Des responsables de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Burkina Faso (ITIE-BF), avec à leur tête le secrétaire permanent, Djiri Dakar, ont échangé, ce mardi, 19 mars 2013 à Ouagadougou, avec les représentants des médias nationaux, autour du rapport 2010 de l'ITIE.
La rencontre avait pour objectif de mettre les journalistes au diapason du contexte d'élaboration dudit rapport ainsi que des objectifs poursuivis.
« Le Burkina vient de publier son deuxième rapport ITIE et les règles de l'ITIE nous font obligation non seulement de publier le rapport mais aussi de le disséminer au sein des populations. La cible la mieux indiquée pour faire ce travail, c'est certainement la presse. Aussi, avons-nous ciblé cette catégorie d'acteurs pour leur expliquer plus en profondeur ce qui est dans le rapport, pourquoi on a fait un rapport et pourquoi on veut que ce rapport soit public », a expliqué le SP Dakar.
Ecart dans les chiffres des acteurs
Outre l'intervention du secrétaire permanent de l'ITIE-BF, les hommes de médias présents ont eu droit à des communications livrées par des spécialistes. Dr Bassirou Sanogo a donné une communication sur le processus d'adhésion du Burkina à l'ITIE depuis le début en 2008 jusqu'à l'obtention le 27 février 2013 du statut de pays conforme. Le juriste fiscaliste Salifou Kassia a assuré la présentation sur les impôts, droits, taxes et redevances acquittés par les sociétés minières au Burkina. Quant au rapport 2010 de l'ITIE-BF rédigé par le cabinet MODRE STEPHENS baséà Londres, il a été présenté par le consultant Thierry Dapé. Selon les données des déclarations définitives fournies par les services de l'Etat et contenues dans le rapport, les paiements faits à l'Etat par les entreprises minières s'élèvent à 22 944 162 055 F CFA.
Quant aux données des déclarations définitives fournies par les entreprises minières et contenues également mentionnées dans le présent rapport, elles font état de 22 836 882 365 F CFA payés à l'Etat par les entreprises minières. Il en résulte alors un écart non concilié de 107 279 690 FCFA. Il s'agit, selon le rapport du cabinet MODRE STEPHENS, « d'un écart positif puisque cet écart correspondant à des paiements déclarés par des entreprises minières à moins par rapport aux sommes reçues par l'Etat ». Cet écart non concilié est relatif aux droits de douanes du fait de l'intervention du volet du transit. En clair, une partie des droits perçus au niveau des douanes vont aux transitaires parce qu'ils interviennent au niveau des transactions.
Acteurs des sites miniers, prochaine cible
Après les acteurs des médias, l'ITIE Burkina, à en croire son Secrétaire Permanent, va poursuivre la dissémination du rapport 2010 sur les sites miniers. Dans cette perspective, le rapport a été simplifié, c'est-à-dire édité en langues nationales mooré, dioula, fulfuldé, etc., afin qu'il soit accessible à un large public. Car, « un des objectifs de l'ITIE, ce n'est pas tout simplement de faire un rapport, mais c'est de faire en sorte que les populations soient au courant de ce rapport, que les populations puissent interpeler les gouvernants sur ce rapport et avoir toute l'information nécessaire sur ce qu'apporte l'industrie minière au Burkina au Faso ».
En rappel, l'ITIE Burkina, toujours dans le cadre de la vulgarisation du contenu de son rapport 2010, a déjà eu des échanges avec des élus nationaux, des élus locaux, les gouverneurs des 13 régions, les sociétés minières ; ainsi que les directeurs techniques des services impliqués dans la question des ressources minières. Quant au prochain rapport ITIE-BF, il est attendu d'ici à fin 2013.
Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net