Avec Internet, on fait tout ou presque. Avec une connexion d'une heure au coût de 200 F CFA, on est en contact direct avec ses amis. Et on peut, pendant cette heure de temps, partager beaucoup d'informations.
Avec Internet, via Skype, écouteurs aux oreilles et face à son écran d'ordinateur on discute en direct, pour ne pas dire en mondovision, avec un ami à l'autre bout du monde. A frais très réduits, pour ne pas dire gratuitement. Avec Internet, on lit gratuitement les journaux, à travers les nombreuses newsletters que proposent des internautes, ou même sur les sites web que proposent des journaux, ou encore sur les journaux en ligne. Puis viennent Facebook, Tweeter et les autres réseaux sociaux sur lesquels on se fait des amis, de vrais comme de moins vrais. Chacun, selon les raisons de sa navigation.
Les mêmes réseaux sociaux constituent aujourd'hui de puissants moyens de communication et de sensibilisation quand ils sont utilisés à bon escient. On y retrouve d'ailleurs les plus grands de ce monde comme Barack Obama, François Hollande, Nicolas Sarkozy, des présidents africains comme le nôtre Blaise Compaoré, etc. Facebook et Twitter ont été très utiles à la dernière campagne présidentielle de mai 2012 en France. Surtout quand le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a interdit la diffusion des résultats avant l'heure légale établie.
Mais Internet, malheureusement, ne rend pas que de loyaux services. A commencer par ces escrocs qui en profitent pour soutirer des fortunes aux premiers venus sur le Net. Si bien qu'est né le vocable cybercriminalité qui consiste à lutter contre la criminalité sur le web. On se rappelle que les services de police ont, ici à Bobo-Dioulasso comme à Ouagadougou, mis aux arrêts des délinquants qui avaient réussi à escroquer des particuliers pour environ une vingtaine de millions de F CFA. Internet, ce sont aussi ces demandes de correspondances qui frisent l'entourloupe ; ce sont encore ces gens qui vous demandent d'être leur héritier parce qu'ayant amassé de grosses fortunes, dont ils ne savent plus qu'en faire alors qu'ils sont atteints de maladies incurables. Si ce n'est pas du faux, comment y comprendre quelque chose ?
Internet, comme précisé en liminaire, c'est l'accès gratuit aux journaux et c'est en même temps, l'occasion pour les lecteurs de commenter les contenus des articles. Malheureusement, Internet, offre l'occasion à certains, qu'on appelle « forumistes » (c'est un nouveau terme) qui, au lieu de contribuer à animer le débat et à faire des propositions concrètes, se livrent tout simplement au dénigrement, à la médisance, à la diffamation, aux injures, soit des auteurs, soit d'autres « forumistes » qui ont eu le courage d'avoir une opinion autre que la leur. Ce qui, peut bien constituer une atteinte à l'honneur des auteurs, voire contribuer à réduire les espaces de liberté d'expression.
Car, finalement et c'est le lieu de le dire, ces réactions souvent discourtoises peuvent amener les auteurs des articles soit à s'autocensurer soit àécrire pour faire simplement plaire aux « forumistes ». Un autre vice qui peut bien constituer ce forum est qu'une seule personne peut envoyer plusieurs messages différents, ou encore des personnes peuvent se constituer en groupes et envoyer des messages dont le contenu est favorable à telle ou telle action en vue tout simplement de conditionner l'opinion ou l'autoritéà prendre une telle décision. Ce qui relève de la pire des « désinformations » et des délits d'inities. A l'analyse, Internet est utile, et même nécessaire quand on sait l'utiliser. Paradoxalement, il est très dangereux quand on s'en sert comme voie de propagandes nuisibles et d'escroqueries. Dans tous les cas, chaque chose a son revers et sa médaille. A chacun donc son intérêt et aux consommateurs d'être avertis.
Dabaoué Audrianne KANI
L'Express du Faso