La situation nationale marquée par une opposition entre partisans et adversaires à la mise en place du Sénat fait craindre pour la paix sociale. L'ADF-RDA en appelle donc à la sagesse du gouvernement afin d'éviter l'irréparable. C'est le sens de la déclaration qui a sanctionné une réunion du Secrétariat exécutif national et dont nous vous proposons lecture.
Le Secrétariat Exécutif National (SEN) de l'Alliance pour la Démocratie et la Fédération-Rassemblement Démocratique Africain (ADF-RDA) s'est réuni le 29 juillet 2013 sous la présidence de Me Gilbert Noël Ouédraogo, Président du Parti, en vue d'analyser les derniers évènements politiques et d'échanger sur la situation nationale.
Le SEN a observé d'emblée que depuis le vote de la loi organique sur l'organisation et le fonctionnement du parlement, le climat social se dégrade avec une montée des tensions. Il en veut pour preuve la succession des manifestations de rue, la multiplication des revendications légitimes des populations et la grogne qui semble se généraliser. Le SEN a aussi noté une radicalisation des positions qui lui fait redouter un affrontement regrettable.
Analysant l'élection sénatoriale du 28 juillet 2013 à laquelle l'ADF-RDA n'a pas participé, le SEN a d'abord félicité tous les militants et les conseillers municipaux qui ont respecté le mot d'ordre du Parti en ne se rendant pas dans les bureaux de vote malgré les pressions multiformes exercées sur eux à certains endroits.
Le SEN a ensuite déploré une nouvelle fois la précipitation et l'absence de concertations ouvertes et sincères qui ont caractérisé jusque-là la mise en place du Sénat. Cette méthode critiquable n'a pas permis de trouver un consensus au niveau des acteurs sociaux et politiques sur la configuration de cette deuxième chambre et sur les conditions de son expérimentation dans notre pays. Toute chose qui est préjudiciable à la crédibilité de cette institution et partant, au rôle qu'elle est censée jouer dans notre système démocratique.
Au cours de la journée électorale du dimanche, malgré les appels au calme, des heurts ont éclaté dans plusieurs localités du Burkina Faso témoignant de l'hostilité de la majorité de la population vis-à-vis de cette institution qui divise beaucoup plus qu'elle ne rassemble. Si rien n'est fait avant la fin des vacances scolaires, la prochaine rentrée sera à hauts risques car, une jonction des mouvements de colère pourrait déclencher un enchaînement non maîtrisable d'événements douloureux.
Considérant qu'il n'est pas encore tard pour agir et éviter au pays un embrasement, l'ADF-RDA, fidèle à son engagement de toujours privilégier l'intérêt national et la cohésion sociale, demande formellement au gouvernement l'arrêt du processus de mise en place du Sénat et l'ouverture immédiate de négociations inclusives afin de parvenir à un accord global qui permettra à nos braves populations de retrouver leur quiétude et à nos rues, leur calme.
A cet effet et avant de lever sa séance, le SEN a appelé l'ensemble des Burkinabèépris de paix, en cette période particulièrement tumultueuse, à privilégier le dialogue, à faire montre de lucidité, de dépassement et àéviter surtout toute forme d'égoïsme.
Vive le Burkina Faso, Vive l'ADF-RDA.
Paix – Liberté– Justice
Pour le Secrétariat Exécutif National
Le Porte-parole du Parti
Dr Zacharia TIEMTORE