Du 2 au 5 décembre, Le Burkina Faso et la Banque Mondiale célèbrent leurs 50 années de coopération. La cérémonie d'ouverture de cet évènement s'est déroulée, ce lundi 2 décembre 2013 à Ouagadougou, sous le patronage du Premier ministre, Luc-Adolphe Tiao. Partenariat durable et développement ont été les maîtres-mots de cette matinée d'anniversaire.
« 50 ans, c'est court dans l'histoire d'un pays mais long en terme de partenariat », a déclaré Mercy Tembon, la Représentante Résidente de la Banque Mondiale au Burkina Faso, en préambule de son discours. C'est, en effet, le 2 mai 1963 – trois ans après son indépendance -, que le Burkina Faso adhère à la Banque Mondiale, devenant ainsi son 88e membre. Dès 1969, un premier crédit est accordé au pays pour développer le secteur des télécommunications. S'en suivra le financement d'un bon nombre de secteurs clefs, à commencer par l'agriculture qui, comme l'a rappelé Mercy Tembon, est la première condition à l'amélioration de la vie des populations. Concrètement, 4 milliards de dollars ont été injectés dans l'économie du pays par la Banque Mondiale. Parfois critiquée, au regard des résultats mitigés quant à l'amélioration des conditions de vie, l'implication de la Banque Mondiale dans le développement du pays se veut, aujourd'hui plus que jamais, un tremplin vers la prospérité.
« Le Burkina Faso sur la voie de l'émergence »
Dans son discours d'introduction, Luc-Adolphe Tiao a insisté sur les ambitions de développement du Burkina caractérisées par la Stratégie de développement accélérée et de développement durable (SCADD) qui s'étale sur une période de quatre ans (2011-2015). Après avoir cité en exemple le pôle agro-industriel de Bagré dans lequel la Banque Mondiale a injecté 115 millions de dollars, le Premier ministre a fait part de ses espoirs de financement quant à l'autre pôle de développement important du pays situéà Samandéni. «Le Burkina Faso est désormais sur la voie de l'émergence», a- t-il conclu.
« La Banque Mondiale a changé»
«La Banque Mondiale des années 90 n'est plus celle d'aujourd'hui», a insisté Mercy Tembon. «Avant, c'était l'assistance et, désormais, nous sommes dans le partenariat », s'est-elle justifiée avant de présenter les trois grands axes de la stratégie de la Banque Mondiale au Burkina Faso pour les années à venir. En premier lieu, il s'agit d'accélérer la croissance économique et durable, avec comme fil conducteur la SCADD. Le deuxième objectif vise à améliorer la gouvernance en vue d'une plus grande efficacité des services sociaux, en améliorant, notamment, la qualité de l'enseignement. Enfin, la Banque Mondiale souhaiterait réduire les facteurs de vulnérabilitééconomiques, sociaux et environnementaux. Les Burkinabè, quant à eux, attendent que ces déclarations ne soient pas que des vœux pieux.
Pierre Mareczko
Lefaso.net