« Eduquer une fille, c'est éduquer une nation ». Cette maxime de l'écrivain béninois Olympe Bhély Quénum n'est pas une vérité partielle. On pourrait même soutenir qu'elle est une vérité absolue.
Une vérité que nos gouvernants, nos leaders politiques, religieux et coutumiers africains doivent prendre comme « parole d'évangile » pour éviter à l'Afrique les incessants conflits qui la minent depuis belle lurette. En effet, et sans professer un culte de féminisme, il faut reconnaître que la femme demeure le centre de gravité, le catalyseur… pour tout mouvement pouvant exister et auquel elle apporte le bonheur, la satisfaction, la joie de vivre…. « Elle est au début et à la fin de tout », comme on aime le dire. Ces valeurs divines, pures…, imminentes à la femme, constituent des atouts pour un avenir meilleur de l'Afrique.
Heureusement, les experts africains en sont convaincus. Réunis à Abidjan en Côte-d'Ivoire dans le cadre de la 6e conférence annuelle des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique ainsi que les ministres de l'Economie et des Finances de l'Union africaine, ils ont dévoilé tout l'intérêt qu'il y a pour les pays africains dans la mise en œuvre des dividendes démographiques, autrement dit, chercher à amorcer une transition démographique, qui passe à coup sûr, à en croire ces experts, par l'éducation de la fille. Comme l'indique ainsi, le Dr Dramani Latif, enseignant chercheur à l'université de Thiès au Sénégal : «éduquer une fille, c'est éduquer toute une génération ».
Oui, toute une génération ! C'est pourquoi, les dirigeants africains gagneraient mieux à« rectifier le tir » de leurs investissements dans les élections, et activités politiques…, en misant plutôt sur l'éducation des filles. Les efforts doivent être mieux consentis dans l'éducation des jeunes filles et des femmes. Puisque les études ont montré que lorsqu'une femme a son Brevet d'études du premier cycle (BEPC), il y a de fortes chances que tous ses enfants aient au moins un diplôme secondaire voire même universitaire. Une autre preuve qui démontre que c'est la femme qui éduque sans conteste les générations futures est l'influence des mères sur les futures adultes qui est déterminante pour l'avenir d'une société.
Plus une fille sera éduquée, plus elle transmettra des bases saines de bonnes conduites à son enfant pour l'aider à structurer sa personnalité. Ceci dit, il y a lieu de fournir beaucoup d'efforts dans l'éducation des filles, gages de l'atteinte des défis de la planification familiale, de la baisse de la fécondité et de la survie de l'enfant…qui constituent des défis pour la performance des dividendes démographiques en Afrique. Malheureusement, « l'autre moitié du ciel », considérée à tort ou à raison comme un « humain second » reste souvent marginalisée. L'horloge a pourtant sonné.
Et il faut nécessairement un changement de mentalités. Car, tout laisse croire que le développement de l'Afrique passera forcément par la femme. Qu'on le veuille ou pas ! Ainsi, l'Afrique deviendrait un « havre de paix » si toutefois, l'on venait à prioriser l'éducation de la fille. Car, l'avenir de l'Afrique est entre les mains de la femme !!!!
Bassératou KINDO
L'Express du Faso