Les organisations de défense des droits de l'Homme donnent de la voix au Mali. Pour dénoncer ce qu'elles appellent les exactions de l'armée malienne sur des populations civiles et les éventuels règlements de compte ou de vengeance qui pourraient avoir lieu entre populations du Nord d'une part, et entre celles du Nord et du Sud d'autre part. Ainsi, on a bien envie de féliciter ces gens-là qui se soucient vraiment des droits de l'Homme ; surtout en ce moment au Nord Mali. Car, elles sont bien dans leur rôle et le Mali est bien choisi. Mais en même temps, on a envie de leur demander oùétaient-elles, ces organisations de défense des droits de l'Homme quand les djihadistes tranchaient publiquement les mains aux présumés voleurs ?
Oùétaient-elles quand ces bandits armés, narcotrafiquants violaient d'innocentes femmes en présence de leurs maris ? Oùétaient-elles ces organisations qui se soucient tant des droits de l'Homme en ce moment quand ces mécréants, honteusement au nom de l'islam, détruisaient le patrimoine mondial de l'humanitéà Tombouctou et à Gao ? Oùétaient-elles ces organisations qui savent bien défendre les droits de l'Homme quand on tuait au Nord Mali, quand des milliers de Maliens fuyaient leur pays à la recherche de la paix, de la vie ? Oùétaient-elles encore quand les pays qui accueillent ces réfugiés quémandaient presque auprès de bonnes volontés de la nourriture pour subvenir aux besoins alimentaires, sanitaires, éducatifs… des réfugiés maliens qui ont fui justement à cause des djihadistes ? Se nourrir, se soigner et s'éduquer ne font-ils pas partie des droits élémentaires de l'Homme ?
La vie n'est-elle pas le premier droit reconnu à l'Homme ? La paix n'est-elle pas un droit pour l'Homme ? Au regard de cette situation, c'est donc tout compréhensible et même légitime que le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré pique une véritable colère au sommet de l'Union africaine contre ceux qui, hier fermaient presque les yeux sur les droits de l'Homme ou qui les dénonçaient timidement et qui, subitement parce que le peuple malien est en train de se libérer les ouvrent grandement et menacent. C'est ridicule et tout simplement énervant. Ceux qui ont été les premiers à tuer, à couper et à violer, ont-ils plus de droits que ceux qui aujourd'hui se défendent contre eux ? Les Maliens sincères se reconnaissent et savent bien que l'occasion est plus à l'unité, à la cohésion et à l'engagement pour tracer ensemble les sillons de leur destin.
Aussi, sauront-ils faire la différence entre les patriotes et les envahisseurs, bandits et trafiquants de drogue. La France est intervenue pour libérer le Mali et lui permettre de recouvrer son intégrité territoriale, de se pacifier, de réapprendre la démocratie et d'aller vers le développement. C'est encore en ce moment que des voix discordantes se lèvent pour crier au colonialisme, à l'ingérence et surtout à la persécution contre l'islam. Y a-t-il un vrai musulman au monde qui soit fier des comportements de ces djihadistes sur les populations au Nord du Mali ? La charia telle que pratiquée par ces bandits au Nord Mali est-elle une prescription du prophète Mohamed ou du Coran ?
Le Mali a le droit de se battre pour se libérer de l'invasion terroriste. Le Mali a le droit de se battre pour sécuriser ces honnêtes citoyens qui aspirent au développement et au bien-être. Le Mali a le droit de recourir à tous les moyens légalement reconnus, y compris la force légitime (comme c'est le cas en ce moment) pour se réunifier et rassembler son peuple afin de se bâtir solidement pour les futures générations.
Il est donc bien beau de défendre les droits de l'Homme. Mais en attendant, l'Union africaine a besoin de soutien financier pour la MISMA dont le rôle sera de débarrasser toute la sous-région et l'Afrique entière du terrorisme.
Dabaoué Audrianne KANI
L'Express du Faso