Ils écopent des peines d'emprisonnement avec sursis de deux mois à un an et à des amendes qui vont jusqu'à 590 000 F CFA. Il s'agit des quatorze des travailleurs de la Filsah, dont les 10 délégués de la CGTB qui ont été situés, ce 23 novembre 2013 à Bobo, sur leur sort après un procès marathon ou plutôt difficile et éprouvant pour les parents, amis et collègues des inculpés.
Répondant des faits de participation à une manifestation armée sur la voie publique, de destruction de matériels privés et de coups et blessures sur un de leur supérieur, 14 des travailleurs de la Filsah étaient en effet face aux juges. Constitués en partie civile, la Filsah et des cadres de cette entreprise ont assisté aux procès. Après avoir entendu les deux parties, le tribunal a décidé d'infliger des peines d'emprisonnement avec sursis de deux mois à un an et des amendes allant de 100 000 à 590 000 F CFA. Pour les avocats de la défense, notamment maître Prosper Farama, le verre est à moitié plein ««Je pense que le procès s'est déroulé dans de très bonnes conditions. Et ça déjà, c'est une bonne chose. Maintenant en ce qui concerne le verdict, nous sommes partiellement satisfaits, vous avez suivi que nous avons démontré et à suffisance qu'il n'avait pas eue manifestation illicite telle que qualifié par le parquet et le tribunal nous a suivi. Par contre, certains des prévenus (deux personnes) ont été retenus coupables de coups et blessures. Sur la question de la destruction volontaire de biens, celui qui a été poursuivi pour la destruction de biens n'a pas reconnu les faits. Et les témoins à charge qui ont déposé contre lui se sont véritablement contredits, c'est la preuve que pour nous, qu'il y avait au moins un doute sur sa culpabilité. Mais hélas, le tribunal s'en a fait une autre conviction». Du côté de la Filsah, il n'y a eu aucun commentaire sur le verdict.
Rappel des faits
Protestant contre le licenciement de Béma Sékongo et ceux supposés d'autres travailleurs en plus de bien d'autres revendications, des travailleurs de la Filsah avaient organisé un sit-in dans les environs de leur usine dans la soirée du jeudi 05 novembre 2013. Dérive ou instrumentalisation, les choses avaient déraillés selon certains commanditaires. Parce qu'initialement et selon leurs dires il était juste prévu des cris de colère de 14 h à 16 h. Au lieu de cela, un de leur supérieur a été pris en partie par un travailleur le temps que d'autres manifestants ne lui viennent en secours. Egalement considérée comme une conséquence de la manifestation, la destruction d'une caméra de surveillance dans l'usine. Aux sortir de cette affaire, il y a eu des dizaines de licenciés et 14 arrêtés dont Seydou Ouedraogo, ex gréviste de la faim, délégué syndical et actuel Secrétaire général des délégués du personnel de la Filsah.
Ousséni BANCE
Lefaso.net