Pour la énième fois, les Ouagavillois ont été sevrés d'électricité parce qu'une panne est survenue sur le réseau entre Pâ et Ouagadougou. Il a fallu que les techniciens de la Nationale d'électricité aillent chercher et trouver cette panne qui n'a prévenu personne avant d'avoir lieu. Heureusement que les techniciens déployés en nombre suffisant, ont travaillé sans relâche et sont venus, malgré tout, à bout de cette panne.
Cette fois-ci, la Société nationale burkinabé d'électricitè (SONABEL) n'a pas eu besoin d'envoyer un technicien à l'étranger pour lui apporter une pièce de rechange. Les Ouagavillois sont maintenant habitués à ce genre de panne et surtout, au délestage qui, en vérité, fait désormais partie du système de distribution de l'électricité dans nos villes. De même que les coupures subites, suite à des vents. Devenues courantes en cette période de pluies accompagnées de vents.
De son côté, l'Office national de l'eau et de l'assainissement (ONEA) ne satisfait pas mieux ses clients. Même si, ces derniers temps, on a constaté une légère amélioration de l'offre en matière d'eau. Les habitants connectés au réseau de distribution ont été habitués, malgré eux, à cet autre délestage dans la distribution de l'eau. Vous avez l'eau le matin, il n'est pas évident que vous l'aurez à votre retour à la maison à midi. Si la nuit vous avez eu la chance de vous doucher et l'imprudence de ne vous être pas approvisionné, il se peut qu'au réveil, vous soyez surpris par une coupure d'eau. A tel point que personne, surtout les ménagères, ne savent exactement à quel moment il y a de l'eau au robinet ou pas. Même en cette période de pluies, les clients peuvent s'attendre à des coupures d'eau à n'importe quel moment.
Les opérateurs de téléphonie mobile ne font pas non plus mieux. Les réseaux « coupent » quand ils veulent sans prévenir les clients. Qui sont obligés de s'en faire une raison. Que ce soit le premier réseau cellulaire, le plus grand ou encore celui qui vous offre du crédit même quand vous recevez un appel, ils sont tous les mêmes. Aucun n'est meilleur à l'autre. Si au début, porter sur soi trois téléphones avec des numéros de chaque opérateur était un signe de prestige, aujourd'hui, beaucoup d'usagers le font pour être joignables au cas où l'un des réseaux « déconne ». Les coupures ou dysfonctionnements de réseaux sont si fréquents que lorsque les « bonus » s'y invitent, tout se gâte. Non contents de nous servir au rabais, certains opérateurs trouvent un grand plaisir (c'est comme cela qu'il faut le dire) à embêter leurs clients avec des messages dérangeants. Quant aux jeux inutiles et les services du genre « appelez gratuitement à partir de la 3e minute » ou des « offres spécialement conçues pour vous » ou encore « rentrez dans le millionnaire » ils sont eux aussi, dérangeants, puisqu'ils perturbent le client. A n'importe quel moment.
Le plus grave c'est quand on entre dans la génération 3,75 G ou 3G+. Avec elle, on peut faire vraiment comme on veut. Seulement, avec beaucoup de difficultés car la quasi-totalité des pages ne peuvent être affichées. Et on entre de plein pied dans un autre service public et non des moindres. La banque. « On n'a pas de réseau ou le réseau est faible ». Est un refrain quotidien auquel de nombreux clients sont habitués. Encore malgré eux. Pénalisant ainsi de nombre d'entre eux clients dont certains préfèrent garder leur argent à la maison. Rien que pour être sûrs de pouvoir en disposer quand ils sont dans le besoin.
Quand on sait que cette situation perdure et joue négativement sur le développement d'une façon générale, on est tenté de dire que le chemin est encore loin. Et même très loin.
Dabaoué Audrianne KANI
L'Express du Faso