A l'actif de « l'opération Serval », se trouvent inscrites en lettre d'or la libération des villes de Konan, Gao, Tombouctou et Douentza, et la poussée foudroyante des groupes terroristes. Ces groupes qui ont enregistré, en plus de la destruction de leurs camps, plusieurs pertes en vie humaine dans leur rang, se seraient retirés à Diabali, ville située à 400 km au Nord de Bamako.
Au Nord comme au sein des Etats africains, l'intervention militaire française est vivement saluée, au regard sans doute de sa justesse et de sa légitimité ; mieux, elle a déjà fait ses preuves. Baptisée « opération serval », l'intervention militaire de l'Hexagone dans le Nord du Mali est à ce jour, saluée par la classe politique française dans son ensemble, et approuvée par le Conseil de sécurité de l'ONU à l'unanimité.
A la suite du président Hollande qui a justifié cette intervention, le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault dira que « la France agit à la demande du président du Mali et dans le respect de la Charte des Nations-Unies ». Et de poursuivre, « elle bénéficie du soutien de la Communauté internationale, notamment l'Angleterre, les Etats-Unis d'Amérique, le Canada, le Danemark, la Belgique ». L'Allemagne aussi aurait exprimé sa disponibilitéà soutenir l'initiative de la France. M. Ayrault cite également des Etats africains au rang des alliés dans cette bataille qui, peut-on dire, est presque gagnée dans sa stratégie aérienne.
Arrêter l'offensive des groupes terroristes, préserver l'existence de l'Etat malien en lui permettant de recouvrer et son intégrité territoriale, et sa souveraineté, et préparer le déploiement de la force africaine de soutien au Mali qui a obtenu le sceau du Conseil de sécurité de l'ONU le 20 décembre dernier, c'est à ces trois missions que s'attèle, à en croire Jean-Marc Ayrault, « l'opération serval ». Cette force africaine sous la dénomination de Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) a fait longtemps parler d'elle, à travers notamment plusieurs rencontres des chefs d'état-major des armées de la sous-région ouest-africaine. On avait pensé, et avec juste raison, qu'elle serait la première à frapper ces narcotrafiquants lourdement armés. Peur de la force de frappe de ces derniers, considérations politiques pacifistes ayant pris le dessus sur l'option militaire, ou attente de la caution de l'ONU ? Qu'est-ce qui justifie la traine de la MISMA ?
Tout porte à croire que n'eut été la pluie de feu de l'armée française, le déploiement de la MISMA ne serait pas pour bientôt. Espérons que la réunion des chefs d'état-major qui a lieu à Bamako ce 15 janvier puisse être celle du lancement de la mission annoncée pour être constituée de 600 militaires Nigérians, de 500 Burkinabè, Togolais, Nigériens, Sénégalais, de 300 Béninois, de 125 Guinéens et de 120 Ghanéens. La MISMA, nous osons croire, sera reçue à bras ouverts par le capitaine Haya Sanogo commis à la réorganisation de l'armée malienne pour la conquête du Nord du pays et qui s'était farouchement opposéà toute intervention militaire étrangère au Mali. Mais à l'issue d'une visite qu'il a rendue aux blessés des combats de Konan au lendemain de la frappe française, le capitaine Sanogo a exprimé sa joie à l'endroit des hommes dépêchés par le président Hollande pour libérer le Mali.
S'étant démarqué des autres groupes qui ont coupé le territoire malien en deux, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) exprime aujourd'hui son soutien à l'intervention française, comme pour dire qu'il renonce à son projet de délimitation et d'indépendance du Nord du Mali en tant qu'Etat à part entière.
Il est à souhaiter qu'avec le soutien manifesté par les superpuissances, notamment les Etats-Unis qui ont promis par la voie de Léon Panetta le Secrétaire en charge de la Défense l'appui logistique, l'armée française veuille mener le combat terrestre avec la MISMA jusqu'au bout pour une véritable traque de ceux qui ont amputé pieds et bras, et fait subir d'autres formes de supplices inhumaines. Il est également souhaitable qu'il n'y ait pas de trêve dans cette bataille pour éviter qu'à Diabali qu'ils occupent aujourd'hui, les habitants soient victimes d'humiliations au nom d'un extrémisme religieux inadmissible.
Fulbert Paré (stagiaire)
Lefaso.net