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Travaux du Comité de suivi sur le Sénat : Ce qu'en pensent des burkinabè

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Sur convocation du Chef de l'Etat, le comité de suivi de la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles travaille depuis le 21 août 2013 pour faire un bilan sur la mise en œuvre du Sénat. Un rapport accompagné de propositions doit être remis au Chef de l'Etat au plus tard le 30 août 2013. Le vendredi 23 août 2013, lefaso.net a tendu son micro à quelques citoyens : Qu'est- ce qu'ils pensent du comité et quelles sont leurs attentes par rapport aux conclusions qu'il doit soumettre au Chef de l'Etat ? Ce sont-là, les questions posées. Durant ce micro-trottoir, la grande majorité des femmes approchées n'ont pas voulu répondre à nos questions. Est-ce par peur de s'exprimer ? Ou est-ce par ignorance, nous ne saurons vous le dire.

Amadou Bélem, agent de banque : Aujourd'hui, avec la crise sociale sérieuse que nous traversons, la mise en place du Sénat ne peut plus être à l'ordre du jour. Pour une société qui veut évoluer, l'accent doit être mis impérativement sur l'éducation et la santé.

Mes attentes sur les propositions du comité du suivi de la mise en place du Sénat, c'est qu'il fasse des propositions concrètes au Chef de l'Etat sur la gestion de ce budget (36 milliards de F CFA) alloué au préalable à la mise en place et au fonctionnement du Sénat sur cinq ans. Déjà, trois milliards sont disponibles pour la mise en place du Sénat en 2013. Je propose qu'on les réaffecte à l'université de Ouagadougou (UO). Le reste peut être réinvesti dans la santé et l'éducation en général. Ce qui est sûr, nous voulons savoir où cet argent ira après la suppression du Sénat.

Nous ne pouvons pas faire du Burkina Faso, un « Pays émergeant » si nous formons des mendiants, si le système sanitaire est précaire, si nos besoins primaires ne sont pas satisfaits. Le Sénat n'est pas une priorité. Déjà, nous disposons d'une pléthore d'institutions qui, si elles fonctionnaient normalement feraient du Burkina, un Etat de droit, un Etat démocratique.

Yacine Ilboudo, éleveur : Mes attentes des propositions du comité de suivi de la mise en place du Sénat, c'est la suppression pure et simple de ce « machin budgétivore ». Déjà, nous avons beaucoup d'institutions inutiles et budgétivores comme le conseil économique et social (C.E.S.). Nous sommes fatigués de constater que l'argent du contribuable n'est pas utiliséà bon escient et surtout que les besoins prioritaires des populations sont relégués au dernier plan.

J'invite d'ailleurs les O.S.C (organisations de la société civile) à se pencher sur les dépenses publiques (C.E.S., secrétariats permanents…). En voulant caser ses amis et proches, notre chef d'Etat crée des institutions qui n'ont pas lieu d'être.

Philippe Nana, particulier : Ce comité de suivi de la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles d'abord est une arnaque. C'est de l'argent jeté par les fenêtres.

Ce que nous attendons néanmoins de ce comité, c'est qu'il dise la vérité au Président Blaise Compaoré. Nous ne voulons pas du Sénat et nous nous battrons pour qu'il ne soit pas mis en place. Même si pour cela, nous devons mourir, nous l'acceptons. Nous nous battons maintenant pour que nos enfants aient de meilleurs lendemains.

Tout le monde dit de lui qu'il est un bon facilitateur et un bon médiateur. Maintenant, c'est dans son pays que tout se passe. Qu'il nous montre qu'il est digne de la confiance que nous lui avons accordée pendant tout ce temps en nous montrant que l'intérêt supérieur de la nation passe avant les intérêts égoïstes des uns et des autres.

Modeste Kaboré, élève et parkeur : Pour moi, les gens qui sont dans ce comité ne sont pas fiables. Ce sont des gens du pouvoir et des gens à la solde du pouvoir. Donc, je doute de leur bonne foi.

Les mobilisations du 29 juin 2013 et surtout celle du 28 juillet 2013 ont montré que la population est contre ce Sénat. Dites la vérité au Président, dites lui ce que nous voulons tous : la paix. Il ne peut pas s'illustrer comme un faiseur de paix à l'international et dans son propre pays, semer la discorde, la division. Dites lui que nous ne voulons pas du Sénat et que nous nous battrons jusqu'au bout.

Laure Yaméogo, medecin : L'éducation et la santé sont prioritaires au Burkina Faso. On demande aux gens de se serrer la ceinture et on veut donner plus de 1 500 000 F CFA à chaque sénateur. Quand même… La grille salariale est la plus faible de la sous-région. Nous sommes dans un pays où 70% environ de la population a moins de trente ans. On ne peut pas continuer à faire travailler les retraités au détriment des plus jeunes, qui sont dynamiques et veulent construire leur vie.

Mon attente c'est la suppression du Sénat au profit de la valorisation des compétences des jeunes dans tous les secteurs d'activités. Investissons dans la santé. Nous avons une panoplie d'institutions qui, si elles jouaient leur rôle renforceraient notre démocratie. Cultivons l'équité, la justice, la liberté d'expression et sachons répondre d'abord aux besoins primaires de la grande majorité.

Lamine Sawadogo, instituteur : Ce comité est un surplus de dépenses. Personnellement je ne fais pas confiance à ce comité car constitué essentiellement de personnes acquises au pouvoir et à l'institution du Sénat au Burkina Faso. De ce fait, prendront-ils réellement les préoccupations et attentes des populations ? Je ne sais pas.

De toutes les façons, le Président lui-même sait ce que nous attendons de lui. Non au Sénat, c'est que nous attendons d'eux tout simplement.

M Ouédraogo, commerçant : Nous avons participé aux deux marches contre le Sénat. Donc, nos attentes c'est la suppression du Sénat.

Notre Président a une bonne presse internationale. S'il est Président, c'est parce qu'il y a des gens derrière lui. Il doit savoir aussi, que nul n'est indispensable. Et nul n'est éternel. Il doit aussi savoir que s'il y a la paix au Burkina Faso, ce n'est pas l'œuvre d'une seule personne. Nous y contribuons tous. Tous les pays où les présidents ont régné pendant une longue période sont en guerre actuellement. Est-ce ce qu'il veut pour notre Patrie ?

Des Présidents comme Kadhafi étaient plus puissants que lui. Où sont-ils actuellement ? Quelle image veut-il qu'on garde de lui ? Nous sommes tous des êtres humains. Nous écrivons notre histoire et passons. Que veut-il que le pays retienne de lui ? Ce que j'attends de Blaise Compaoré, c'est qu'il nous montre qu'il est un digne Burkinabé et surtout que ce sont les intérêts du Burkina qu'il défend. Il est un médiateur et facilitateur hors pair, qu'il mette ses talents au profit des populations Burkinabé car les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Propos recueillis par Patindé Amandine Konditamdé

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