Le non-respect des règles de la circulation routière très souvent sous l'œil impuissant des forces de sécurité a sans doute inspiré le député Zacharia Tiemtoré. En effet, sur la base de sa question orale sans débat, le ministre de l'Administration territoriale et de la sécurité, Jérôme Bougouma, a décliné devant la Représentation nationale le 20 décembre 2013, les mesures de réforme du contrôle de la circulation dans nos grandes villes.
Avec au perchoir le président Soungalo Apollinaire Ouattara, la plénière de ce 20 décembre 2013 a eu un calendrier des plus chargés. 14 questions orales dont deux avec débat étaient en effet, inscrites à l'ordre du jour. Se trouvent ainsi interpelés, des ministres et le Chef du gouvernement.
Le plat de résistance de la séance commence avec la question orale sans débat du député Zacharia Tiemtoré qui a voulu que le ministre de l'Administration territoriale et de la sécurité, Jérôme Bougouma, dise à la Représentation nationale ce qu'il envisage faire pour instaurer le réflexe du respect des règles de la circulation routière, en particulier dans nos villes. Question inspirée par des cas de violation des règles de la circulation ; cas aggravés de refus d'obtempérer aux forces de sécurité, et donnant lieu quelques fois à des accidents.
A en croire le ministre Jérôme Bougouma, il est recommandé aux forces de sécurité de ne pas engager une course-poursuite derrière ces « citoyens indélicats » qui auraient réussi à s'enfuir, mais plutôt d'utiliser des moyens qui selon lui, sont plus efficaces pour faire face à ce genre de situations. Lesquels ? On n'en saura pas plus.
Mais pour l'avenir, ce sont des caméras de vidéo-surveillance qui seront installées dans les intersections et aux carrefours dangereux des grands axes routiers.
L'autre stratégie, non la moins efficace, requiert préalablement l'immatriculation de tous les véhicules à moteur ayant une cylindrée supérieure ou égale à 50 cm3. Ce qui permettra, en cas d'infraction commise en circulation routière, de relever le numéro d'immatriculation pour aller rechercher la personne dans le fichier de la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM) où sont centralisées toutes les cartes grises. Dans ce sens, précise Jérôme Bougouma, l'accessibilitéà ce fichier est en train d'être améliorée.
Et la réforme majeure annoncée par le ministre en charge de la sécurité, c'est celle qui interviendra dans le cadre du « projet IRAPOL ». C'est un projet en expérimentation, a confié Jérôme Bougouma. Avec la mise en œuvre de ce projet, ce sont les agents de la gendarmerie et de la police routière qui seront dotés en tablettes. « Et le logiciel qui sera à l'intérieur, précise Jérôme Bougouma, permettra aux policiers, aux gendarmes, de photographier simplement l'usager indélicat ». Et instantanément, tous les agents postés sur la même route sont informés qu'il y a quelqu'un qui vient de brûler le feu de stop ; information automatiquement communiquée à la DGTTM. Toute chose qui permettra d'avoir l'identité de la personne ainsi détectée. A en croire le ministre Bougouma, « on peut même l'appeler sur son téléphone cellulaire pour lui demander de se présenter au commissariat le plus proche, ou tout simplement aller l'attendre à son domicile pour lui délivrer une contravention dont le montant sera revu à la hausse ». Et d'espérer que le déploiement de ce système permettra d'avoir des résultats plus importants dans la dissuasion quant à la commission d'infraction aux règles de la circulation routière.
Investir plus dans la prévention
En sus, l'augmentation des effectifs des forces de sécurité constitue une des priorités du gouvernement. C'est du moins ce qu'a laissé entendre le ministre en charge des libertés publiques. Dans ce sens, ce sont, précise-t-il, 3 000 volontaires adjoints de sécurité qui ont déjàété recrutés cette année même. Ce qui, selon lui, «va permettre de renforcer le dispositif de règlementation de la circulation routière dans les centres urbains et péri-urbains ».
Par-delà toutes ces stratégies, le ministre Jérôme Bougouma a annoncé la poursuite et le renforcement des actions de sensibilisation en utilisant tous les supports possibles et toutes les langues nationales. Il a, au passage, salué les actions de règlementation de la circulation opérées par les jeunes bénévoles dans la ville de Ouagadougou, les actions de sensibilisation faites par l'ONASER, les actions de contrôle de vitesse par les services de police et de gendarmerie dans les entrées des agglomérations.
Ces éléments de réponse apportés, c'est un Zacharia Tiemtoré« satisfait » qui a exprimé ses encouragements au gouvernement.
Fulbert Paré
Lefaso.net