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Sauver l'école burkinabè de la « vermine » !

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Paix à l'âme de Joël Ouédraogo ! Rien qu'à penser aux circonstances de sa mort, la colère et la désolation, surtout des interrogations et des inquiétudes se mêlent. Un jeune élève en classe de 4e, au groupe scolaire St-Viateur, qui devrait célébrer ses 15 ans plein, le 28 février prochain, a été sauvagement et brutalement arrachéà l'affection de ses parents, amis, camarades de classe, enseignants, etc., le 30 janvier 2013. Déplorons-le, car il est « mort pour rien » ! Vu que son crime, c'est d'être alléà l'école, ce jour-là, de vouloir suivre les cours, comme tout élève normal et consciencieux et de se retrouver devant le portail de son établissement.

Ce qui a suffi à un groupe, composé de « vermines », qui se font appelés élèves, de lui donner la mort. Car, pendant que papa et maman attendaient, comme d'habitude, le retour de leur enfant parti à l'école, ils apprennent qu'il a été frappéà la tête, avec une bouteille, par un élément de "ces soi-disant élèves", membres d'un gang qui se baptiserait « la ville du crime » et qui obligerait les élèves à observer un mouvement de grève, le 29 janvier 2013. C'est d'autant plus fâcheux, quand l'on apprend que le chef du gang, dénommé Kévin, alias Vinké Marley, un farfelu de renommée, connu et reconnu dans les établissements secondaires de Ouagadougou pour sa violence et son inintelligence, venait juste de vider le contenu de la bouteille de bière. C'est bien un élève de son état !

Qu'est-ce qui peut bien amener des élèves à une telle déviance ? Faut-il simplement et banalement accepter de mettre cette bêtise humaine sur le compte de la consommation de l'alcool, de la drogue et autres stupéfiants ? Doit-on continuer à tolérer de telles attitudes et laisser faire ces hors-la loi ? Jusqu'où le libertinage de ces inconscients s'arrêtera-t-elle ? Ce qui est clair, il faut que de tels agissements d'élèves, qui en ont marre de l'école, cessent. C'est leur droit de détester l'école, mais ils doivent savoir que tout comme l'on ne peut pas en vouloir à un enfant qui ne veut pas aller à l'école, l'on ne saurait se permettre de compromettre l'avenir des autres, en les obligeant à déserter les classes. Il est donc temps que les uns et les autres prennent leurs responsabilités, surtout que le mal est connu. La montée de la violence dans les écoles, au Burkina Faso, saute à l'œil, ces dernières années. Des exemples existent.

Les cendres de la crise à l'Université de Koudougou, née du fait que des étudiants ont eu le culot de brutaliser un enseignant, ne se sont pas encore totalement refroidies.

Et Dieu seul sait combien de frustrations et de violences, vivent les enseignants dans les écoles. Le comble, c'est qu'au fil du temps, cela paraît normal et émeut peu, car ces délinquants appelés élèves, quand ils commettent leur forfait, trouvent des gens pour les défendre. Au non d'une certaine liberté (…), affaiblissant plus ceux qui sont chargés de dispenser le savoir. Le ministère des Enseignements secondaire et supérieur, dans un communiqué de condoléances à la famille Ouédraogo, dit en être conscient et en a fait une de ses préoccupations. « Depuis quelques années, la violence en milieu scolaire est devenue un des thèmes privilégiés de réflexion des acteurs. C'est ce qui justifie la création, en 2009, du Conseil national pour la prévention de la violence à l'école. Malheureusement, on assiste à des manifestations anarchiques, déclenchées sans autorisation, par des groupes de jeunes, pas toujours scolarisés, qui troublent la quiétude des établissements d'enseignement en agressant des personnes, en perturbant le déroulement des cours et en détruisant des biens publics et privés », note-t-on dans le communiqué.

Tous, ensemble donc, Il faut sauver l'école burkinabè de cette « vermine ». Sans hypocrisie, chacun doit se sentir interpellé et concerné. A commencer par les élèves, les étudiants, les parents d'élèves, les syndicats des enseignants, la société civile, les ONG et autres bailleurs de fonds qui accompagnent l'éducation au Burkina Faso. Il faut une réaction unanime pour contrer ce dérapage et faire en sorte que Joël Ouédraogo n'ait pas perdu la vie pour rien.

Ainsi, il faut vite un cadre de concertation, entre les universités, les lycées publics et privés, si nécessaire, y associer les élèves et étudiants, comme c'est la mode, pour prendre des mesures rigides que quiconque outrepasserait, payera au centuple. Sinon, nous sommes tous en danger et personne ne sait qui sera le suivant ou l'enfant de qui le sera ? Et si l'on ne prend pas des mesures vigoureuses pour barrer la route à ces voyous, après les bouteilles vides et autres armes blanches, ça pourrait être le tour des fusils, capables de faire des hécatombes, comme on le vit ailleurs, à travers les médias. Même si les parents de Joël Ouédraogo disent pardonner à Kévin, alias Vinké Marley son crime, il faut le retrouver et qu'il réponde de ses actes. Le laisser, c'est encourager l'impunité et d'autres élèves à persévérer dans la violence.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya


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