L'évènement en ce début d'année 2013 est incontestablement la formation du Gouvernement TIAO II avec l'absence remarquée de l'ADF/RDA et l'arrivée surprise de deux partis d'opposition ayant pris part au CCRP. Absence remarquée et arrivée surprise … ? En réalité rien de tout cela pour qui sait observer l'évolution de la situation nationale et lire dans les jeux d'ombres de la classe politique nationale.
Pour ce qui est du premier constat, ce qui, de notre point de vue, devrait être le questionnement le plus logique c'est de se demander comment Me Gilbert OUEDRAOGO et l'ADF/RDA ont pu, 7 années durant, s'asseoir entre deux chaises, un exercice difficile s'il en est surtout par temps très instable. Partis de l'opposition, on avait cru qu'ils avaient migré vers le camp d'en face avec armes et bagages mais des faits viendront montrer que la situation était bien plus complexe. Sans jamais s'opposer véritablement au pouvoir dont elle était actrice, l'ADF/RDA ne manquera pourtant aucune occasion pour marquer son « opposition » au CDP, principal parti de la majorité présidentielle.
On en aura l'illustration parfaite pendant la crise sociopolitique de 2011. Elle n'a jamais pris fait et cause pour le CDP qui était malmené, s'autorisant même des critiques et des prises de positions pour le moins biscornues. Naturellement, du côté du CDP, ça fulminait ferme et promettait de solder les comptes, sans en oublier le moindre kopeck, le moment venu. Ce moment est-il venu ?
Il semble qu'il a bondi sur des péripéties du moment pour clarifier une situation qui exaspérait ses militants au plus haut point puisque ceux-ci ne voyaient aucun avantage au partenariat entre les deux partis. Contrairement donc à certaines analyses, et sans rentrer dans la polémique des scénarii qui ont conduit au clash, on peut dire que demain n'est pas la veille du retour de l'ADF/RDA au gouvernement. Si « les négociations sont en cours », on devrait peut-être demander à Me Hermann YAMEOGO et son UNDD d'aujourd'hui combien de temps celles-ci peuvent durer (! ?!) Et d'ailleurs, pourquoi faire si c'est pour les mêmes embrouilliamis.
La montée de ce parti au gouvernement avec l'Autre Burkina du Dr Alain ZOUBGA est de notre avis une suite logique du processus ayant conduit au CCRP et à la mise en œuvre de ses décisions. Quoi de plus naturel que ceux qui ont pris des parts de responsabilité au dialogue national accompagnent la mise en musique de ses décisions. Un juste retour des choses ; comme quoi même en politique la logique a un sens.
Par Faèz
L'Opinion