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Autant le dire… : Quand le Burkinabè veut, il peut

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Les Etalons ont « galopé» plus qu'on s'y attendait. En battant l'enthousiaste équipe de l'Ethiopie, les Warrios par le score pas encore égalé au cours de cette coupe d'Afrique des nations de quatre buts à zéro. En même temps, Alain Traoré, le « buteur maison » des Etalons devient pour l'instant le meilleur buteur de la compétition avec trois réalisations en deux matchs. Depuis 1998, c'est la première fois que les Etalons gagnent un match en cette compétition, et par un score aussi éloquent. Traduisant ainsi la rage de vaincre avec laquelle nos joueurs sont allés pour cette compétition continentale.

Considérés à tort ou à raison par les observateurs et analystes sportifs comme l'équipe faible du groupe, les Etalons se sont littéralement déchaînés contre une équipe d'Ethiopie qui est revenue elle aussi dans la compétition après des dizaines d'années d'absence. En effet, face au Nigeria à l'occasion de leur première sortie, les éléments de Paul Put semblaient quelque peu crispés. Ce qui peut bien se comprendre, car c'était le premier match et la première sortie. Il fallait s'appliquer et tenir jusqu'au bout. C'est ce qu'ils ont fait jusqu'à 26 secondes de la fin du match en égalisant. Du coup, les analystes sportifs ont commencéà réviser leurs positions.

Les Etalons ne sont pas allés à la CAN pour faire de la figuration, mais pour jouer au football, comme toutes les autres équipes, démontrant du coup qu'en compétition internationale, il n'y a pas de « petites équipes ». Et, une fois de plus, ils vont le démontrer face à la Zambie. Toutefois, les Burkinabè ne sont pas encore qualifiés pour le second tour. Un match nul ou une victoire suffira largement pour passer le premier tour et poursuivre ainsi la compétition. C'est faisable et « les enfants » n'hésiteront pas à le faire. D'abord pour se faire plaisir à eux-mêmes, ensuite pour faire plaisir à leurs nombreux fans du football ou non, qui pour une fois, font confiance à leur équipe, car, quand les Etalons gagnent, c'est tout le Burkina Faso qui gagne. Cette première victoire est la résultante d'un travail acharné, fait depuis des années par l'ensemble des acteurs de notre football.

Qui ont pris l'engagement et qui ont cru que de bons résultats s'obtiennent toujours quand on sait patienter, quand on sait travailler, quand on sait où on veut aller. Aussi, il me semble-t-il important de saluer tous ces efforts, non pas parce que le travail est déjà bien fait, mais surtout parce qu'il faut les poursuivre, ces efforts-là, en les intensifiant. Dans cette dynamique, qui sera nouvelle, les actions de tout un chacun sont incontestablement nécessaires. Mais dans la franchise et l'engagement désintéressé. Les Burkinabè sont capables de faire mieux, à condition de se donner la main. Et ils savent bien le faire aussi. En partant donc de ce qui se dessine dans le football en ce moment, on peut au risque de se tromper, dire que les Burkinabè, quand ils le veulent, font des prouesses.

Et cela dans tous les domaines de la vie. Ils ont réussi en fin d'année 2012 l'organisation d'élections couplées (législatives et municipales) dans la paix, la transparence, dans un esprit démocratique et républicain. Avant, aucun pays africain (sauf erreur de notre part) n'avait réussi une telle expérience démocratique. Le pays des hommes intègres a traversé en 2011, une période de crise sans précédent. Avec des manifestations suivies de mutinerie au sein de l'armée. Mais, avec les armes du dialogue et du sens élevé de la « responsabilité citoyenne » et historique de tous les acteurs, le Faso a basculé, plié, sans rompre.

Poursuivant aujourd'hui tranquillement son chemin vers le développement. Auparavant, l'affaire Norbert Zongo avait elle aussi failli faire tomber le Faso dans l'instabilité. Heureusement que les acteurs avaient compris et très vite, le Faso s'est ressaisi et a poursuivi sa marche vers le bien-être des populations. C'est dans de telles épreuves qu'on reconnaît les grandes nations. Aujourd'hui, les Etalons sont en train d'écrire une page de notre histoire. Pas seulement footbalistique. Aussi, nous devons donc tous nous engager derrière ces « jeunes gens » et les pousser à aller loin dans leur mission. C'est cela, le Faso.

Dabaoué Audrianne KANI

L'Express du Faso


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