Les éléments de la police ont présenté deux bandits et un receleur présumés à la presse, le mercredi 25 septembre 2013 au commissariat central de police de Bobo-Dioulasso.
Le dernier cas de vol d'un montant de 10.000.000 de F CFA, dont la victime est un commerçant du nom de Amidou Balma, remonte au 14 septembre 2013. M. Balma, à sa sortie d'une banque a été suivi par Edmond et son acolyte, tous deux Nigérians. Ayant pris le soin auparavant de fixer des pointes sur une roue, ils l'ont suivi, attendant le moment où il s'arrêtera pour constater la crevaison, afin de s'emparer de son argent. Cela n'a pas tardé, et dès qu'il est sorti du véhicule, l'un des bandits, de l'autre côté s'est emparé des 10 millions de F que le commerçant venait de retirer en banque. La victime qui s'est rendue compte du coup a crié : « aux voleurs ! », alertant les riverains qui se sont lancés à la poursuite des deux malfrats bloqués à une intersection par la densité de la circulation. C'est à ce niveau donc que celui qui était remorqué est tombé et a été molesté par une foule qui l'aurait achevé si la Brigade anti-criminalité n'était pas intervenue. Son conducteur n'a pas eu plus de chance, dans sa tentative de fuite.
Il a été pris alors qu'il traversait un champ de maïs dans les bas-fonds de Dogona. Mais depuis leur arrestation jusqu'à la date de la relation des faits, on continue de s'interroger sur le sort des 10 millions de francs qui n'ont pas encore été trouvés sur les bandits présumés. Ces derniers sévissaient à Bobo-Dioulasso, depuis plus d'un an, et la première plainte enregistrée par la police remonte au 16 mars 2013. Les présumés auteurs prenaient le soin de préparer les pointes qu'ils fixaient sur les roues de leurs victimes ciblées depuis la banque. Après leur arrestation, sept personnes se disant victimes de ces cas de vol ont déclaré des pertes d'argent que la police estime à 66.300.000 F CFA. Pour le commissaire de police, Zakaria Sanou, les populations doivent prendre un minimum de précautions lors de leurs opérations en banque. « Certains sortent des banques avec les enveloppes pleines en bandoulière, qu'ils déposent imprudemment ensuite sur les sièges du véhicule », a-t-il dit. Cependant, les deux bandits arrêtés et les deux autres fuyards bénéficiaient de la complicité du sieur Patrick Ouattara. Suivant la déclaration liminaire de la police, il ressort que ce dernier a reçu des bandits présumés, une somme de 300.000 F CFA qu'il aurait utilisée pour louer une villa de quatre chambres transformées par lui en chambres de passe.
Toujours selon cette même version, il aurait connu ces Nigérians alors qu'il était gérant d'une auberge à Bindougousso, tombée par la suite en faillite. La villa louée servait de gîte à ses amis nigérians lorsqu'ils arrivaient à Bobo. La perquisition du domicile aurait permis de découvrir du chanvre indien et les pointes préparées pour d'autres opérations. Deux dames trouvées sur les lieux, la concubine de Patrick et sa sœur auraient témoigné que Patrick leur a dit que ses amis étaient des vendeurs d'or. En dehors du Burkina, les mêmes délinquants présumés opèreraient au Mali, en Guinée, au Bénin et dans bien d'autres pays de la région.
Tielmè Innocent KAMBIRE
Sidwaya