On s'achemine vers la mise en place des exécutifs locaux dans la ville de Bobo-Dioulasso. Après la reprise des élections municipales complémentaires du 17 février dernier qui ont consacréà nouveau la victoire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), qui donc pour présider à la destinée de nos communes et arrondissements ?
Tout le monde ne peut être maire. Autant, tout le maire ne peut avoir la faveur des pronostics. Ayant bien compris cette situation, le CDP, dans le Houet a pris ses responsabilités. Depuis quelques jours, le Secrétaire général du parti dans la province, Salia Sanou, a entrepris des rencontres de « conciliation » afin de trouver dans tous les arrondissements un consensus, afin que l'élection ou la désignation des maires ne fasse pas l'objet de division dans le parti.
Dans l'arrondissement 1 où Békaye Sanou devrait croiser le fer avec Haoua Sanou, c'est finalement le premier qui a été retenu pour le moment après ces consultations. Sauf donc retournement de dernière minute, il devra défendre les couleurs du parti à la mairie de l'arrondissement n°1. Selon nos sources, c'est le seul arrondissement où le consensus a été trouvé. Seulement, Békaye Sanou ne doit pas dormir sur ses lauriers, car un certain Hamza Koné, de l'ADF/RDA peut bien troubler son sommeil. Ibrahim Sanon et Yacouba Sanou n'ont pas pu trouver le consensus nécessaire qui devrait permettre à leur parti d'aller à l'élection du maire dans la cohésion. Ibrahim Sanon qui apparaissait comme le candidat naturel du parti en tant que jeune (secrétaire chargé de la jeunesse dans la sous-section) et en faveur de l'ouverture du parti à la jeunesse, est confronté aux ambitions de Yacouba, deux fois premier adjoint à Moustapha Tinto. Ce dernier pense qu'il est temps pour lui d'aller « directement à la soupe » sans intermédiaire. Il compte sur ses soutiens, dont Baba Traoré.
Au troisième arrondissement, Tinto Moustapha aurait rengainé en faveur de Fatoumata Ziba/Ouédraogo, qui, devrait en principe pouvoir porter très prochainement l'écharpe de maire. Après avoir travaillé aux côtés d'un maire comme Sidi Sanogo, elle ne devrait pas avoir de difficultés majeures pour conduire son navire. Seulement, il lui faut cultiver davantage de sagesse. Mais elle doit faire très attention, car l'ADF/RDA pourrait y troubler le jeu avec un certain Sanou Amadou.
Momo Jacqueline, qu'on appelle « Madame le maire » depuis son élection en tant que conseillère municipale dans l'arrondissement n°4, doit croiser le fer avec un jeune candidat comme Sanou Mathieu dont les ambitions ne sont pas exagérées selon ses partisans. Entre l'ouverture à la jeunesse et au genre, le parti aura a tranché. A défaut, ce sont les conseillers du parti qui les départageront. Et ce sera le jour de l'élection, probablement la semaine prochaine. Naba Diané, voudrait bien aller se présenter à la mairie de la commune comme adjointe. Elle constitue un soutien pour elle. Deux fois adjoint (à Souleymane Sanou et Sidi Sanogo), Christophe Sanou dit à ceux qui veulent l'entendre « qu'il est temps pour lui de devenir khalife à la place du khalife » dans l'arrondissement n°5. Ainsi, il va affronter son « ancien patron » qu'il a d'ailleurs combattu tout au long de son mandat. Ce n'est donc pas surprenant. Sanou Seydou (de Dagasso) qui a cru aux promesses à lui faites entre temps, veut se venger. Il se présente lui aussi contre Sidi, mais également contre Christophe (il est le protégé du député Alfred Sanou). Mais apparemment, ce ne sont que des outsiders car Sidi, maire sortant, a, à tout point de vue la faveur des pronostics et en plus le soutien de son parti.
Karim Barro a balisé le terrain depuis la désignation des candidats aux municipales. Si bien qu'aujourd'hui, il se retrouve être le seul prétendant sérieux de son parti pour rebelotter. Bakari Sanou qui pouvait jouer les trouble-fêtes, ne voudrait pas aller au front. Il ferait mieux de s'associer pour se faire la main et se projeter dans l'avenir.
S'il y a un arrondissement qui fait le plein des prétendants, c'est bien le 7e. Héma Moussa, Korotimi Bangaré, Alain Sanou, Batiéné Bolé, Karambiri Siaka, Ira Aimée Marie Jeanne. Quand Héma Moussa pense qu'en tant que Secrétaire général de la sous-section du parti il est bien indiqué pour être maire, Bangaré Korotimi estime qu'après avoir été adjointe à Karim Barro, elle peut être maire. Karambiri également pense la même chose. C'est dans ces ambitions démesurées qu'Alain Sanou, Bolé Batiéné et Ira Aimée Marie Jeanne Sanou jouent les bonnes cartes. A condition de bien les tirer. Aux dernières nouvelles, Héma Moussa aurait été retenu, mais ce n'est pas pour autant que le consensus s'est fait autour de sa candidature.
Encadré 1 : Le bal des anciens adjoints
Tous les anciens adjoints des maires d'arrondissements pensent que leur tour est bien arrivé d'être enfin des titulaires. Christophe Sanou (ancien adjoint à Dafra) veut la place de Sidi Sanogo. Karambiri Siaka (ancien adjoint à Tinto Moustapha) veut devenir maire. Bangaré Korotimi (ancienne adjointe à Karim Barro) veut l'être également. Malheureusement, les deux sont dans le même arrondissement. Sanou Yacouba (ancien adjoint à Tinto Moustapha) est candidat face à Ibrahim Sanon. Fatoumata Ziba (ancienne adjointe à Sidi Sanogo) est candidate dans l'arrondissement n°3. Békaye Sanou (ancien adjoint à Karim Barro) s'est positionné dans le 1er arrondissement. Vont-ils passer ? Apparemment, la plupart n'a pas l'onction de leur parti, mais veulent forcer leur destin.