Bientôt ce sera l'élection des présidents des conseils municipaux, de leurs adjoints et des présidents de commissions. Particulièrement, Bobo-Dioulasso et Ouagadougou auront quatre adjoints au maire. A voir de très près, ça ne sera pas comme une lettre à la poste. Car, après avoir gagné le maximum de conseillers municipaux dans certains arrondissements et communes, les partis doivent encore travailler davantage pour gagner définitivement la mairie. Autrement dit, par le jeu des alliances, des trahisons et des ambitions démesurées de certains conseillers prétendants à la présidence de conseil municipal, aucun parti n'est actuellement sûr de diriger un conseil municipal.
L'Union pour le progrès et le changement (UPC), le parti de Zéphirin Diabré a compris le manège et s'est engagéà virer avant le jour-j tout conseiller municipal qui donne des signes de trahison. C'est ce qu'il fait dans l'arrondissement n°5 de Ouagadougou où il gagne 10 sièges sur 19 (soit 9 au Congrès pour la démocratie et le progrès). Pourquoi donc les autres partis, notamment le CDP ne peut-il pas faire de même ? Quand on est membre d'un parti politique, il y a une certaine discipline à observer pour respecter ce qu'on appelle la dynamique de groupe. Au demeurant, et nous l'avons déjà mentionné dans les mêmes colonnes, tout le monde ne peut pas être maire de commune.
Exactement comme le choix a été opéré pour les conseillers municipaux et les députés. La démocratie ne veut pas dire du n'importe quoi, n'importe comment. D'ailleurs aucun conseiller municipal n'a étéélu indépendamment d'un parti politique. Aussi, il apparait de plus en plus important pour les partis politiques de discipliner leurs militants, leurs élus. Il ne serait pas mauvais de procéder à des sanctions assez fortes pour écarter de ses rangs tout militant qui viendrait à trahir l'idéal du parti sous la bannière duquel il a étéélu. Ces gens-là ont tellement infantilisé la démocratie, la politique à tel point qu'elle s'apparente à tout, sauf à du sérieux. Et pourquoi, c'est la politique qui gouverne le monde.
Et le développement à la base est d'autant plus capital qu'il ne saurait s'accommoder de comportement irresponsable, d'hommes et de femmes dont les seules ambitions sont de devenir maire, d'avoir les honneurs et l'argent des honneurs. Alors que visiblement, ils ne disposent pas de capacités intellectuelles et morales suffisantes pour booster ce développement. Comme dirait quelqu'un : « quand on n'est pas en mesure de gérer sa propre famille, on doit humblement reconnaitre ses limites et s'empêcher de rêver à gouverner une population ». C'est une dignité et un caractère propre aux grands hommes que d'avoir une telle hauteur de vue. Malheureusement, ça manque à beaucoup d'entre nous. Et puis, il faut savoir attendre son temps, car tout vient à qui sait attendre.
En attendant que certaines personnes plus ambitieuses que leurs capacités intrinsèques reviennent à la raison, le CDP, autant que tous les autres partis politiques qui ont remporté des communes doivent calmer les ardeurs justifiées ou non des prétendants à des mairies car la paix sociale en dépend fortement. Personne ne veut revivre les tensions qu'on a connues par le passé dans certaines communes ou villes après la mise en place de conseils municipaux. On ne veut pas non plus connaitre des tensions inutiles au sein des conseils municipaux une fois que ceux-ci seront mis en place.
L'amateurisme, c'était au premier mandat. On suppose donc que les uns et les autres ont bien compris le message des populations à travers leurs comportements, mais également le vote du 2 décembre. Alors, que ceux qui s'excitent inutilement reviennent sur terre. C'est les partis qui décideront de qui sera le maire, ses adjoints et les présidents de commissions. A défaut, qu'on nous permette la prochaine fois de présenter nos candidatures indépendantes et on verra.
Dabaoué Audrianne KANI
L'Express du Faso