
Le Syndicat des travailleurs de l'action sociale (SYNTAS), tient à la « résolution correcte » de ses préoccupations. Et pour exiger la satisfaction de sa plateforme revendicative minimale qui s'articule autour de 8 points, le syndicat compte durcir le ton dans les jours à venir. Un arrêt de travail de 72 heures est prévu du 26 au 28 juillet prochain. L'annonce a été faite au cours d'une conférence de presse tenue ce mercredi 5 juillet 2017. Le syndicat dit déplorer le « mépris » de son ministre de tutelle et de ses collaborateurs , suite aux différentes interpellations.
L'annulation des nominations de complaisance, c'est ce que réclame en premier lieu, le syndicat des travailleurs de l'action sociale. Ces nominations qualifiées de « contre-productives » par le SYNTAS, sont aux antipodes d'une gestion républicaine de l'administration. « Il y a des postes techniques pour lesquels, il n'y a que les agents du ministère qui sont habiletés à les occuper » a noté le SG du SYNTAS, Juste K. Logobana.
Puis de poursuivre, « Il y a le vivier qui est présent au sein du ministère, formé avec l'argent du contribuable qui devrait occuper ce poste. On va débaucher un professeur de lycée et collège pendant qu'il y a un manque criard d'enseignants » a-t-il dénoncé, soulignant que rien ne peut fonder de telles nominations contre-productives qui frustrent.
C'est le cas, expliquent les mécontents, de la nomination de Yipenè Florent Bakouan au poste de Secrétaire permanent du Conseil national de secours d'urgence (SP /CONASUR), ou de celui de David Beyi comme Secrétaire permanent du Conseil national pour la promotion du genre (SP/CONAP Genre). ‘'Bakouan a été nommé sans matricule, c'est quand on a voulu dénoncer, qu'on nous a dit ceci ou cela, mais est-ce qu'il est qualifié pour le travail (…). David Beyi est un agent de statistiques qui a été nommé dans une autre catégorie comme SP avec le même matricule » a fustigé Jean-Baptiste Badolo, secrétaire chargé de l'éducation et de la formation.
A en croire le SG du SYNTAS, certains responsables administratifs auraient proféré des menaces à l'endroit des agents en vue de contraindre ceux-ci à« approuver cette ignominie ». « On menace de ne pas noter les agents, de ne pas transmettre leurs dossiers pour les concours professionnels » a déploré Juste K. Logobana.
« Il n'y a pas eu d'acquis »
Au sujet de l'adoption du statut particulier au profit des agents du ministère, le syndicat soutient que la question est consacrée par la loi 081. Et le SG d'expliquer. « Nous sommes dans une situation de fusion. L'actuel ministère de la femme est constitué de l'ex -ministère chargé de la femme et de l'action sociale. Nous pensons que l'adoption d'un statut particulier nous permettrait d'être en phase avec les aspirations professionnelles ».
Quant à la reconstitution de la carrière du personnel des ex-garderies populaires, Juste K. Logobana a noté que des résolutions ont été prises à ce niveau, mais elles peinent à s'exécuter. « C'est un traitement inhumain qui est réservéà ce dossier. C'est un personnel qui est littéralement ignoré» a regretté le SG du SYNTAS, souhaitant que les décisions prises soient mises en application.
Dénonçant le mépris de leur ministre de tutelle et de ses collaborateurs face à ses préoccupations, le SYNTAS entend monter le niveau de la protestation dans les prochains jours. Les multiples interpellations, selon le syndicat, n'ont pas permis d'enregistrer des acquis sur les différentes revendications depuis la grève de 48 heures, observée les 7 et 8 décembre 2016. « Il n'y a pas eu d'avancées » a martelé Jean-Baptiste Badolo.
En rappel, au titre des revendications du SYNTAS, figurent le rétablissement de l'indemnité spéciale d'accueil et de permanence, l'institutionnalisation d'une prestation de serment du personnel spécifique, la réhabilitation du domaine de l'éducation des jeunes enfants désorganisé par la mise en œuvre du transfert du préscolaire et post-primaire au MENA.
La prise en compte effective de tous les corps spécifiques du département sans discrimination aux postes de responsabilité, la dotation des services du ministère en équipements et moyens logistiques suffisants, sont des préoccupations également inscrites sur la plateforme revendicative du SYNTAS.
Nicole Ouédraogo
Lefaso.net