Habitués à vibrer au rythme du Festival panafricain et du cinéma de Ouagadougou (FESPACO), les bobolais semblent être exclus de la 29 éme édition du cinéma africain. C'est du moins le constat fait auprès de quelques personnes.
Pas un seul commerçant sur la dizaine interviewée au grand marché de Bobo-Dioulasso n'a pu nous donner le thème, le titre d'un film en compétition, ou le nom d'un cinéaste burkinabè ayant gagné l'Etalon du Yennega. A l'Université catholique de l'Afrique de l'ouest (UCAO), seule une personne en occurrence l'étudiant Daouda Sakira a pu nous donner le thème de la 29 éme édition du Cinéma de Ouagadougou sur 8 personnes interviewées. Pour le reste, la majeure partie des bobolais interviewée disent vivre le Fespaco sur la télévision nationale burkinabè (TNB).
Ousséni Ouedraogo, fondateur d'un établissement primaire se pose même des questions sur l'utilité du Cinéma. Pour lui, le Fespaco est une des innombrables occasions qui permettent au gouvernement de détourner des fonds public. Il exprime son désarroi à travers ces mots : « Au moins on sait tous que les footballeurs défendent les couleurs nationales pendant les compétitions internationales. En ce qui me concerne je ne sais pas ce que le cinéma et les acteurs du cinéma apportent au Burkina Faso ».
Aida Barry, une passionnée du cinéma décrie quant à elle le déroulement de la 29éme édition du Fespaco. En attendant une probable programmation de films à diffuser, des cinéphiles ne manquent cependant pas de jeter un coup d'œil sur les affiches au ciné Sanyon.
Le Ciné Sanyon appartient à la CNSS
Après la disparition du Ciné Guimbi Ouattara et du Ciné Houet, le Ciné Sanyon pourrait disparaître dans les années à venir. En effet, rachetée par la Caisse nationale de sécurité sociale, l'enceinte du ciné Sanyon n'est plus exclusivement réservée au septième art. Selon Adama Traoré, du service engagements et équipements à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), depuis l'acquisition du ciné Sanyon, l'enceinte est mise en location pour 250.000 francs CFA/jour. Le coût exorbitant de la location expliquerait peut être la rareté des projections surtout de film africain dont les bobolais raffolent.
Le Fespaco en différéà Sya
Bobo-Dioulasso aura son Fespaco. Après Ouagadougou tout porte à croire que la ville de Sya vibrera à son tour au rythme du cinéma africain. Une fois de plus, l'ex ministre de la fonction public et actuelle président de l'assemblée nationale, Apolinaire Soungalo Ouattara est pressenti pour patronner le « mini fespaco » bobolais. Notons que l'évènement est prévu du 06 au 09 mars 2013 et que l'institut français de Bobo-Dioullasso et le Ciné Sanyon sont retenus pour les projections.
Ousséni BANCE
Lefaso.net