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Vision Express sur… : L'éducation des enfants autrefois

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L'enfant dans nos sociétés africaines appartenait à tous. Aussi, lorsqu'un enfant posait un acte incongru, la sanction incombait à toute personne âgée. Pour nos parents, l'éducation de l'enfant était une affaire commune. Jamais, une mère ou un père ne pouvait fermer les yeux sur la mauvaise conduite d'un enfant, quel que soit son origine. Les enfants de l'époque savaient également que toute personne ayant l'âge de leurs parents, méritait respect et obéissance. Jamais, un enfant ne pouvait mal se comporter devant des personnes âgées. Cette communauté parentale autour des enfants était une vision commune partout en Afrique. Elle ne connaissait pas les frontières géographiques des pays.

Avec l'ouverture du continent au reste du monde, cette valeur a progressivement disparu au profit de l'individualisme. Les enfants ne se sentent plus obligés de respecter les personnes âgées. D'ailleurs aucune vieille personne ne peut se payer le luxe de corriger un enfant qui n'est pas le sien. Les campagnes qui ont un peu résistéà cette transformation négative, sont à la même enseigne que la ville aujourd'hui. Tant pis pour les familles qui ont des enfants « bandits » de par leur comportement. Non seulement, personne de leur communauté ne se sentira concernée, mais aussi les gens vont passer leur temps à maudire la famille.

La loi dans nos communautés est la fameuse pensée qui dit : « Chacun pour soit, Dieu pour tous ». Des propos qui stigmatisent les enfants «égarés », sont tenus sans gêne par leurs auteurs. Cette communauté parentale qui n'est plus une réalité en Afrique, est davantage piétinée au profit de l'individualisme. Des enfants d'une même famille ne peuvent plus agir de façon commune quand il y a un intérêt. Tout se passe comme dans un monde où il n'y a pas de liens parentaux. Chacun est condamnéà se débrouiller seul. Et au fur et à mesure que la situation perdure, l'entraide est de moins en moins existante.

Quand la peine d'un membre de la famille n'est plus une préoccupation pour les autres, il est clair que les conséquences de la peine soient endurées par la seule personne concernée. A l'image de cet individualisme né de la disparition de la communauté parentale dans l'éducation des enfants, se développe le limogeage des langues maternelles. Les familles qui ne parlent plus leur langue d'origine, sont de plus en plus nombreuses de nos jours. Pour notre prochaine vision, nous tenterons de parler de l'acculturation linguistique des enfants dans nos foyers.

Souro DAO (daosouro@yahoo.fr)

L'Express du Faso


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