Dans le cahier de charge des différentes radios et télévisions, il est fait mention que ces dernières doivent diffuser au moins 40% de musique burkinabè pendant les plages musicales. Mais le constat actuel est tout autre. La majeure partie de ces stations de radios et télévisions ne respectent pas cette prescription du Conseil supérieur de la communication (CSC). Pour attirer l'attention des responsables sur le bien-fondé de respecter cet engagement, les journalistes culturels membres du réseau « Plume alerte » et de l'association des journalistes et communicateurs culturels (J2C) veulent battre le pavé, le samedi 7 septembre prochain. L'information a été donnée le vendredi 30 août à Ouagadougou au cours d'une conférence de presse.
«Les artistes burkinabè sont de plus en plus critiques envers nous, les animateurs et journalistes culturels», a indiqué d'entrée de jeu, Richard Tiéné et président du réseau « Plume alerte ». Il est très souvent reproché aux journalistes de faire la part belle à la musique étrangère. Alors que dans la plupart des cas, ces acteurs des médias ne sont pas directement responsables du non respect du quota de diffusion de la musique burkinabè.
Pour tirer la sonnette d'alarme, les hommes de médias ont choisi le 7 septembre prochain pour parcourir des artères de Ouagadougou. «Nous voulons susciter le débat sur la question», ont indiqué les conférenciers. La marche débutera, selon les organisateurs, devant la Maison du Peuple et va s'achever devant le Centre national des Arts, du spectacle et de l'audiovisuel (CENASA). «Arrivé là bas, nous remettrons à la présidente du CSC, un mémorandum», a ajouté le conférencier. Ce document contientdes propositions concrètes et réalisables qui vont permettre de promouvoir la musique burkinabè. Il s'agira entre autre de la tenue d'une rencontre des acteurs de la filière musique afin de se pencher sérieusement sur l'avenir de la profession et de la forme de coopération qui puisse exister entre les médias et les artistes. «Le quota avait été décidé il y a longtemps. Les acteurs peuvent convenir de l'augmenter ou de le réduire. Ce sera à eux d'en décider», a précisé Richard Tiéné. De l'avis des conférenciers, l'argument basé sur l'indisponibilité ou la qualité des œuvres burkinabè ne tient plus la route. «Aujourd'hui on ne peut plus dire qu'on ne trouve pas les œuvres musicales burkinabè sur le marché ou que ces œuvres ne sont pas de qualité. Parce que même sur des chaines internationales, on joue maintenant de la musique burkinabè», a fait remarquer M. Tiéné.
Les artistes ont trouvé des avocats pour défendre leur cause. Ils promettent d'ailleurs de prendre d'assaut la marche de ce jour afin de lui donner de l'importance.
Jacques Théodore Balima
Lefaso.net