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Autant le dire… : Ainsi la démocratie en a décidé

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Et vlan ! Quatre-vingt-un de nos honorables députés sur cent-vingt-sept à l'Assemblée nationale ont voté par « oui » la loi portant création d'un Sénat au Burkina Faso. Ce qui va permettre ainsi au Parlement de se doter de sa « deuxième » chambre indispensable selon la constitution pour légiférer légalement.

Ce qui va aussi permettre, selon les partisans de la création du Sénat, de renforcer la démocratie dans notre pays en prenant en compte les opinions du plus grand nombre de Burkinabé. Le sénat, selon l'article 80 de la loi fondamentale devant comprendre à la fois des représentants des collectivités territoriales, des autorités coutumières et religieuses, du patronat, des travailleurs, des Burkinabè vivant à l'étranger et de personnalités nommées par le Président du Faso.

Malheureusement ou heureusement (c'est selon), c'est ce que des Burkinabè ne veulent pas du tout entendre, oubliant que la démocratie n'est pas à sens unique. Il faut nécessairement, au moins deux opinions contradictoires ou opposées pour que l'une l'emporte. Et comme la démocratie c'est la majorité, il faut accepter la défaite et passer à autre chose. Mais comme dit l'adage, « on ne peut pas égorger le poulet et l'empêcher de se débattre ». La majorité devrait accepter que l'opposition exprime son point de vue. Ce qui est en réalité l'expression de la démocratie. Seulement, celle-ci doit comprendre que ça ne peut que se limiter-là. Au cas contraire, elle aura outrepassé ce cadre démocratique-là et que tout affrontement (dans les rues) sera de son ressort.

Autant elle a perdu les élections et elle a accepté le jeu, autant elle doit pouvoir se rendre compte que la démocratie est dure, mais elle reste ainsi. Ce n'est pas à nous de le lui apprendre. Il lui reste à se battre avec les armes démocratiques dont elle dispose, en attendant sans doute qu'un jour, elle arrive au pouvoir. C'est pourquoi, l'opposition doit savoir discipliner ses militants va-en-guerre qui risquent de la noyer dans leurs intentions de croire que tout peut être encore tolérer dans ce pays. il n'y a qu'à observer et écouter la majorité silencieuse des Burkinabé qui veulent autre chose que ce qu'on leur a toujours servi. Car, s'étant rendu compte que la lutte qui se mène actuellement n'est rien d'autre que l'envie pour les uns de venir à la soupe, il est évident que personne ne se livrera en mouton de sacrifice pour assoupir les intentions d'hommes politiques qui ont tous « trempé leurs babines dans la même soupe », et qui, aujourd'hui pour avoir étéécarté de la table, se réclament d'opposants qui ne l'ont jamais été en réalité. En effet, il y a une question fondamentale qu'il ne faut pas perdre de vue. Et le chef de file de l'opposition doit en prendre compte. La démocratie a ses exigences et ses spécificités. Au Burkina Faso, les bases ou fondements sont certes les mêmes, mais dans la pratique, les choses peuvent et doivent d'ailleurs évoluer d'un peuple à un autre.

Aussi, en se laissant seulement aveugler par la conquête du pouvoir, l'opposition et son chef peuvent se fourvoyer. Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a donné un signal fort en demandant le respect de la Constitution, alors qu'en demandant la suppression du Sénat, l'opposition apparaît comme le tripatouilleur de la loi fondamentale. Car, le débat sur le Sénat est derrière nous. Par contre, on peut discuter sur le contenu et non sur le contenant. Zéphirin Diabré doit reconnaître que la chefferie de file qui l'a précédé a fauté là où il ne le fallait pas en refusant d'aller au Conseil consultatif sur les réformes politiques pour dire non au Sénat. Il doit donc assumer et procéder autrement. Désormais, avec cette sortie, il connaît sa force de mobilisation. Mais, ce n'est que le début.

Dabaoué Audrianne KANI

L'Express du Faso


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