhotep architecte, pour un concours de cette envergure, cette visite leur permet d'abord de connaitre le site mythique et chargé d'histoire du conseil de l'entente, et de prendre en compte les aspects historiques et techniques dans la proposition de l'œuvre à la hauteur du Président Sankara.

Les épaves des chars retirés au Mali lors de la guerre de noël y sont toujours.

Youmali Koanari
Lefaso.net

Incidents entre Kogl-wéogo et populations de Ténado : le gouvernement réagit

$
0
0

Depuis le jeudi 18 mai 2017, des graves incidents opposent des populations du département de Ténado dans la province du Sanguiéà des membres de groupes d'auto-défense dénommés Kogl-wéogo.

A la date de ce jour 20 mai 2017, les affrontements ont causé la mort de cinq personnes et fait une dizaine de blessées.

Le gouvernement déplore les pertes en vies humaines et présente aux familles éplorées ses condoléances les plus attristés. Il souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Par ailleurs, il condamne fermement ces incidents et appelle les populations à la retenue et au respect strict de la loi.

Dans le souci de restaurer le calme et la paix, toute activité des groupes d'auto-défense Kogl-wéogo ou de toute autre dénomination d'auto-défense dans les provinces du Boulkiemdé et du Sanguié est strictement interdite jusqu'à nouvelle ordre.

Des instructions ont été données aux forces de sécurité pour assurer la protection des personnes et des biens.

Le Ministre de la Communication et des relations avec le Parlement,
Porte-parole du Gouvernement.

Crédit photo : WAT FM

Funérailles chrétiennes de BARRY Abdoul Karim Jean

$
0
0

Sa majesté Naaba Kiiba, roi du Yatenga, Le Naaba Sigri II Chef de Bèma Silmimossi, la grande famille BARRY à Bèma, Ouahigouya, Ouagadougou, Bobo Dioulasso ,Banfora,Houndé Kouka et Ailleurs.

Le Baloum Naaba de Ouahigouya et famille, la grande famille Bangba Tinbo à Ouahigouya,le Rassam Naaba Yemdé et famille , le grand Imam de Ouahigouya.
 La veuve Barry née Ouédraogo Awa Sylvie épouse du défunt ;

 La grande famille Traoré Adama Zaiga à Ouahigouya, les enfants petits-enfants et arrière-petits-enfants ; Coopec Galor, la CCB st Joseph de Bingo et l'association des retraités à Ouahigouya ; les familles alliées : Ouédraogo, Saba, Konsamyiri à Bangrin ; Bila Yamba à Ouagadougou, Feu Gérard Kango Ouédraogo,la grande famille Guiro à Ouahigouya et la famille Ouédraogo à Namssiguia (bingo).

Elles vous invitent à la célébration des funérailles chrétiennes de BARRY Abdoul Karim Jean qui nous a quittés le 10 octobre 2016 à l'âge de 74 ans selon le programme suivant :

 Une bénédiction de la tombe à Oufré le vendredi 26 mai 2017 suivie d'une veillée de prière à la paroisse Notre Dame de la délivrance de Ouahigouya à 20h.
 Une messe pour le repos de son âme prévue le samedi 27 mai 2017 à 09h à l'Eglise Notre Dame de la Délivrance de Ouahigouya.

 Merci pour vos prières, votre fraternité et votre présence.
Union de prières !

Viewing all 86336 articles
Browse latest View live
<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>