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Société : Que faire de nos homosexuels ?

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Procès peu ordinaire au palais de justice de Bobo-Dioulasso le mardi 08 janvier 2013. Un homosexuel poursuivi pour fait de prostitution a été condamnéà une amende pécuniaire après requalification des faits en prostitution par racolage. Sans grand tapage médiatique, ce procès comme pour nous rappeler la mondialisation actuelle portait sur un phénomène encore tabou dans nos sociétés, mais sous les lampadaires sous d'autres cieux. L'homosexualité. Et pire, la prostitution des homosexuels. Si les gays et lesbiennes sont considérés comme des malades par la majorité des Burkinabè, il faut savoir que la question n'emballe plus les spécialistes. Psychologues et psychiatres considèrent l'homosexualité comme une tendance sexuelle normale.

On ne choisit pas d'être homosexuel tout comme on ne choisit pas sa famille. Ainsi, l'homosexualité a été retirée de la liste du manuel de diagnostic et statistique des maladies mentales (DSM) en 1985 et depuis le début des années 1990, l'homosexualité autrefois considérée comme une pathologie mentale a été déclassifiée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'OMS considérant la relation amoureuse, sexuelle entre homme/homme, femme/femme aussi normal que les relations hétérosexuelles. Le psychiatre américain, Judd Marmor, a sa définition de l'homosexualité : « Peut-être considérée comme homosexuelle une personne qui, durant sa vie adulte, manifeste une préférence pour des personnes de son propre sexe, est sexuellement attirée par ces personnes et a habituellement, mais pas nécessairement, des relations sexuelles avec une ou plusieurs de ces personnes ».

Le phénomène est irréversible et pas nouveau. Bon an mal an, les homosexuels continueront àêtre nombreux et à réclamer des droits. Pourvu que l'environnement social leur soit favorable. Et c'est bien là le problème. Car au Burkina Faso, la communauté dans sa majorité est hostile à la pratique et ne tarde pas à les qualifier de maudits. Avec des raisons car la recherche d'une sexualitéépanouie n'est pas la source de motivation première des homosexuels du Faso. Misère est mère des maux. Pour peu de sou, pour un visa, ou pour être avec des étrangers, des Occidentaux pour la plupart des jeunes burkinabè peuvent contre leur nature sexuelle sacrifier leurs culs.

Contrairement à l'Europe et à l'Amérique, les religions et les cultures sont encore des freins à l'expression sinon à la tentation de l'homosexualité. Mais pour combien de temps quand on sait que les religieux de la France, des Etats-Unis se sentent ridicules en défendant encore le « monde de Dieu ». Et dans la mesure où les hétérosexuels ont déjà du mal à vivre leur amour pour cause de conjoncture sociale, économique, le Burkina Faso peut continuer à ignorer la question des homosexuels. Mais ils existent et il va falloir aborder la question un tant soit peu. Sinon sous le coup des promesses de financements, des politiques, des organisations non-gouvernementales voire les gouvernements se permettront de transposer et de nous imposer encore des réalités d'ailleurs par le « billet » des traités internationaux.

Aidons les malheureux, interpellons les prostitués, appréhendons les adeptes des « WAC », donnons une vie saine aux prisonniers et on se rendra compte que la problématique de l'homosexualité est un non évènement. Heureusement, riche de notre pauvreté, on est encore loin des questions de transsexuels, de mère porteuse, d'adoption d'enfant par des parents homosexuels….

Ousséni BANCE

L'Express du Faso


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