Le maire de la commune et les sept maires d'arrondissements ont été officiellement investis samedi. L'occasion était belle pour Salia Sanou reconduit, de faire son bilan. Un bilan diversement apprécié. Ce qui est tout à fait normal quand on connaît les conditions dans lesquelles il a pris la mairie en 2006 et les péripéties qui ont jalonné son mandat.
En effet, en 2006, lorsque Salia Sanou arrivait à la mairie de la commune de Bobo, celle-ci avait un Budget de 2,9 milliards de F CFA et un passif d'environ un milliard huit cent millions de F CFA que la commune a réussi à apurer grâce à une bonne gouvernance qui s'est traduite par la maîtrise des charges de fonctionnement courant, notamment celles concernant la consommation d'eau, d'électricité et de téléphone. En 2010, le Budget est passéà 7,3 milliards ; soit un taux d'augmentation de 184,31 %. Quand on sait que le Budget d'une institution est la traduction chiffrée de ses ambitions, on peut en conclure que Salia Sanou a eu des ambitions. Malheureusement, des événements imprévus sont venus freiner cet élan. D'abord les manifestations contre la vie chère, intervenue en février 2008. Il faut noter que ces manifestations ont véritablement ralenti les efforts de développement qui étaient en train d'être déployés par la nouvelle équipe municipale qui venait d'arriver. La ville a été durement éprouvée : le bitume a pris un sérieux coup après que des manifestants y aient brûlé des pneus ; des infrastructures telles que la mairie de Dô, la recette des impôts du même arrondissement ont été saccagés ; Bobo-Dioulasso ne comptait plus que cinq feux tricolores sur les vingt-cinq que comptait la ville après ces manifestations ; 430 panneaux de signalisations ont été détruits ; les recettes communales ont pris un coup sérieux. Alors que la mairie avait pratiquement réussi à faire face aux dommages causés par ces manifestations, naissent d'autres événements plus graves : la crise sociopolitique de 2011. Une fois de plus, la ville sera éprouvée : bâtiments administratifs saccagés, des feux tricolores également, etc. Quand on sait que la commune avait déjà des difficultés à faire face à son développement, on comprend qu'avec ces événements, la tâche devient plus difficile.
Malgré tout, l'équipe municipale semble avoir gardé son calme et fait face à ses obligations à la limite des moyens de la commune. Aussi, Salia Sanou peut se satisfaire d'avoir au cours de son mandat, réalisé pour plus de 9,6 milliards de F CFA de travaux dans le cadre du Programme d'approvisionnement en eau potable et d'assainissement (PAEPA). Ces travaux ont concerné la réalisation du système de drainage primaire, secondaire et tertiaire des eaux pluviales ainsi que des aménagements antiérosifs dans cinq bassins versants avec la réalisation de 36 557 mètres linéaires de caniveaux et le reprofilage de 12 943 mètres linéaires de chaussée. Ce qui a mis fin aux récurrentes inondations qu'on connaissait dans la ville. Dans le domaine de l'éducation, ce sont environ 500 millions qui ont été mobilisés ; 25 complexes scolaires ont été réalisés en zones urbaines, tandis que 26 autres ont été réalisés dans 10 villages rattachés ; deux collèges d'enseignement général ont été réalisés en zone urbaine tandis que trois autres l'ont étéà Farakoba, à Kouentou et à Logofourousso. En matière de santé, sept Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) ont été normalisés par la construction d'une maternité ou un dépôt de médicaments génériques. En matière d'accès à l'eau potable, Salia Sanou et son équipe ont réalisé 23 forages dont neufs dans 23 villages rattachés, tandis que 25 autres forages ont été réhabilités dans 20 villages. Quant aux latrines, pratiquement tous les villages rattachés en ont bénéficié de type VIP ou familial ; 20 autres de type VIP ont été construites dans des écoles ou des formations sanitaires. Dans le domaine de la voirie, la commune a bitumé les avenues de la Liberté, de la Nation et la rue Sakidi Sanon, fait recharger en terre 15 voies, construit un collecteur en béton à Dogona, un grand caniveau au secteur 17, pavé la devanture de l'hôpital Sanou Sourô, la cour de RTB Ouest et l'aire de foire de l'hôtel de ville. Et ce n'est pas tout. Mais, comme on le voit, Salia Sanou a fait et compte faire davantage. A condition qu'on lui fasse confiance et qu'on l'accompagne.
Dabaoué Audrianne KANI
L'Express du Faso