Déclaration du Mouvement Burkinabé pour l'Emergence et la sécurité du secteur Minier la Sauvegarde et la Réhabilitation de l'Environnement (MBEM/SRE)
Après de longues campagnes de sensibilisation sur l'utilisation abusive des produits chimiques nocifs et dangereux tels que le cyanure et le mercure, le Mouvement burkinabè pour l'émergence et la sécurité du secteur minier, la sauvegarde et la réhabilitation de l'environnement (MBEM/SRE) réitère une fois de plus son appel à lutter contre la pratique de cyanuration non maitrisée au Burkina Faso.
Malgré l'interdiction par le ministère des mines de l'utilisation des produits chimiques dans l'orpaillage le phénomène fait toujours son bonhomme de chemin sur les sites d'exploitation artisanale. Le plus grave, c'est qu'avec l'utilisation de ces produits toxiques dans le traitement du minerai, les orpailleurs font courir le risque d'une catastrophe écologique au Burkina Faso.
Le phénomène est de plus en plus grandissant et les coupables ne s'en cachent d'ailleurs plus. De nombreux sites et villages sont devenus le théâtre d'une cyanuration abusive et incontrôlée qui ne dit pas son nom.
Ainsi, à Bouroum, dans la province du Namentenga, la cyanuration prend des proportions inquiétantes. C'est pour nous ici de lancer un appel à toutes les autorités afin que des mesures soient prises pour mettre fin à cette pratique.
Sur le site du Filon rouge à Bouroum, des individus s'adonnent régulièrement à la cyanuration au vu et au su de tout le monde. Du reste, des éleveurs de la zone ont perdu quelques animaux du fait de la contamination des eaux.
Il faut dire que le phénomène de cyanuration à Bouroum est connu de tous dans la localité, il suffit de faire un tour dans les lieux pour se rendre compte de l'ampleur du phénomène. Aussi, nous voudrions également lancer un appel à tous les les fils et filles de la localité afin de mettre fin à cette pratique incontrôlée.
Le site de filon rouge n'est un cas isolé, on peut également citer le site de Ampanaba, de Gouwegou à moins d'une dizaine de Km de Taparko, le site de Gemse à quelques km de la mine où la cyanuration est devenue une activité banale. Le comble ici, c'est que ces individus ignorent tout des conditions d'utilisation et des méthodes de prévention des risques.
La région du Centre Nord est le plus touchée par ce phénomène nuisible. Plusieurs localités de la région telles que le département de Mane (village de Yabo et Zecko , Baskouda , kindpelga), dans le BAM les sites de Guibare, de Tikare sont aussi en proie de ces prédateurs qui sont sans loi ni foi.
Devenu le premier produit d'exportation du Burkina Faso, l'or risque, si rien n'est fait de passer également au premier rang des causes de décès dans notre pays. Les populations sont de plus en plus exposées au risque de contamination au cyanure. Dans certaines localités, c'est à quelques encablures du marché que des individus pratiquent la cyanuration.
Conscient des dangers que représente la cyanuration, le MBEM/SRE lance un appel fort afin que des solutions fortes et efficaces soient trouvées pour mettre fin à cette pratique.
Ily Theodore Secrétaire général du Mouvement Burkinabè pour l'Emergence et la sécurité du secteur Minier, la Sauvegarde et la Réhabilitation de l'Environnement (MBEM/SRE)
Tél : 70. 47. 47. 04
Encadré (arrêté du ministère de l'énergie des mines et des carrières) :
Nous vous rappelons de la note N° 09 /095 /MCE/SG/DGMGC du ministere des mines signée par Monsieur Abdoulaye Abdoul Kader CISSE le 20 février 2009 je cite : Il m'est revenu que des individus utilisent des produits chimiques notamment le cyanure pour le traitement du minerai sur certains sites artisanaux.
Par la présente , je voulais rappeler à chaque artisan minier qu'il est interdit l'utilisation du cyanure sans autorisation dans le traitement du minerai .
En effet, l'alinéa 4 de l'article 166 du décret N°2005-047/PRESS/PM/MCE portant gestion des autorisations et titres miniers stipule que « sauf dérogation accordé par le Directeur General des Mines, de la Géologie et des Carrières, l'utilisation des substances explosives pour l'abattage et celle des produits chimiques pour le traitement des minerais sont interdites ».Donc j'invite chaque artisan minier au strict respect de ces dispositions.
Tout contrevenant s'expose aux sanctions prévues par l'alinéa 1 et 2 de l'article 107 du code minier.