Assurément les ‘'kundé'' 2013 ne font pas l'unanimité. Pour Richard Tiéné, journaliste et critique culturel, il n'y a pas de doute : c'est un flop !
Le chiffre 13, de l'avis des superstitieux, ne porte pas chance. Il est de toute évidence loin d'avoir été vecteur de succès des KUNDE 2013.
Artistes invités absents (Flavour du Nigéria et Nahawa Doumbia du Mali), coupure d'électricité, Maître de cérémonie distrait annonçant des artistes invisibles, prestations timides et chorégraphie amatrice pour la majorité des artistes invités, bref les KUNDE 2013 ont déçu.
Cher payé pour pas grand-chose
A 50 000F l'entrée, l'évènement aura été, en dépit de la dévotion de ses organisateurs, d'une qualité moindre contrairement aux précédentes éditions. L'ancienne gloire de la musique Pierre Moutouari du Congo Brazzaville a pratiquement fait son show seul à la différence des Kanda Bongo Man, Guy Adelaïde Lafages, dit Guilou, ou le Sénégalais Ismaël Lo qui eux avaient quelques années avant lui « chauffé» la salle.
Si le travail du jury a été presqu'irréprochable, il convient de se demander pourquoi aucun parmi eux n'est de l'audiovisuel ? En effet comment juger de la qualité d'un clip, quand on n'a pas des rudiments solides (nous disons bien solides) pour évaluer le travail du réalisateur ?
Journalistes humiliés
Quant aux journalistes, ils ont encore essuyé l'affront du commissariat général des KUNDE. Confinés derrière les gros piliers de la salle des banquets de Ouaga 2OOO (peut-être parce qu'ils n'ont pas payé au guichet de tickets !!!), l'un des principaux partenaires classiques des trophées de la musique au Burkina, a dû se tordre le cou comme un cobra, pour voir des silhouettes de stars se déhanchant sur le podium.
De plus les fils électriques qui pendaient dans ce cadre dit somptueux, n'étaient pour assurer la sécurité des convives. Une des innovations dans le palmarès est l'introduction de la catégorie KUNDE du meilleur featuring ou de la meilleure collaboration.
La production nationale ignorée
Le prix dans ce domaine est revenu au groupe nigérian Azonto (composé des artistes Fuse ODG et Tiffany). Y avait-il obligation de créer une catégorie supplémentaire qui ne prend pas exclusivement en compte les artistes burkinabè ?
L'évènement, il faut le rappeler, est avant tout destinéà la récompense des productions artistiques locales. La désignation de cette catégorie est pertinente mais gagnerait à mettre en lumière les artistes burkinabè qui auraient collaboré entre eux ou avec des collègues étrangers.
Dez Altino au travail
Que dire du ‘'KUNDE d'OR ‘' ? La musique de Dez Altino est relativement populaire (59,59% du suffrage des mélomanes). L'artiste doit cependant travailler àêtre plus créatif plutôt qu'à« flirter » avec la monotonie du genre et de la thématique.
Mettons tous ces griefs égrenés sous le sceau d'un chiffre portant la poisse ! Même si à la première conférence de presse organisée par le commissariat général des KUNDE en marge de l'évènement, le commissaire général, Salfo Soré dit Jah Press, lorsque nous l'interpellons sur le chiffre 13, avait déclaré« je ne suis pas superstitieux ».
Dorénavant le chiffre 13 est loin derrière l'évènementiel. Avec un public de plus en plus exigeant et un ticket d'entrée de plus en plus cher, les organisateurs ont de nombreux défis à relever pour les prochaines éditions.
Richard TIENE
Journaliste
NB : Relecture, chapô et intertitres : Juvénal Somé