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Gouvernement TIAO : Vous avez dit 32 ministres ?

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Le troisième gouvernement de l'ère Tiao compte 32 ministres. 34 en réalité, si l'on y ajoute le ministère de la défense qui est détenu actuellement, comme on le sait, par le Président du Faso en personne. Mais également le secrétaire général du gouvernement et du Conseil des ministres qui a rang de ministre.

La première idée qui me vient en tête c'est celle d'une équipe pléthorique et lourde, qui aurait pu faire l'économie des appellations et des postes pour aller à l'essentiel. Certains ministères se chevauchent d'ailleurs dans les attributions et il faudra encore du temps pour bien faire la part des choses entre ce qui revient à un département plutôt qu'à un autre.

Dans le gouvernement précédent, il est de notoriété que des ministres se sont crêpé les chignons tout simplement pour des questions de prérogatives. Et plutôt que d'aller dans le sens d'éviter d'autres conflits du même type, il me semble que la nouvelle équipe qui vient d'être formée n'a pas pris en compte cette situation. Elle a même davantage ouvert la brèche en se basant sur des considérations qui tiennent plus à des logiques de politique politicienne qu'à autre chose.

En outre, pour un chef du gouvernement qui prône constamment la rigueur et demande à ses concitoyens et à ses fonctionnaires de se serrer la ceinture, je trouve qu'on aurait pu mieux faire en resserrant les attributions.

Et que dire lorsqu'un leader de parti affirme urbi et orbi que les propositions qui lui ont été faites pour entrer au gouvernement étaient « juteuses » ? Cela donne à méditer… Ainsi donc la politique au Burkina est devenue officiellement une affaire de ‘'jutosité'' !

Beaucoup de discours et d'engagements ont été pris en 2012 sur le thème de la moralisation de la vie publique. Mais au finish, les lignes n'ont pas beaucoup bougé, à mon humble avis. Mieux, l'on est rapidement retombé dans les mêmes travers que ceux que l'on critiquait auparavant.

32 (ou 34 ministres) dans un pays comme le Burkina, dont on se plait pourtant à répéter à longueur de journée que les ressources sont limitées, et qui croule continuellement sous le fardeau de l'aide publique au développement, ce n'est pas raisonnable.

Lorsqu' un gouvernement défend les principes de la bonne gestion, il se doit d'être le premier à les mettre en application. Faute de quoi, il court le risque de jeter du discrédit sur ses propres actions. A ce propos, le gouvernement gagnerait à communiquer sur les économies éventuelles faites à son propre niveau en termes de rationalisation des dépenses et nous dire combien lui-même coûte réellement au contribuable en ‘'TTC''. La seconde réflexion qui découle de la première, c'est le coût engendré par cette débauche de ressources humaines. La dizaine de ministres remerciés après la formation du nouveau gouvernement va continuer de percevoir le même traitement dont elle bénéficiait lorsqu'elle était en fonction pendant encore six mois !

Quant aux nouveaux ministres qui viennent de faire leur entrée au gouvernement, ils percevront, selon mes sources, chacun, des dizaines de millions de FCFA pour s'assurer une confortable installation avant de commencer le travail. Soit plusieurs centaines de millions de FCFA au total pour se ‘'ministrer''.

Sans oublier qu'il y a également un Sénat qui arrive avec ses membres et dont il faudra nécessairement tenir la comptabilité sur le budget national.

Bref, cette démocratie de type bling-bling coûte excessivement cher au citoyen, comparé aux maigres résultats produits et qui ne sont pas toujours à la hauteur des attentes.

Bien entendu, il ne faut pas être naïf. Il y a l'honorabilité de la fonction, et j'en conviens. Mais cette honorabilité doit être encadrée pour tenir compte du contexte, et pour ne pas être en décalage flagrant avec la réalité. Malheureusement l'Assemblée nationale qui a la charge du contrôle de l'action gouvernementale, dans le fond comme dans la forme, ne joue pas suffisamment son rôle. Soumise qu'elle est, à l'exécutif, du fait de la mécanique majoritaire…

J. SOME
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