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Autant le dire… : Ils veulent bien aller se battre, mais…

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Tous ceux qui accusaient nos forces armées de la sous-région et de l'Afrique en général de « presser lentement » le pas pour aller au Mali en découdre avec les islamistes ont eu la réponse. Les intentions ou du moins la volonté d'y aller et d'en finir avec les islamistes sont fortes. Car la situation sécuritaire et de guerre qui y règne en ce moment les préoccupe grandement. Aussi, nos chefs d'Etat auraient-ils voulu tout de suite et maintenant résoudre cette question et s'occuper d'autre chose. Mais, malheureusement, ils butent sérieusement contre la récurrente et sérieuse question des moyens financiers.

En effet, dès le « coup d'Etat » du Capitaine Amadou Haya Sanogo, les chefs d'Etat de la Communautééconomique des Etats de l'Afrique de l'Ouest avaient clairement affiché leur position. Rétablir l'ordre constitutionnel et démocratique au Mali, réconcilier les positions entre le Nord et le Sud, à défaut, aller en guerre et libérer le Mali de l'invasion islamiste. Ils ont échafaudé plusieurs scénarios. Mais faute de moyens financiers, ceux-ci n'ont jamais été mis en œuvre.

Ils ont tenu plusieurs sommets sur la question, mais les conclusions sont restées « dans les tiroirs », faute de moyens financiers. Aujourd'hui, ils sont encore confrontés à la même question financière. Certains d'entre eux ont annoncé leur participation militaire à la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA). Mais si jusqu'à hier, ils n'ont pu concrétiser cette participation, c'est faute de moyens financiers. Ceux qui le peuvent ont commencéà envoyer des troupes. Mais « au compte-goutte ».

C'est pourquoi la communauté internationale devrait se mobiliser assez rapidement pour voler au secours du Mali et de la sous-région. L'Organisation des Nations unies qui a voté la résolution 2085, doit nécessairement l'accompagner de moyens financiers et logistiques afin de permettre le déploiement rapidement des forces africaines. C'est un devoir car, la situation actuelle au Mali ne concerne pas seulement ce pays. Elle va au-delà des frontières maliennes pour prendre en compte toute l'Afrique, mais également le monde entier. Le terrorisme est une question sans frontière. La lutte contre un tel phénomène devrait mobiliser tout le monde. Aussi, faut-il féliciter la France pour sa prompte et musclée réaction, lorsque ces « bandits du désert » ont tenté de s'emparer de l'ensemble du Mali il y a juste une semaine.

Car, si elle ne l'avait pas fait, le Mali serait aujourd'hui inexistant et toute la sous-région infesté de terroristes. En agissant ainsi, le président français François Hollande et son pays, ont su prendre toutes leurs responsabilités de grande puissance. C'est dire que tous ces pays qui tergiversent aussi face au « péril islamiste » au Mali gagneront à se mettre assez rapidement dans la danse pour traquer ces terroristes-là. A défaut, qu'ils mettent tout de suite les moyens financiers et logistiques à la disposition de ceux qui ont le courage et la volonté d'aller se battre militairement au Mali.

On a assez perdu de temps au Mali. N'est-ce pas ce qui a permis aux terroristes et autres bandits narcotrafiquants de s'armer lourdement et de recruter ses adeptes ? S'il faut encore attendre, prendre du temps et laisser la France se battre toute seule sur un terrain aussi doublement difficile (désert et terrorisme), c'est donner l'occasion aux envahisseurs de s'organiser et de vouloir tenir tête. La guerre au Mali peut bien durer moins si on s'engage à la faire sérieusement.

Mais au cas contraire, il faut craindre l'enlisement. En ce moment, le risque de contagion des pays de la sous-région sera encore plus grand. La communauté internationale et les grandes puissances militaires et financières n'auront pas joué leur rôle, n'auront pas volé au secours de peuples en détresse. Alors qu'elles auraient dû le faire. Dans tous les cas, si ça ne va pas en Afrique, l'Europe, l'Amérique et les autres continents ne seront pas en paix, dans tous les sens du terme. Alors, engageons-nous le plus tôt.

Dabaoué Audrianne KANI

L'express du Faso


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